I.2.4. Routage et commutation
Dans un réseau, les informations passent sur plusieurs
noeuds14 avant d'atteindre leurs destinations. Il existe plusieurs
méthodes permettant le transfert de ces dernières d'un noeud
à un autre ; donc, d'un émetteur à un récepteur.
Parmi ces techniques, on distingue le routage et la
commutation.
I.2.4.1. Routage
I.2.4.1.1. Introduction
Chaque ordinateur du réseau a besoin d'envoyer et de
recevoir des informations vers et en provenance d'autres ordinateurs. Ces
informations transitent sur des chemins souvent appelés route pour
atteindre une destination voulue. Le transport des informations est basé
sur le système de routage.
Le routage est ainsi un mécanisme par lequel des
chemins sont sélectionnés dans un réseau pour acheminer
les données d'un expéditeur jusqu'à un ou plusieurs
destinataires. [15]
I.2.4.1.2. Type de routage
Le type de routage est déterminé suivant la
façon dont la table de routage est créée :
- Si la table de routage est créée manuellement,
on parle de routage statique ; ce type de routage est souvent utilisé
pour des petits réseaux ;
- Si la table de routage est créée par le
routeur [16] lui-même en fonction des informations qu'il
traite, on parle de routage dynamique.
I.2.4.1.3. Table de routage
Dans un réseau, chaque routeur doit avoir des
informations sur les routeurs voisins. Chaque routeur doit conserver une liste
de réseaux et chaque réseau peut être allié à
un ou plusieurs routeurs voisins pour lesquels le message peut passer. Cette
liste s'appelle table de routage.
La table de routage contient une route appelée route
par défaut sur laquelle seront transitées les informations qui ne
correspondent pas à un réseau connu dans la table de routage. Par
contre, un routeur qui ne possède pas de route par défaut doit
connaître toutes les destinations possibles. La route par défaut
peut être dynamique ou statique et la table de routage doit être
mise à jour régulièrement.
15
Ainsi, un routeur utilise des algorithmes appelés
algorithmes de routage pour savoir par quelle route les informations seront
transitées.
I.2.4.1.4. Algorithme de routage
[17]
Il existe deux grandes familles d'algorithmes de routage :
- Algorithme à vecteur distance
- Algorithme à état de liens (Link state)
I.2.4.1.4.1. Algorithme à vecteur
distance
Le routage utilisant ce type d'algorithme se base sur le
principe que chaque routeur possède une table de routage montrant la
distance qui est entre lui et ses routeurs voisins. Cette distance n'est pas
précise; elle est estimée en calculant la durée du
parcours des messages envoyés par les routeurs voisins.
I.2.4.1.4.2. Algorithme à état de liens
[18] (Link State)
Pour ce type d'algorithme, chaque routeur dispose d'une base
de données qui décrit toute la topologie du réseau;
c'est-à-dire l'ensemble des routeurs et leurs façons de
communication. Pour savoir la distance qui est entre le routeur et ses voisins,
il utilise le principe de construction d'un arbre [19] dont il est
racine et parcourt tous les chemins du réseau jusqu'à ce qu'il
atteigne la destination finale.
I .2.4.2. Commutation I.2.4.2.1.
Définition
La commutation est définie comme étant un
établissement d'une connexion entre deux points d'un réseau.
[20]
Ainsi, nous distinguons trois principaux modes de commutation
:
1. Commutation de circuits
C'est une méthode qui consiste à réserver
une ressource logique ou physique de communication entre deux
équipements pendant toute la durée de communication. Durant cette
communication, le chemin concerné est verrouillé et est
réservé pour ces deux équipements. Le chemin est donc
libéré à la fin de la communication.
Ce mode de commutation est souvent utilisé dans les
Réseaux Téléphoniques Commutés (RTC) car c'est
possible d'assurer une meilleure performance pour le transfert des
données en réservant une ligne téléphonique entre
deux abonnés.
Ainsi, il est d'importance capital que la ligne soit active
durant tout le temps de la conversation.
16
Malgré son majeur inconvénient de monopoliser
les ressources de communication entre commutateurs pendant toute la
durée de communication qui doit nécessiter la multiplication des
ressources entre les commutateurs, elle présente l'atout de
simplicité de mise en oeuvre. Ainsi, la commutation de circuits
s'applique aux réseaux numériques qu'aux réseaux
analogiques.
2. Commutation de messages [21]
Cette technique est appliquée aux réseaux
numériques. Il n'y a pas de réservation de ressources ; les
informations qui arrivent à un noeud de commutation sont stockées
et traitées dans une file d'attente appelée file FIFO (First In
First Out) avec principe que le premier paquet reçu est celui qui doit
être le premier à être traité et à être
renvoyé selon l'ordre d'arrivée. Par conséquent, le temps
de parcours du réseau n'est pas régulier; il dépend des
temps d'attente dans la file FIFO ; s'il y a trop de trafic [22] il
y a attente.
Cette méthode présente l'avantage de ne pas
réserver les ressources puisque la réservation est
considérée comme un gaspillage et présente comme
inconvénient le temps d'attente car il peut être important selon
la taille du message et le trafic sur le réseau.
3. Commutation de paquets
Cette méthode consiste à fragmenter
l'information en plusieurs paquets de données. Après
l'opération de fragmentation, les paquets sont transmis
indépendamment. Ces paquets peuvent transiter sur des chemins
différents et c'est à leur destination qu'ils doivent être
réassemblés. De même, les paquets peuvent atteindre leur
destination dans l'ordre différent de celui d'envoi et peuvent
probablement se perdre. C'est pour cela que cette méthode intègre
un système dans les paquets afin de permettre un réassemblage
ordonné à la réception et une réémission en
cas de perte de paquets.
Cette méthode est très utilisée surtout
comme mode de transfert sur internet et présente les avantages de
résister aux pannes des noeuds et une utilisation rationnelle et
efficace des lignes de transmissions. Le réassemblage des paquets
à la réception peut être difficile, ce qui peut s'observer
comme défaut.
Il existe d'autres modes de commutations telles que la
commutation de cellules (ATM) et la commutation des trames mais ces
dernières s'inspirent à la commutation de paquets.
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