SECTION II : INTERNATIONALISATION ET PERFORMANCE NON
FINANCIERE
Dans le chapitre précédent nous avons
présentés quelques indicateurs non financiers de la performance
bancaire, notamment l'efficacité organisationnelle et la satisfaction de
la clientèle. Ces indicateurs sont pertinents dans un contexte
domestique ou local. Dans un contexte international, la performance non
financière s'apprécie à travers la notion de risque
bancaire. Pour mieux appréhender cette notion, il importe de la
définir et de déterminer ses différentes variantes ; et
dans l'optique d'expliciter le lien entre internationalisation performance non
financière, il importe de déterminer son impact sur la
performance bancaire.
A : NOTION ET MESURE DU RISQUE BANCAIRE
Le risque désigne un danger bien identifié,
associé à l'occurrence à un événement ou une
série d'événements, parfaitement descriptibles, dont on
sait pas s'ils se produiront, mais dont on sait qu'ils sont susceptibles de se
produire dans une situation exposante. Il est aisé de
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comprendre pourquoi la notion de risque, ainsi définie,
ne permet pas de décrire les situations d'incertitude et de rendre
compte des modalités de prise de décision dans de tels contextes.
On sait ce qu'on ne sait pas, mais c'est à peu près tout ce que
l'on sait : il n'y a pas de meilleure définition de l'incertitude. Les
banques multinationales s'intéressent particulièrement au risque
lié à leurs activités et leur déploiement
international. Les risques rencontrés par une BMN résultent
essentiellement des engagements et des opérations en devises
réalisées par cette dernière.
1 : Définition du risque bancaire
Qu'il soit de crédit, de change ou de taux
d'intérêt, la problématique du risque bancaire fait partie
des thèmes récurrents de l'actualité. Le risque bancaire
est à tort considéré comme bien identifié. En
réalité, le risque bancaire connaît une
accélération sans précédent ces dernières
années.
Juvin (2001) dans son analyse distingue huit classes de risque
: Le risque commercial, le risque informatique, le risque opératoire, le
risque juridique et fiscal, le risque politique, le risque de concurrence, le
risque d'environnement, et le risque des ressources. Face à cette
nomenclature explosive, la culture bancaire traditionnelle s'essouffle. Pour y
faire face, les établissements bancaires hiérarchisent les
risques, mettent en place une charte de contrôle pour chaque risque et
clarifient les responsabilités.
Plusieurs auteurs s'intéressent à la notion de
risque et de performance. Shrives et Dahl (1992) ont démontré une
influence simultanée et positive entre l'évolution du niveau de
capital et l'évolution du niveau de risque des banques
américaines. Ainsi, à une hausse du niveau de risque, correspond
une hausse du niveau de fonds propres détenu et inversement. De
même, d'autres travaux confirment cette relation à savoir Kwan et
Eisenbeis (1995) pour les banques américaines ; Altunbas et al. (2004)
pour les banques européennes, Heid et al. (2004) pour les banques
allemandes et Godlewski (2004) pour les banques des pays en
développement.
D'autres travaux arrivent aux mêmes conclusions sur le
fond que Shrieves et Dahl concernant la prise de risque des banques mais il y a
un point de distinction qui réside dans l'indicateur du niveau de
capital qui est retenu dans ces études. Dans les travaux de Shrieves et
Dahl l'indicateur retenu est le ratio fonds propres sur total des actifs
bancaires. Cependant, les travaux de Jacques et Nigro (1997) pour les banques
américaines, Van Roy (2003) pour les
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banques européennes, Rime (2001) pour les banques
suisses, Murinde et Yaseen (2004) pour les banques africaines et du
Moyen-Orient, trouvent une influence simultanée, mais négative
entre le niveau de capital et le niveau de risque.
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