ONIVERSTIIIFIR
YI~
FA CULTE DES SCIENCES ECONDMI UE$ ET DE
GESTION DEPARTEMENT DES SCIENCES ÉCONOMIQUES
B.P. 832 Kinshasa
PAUVRETE, SANTE ET GENRE EN
REPUBLIQUE DEMG RATI UE DU CONGO
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KAMBAMBA liAMBAMBA Darly
Gradué en Sciences économiques et de
gestion
Mémoire présenté et
défendu en vue de l'obtention du Titre de licencié en Sciences
économiques
Option: Economic publique
Directeur : MAT GT
Professeur
Rapporteur : KEBEL i KEBELA
Chef de travaux
née
Académique 2012-201
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Résumé
P
aradoxalement à ses immenses potentialités, la
République Démocratique du Congo affiche des indicateurs de
santé pauvres en plus des graves inégalités de genre.
Fondée sur les données de l'enquête démographique et
de santé de la République Démocratique du Congo de 2007,
la présente étude a pour objectif d'examiner la relation entre la
pauvreté et la santé partant d'une approche de genre. Les
résultats fondamentaux de cette étude renseigne que la
mortalité des enfants est liée à la composition du
ménage c'est-à-dire au genre du chef de ménage. En
d'autres termes, la mortalité des enfants a moins de chance de baisser
dans un ménage géré par une femme que dans un
ménage géré par un homme. Ensuite, le niveau d'instruction
de la mère a un effet positif sur le taux de mortalité infantile.
Par ailleurs, les analyses révèlent que le niveau de vie a une
incidence significative sur la mortalité des enfants.
Cette recherche est constituée de trois chapitres. Le
premier chapitre passe en revue les considérations conceptuelles
liées à la pauvreté, à la santé et au genre.
Le deuxième chapitre porte sur une analyse des concepts
précités dans le contexte congolais. Enfin, le troisième
chapitre se focalise sur l'examen empirique des effets de la pauvreté
sur la santé partant du genre.
Mots clés : pauvreté, santé,
mortalité infantile, genre, RDC.
Poverty, Health and Gender in DRC
Abstract
P
aradoxically its immense potential , the Democratic Republic
of Congo shows poor health indicators more serious gender inequalities. Based
on data from the Demographic and Health Survey of the Democratic Republic of
Congo in 2007 , this study aims to examine the relationship between poverty and
health starting from a gender perspective . The basic results of this study
informs that child mortality is related to household composition that is to
say, gender of household head . In other words, the mortality is less likely to
fall into a household run by a woman in a household run by a man. Then, the
educational level of the mother has a positive effect on the rate of infant
mortality. Furthermore, the analyzes show that the standard of living has a
significant impact on child mortality.
This research consists of three chapters. The first chapter
reviews the conceptual considerations related to poverty , health and gender.
The second chapter focuses on analysis of the above concepts in the Congolese
context . The third chapter focuses on the empirical examination of the effects
of poverty on health hence the gender.
KEYWORDS: Poverty; health; child mortality;
gender; DRC.
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Epigraphie
cc Dans notre marche vers le développement,
l'approche genre est indissociable des efforts que nous pouvons fournir en tant
que
société. »
L'auteur
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Dédicace
A
Mon père KAMBAMBA Nestor, Ma mère BANDU
Gertrude,
Que ce travail soit le témoin de l'attachement
qui nous lie.
iv
Remerciements
La présente recherche m'a demandé des temps et
des efforts. Elle m'a aussi procuré beaucoup de satisfaction. Qu'il me
soit permis de remercier ici ceux sans qui cette recherche n'aurait pas pu voir
le jour. J'exprime d'abord ma
reconnaissance au Seigneur Jésus-Christ, Maître
de temps et des circonstances, pour son souffle de vie et sa bonté
renouvelée chaque jour.
Je tiens à remercier le Professeur MVUDI MATINGU
Séraphin, pour avoir accepté de diriger mon mémoire et
pour qui j'ai une profonde estime et une grande admiration. L'écoute
attentive, l'intuition scientifique dont il fait preuve, ainsi que la confiance
qu'il m'a accordée, ont fortement contribué à
l'aboutissement de ce travail. Ses conseils rigoureux, ses connaissances, ses
suggestions et ses remarques m'ont été d'un appui
précieux. Qu'il trouve à travers ces mots l'expression de ma
profonde gratitude.
Je remercie le Chef de travaux KEBELA KEBELA Patrick pour
avoir été Rapporteur de ce mémoire de fin d'étude.
Un personnage aux qualités humaines rarissimes avec un dévouement
pour la recherche. J'apprécie à sa juste valeur, la pertinence
des commentaires et suggestions faits pour améliorer ce travail. Qu'il
trouve à travers ces mots l'expression de ma très haute
considération.
Une véritable reconnaissance infinie auprès de
tous les Professeurs et les Chercheurs de la Faculté de Sciences
Économiques et de Gestion de l'Université de Kinshasa. Ils m'ont
permis d'accéder au monde de la recherche et des connaissances
grâce à l'efficacité de leurs enseignements. Je souhaite
également exprimer tout le plaisir que j'ai eu à passer ces
années en compagnie de collègues et amis remarquables. Je pense
en particulier à BANSEKE Mitterrand, DISESA Magnus, KAMBOLO Eric,
KILUBA
V
Gracia, KODILA Oasis, KONSO Benedict, LUBANGI Déphila,
LUZINGU Tryphon, MBORY Dieu Merci, MBUYI Cédric, MBUYI Mels, MUSOLONGO
Charme, TSHIMANGA Tony, KUDIENGELEKA Célestin...et bien d'autres ! Que
tous mes amis et amies reçoivent mon appréciation sincère
et ma gratitude pour la solidarité étroite et la confiance totale
qu'ils ont bien voulu placer en moi.
De façon plus particulière, j'exprime ma
gratitude la plus chaleureuse à ma famille et aux personnes qui me sont
chères. Je pense à : KAMBAMBA Nestor, mon père, BANDU
Gertrude, ma mère, KAMBAMBA Glody, KAMBAMBA Isaac, mes frères,
KAMBAMBA Emilie, ma soeur, BOOKA Bebette, MBALI Clara, FETI Marianne, mes
cousines, FETI Mbo, FETI Peter, FETI Jocelyn mes cousins, BANDU Adrienne, BANDU
Lydie, mes tantes, KAPULA Hubert, BOKAKO Guelord, BOKWANGO Monique, SENGA
Jacques. Ils ont tous consenti d'importants sacrifices au cours de mes cinq
années passées sur la colline inspirée. Dans les moments
les plus difficiles et les plus douloureux où le doute était
permis, ma famille est toujours restée avec moi.
Enfin, Je ne saurai passer sous silence sans exprimer une
mention particulière à mes Pasteurs KAYEMBE Ephraïm et
KASUMBI Louis d'or, ainsi qu'à toute mon Eglise pour leur soutient et
les prières adressées en ma faveur.
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Abréviations
ACP : Analyse en Composante Principale
APF : Assemblée Plénière de la
Francophonie
ASEG : Action Socioéconomique participative selon le
Genre
ASS : Afrique Subsaharienne
BIT : Bureau international du travail
CAD : Comité d'aide au développement
CEDEF : Convention sur l'Elimination de toutes les Formes de
Discrimination contre
les Femmes
CMS : Commission Macroéconomie et Santé
EDS : Enquête Démographie et de Santé
FAO : Fonds des Nations Unies pour l'Agriculture et
l'Alimentation
IB : Initiative de Bamako
IPF : Indice de Participation des Femmes
ISDH : Indice Sexo-spécifique du Développement
Humain
OCDE : Organisation pour la Coopération et le
Développement Economique
OIF : Organisation Internationale de la Francophonie
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation non-gouvernementale
ONU : Organisation des Nations Unies
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PED : Pays en voie de développement
PCA : Paquet complémentaire d'activités
PEV : Programme élargi de vaccination
PIB : Produit Intérieur Brut
PMA : Paquet Minimum d'Activités
PMPTR : Programme Minimum Pour la Transition et la Relance
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
RDC : République Démocratique du Congo
SSP : Soins de Santé Primaires
UE : Union Européenne
UNFPA : Fonds des Nations Unies pour la Population
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
USD: United state dollar
ZS: Zone de Santé
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Liste des tableaux et figures
1. Tableau 1.1 : Panorama des systèmes de santé
dans le monde.........................21
2. Tableau 2.1 : Indicateurs Doing-business,
2010-2011.......................................34
3. Tableau 2.2 : Evolution des dépenses sociales (en %
des dépenses totales).........36
4. Tableau 2.3 : Indicateurs des OMD en matière de
santé en RDC, 2007-2011..........37
5. Tableau 2.4 : Répartition des zones de santé
par province..............................42
6. Tableau 2.5 : Evolution du budget alloué à
la santé.......................................44
7. Tableau 2.6 : Taux brute de scolarisation en
2007-2008.................................49
8. Graphique 2.1 : Parlementaires selon les sexes Afrique
Subsaharienne...........22
9. Graphique 2.2 : Taux de prévalence par âge du
VIH/SIDA et sexe, des pays
africains..........................................................................................46
10. Tableau 3.1 : Listes des variables
explicatives..........................................54
11. Tableau 3.2 : Résultats des régressions
logistiques.......................................55
12. Tableau A1 : Résultats de régression
logistique (MODELE 1)...........................72
13. Tableau A2 : Résultats de régression
logistique (MODELE 2).........................74
14. Figure A1 : Coordonnées factorielles de
l'ACP...........................................75
1
INTRODUCTION
2
0.1. Problématique
Le premier des objectifs du millénaire pour le
développement est de réduire l'extrême pauvreté et
la faim afin que chaque personne puisse, où qu'elle habite dans le
monde, satisfaire ses besoins essentiels : santé, nutrition, logement
décent, éducation, etc. Depuis 2008, le nombre des personnes
vivant sous le seuil d'extrême pauvreté dans le monde s'est
réduit de 1,9 milliard à un peu moins de 1,3 milliard entre la
période 1981 et 20081. Une évolution d'autant plus
positive que dans le même temps, la population mondiale s'est accrue.
Ainsi, le taux d'extrême pauvreté a été
réduit de moitié : 22,4% de la population mondiale vit avec moins
de 1,25 USD par jour contre 52,2% au début des années 1980. En
réalité, ces avancées sont maigres puisque même si
le seuil international de la pauvreté est revu ; la planète
comptera toujours un lot important des pauvres. Ce qui prouve que la
pauvreté demeure à ce jour un problème majeur. Elle touche
le monde en développement tout comme les pays développés.
A cet effet, COHEN, écrit : «les vieilles nations occidentales sont
ainsi rattrapées par un mal dont elles se croyaient guéries, le
paupérisme »2.
Par ailleurs, la pauvreté dépend de la
conception que l'on se donne des besoins humains. Pour dire qu'il n'existe pas
de définition générique de la pauvreté3.
De plus en plus, la pauvreté est définie comme la privation des
capacités fondamentales c`est-à-dire les différentes
choses qu'une personne aspire à faire ou à être
plutôt que la simple insuffisance de revenus4. La
définition retenue comme référence par l'Union
européenne datant de 19845 est : « Par pauvres, on
entend les personnes, familles ou groupes de personnes dont les ressources
(matérielles, culturelles et sociales) sont si limitées qu'elles
sont exclues du niveau
1 Disponible sur http//:
basedesdonnees.banquemondiale.org
2 COHEN, D., Richesse du monde, Pauvreté des
nations, Paris, éd. Champs Flammarion, 2012.
3 KAMBAMBA, D., RDC : Pourquoi tant de
pauvreté ?, in Le potentiel, n05667,
Jeudi 21 juin 2012, pp.3.
4 WORLD BANK, world developement report 2000/2001:
attacking poverty, Washington, 2000.
5 CENTRE DE DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES POUR
L'EMPLOI, la pauvreté, la précarité et l'exclusion :
état de lieux en Franche-Comté, Paris, 2005.
3
de vie minimal reconnu comme acceptable dans l'Etat membre
où ils vivent ». Outre, dans son rapport sur le
développement humain de 1997, le PNUD introduit le concept «
pauvreté humaine 6». Dans ce rapport, la pauvreté
est considérée comme « la négation des
opportunités et des possibilités de choix les plus essentielles
au développement humain : longévité, santé,
créativité, mais aussi conditions décentes,
dignité, respect de soi-même et des autres, accès à
tout ce qui donne sa valeur à la vie »7. Mais elle
est avant tout une privation des capacités
élémentaires8.
Au nombre des défis majeurs à relever dans les
pays pauvres, il y a l'amélioration de la santé, et notamment
celle de la mère et de l'enfant. En effet, la situation sanitaire des
pays pauvres est très loin d'être reluisante. Pour preuve, dans
son rapport de 2008 sur la situation des enfants dans le monde,
l'UNICEF9 fait remarquer que les deux tiers de tous les
décès maternels surviennent dans 10 pays-pauvres seulement, et
l'Inde et le Nigéria regroupent à eux deux un tiers des
décès maternels de la planète. Bien plus, dans ces pays la
probabilité que les parents soient affligés par le chagrin
plutôt que par la joie après une naissance est cinquante fois
supérieure à celle des pays riches10. Par ailleurs,
l'OMS11 estime à 88 décès pour milles
naissances vivantes dans les pays en voie de développement. Dans les
pays développés, cette statistique est de 9 morts pour milles
naissances vivantes. Les estimations par région du taux de
mortalité des enfants de moins de
6 L'indicateur élaboré à
l'occasion à savoir l'Indicateur de Pauvreté Humaine (IPH) ne
saisit pas la totalité des aspects du concept pauvreté.
7 PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT
(PNUD), Rapport Mondial Sur le Développement Humain, Paris,
éd. Economica, 1997.
8 SEN, A., Un nouveau modèle
économique : développement, justice, liberté, Paris,
éd. Odile Jacobs, 2000.
9 FONDS DES NATIONS UNIES POUR L'ENFANCE (UNICEF),
Rapport sur la situation des Enfants dans le Monde, New-York, 2008.
10 EASTERLY, M., Les pays pauvres sont-ils
condamnés à le rester ?, Paris, éd. EYROLLES, 2007,
pp.19.
11 ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ (OMS),
Rapport sur la santé dans le monde : Donnons la chance à
chaque mère et à chaque enfant, Genève, 2005.
4
cinq ans variaient entre 9 morts par naissance vivante et 172
morts par naissance vivante pour l'Afrique Subsaharienne. Outre, 98% des
décès néonatals sont observés dans les pays
à revenu faible et intermédiaire alors que seulement 2% est
observé dans les pays à revenu élevé12.
En Afrique subsaharienne l'on déplore la dégradation de la
situation sanitaire. A cet égard les dix derniers pays en 2013 où
les conditions d'accouchement et de naissance sont médiocres sont tous
d'Afrique subsaharienne13. En surenchère, le nombre d'enfants
trop maigres est passé de 29 millions en 1997 à 37 millions en
2003 dans cette partie du monde14.
Dans les pays pauvres, les femmes en âge de
procréer sont nombreuses à mourir - d'ailleurs, l'OMS observe que
plus de 99% des décès maternels survenant chaque année ont
lieu dans les PED. La moitié d'entre eux surviennent en Afrique
subsaharienne soit 265.000 à cause principalement des complications
liées à la grossesse et à l'accouchement15. En
RDC, il s'observe un risque de mortalité élevé, notamment
lors de l'accouchement. Selon le rapport « survey the first day, 2013
» de l'ONG internationale Save The Children, une mère sur 30 risque
de mourir en RDC en raison de problèmes de santé liés
à la maternité et notamment à l'accouchement.
Les causes principales de ces décès ainsi que du
mauvais état de santé des femmes sont de plusieurs ordres dont :
(i) les complications pendant la grossesse (ii) l'âge
prématuré des mères qui donnent naissance ainsi que
l'analphabétisme qui frappe la majorité d'entre elles (iv) les
infections (v) le faible recours aux moyens contraceptifs couplé
à l'absence de toute planification familiale (vi) une pénurie de
travailleurs médicaux qualifiés. Dans le même registre, le
nombre
12 ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ (OMS),
La santé et les objectifs du millénaire pour le
développement, Genève, 2005.
13 SAVE THE CHILDREN, Surviving The First Day -
State of the World's Mothers, London, 2013.
14ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ (OMS),
Op.cit.
15 KAMBAMBA, D., KONSO, B., RDC : Le pire de pays
pour être mère en 2013 Disponible sur
http://www.oeildafrique.com/rdc-le-pire-des-pays-pour-etre-mere-en-2013
consulté le 22 Mai 2013.
5
annuel de décès maternels à
l'échelon mondial en 2009 se situait au-delà de 500
00016.
La mortalité maternelle reste un problème
obstinément insoluble. Alors que le nombre de décès
d'enfants de moins de 5 ans a fléchi dans le monde - passant d'environ
13 millions en 1990 à 9,2 millions en 2007 - La plupart des femmes
souffrent des maladies infectieuses, traumatismes, etc. En plus, le risque de
mortalité maternelle sur la vie entière pour une femme d'un des
pays les moins avancés est 300 fois plus élevé que pour
une femme qui vit dans un pays industrialisé.
En 1970, Esther Boserup17, dévoilait combien
les politiques de développement économique négligeaient
les problèmes spécifiques de femmes et plus encore leur
participation à la vie économique. Ces travaux ont le
mérite de focaliser l'attention de l'ensemble des pays sur la condition
féminine. La forte augmentation d'analyses, d'études et de
publications sur les femmes du Tiers Monde en dit long.
Deux approches sont nées concernant le genre. D'une
part, l'approche Genre et Développement qui insiste sur les contraintes
et les pouvoirs...inégaux qui maintiennent les femmes dans une situation
d'infériorité sur le plan socio-économique. D'autre part,
l'approche Intégration des Femmes pour le Développement qui
tentait d'intégrer les femmes dans le processus de développement
existant, afin de les rendre plus efficientes et efficaces.
16 FONDS DES NATIONS UNIES POUR L'ENFANCE (UNICEF),
Rapport sur la situation des enfants dans le monde : la santé
maternelle et néonatale, New-York, 2009.
17 AUROI C., CASTILLO Y., L'empowerment des
femmes dans les organisations de commerce équitable : une proposition
méthodologique, Genève, UCL/Presses Universitaires de
Louvain, 2006.
6
Au loin de ces approches, la réalité des femmes
est toute autre. Le nombre de femmes parlementaires n'atteint pas encore 14 %
à l'échelle mondiale18. A l'échelle
planétaire, 1 % de la population la plus riche dispose d'un revenu
égal au revenu total de 60 % de la population la plus pauvre, dont 2/3
des femmes19. 854 millions d'adultes ne savent ni lire ni
écrire ; 2/3 d'entre eux sont des femmes. 60% des 130 millions d'enfants
qui n'ont pas accès à l'éducation de base sont des
fillettes. Dans les pays en voie de développement en moyenne 58 % des
filles vont à l'école secondaire, contre 62 % des
garçons.
En plus il y a des violences faites aux femmes. En RDC, 64%
des femmes de plus de 15 ans déclarent avoir été victime
de violence depuis cet âge et 49% déclarent avoir subit des
violences dans l'année écoulée20.
Il est une évidence que la pauvreté et la
santé vont de pair. En matière de santé comme le note
Wastagaff21, les pays pauvres tendent à réaliser de
moins bons résultats que les pays riches et à l'intérieur
d'un même pays, les pauvres se portent en moins bonne santé que
les riches et meurent plus jeunes que le reste de la population. Leurs taux de
mortalité maternelle et infantile et l'incidence de la maladie sont en
moyenne plus élevés que dans les autres catégories, avec
un accès plus limités aux soins de santé et aux
dispositifs de protection sociale22.
Pour les pauvres, en particulier la santé est aussi un
actif économique de première importance, la clé de leur
survie. De ce fait, lorsqu'un pauvre tombe
18 PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE
DEVELOPPEMENT (PNUD), Rapport Mondial sur le développement
humain, New-York, 2008.
19 Disponible sur
http//:www.wereldvrouwenmars.be
20 MINISTERE DU PLAN, Enquête
Démographique et de santé, RDC, 2007.
21 WAGSTAFF, A., Pauvreté et
Inégalités dans le secteur de la santé, in
Bulletin de l'OMS, Recueil d'articles N0 7, 2002.
Disponible sur http//:
www.cmhealth.org/wg1_paper5.pdf
22 ORGANISATION DE COOPÉRATION ET DE
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUES (OCDE), ORGANISATION MONDIALE DE LA
SANTÉ (OMS), Santé et pauvreté dans les pays en
développement - les grandes lignes d'action, in Revue de
l'OCDE, France, 2003. Disponible sur
http//:www.oecd.org/publications/Pol_brief/index-fr.htm
consulté le 22 Juillet 2013.
7
malade, la famille risque de se trouver piégée
dans un cercle vicieux de paupérisation face au coût
élevé des soins médicaux. Dans ce contexte où les
pauvres paient un lourd tribut de la maladie, l'amélioration de la
santé permet de réduire la pauvreté. En ce sens,
l'investissement dans la santé est un vecteur important de
développement économique. Ce qui corrobore les conclusions des
travaux de la Commission Macroéconomie et santé (CMS) de
l'Organisation Mondiale de la Santé, qui ont mis en évidence les
liens entre santé et développement économique.
En effet, l'investissement dans la santé permet
l'augmentation de la productivité de la main d'oeuvre - les travailleurs
en bonne santé, sont plus productifs et gagnent des salaires plus
élevés. C'est ce que montrent les études qui
établissent un lien entre les investissements dans la santé et la
nutrition des jeunes d'une part, et les salaires des adultes d'autre
part23.
Par ailleurs, l'amélioration de la santé conduit
à l'accroissement de l'investissement national et étranger, du
fait qu'il ouvre à des meilleures perspectives de croissance. C'est
à cet égard que la Déclaration d'Alma Ata en
197824 visait de façon explicite l'amélioration de la
santé des pauvres en demandant aux gouvernements de consacrer 15% de
leur budget au secteur de la santé. Et qu'en 2000, la Déclaration
du millénaire affirmait la nécessité de sortir les pays
pauvres du piège de la pauvreté et de la mauvaise santé.
Dans le même registre, le rapport des Nations-Unies de 2010 sur
l'évaluation des OMD réaffirme l'idée selon laquelle les
systèmes de santé doivent contribuer à la réduction
de la pauvreté.
23 BLOOM, D., ET AL., Santé, richesse et
bien-être, in Finances et développement,
FMI, 2004.
24 ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ (OMS),
Déclaration Alma-Ata, Genève, 1978.
8
Ces dernières années, il a été
beaucoup question dans les milieux universitaires et de développement,
de la « féminisation de la pauvreté25 » et
ce, pour montrer l'existence du lien entre la pauvreté et le genre.
D'ailleurs de plus en plus fréquemment, les chercheurs intègrent
cet aspect genre dans l'analyse de la pauvreté26.
Un rapport de l'OCDE et de l'OMS souligne
que les inégalités entre hommes et femmes sont une cause majeure
de pauvreté et de mauvaise santé. C'est ainsi qu'en RDC, la
pandémie du VIH-SIDA continue de se féminiser. Soit 100 hommes
touchés pour 178 femmes27. Signalons qu'en 2010, le pays a
été 137 ième sur 138 pays en ce qui concerne
les disparités entre le sexe28. On note en effet une ampleur
importante de violences sexuelles faites à la femme, surtout dans le
contexte des conflits sociaux et affrontement armés
récurrents.
Somme toute, les lignes qui précédent montrent
la relation qui existe entre la pauvreté et la santé. Mais aussi
celle qui lie la pauvreté, la santé et le genre. De ce fait, cela
nous offre la possibilité d'étudier l'influence de la
pauvreté sur la santé dans une perspective de genre.
Dans un contexte de médiocrité sanitaire et de
pauvreté galopante, il sied de s'interroger sur les éventuelles
conséquences de la pauvreté sur la santé en RDC. Cela
étant, notre étude voudrait répondre à la question
suivante : quel est l'influence de la pauvreté sur la santé
partant d'une approche genre en RDC ?
25 Expression apparue dans les années 1970
aux Etats-Unis dans le cadre du débat sur les mères
célibataires et la protection sociale. Plus tard dans les années
80, ce concept sera lié à l'augmentation des ménages
monoparentaux dirigés par des femmes et à la destruction de
l'économie (surtout en Amérique latine et en Afrique
subsaharienne) en période de programme d'ajustement structurel.
26 BADEN, S., MILWARD, K., Genre et
Pauvreté, in Cahiers genre et
développement, N0 3, Paris, éd. L'Harmattan,
2003.
27 PROGRAMME NATIONAL MULTISECTORIEL DE LUTTE
CONTRE LE SIDA (PNMLS), Rapport National de suivi de la déclaration
d'engagement, UNGASS, RDC, 2010.
28 PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE
DEVELOPPEMENT (PNUD), Rapport sur le développement humain,
New-York, 2010.
29 PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT
(PNUD), Les questions de genre révélées par l'approche
participative de la pauvreté (APP), RDC, 2006.
9
0.2. Objectifs de l'étude
L'objectif général de notre travail est de montrer
comment la pauvreté influe
sur la santé en se fondant sur une approche genre. A cet
objectif central s'ajoute
des objectifs spécifiques suivants :
- Présenter la situation et les causes de
la pauvreté en RDC ;
- Décrire la situation et la politique de
la santé en RDC ;
- Analyser la situation du genre en RDC ;
- Formuler des recommandations.
0.3. Hypothèse de Recherche
Notre étude se fonde sur les hypothèses suivantes
:
(i) La mortalité des enfants est liée au sexe du
chef de ménage ;
(ii) Le niveau de vie du ménage a une incidence sur la
mortalité des enfants.
0.4. Intérêt et Justification du sujet
La RDC est un pays pauvre avec des résultats de
santé mitigés. La revue des programmes nationaux et des
financements actuels, dans la lutte contre la pauvreté et dans le
secteur de la santé, montre une non-prise en compte de la
problématique de genre. Or, on estime que 80% des ménages
congolais doivent leur survie au travail des femmes29. En outre, il
existe en RDC de graves inégalités entre hommes et femmes. La
plupart des femmes ont un statut très bas dans la société
et connaissent souvent la marginalisation, la discrimination et les abus. Dans
un tel contexte, il nous ait paru utile d'étudier l'influence de la
pauvreté sur la santé dans une approche genre.
10
0.5. Méthodologie de travail
Pour réaliser l'étude, nous avons recouru
à trois méthodes et deux techniques :
- La méthode systémique : elle
nous a permis de faire un examen du système sanitaire congolais dans un
contexte de pauvreté;
- La méthode descriptive : nous a
permis de faire une analyse des données en
possession et une description des faits faisant l'objet de notre
étude ;
- La méthode explicative : elle a
permis d'établir une relation de cause à effets entre les
différentes variables prises en compte dans le cadre de cette recherche
et ce, dans la partie empirique de celle-ci.
Par ailleurs, la technique documentaire a consisté
à consulter et exploiter différents documents pouvant nous
faciliter l'accès aux informations afférentes à notre
étude. Et avec les techniques économétriques, nous avons
élaboré un modèle afin de procéder à un
examen empirique de la pauvreté, la santé et le genre.
0.6. Structure du travail
Outre l'introduction et la conclusion, notre travail comprend
trois chapitres. Le premier présente les
généralités sur la pauvreté, la santé et le
genre ; le deuxième analyse la pauvreté, la santé et le
genre en RDC ; enfin le troisième analyse empiriquement la relation
entre la pauvreté, la santé et le genre en RDC.
11
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA PAUVRETE, LA SANTE
ET LE GENRE
12
Dans ce chapitre, nous donnons un aperçu sur les
différents concepts de notre recherche afin de permettre aux lecteurs
d'avoir une base conceptuelle solide pour la compréhension du travail.
Nous aborderons successivement les points suivants : la notion de la
pauvreté, ses définitions et ses différentes approches ;
la santé, définition, systèmes de santé et
indicateurs clés ; enfin le genre sous tous ces aspects.
1.1. Pauvreté
Etymologiquement, le concept pauvreté vient du
latin pauper, pauvre. La pauvreté est un concept
polysémique qui mérite d'être appréhendée de
manière multidimensionnelle. Les différentes approches en la
matière, complémentaires les unes des autres, mettent en
évidence deux dimensions essentielles de la pauvreté : la
dimension monétaire qui est mesurée par le revenu et la dimension
humaine qui s'intéresse à la façon dont les ressources
sont réparties entre les individus ou les groupes composant la
société.
1.1.1. Pauvreté monétaire
La notion de pauvreté monétaire s'inscrit
essentiellement dans la perspective d'une approche quantitative et
opérationnelle visant à offrir un repère global permettant
de classer les individus par rapport à leur niveau de bien-être.
Il existe un niveau de bien-être prédéfini qui, s'il n'est
pas atteint par défaut ou par insuffisance de revenu, correspond
à une situation sociale de pauvreté. Le revenu qui permet de
satisfaire ce niveau de bien-être est le seuil de pauvreté ; toute
personne dont le revenu est inférieur à ce seuil, est donc
considérée comme pauvre. Devant certaines difficultés
pratiques pour cerner le revenu des ménages ou des individus, on essaie
très souvent d'appréhender le bien-être par le niveau de
consommation. Si la somme des dépenses de consommation est
inférieure au seuil prédéfini, l'individu est
considéré comme pauvre. La proportion des individus pauvres dans
la population totale indique l'incidence ou acuité de la
pauvreté. Le seuil de pauvreté (ou ligne de pauvreté) est
donc un niveau normatif de dépenses
13
calculé à partir des besoins alimentaires et non
alimentaires en dessous duquel les individus sont considérés
comme pauvres. L'incidence de la pauvreté est la proportion des
personnes pauvres (c'est-à-dire ayant un niveau de dépenses en
dessous de la ligne de pauvreté) dans l'ensemble de la population.
Et qualifié de pauvre, toute personne dont les
ressources sont en dessous d'un certain seuil. Différentes
définitions de ces seuils existent ; les pays développés
utilisent de seuils relatifs. Par contre, les pays
sous-développés utilisent des seuils absolus.
Ainsi selon l'approche absolue30
ou de la grande pauvreté, le seuil est fixé selon un panier des
biens alimentaires (2400 calories par jour pour la pauvreté et 1800
calories par jour la pauvreté non-monétaire) et non-alimentaires
nécessaire à la survie quotidienne. Les biens non-alimentaires
comprennent l'eau, l'énergie, le transport, etc. A cet égard,
l'Organisation des Nations Unies considère la pauvreté absolue
comme situation d'incapacité pour une population de se procurer un
« panier » de biens considérés comme indispensables
à sa survie. Notons que l'Organisation des Nations Unies a tendance
concentrer ses efforts sur l'élimination de la pauvreté absolue.
Pour preuve, le premier des objectifs du Millénaires pour le
développement est de réduire la grande pauvreté et la
famine.
Selon l'approche relative, le seuil est
fixé par rapport à la distribution des niveaux de vie de
l'ensemble de la population, avec comme référence le revenu
médian, revenu qui partage la population en deux parties égales.
La gravité de cette pauvreté varie d'un pays à l'autre en
fonction du niveau de vie de la majorité des citoyens.
1.1.2 . Pauvreté humaine
A côté des manifestations liées à
l'insuffisance de revenu, il existe d'autres aspects de la pauvreté
comme le non accès aux ressources productives, le non accès
à certains services sociaux (éducation, santé, eau
potable, logement, etc.),
30 http : //
fr.wikipedia.org
14
l'exclusion sociale, la non participation à la vie de
la communauté, etc. Ces différents aspects ont été
recensés par le sommet social de Copenhague de 2007 sur «
l'élimination de la pauvreté » et ont été
repris et approfondis par le PNUD pour formaliser le concept de pauvreté
humaine.
Le concept de pauvreté humaine, qui s'inscrit dans la
perspective d'une approche qualitative de la pauvreté, se base
essentiellement sur le manque ou la privation de capacités allant du
domaine matériel aux domaines sociaux les plus complexes. Les visages
multiples de la pauvreté - exclusion, marginalisation, discrimination,
vulnérabilité - indiquent que la pauvreté n'est plus un
enjeu économique et social ; elle constitue une violation des droits
humains. La pauvreté et, plus généralement,
l'inégalité mettent la stabilité sociale en danger et
représentent une menace pour les libertés fondamentales au sens
civil et politique. Réciproquement, l'élimination de toutes les
formes de discrimination et de marginalisation peut contribuer puissamment
à éradiquer une grande partie des causes profondes de la
pauvreté.
Par ailleurs, la notion de pauvreté peut aussi
être comprise partant des différentes approches sur sa mesure. Les
trois principales écoles à ce sujet sont :
? L'école welfarist : pour les fervents du
bien-être économique, la pauvreté est définie
indirectement via l'utilité générée par la
consommation totale. Cette approche est donc associée au niveau de
revenus ou des dépenses de consommation des personnes ;
? L'école de besoins de base : cette école
considère que le pauvre comme étant une personne qui manque un
sous-ensemble de certains besoin de base et services qui sont jugés
comme un préalable pour l'atteinte d'une certaine qualité de vie
tels que être adéquatement nourri, habillé et logé.
Ils ne sont pas perçus contribuant au bien-être ;
? Pour l'école des capacités, c'est des
habilités ou les capacités d'atteindre un certains sous ensemble
de fonctionnements qui manquent à un pauvre.
31 Préambule de la constitution de
l'organisation mondiale de la santé adoptée lors de la
conférence internationale sur la santé qui s'est tenue à
New-York en 1946.
15
Quoique ces trois approches diffèrent, elles impliquent
toutes le fait qu'une personne est jugée pauvre lorsqu'elle manque d'un
minimum raisonnable d'une certaine chose à définir.
1.2. Santé
L'organisation mondiale de la santé définit la
santé comme un état de bien-
être physique, mental et social complet et ne consistant
pas seulement en une absence de maladie31. Toutefois, une
définition aussi complexe serait difficile à mesurer et varierait
probablement selon les cultures et sur le long-terme.
Dans le même temps, la santé publique
se définit comme :
? une approche collective et administrative des problèmes
de santé d'une
population sous ses aspects politiques, économiques,
réglementaires, institutionnels ;
? un ensemble des moyens mis en oeuvre pour promouvoir la
santé de la population ;
? la science et l'art de prévenir les maladies, de
prolonger la vie et d'améliorer la santé et la vitalité
mentale et physique des individus par le moyen d'une action collective
concertée visant à assainir le milieu, à lutter contre les
maladies qui présentent une importance sociale, à enseigner les
règles de l'hygiène personnelle, à organiser des services
médicaux et infirmiers en vue du diagnostic précoce et du
traitement préventif des maladies, ainsi qu'à mettre en oeuvre
des mesures sociales propres à assurer à chaque membre de la
collectivité un niveau de vie compatible avec le maintien de la
santé, l'objet final étant de permettre à chaque individu
de jouir de son droit inné à la santé et à la
longévité.
La santé communautaire quant
à elle se comprend comme le processus par lequel les individus et les
familles, d'une part prennent en charge leur propre santé et leur propre
bien être comme ceux de la communauté, d'autre part
développent
16
leur capacité de concourir à leur propre
développement comme celui de la communauté.32
Les indicateurs le plus souvent exploités pour exprimer
la santé sont ceux qui en décrivent l'absence : les statistiques
de mortalité et de morbidité33.
1.2.1. Déterminants de la santé
Un déterminant de santé est un facteur qui
influence l'état de santé d'une population soit isolément,
soit en association avec d'autres facteurs.
1.2.1.1. Style de vie
De nombreux facteurs de risque sont intrinsèquement
liés au mode de vie. Les soins corporels, l'activité physique,
l'alimentation, le travail, les problèmes de toxicomanies, notamment,
ont un impact global sur la santé des individus. Nutrition : Aliments -
Oligo-élément - Alicament
Produits d'hygiène : Crème solaire - Dentifrice -
Préservatif - Savon
Toxicomanies et dépendances : Alcool - Cannabis -
Cocaïne - Tabac - Jeu pathologique
Par ailleurs, plusieurs risques et dangers sont liés au
domaine de la santé, l'évolution de l'homme et également
les changements de son mode de vie ne sont pas sans conséquences.
L'alimentation et les nouvelles technologies sont également des facteurs
de risques. Les rythmes, les cadences de travail ; les gestes inadaptés
sont des facteurs très importants sur la santé. Ils
entraînent des troubles psychosomatiques et parfois des handicaps pour la
vie.
1.2.1.2. Hygiène
C'est l'ensemble des comportements concourant à
maintenir les individus en bonne santé. Ils demandent de pouvoir
notamment faire la part entre les bons
32 ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ (OMS),
Statistiques sanitaires mondiales, Genève, 2011.
33 DWIGHT, AL., op.cit
17
microbes et ceux qui sont pathogènes ou peuvent le
devenir dans certaines circonstances ; circonstances que l'hygiène
cherche à rendre moins probables, moins fréquentes ou
supprimées.
1.2.1.3. Environnement
C'est un domaine - parfois nommé « santé
environnementale » - qui se développe depuis la fin du XXe
siècle, suite à la prise de conscience du fait que
l'environnement, lorsqu'il est pollué est un déterminant majeur
de la mauvaise santé.
La pollution aiguë ou chronique, qu'elle soit biologique,
chimique, due aux radiations ionisantes, ou sonore, ou lumineuse (ces facteurs
pouvant additionner ou multiplier leurs effets) est également une source
importante de maladies.
Hormis ceux précités, plusieurs facteurs
déterminent la santé notamment les facteurs
génétiques, comportements individuels, qualité des soins
médicaux.
1.2.2. Système de santé
Initialement, il s'agissait d'une activité relevant des
professions médicales et des associations caritatives. Après la
2e guerre mondiale, il y eut emprise de l'état sur le secteur de la
santé avec le développement des politiques sanitaires,
incontournables dans les décisions d'organisation et de financement.
Cette situation était variable d'un pays à l'autre.
1.2.2.1. Définition
Un système de santé est un
ensemble de structures cohérentes dont le modèle est
reproductible. Un système de santé renvoi également
à un ensemble des organisations, des institutions et des ressources dont
le but principal est d'améliorer la santé. Il est composé
de sous-système : systèmes économique,
18
social, culturel, politique, législation, etc. Dans
cette définition large, le système de soins est l'un des
sous-systèmes du système de santé. Il correspond à
l'ensemble des services qui fournissent des prestations à la population,
dans le but d'améliorer la santé. Les rôles,
idéalement, d'un système de santé sont :
- Identification des besoins de santé
de la population ;
- Déduction des priorités ;
- Mise en oeuvre d'une politique et des
actions de santé, capables de répondre à ces besoins.
1.2.2.2. Caractéristiques d'un système de
santé
Un système de santé doit être :
- Global, assurant des soins complets,
continus et personnels, sans négliger aucun aspect de la promotion de la
protection et de la restauration de la santé ;
- Accessible à tous les niveaux
socioéconomiques, quel que soit le cadre de vie et les
difficultés de communication ;
- Accessible à tous les niveaux
socioculturels, donc adapté au mode de vie, aux habitudes et aux
cultures ;
- Efficace ;
- Sur le plan technique, basé sur des
méthodes scientifiques approuvées ;
- Sur le plan scientifique, donc ouvert aux
progrès des sciences et des techniques ;
- Sur le plan économique, avec un
rapport coût/avantage satisfaisant, donc planifiable, évaluable,
souple et modifiable ;
- Sur le plan sanitaire, donc attentif
à l'amélioration de l'état sanitaire et aux changements
des priorités. ;
- Sur le plan social, donc capable de
modifier les attitudes vis-à-vis de la santé et des maladies et
d'influer positivement sur la qualité de vie.
34 ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ (OMS),
Rapport sur la santé dans le monde, Genève, 2000.
19
1.2.2.3. Systèmes de santé dans le
monde
L'OMS définit un système de
santé comme étant la totalité des organisations, des
institutions et ressources consacrées à la production
d'interventions sanitaires, pour améliorer la santé dans le cadre
d'un service de Santé publique ou d'une initiative
intersectorielle34.
Comme soulignait plus haut après la 2e guerre mondiale,
il y eut emprise de l'état sur le secteur de la santé avec le
développement des politiques sanitaires. Cette situation était
variable d'un pays à l'autre. Ceci fit sentir le besoin d'une typologie
des systèmes de santé. Actuellement, nous distinguons 3 sortes de
système de santé à savoir : les systèmes
libéraux, les systèmes nationalisés, les systèmes
intermédiaires.
A) Les systèmes libéraux:
Dans ce type de système, l'exercice libéral est
prédominant, surtout en ambulatoire. Le financement repose sur les
caisses d'assurance privées et le paiement est direct. Le secteur public
existe, certes moins important, mais en développement avec une
subvention étatique de plus en plus importante et un financement gratuit
et des programmes spécifiques pour les pauvres et les personnes
âgées. Il y a lieu de signaler que le système de
santé de la RDC se retrouve dans cette catégorie.
B) Les systèmes nationalisés
Ici, le secteur public est prédominant. Le financement
est étatique et budgétisé, basé sur la
fiscalité (impôts). La couverture est universelle. L'accès
aux soins est gratuit. Le mécanisme de rémunération est la
dotation budgétaire publique et. Le secteur privé existe, surtout
en ambulatoire mais il est moins important.
20
C) Les systèmes intermédiaires
Ici, le financement repose sur la cotisation sociale avec
prélèvement obligatoire. Alors que la couverture est universelle,
basée sur la sécurité sociale. Le régime
général prévalant est l'assurance - maladie. L'exercice
libéral existe, surtout en ambulatoire.
Source : Elaboré par nous - même sur base des
informations obtenues sur
http://mehdi-mehdy.blogspot.com/economie-de-la-sante
21
Tableau 1.1 : Panorama des systèmes de
santé dans le monde
|
Système libéral
|
Système nationalisé
|
Système intermédiaire
|
Pays représentatifs
|
USA, Suisse
|
Canada, Suède,
Norvège...
|
Japon, France,
Allemagne...
|
DNS rapporté au PIB
|
12 à 13%
|
6 à 7%
|
8 à 9%
|
Etat de santé de la population
|
Bon, mais présence d'une tranche de la population
marginalisée
|
Bon, mais existence d'une longue durée
pour l'hospitalisation
|
Bon en général
|
Critères (avantages et inconvénient)
|
Niveau de DNS rapporté au PIB
|
Niveau élevé.
Forte évolution des dépenses.
|
Niveau maîtrisé. Evolution des
dépenses circonscrite dans des proportions raisonnables.
|
Niveau moyen. Maîtrise de l'évolution
des dépenses nécessitant plusieurs
mesures.
|
Accès aux usagers bénéficiaires
|
Circonscrit aux seuls assurés et population
aisée, pauvres
marginalisés.
|
Couverture universelle, touchant la totalité de
la population.
|
Couverture universelle. Population
marginalisée réduite.
|
Temps de réponse à la demande
|
Rapide. Efficace.
|
Délais longs.
|
Rapide. Efficacité moyenne liée au niveau
des équipements.
|
Qualité
|
Elevée
|
Moyenne
|
Au-dessus de la Moyenne
|
Rentabilité (gaspillage des ressources)
|
Elevée
|
Inefficacité allocative
et opérationnelle. Forte bureaucratie.
|
Moyenne
|
Tendances des réformes
|
Meilleure prise en charge des
populations marginalisées. Usage rationnel des ressources
publiques.
|
Appelé à introduire plus de rigueur et
de rationalité dans la gestion des ressources existantes.
|
Appelé à introduire plus de rigueur dans la
gestion et à maîtriser les dépenses.
|
35 JAYATI G., Genre et Macroéconomie, in
Alternatives sud, Paris, Vol V, N 04, 1999.
22
1.3. Genre
Depuis le début des années 1990, le
développement s'est ouvert aux questions de genre. Pourtant, la notion
de genre reste difficile à appréhender, et nourrit beaucoup de
préjugés voire d'incompréhensions.
1.3.1. Signification du concept genre
Le concept « genre » se rapporte
aux rôles socialement construits des hommes et des femmes. Il se
différencie du « sexe biologique », qui fait
référence aux seules différences physiques. Le genre est
déterminé par les tâches, les fonctions, les rôles
assignés aux femmes et aux hommes dans la vie publique et privée.
Ces rôles, généralement différenciés et
caractérisés par des inégalités entre les genres,
n'ont rien de « naturels » : construits culturellement, ils varient
et évoluent selon les époques et selon les régions du
monde35. Par exemple, l'espace public et politique est depuis
toujours réservé aux hommes - qui continuent à l'occuper
majoritairement - tandis que les femmes sont assignées à l'espace
domestique, privé.
Graphique 2.1 : Parlementaires selon le sexe en
ASS

Source: International Parliamentary Union,
2001. www.ipu.org/wmn-e.
23
A la lumière de ce graphique, il ressort qu'en Afrique
subsaharienne, ce sont plus les hommes qui sont parlementaires que les femmes.
Et ces disparités s'observent quasiment dans la plupart des pays repris
dans le graphique ci-haut. L'Afrique du sud, le Rwanda, et la Tanzanie
étant les seuls rares pays dont le taux de participation des femmes est
élevé dans la sphère parlementaire.
Du fait de la moindre valeur attribuée
traditionnellement aux femmes, leur travail domestique, reproductif n'a jamais
été comptabilisé dans l'économie, alors même
qu'il constitue la base qui permet le développement des activités
productives de l'ensemble d'une société. Par ailleurs, la notion
de « genre » suppose l'égalité et
l'équité entre les sexes. Il y a lieu de signaler que
l'égalité entre les sexes renvoie à l'absence de
discrimination fondée sur le sexe du point de vue tant des
opportunités que d'attribution des ressources et d'avantage et de
l'accès aux services.
Alors que l'équité entre les sexes
désigne une répartition juste et équitable des ressources
socio-économiques entre les femmes et les hommes. Cette notion
d'équité suppose des mesures permettant de corriger les
déséquilibres historiques et sociaux.
La démarche de genre prend en compte les
identités sociales et culturelles féminines et masculines pour
favoriser les transformations sociales et atteindre une meilleure
égalité entre hommes et femmes, dimension indispensable du
développement durable.
L'approche du genre constitue donc à la fois :
- un concept sociologique analysant les rapports
sociaux entre femmes et hommes et leur caractère inégalitaire
;
- un objectif politique de mise en oeuvre des
droits fondamentaux ;
- une méthodologie proposant des outils
concrets pour une meilleure efficacité de des politiques de
développement.
24
La démarche de genre ne vise donc pas seulement les
projets spécifiques s'adressant à des femmes. Elle s'applique
à toutes les actions et concerne autant les hommes que les femmes
puisqu'il s'agit de tenir compte des dynamiques sociales dans lesquelles chacun
et chacune se situe.
1.3.2. Approche genre et développement36
L'approche « genre et développement » vise
à contribuer à équilibrer les rapports de pouvoir entre
les deux sexes, et pas uniquement à résoudre les problèmes
des femmes. Elle tient compte de la répartition des rôles et des
activités des hommes et des femmes, qui ne répond pas à un
modèle unique et figé, mais dépend étroitement des
sociétés et du temps où elle s'inscrit. Dès lors,
les femmes sont reconnues, avec les hommes, comme actrices et partenaires des
processus de développement, et plus seulement comme
bénéficiaire de projets. Ainsi, en raison de la division
sexuée du travail, particulièrement forte dans certains pays du
Sud, femmes et hommes ont des connaissances différentes sur les plantes
et les techniques agricoles.
L'aide à des programmes de modernisation agricole
tournés vers les hommes, sous forme d'apports d'engrais, en oubliant
d'analyser les tâches effectuées par les femmes, a pu rendre la
vie de ces dernières plus pénible par l'augmentation du travail
de désherbage dont elles avaient la charge, sans pour autant les faire
bénéficier de revenus plus importants. L'aménagement de
bas-fonds, la mise en valeur de terres marginalisées
réservées précédemment aux femmes, leur a souvent
fait perdre l'accès à ces terres au profit des hommes. Dans
certaines régions au Sud, tandis que les hommes s'occupent de quelques
cultures céréalières, les femmes cultivent plus de cent
vingt espèces vivrières et locales et détiennent des
savoirs traditionnels irremplaçables dans ce domaine. Pour
36 Cette section est essentiellement tirée
de DIRECTION GENERALE DE LA COOPERATION INTERNATIONALE ET DU DEVELOPPEMENT,
Promouvoir l'égalité entre hommes et femmes, 2006, pp.78.
Disponible sur http ://
www.mdgender.net
25
exemple : en Afrique, les trois-quarts des jeunes qui deviennent
séropositifs sont
des femmes.
C'est que l'épidémie de VIH-Sida y est
aggravée par des prescriptions et des stéréotypes
culturels qui se traduisent par des comportements différents des hommes
et des femmes, et par des lois discriminatoires à l'égard des
femmes. Ainsi, elles sont rarement en mesure d'exiger le préservatif et
la fidélité. Beaucoup sont victimes de violences et de mariages
précoces ou contraintes à la polygamie. Pour être
efficaces, la prévention et les traitements doivent donc prendre en
compte les rapports sociaux de genre. Distinguant les besoins pratiques des
femmes, qui touchent à leur vie quotidienne, de leurs
intérêts stratégiques qui visent à moyen et long
terme leur intégration à la vie de la société dans
son ensemble, l'approche genre nécessite que les projets de
développement prennent en compte ces deux niveaux.
1.3.3. Approche d'intégration des femmes pour le
développement
Depuis une vingtaine d'années, un grand nombre
d'institutions de développement au Sud comme au Nord ont pris conscience
que les répercussions économiques, sociales et environnementales
des inégalités de genre constituent une des principales entraves
à l'exercice des droits de l'Homme et aux objectifs du
développement durable et de la gouvernance démocratique. De la
même façon, l'expérience leur a largement montré que
la prise en compte des rapports sociaux entre femmes et hommes dans les actions
d'appui au développement en accroît l'efficacité. D'autant
plus pertinente dans les situations et les régions marquées par
de fortes disparités de droits, de statuts et de rôles sociaux et
économiques entre femmes et hommes, l'approche « genre »
contribue à la poursuite des objectifs de gouvernance
démocratique comme de renforcement des capacités et des droits,
qui sont au coeur de l'approche actuelle des politiques de
développement.
26
Des organisations, agences et programmes spécifiques en
faveur des droits des femmes et de la prise en compte du genre ont d'abord
été créés: Commission des Nations unies pour la
condition féminine, Fonds des Nations unies pour les femmes, Fonds des
Nations unies pour la population (UNFPA), etc. Puis, les institutions ont
progressivement intégré ces préoccupations au sein de leur
propre fonctionnement interne et dans la mise en oeuvre de toutes leurs
procédures d'aide au développement (mainstreaming) : Nations
unies, Banque mondiale, Organisation de coopération et de
développement économique (OCDE), Organisation
internationale de la Francophonie, Union européenne, etc.
1.3.3.1. Organisation des Nations Unies (ONU)
Les Nations Unies intègrent systématiquement le
genre dans leur fonctionnement et leurs procédures d'actions, depuis
l'adoption en 1996 des « Conclusions sur l'intégration de la
perspective de genre » (gender mainstreaming) au sein de l'ONU, faisant
suite à la Conférence de Pékin. Ainsi, le PNUD a mis en
place un indice sexo-spécifique du développement humain (ISDH) et
un indice de participation des femmes (IPF).
Depuis 1995, le rapport annuel du PNUD sur le
développement humain fournit une série de tableaux dans lesquels
les pays sont classés en fonction de ces deux indicateurs. L'ISDH est
basé sur l'indice de développement humain et ajusté selon
l'inégalité des genres en tenant compte de l'écart des
résultats obtenus par les hommes et les femmes. L'ISDH ajuste donc les
résultats moyens de chaque pays en matière d'espérance de
vie, de niveau d'instruction et de revenu conformément au degré
de disparité des situations des femmes et des hommes. L'IPF
reflète la participation des femmes à la vie économique et
politique.
La Commission économique pour l'Afrique des Nations
unies37 a élaboré un indice de développement et
des inégalités entre les sexes en Afrique, outil
destiné
37
http://www.uneca.org/fr/fr_main.htm
27
aux politiques publiques. Le BIT-OIT, l'UNESCO, la
FAO38 et la plupart des autres agences et programmes onusiens ont
adopté des stratégies «genre et développement»
et élaboré des outils pratiques concernant leurs domaines
d'interventions. Ainsi, le programme de la FAO d'action socioéconomique
participatif selon le genre (ASEG) fournit de nombreux outils de formation
(cycle de projet, micro-finance, irrigation, urgence...)39. Un
Réseau inter-agences des Nations unies sur les femmes et
l'égalité de genre a été mis en place.
1.3.3.2. Organisation de coopération et de
développement économique (OCDE)
Cette organisation a créé, dès 1981, le
réseau Gender net, chargé de définir des lignes
directrices sur l'intégration du genre dans les projets de
coopération et de faciliter dans ce domaine, à travers
l'échange d'expériences, le passage des principes à la
pratique. Ce réseau comporte différents groupes de travaux
thématiques. D'ailleurs, son programme pour la période 2007-2009
porte sur les thématiques suivantes : alignement, harmonisation,
nouvelles modalités de l'aide ; conflits ; intégration
transversale du genre ; lutte contre la pauvreté et Objectifs du
Millénaire pour le développement ; VIH-Sida.
Le Comité d'aide au développement (CAD) de
l'OCDE a adopté, en 1995, une déclaration
«Egalité entre les hommes et les femmes : vers un
développement centré sur la personne» qui s'est
concrétisée en 1998 dans les «Lignes directrices du CAD pour
l'égalité entre les hommes et les femmes et le renforcement du
pouvoir des femmes dans le cadre de la coopération pour le
développement». L'OCDE met à disposition de nombreuses
fiches pratiques sectorielles sur le genre. Elle a également
créé un groupe de travail sur les statistiques et un indicateur
«égalité hommes-femmes» que les pays membres sont tenus
de renseigner pour
38
http://portal.unesco.org/fr/ev.php_URL_ID=3160&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.
html
39
http://www.fao.org/sd/seaga/index_fr.htm
28
chacune des opérations qu'ils financent. Ils doivent
ainsi fournir chaque année leurs résultats chiffrés pour
une mesure statistique des avancées réalisées en la
matière.
1.3.3.3. Organisation internationale de la
Francophonie40 (OIF)
Elle a adopté, lors de la Conférence des femmes
de la Francophonie (Luxembourg, 2000) une déclaration «Femmes,
pouvoir et développement», qui stipule : «Dans le but de
garantir aux femmes une citoyenneté partagée, entière et
active, nous voulons adopter une double approche privilégiant : le
changement et l'évolution des rôles et des responsabilités
des femmes et des hommes, qui doivent s'accompagner de la prise de conscience
de la nécessité d'un partenariat nouveau ; la prise en compte
systématique de l'approche du genre, c'est-à-dire
l'intégration de la dimension sexo-spécifique qui respecte les
conditions, les priorités, les besoins et les contributions des femmes
et des hommes dans la conception, la mise en oeuvre, le suivi et
l'évaluation de toutes les politiques».
L'OIF a intégré l'égalité entre
femmes et hommes dans son cadre stratégique décennal 2005-2014,
adopté lors du 10ème Sommet de la Francophonie, en novembre 2004
au Burkina Faso. Dans sa contribution à l'examen mondial de la mise en
oeuvre de la plate-forme d'action de Pékin en février 2005, elle
s'est engagée à adopter une stratégie alliant
simultanément des programmes spécifiques pour l'autonomisation
des femmes et une intégration du genre, transversale, mesurable et
chiffrable dans l'ensemble de ses activités de coopération. Un de
ses objectifs est de favoriser la création et la diffusion d'outils
francophones sur le genre. Elle a notamment publié un manuel explicitant
les principaux concepts liés au genre et au développement.
Le réseau des femmes de l'Assemblée
parlementaire de la Francophonie (APF) a présenté en juillet 2005
une déclaration sur la CEDEF, adoptée par
40
http://cifdi.francophonie.org/genre/index.htm
29
l'Assemblée plénière de l'APF. Depuis
2004, le réseau présente chaque année un rapport de suivi
de la mise en oeuvre de cette convention par les États membres de l'OIF.
Dans le rapport de l'OIF « La Francophonie dans le monde 2006-2007 »,
figure une étude sur la parité entre les femmes et les hommes
dans les États et gouvernements membres et observateurs de l'OIF. Cette
étude, réalisée en partenariat avec l'Observatoire
français de la parité, porte sur deux domaines sensibles : la vie
politique et la vie professionnelle.
1.3.3.4. Union européenne41 (UE)
L'égalité hommes/femmes constitue un principe de
l'UE. Sur un plan global, le traité d'Amsterdam (1999) stipule que
l'égalité est intégrée dans toutes les actions de
l'Union. Conformément à la résolution du 20
décembre 1995, le règlement du 22 décembre 1998 demande
que «les questions d'égalité des sexes soient
intégrées dans la coordination entre la Commission et les
États membres en matière de coopération au
développement».
Au niveau interne, un «Pacte européen pour
l'égalité entre les hommes et les femmes», adopté en
mars 2006, vise à encourager les États membres et l'Union
à prendre une série de mesures en vue de :
- combler les écarts entre hommes et
femmes et de lutter contre une conception stéréotypée des
rôles sur le marché du travail ;
- promouvoir un meilleur équilibre
entre vie professionnelle et vie privée pour tous ;
- renforcer la gestion des affaires publiques
grâce à une intégration du principe de
l'égalité entre hommes et femmes et à un meilleur suivi
;
- veiller à ce que les
conséquences du principe d'égalité entre hommes et femmes
soient prises en compte dans les analyses d'impact des nouvelles politiques de
l'Union.
41
http://ec.europa.eu/comm/europeaid/projects/gender/toolkit_2006/fr/index_fr.htm
30
Le Programme d'action pour l'intégration de
l'égalité entre les femmes et les hommes dans la
coopération au développement de la Communauté (2001-2006)
prévoit la prise en compte transversale des questions de genre dans les
domaines prioritaires définis par sa politique de développement,
ainsi que le renforcement des capacités internes en matière de
genre. Une boîte à outils méthodologique s'adressant aux
agents de l'UE et à ses partenaires extérieurs a
été publiée en 2004. La démarche pratique se base
notamment sur une analyse des interventions aux niveaux macro (traduction dans
les politiques nationales des pays des engagements internationaux et leur mise
en oeuvre dans les politiques sectorielles), méso (intégration du
principe d'égalité dans les institutions publiques et
privées et leurs outils de mise en oeuvre de mécanismes
économiques, sociaux, etc.) et micro (au niveau de la famille et de la
communauté locale).
Dans le cadre de sa coopération au
développement, l'UE considère que l'égalité des
genres, condition pour atteindre les objectifs fixés de
développement durable, constitue une application concrète du
principe de cohérence des politiques. La plupart des coopérations
européennes ont fait de l'intégration transversale du genre un
axe de leur politique d'aide au développement, notamment la
Grande-Bretagne et les pays d'Europe du Nord, mais aussi l'Espagne, la Suisse.
Ces institutions ont élaboré des stratégies, des guides
méthodologiques ; elles favorisent les travaux des institutions de
recherche ainsi que des formations universitaires et associatives sur le genre
qui alimentent le débat et font avancer les pratiques.
31
CHAPITRE II : ANALYSE DE LA PAUVRETE, LA SANTE ET
LE
GENRE EN RDC
32
L'objectif de ce deuxième chapitre est de faire une
analyse de la pauvreté, de la santé et du genre en RDC.
2. 1. Généralités de la
pauvreté congolaise
2.1.1. Etat des lieux
Qualifié à tort ou à raison de scandale
géologique, la RDC est en tout cas l'un des pays du monde
immensément pourvu en ressources naturelles : de plus de 80 millions de
terres cultivables dont 10% seulement sont mises en valeur, des ressources
minières importantes (le diamant, le coltan, le tungstène,
l'étain, etc.), le deuxième poumon vert de la planète
après l'Amazonie, 2ème réserve d'eau douce mondiale. Le
pays dispose d'un important potentiel hydro-électrique (soit 53% en
Afrique et 13,5% au monde). Malheureusement les populations congolaises ne
bénéficient pas de toutes ces richesses. Le pays a
été et continue d'être sujet à des guerres, des
rébellions incessantes détruisant ainsi les infrastructures
sociales et les unités de production de base.
Les statistiques disponibles indiquent que la pauvreté
frappe la majorité des congolais. Soit 80% de la population congolaise
vit avec moins d'un dollar par jour42. En fait, il s'agit d'une
pauvreté de masse qui touche toute les catégories
socioprofessionnelles. Ce qui pousse le Professeur Kalonji Ntalaja à
s'interroger : « y a-t-il encore des cadres ?
»43.
Au niveau des ménages, 7 sur 10 sont pauvres avec une
disparité entre milieu rural - où environ huit ménages sur
dix sont pauvres - et milieu urbain - où moins de sept ménages
sur dix sont pauvres. La pauvreté des populations congolaises est
42
http://africaneconomicoutlook.com
43 KALONJI, N., KASHIOBA, N., La pauvreté dans
la ville de Kinshasa : y-a-t-il encore des cadres ?, in
Notes de conjonctures, n0 13, 1993, pp.14-18.
33
aussi visible dans leurs cadres de vie44. En effet,
seulement 26,9 % des congolais ont accès à l'eau potable en 2008
contre 30 % en 1995 et 80 % en 1980. De plus, le pays est classé
46ème sur 53 pays quant à l'accessibilité de l'eau potable
en Afrique. Parallèlement à un faible accès au service
d'assainissement soit un taux de desserte en assainissement de 23% la moyenne
régionale est de 34% et ce, malgré les importantes
conséquences sanitaires45. Moins de 20% de la population
congolaise a accès à l'électricité.
Avec un PIB par tête d'habitant estimé entre 180
et 220 USD selon les sources, la RDC a occupé la 186
ième et la dernière position du classement sur le
développement humain de 2012.
2.1.2. Causes de la pauvreté
Les statistiques des pages précédentes
révèlent que la majeure partie de la population congolaise est
pauvre. Ce constat appelle à déterminer les causes de ce
phénomène.
2.1.2.1. Mauvaise gouvernance et Corruption
La mauvaise gouvernance et la corruption constituent des
principales causes de la pauvreté, en ce sens qu'elles créent des
inefficiences dans les secteurs et donc une perte de productivité. Elles
découragent la création d'entreprises et donc d'emplois,
ponctionnent les ressources des ménages pauvres, favorisent la fuite des
capitaux et une perte de recettes pour l'Etat et donc moins d'investissements
publics, etc. Au niveau macroéconomique, la mauvaise gouvernance fait
perdre plusieurs points de croissance.
44 MUKOKO, S., Lutte contre la pauvreté en
RDC : Mythes et réalités, in La lutte contre
la pauvreté, la prévention des crises, le développement
socio-économique et la démocratie, ACESM, 2002,
pp.111-124.
45 ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ (OMS),
Statistiques sanitaires mondiales, Genève, 2011.
34
Quoique des efforts soient fournis en ce qui est de la
gouvernance, le pays reste toujours classé parmi les pays le moins
attractifs en termes d'investissement direct étranger. Ce qui prouve que
les efforts fournis ne sont pas à la hauteur des défis à
relever. Or, Ces investissements auront un potentiel sur l'emploi et donc sur
la réduction de la pauvreté. Le climat des affaires actuellement
est parmi les moins attrayants comme le montre le tableau ci-dessous partant du
classement Doing Business sur la facilité de faire les affaires dans un
pays.
Tableau 2.1 : Indicateurs Doing-business,
2010-2011
CATEGORIE
|
DB 2010 CLASSEMENT
|
DB 2011 CLASSEMENT
|
VARIATION DANS LE CLASSEMENT
|
Création d'entreprises
|
155
|
146
|
+ 9
|
Octroi de permis de construire
|
139
|
81
|
+ 58
|
Transfert de propriété
|
125
|
118
|
+ 7
|
Obtention de prêts
|
167
|
168
|
-1
|
Protection des investisseurs
|
153
|
154
|
-1
|
Paiement des impôts
|
158
|
163
|
-5
|
Commerce transfrontalier
|
165
|
172
|
-7
|
Exécution des contrats
|
173
|
172
|
+ 1
|
Fermeture d'entreprises
|
152
|
155
|
-3
|
Total
|
179
|
175
|
+ 4
|
Source : Banque mondiale, Doing Bussiness
A la lumière du tableau 2.1 en 2011, le pays a
occupé la 175e position sur 183 dans le classement Doing
Business, avec néanmoins une nette progression par rapport à
l'année 2010 au cours de laquelle il était à la
179èmeplace. Cette situation fait suite notamment à l'existence
d'un cadre administratif et réglementaire complexe et peu stable, de
l'insécurité juridique et d'une fiscalité lourde et
complexe, avec une myriade de petites taxes et redevances. En 2012, la RDC
était à la traine classée 181 ième sur
185 pays.
Dans le même registre l'indicateur du Wall Street
Journal/Heritage qui mesure la liberté économique dans le
monde plaçait la RDC à la 172ème position sur 175
35
pays en 2011. Ces indicateurs traduisent combien la pratique
des affaires est malaisée pour un entrepreneur. Or, le recul de la
pauvreté passe par le développement de
l'entrepreneuriat46.
En matière de corruption, la RDC est très un
mauvais élève. Son économie est handicapée par un
des niveaux de corruption le plus élevés de la planète
à en croire Transparency International, qui pour l'année
2011 plaçait la RDC à la 6ème place des pays africains les
plus corrompus. En 2013, la RDC est classée premier des pays les plus
corrompu au monde selon The Maplecroft risk index. Dans ce cadre, la
réussite dans les affaires dépend de relations étroites
entre le business et le pouvoir : favoritisme dans la distribution des
autorisations légales, subventions gouvernementales, allègements
fiscaux, etc.
Ce système a empêché l'accès d'un
grand nombre au secteur formel : une part importante de la population active a
ainsi été forcée de s'orienter vers l'informel. Le BIT
estime à plus de 72% de la population active congolaise évoluant
dans le secteur informel, à tel point qu'il est devenu le secteur
dominant en matière de création d'emplois dans le pays. Mais dans
l'informel, le « développement » économique est
très fortement contraint47. Cette corruption constitue un
facteur dissuasif des IDE en RDC48.
2.1.2.2. Chômage
Le chômage constitue l'un de fléau majeur de la
société congolaise. Ce problème se pose avec acuité
notamment à cause de l'accroissement rapide de la population en
âge de travailler face à une pénurie d'emplois.
46 KAMBAMBA, D., RDC : Pourquoi tant de
pauvreté ?, in Le potentiel, n05667,
Jeudi 21 juin 2012, pp.3.
47 KAMBAMBA, D., 2012, op.cit
48 KAMBAMBA D., RDC : Pourquoi si peu d'IDE ?,
in Le potentiel, n05827, Vendredi du 19
Décembre 2013, pp.6.
36
En économie, il existe un lien entre le chômage
et la pauvreté. Cet ainsi que l'enquête 1-2-3 de 2005 renseignait
que 70% des congolais pauvres sont au chômage ou en situation de
sous-emploi. Or, quelqu'un au chômage ne peut plus consommer puis que
sans revenu. Et de ce fait, il s'enfonce de plus en plus dans la
pauvreté. Cette dernière entretiendra le chômage. Tel est
le cas congolais.
2.1.2.3. Redistribution
L'impact faible de la croissance économique sur la
pauvreté en RDC s'explique par le manque d'une vraie politique de
redistribution des ressources de l'Etat. Le budget de l'Etat congolais sert
plus dans l'entretien des institutions que dans la résolution des
problèmes socioéconomiques que rencontre le pays. Il suffit de
voir l'enveloppe budgétaire destiné aux secteurs sociaux de base.
A ce problème de coefficient budgétaire s'ajoute celui de
l'affectation des ressources de l'Etat dans les secteurs concernés, ceci
à un impact sur la pauvreté.
Tableau 2.2 : Evolution des dépenses sociales
(en % des dépenses totales)
Rubriques
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Santé
|
.
|
.
|
.
|
.
|
.
|
Fonctionnement
|
5,1
|
5,7
|
5,6
|
5,6
|
5,8
|
Investissement
|
9,9
|
6,6
|
5,1
|
11,4
|
10,6
|
Education
|
.
|
.
|
.
|
.
|
.
|
Fonctionnement
|
29,4
|
21,9
|
26,1
|
24,5
|
21,1
|
Investissement
|
2,9
|
8,7
|
6,5
|
4,2
|
4,9
|
Autres secteurs sociaux
|
.
|
.
|
.
|
.
|
.
|
Fonctionnement
|
2,2
|
4,1
|
3,6
|
3,6
|
3,9
|
Investissement
|
1,3
|
0,7
|
2,9
|
2,9
|
1,3
|
Fonctionnement
|
36,6
|
31,6
|
35,3
|
35,3
|
30,8
|
Investissement
|
14,1
|
16,0
|
14,6
|
14,6
|
16,9
|
Source : Ministère du Plan, Document stratégique
pour la réduction de la pauvreté II, RDC, 2011.
37
Le tableau 2.2 renseigne sur l'évolution des
dépenses sociales de 2006 à 2010. Il ressort que pour cette
période, les dépenses de fonctionnement pour la santé,
l'éducation ainsi que les autres secteurs sociaux ont connue une
certaine stabilité relative. Quant aux dépenses d'investissements
dans le secteur, elles vont baisser significativement de 2006-2008, pour faire
un bond de 11,4% en 2009 pour baisser de nouveau à 10,6% en 2010.
S'agissant des dépenses d'investissements de l'éducation, elles
ont stagné durant la période 2006-2010. Alors que les
dépenses d'investissements d'autres secteurs sociaux connaissent une
stabilité dans ladite période.
2.2. Situation de la santé en RDC
2.2.1. Evolution des indicateurs des OMD liés
à la santé
Les indicateurs des OMD liés à la santé
constituent des résultats importants permettant de résumer la
situation sanitaire d'un pays. Dans le tableau 2.3 ci-dessous sont
présentés les indicateurs se rapportant à la survie, la
nutrition et l'environnement sanitaire.
Tableau 2.3 : Indicateurs des OMD en matière de
santé en RDC, 2007-2011
Indicateurs
|
2007
|
2010
|
2011
|
Survie
|
|
|
|
Taux de mortalité infanto juvénile
|
220
|
157
|
199
|
Taux de mortalité infantile
|
128
|
98
|
-
|
Taux de mortalité maternelle
|
1289
|
-
|
680
|
|
-
|
-
|
-
|
Taux de mortalité par paludisme
|
|
|
|
|
4,5
|
-
|
-
|
Prévalence du VIH chez les adultes
|
|
|
|
Nutrition
|
|
|
|
Insuffisance pondérale des moins de cinq ans (%)
|
31,4
|
24
|
28,2
|
Environnement et santé
|
|
|
|
Population ayant accès à l'eau potable (%)
|
28,9
|
-
|
-
|
Population ayant accès à un assainissement
amélioré(%)
|
-
|
-
|
23
|
Couverture par les services de santé
|
|
|
|
Naissances assistées par du personnel de santé
qualifié (%)
|
-
|
-
|
74
|
Prévalence de la contraception (%)
|
31
|
-
|
-
|
Source : Statistiques sanitaires mondiales, 2011 ; MICS 2010 ;
RESP, 2007.
49 KAMBAMBA D., KONSO B., RDC : le pire des pays
pour être mère en 2013. Disponible sur
http://oeildafrique.com/rdc-pire-des-pays-pour-etre-mere-en-2013
consulté le 22 Mai 2013.
38
La lecture du tableau 2.3 renseigne que les mesures de survie,
que sont la mortalité infanto juvénile, la mortalité
infantile -indicateurs de santé de base- sont très peu reluisant
pour la RDC. La mortalité infanto juvénile était de 220 en
2007 pour baisser en 2010 à 157 décès pour milles
naissances avant de refaire un bond à 199 en 2011. Simultanément,
le taux de mortalité maternelle a sensiblement baissé entre 2007
et 2011 soit 1289 à 680 décès pour 100000 naissances. Ce
taux va connaitre un pic en 2013, ce qui vaudra à la RDC le titre de :
pire des « pays pour être mère» en
201349. L'insuffisance pondérale des enfants de
moins de cinq ans est passée de 31,4% à 24% de 2007 à 2010
et ce, avant d'augmenter de 28,2% en 2011.
La nutrition demeure un défi majeur de santé
publique. En 2011, on estimait à 28,6% des enfants congolais souffrant
de malnutrition aigue. Le contexte environnemental dans lequel vit la
population congolaise est loin d'être reluisant, seul 28,9% des congolais
avait accès à l'eau potable en 2007. Parallèlement
à un faible accès aux services d'assainissement soit un taux de
desserte de 23% en 2011. La couverture par les services de santé reste
précaire puis qu'elle n'a pas atteint 100%. En 2011, cette couverture
est de 74% pour les naissances assistées par un personnel
qualifié. La prévalence de la contraception est 31% en 2007.
2.2.2. Politique sanitaire
Dans cette section, nous présenterons succinctement la
politique sanitaire, l'organisation du système de santé, l'offre
des biens et services de santé et le financement du système de
santé.
2.2.2.1. Politique nationale de santé
Le 12 septembre 1978, la RDC, à l'instar des autres
Etats membres de l'OMS, a adopté la Déclaration d'Alma
Ata issue des travaux de la Conférence internationale
39
sur les soins de santé primaires (SSP) qui a
adopté une stratégie mondiale visant à atteindre
l'objectif de la santé pour tous à l'horizon 2000.
Huit composantes des soins de santé primaires ont
été définies. Les principes qui sous-tendent la mise en
oeuvre et le développement des SSP ont pour finalité une
progression équitable de la santé. Il s'agit notamment de
l'accès universel aux soins et à la couverture de santé en
fonction des besoins, l'engagement à garantir l'équité en
matière de santé dans le cadre d'un développement
orienté vers la justice sociale, la participation communautaire à
la définition et à l'exécution des programmes de
santé et l'adoption d'approches intersectorielles de santé.
Les principes qui ont articulé l'Initiative de Bamako
constituent des fondements de la politique de santé congolaise.
L'Initiative de Bamako, lancée lors d'une conférence en 1987 de
Ministres africains de la santé (à Bamako) sous l'égide de
l'OMS et de l'UNICEF, a vu le jour afin de relancer la
politique des soins de santé primaires.
L'objectif ultime de l'IB est « l'accessibilité
universelle aux SSP »50. En effet, au milieu des années
1980, la stratégie ambitieuse des soins de santé primaires a
été mise à mal par la crise économique que
traversent les PED caractérisée par le poids de la dette et la
chute des cours des produits à l'exportation, ayant des coupes
budgétaires dans les secteurs sociaux dans le cadre de la mise en oeuvre
des politiques d'ajustement structurel de la Banque Mondiale et du Fonds
Monétaire International.
Au problème des diminutions drastiques de
crédits alloués par les gouvernements au secteur de la
santé, viennent s'ajouter des politiques qui favorisent une mauvaise
allocation budgétaire, un gaspillage des ressources et une gestion
médiocre. En outre, le secteur de la santé allait connaître
un exode massif
50 ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ (OMS),
Op.cit.
40
de son personnel qualifié . C'est dans ce contexte
qu'est née l'initiative de Bamako51 ayant pour principal
objectif la participation communautaire et principale recommandation la mise en
place du financement communautaire de la santé via le recouvrement des
coûts.
La RDC, comme beaucoup d'Etats africains, a eu de la peine
à traduire les objectifs annoncés lors de ces conférences
internationales en reformes concrètes. Ainsi, comme indiqué dans
le Bilan Commun de pays de 2001, au niveau des SSP, les nombreuses actions
menées après Alma Ata ont été abandonnées au
profit du développement du secteur hospitalier. Il en est de même
pour l'Initiative de Bamako dont la mise en oeuvre n'a jamais été
effective au plan national car le principe de recouvrement des coûts
n'est pas accepté par le politique qui prône la gratuité
des soins.
2.2.2.2. Organisation du système de
santé
En RDC, l'organisation du système de santé se
fonde sur deux secteurs : le secteur public et le secteur privé.
a) Le secteur public
D'emblée présentons brièvement le
Ministère de la santé publique52. En effet, le
Ministère de la Santé Publique est structuré en 3 niveaux,
à savoir : le niveau central, le niveau Intermédiaire ou
Provincial et le niveau périphérique.
Le niveau central est constitué du Cabinet du Ministre,
du Secrétariat Général qui compte 13 Directions, des 52
Programmes Spécialisés, et des Hôpitaux nationaux. Il a une
responsabilité normative, de régulation et de prestation de soins
tertiaires. Il définit les politiques, les stratégies, les normes
et les directives. Il
51 RIDDE, V., L'initiative de Bamako 15 ans
après, un agenda inachevé, in Health Nutrition
and Population (HNP) Discussion Paper, World Bank, Washington,
2004.
52 MINISTERE DE LA SANTE, Plan National de
développement Sanitaire : 2011-2015, RDC, 2010.
41
assure un appui conseil et le contrôle de
conformité et le suivi de la mise en oeuvre en provinces.
Le niveau intermédiaire compte 11 inspections
provinciales de la Santé, 65 Districts Sanitaires et des Hôpitaux
provinciaux. Il assure un rôle d'encadrement technique, de suivi et la
traduction des directives, stratégies, des politiques sous forme
d'instructions et de fiches techniques pour faciliter la mise en oeuvre au
niveau des Zones de Santé. Le niveau intermédiaire a aussi pour
mission d'offrir à travers l'Hôpital Provincial, les soins de
santé de référence secondaire. Actuellement le pays compte
encore 11 Inspections Provinciales de la Santé. Mais avec la
décentralisation en cours, il comptera 26 Divisions et 26 Inspections
Provinciale de la Santé dans les années qui suivent
conformément à la Constitution de la République.
Le niveau périphérique comprend
théoriquement 515 ZS avec 393 Hôpitaux Généraux de
Référence et 8504 aires de santé (AS) planifiées
dont 8266 disposent d'un Centre de Santé. Ce niveau est chargé de
la mise en oeuvre de la stratégie des soins de santé primaires
sous la supervision et l'encadrement du niveau intermédiaire. La mission
du Centre de Santé (CS) est d'offrir à sa population les soins de
santé qui relèvent du Paquet Minimum d'Activités (PMA),
tandis que celle de l'Hôpital Général de
Référence du niveau primaire est d'offrir les soins qui
relèvent du Paquet Complémentaire d'Activités (PCA) et
d'apporter un appui au développement des PMA de qualité dans les
Centres de Santé.
La répartition des Districts sanitaires et Zones de
Santé53 par province est reprise dans le tableau
ci-dessous.
53 Une zone de santé est un espace
géographique bien défini comprenant une population d'environ
50.000 à 100.000 personnes en milieu rural et de 100 000 à 250
000 personnes en milieu urbain.
42
Tableau 2.4 : Répartition des Districts et des
zones de santé par province
Province
|
Districts Sanitaires
|
Zones de Santé
|
Bas-Congo
|
5
|
31
|
Bandundu
|
6
|
52
|
Equateur
|
8
|
69
|
Kinshasa
|
6
|
35
|
Kasaï Occidental
|
4
|
43
|
Kasaï Oriental
|
6
|
49
|
Katanga
|
7
|
67
|
Maniema
|
4
|
18
|
Nord-Kivu
|
4
|
34
|
Province Orientale
|
10
|
83
|
Sud-Kivu
|
10
|
34
|
TOTAL
|
65
|
515
|
Source : Ministère de la santé, PNDS, RDC, 2011.
b) Le secteur privé (lucratif et
non-lucratif)
Le système de santé en RDC est une bonne
illustration du concept de collaboration entre des institutions publiques et
privées pour la gestion des services de santé. Dans le secteur de
la santé en RDC, le privé joue un rôle actif dans l'offre
des services sanitaires. Le secteur privé gère un nombre
important de centres de santé et la moitié des hôpitaux sur
l'ensemble du territoire Congolais. Il participe aussi au financement du
système de santé et ce, à travers des contributions sur
les frais de consultation ou examens médicaux et les contributions
directes pour compléter les salaires.
En outre, du point de vue de leur répartition spatiale
les formations médicales privées s'établissent
essentiellement là où la population a les moyens de s'offrir
leurs services. Si les dispensaires et les postes de santé se
rencontrent quelque
43
peu dans les zones périphériques, il n'en est
pas de même pour les cliniques médicales qui s'orientent
préférentiellement vers des services spécialisés,
plus rentables plus coûteux et hors-porté des
populations54.
2.2.2.3. Financement du système de
santé
Le système de financement du secteur de la santé
en RDC repose principalement sur un trépied constitué du budget
de l'Etat, des apports extérieurs (bilatéraux et
multilatéraux) et du recouvrement des coûts des soins et services
de santé auprès des usagers - jusqu'à 70% des frais de
fonctionnement comme le note la stratégie de renforcement du
système de santé55.
Actuellement, la situation est marquée par un
très fort désengagement de l'Etat dans le financement du
système de santé - en grande partie du fait de la faiblesse des
revenus fiscaux. La part des dépenses de santé dans les
dépenses totales du Gouvernement est ainsi passée de 2.5% en 1972
à moins de 1% en 2002. - soit $13,5 millions répartis de la
manière suivante: 62% pour les salaires des fonctionnaires, 14% en
dépenses de fonctionnement, 13% en investissements et 11 pour cent en
budgets annexes et divers. Ceci correspond à environ $0.22 par habitant,
soit une baisse en termes réels d'à peu près 50% durant la
période 19912002. Ces questions d'allocations sont aggravées par
le faible niveau d'exécution du budget dans le secteur tel que
rapporté dans le tableau suivant.
54 KAMBAMBA, D., WHEMBOLUA, G.-L., Comparative study
of cost health care at Kinshasa, in Pan African Medical
Journal, University of Cincinnati, USA, 2014. (À
paraître).
55 MINISTERE DE LA SANTE, Stratégie de
renforcement du système de santé, RDC, 2006.
44
Tableau 2.5 : Evolution du budget alloué
à la santé (en milliards de FC)
-
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Budget global
|
336,629
|
528,333
|
806,169
|
1039,561
|
1370,309
|
-
|
Budget accordé à la santé
|
16,394
|
28,671
|
35,936
|
41,848
|
49,609
|
44,284
|
% alloué à la santé
|
4,9%
|
5,43%
|
4,4%
|
4,03%
|
3,62%
|
-
|
Budget exécuté
|
9,013
|
9,356
|
19,676
|
18,757
|
-
|
34,586
|
Taux d'exécution
|
54,98%
|
32,63%
|
54,75%
|
44,82%
|
-
|
78%
|
Source : Ministère de la santé, Direction
d'étude et Planification, 2010.
Les données de l'année fiscale 2001
suggèrent que les taux d'exécution sont d'environ 70% pour les
salaires et d'environ 40% pour les dépenses courantes hors personnel.
Enfin, les dépenses publiques pour la santé sont largement
utilisées à Kinshasa, qui comprend environ 15% de la population
mais reçoit 60% des dépenses salariales et dispose de près
de la moitié des médecins les mieux formés du
pays56.
2.3. Genre en RDC
Il existe de graves inégalités entre hommes et
femmes en RDC ; la plupart des femmes ont un statut très bas dans la
société et connaissent souvent la marginalisation, les
discriminations et les abus. C'est à cet égard que le PNUD
classait la RDC à la 130ième place sur 136 pays
d'après l'indice de développement lié aux distinctions
entre les sexes. En 2010, Dans le monde, la RDC est classée
137ème sur 138 toujours en ce qui concerne les disparités entre
les sexes. Et ce, alors que les femmes Congolaises constituent 53 % de la
population en RDC, leur visibilité et
56 BANQUE MONDIALE, Programme Minimum du
Partenariat Pour la Transition et la Relance en RDC - santé, RDC,
2006, pp.13.
45
contribution à la sécurité alimentaire
pour la survie et la maintenance de la société Congolaise sont
incontestables et reconnu dans le monde entier57.
Dans le même ordre d'idées, La RDC a
ratifié des instruments juridiques internationaux notamment la
Déclaration Universelle de Droits de l'homme, qui consacre le principe
d'égalité entre les hommes et les femmes dans ses deux premiers
articles58. La RDC a établi le Ministère de la
condition féminine pour l'émancipation des Femmes en 1980 -
actuellement Ministère du genre et affaires sociales - et a
ratifié la Convention sur l'Élimination de toutes les formes de
discrimination contre les femmes (CEDEF ou CEDAW) en 1986.
Le préambule de la Constitution du 18 février
2006 soutient le principe d'égalité entre les hommes et les
femmes. Les articles 5, 14 et 15 établissent les fondations de
légitimation de toute politique d'égalité et
d'équité en RDC. L'article 14 de la Constitution prévoit
que « l'État a le devoir de garantir l'élimination de toutes
les formes de discrimination à l'égard des femmes et garantir le
respect ainsi que la promotion de leurs droits ». «L'Etat doit «
prendre des mesures pour ...assurer la participation complète de femmes
dans le développement de la nation ». L'Etat congolais est
allé plus loin en mettant sur pied un plan national sur le genre en
2009. Mais force est de constater que les femmes restent discriminer. La
discrimination est particulièrement évidente au niveau de la
législation, participations politiques et décisionnelles,
sécurité, économie, pauvreté, santé,
violence, travail, éducation, droits politique.
57 MISSION DES NATIONS UNIES AU CONGO (MONUSCO), UN
Mission in the DRC-country profil, 2010. Disponible sur
http://monuc.unmissions.org/default.aspx?tabid=2171
consulté le 11 Octobre 2013.
58 UNITED NATIONS (UN), The Universal Declaration of
human rights (UDHR), 2013. Disponible sur
http://un.org/en/documents/udhr
consulté le 11 Octobre 2013.
46
2.3.1. Genre et Santé
L'OMS indique que le genre a un impact sur la
santé. De ce fait, les inégalités hommes et femmes en RDC
limitent l'accès aux soins de santé pour les femmes. C'est ainsi
que 85% des femmes dit connaitre des limitations à l'accès aux
services de santé pour une question financière ou pour
l'obtention la permission de la part du conjoint (l'argent pour 70%, le
transport pour 44%, et « demander la permission » pour 22%).
De plus, l'EDS-RDC montre que seul 22% des femmes prennent
habituellement les décisions relatives à leurs soins personnels.
Dans 54,2% de cas, ce sont les maris qui prennent les décisions pour
elles. En surenchère, la pandémie du SIDA tend à se
féminiser. C'est ainsi qu'en 2007 pour 100 hommes touchés, il y
aurait 178 femmes. Ce qui est d'ailleurs le cas dans la majorité des
pays d'Afrique subsaharienne tel que renseigné dans le graphique
ci-dessous.
Graphique 2.2 : Taux de prévalence par âge
du VIH/SIDA et sexe, des pays africains

47
2.3.2. Genre et Economie
En 2006, 80% des ménages devaient leur survie au
travail des femmes59. La femme congolaise est devenue la principale
pourvoyeuse de la subsistance de nombreuses familles. Cependant les femmes
congolaises ne jouissent pas d'autonomie financière. Cet ainsi que
l'EDS-RDC de 2007 estimait que 78,6% des femmes avaient travaillé
pendant les 12 derniers mois, mais les maris restent décideurs dans tous
les domaines au sein du ménage sauf la cuisine. De plus, cette source
note que la grande majorité des femmes travaille, mais seule 26% sont
rémunérées avec de l'argent. Une autre enquête
menée dans le Kivu en 2010 observe qu'en moyenne les femmes
travaillaient 17h par jour, contre seulement 7h pour les hommes60.
Pourtant, son statut social fait qu'elle ne contrôle ni la production, ni
le revenu qui en découle.
Malgré leur représentation démographique
de 53 % dans la population et le fait que le droit de l'emploi est
constitutionnellement reconnu pour tous citoyens, les femmes Congolaises
constituent seulement 2,8 % d'emplois ou activités
rémunérés par l'Etat contre 12 % d'hommes. Les
opportunités pour les femmes sont généralement
limitées61. Elles sont sous représentées dans
le travail formel, surtout dans les positions de fonctionnaires de niveau
supérieur et elles sont généralement moins engagées
que leurs collègues hommes dans la même position. Les femmes
mariées manquent la capacité légitime de signer
indépendamment des contrats juridiques car conformément à
la loi; elles ont besoin de la permission de leur mari avant de travailler,
ouvrir un compte bancaire, obtenir un crédit, commencer un commerce ou
voyager.
59 PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE
DEVELOPPEMENT (PNUD), Les questions de genre révélées
par l'approche participative de la pauvreté (APP), RDC, 2006.
60 GENRE CAPITAL (GENCAP), FONDS DES NATIONS UNIES
POUR L'AGRICULTURE ET L'ALIMENTATION (FAO), FONDS DES NATIONS UNIES POUR
L'ENFANCE (UNICEF), Malgré leur rôle central dans
l'alimentation, les femmes n'ont pas les mêmes opportunités
économiques et sociales, RDC, 2010.
61 MATUNDA, A., FARAY-KELE, C., op.cit
48
2.3.3. Genre et gouvernance politique
Alors que la constitution de la RDC a consacré la
parité homme-femme, certaines lois restent non-favorables à
l'égalité des sexes. Le code de la famille encore en vigueur
contient certaines clauses démontrant clairement les fortes
inégalités. Pour preuve, en son article 467, le code de la
famille pénalise l'adultère pour le mari que dans certaines
circonstances, alors que pour la femme, l'adultère est punissable en
toutes circonstances.
Par ailleurs, les femmes Congolaises ne sont pas bien
représentées et n'ont jamais effectivement participé dans
la gouvernance du pays depuis 1960, l'année de l'indépendance du
pays. Aucune femme Congolaise n'a jamais été chef d'Etat, ni
à la tête de gouvernement (Premier ministre) et aucune n'a
été à la tête d'un groupe armé. Plusieurs
obstacles rendent difficile la participation des femmes dans la gouvernance du
pays. Ces obstacles incluent les facteurs culturels comme le déficit
d'éducation et de la connaissance du devoir civique, les obstacles
pratiques comme les responsabilités familiales, la peur de rivaliser
avec les hommes, la peur concernant la sécurité physique, les
obstacles économiques qui rendent l'accès aux infrastructures
difficile, ainsi que le niveau d'ignorance de ses propres capacités et
talents62.
Bien que les femmes aient constitué 63 % de
l'électorat en RDC et aient été intensivement
mobilisées comme outil de propagande pendant les élections
nationales de 2006 et de 2011, néanmoins la représentation
générale actuelle de femmes est seulement de 7.2 % dans les
hautes positions d'institutions (le parlement aussi bien que dans le
gouvernement)63. Le Gouvernement de la RDC, l'Assemblée
nationale et les institutions importantes sont dirigés par les
hommes.
62 MATUNDU M, FARAY-KELE, M.,
L'inégalité du genre et les institutions sociales en RDC, UK
WILPF, Avril-Décembre, 2010. Disponible sur
http://www.observatoiredelaparite.org/525.pdf
63 MAWANZO, E., Observatoire de la Parité en
République Démocratique du Congo, 2010. Disponible sur
http://www.observatoiredelaparite.org/spip.php?rubrique2
49
En outre, beaucoup d'organisations qui caractérisent la
société civile en RDC sont dirigées par les hommes. La
participation des femmes aux postes de décision politique reste
marginale.
2.3.4. Genre et Education
Des disparités entre hommes et femmes existent à
tous les niveaux dans l'accès à l'éducation, les filles
étant à la traine, notamment dans l'enseignement secondaire. La
fréquentation scolaire diffère selon le sexe, les filles
étant moins scolarisées que les garçons.
Tableau 2.6 : Taux brute de scolarisation en
2007-2008
Provinces
|
TBS-Garçons
|
TBS-Filles
|
TBS-Total
|
Indice de parité
|
Kinshasa
|
93,4
|
95,6
|
94,5
|
1,02
|
Bas-Congo
|
97,4
|
85,1
|
91,3
|
0,87
|
Bandundu
|
100,4
|
86,7
|
93,6
|
0,86
|
Equateur
|
105,3
|
74,9
|
90,1
|
0,71
|
Kasaï-Oriental
|
107,7
|
91,0
|
99,4
|
0,84
|
Kasaï-Occidental
|
98,6
|
75,8
|
87,2
|
0,77
|
Katanga
|
85,8
|
67,8
|
76,8
|
0,79
|
Maniema
|
89,1
|
89,1
|
81,5
|
1,00
|
Nord-Kivu
|
106,4
|
93,0
|
99,7
|
0,87
|
Sud-Kivu
|
100,1
|
89,4
|
94,8
|
0,89
|
Province Orientale
|
101,3
|
84,6
|
93,0
|
0,83
|
Total
|
98,5
|
82,7
|
90,7
|
0,84
|
Source : Annuaire statistique de l'enseignement primaire,
secondaire et professionnel, année scolaire 2007-2008.
Concrètement, pour 100 garçons scolarisés
au primaire, il y a eu à peine 82 filles en 2006-2007 et 84 en
2007-200864. Cette disparité n'est pas seulement au niveau
global, elle s'observe également au niveau des provinces en dehors de la
province de Kinshasa et du Maniema avec des indices de parité respectif
de 1,02 et 1,00. Ce que renseigne bien le tableau ci-dessous.
64 CELLULE TECHNIQUE POUR LES STATISTIQUES DE
L'ÉDUCATION, Annuaire statistique de l'enseignement primaire,
secondaire et professionnel, année scolaire 2007-2008,
MINISTERE DE L'EPSP, RDC, 2008.
50
CHAPITRE III : ANALYSE EMPIRIQUE DE LA
RELATION ENTRE PAUVRETE, SANTE ET GENRE EN RDC.
51
Ce chapitre a pour objectif principal d'étudier la
relation pauvreté, santé partant d'une perspective de genre,
à l'aide des informations de l'enquête démographique et de
santé -EDS - de la RDC de 2007. De ce fait, après une
brève présentation des considérations
méthodologiques dans la première section, la deuxième
section expose tout d'abord la spécification des variables, le
modèle et les options économétriques. Ensuite, la
troisième section présente les résultats.
3.1. Méthodes
De nombreux auteurs se sont intéressés aux
déterminants de la mortalité des enfants de moins d'un an dans
les pays en développement et notamment en Afrique
subsaharienne65. Ces facteurs, qui sont de plusieurs ordres, ont
fait l'objet de représentations schématiques ayant chacun un
intérêt. DESGREES DU LOU66 propose une nomenclature qui
les classe en trois grands groupes : les variables démographiques, les
variables socio-économiques et les variables communautaires. Notons que
la mortalité, avec des indicateurs tels que l'espérance de vie
à la naissance ou le quotient de mortalité infantile, est une des
caractéristiques de la pauvreté.
SEN estime que l'étude de la mortalité en
relation avec le bien-être des individus est importante à
plusieurs égards. D'une part, en raison de l'importance
intrinsèque que l'on accorde à la vie, puisque la plupart des
Capabilités67 que nous valorisons sont contingentes
au fait d'être vivant. D'autre part, les données sur la
mortalité par âge peuvent constituer une approximation des
échecs ou des réalisations auxquels les individus attachent une
certaine importance.
65 BARBIERI, M., Les déterminants de la
mortalité des enfants dans le tiers-monde, in les
dossiers du CEPED, Paris, 1991 ; N°18, pp.10-30.
66 DESGRÉES DU LOÛ A., PISON G., Le
rôle des vaccinations dans la baisse de la mortalité des enfants
au Sénégal, in Population, 1995 ; 50(3):
pp.591-620.
74 Chez Sen, les Capabilités
représentent la capacité qu'ont les individus de faire ou
d'être et de l'étendue de la liberté dont ils jouissent
pour mener le mode de vie qu'ils ont raison de valoriser.
52
Indiscutablement, la mortalité peut être due
à des facteurs en liaison avec la pauvreté des conditions de vie
- Capabilités.
Pour analyser les déterminants de la mortalité
des enfants en RDC, nous avons utilisé un modèle de
régression logistique. Le choix du modèle est dicté par la
nature de la variable dichotomisée dépendante quantitative : le
taux de mortalité infantile. Le caractère dichotomique de la
variable dépendante pose plusieurs problèmes à
l'estimation par les moindres carrés en violant certaines
hypothèses de base, notamment68:
? Le terme d'erreur ne suit pas une loi de distribution normale
;
? Les erreurs sont corrélées aux variables
explicatives entraînant ainsi une efficience des estimateurs ;
? Les valeurs estimées de la variable dépendante
se trouvent parfois hors de l'intervalle [0,1].
En outre, la régression logistique est le modèle
indiqué lorsqu'on s'intéresse à la probabilité
d'arriver d'un événement étudié, le but
étant de savoir parmi différentes variables, lesquelles
influencent fortement la probabilité de l'événement et
celles qui l'influent à peine. Dans notre cas, il s'agit d'expliquer la
probabilité de décéder de l'enfant, les
caractéristiques de l'enfant et de la mère étant connues.
Nous recherchons, parmi ces facteurs, ceux qui influent le plus sur le risque
de décès des enfants avant un an. Pour ce faire, nous avons eu
recours
aux données de l'enquête démographique et
de santé (EDS) réalisée en 2007 par l'Institut National
de la statistique (INS) de la RDC. Notre modèle de régression
logistique a été l'aide du logiciel économétrique
Eviews 5.0
68 KEBELA KEBELA P., Santé pour tous :
Identification des facteurs explicatifs de l'accessibilité aux soins de
santé dans la Commune de Ngaba, in Afrique et
Développement, Faculté d'Économie et
Développement, Facultés Catholiques de Kinshasa &
Faculté Universitaire Saint Ignace d'Anvers (UFSIA), Observatoire
d'Économie Politique et de Développement Humain, 2004.
53
3.2. Spécifications des variables
Notre modèle vise à expliquer le
décès ou non durant l'enfance. Les variables d'analyse
découlent des questionnaires de l'EDS-RDC.
3. 2.1. Variable dépendante
Nous avons retenu comme variable à expliquer le taux de
mortalité infantile. Dans les questionnaires de l'EDS, la question
relative à la survie de chaque enfant né vivant par femme en
âge de procréer permet de distinguer les enfants survivants des
enfants décédés. Ces différentes données
permettent à partir de la date de naissance des enfants de constituer
les indicateurs de notre variable dépendante.
La mortalité infantile mesurée par la variable
dichotomique Mij prenant la valeur 1 si
l'enfant est décédé entre la naissance et le premier
anniversaire et la valeur 0 si non.
3.2.2. Variables explicatives
Partant de la classification de DESGREES DU LOU, nous avons
regroupé les variables explicatives en trois grands groupes que sont les
variables démographiques, les variables socio-économiques et les
variables communautaires.
54
Tableau 3.1 : Liste des variables
explicatives
Catégories des variables
|
Variables
|
Modalités retenues
|
Variables démographique
|
Instruction de la mère
|
Primaire
Secondaire
|
|
Age de la mère
|
25-29ans 30-34ans 35-39ans 40-44ans 45-49ans
|
|
Instruction du père
|
Primaire Secondaire
|
Variables socio-économique
|
Femme chef de ménage Homme chef de
ménage
|
-
-
|
|
Niveau de vie du ménage
|
Moyen Pauvre
|
Variables communautaires
|
Vaccination Diarrhée
|
-
-
|
Notons que dans le présent travail, la pauvreté
est mesurée à l'aide d'un indice de richesse construit à
partir des caractéristiques du logement (eau potable, les installations
sanitaires, nature des murs et du sol, le mode d'éclairage, etc.) et des
biens durables du ménage. Calculé à l'aide d'une analyse
en composante principale (ACP) non linéaire, l'indice de richesse sert
donc de proxy pour évaluer le statut économique du
ménage. Pour les besoins de l'analyse, l'indice de richesse a
été décomposé en trois variables binaires (riches,
moyens, pauvres) dont deux seront introduites dans les estimations (moyens et
pauvres).
3.3. Résultats et discussions
Les valeurs numériques des coefficients n'ont pas
d'interprétation directe mais leurs signes (positifs ou négatifs)
sont interprétables1. Le signe permet de savoir si la
probabilité de la mortalité des enfants est une fonction
croissante ou décroissante de la variable explicative correspondante
(toutes
u :
choses égales par ailleurs).
55
Tableau 3.2 : Résultats de la régression du
modèle Logit.
VARIABLES
|
MODELE 1 MODELE 2
|
|
Coefficient
|
z-Statistic
|
OR69 Coefficient
|
z-Statistic
|
OR
|
Variables démographique
|
|
|
|
|
|
Instruction de la mère
|
|
|
|
|
|
Primaire Secondaire
|
-0.472095*
-0.440080*
|
-4.688159
-4.541419
|
0.623 -0.396073*
0.643 -0.319994*
|
-3.941054
-2.051971.
|
0.672
0.726
|
Age de la mère
|
|
|
|
|
|
25-29ans 30-34ans 35-39ans 40-44ans 45-49ans
|
-0.091194* 0.997937* 0.293913* 1.339572*
1.150813
|
-0.497608 1 .4070 4.89951 14.62827 19.73462
|
0.912 -0.126484*
2.712 0.672484*
1.341 0.201744*
3.817 1.401713*
3.160 0.790567
|
-0.773555
0 .670807
1.175132
5.325968
9.62311
|
0.881 1.955 1.223 4.062 2.204
|
Instruction du père
|
|
|
|
|
|
Primaire Secondaire
|
-0.256288*
-0.214517*
|
-1.482319
-1.221069
|
0.773 -0.250447*
0.806 -0.230410*
|
-1.287459
-0.205762
|
0.778
0.794
|
Variables socio-économiques
|
|
|
|
|
|
Femme chef de ménage Homme chef de
ménage
|
0.318594*
-0.292770*
|
10.13763
-5.109573
|
1.375 0.774526*
0.745 -0.063363*
|
10.16940
-5.194884
|
2.169
0.938
|
Niveau de vie du ménage
|
|
|
|
|
|
Moyen Pauvre
|
0.080028*
0.225563*
|
1.198512
0.291590
|
1.083 0.092788*
1.253 0.249900*
|
0.725772
0.635361
|
1.097
1.284
|
Variables communautaires
|
|
|
|
|
|
Vaccination Diarrhée
|
0.032129
0.031280
|
0.774992
0.460154
|
1 -
1 -
|
-
-
|
-
-
|
Log de Vraisemblance - 1879.2308 -1879.6621
|
Source : estimations obtenues à partir des données
EDS-RDC, 2007.
(*) indique que le coefficient est significativement
différent de zéro au seuil de 5%.
Le tableau 3.2 reprend les résultats de la
régression logistique de la variable taux de mortalité infantile
sur les variables démographiques (Instruction de la mère, Age de
la mère, Instruction du père), socioéconomiques (Femme
chef de ménage, Homme chef de ménage, et Niveau de vie), et
communautaires (Vaccination et Diarrhée).
69 OR (Odds ratio) sont le rapport des
probabilités données ou encore le rapport des chances.
Il se calcule par : OR= ( )=ez
56
Le modèle I est obtenu en estimant le logit de la
mortalité des enfants à partir des toutes les variables
auxquelles le taux de mortalité des enfants est associé. Ce
modèle renseigne que les variables communautaires (Vaccination et
diarrhée) sont non-significative. Cela s'explique par une couverture
vaccinale assez élevée pour les enfants avant leur premiers
anniversaires soit 72% 70 et du fait que la plupart des cas de
diarrhée n'étant pas enregistré.
Cependant, le modèle II est obtenu en estimant le logit
de la mortalité infantile après avoir éliminé les
variables non-significatives qui sont des variables communautaires à
savoir : la Vaccination et la Diarrhée qui représentent les
variables communautaires. A la lecture des résultats obtenus, les
variables Instruction de la mère, Age de la mère, Instruction du
père ; Femme chef de ménage, Homme chef de ménage et
Niveau de vie expliquent significativement la mortalité infantile.
Par ailleurs, le modèle I et le modèle II ne
sont pas différent comme l'atteste le test du rapport de vraisemblance
:
2* [-LogVR1-(-LogVR2)] =2*[-1879,6621-(-1879,2308)]=
-0,862
Le Chi2 de la table est ÷2 (0,05 ; dl=26) = 38,885 ;
Ainsi, La valeur de Chi2 étant supérieure à celle du
rapport de vraisemblance (38,885>-0,862), de ce fait le
modèle I ne se diffère pas du modèle II. D'où
l'indifférence qu'il y a dans ce cas, quant au choix du modèle
à retenir. Par principe de parcimonie, nous choisissons le modèle
II. Ainsi, la mortalité infantile dépend de l'Instruction de la
femme, l'Age de la femme, l'Instruction de l'homme, la femme chef de
ménage, l'homme chef de ménage et le niveau de vie.
En outre, l'estimation économétrique des
déterminants de la mortalité infantile fournit des
résultats intéressants qui appellent les commentaires
ci-après.
70 MINISTERE DU PLAN, Enquête
Démographique et de santé, RDC, 2007, pp.502.
57
Premièrement, s'agissant des variables individuelles,
on constate que le niveau d'instruction de la mère ; et celui du
père sont inversement reliés au taux de mortalité des
enfants, ce que renseigne le signe négatif associé à leurs
coefficients respectifs. A cet effet, la mère et le père ayant
fait des études secondaires ont respectivement 0,726 et 0,794 fois plus
de chance de faire baisser la mortalité infantile qu'une mère et
un père qui n'ont fait que l'école primaire. Nos résultats
sur l'effet positif de l'instruction de la mère sur l'état
sanitaire de l'enfant sont comparables à ceux obtenus pour d'autres pays
en développement comme les Comores71 et la Côte
d'Ivoire72.
En ce qui concerne l'âge de la mère, il exerce
une influence significative sur la mortalité des enfants. En effet, les
estimations par le logit confirment le fait que plus la mère est
âgée, plus l'enfant une grande probabilité de
décéder. Ainsi, pour un enfant dont la mère est
âgée de 40-44ans ; le risque qu'il décède est de
4,062 fois. Tandis que pour la mère âgée de 25-29ans, le
risque de décès de l'enfant est 0,881 fois.
Deuxièmement, toutes les variables
socioéconomiques semblent avoir un impact significatif sur la
mortalité infantile. Ainsi, alors qu'un ménage dirigé par
une femme a 2,169 fois de chance d'avoir de cas de décès
infantile celui géré par un homme, a 0,938 fois de chance de
connaitre de cas décès infantile. La comparaison faite entre un
ménage dirigé par une femme et un ménage dirigé par
un homme renseigne que le second a 1,231 fois plus de chance de ne pas
connaitre de cas de décès infantile. De ce fait, la
mortalité des enfants est liée au sexe du chef de ménage.
Ce qui confirme la première hypothèse faite à
l'introduction de ce travail.
71 LACHAUD, J.-P., Modélisation des
déterminants de la mortalité des enfants et pauvreté au
Comores , in Pauvreté monétaire et privations des
capacités en Afrique. Contribution à l'analyse des interactions,
Pessac, Centre d'économie du développement, 2002.
72 ESSO, J.-C., « Les déterminants de
la mortalité des enfants de moins de cinq ans en Côte d'Ivoire
» in European Scientific Journal January, vol.9,
N°.2, 2013.
58
Quant aux variables relatives au Niveau de vie, elles sont
statistiquement significatives. Ainsi, un enfant issu d'un ménage pauvre
a 1,284 fois de chance de décéder contrairement à un
enfant appartenant à un ménage moyen dont la probabilité
de décès est de 1,097. A cet égard, il s'observe que le
niveau de vie du ménage a une incidence sur la mortalité
infantile. Ces résultats viennent confirmer la deuxième
hypothèse qui fonde cette recherche.
60
De nombreux travaux ont étudié les effets de la
pauvreté sur la santé. Dans cette recherche, l'objectif principal
était d'examiner l'influence de la pauvreté sur la santé
en RDC partant d'une approche genre.
Pour mieux appréhender cette problématique, nous
avons formulé une question de recherche, celle de savoir quel est
l'influence de la pauvreté sur la santé dans une perspective de
genre ? Partant de cette question d'étude, nous avons émis deux
hypothèses suivantes : La mortalité des enfants est liée
au sexe du chef de ménage, Le niveau de vie du ménage a une
incidence sur la mortalité des enfants.
Comme méthodologie de recherche, nous avons recouru
à trois types de méthode à savoir : la méthode
systémique, la méthode descriptive et la méthode
explicative. En outre, ces méthodes se sont accompagnées des
techniques documentaires et économétriques.
Notre travail a été réparti en trois
chapitres. Le premier chapitre a présenté les
généralités sur la pauvreté, la santé et le
genre ; le deuxième chapitre a porté sur l'analyse de la
pauvreté, de la santé et du genre en RDC; enfin le
troisième chapitre analyse empiriquement la relation entre la
pauvreté, la santé et le genre en RDC.
Ainsi, l'analyse empirique faite à partir du
modèle logit de la variable taux de mortalité infantile sur les
variables : démographiques (Instruction de la mère, Age de la
mère, Instruction du père), socioéconomiques (Femme chef
de ménage, Homme chef de ménage, et Niveau de vie), et
communautaires (Vaccination et Diarrhée) a attesté que seules les
variables : démographiques (Instruction de la mère, Age de la
mère, Instruction du père), socioéconomiques (Femme chef
de
61
ménage, Homme chef de ménage et Niveau de vie)
expliquent significativement la mortalité infantile.
En effet, l'Instruction de la mère et du père a
un effet positif sur la mortalité infantile. A cet égard, la
mère et le père ayant fait des études secondaires ont
respectivement 0,726 et 0,794 fois plus de chance de faire baisser la
mortalité infantile qu'une mère et un père qui n'ont fait
que l'école primaire. De ce fait, l'impact de l'Instruction secondaire
est plus significatif.
En ce qui concerne l'Age de la mère, il exerce une
influence significative sur la mortalité des enfants. En effet, la
mortalité des enfants s'accroit avec l'Age de la mère. Ainsi,
pour un enfant dont la mère est âgée de 40-44ans ; le
risque qu'il décède est de 4,062 fois. Tandis que pour la
mère âgée de 25-29ans ; le risque de décès de
l'enfant est 0,881 fois.
Par ailleurs, les variables socioéconomiques ont une
influence sur la mortalité des enfants. Les estimations
économétriques rapportent qu'un ménage dirigé par
une femme a 2,169 fois de chance d'avoir de cas de décès
infantile. Par contre, celui géré par un homme, a 0,938 fois de
chance de connaitre de cas décès infantile. La comparaison faite
entre un ménage dirigé par une femme et un ménage
dirigé par un homme renseigne que le second a 1,231 fois plus de chance
de ne pas connaitre de cas de décès infantile. Ce qui confirme la
première hypothèse de ce travail.
Toutefois, l'un des résultats empiriques auxquels nous
sommes parvenus dans ce travail révèle que les variables
relatives au Niveau de vie ont une incidence sur la mortalité infantile.
Ainsi, un enfant issu d'un Ménage pauvre a 1,284 fois de chance de
décéder contrairement à un enfant appartenant à un
Ménage moyen
62
dont la probabilité de décès est de
1,097. Ces résultats viennent confirmer la deuxième
hypothèse de ce travail.
Ainsi, nous formulons les recommandations suivantes à
l'endroit du gouvernement et des autorités sanitaires :
- Mettre en place des politiques qui encouragent les femmes
à procréer pendant leurs jeunes âges ;
- Mettre en place des politiques qui prennent davantage en
compte l'amélioration du bien-être des femmes et des enfants, et
leur accès aux services de santé ;
- Assurer la continuité des efforts en matière
de santé communautaire, et ce à travers les différents
programmes en cours dans le secteur de la santé ;
- Définir des politiques de lutte contre la
pauvreté intégrant des volets sanitaires qui visent
prioritairement un plus grand accès des populations aux services de
santé notamment l'instauration de l'assurance maladie sinon de mutuelles
de santé.
Ce qui, en effet, tendra à réduire les taux de
décès des enfants en RDC et à permettre l'accès de
tous aux soins de santé.
Nous espérons avoir contribué à
étendre le champ de la connaissance concernant les liens entre la
pauvreté et la santé et ce, dans une approche de genre puisque
les travaux empiriques dans ce domaine restent peu développés en
RDC. Cela ouvre d'ailleurs la voie à d'autres chercheurs pour des
investigations approfondies sur cette thématique.
63
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71
Tableau A1 : Les résultats de la régression
logistique (MODELE I)
Dependent Variable: TMI
|
Method: ML - Binary Logit (Quadratic hill climbing)
|
Date: 04/01/14 Time: 18:48
|
Sample (adjusted): 6 4323
|
Included observations: 1703 after adjustments
|
Convergence achieved after 5 iterations
|
Covariance matrix computed using second derivatives
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
z-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-1.658568
|
0.557850
|
-2.973142
|
0.0029
|
Variables démographique
|
|
|
|
|
Instruction de la mère
|
|
|
|
|
Primaire Secondaire
|
-0.472095
-0.440080
|
0.100699
0.096904
|
-4.688159
-4.541419
|
0.0235
0.0300
|
Age de la mère
|
|
|
|
|
25-29ans 30-34ans 35-39ans 40-44ans 45-49ans
|
-0.091194 0.997937 0.293913 1.339572 1.150813
|
0.183264 1.409908 0.454905 0.091574 0.058314
|
-0.497608 1 .4070 4.89951 14.62827 19.73462
|
0.0318 0.0439 0.0198 0.0062 0.1928
|
Instruction du père
|
|
|
|
|
Primaire Secondaire
|
-0.256288
-0.214517
|
0.172897
0.175679
|
-1.482319
-1.221069
|
0.001o
0.0401
|
Variables du ménage
|
|
|
|
|
Femme chef de ménage Homme chef de ménage
|
0.318594
-0.292770
|
0.0 31427
0.057298
|
10.13763
-5.109573
|
0.0420
0.0345
|
Niveau de vie du ménage
|
|
|
|
|
Moyen Pauvre
|
0.080028
0.225563
|
0.066773
0.773564
|
1.198512
0.291590
|
0.0039
0.0466
|
Variables communautaires
|
|
|
|
|
Vaccination Diarrhée
|
0.032129
0.031280
|
0.041458
0.067976
|
0.774992
0.460154
|
0.6283
0.7263
|
Mean dependent var
|
0.150910
|
S.D. dependent var
|
0.358066
|
S.E. of regression
|
0.356102
|
Akaike info criterion
|
0.842600
|
Sum squared resid
|
215.0677
|
Schwarz criterion
|
0.864961
|
Log likelihood
|
-1879.2308
|
Hannan-Quinn criter.
|
0.850877
|
72
Restr. log likelihood
|
-1784.9384
|
Avg. log likelihood
|
-0.417189
|
LR statistic (26 df)
|
1263.6894
|
McFadden R-squared
|
0.57923
|
Probability(LR stat)
|
0.000557
|
Obs with Dep=0
|
1446
|
Total obs 1703
|
Obs with Dep=1
|
257
|
73
Tableau A2 : Les résultats de la régression
logistique (MODELE II)
Dependent Variable: TMI
|
Method: ML - Binary Logit (Quadratic hill climbing)
|
Date: 04/01/14 Time: 19:46
|
Sample (adjusted): 6 4323
|
Included observations: 1703 after adjustments
|
Convergence achieved after 5 iterations
|
Covariance matrix computed using second derivatives
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
z-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-1.037686
|
0.523233
|
-1.98322
|
0.0001
|
Variables démographique
|
|
|
|
|
Instruction de la mère
|
|
|
|
|
Primaire Secondaire
|
-0.396073
-0.319994
|
0.100499
0.155945
|
-3.941054
-2.051971
|
0.0020
0.0400
|
Age de la mère
|
|
|
|
|
25-29ans 30-34ans 35-39ans 40-44ans 45-49ans
|
-0.126484 0.672484 0.201744 1.401713 0.790567
|
0.163510 1.002500 0.171678 0.263185
0.082153
|
-0.773555
0 .670807
1.175132
5.325968
9.62311
|
0.0301 0.0433 0.0038 0.0092 0.2131
|
Instruction du père
|
|
|
|
|
Primaire Secondaire
|
-0.250447
-0.230410
|
0.194528
1.119793
|
-1.287459
-0.205762
|
0.0011
0.0422
|
Variables du ménage
|
|
|
|
|
Femme chef de ménage Homme chef de ménage
|
0.774526
-0.063363
|
0.076162
0.012197
|
10.16940
-5.194884
|
0.0486
0.0346
|
Niveau de vie du ménage
|
|
|
|
|
Moyen Pauvre
|
0.092788
0.249900
|
0.067343
0.393321
|
0.725772
0.635361
|
0.0143
0.0208
|
Mean dependent var
|
0.150910
|
S.D. dependent var
|
0.358066
|
S.E. of regression
|
0.364422
|
Akaike info criterion
|
0.86836
|
Sum squared resid
|
408.0677
|
Schwarz criterion
|
0.88034
|
Log likelihood
|
-1879 .6621
|
Hannan-Quinn criter.
|
0.80141
|
Restr. log likelihood
|
-1745.3527
|
Avg. log likelihood
|
-0.38458
|
LR statistic (26 df)
|
1179.7021
|
McFadden R-squared
|
0.5903
|
74
Probability(LR stat)
|
0.000587
|
Obs with Dep=0
|
1446
|
Total obs 1703
|
Obs with Dep=1
|
257
|
Figure A1 : Niveau de vie des ménages en termes
d'actifs : analyse en composante principale - EDS-RDC,
2007.
Coordonnées factorielles

75
TABLE DES MATIERES
Résumé i
Epigraphie ii
Dédicace iii
Remerciements iv
Abréviations vi
Listes des tableaux et figures viii
INTRODUCTION....................................................................................1
0.1.
Problématique.............................................................................2
0.2.
Objectifs..........................................................................................9
0.3. Hypothèse de recherche
|
...............................................
|
|
.............9
|
|
0.4. Intérêt et justification du sujet du sujet
|
|
.....................9
|
|
0.5. Méthodologie du
travail...............................................................10
0.6. Structure du
travail.....................................................................10
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LA PAUVRETE, LA SANTE ET LE GENRE...
.11
1.1.
Pauvreté...................................................................................12
1.1.1. Pauvreté
monétaire......................................................................12
1.1.2. Pauvreté
humaine............................................................
|
13
|
1.2.
Santé.......................................................................................15
1.2.1. Déterminants de la
santé.............................................................16
1.2.1.1. Style de vie..................
.......................................................16
1.2.1.2.
Hygiène..................................................................................16
1.2.1.3.
Environnement.........................................................................17
1.2.2. Système de
santé......................................................................17
1.2.2.1.
Définition...............................................................................17
1.2.2.2. Caractéristiques du système de
santé............................................18
b) Le secteur privé (lucratif et
non-lucratif)...................................42
76
1.2.2.3. Système de santé dans le
monde.................................................19
a) Systèmes
libéraux.................................................................19
b) Systèmes
nationalisés............................................................19
c) Systèmes
intermédiaires.........................................................20
1.3.
Genre......................................................................................22
1.3.1. Signification du concept
genre.......................................................22
1.3.2. Approche genre et
développement......................... ......... 24 1.3.3. Approche
d'intégration des femmes pour le
développement.................25
1.3.3.1. Organisation des Nations Unies
(ONU).................................... 26 1.3.3.2. Organisation de
coopération et de développement économique
(OCDE).................................................................................27
1.3.3.3. Organisation internationale de la Francophonie
(OIF).......................28
1.3.3.4. Union Européenne
(UE)............................................................29
CHAPITRE 2 : ANALYSE DE LA PAUVRETE, DE LA SANTE ET DU
GENRE EN
RDC............
............................................................................31
2.1. Généralités sur la pauvreté
congolaise........................................
|
32
|
2.1.1. Etat des
lieux.............................................................................32
2.1.2. Causes de la
pauvreté.................................................................33
2.1.2.1. Mauvaise gouvernance et
corruption............................................33
2.1.2.2.
Chômage..............................................................................35
2.1.2.3.
Redistribution......................................................
.............36
2.2. Situation de la santé en
RDC....................................... ...................37
2.2.1. Evolution des indicateurs des OMD liés à
la santé...... ...................37 2.2.2. Politique
sanitaire......................................................................38
2.2.2.1. Politique nationale de
santé......................................................38 2.2.2.2.
Organisation du système de
santé..............................................40
a) Le secteur public
|
.................................... ......................40
|
77
2.2.2.3. Financement du système de
santé..............................................43
|
2.3.
|
Genre en
RDC...........................................................................45
|
2.3.1.
|
Genre et Santé
.....................................................................46
|
2.3.2.
|
Genre et
économie.....................................................................47
|
2.3.3.
|
Genre et gouvernance
politique...................................................48
|
2.3.4.
|
Genre et
éducation.....................................................................49
|
CHAPITRE 3 : ANALYSE EMPIRIQUE DE LA RELATION PAUVRETE,
SANTE ET
GENREEN RDC..................
........................................................50
3.1.
Méthodes...................................................................................51
3.2. Spécifications des
variables............................................................53
3.2.1. Variable dépendante............
...................................................53
3.2.2. Variables
explicatives....................................................................53
3.3. Résultats et
discussions..................................................................54
CONCLUSION.................................................................................59
BIBLIOGRAPHIE........................................................................
63
ANNEXES...............
..................................................................70
TABLES
MATIERES...........................................................................77
|