REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSTAIRE
UNIVERSITE PEDAGOGIQUE NATIONALE
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
DEPARTEMENT DES SCIENCES ECONOMIQUES
B.P. 8815
KINSHASA / NGALIEMA
« LES DETERMINANTS DE L'OFFRE
DE MONNAIE DANS L'ECONOMIE CONGOLAISE DE 1980 à 2013
»
Serge KASEREKA KANYAMA
Mémoire présenté et défendu en vue de
l'obtention du titre de licence en sciences économiques
Option : Economie Monétaire
Directeur : Professeur Emmanuel MUKUNDI
NYEMBO
Septembre 2015
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
In memoriam
Serge KASEREKA KANYAMA Page j
A notre très chère et regretté Madame
Professeur Marie-Brigitte NKOO en dépit de
votre départ
précoce auprès de l'Eternel Dieu Tout-Puissant, que ce modeste
travail
que vous ne saurez voir ni toucher soit le fruit de vos efforts
inlassables que vous
avez eu à nous instruire, ton âme repose
en paix.
Serge KASEREKA KANYAMA Page ii
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
EPIGRAPHE
« Dans un pays où circulent parallèlement deux
monnaies et que le public marque sa préférence pour l'une des
monnaies, la mauvaise chasse la bonne.»
Loi de THOMAS GRESHAM
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Dédicace
A mes chers parents, Marcelline NGBALA et Rachel
MBATHANGULI. Qu'ils reçoivent ici l'expression de ma profonde
gratitude.
Serge KASEREKA KANYAMA
Serge KASEREKA KANYAMA Page iii
Serge KASEREKA KANYAMA Page iv
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Remerciements
Mes remerciements s'adressent à toutes les personnes
qui ont contribué de près ou de loin à la
réalisation de cette oeuvre d'esprit. Ces remerciements s'adressent
particulièrement au Professeur Emmanuel MUKUNDI NYEMBO, qui n'a
ménagé aucun effort pour accepter de diriger ce mémoire,
malgré ses multiples occupations, ses observations déterminantes
et sa disponibilité ont été d'une profonde
pénétration assortie d'une rigueur scientifique exceptionnelle
qui affile nos amours dans la recherche et la conception de cette oeuvre
scientifique. Nous lui devons la fabuleuse orientation de nos investigations
car, elle a toujours suivi notre marche titubante, et nos pas hésitants,
tout le long du déroulement de ce travail. Nos remerciements s'adressent
également à l'Assistant Alpha NTAL rapporteur de ce travail, pour
ses remarques et commentaires qui m'ont permis d'améliorer le contenu de
ce travail ; sa rigueur d'analyse très poussée et ses nombreux
écrits ont fortement influencé le contenu et l'architecture de ce
travail. Qu'il trouve ici ma grande admiration et mon estime pour sa
personne.
Une attention particulière est aussi accordée
à l'Assistant Fiston KITENGE pour son apport combien louable pour
l'atterrissage de ce travail.
De façon sincère, nous tenons à
souligner, en lettre d'or et en grand, la forte implication de nos parents et
proches, Monsieur Denis KAHINDO et Dorcas MBATHANGULI. Dans notre succès
estudiantin, malgré les innombrables pluies de pierres et les disettes
incalculables de la vie, ils ont su imprimer en nous, les valeurs humaines et
un sens de la méritocratie développé.
Nous adressons aussi nos sincères remerciements
à nos camarades de la promotion, dont : Michel KIBAMBE, Therry BITANGI,
Amisi BERNARD, Andre OMATTE, Roger VANGOLA, Jean Le Nôtre MUKEBAYI,
David, Geoffrey YALA, Rachel WASUNGUNDI, Rosette BOSWE, Jonathan WASSO, Papy
WENDO, Gisèle ANGWANDIYA, Martin USENI, Martin BALABEBA et GERSONE
BAHANUZI, Fabrice MBUSA, Julien SUMBA, Papy WENDO, Bénédicte
MUTUTULO, Grâce OKENDE, Néema SYAUSWA et Fabrice MASIRIKA.
Nos remerciements et toute notre affection vont à notre
famille : Jissy KAVUGHO, Nicole KAVIRA, Nicole KANYAMA, Shekinah KANYAMA,
Jeannine KANYAMA, David KANYAMA, Elie KANYAMA, Muhindo KANYAMA, Sammy KANYAMA,
Naomi KANYAMA , Kalume MBATHANGULI, Rachel MBATHANGULI, Daniel, Denise, Doris
et Néema KAHAMBU pour tout l'amour que nous avons reçu d'elle, et
qui a fait notre force.
Une attention particulière est aussi accordée
à nos amis Patriaco MUTULWA, Jermie SAFARI, Dialogue NDUWAYO et KANIKI
pour leur soutien et leur amitié aux jours de doute et aux heures
d'incertitudes. Enfin, que tous ceux qui nous ont aidés, d'une
manière ou d'une autre dans la rédaction de ce travail, trouvent
ici toute notre gratitude.
Serge KASEREKA KANYAMA
Serge KASEREKA KANYAMA Page v
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Liste des abréviations et sigles
Page
AOE : Association Congolaise des Banques
|
. 68
|
AFDL : Alliance des Forces Démocratiques pour la
Libération
|
39
|
BAD : Banque Africaine de Développement
|
.....66
|
BC : Banque Congolaise
|
60
|
BCC : Banque Centrale du Congo
|
1
|
BCDC : Banque Commerciale du Congo
|
39
|
BIAC : Banque Internationale pour l'Afrique au Congo
|
..50
|
BNZ : Banque Nationale du Zaïre
|
40
|
BZ : Banque du Zaïre
|
40
|
CADECO: Caisse d'Epargne du Congolaise
|
....58
|
CCC : Collège des Commissaires aux Comptes
|
62
|
CDF: Francs Congolais
|
..32
|
DG : Directeur Général
|
61
|
DGA : Directeur Général Adjoint
|
61
|
FMI : Fonds Monétaire International
|
22
|
FPI : Fonds de Promotion de l'Industrie
|
59
|
FRPC : Facilité pour la Réduction de la
Pauvreté et pour la Croissance
|
.93
|
IDE : Investissements Directs Etrangers
|
95
|
IMF : Institution de Micro Finance
|
69
|
INSS : Institut National de Sécurité Sociale
|
10
|
I-PPTE: Initiative en faveur des Pays Pauvres et Très
Endettés
|
103
|
NZ : Nouveau Zaïre
|
78
|
PAS : Programme d'Ajustement Structurel
|
90
|
PEG : Programme Economique du Gouvernement
|
93
|
PIB : Produit Intérieur Brut
|
2
|
PIR : Programme Intérimaire Renforcé
|
93
|
PRC : Programme Relais Consolidé
|
93
|
RDC : République Démocratique du Congo
|
2
|
SFI : Société Financière Internationale
|
63
|
SOFIDE: Société Financière de
Développent
|
63
|
SONAS : Société Nationale d'Assurance
|
70
|
USA : United States of American [Etats-Unis]
|
51
|
USD : Dollars américains
|
63
|
Z : Zaïre
|
17
|
MESF : Mécanisme européen de stabilisation
financière
|
10
|
PSC : pacte de stabilité et de croissance (PSC)
|
10
|
FESF : fonds européen de stabilisation financière
(FESF)
|
10
|
Serge KASEREKA KANYAMA Page vi
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Tableaux
Tableau n°01. Les principaux bailleurs de SOFIDE
63
Tableau n°02. L'évolution de la masse monétaire et de
la base monétaire en millions
de USD 71
Tableau n°03 : Les contreparties de la masse
monétaire en millions USD 73
Tableau n°04 les composantes de la masse monétaire en
millions USD 74
Tableau n°05 évolution de la monnaie scripturale 1992
à 1997 (nombre de NZ en
cheque pour 1nz en espèce) 75
Tableau n°06
L'évolution en % du taux directeur nominal, taux d'inflation et taux
directeur réel 77
Tableau n°07. L'évolution
du taux de change officiel et parallèle (de 1980 à 1994 :
USD-Zaïre et de 1995 à 2001 : USD-Franc congolais)
81
Tableau n°08. Financement des déficits publics en RDC
en millions USD 83
Tableau n°09. L'évolution de la dette publique et
ratios de soutenabilité 85
Tableau n°10. L'évolution de la circulation
fiduciaire et de la circulation bancaire en
% 87
Tableau n°12. L'évolution de la masse et base
monétaire en Millions USD 92
Tableau n°13. Les contreparties de la masse monétaire
en millions USD 94
Tableau n°14. Les composantes de la masse monétaire
en millions USD 95
Tableau 15. L'évolution du taux d'inflation, du taux
directeur réel et du taux de la
croissance en % 96
Graphiques
Graphique n°1 : Demande de monnaie 16
Graphique
n°2 : Evolution de la valeur faciale du Zaïre-monnaie, de 1968
à
1993 17
Graphique n°3 : La relance monétaire ou
budgétaire 19
Graphique n°4 Offre globale relativement inélastique
(caractéristique des
PSD) 20
Graphique n°5 : Trappe à liquidité ou
piège à liquidité 21
Graphique n°6 : la relation
existant entre l'intérêt et l'investissement sur l'offre de
monnaie . 22
Graphique n°7 de la masse monétaire et d'inflation
75
Serge KASEREKA KANYAMA Page vii
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
RESUME
Cette étude analyse les déterminants de l'offre
de monnaie dans l'économie congolaise de 1980 à 2013. Du point de
vue théorique, nous avons abordé la théorie de l'offre de
monnaie, les notions de la monnaie, et les déterminants de l'offre de
monnaie d'une manière générale en passant par les
composantes de la structure financière du pays. La politique
monétaire s'est révélée inefficace dans une
économie qui a provoqué une forte circulation de la monnaie
étrangère. Dans notre pays, entre 1980 et 2001 cette politique a
été inefficace, malgré une faible circulation de la
monnaie étrangère dans l'économie. Entre 2002 et 2013,
ladite politique a été efficace dans un contexte de forte
domination de la monnaie étrangère. D'où, la circulation
accrue de la monnaie étrangère ne semble pas expliqué
entièrement l'inefficacité de la politique monétaire ;
d'autres facteurs tels que le manque d'indépendance de la Banque
Centrale, la non transparence et le manque de crédibilité de la
politique monétaire peuvent mieux en être à l'origine. En
effet, en RDC durant la période d'étude, le financement
monétaire du déficit budgétaire, le poids de la dette
extérieure, le manque de communication et d'information, le
système de paiements inefficients et le dysfonctionnement du
système financier expliquent mieux l'inefficacité de la politique
monétaire.
MOTS-CLES
- Monnaie
- L'offre de monnaie
- Economie - L'inflation
Serge KASEREKA KANYAMA Page viii
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
ABSTRACT
This study analyzes the determinants of the money supply in
the Congolese economy 1980 to 2013. From the theoretical point of view, we
discussed the theory of the money supply, the concepts of money, and the
determinants of money supply in general through the components of the country's
financial structure. Monetary policy has been ineffective in an economy that
caused a strong flow of foreign currency. In our country between 1980 and 2001
this policy was ineffective, despite a low flow of foreign currency into the
economy. Between 2002 and 2013, said policy has been effective in a context of
strong domination of foreign currency. Hence, the increased flow of foreign
money does not seem to fully explain the ineffectiveness of monetary policy;
other factors such as the lack of independence of the Central Bank,
non-transparency and the lack of credibility of monetary policy can better
cause. Indeed, in the DRC during the study period, the monetary financing of
the fiscal deficit, the weight of foreign debt, lack of communication and
information, the inefficient payments system and dysfunction of the financial
system better explain the ineffectiveness of monetary policy.
WORDS-KEYS
- Money ;
- Gives him of money ;
- Economy ;
- The inflation
Serge KASEREKA KANYAMA Page 1
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
0. INTRODUCTION GENERALE
0.1 PROBLEMATIQUE
Les déterminants de l'offre de monnaie sont les
éléments majeurs qu'il sied de comprendre et maitriser, pour
faciliter certaines prévisions et prises de décisions pour la
bonne marche de l'économie.
Dans le même ordre d'idée, l'analyse des
déterminants de l'offre de monnaie dans une économie a
attiré notre attention, pour mieux décortiqué cette notion
dans un contexte précis qui est celui de l'économie
congolaise.
Les économies du monde étant différentes
les unes aux autres, chacune
à sa spécificité, son environnement, ses
opportunités, ses difficultés, etc. Dans toutes ces
différentes économies, la charge de réguler la
quantité de monnaie en circulation incombe aux autorités
monétaire, dans ce sens que plus de monnaie exposerai l'économie
à une inflation, alors que moins de monnaie conduira l'économie
à une déflation. C'est ainsi que notre étude analyse les
déterminants de l'offre de monnaie dans un contexte précis qui
est l'économie de la République Démocratique du Congo.
Cette responsabilité particulière, des pouvoirs
publics n'a émergé que progressivement au terme d'un assez long
processus ponctué de crises bancaires dont la plus grave a sans doute
été celle de 1929 (la grande crise).
Au 19ème siècle, pour assurer leur
liquidité et protéger leur notoriété qui constitue
leur véritable fonds de commerce, les banques ne peuvent guère
faire autre chose que se montrer prudentes dans l'octroi des crédits et
de recourir à des techniques fournissant en elles-mêmes un gage :
le recours à l'escompte est alors généralisé.
Toutefois, ces précautions ne suffisent pas à
éviter des crises de liquidité. En effet, le tiré d'un
effet, même à très court terme, ne peut payer à
l'échéance que s'il dispose lui-même des liquidités
nécessaires. Or ce sont les crédits des banques qui alimentent en
définitive les comptes courants des agents économiques dans leur
ensemble. En effet, comme l'on dit, « les crédits font des
dépôts ». Pourtant, le manque de maitrise des
différents déterminants de l'offre de monnaie dans une
économie, perturberai certaines prévisions comme
évoqué dans les lignes précédentes.
De ce fait, nous voulons analyser les principaux
déterminants de l'offre de monnaie et son impact à
l'économie Congolaise. Il sied de souligner qu'en analysant les besoins
en dépenses et les moyens de financement alloués aux
fonctionnement de l'état, et le solde de la balance de paiement, qu'il
existe un lien entre ces-dernières et l'offre de monnaie.
En abordant le solde extérieur qui est parmi les
éléments ayant un effet important sur l'offre de monnaie, un
solde déficitaire expose l'économie à une réduction
de l'offre de monnaie et conduira à une hausse des taux
d'intérêt et donc
Serge KASEREKA KANYAMA Page 2
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
la baisse de l'investissement et du PIB. Si le solde est
excédentaire, il y aura entré de devises et par conséquent
l'accroissement de l'offre de monnaie dans l'économie.
De ce qui précède, les questions ci-après
se trouvent au centre de notre
recherche:
y' quels sont les principaux déterminants de l'offre de
monnaie dans l'économie congolaise ?
y' lequel de ces déterminants aurait plus d'impact sur
la variation de l'offre de monnaie ?
Tels sont les interrogations qui ont conduit à la
rédaction de ce travail, et tout au long de notre étude, nous
nous servirons de la théorie pour éclaire nos lecteurs.
0.2 HYPOTHESE DU TRAVAIL
Selon Pierre Rongere, l'hypothèse de recherche est une
proposition des réponses aux questions que l'on pose à propos
d'un objet de recherche, la réponse formulée en terme tel que
l'observation et l'analyse puissent fournir une confirmation1.
Dans le cadre de cette étude, les hypothèses
suivantes ont été retenues :
H1 : les principaux déterminants de
l'offre de monnaie en RDC seraient les soldes extérieur et
budgétaire ;
H2 : le solde des finances de l'Etat seraient
le déterminant le plus important de l'offre de monnaie au sein de
l'économie congolaise.
0.3 METHODOLOGIE DU TRAVAIL
La rédaction d'un travail scientifique exige
l'utilisation des méthodes et techniques appropriées pour arriver
aux résultats escomptés.
Ainsi, une méthode est définie comme un ensemble
d'opérations intellectuelles par lesquelles « une discipline
cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les
démontrent et les vérifient 2».
Dans le cadre de notre étude, nous avons fait recours
aux méthodes et techniques suivantes :
? la méthode analytique : qui a permis
d'observer des faits et de les analyser, en
vue de tirer les conclusions adéquates.
? la méthode historique : qui a permis
d'exploiter les faits par des situations vécues dans le passé en
matière de l'évolution des paramètres liées a la
structure financière ou monétaire de la RDC.
? la technique documentaire : qui nous a aidé
à consulter les ouvrages en rapports avec cette étude, les
différents rapports de la Banque Centrale du Congo, les articles,...
à fin de murir nos idées et/ou nos connaissances.
1 R. PINTO & M. GRAWITZ, Les méthodes des
recherches en sciences sociales et économiques, Dalloz, Paris, 1971,
p.318.
2 R. PINTO et al., Op. cit., Dalloz, Paris, p.335.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 3
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
0.4 CHOIX ET INTERET DU SUJET
Notre sujet présente un double intérêt
à savoir : pratique et scientifique. L'intérêt pratique
attaché à ce sujet est celui de montrer les déterminants
de l'offre de monnaie dans un système économique, mais aussi
contribuer à la meilleure compréhension des déterminants
de l'offre de la monnaie au sein de l'économie congolaise ; comprendre
aussi lequel des déterminants influent plus sur l'offre de monnaie.
0.5 DELIMITATION DU SUJET
Le présent travail est limité aussi bien dans le
temps que dans l'espace. ? Dans le temps, notre étude couvre la
période allant de 1980 à 2013, dans ce
sens que les deux premières décennies
étaient plus marquées par des différentes crises qui ont
alourdies le déficit public, pourtant l'un de principal
déterminant de l'offre de monnaie, alors que la dernière semble
arrêter l'hémorragie.
? Dans l'espace, il est essentiellement question de la
République Démocratique du Congo, c'est-à-dire l'analyse
porte sur les déterminants de l'offre de monnaie dans l'économie
congolaise
0.6 CANEVAS DU TRAVAIL
Outre l'introduction et la conclusion, notre travail est
organisé autour de trois chapitres à savoir :
? le premier chapitre porte essentiellement sur la
théorie de l'offre.
? le deuxième chapitre consister à analyser la
structure du système financier congolais et,
? le troisième chapitre est consacré à
l'analyse des déterminants de l'offre de monnaie en RDC.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 4
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
CHAPITRE
PREMIER. LA THEORIE DE L'OFFRE
Nous aborderons essentiellement dans ce chapitre la
théorie de l'offre en général, mais
particulièrement celle relative à l'offre de monnaie qui
constitue notre première section, dans la seconde section nous
aborderons la notion de monnaie.
Section 1. L'offre de monnaie
Dans la dite section nous évoquerons la théorie
sur l'offre d'une manière générale, mais nous mettrons
plus l'accent sur l'offre de monnaie et ses déterminants au sein de
l'économie ; ensuite, un bref aperçu sur la demande de
monnaie.
1.1 La loi de l'offre et de la demande en
économie
La loi de l'offre et de la demande est l'un des
éléments essentiels expliquant le fonctionnement d'une
économie de marché. Elle indique comment se concilient, par
l'arbitrage pacifique du marché, les intérêts apparemment
contradictoires des offreurs et des demandeurs.
En particulier, la loi de l'offre et de la demande nous montre
que, sur n'importe quel marché, il existe toujours un niveau de prix qui
supprime la pénurie (ou l'excédent) et qui équilibre la
quantité offerte et la quantité demandée. Un tel niveau de
prix est qualifié d'optimal, parce qu'il maximise les avantages et
minimise les inconvénients, pour les vendeurs comme pour les
acheteurs.
L'économie de l'offre suggère restreindre la
croissance de la demande globale nominale par la réduction des
dépenses publiques et par le ralentissement du rythme d'exploitation de
la masse monétaire, tout en éliminant ou en réduisant les
obstacles que la fiscalité opposait à tout effort sur un
marché libre, ou à l'épargne suivie
d'investissement3. On peut prétendre que cet ensemble de
mesures peut à la fois, augmenter l'emploi et la production et
réduire l'inflation.
Ce niveau de prix, qui résulte de l'offre et de la
demande, détermine un équilibre qui est qualifié de
stable, ce qui signifie que si l'on s'éloigne de cet équilibre,
des mécanismes automatiques (ceux du marché) ramènent vers
l'équilibre; c'est ainsi, par exemple, que pour un niveau de prix
inférieur à l'équilibre, il existera un excès de la
demande sur l'offre et cela va provoquer une hausse des prix qui se poursuivra
jusqu'au retour à l'équilibre; cette hausse des prix, en
particulier, va pousser les producteurs à augmenter l'offre,
résorbant ainsi la pénurie potentielle.
Ce mécanisme de rééquilibrage repose
naturellement sur la libre variation des prix. En ce sens, le blocage des prix,
leur fixation autoritaire par les pouvoirs publics, constituent toujours une
aberration économique. Si le prix est fixé à un niveau
trop élevé, c'est la surproduction inévitable; c'est par
exemple le cas de nombreux produits agricoles, à l'intérieur du
marché commun, pour lesquels il existe des prix garantis, qui favorisent
une surproduction et créent les excédents que l'on connaît;
un
3 DAVID, ROBOY, ED., L'économie de l'offre,
éd. Economie, Paris, 1984, p.13.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 5
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
raisonnement identique peut être appliqué au
marché du travail, où un salaire minimum trop élevé
est créateur de chômage. En sens inverse, si le prix est
fixé par les pouvoirs publics à un niveau trop bas (soi-disant
pour empêcher l'inflation), c'est l'excès de la demande sur
l'offre, c'est-à-dire la pénurie, qui apparaît: l'exemple
des loyers bloqués à un niveau artificiellement bas est
très significatif de ce phénomène et explique largement
les pénuries de logement que l'on a pu observer. Ce type de
déséquilibre était encore plus évident dans les
économies planifiés, où tous les prix étaient
bloqués, et où se développent les pénuries, les
files d'attente ou le marché noir.
1.2 L'analyse de l'offre de monnaie
L'offre de monnaie est la résultante de la
création de monnaie. Créer la monnaie, c'est procéder
à la monétisation des créances (avoirs extérieurs
et avoirs intérieur dont le crédit à l'Etat ou à
l'économie), c'est-à-dire offrir, en contrepartie de
créances qui n'ont pas un pouvoir libératoire
général, un type particulier de dette (la monnaie). Cette
dernière est une dette qui permet de régler toutes les dettes.
L'offre de monnaie peut être :
? Globale ou centrale ;
? Exogène ou endogène.
L'offre de monnaie globale, c'est la
somme de moyens de paiement utilisés dans une économie.
L'offre de monnaie centrale, c'est
la circulation fiduciaire plus les réserves. En d'autres termes, c'est
la base monétaire. L'offre de monnaie ( ) est émise sous deux
formes, celle non empruntée ( ) et celle empruntée ( ).
D'où
l'offre de monnaie centrale se présente comme suit :
(1)
.
Les réserves non empruntées sont
influencées par deux taux d'intérêt pratiqué sur le
crédit à l'économie ( ) et le taux d'intérêt
sur le refinancement ( )
Le niveau des réserves non empruntées est fonction
de la différence entre et . Le rapprochement entre (1) et (2) donne :
(1)
Elle est exogène dès
lors que la monnaie est considérée à son origine, en
dehors des mécanismes économiques. Elle peut trouver sa source
dans :
?Des phénomènes naturels (découvertes de
mines, de métaux précieux permettant aux commerçants de
faire de dépôts d'or auprès des orfèvres,
ancêtres communs des banques de secondes centrales) ;
?Des décisions délibérées de la
banque centrale ou des banques de second rang.
Cette conception est défendue par les libéraux
(classiques et monétaristes notamment), les théoriciens de la
currency school, les défénseurs de l'étalon-or, etc.
Les réserves excédentaires font l'objet d'emprunt.
D'où
Serge KASEREKA KANYAMA Page 6
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Représente les réserves libres, totalement
dépendantes des banques. Si , les banques détiennent des
réserves libres. Ces dernières dépendent de la
différence entre le taux pratiqué sur le crédit à
l'économie et le taux d'intérêt sur le refinancement.
L'accroissement de l'écart entre et signifie que la
demande de
crédit est supérieure à l'offre de
crédit. Le crédit à l'économie augmente et le
retour de ce crédit sous forme des billets exige les banques à
prélever sur la banque centrale. De ce fait, les réserves libres
baissent la réduction de l'écart, revient à la diminution
du crédit à l'économie entraînant l'augmentation des
réserves libres.
(2)
Elle est endogène dès
lors que la monnaie est considérée à son origine comme
étant au coeur ou l'émanation des relations économiques.
En effet, la monnaie résulte d'une monétisation des
créances. Or, ces dernières proviennent ou naissent des
activités économiques dont l'initiative relève des agents
économiques.
Cette conception est défendue par les
keynésiens, les théoriciens de la Banking School, les
théoriciens de l'économie monétaire de production, etc.
1.2.1 Les différents formes de l'offre de
monnaie4
L'offre de monnaie peut se présenter sous plusieurs formes
:
? la masse monétaire ( ) composée de la monnaie
fiduciaire hors banques, des
dépôts à vue et à terme en monnaie
nationale ainsi que des provisions pour importations dollarisée comme
celle de la RDC. La masse monétaire intègre les
dépôts en devises en ce que ces derniers remplissent toutes les
fonctions classiques dévolues à la monnaie ;
? le stock monétaire ( ) constitué de la monnaie
fiduciaire hors banques et des dépôts à vue ;
? la base monétaire ou l'offre de monnaie centrale
reprenant la monnaie fiduciaire et les comptes des banques à la banque
centrale (avoirs libres et réserves obligatoires). C'est la base
monétaire au sens strict. L'extension à cet agrégat des
provisions pour l'importation, principalement pour les signes monétaires
et les papiers fiduciaires et les signes devises de certains services publics
donne la base monétaire au sens large.
1.2.2 Les déterminants de l'offre de monnaie
L'offre de monnaie peut résulter des variations :
? du solde de la balance des paiements ; le solde
excédentaire de la balance des
paiements donne lieu à une augmentation des avoirs en
devises et la conversion de ces devises en monnaie nationale requérant
l'intervention du système bancaire.
4 Vincent NGONGA NZINGA, Notes de cours de Politique
Monétaire, première Licence économie monétaire,
Université de Kinshasa, 2012-2013, inédit.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 7
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Le solde déficitaire de la balance des paiements donne
lieu à une diminution des avoirs en devises et partant à une
baisse de l'offre de monnaie.
+ du solde du tableau des opérations financières de
l'Etat. La monétisation du
solde budgétaire intérieur déficitaire
conduit à une augmentation de l'offre de monnaie via l'accroissement du
crédit net à l'Etat ; la baisse de l'offre de monnaie via la
diminution du crédit net à l'Etat.
+ du crédit accordé à l'économie par
les banques ;
+ des opérations propres de la banque centrale.
Dans ce cas, l'offre de monnaie peut résulter :
V' des facteurs autonomes ou ne dépendant pas de la
politique monétaire et
V' des facteurs institutionnels relevant de la modification
des instruments de la politique monétaire tels que :
> Le coefficient de réserve obligatoire ;
> Les achats et les ventes des titres dans le cadre de l'open
market policy ; > Les appels d'offre ;
> Le taux d'intérêt ou le volume pratiqué
dans le cadre des opérations de refinancement.
En résumé, l'offre de monnaie est
déterminée par trois secteurs de
l'économie :
· Les finances publiques au niveau du solde de son
tableau des opérations ;
· Les relations extérieures au niveau du solde de
la balance des
paiements extérieurs ;
· La situation de la monnaie et du crédit au niveau
des opérations
de politique monétaire, des opérations de
crédit au secteur privé
et des opérations propres à la banque centrale.
Nous allons à cet effet, enrichir secteur par secteur
qui compose les déterminants de l'offre de monnaie.
1.2.2.1. Les finances publiques
Les finances publiques apparaissent comme une science
pluridisciplinaire, originale, dont la globalité ne cesse de
s'accroître. Ces caractéristiques qui composent les finances
publiques que nous verrons dans la suite de paragraphe.
1.2.2.1.1 La pluridisciplinarité des finances
publiques
Cette constatation se veut relativement récente. Sans
doute, pour faire reconnaître par les juristes la science des finances
comme la quatrième du droit public, à côté du droit
constitutionnel, du droit administratif et du droit international, a-t-on
été conduit à l'isoler. En réalité, elle
constitue une « science carrefour » au regard du processus
éminemment déterminant que constitue chaque
Serge KASEREKA KANYAMA Page 8
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
année l'adoption du budget pour l'Etat, mais plus
généralement pour toute entité publique. La convergence
des phénomènes constitutionnels, politiques, économiques
et sociaux est patente.
1.2.2.1.2 L'originalité des finances
publiques
Le particularisme des finances publiques viendrait de ce qu'on
les distingue nettement des finances privées ; or l'examen montre que la
délimitation n'est pas si aisée et que l'intérêt de
la matière réside aussi dans cette complexité et dans leur
implication5. Cela en constitue en tout état de cause leur
grande originalité. Éléments de divergence comme de
convergence sont à apprécier.
1.2.2.1.3 La globalité des finances
publiques
Les situations de crise financière aiguë
rencontrées ces dernières années ont conduit à de
nouvelles obligations sur le plan de l'intégration des certaines
communautés économiques.
1.2.2.1.3.1. La situation de crise
financière
Au cours de dernière décennie, le monde a connu
une crise des subprimes et crise des dettes souveraines se sont
enchaînées.
? La crise des subprimes
La crise des subprimes6 de 2008 s'analyse avant
tout comme une crise mondiale venue des Etats-Unis d'Amérique qui a vu
l'ensemble des Etats des pays développés intervenir massivement
grâce à l'outil budgétaire dans un premier temps pour
sauver leur système bancaire en crise, dans un second temps pour
relancer la machine économique en panne ; nous avons pu assister ainsi
à une véritable réhabilitation de l'Etat trop souvent
dénigré ces dernières années pour ses erreurs de
gestion. L'Etat s'est révélé être le seul parmi les
différents acteurs capable de développer une action
décisive : sur le plan interne en dépassant très largement
le simple rôle de régulateur dans lequel il tendait depuis
quelques années à se morfondre pour redevenir
interventionniste.
? La crise des dettes souveraines
Certains Etats se sont eux-mêmes sensiblement
fragilisés du fait de cette première crise financière.
Leur niveau d'endettement a pu effectivement le placer « en situation de
défaut », dans la mesure où ils se sont
révélés dans l'incapacité de faire face à
leurs engagements de remboursement.
1.2.2.1.3.2. Les nouvelles obligations
La lutte contre les déficits publics excessifs et la
soutenabilité de la dette publique vont aujourd'hui office des
économies qui font face d'incontournables de la dette publique.
5 L. SAIDJ, « Finances publiques-Finances-privées :
éléments d'introduction », in RFFP n°120, nov.2012,
p.5.
6 Les subprimes sont des prêts à taux
d'intérêt variable, en particulier des prêts immobilier,
effectués par les banques au début des années 2000
auprès des ménages américains ayant des profils
risqués et incapables de faire face à leurs remboursements
dès lors que les taux d'intérêt ont commencé
monter.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 9
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
? La lutte contre les déficits publics
excessifs
Traditionnellement les finances publiques recouvraient autour
de l'Etat les finances des personnes morales de droit public, à savoir,
en particulier, les collectivités territoriales et les
établissements publics. Elles ont définitivement absorbé
les finances locales qui sont devenues très dépendantes de celles
de l'Etat. De plus, elles ont annexé les finances sociales qui
bénéficient de plus en plus de l'affectation d'impositions de
toute nature. Actuellement, les finances publiques sont celles des
administrations publiques, à savoir, des structures dont
l'activité principale est d'effectuer à titre principal des
opérations de redistribution ou à produire des services non
marchands avec des ressources issues essentiellement de
prélèvements obligatoires. Ceci permet notamment d'y
intégrer les finances sociales avec des organismes privés comme
les caisses locales et régionales de sécurité sociale
autre dit ici en RDC nous avons INSS, les banques, caisses d'épargne,
Banque Africaine de Développement.
L'approche de l'union européenne par exemple qui
intègre son appréhension des déficits publics excessifs
dans leur ensemble. Les Etats membres de l'union économique et
monétaire en se dotant de la monnaie unique ont depuis l'entrée
en vigueur du Traité de Maastricht souscrit l'engagement de ne pas
dépasser en termes de déficits de leurs administrations publiques
dans leur globalité un seuil fixé à 3% de leur PIB via le
pacte de stabilité et de croissance (PSC).
? La soutenabilité de la dette publique
Ces nouvelles obligations par-delà l'objectif de retour
progressif à l'équilibre budgétaire des Etats de la zone
euro intègrent la problématique de leur endettement .s'est
organisé en effet entre eux un principe de solidarité qui permet
à un Etat en difficulté de recevoir une aide financière en
cas de difficulté pour accéder aux marchés financiers aux
fins de financement de ses dettes. Ce principe se matérialise
principalement dans le Mécanisme européen de stabilisation
financière (MESF), le fonds européen de stabilisation
financière (FESF) et le Mécanisme européen de
stabilité (MES), institution intergouvernementale appelée
à se substituer aux deux premiers dès la ratification du TSCG.
Il est évident que les institutions européennes
ont jusqu'à présent trop mis l'accent sur les déficits
publics au détriment d'une analyse quantitative et qualitative des
endettements publics des Etats. Le plafond de 60% du PIB à ne pas
dépasser en termes de dettes publiques pour un Etat n'a guère
fait l'objet d'une exposition similaire à celle du seuil retenu en
termes de déficits excessifs. Ce n'est pas pourtant pas tant le niveau
de ceux-ci que l'évolution de l'endettement public qui est important
pour un fonctionnement harmonieux de l'euro7.
Ce ratio constitue la référence pour
évaluer la solvabilité d'un Etat, autrement dit sa
capacité à rembourser ses dettes.
7 Raymond MUZELLEC et Matthieu CONAN, Finances Publiques,
16e édition Dalloz, Paris, 2013, p.7.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 10
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
? Le financement du déficit budgétaire par du
crédit
Durant la seconde moitié des années 80, à
travers une littérature abondante, de nombreux économistes vont
tenter de démontrer le rôle spécifique du crédit
bancaire dans la transmission des chocs monétaires. Il s'agit
d'intégrer les imperfections des marchés du crédit et des
marchés de capitaux, en particulier les asymétries d'information
et toutes leurs implications : existence de nombreuses primes de risque, en
particulier de la prime de financement externe. Le canal du crédit
comporte en fait deux composantes étroitement imbriquées : le
canal qui passe par l'incidence des variations des taux d'intérêt
sur la situation et le comportement des emprunteurs et celui qui
s'intéresse à l'effet des mouvements de taux
d'intérêt sur le comportement des prêteurs, en particulier
des banques. Ainsi, le canal du taux du crédit n'est donc, en
général, pas indépendant du canal du taux
d'intérêt, et tous les deux jouent dans le même sens pour
renforcer l'impact de la politique monétaire.
D'autres auteurs, travaillant en information
asymétrique sur les canaux de transmission de la politique
monétaire, ont montré qu'une hausse des taux
d'intérêt pourrait également se traduire par une baisse de
l'offre de crédit par les banques. Celle-ci résulterait de
l'incertitude sur la solvabilité de certains clients à la suite
de l'augmentation du risque induite par la hausse du crédit. Ce
raisonnement peut être illustré de cette manière selon
l'approche de crédit de BERNANKE et BLINDER(1992).
Approche monétaire
Une augmentation de l'offre de monnaie provoque une baisse du
coût de crédit, l'investissement et l'activité
économique augmente simultanément. A l'inverse l'augmentation de
la l'offre de la monnaie produit un effet inverse.
Approche de crédit.
Augmentation de l'offre de monnaie, provoque une hausse de la
disponibilité du crédit et produit un effet d'entraiment sur
l'investissement et l'activité économique. Par contre la baisse
de l'offre de monnaie diminue la disponibilité du crédit de
l'investissement et l'activité économique.
La jonction de deux approches
Le modèle stipule une hypothèse de
rigidité des prix la variation positive de l'offre de la monnaie baisse
le taux d'intérêt et augment la disponibilité des
crédits par ce même effet une augmentation de l'investissement et
de l'activité économique.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 11
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Une baisse de l'offre de monnaie produit deux effets : une
augmentation du taux d'intérêt, donc le cout du capital augmente
et une réduction de la disponibilité des crédits il est en
même temps observé une baisse concomitante de l'investissement et
l'activité économique.
1.2.2.2. La balance des paiements
La balance des paiements est un document comptable qui retrace
l'ensemble des opérations effectuées avec l'étranger,
pendant une période donnée, et qui ont une incidence
financière. Afin de faciliter l'interprétation du document
statistique que constitue la balance des paiements, les opérations de
même nature sont généralement regroupées dans des
balances spécifiques dégageant différents soldes : solde
de la balance commerciale, solde de la balance des
invisibles, solde des transactions courantes, solde des
mouvements des capitaux.
De l'ensemble de ces transactions se dégage un solde
dont l'importance est donnée par un poste intitulé «
variation de la position monétaire extérieure » qui
constitue en fait le solde (déficit ou excédent) de la balance
des paiements.
Comment lire la balance des paiements ?
Pour besoins d'analyse, les transactions de la balance des
paiements sont classées en deux grandes catégories, à
savoir les transactions réelles et les transactions
financières. Par transactions réelles, on entend les
transactions qui portent sur des biens, des services et des revenus (c'est
-à-dire les postes importations, exportations, voyages,
expéditions, intérêts, etc.). Celles-ci sont
enregistrées dans le compte des transactions courantes de la
balance des paiements.
Les transactions financières correspondent aux
variations du niveau des avoirs ou engagements financiers. Elles sont
enregistrées dans le compte de capital et d'opérations
financières de la balance des paiements. La convention de base
appliquée pour l'établissement d'un état de balance des
paiements est celle de l'enregistrement en partie double, selon lequel toute
transaction doit donner lieu à deux inscriptions de montants
égaux, l'une au crédit (+) et l'autre au débit (-). Si
pour le commerce des biens et services la convention est intuitive, elle
devient plus délicate dans le cas des transactions financières et
des réserves. C'est pourquoi une augmentation des réserves est
enregistrée au débit ou avec le signe (-), et une baisse des
réserves au crédit ou avec le signe (+).Le solde de la balance
des transactions courantes est un des indicateurs utilisés pour juger de
la position extérieure d'une économie. Il retrace le
résultat de l'ensemble des transactions extérieures non
Serge KASEREKA KANYAMA Page 12
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
financières (au-dessus du solde courant) et leur
contrepartie financière (en dessous du solde courant). Nous en
apprécierons la portée exacte plus loin.
Schéma n°1 : Décomposition de la
balance de paiement
Source : cours de macroéconomie de première
Licence FASEG, KABUYA KALALA
1.2.2.3. La situation de la monnaie et du crédit
Parmi les phénomènes qui composent la vie
économique, la monnaie et le crédit sont l'un de ceux qui, tout
à la fois, plongent leurs racines dans l'activité quotidienne et
provoquent l'abstraction osée du théoricien. L'usage de la
monnaie ne s'enseigne pas ; il répond à un instinct, comme le
boire et le manger. L'enfant s'y plie spontanément, dès le
premier argent de poche qu'il reçoit ; et les financiers les plus
habiles ne sont pas forcément ceux qui ont fait de fortes études.
Le crédit naît de la même façon : au jeu de billes,
celles-ci se gagnent et se perdent, mais aussi se prêtent et
s'empruntent.
Il semble que l'origine de cette théorie puisse
être trouvée chez Toolke et les théoriciens de la Banking
School qui, analysant au XIXème siècle le
développement considérable des effets commerciaux et de la
monnaie de banque, ont cherché à montrer que la monnaie ne
pouvait être considérée que comme une créance dont
la quantité était une variable dépendante par rapport au
secteur réel8.
Le jeu s'apprend par la pratique. Sa règle est simple.
Ce n'est qu'en suite que l'on se mettra à philosopher à son sujet
et qu'on en disputera à loisir.
Il est par conséquent normal qu'un enseignement
consacré à la monnaie et au crédit commence par la
pratique et se poursuive par la théorie9.
La vieille classification de la monnaie, qu'on enseignait
encore au temps de notre jeunesse, entre économie de troc,
économie monétaire et économie de crédit,
8 CLAASSEN E.M., Deux vues différentes sur la
monnaie, dans Analyse des liquidités et théorie du portefeuille,
PUF, Paris, 1970, p.5.
9 Jean MARCHAL, Monnaie et crédit, Paris, Editions
Cujas, 1964, p.18.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 13
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
est enfin remise à sa place. Elle n'est soutenable ni
logiquement, ni historiquement. Logiquement, il est clair que toute monnaie, y
compris 1 or, étant fiduciaire est instrument de crédit. «
Au commencement était le crédit », écrivions-nous
pour rappelle que, d'après certains historiens, les peuples de la
Mésopotamie, de l'Indus et de l'Egypte ont connu le crédit avant
d'inventer la monnaie.
Autre référence à l'un des points les
plus controversés de la théorie monétaire : le
fétichisme de l'or. Pour des raisons, que notre penses nous rappelle
l'opportunément, il conclut, à l'encontre d'une croyance
répandue, que le prix de l'or est hautement conventionnel et que ce
métal ne constitue qu'un médiocre instrument de conservation du
pouvoir d'achat. La thésaurisation d'or était autrefois un
phénomène particulièrement propre à l'Inde dont
elle ne paraît pas avoir favorisé le développement. Elle
est devenue un phénomène Congolais. Elle est nulle, en revanche,
ou négligeable dans les autres économies évoluées,
notamment aux Etats-Unis, en France,... Disons, pour être bref, qu'elle
est l'antidote d'une politique monétaire inadéquate.
1.3. La demande de monnaie
Les agents économiques choisissent de convertir leur
épargne en actifs financiers (B) et/ou en actifs productifs
(I). La détention de la monnaie (M) est une autre
façon de conserver son pouvoir d'achat. La monnaie faisant donc partie
des biens patrimoniaux, la quantité détenue par un agent ne peut
que résulter d'un choix optimal. Simplifions l'analyse en supposant que
ce choix s'opère sur deux actifs : ? la
monnaie, qui peut être utilisée pour les
transactions, mais ne rapporte aucun intérêt ;
? les titres, qui ne peuvent être
utilisés pour les transactions mais rapportent un taux
d'intérêt positif i.
Détenir toute sa richesse sous forme de monnaie est
certainement très pratique pour les transactions. On éviterait
ainsi le coût de convertir les titres en monnaie avant toute transaction
réelle. Mais cela signifie aussi ne recevoir aucun revenu sous forme
d'intérêt.
Par contre, détenir toute sa richesse sous forme de
titres implique que l'on reçoit des intérêts sur toute sa
richesse, mais aussi qu'il faut encourir le risque, liés à la
conversion des titres en monnaie pour effectuer des transactions. Il est donc
certain qu'il faut détenir à la fois des titres et de la monnaie.
Mais dans quelles proportions ?
Le choix entre monnaie et titres dépend de deux
variables :
? Le niveau de transactions.
Supposons que l'on gagne un salaire de
50.000 FC par mois. Admettons que
l'on dépense 5000 FC par mois. On peut vouloir garder en moyenne deux
mois de dépenses dans sa poche, soit 10.000 FC en monnaie, et le reste
(50.000 - 10.000 = 40.000) en titres. Si au lieu de cela, on dépense
6000 FC par mois, on pourra garder 12000 FC et placer ainsi seulement 38000 FC
en titres.
? Le taux d'intérêt des
titres. La seule raison de détenir une partie de
son
revenu en titres est qu'ils rapportent un intérêt. S'ils ne
rapportaient pas d'intérêt, on détiendrait tout son revenu
sous forme de monnaie. Plus le taux
Serge KASEREKA KANYAMA Page 14
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
d'intérêt est élevé, plus on
accepte de supporter les coûts associés aux opérations de
vente et d'achat des titres.
Si le taux d'intérêt est très
élevé, on peut décider de réduire ses avoirs en
monnaie à une moyenne de seulement l'équivalent de deux semaines
de dépenses, soit 2500 FC (en supposant toujours que l'on dépense
mensuellement 5000 FC). Cela signifie que l'on va garder en moyenne 47500 FC en
titres, et donc recevoir plus d'intérêts.
Nous venons de montrer que la demande de monnaie -
c'est-à-dire la quantité de monnaie que les gens souhaitent
détenir - dépend de deux variables, le niveau de transactions et
le taux d'intérêt. Le niveau de transactions de l'économie
est difficile à mesurer, mais il est loisir de penser qu'il est à
peu près proportionnel au revenu nominal.
Nous pouvons écrire la relation entre la demande de
monnaie Md, le revenu nominal PQ et le taux
d'intérêt i comme :
Md= PQ.L(i)
(+, -)
Cette équation montre que la demande de monnaie
augmente proportionnellement au revenu nominal. Si les prix P doublent
par exemple sans modification du revenu réel Q, il sera
nécessaire d'avoir deux fois plus de monnaie pour acheter le même
panier de biens.
La demande de monnaie dépend par ailleurs
négativement du taux d'intérêt.
Graphique n°1 : Demande de monnaie
Source : KABUYA KALALA, cours de Macroéconomie
première licence FASEG, UPC, 2013-2014, inédits.
La relation entre la demande de monnaie, le revenu nominal et
le taux d'intérêt est représentée graphiquement par
la figure 1. La relation entre la demande de monnaie et le taux
d'intérêt, pour un niveau donné de revenu nominal, est
représentée par la courbe Md. Cette courbe
est décroissante : plus bas est le taux
Serge KASEREKA KANYAMA Page 15
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
d'intérêt i, et plus élevé
est le montant de monnaie M que les gens souhaitent détenir.
Pour un taux d'intérêt donné, une augmentation du revenu
nominal accroît la demande de monnaie. En d'autres termes, une
augmentation du revenu nominal déplace la courbe de demande de monnaie
vers la droite, de Md à Md'.
La Mémoire Inflationniste «
Sélective » Du Public
Congolais10 : la logique des signes
monétaires procède de celle de l'arithmétique : 100 F sont
toujours le double de 50 F, même si le premier montant peut ne pas
permettre, dans un contexte inflationniste, d'acquérir aujourd'hui ce
qui, hier, valait 50 F. Une autre manière de voir les choses est de dire
qu'à cause de l'inflation, il faut aujourd'hui deux billets de 50 F pour
accomplir la même transaction alors qu'hier un billet de 50 F aurait
suffi. Dans ce dernier cas, il y a cependant un « gaspillage » : au
lieu d'émettre deux billets de 50 F, on peut économiser sur les
coûts d'impression en ne fabriquant qu'un seul billet valant 100 F.
Ce raisonnement technique est en partie celui dont s'est
inspiré l'institut d'émission qui, en 1992, malgré
l'abondance de liquidités dans l'économie, entreprit une
politique d'expansion monétaire fondée sur la mise en circulation
de billets à grandes dénominations. Au départ, cette
pratique s'est justifiée, selon la Banque centrale, par « la
nécessité de résoudre rapidement la pénurie de
billets qui empêchait les banques de dépôts de
répondre aux demandes de retraits exprimées par la
clientèle, et d'octroyer la partie du crédit levé en
espèce ».
Mais la mise en circulation de grosses coupures était
devenue une pratique si fréquente que l'argumentaire qui s'est
imposé à la Banque centrale a été celui «
d'adapter constamment les signes monétaires à l'évolution
des prix afin de faciliter les transactions, de rationaliser les coûts
d'impression des billets, de faire face aux arriérés des salaires
du secteur public ».
Graphique n°2 :
Evolution de la valeur faciale du Zaïre-monnaie, de 1968 à
1993
Source : KABUYA KALALA, cours de macroéconomie
première licence FASEG, UNIKIN, juin 2005, inédits.
10 F. KABUYA KALALA et MATATA PONYO, op.
cit., pp. 61-62 et 79.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 16
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Il est vrai que la persistance de l'hyperinflation
amoindrissait chaque jour davantage le pouvoir d'achat des billets de banque.
Il devenait donc nécessaire de procéder à une augmentation
conséquente de la circulation fiduciaire en vue de faire correspondre le
volume nominal des moyens de paiement au volume des transactions. En outre,
celles-ci gagneraient en commodité avec l'usage de billets à
valeurs faciales élevées. Pourtant cette politique
d'élévation de la valeur faciale des billets fut vite
décriée par la population au motif que « les grosses
coupures étaient inflationnistes ».
Bien que la Banque centrale s'en défendît, les
agents économiques avaient, eux, une autre lecture des faits. Au fil des
années, ils avaient appris à se prémunir contre la
dégradation de leur pouvoir d'achat en essayant d'anticiper au mieux le
taux d'inflation. Or il est bien connu que les anticipations se nourrissent de
souvenirs, c'est-à-dire qu'elles sont fondées sur
l'expérience vécue. Ainsi, le taux d'inflation anticipé
par les agents économiques était fonction de ce qu'avait
été l'inflation dans un passé récent. Dans ce
domaine, ils avaient aussi vite appris à associer les vibrations des
prix aux augmentations de la masse monétaire.
Pendant une grande partie de la décennie 90, la Banque
centrale a précisément poursuivi une politique d'expansion
monétaire effrénée, qui s'est opérée
essentiellement par la mise en circulation successive des billets à
grande dénomination. Dès lors, aux yeux du public,
l'élévation répétée de la valeur faciale des
billets- outre qu'elle suggérait une forte expansion de la masse
monétaire ; - annonçait à coup sûr l'aggravation de
l'inflation.
1.4. La monnaie et la politique monétaire dans les
pays en développement
La première personne qui a eu à
réfléchir sur la relation entre le secteur réel et
monétaire fut David Ricardo qui était classique, il le symbolise
à partir de l'équation suivante : M=P.T et les
néo-classiques plus précisément Irvin FISHER le
symbolisera de la manière suivante : MV + M'V' = PT.
On l'appelle théorie quantitative de la monnaie juste
parce que l'augmentation de la quantité de la masse monétaire
entraine l'augmentation du niveau général des prix. Pour Keynes,
cette théorie n'est valable que pour les pays en développement et
non pour les pays développés, juste parce que l'économie
de ces pays évolue comme si elles étaient en situation de
plein-emploi des facteurs de production à cause des différents
goulots d'étranglements qui les caractérisent entre autre le
manque de moyen de communication, l'inconvertibilité de la monnaie
(surtout en RDC) et l'insuffisance des infrastructures de transport, ainsi
toute augmentation de la masse monétaire dans ces pays entrainera
inévitablement une hausse du niveau général des prix.
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Sur le plan de la politique monétaire, la
théorie générale de Keynes a exercé une influence
prépondérante, elle a constitué pendant longtemps un cadre
de référence théorique. Dans les pays en voie de
développement, le sous-emploi était assimilé au
sous-développement de ressources.
D'où, l'idée qu'en récession il fallait
provoquer l'expansion monétaire, baisser le taux d'intérêt
et relancer l'investissement et l'emploi. En expansion, il fallait une
politique monétaire restrictive en réduisant l'offre de monnaie
pour provoquer la hausse de taux d'intérêt afin de ralentir
l'investissement, la production et l'emploi. Cependant le sous-emploi n'est pas
assimilable au sous-développement. Dans le pays
développés, la capacité de production des biens et
services est importante et proche en général de son potentiel de
plein emploi. Il en résulte que le sous-emploi est dû à une
demande globale de biens et services insuffisante. La relance monétaire
ou budgétaire peut amener l'économie à son niveau de
plein-emploi avec la stabilité des prix tant que l'offre globale de
biens et services est parfaitement élastique.
Graphique 3 : La relance
monétaire ou budgétaire
Serge KASEREKA KANYAMA Page 17
Source : cours des problèmes monétaires des
pays en développement, deuxième licence économie
monétaire, octobre 2012, UPC, inédits, KABAMBA NTETA.
Le graphique 1A et B illustrent cette situation dans le cas
d'offre globale parfaitement élastique (A), relativement
élastique et parfaitement inélastique (B).
Sur le graphique 1A, l'intersection des courbes de demande
globale et d'offre globale détermine le niveau de production et de prix
d'équilibre. Yo par exemple correspond au niveau d'équilibre de
plein emploi, l'accroissement de la demande globale de ADo à AD2 accroit
uniquement la production, le niveau de prix restant constant à Po.
Lorsque le plein emploi est atteint en Y2, toute demande globale
excédentaire augmente uniquement les prix, la production restant fixe en
Y2, l'offre globale devient parfaitement inélastique.
Le graphique 1B reproduit la même situation mais avec
une zone intermédiaire. Dans cette zone, tout accroissement de la
demande entraine à la fois l'augmentation de la production et des prix.
Il en est ainsi parce que lorsque l'économie se rapproche du plein
emploi, certaines ressources deviennent rares (m-o, MP, ...) leurs prix
augmentent entrainant, la hausse de coût, d'où aussi la hausse des
prix.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 18
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Dans le cas d'une demande excédentaire, il y a
suremploi et inflation. Une restriction monétaire ou budgétaire
remet l'économie au niveau de Plein emploi avec stabilité des
prix.
Bref, dans les pays en développement, la récession
résulte d'une insuffisance de la demande globale et l'inflation d'un
excès de la demande globale. Le sous-développement est
caractérisé par :
1. Une insuffisance de la capacité de production de bien
et service dans les
différents secteurs de l'économie tels que le
secteur agricole, industriel, de transport et communication...
2. Divers goulots d'étranglement ou divers obstacles
par exemple le manque de cadres, manque de capacité de gestion dans les
administrations publiques et privées, mauvaise utilisation des cadres et
de la main d'oeuvre, insuffisance de devises,...
3. Existence du secteur moderne et du secteur traditionnel
utilisant des technologies de production différentes et ayant entre eux
des échanges des biens et services et des facteurs de production
très faibles.
Tous ces facteurs rendent la production relativement
inélastique, dans ces conditions tout accroissement de la demande
globale rencontre une production rigide, d'où la hausse des prix.
Graphique n°4 Offre globale relativement
inélastique (caractéristique des PSD)
Source : KABAMBA NTETA, cours des problèmes
monétaires des pays en développement, deuxième licence
économie monétaire, UPC, octobre 2012, inédits
Notons aussi que la politique monétaire
keynésienne rencontre des limites suivantes du point de vue des
keynésiens eux-mêmes : elle est indirecte et incertaine.
Indirecte parce qu'elle repose sur
les variations du taux d'intérêt pour affecter l'économie
réelle.
Incertaine parce que
l'élasticité intérêt, de la demande d'investissement
peut être très faible.
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Si la demande est élastique au taux
d'intérêt, une baisse du taux d'intérêt suite
à une augmentation entraine une demande de monnaie additionnelle.
L'équilibre du marché monétaire s'établit
immédiatement et le taux d'intérêt ne baisse plus. D'autres
parts, si la demande d'investissement est inélastique au taux
intérêt, un petit volume d'investissement sera
réalisé suite à la baisse du taux d'intérêt.
Cela ne permettra pas de sortir l'économie de la récession.
Graphique n°5 : Trappe à liquidité
ou piège à liquidité
Serge KASEREKA KANYAMA Page 19
Source : KABAMBA NTETA, cours des problèmes
monétaires des pays en développement, deuxième licence
économie monétaire, UPC, octobre 2012, inédit.
Le graphique présente les courbes de demande de monnaie
élastique par rapport au taux d'intérêt, et le graphique b
présente la trappe à liquidité.
Lorsque la demande de monnaie est élastique par rapport
au taux d'intérêt, toute offre supplémentaire de monnaie
entraine une baisse du taux d'intérêt et provoque une demande
additionnelle de monnaie, ainsi, l'équilibre s'établit
directement sur le marché monétaire et le taux
d'intérêt ne baisse plus. En conséquence l'investissement
et l'emploi n'augmenteront pas beaucoup si le pays se trouve en
récession. D'où la politique monétaire ne sera pas capable
de ramener au niveau de plein-emploi, à la limite l'économie peut
se trouver au niveau de la trappe à liquidité.
La demande de monnaie devient infiniment élastique, la
courbe de monnaie dévient horizontale c'est à dire toute la
quantité de monnaie offerte est absorbée par les encaisses de
spéculation des agents conservent la monnaie oisive.
La trappe à liquidité est un
phénomène opposé en analyse keynésienne dont le but
est d'expliquer les caractéristiques observées quand la banque
centrale devient incapable de stimuler l'économie part la voie
monétaire.
La demande de monnaie pour motif de spéculation est
très grande lorsque le taux d'intérêt est très bas,
car les agents économiques font l'arbitrage dans la répartition
de leur portefeuille entre la détention d'obligation (actifs
risqué) dont varie inversement au taux d'intérêt et la
détention de monnaie qui est un actif non risqué.
Lorsque le taux d'intérêt est faible, les agents
prévoient (spéculent) qu'il va nécessairement augmenter et
veulent donc détenir de la monnaie, le cours des obligations est donc
amené à diminuer, il existe alors un taux critique pour lequel la
demande de monnaie est parfaitement (infiniment) élastique.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 20
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Les agents pensent alors tous que le taux va augmenter et leur
préférence pour la liquidité est alors absolue, une
politique monétaire de baisse du taux d'intérêt est alors
totalement inefficace dans le cadre d'une relance économique.
Le graphique b ici-bas, présente la même
situation c que celle de la trappe à liquidité ; nous montrons
que lorsque l'économie se trouve au niveau de la trappe à
liquidité, il existe un seul taux d'intérêt ou un taux
d'intérêt clinique qui équilibre le marché
monétaire et toute offre supplémentaire de monnaie est sans effet
sur le taux d'intérêt l'offre de monnaie et le taux
d'intérêt restent fixes, l'économie se trouve dans une
trappe à liquidité.
Graphique n°6 : la relation existant entre
l'intérêt et l'investissement sur l'offre de
monnaie
Source : KABAMBA NTETA, cours des problèmes
monétaires des pays en développement, deuxième licence
économie monétaire, UPC, octobre 2012, inédits
Dans le graphique 4a, la demande d'investissement est
élastique par rapport au taux d'intérêt. Lorsque l'offre de
monnaie augmente, il s'en suit une légère baisse du taux
d'intérêt et cela entraine une forte augmentation de
l'investissement. La demande d'investissement est élastique au taux
d'intérêt.
Le graphique 4b, la demande est inélastique au taux
d'intérêt. En résumé, la politique de relance
monétaire keynésienne n'est pas d'un grand secours dans les pays
en développement compte tenu des rigidités structurelles qui
caractérisent ces économies. En outre, la politique
monétaire a des limites que nous venons de souligner et celles-ci sont
valables pour toutes les économies. C'est ainsi que dans le programme
que les pays en développement concluent avec les organismes
internationaux (FMI, BM) on prévoit en général la
limitation de financement monétaire du déficit public.
Un autre courant de référence est la
théorie quantitative de la monnaie, c'est une théorie de long
terme qui suppose le Plein emploi. Cette théorie attribue l'inflation et
le déficit de la balance de paiement à un excès
d'émission monétaire c'est-à-dire au
déséquilibre sur le marché de la monnaie. On peut arriver
à cet aspect de problème selon l'approche monétaire de la
balance de paiement.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 21
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Dans cette balance, on part de l'hypothèse suivante :
la demande de monnaie est une fonction stable de revenu, c'est-à-dire
les agents économiques détiennent une certaine portion de leur
revenu sous forme d'encaisses liquide.
M = kPY cette équation est appelée
équation de Cambridge. C'est à partir de cette équation
qu'est apparue pour la première fois la demande de monnaie. Cette
dernière est proportionnelle aux ressources. (Y= revenu national
réel, P = le niveau des prix, k = la proportion) la partie réelle
(droite) représente la demande d'encaisse monétaire. L'accent est
mis sur la volonté de détention de la monnaie en vue d'une
transaction.
Contrairement à Fisher la relation de Cambridge se
place davantage dans une optique individualiste en s'interrogeant sur les
raisons qui incitent les agents à détenir les encaisses. Il est
possible de justifier la détention d'encaisse par l'absence de
synchronisation entre les recettes et les dépenses et l'incertitude
concernant certaines dépenses futures imprévues et certaines
recettes futures dont la valeur n'est pas garantie.
Lorsque les agents perçoivent une modification de leur
encaisse réelle, celle-ci pouvant provenir d'une hausse de monnaie et
d'une baisse des prix, ils cherchent à en trouver le niveau requis (k)
en modifiant leur demande des biens. Le taux d'intérêt
n'intervient pas dans cette équation de Cambridge et la demande
d'encaisse réelle est proportionnelle au revenu réel.
Cette fonction est mieux explicitée dans la
théorie quantitative moderne par M. Friedman11, celui-ci
propose une nouvelle théorie de la demande de monnaie qui constitue
selon lui une nouvelle formulation de la théorie quantitative de la
monnaie.
La demande de monnaie relève de la demande d'actifs
(c'est la même démarche que celle de Keynes) elle dépend de
la richesse des individus et de rendement anticipé des autres actifs
comparés à celui de la monnaie.
Friedman cherche une relation entre la valeur
désirée des encaisses réelles (pouvoir d'achat) que les
agents économiques détiennent sous forme monétaire. Cette
demande de monnaie pour une période donnée dépend selon
lui du revenu permanent Yp, du rendement anticipé de la monnaie. rm, du
rendement anticipé des autres titres rb et du taux d'inflation
anticipé P.
11 Frederic MISHKIN & al., Monnaie, banque et
marchés financiers, 9eédition Nouveaux Horizons,
Paris, 2010, p.12
Serge KASEREKA KANYAMA Page 22
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Section 2. La notion de monnaie
Dans la présente section consacrée à la
monnaie, nous commencerons par définir le terme, nous aborderons
ensuite, ses fonctions, son évolution,...
2.1 La monnaie
Dans un sens spécifique, la monnaie sert à
échanger ; vous ne pourriez pas commander un repas ou acheter une
chemise sans avoir préalablement la liquidité. D'après
certains économistes, la monnaie inclut quelque forme de richesse qui
est régulièrement acceptées par les vendeurs en
échange de leurs biens et services.
Le terme monnaie à des usages variés, mais il a
un sens précis pour les économistes. Pour éviter toute
confusion, nous devons précisés en quoi ce sens diffère de
l'usage courant. Les économistes définissent la monnaie
(également appelée l'offre de monnaie) comme tout ce qui est
généralement accepté en paiement des biens ou services ou
remboursement de dettes.
Le numéraire (ce qu'on appelle communément
l'argent liquide) se constitue de pièces et billets et correspond
à cette définition (même si, en France par exemple, pour
éviter la fraude fiscale ; les règlements supérieur
à certains montant ne peuvent pas légalement être effectues
en numéraire).
Mais pour les économistes, le numéraire ne
représente qu'une petite partie de la monnaie. Comme les chèques
sont aussi en général acceptés en paiement, les
dépôts en comptes courants ou postaux sont également
considérés comme de la monnaie.
Une définition encore plus large est aussi
employée, car les dépôts sur des comptes d'épargne
peuvent être transformés rapidement et facilement en
numéraire ou virés sur des comptes courants.
La monnaie est donc plus large que le numéraire, mais
plus restreinte que la fortune ou le patrimoine et différente du revenu,
alors même que les expressions courantes les mélanges parfois.
Ainsi, le patrimoine comprend la monnaie, mais aussi tous les autres actifs que
sont les biens mobiliers (voitures, meubles, oeuvres d'art, titres comme les
actions ou les obligations) et les biens immobiliers (terres et immeubles,
c'est-à-dire maison ou appartements).
En résumé, la monnaie comprend tout ce qui est
généralement accepté en paiement de biens et service ou
remboursement de dettes, et se distingue du patrimoine comme revenu.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 23
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
2.2 Les fonctions de la monnaie
Elle a trois fonctions principales dans toutes les
économies : elle est intermédiaire des échanges,
unité de compte et réserve de valeur.
2.2.1 L'intermédiaire des échanges
La monnaie sert d'intermédiaire des échanges
dans presque toutes les transactions de marché dans les économies
modernes : sous forme de numéraire ou de cheque, elle sert à
payer les biens et services que l'on achète. L'utilisation de la monnaie
comme intermédiaire des échanges améliore
l'efficacité économique et permet de minimiser les
dépenses en termes de temps à échanger les biens ou des
services. On s'en rend compte si l'on examine le cas d'une économie de
troc, une économie sans monnaie dans laquelle les biens et service sont
échangés directement les uns contre les autres.
A titre d'exemple, un médecin ne peut manger que s'il
trouve des boulangers, bouchers, ou restaurateurs qui ont besoin de soin. Au
mieux, il doit trouver des intermédiaires prêts à
échanger leur propres biens ou leurs propre talents contre de nourriture
et à lui d'échanger une partie contre ses soins. Ces recherches
risques fort d'être longues et couteuses. Si elles le sont trop, il
risque de devoir cultiver lui-même son potager, ce qu'il fera sans doute
moins biens qu'un maraicher et en tout cas moins de biens que soigner.
Tout ceci représente ce qu'on appelle « coût
de transaction ». Dans une économie de troc, les coûts de
transaction sont élevés car les individus doivent trouver
quelqu'un qui possède un bien ou service qu'ils désirent et qui
souhaite acquérir le bien ou le service qu'ils ont à offrir.
Posons-nous une question : que se passe-t-il si l'on introduit
la monnaie dans un tel monde? Le médecin peut soigner tout malade
prêt à le payer, et peut ensuite faire des courses variées
avec l'argent qu'il a reçu. Le problème de double
coïncidence des besoins est évité, chacun à ce qu'il
fait le mieux : soigner. Comme le montre cet exemple, la monnaie augmente
l'efficacité économique en termes de temps dans les transactions
comme nous l'avions évoquée dans les lignes
précédentes.
Elle permet à chacun de se spécialiser dans ce
qu'il fait le mieux. La monnaie joue donc dans l'économie un rôle
essentiel de lubrifiant qui diminue les couts de transaction et facilite la
spécialisation et la division du travail. Le besoin de la monnaie est si
fort que pratiquement toutes les sociétés sauf les plus
primitives l'on inventée. Pour qu'un bien puisse fonctionner
effectivement comme monnaie, il doit cependant réunir plusieurs
qualités12 :
12MABI MULUMBA, Monnaie dans
l'économie, éd. Cedi, Kinshasa, 2001, p. 116.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 24
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
? Il doit être aisément standardisé, de
manière que l'on puisse facilement
évaluer sa valeur ;
? Il doit être largement accepté ;
? Il doit être divisible pour que l'on puisse facilement
« rendre la
monnaie » ;
? Il doit être aise à transporter ;
? Il ne doit pas se détériorer rapidement.
L'histoire montre que de nombreux biens, parfois surprenants,
ont réuni les qualités depuis les nzimbu au Royaume Kongo, les
wampum (chapelets) des Indes d'Amérique jusqu'aux cigarettes dans les
camps de prisonniers de la seconde guerre mondiale, en passant par des
coquillages ou des bouteilles de whisky. L'inventivité humaine en
matière monétaire est aussi vaste qu'en matière d'outils
ou de langages.
2.2.2 L'unité de compte
La deuxième fonction de la monnaie est de fournir une
unité de compte, c'est-à-dire de servir d'unité de mesure
de la valeur dans l'économie. On mesure habituellement la valeur de
biens et services en termes de monnaie, de même que l'on mesure le poids
en grammes et les distances en mètres. Pour comprendre l'importance de
cette fonction, imaginons de nouveau une économie de troc. S'il n'y a
que trois biens, disons pommes, soins médicaux et cassette vidéo,
on doit connaitre trois prix relatifs pour pouvoir échanger : le prix de
pommes en soins médicaux (combien de pommes pour une visite
médicale) le prix des pommes en cassette vidéo et le prix soins
médicaux en cassette vidéo. S'il y a 10 biens, on doit connaitre
45 prix relatifs pour échanger les biens les uns contre les autres avec
100 biens, 4950 prix et avec 1000 biens, 499500 prix. En appliquant la formule
générale qui donne le nombre de prix relatifs entre N biens, est
celle qui nous dit combien il y a de pair (ici de prix) dans un groupe de N
bien, soit N(N-1)/2. Par exemple, pour 10 biens on a 10(101)/2=90/2= 45prix.
On imagine combien il serait difficile dans une
économie de troc de faire des courses dans un supermarché. En
introduisant la monnaie, on résout le problème en indiquant tous
les prix en monnaie.
Avec trois biens dans l'économie, cela ne change rien
car il faut toujours trois prix(en monnaie) mais pour 10 biens on n'a plus
besoin de que de 10 prix, pour 100 biens de 100 prix, etc. Pour 1000 biens on
n'a besoin que de 1000 prix au lieu des 499 500 prix relatifs près de
500 fois moins.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 25
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
2.2.3 La réserve de valeur
La monnaie sert également de réserve de valeur
c'est un pouvoir d'achat mis en réserve et transférable dans le
temps. Une réserve de valeur sert à épargner le pouvoir
d'achat entre le moment ou un revenu est reçu et celui où il est
dépensé. Cette fonction de la monnaie est utile, car en
général on ne souhaite pas dépenser son revenu
immédiatement quand on le reçoit et on préfère le
garder jusqu'au moment où on a le temps et le désir d'acheter. La
monnaie n'est pas la seule réserve de valeur.
En fait, n'importe quel actif (de la monnaie, des actions, des
obligations, des terres, des maisons, des oeuvres d'art, des bijoux,...)
peuvent être utilise pour conserver de la valeur.
Malgré le rôle que peut jouer ces actifs, la
monnaie reste déterminante dans toutes les transactions ; et tout actif
doit être converti en liquidité pour être facilement
utilisé. La liquidité est très important, or la monnaie
est l'actif le plus liquide parce qu'elle est l'intermédiaire des
échanges : on n'a pas besoin de la convertir en autre chose pour faire
des achats. Au contraire, tous les autres actifs doivent être convertis
en monnaie pour réaliser des échanges, ce qui comporte des
coûts de transaction. Par exemple, vendre une maison implique de payer
des commissions aux intermédiaires ; commissions qui peuvent
dépasser 5% du prix de vente, et si le vendeur a besoin d'argent
très rapidement il peut être contraint d'accepter un prix plus bas
est un actif parfaitement liquide, les gens sont prêt a en détenir
même si ce n'est pas la réserve de valeur la plus rentable par
ailleurs.
La qualité d'un actif comme réserve de valeur
dépend des avantages qu'il procure-intérêts, utilité
d'usage mais aussi de l'évolution de son prix par rapport au niveau
général des prix, car sa valeur est mesurée par la moyenne
des prix des biens qu'il permet d'acquérir.
En période d'inflation, le niveau des prix augmente et
la valeur de la monnaie diminue, de sorte que les gens sont plus
réticents à détenir leur patrimoine sous cette forme.
C'est particulièrement le cas dans les périodes d'inflation
extrême comme le période ou les taux d'inflation excèdent
50% par mois.
L'Allemagne a connu, au lendemain de la première guerre
mondiale une hyperinflation durant laquelle les taux d'inflation
dépassèrent 1000% par mois. A la fin de cette hyperinflation, en
1923 le niveau des prix atteignit 30 milliards de fois ce qu'il était
à peine deux ans plus tôt. La RD Congo a connu aussi
l'hyperinflation vers les années 1994 qui a atteint de près 999%.
La quantité de monnaie nécessaire pour acheter les biens les plus
ordinaires devient énorme. La monnaie perdit sa valeur si rapidement que
les travailleurs étaient payés plusieurs fois par jour et
obtinrent le droit de sortir dépenser leur salaire
immédiatement,
Serge KASEREKA KANYAMA Page 26
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
avant qu'il n'ait perdu sa valeur. Personne ne voulut plus
détenir la monnaie, si bien qu'elle fut de moins en moins
utilisée pour les transactions et que le troc devint de plus en plus
fréquent.
2.3 L'évolution du système de paiement
On comprend mieux les différentes fonctions de la
monnaie et les formes quelles a prises dans l'histoire des peuples, examinant
l'évolution du « système de paiement »,
c'est-à-dire de l'ensemble des moyens permettant de réaliser des
transactions dans une économie.
Le système de paiement a évolué durant
des siècles et avec lui les formes de la monnaie. Longtemps les
métaux précieux tels que l'or servit de moyens de paiement et
constituèrent la forme majeure de monnaie. Peu à peu le
papier-monnaie sous forme de lettres de changes, de chèques, de billets
de banque fut utilisé pour les paiements comme monnaie.
L'évolution du système de paiement est un important indicateur de
ce que devient la monnaie.
2.3.1 La monnaie marchandise
Pour qu'un objet serve de monnaie, il faut qu'il soit
universellement acceptable, c'est-à-dire que tout le monde soit
prêt à l'accepter en paiement des biens ou des services ; les
biens qu'ont une valeur évidente pour tout un chacun. C'est
également le cas des métaux précieux dont l'utilisation
fréquente comme monnaie tient spécialement à leur
divisibilité, à leur bonne conservation et à leurs
facilités standardisées désirables pour elles-mêmes
est appelée une monnaie marchandise.
De l'antiquité au début de temps modernes, des
monnaies marchandises ont servies d'intermédiaires des échanges
dans toutes les sociétés, sauf dans la société
primitive. L'inconvénient d'un système de paiement fondé
exclusivement sur les marchandises et des métaux précieux, est
cette difficulté qu'ont les agents économiques à
transporter ces derniers à des grandes distances.
2.3.2 La monnaie fiduciaire
Le développement suivant dans le paiement en
numéraire fut constitué par le papier monnaie, servant de moyen
d'échange. Initialement la conversion du papier-monnaie en métal
précieux fut garantie par son émetteur :
? une banque dite d'émetteur,
? de manière à ce que d'autres l'acceptent en
paiement : les billets étaient des sortes de certificats de
dépôt d'or ou d'argent, convertibles à tout moment.
Néanmoins, le numéraire, pièces comme
billets a évolué vers un statut de monnaie fiduciaire
c'est-à-dire de monnaie qui tire sa valeur de la confiance qu'inspire
son émetteur. Ce fut le cas dès l'antiquité pour les
pièces dans les régimes
Serge KASEREKA KANYAMA Page 27
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
de monnaie marchandise, car la majeur partie de la population
n'étaient pas en mesure de vérifier le poids et la teneur
métallique des pièces et devait se reposer sur la promesse faite
par une autorité monétaire (en général un Etat) de
produire des pièces qualité. En outre, l'Etat imposait
généralement l'acceptation de ses pièces en paiement,
c'est-à-dire le cours légal, et s'engagent en contrepartie
à les accepter en paiement des impôts.
Ce pouvoir régalien de « battre monnaie» et
de faire accepter sa monnaie ne suffit pas toujours à inspirer la
confiance, mais conféra a la monnaie une dimension politique. C'est au
nom de ce pouvoir régalien que plus tard, les Etats limitèrent le
droit d'émission de billets à une ou quelques banques
d'émission sur lesquelles ils exerçaient une surveillance (les
ancêtres de nos banques centrales) puis imposèrent le cours
légal des billets de banque dès lors que leur circulation
augmenta. Cela ne peut toutefois se produire que lorsque les techniques
d'imprimerie devinrent suffisamment sophistiquées pour rendre la
contrefaçon très difficile.
Il convient de distinguer le cours légal, qui consiste
en l'obligation légale d'accepter un instrument monétaire en
paiement ou en remboursement de dettes de l'inconvertibilité qui
signifie l'impossibilité d'obtenir la conversion à prix fixe
d'une monnaie en une marchandise ayant une utilité intrinsèque
des billets facilite les échanges mais n'empêche pas les
détenteurs de billets de les convertir au siège de la banque
émettrice. En l'absence de cours légal, l'inconvertibilité
ne pesé que sur les agents économiques qui ont accepté de
courir le risque de détenir les billets d'un émetteur. Le cours
forces consiste en l'imposition simultanée par l'Etat de
l'inconvertibilité et du cours légal. Jusqu'au
XIXème siècle inclus, en France par exemple comme
aussi dans la plupart des pays notamment la RD Congo, les billets
étaient généralement convertibles en métal
précieux. Ce n'est que durant quelques épisodes de crise, pendant
les révolutions de 1789 et 1848 ou la guerre de 1870 dans certains pays
Européens, que le cours forcé fut brièvement
instaurés.
En revanche, le cours légal des billets de la banque de
France par exemple fut imposé à partir de 1848. Au
XXème siècle, le cours force fut la règle
à partir de 1914, sauf durant une brève période, entre
1928 et 1936 ou les billets purent s'échanger contre des lingots d'or.
La convertibilité en métaux précieux fut rapidement
restreinte au sein du système de Bretton Woods tandis que la
convertibilité en devises étrangères étant
souvent(en France en particulier) limitée par le contrôle des
changes ; avec la fin de ce système la convertibilité en devise
cessa en général d'être garantie à prix fixe.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 28
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
2.3.3 La monnaie scripturale
Les inconvénients majeurs du papier-monnaie et des
pièces se justifient par le fait qu'ils peuvent être volés
et que leur transport en grande quantité est couteux à cause de
leur encombrement. D'autres instruments permettent de remédier à
ces inconvénients et correspondent à une autre étape dans
l'évolution des systèmes de paiement : il s'agit de ce qui
constitue la monnaie scripturale développée par les banques en
premier lieu le chèque.
Depuis l'antiquité, les virements entre comptes par
simples jeux d'écriture (d'où le terme de monnaie scripturale
tire son origine) furent pratiqués, même s'ils restèrent
longtemps restreints à un petit nombre de marchands importants. Au
XIVème siècle l'invention de la lettre de change
facilita les échanges à grande distance. Dans une lettre de
change, un marchand (dit preneur) demandait à un autre, son
correspondant à l'étranger (dit payeur) de payer un montant
donné à un tiers (le bénéficiaire). La circulation
de ces lettres par endossement (c'est-à-dire par ajout d'une signature
au dos) permettait de les utiliser comme une monnaie même si leur
acceptation était limitée aux gens connaissant le débiteur
ou le signaleur successif (qui était tous responsable de paiement en cas
de défaut de débiteur).
L'introduction de la lettre de change fut une innovation
majeure qui améliora l'efficacité des systèmes de paiement
dans des différentes transactions. En effet, il arrivait
fréquemment que des paiements dans diverse direction compensent. Mais
avant la lettre de change tous ces paiements devaient être
effectués un a un, ce qui exigeait des quantités importantes de
numéraire.
Dès lors que quantités de change furent
reçues par des banques qui purent les échanger entre eux,
beaucoup de créances s'annulèrent les unes les autres et
très peu de numéraire dut être déplacé ce qui
diminua les coûts de transport et augmenta l'efficacité
économique. Cette compensation entre de nombreuses lettres fut
organisée de manière de plus en plus sophistiquée par des
banquiers capables d'évaluer la qualité des débiteurs.
Elle facilita la multilatéralisation du commerce en permettant
d'éviter une grande part des transports de numéraire.
Forme simplifiée et démocratisée de la
lettre de change est le chèque ; qui est une instruction qu'un client
donne à sa banque de payer un montant a une autre personne en
échanger du chèque. Aujourd'hui, les chèques ne peuvent
plus circuler par endossement et conduisent simplement les banques à
transférer le montant spécifié du compte de leur client
à celui du bénéficiaire du chèque. Le chèque
permet ainsi à tout un chacun et non plus aux seuls marchands, de
réaliser des transactions sans numéraire et de
bénéficier des avantages de la compensation.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 29
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Un autre avantage des chèques est que les pertes ou les
vols sont réduits, car le bénéficiaire est clairement
désigné.
Un système de paiement essentiellement scriptural est
un progrès considérable, mais présente ce pendant deux
inconvénients. Tout d'abord il faut du temps pour envoyer par exemple un
chèque d'un endroit à un autre, ce qui peut être un
inconvénient sérieux si un paiement lointain doit être
réalisé rapidement. Ensuite, une banque à besoin de temps
pour encaisser un chèque que l'on a reçu. Enfin, le maniement de
milliards de cheque représente un processus complexe et couteux.
2.3.4 Le paiement électronique13
Le développement d'ordinateurs bon marché et
d'internet fait qu'il est désormais peu couteux de payer
électroniquement. Au lieu d'envoyer un chèque, on peut se
connecter sur le site internet de sa banque et, en quelques clic transmettre un
ordre de paiement pour règle une facture. Le système de paiement
électronique mis au point par les banques peut être
effectué par virements automatiques déduits du compte du
débiteur.
L'économie de coût réalisée quand
un paiement est fait électroniquement plutôt que par chèque
est importante. Le paiement électronique devient donc de plus en plus
rependu et dans ce domaine l'Europe, spécialement la scandinave, est en
avance sur les Etats unis.
2.3.5 La monnaie électronique
Le paiement peut non seulement se substituer au cheque mais
peut remplacer aussi le numéraire sous la forme de la monnaie
électronique qui n'existe que sous forme électronique. La
première forme de monnaie électronique appelée carte de
crédit en France, alors même qu'elle ne donne pas accès a
un crédit (comme c'est le cas aux états unis) mais permet
seulement un paiement éventuellement diffère.
Les cartes de débit permettent aux clients d'acheter
des biens ou des services en transférant directement des fonds de leurs
comptes bancaires à ceux des commerçants concernés. Leur
usage est souvent plus rapide encore que celui du numéraire car il
suffit de passer une carte dans un lecteur et de taper un code pour que le
transfert ait lieu. Dans ce domaine, la France par exemple
bénéficie d'ailleurs d'une avance technologique grâce
à la carte à puce, qui garantit une meilleure
sécurité des transactions en permettant de vérifier
l'identité du payeur grâce à un code alors que nombre de
pays se contentent encore de la signature d'une facturette.
13 Frédéric MISHIKIN, monnaie, banque et
marchés financiers, 9ème édition Nouveau
Horizons, Paris, 2010 p.73
Serge KASEREKA KANYAMA Page 30
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
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Une solution plus sophistiquée et plus récente
est celle des cartes prépayées ou porte-monnaie
électronique ; en les achetant pour un montant donné, un
consommateur peut réaliser des paiements souvent de petits montants chez
tous les commerçants équipés d'un terminal. Les plus
sophistiquées sont dotées d'une puce qui permet de les recharger
à un terminal en transférant de l'argent du compte bancaire de
leur détenteur. Elles peuvent être utilisées pour payer en
ligne sur des ordinateurs ou des téléphones spécialement
équipés.
Une troisième forme de monnaie électronique
permet d'acheter des biens ou des services sur internet. On peut l'obtenir en
ouvrant un compte dans une banque et en lui faisant transférer un
montant sur un ordinateur à celui du vendeur. Celui-ci peut ainsi
recevoir le paiement avant d'expédier les achats.
Etant donné les avantages de la monnaie
électronique, on pourrait penser que la société sans
argent (c'est-à-dire sans numéraire voire sans cheque) est proche
et que tous les paiements seront bientôt réalises
électroniquement.
2.4 Les systèmes bancaires
Nous allons parler du système bancaire avec
réserves intégrale, comment la monnaie est introduite dans
l'économie et sa destruction ; puis dans le système avec
réserves fractionnaire nous verrons comment le crédit crée
l'offre de monnaie.
Il faut faire attention à la distinction entre offre et
stock de monnaie. L'offre de monnaie est une fonction, que le stock de monnaie
est observé à un moment du temps. Ce stock résulte de
l'équilibre entre l'offre et la demande à un moment du temps.
Les banques centrales cherchent généralement
à contrôler le stock de monnaie comme objectif final ou
intermédiaire ; cependant, il est insuffisant de s'en tenir à une
offre exogène : il faut voir si on peut arriver à une fonction
d'offre. En effet, la banque centrale ne pourra généralement
affecter le stock de monnaie qu'en affectant la position de la courbe
d'offre14.
2.4.1 Le système bancaire avec réserves
intégrale
Dans un monde sans banques, les pièces et billets en
circulations soit l'argent liquide, constituent la totalité de la
monnaie. Supposons qu'elle soit égale à 2000CDF, introduisons
maintenant les banques, mais celles dont le seul rôle est de conserver en
toute sécurité l'argent que les gens déposent
auprès d'elles : elles ne prêtent pas cet argent.
14 Mac Callum, monetary economics : theory and policy,
éd. Burda, New York, 1989, p.55-60
Serge KASEREKA KANYAMA Page 31
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
On appelait réserve bancaire, la partie des
dépôts constitués auprès des banques que celle-ci ne
prêtent pas. Une fraction de ces réserves se trouve dans les
coffres forts de chaque banque, mais la majeure partie en est détenue
par la banque centrale.
Dans notre économie hypothétique, tous les
dépôts constituent des réserves : les banques recouvrent
les dépôts, les placent en réserves et y laissent jusqu'au
moment ou un retrait est effectué ou un chèque émis. Un
tel système bancaire fonctionne avec réserves
intégrales.
2.4.2 Le système bancaire avec réserves
fractionnaire
Imagions maintenant que les banques se mettent à utiliser
une partie de
leurs dépôts pour consentir des prêts, par
exemple aux familles qui veulent acheter une maison ou aux entreprises qui
souhaitent investir en usines et équipements
nouveau.
Ceci intéresse les banques car elles peuvent
prélever un taux d'intérêt sur les prêts qu'elles
consentent. Elles doivent pourtant conserver une partie des dépôts
pour permettre à leurs clients de continuer à effectuer des
retraits lorsqu'ils le
souhaitent. Cependant, si de nouveaux dépôts
viennent régulièrement compenser à peu près les
quantités d'argent retirées par les clients, la banque peut ne
conserver en
réserves qu'une partie de la totalité des
dépôts et a donc intérêt à octroyer des
prêts. On parle alors d'un système bancaire avec réserve
fractionnaires. Le tableau suivant montre le bilan de la Primo banque
après octroi d'un prêt.
La capacité qu'à un système bancaire de
créer de la monnaie, constitue la première différence
entre les banques et les autres institutions financières. Comme nous
l'avons vue, le marché financier assure l'important mécanisme du
transfert des ressources de l'économie, des ménages souhaitent
épargner une partie de leur revenu courant en vue de leur consommation
future vers les ménages et entreprises désireux d'emprunter pour
acheter des biens d'investissement en vue de leur production future. Ce
processus de transfert de fonds des épargnants vers les emprunteurs
s'appelle « intermédiation financière ».
Le marché boursier, le marché obligataire et le
système bancaire figurent parmi les principales institutions qui
réalisent ces fonctions d'intermédiation financière. Parmi
toutes les institutions financières qui interviennent en ce sens, seules
les banques ont le pouvoir légal de créer des actifs constitutifs
de l'offre de monnaie, tels que les comptes à vue, c'est pourquoi les
banques sont les seuls institutions financières qui ont un impact direct
sur l'offre de monnaie.
Il est important de noter que le système bancaire avec
réserves fractionnaires crée de la de la monnaie, mais non de la
richesse. La banque qui prête une partie de ses réserves permet
aux emprunteurs de réaliser des transactions et
Serge KASEREKA KANYAMA Page 32
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
accroit donc l'offre de monnaie. Cependant, dans le processus
l'argent obtenu en prêt est en fait une dette envers les emprunteurs ne
s'en trouvent donc pas plus riches. En d'autres termes, la création de
monnaie par le système bancaire accroît la liquidité de
l'économie et non la richesse.
2.5 Un modèle de l'offre de monnaie15
Avant d'aborder le modèle de l'offre de monnaie, il
nous faudra donner les acteurs intervenant dans le processus de la
création de la monnaie. Nous avons
quatre, acteurs de la création monétaires qui sont
:
a. La banque centrale : c'est l'institution
responsable de la conduite de la politique monétaire et qui,
généralement, contrôle le système bancaire. Dans la
zone euro, c'est la banque centrale européenne, dans notre pays c'est la
banque centrale du Congo et le ministère de finance qui forme
l'autorité monétaire de la RD Congo.
b. Les banques : ce sont les
intermédiaires financière qui ont pour fonction de
réserves des dépôts et d'accorder des pets (banque
commerciale, caisses d'épargne, etc.)
c. Les déposants : ce sont les agents
économiques-individus et institutions qui déterminent des
dépôts bancaires.
d. Les emprunteurs auprès des banques
: ce sont les agents économiques qui empruntent de l'argent aux
institutions de dépôts et ceux qui émettent des titres
achètent par celle-ci. La banque centrale est le principal acteur. Pour
conduire la politique monétaire, elle effectué des
opérations qui modifient son bilan.
Sachant maintenant comment les banques créent de la
monnaie, nous pouvons étudier de manière plus
détaillée les déterminants de l'offre de monnaie.
A cette fin, nous construisons ci-dessous un modèle de
l'offre de monnaie avec réserves fractionnaires. Le modèle
comporte trois variables exogènes : ? La base monétaire (B)
est la somme des pièces et billets en circulation (C) et des
réserves bancaires (R). la banque centrale la contrôle
directement.
? Le coefficient de réserves obligatoires (rr)
est la fraction des dépôts que les banques conservent sous
forme de réserves. Elle dépend de la pratique commerciale des
banques et de la réglementation bancaire.
? Le coefficient d'encaisses (cr) est la part de
leurs dépôts à vue (D) que les gens souhaitent
détenir en espèces (c) ; il traduit les préférences
des gens quant aux formes de détention de la monnaie.
Notre modèle montre la manière dont l'offre de
la monnaie dépend de la base monétaire, du coefficient de
réserves et du coefficient d'encaisses. Il nous permet d'étudier
comment la politique de la banque centrale, d'une part, et le choix
15 Gregory N. MANKIW, macroéconomie,
6èmé édition Nouveau Horizon, Paris, 2010, p.110
Serge KASEREKA KANYAMA Page 33
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
des banques et des ménages d'autres parts, affectent
l'offre de monnaie. Commençons par définir l'offre de monnaie et
la base monétaire :
M=C+D
B=C+R (3)
La première équation nous dit que l'offre de
monnaie est la somme des pièces et billets en circulation et des
dépôts à vue. La deuxième équation indique
que la base monétaire est la somme des pièces et billets en
circulations et des réserves bancaires.
Pour trouver l'offre de monnaie en fonction des trois
variables exogènes (B, rr et cr), nous divisons tout d'abord la
première équation par la seconde pour obtenir :
M/B=(c/D+1) ÷ (c/D+R/D) (5)
Vous aurez remarque que c/D est le coefficient d'encaisses
(cr) et R/D le coefficient de réserves (rr). En substituant les deux
termes et en déplaçant B du membre de gauche vers le membre de
droite de l'équation nous obtenons :
M= (cr+1) ÷ (cr+rr)×B (6)
Cette équation nous montre comment l'offre de monnaie
dépend des trois variables exogènes. Nous voyons maintenant que
l'offre de monnaie est proportionnelle à la base monétaire, on
désigne par m et on appelle multiplicateur monétaire, le facteur
de proportionnalité (cr+1)/ (cr+rr). Ceci nous permet d'écrire :
M= m×B (7)
Chaque CDF de la base monétaire produit m CDF de
monnaie. C'est parce que la masse monétaire à des effets
multiplicateur sur la base de monétaire que nous pouvons l'appeler
quelque fois « monnaie centrale » ou encore « monnaie à
la haute puissance » (comme disaient les Anglais High-powered money).
Voici un exemple numérique inspiré de la
situation actuelle aux Etats-Unis. La base monétaire B est égale
à $ 800 milliards, le coefficient de réserves rr à 0,1 et
le coefficient d'encaisses cr à 0,8. Le multiplicateur monétaire
est donc
m= (0,8+1)÷(0,8+0,1)= 2,0 (8)
Et l'offre de monnaie.
M=2,0× $ 800 milliards= $ 1 600 milliards
Chaque dollar de la base monétaire produit deux dollars
de monnaie, pour constituer une offre totale de monnaie de $ 1 600 milliards.
Tournons-nous maintenant vers la manière dont les variations des trois
variables exogènes, B, rr et cr, modifient l'offre de monnaie.
1. L'offre de monnaie est proportionnelle à la
base monétaire. En conséquence, toute hausse de cette
dernière accroit dans la même mesure l'offre de monnaie.
2. Plus le coefficient réserves est faible,
plus les banques consentent de prêts et plus elles créent donc de
monnaie à partir de leurs réserves. En conséquence, toute
baisse du coefficient de réserves accroit le multiplicateur
monétaire et donc l'offre de monnaie.
3. Plus le coefficient d'encaisses est faible, plus
la part de la base monétaire que les gens souhaitent détenir en
espèces est plus est élevé. En conséquence, toute
baisse du
Serge KASEREKA KANYAMA Page 34
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
coefficient d'encaisses accroit le multiplicateur
monétaire et donc l'offre de monnaie.
En gardant ce modèle présent à l'esprit,
nous étudions ci-dessous la structure du système financier
congolais.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 35
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
CHAPITRE
DEUXIEME. LA STRUCTURE DU SYSTEME
FINANCIER
CONGOLAIS
Le présent chapitre passe en revue l'organisation et le
fonctionnement du système financier congolais. Il s'agit en substance,
de la banque centrale du Congo, institut d'émission, autorité
monétaire de l'économie nationale et superviseur de toutes les
institutions financières ; des banques créatrices de monnaie
congolaises et des autres catégories d'institutions financières
non monétaires.
Section 1. La banque centrale du Congo
La banque centrale du Congo, institut d'émission et
banque des banques en République Démocratique du Congo, est une
institution de droit public dotée de la personnalité juridique et
d'une autonomie de gestion. Son histoire s'intègre dans celle de
l'ensemble du pays.
De son évolution historique dépendent ses
fonctions, ses missions et ses pouvoirs au sein de l'économie
nationale.
1.1 L'historique de la banque centrale
Comme susmentionné, l'historique de la banque centrale
du Congo est à intègre dans l'ensemble de l'histoire politique et
socioéconomique du pays, laquelle peut être saisie en deux espaces
temporels, à savoir : les périodes coloniale et postcoloniale.
1.1.1 La Période coloniale
Les premières opérations dévalues aux
banques centrales remontent aux années 1911 lorsque les dirigeants de la
Banque du Congo Belge reçurent l'autorisation d'émettre les
billets de banque sur l'espace économique du congolais.
L'émission des billets était autorisée
à Matadi, Léopoldville(Kinshasa), Stanley ville(Kisangani) et
Elisabethville(Lubumbashi) ou dans toute autre succursale ou agence
désignée avec l'accord du Ministre des colonies, sans que le
nombre des centres d'émission puisse être supérieur
à six.
Pour maintenir la stabilité de la monnaie de la
colonie, l'autorité métropolitaine prit des mesures restrictives
consistant à fixer le plafond du montant des billets en circulation, qui
ne pouvait excéder le triple de l'encaisse métallique. De
même, le montant cumulé des billets en circulation et des
engagements à vue, excepté ceux résultant des
dépôts faits par le gouvernement de la Colonie, ne pouvait
excéder le triple du capital social et des réserves.
Le jour où la banque du Congo Belge se dotait de
nouveaux statuts conformes à son mandat d'institut d'émission,
à son initiative, une nouvelle banque, la « Banque Commerciale du
Congo », se créait afin d'exécuter les opérations
Serge KASEREKA KANYAMA Page 36
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
auxquelles devait renoncer la première. Le
décret du 27 juillet 1935 confirma le privilège d'émission
monétaire reconnu à la Banque du Congo Belge, non seulement sur
les billets mais aussi sur les monnaies métallique dont le gouvernement
de la colonie s'était réservé jusque-là le
monopole.
Les monnaies frappées par l'Etat indépendant du
Congo étaient progressivement retirées de la circulation au
profil du franc congolais émis par la Banque du Congo Belge, actuelle
banque Commerciale du Congo, BCDC en sigle. Le privilège
d'émission qui lui était accordé, par les pouvoirs
politique métropolitains, fut prorogé jusqu'au 30juin 1952.
Mais bien avant cette date, l'expérience de l'institut
d'émission privé n'était plus compatible avec la venue de
six autres institutions financières monétaires disposant d'une
succursale disséminées sur l'étendue du territoire
national.
En effet, les autres banques de dépôts
n'acceptant plus que la gestion et la défense de la valeur de la monnaie
nationale soient confiées à leur consoeur privée, de
surcroit leur concurrente, plaidèrent pour la création d'un
institut d'émission de droit public ayant transcendance sur tout le
système financier.
Suite au besoin du à l'élargissement du
système financier coordonnée par une véritable Banque
Centrale, qui aurait également pour mission d'émettre la monnaie,
de contrôler les opérations des crédits et de gérer
les réserves de change du pays et, en outre, la politique
monétaire étant une composant de la politique économique,
il se pose la question de savoir s'il fallait continuer ou pas à
accorder le privilège d'émission à une banque
privée.
En réponse à cette préoccupation, fut
créée une banque d'émission de droit public,
désignée Banque Centrale du Congo Belge et du Rwanda-
Urundi. Le nouvel institut d'émission, susceptible de
superviser les autres, fut créé par le décret royal (du
roi belge) du 30juillet 1951, et ses statuts furent approuvés par
l'arrêté Royal du 26 octobre 1951. Il entra en activité en
1952.
La Banque Centrale du Congo Belge et du Rwanda- Urundi est une
association de droit public, appelée à reprendre les charges de
l'émission monétaire au lendemain de l'expiration du
privilège accordé à la Banque Centrale du Congo Belge, et
ce, dans les trois colonies du Royaume de Belgique.
En aout 1960, l'accession du Congo Belge à la
souveraineté nationale et internationale deux mois avant, la Banque
Centrale du Congo Belge et du Rwanda-Urundi fut dissoute pour laisser place
à des organisations propres pour chaque pays.
1.1.2. La période postcoloniale
En attendant la création d'une banque centrale, les
autorités publiques du jeune pays indépendant instituent un
Conseil Monétaire Congolais en octobre 1960.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 37
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Ce dernier exerçait tous les pouvoirs de la Banque
Centrale en matière d'émission de monnaie, de crédit et de
change.
Les missions spécifiques conférées au
Conseil Monétaire étaient :
? D'une part, de soumettre au gouvernement des propositions
adéquates en vue de la création d'une Banque d'émission et
de l'organisation d'un système financier national et ? D'autre part,
d'assurer l'exécution de la politique monétaire du
gouvernement.
En juin 1964, le pays se dote d'un institut d'émission,
la Banque Nationale du Congo, pour succéder au
Conseil Monétaire, avec trois principales missions :
? L'émission de la monnaie ;
? Le contrôle de crédit ;
? La conception et la mise en oeuvre de la politique
monétaire du pays.
En raison du changement intervenu le 27octobre 1971 de la
dénomination du pays, de la République Démocratique du
Congo à la République du Zaïre, en passant par la
République Démocratique du Congo, la Banque Nationale du Congo
fut rebaptisée Banque Nationale du Zaïre (BNZ) aux termes de
l'ordre de service n°218 du 4 novembre 1971.
Quelques jours après, soit exactement quatre semaines,
une rectification apportée par l'ordre de service n°219 du 25
novembre 1971 transforme cette nouvelle dénomination en Banque du
Zaïre (BZ).
Avec le changement de régime politique intervenu
après la guerre de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la
libération du Congo, AFDL en sigle, le 17 mai 1997, le pays repend son
ancienne appellation, République Démocratique du Congo, et
l'institut d'émission, par le Décret- toi N°187 du 21
janvier 1999, fut rebaptisé, Banque Centrale du
Congo.
L'unité monétaire elle- même n'est pas
épargnée de toutes ces modifications, elle revêt
différentes appellations allant d'abord du « franc congolais
»hérité de l'époque coloniale au « franc
congolais »résultant de la réforme monétaire du
30juin 1998, après avoir été « zaïre »en
1967, puis « nouveau zaïre »en 1993.
1.2. Les fonctions et les pouvoirs de la BCC
Théoriquement, les missions dévolues à
une banque centrale se résument en quatre :
1. l'émission de la monnaie ;
2. la réglementation de crédit ;
3. la supervision du système financier et
4. la gestion des réserves de change du pays.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 38
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Ceci s'inscrit dans trilogique de la gestion de la monnaie,
à savoir :
· la gestion de la liquidité ;
· la gestion de la stabilité et
· la gestion de la convertibilité de la gestion
monnaie.
En réalité, chaque économie
spécifie, par des textes légaux et règlementaires, les
compétences de sa banque centrale.
Dans cet ordre d'idée, en République
Démocratique du Congo, les missions dévolues à l'institut
d'émission sont constitutionnelles et statutaires.
Aux termes de la Constitution de la République, la
Banque Centrale du Congo est l'institut d'émission de la
République Démocratique du Congo. A ce titre, elle a pour mission
:
1. la garde des fonds publics ;
2. la sauvegarde et la stabilité monétaire
;
3. la définition et la mise en oeuvre de la politique
monétaire ;
4. le contrôle de l'ensemble de l'activité
bancaire ;
5. le conseil économique du gouvernement.
Pour réaliser ses missions et attributions
constitutionnelles, le législateur a conféré à la
Banque Centrale du Congo l'indépendant et la jouissance de
l'autorité de la gestion.
Aussi, la constitution laisse à une loi organique, de
fixer les modalités de l'organisation et du fonctionnement de l'institut
d'émission congolais.
Ces missions et attributions sont étayées dans
les statuts de la Banque Centrale du Congo. En son article 3, la loi N°
005/2002 dispose : la Banque est chargée de définir et de
mettre en oeuvre la politique monétaire du pays dont l'objectif
principal est d'assurer la stabilité du niveau général des
prix.
En dépit de l'indépendant lui reconnue dans la
réalisation de son objectif principal, la Banque Centrale du Congo doit
soutenir la politique économique du gouvernement.
Concernant les autres missions, l'article 6des statuts de la
Banque
Centrale stipule : sans préjudice de l'objectif de
stabilité du niveau général ( ), la
Banque accomplit
toutes les missions de Banque centrale, notamment :
· assurer la stabilité interne et externe de la
monnaie nationale ;
· détenir et gérer les réserves
officielles de la République ;
· promouvoir le bon fonctionnement des systèmes
de compensation et de paiement ;
· élaborer la règlementation et
contrôler les Etablissement de crédit, les institutions de micro
Finance et les autres intermédiaires financiers ;
· édicter les normes et règlements
concernant les opérations sur les devises étrangères
;
Serge KASEREKA KANYAMA Page 39
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
· participer à la négociation de tout
accord international comportant des modalités de paiement et en assurer
l'exécution ;
· promouvoir le développement des
marchés monétaires et des capitaux.
Toutes ces missions et compétences de la Banque
Centrale du Congo peuvent être résumées en cinq points
suivants :
· l'émission de la monnaie ;
· le Banquier et caissier de l'Etat ;
· le Conseiller économique et financier du
gouvernement ;
· la Banque des banques ;
· la Réglementation et le contrôle des
crédits.
1.2.1. L'émission de la monnaie
La Banque Centrale du Congo est la seule institution
émettrice de la monnaie ayant cours légal sur toute
l'étendue du territoire de République Démocratique du
Congo, le franc congolais. Pour atteindre les objectifs lui assignés et
accomplir ses missions, elle peut :
· intervenir sur les marchés des capitaux,
notamment en achetant et en vendant ferme, en prenant et en mettant en pension,
en prêtant et en empruntant des créances et des titres
négociables libellés étrangères ou nationale, ainsi
que les métaux précieux ;
· effectuer des opérations des crédits
avec les Etablissement de crédit et d'autres intervenants des
marchés monétaires ou des capitaux sur la base d'une
sûreté appropriée pour les prêts.
La Banque Centrale peut en outre effectuer les
opérations suivantes (Statut de la BCC, Article 9) :
· émettre et racheter ses propres titres
d'emprunts ;
· prendre en dépôts des titres et des
métaux précieux, se charger de l'encaissement des titres et
intervenir pour le compte d'autrui dans les opérations sur les valeurs
mobilières, et d'autres instruments financiers et métaux
précieux.
· Effectuer les opérations de paiement et
gestion financière de ses avoirs en monnaies étrangères et
en d'autres éléments de réserves externes ;
· Obtenir un crédit à
l'étranger et à cette fin, consentir des garanties.
1.2.2. Le banquier et le caissier de l'Etat
Dans ses rapports avec le gouvernement, aux termes de
l'article 55 de ses Statuts, la Banque Centrale du Congo remplit les fonctions
de banquier et de caissier de l'Etat conformément à la convention
signée entre elle et le ministère ayant les finances dans ses
attributions. Il en est autant pour les Entités Administratives
Décentralisées et des organismes Publics qui ont signé une
convention avec elle.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 40
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
A ce titre, elle prête ses caisses au trésor et
aux organismes paraétatiques. Elle accepte les dépôts et
effectue les paiements pour le compte trésor. Elle assure le service de
la dette publique, achète, vend, transfère perçoit ou
détient, pour le compte de l'Etat, les chèques, les lettres de
change et toutes les autres valeurs...
La Banque centrale tient en ses livres un compte courant
unique non rémunéré en faveur du trésor,
dénommé Compte générale du trésor, qui
centralise les opérations enregistrées en débit et en
crédit dans les sous- comptes d'opérations ouverts en faveur de
différentes entités administratives de l'Etat.
Elle peut désigner un établissement de
crédit pour l'exercice de cette fonction dans les territoires où
elle n'a pas de succursales. En contrepartie, l'Etat doit lui rembourser les
débours et frais qu'elle engage pour ce mandat.
Elle doit rendre compte à l'Etat de l'exécution
de son mandat en transmettant au Ministère ayant les finances dans ses
attributions :
? Journellement un extrait de solde du compte
général du trésor et de ses sous- compte après
clôture de la journée comptable ;
? Mensuellement un récapitulatif des entrées et
des sorties de fonds effectuées pour son compte.
Elle n'exécute que les dépenses
budgétaires préalablement visées ou liquidées par
le ministre qui a en charge le budget et ordonnancées par le ministre
ayant les finances dans ses attributions, et est avisée en temps utile
des paiements importants et/ou exceptionnels à effectuer à son
siège, dans ses directions provinciales ou agences autonomes.
Le ministre des finances et le gouverneur de la BCC se
concerte pour les opérations d'emprunts en devises, afin de permettre
à la Banque d'apprécier leur incidence sur la politique
monétaire.
1.2.3. Le conseiller économique et le financier
du gouvernement
Ayant en sa charge la gestion de monnaie et de crédit,
étant caissière et banquière de l'Etat, supervisant un
secteur stratégique de l'économie, ayant une main mise sur les
relations financières avec l'extérieur de l'Etat, la Banque
Centrale du Congo dispose des atouts pour mieux conseiller le gouvernement en
matières économiques, financières et monétaires.
Sans que la Banque Centrale du Congo ne se substitue au
gouvernement dans l'exécution de la politique économique,
lorsqu'elle veut prendre une grande décision monétaire ou
financière, ce dernier recourt toujours aux conseils de la
première, car celle- ci doit soutenir la politique économique
générale du pays.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 41
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
1.2.4 La banque des banques
Les banques créatrices de monnaie, comme les autres
intermédiaires financières non monétaires, ont la
faculté d'effectuer des versements, des retraits, des virements et des
transferts aux comptes qu'elles se font ouvrir dans les livres de la Banque
Centrale du Congo.
Ainsi, au cas où elles connaissent des
difficultés de trésorerie, elles peuvent solliciter du
crédit auprès de la Banque Centrale du Congo au moyen d'une ligne
d'avance en compte courant ou au d'autres guichets en banques.
1.2.5. La réglementation et le contrôle
des crédits
En tant que Banque des banques, l'institut d'émission
congolais organise et contrôle le système bancaire, la
distribution des crédits par les institutions financières
monétaires et non monétaires, fixer le loyer de l'argent ou les
taux d'intérêts à appliquer par elle- même (taux
directeur), et par les banques et par les Etablissements de crédits.
Afin d'éviter un excès ou une insuffisance de
liquidités, la Banque Centrale contrôle et supervise la plus
importante activité des banques, la distribution de crédit, en ce
sens que celle- ci accroit le volume de monnaie créée par les
banques.
Par sa politique de crédit, la banque centrale du Congo
veille à ce que le crédit octroyé à
l'économie par les banques commerciales soit dans les limites favorables
aux besoins de celle-ci. En d'autres termes, la création
monétaire doit être compatible avec les structures de production
des biens et services, pour éviter une surabondance monétaire,
source des tensions inflationnistes.
La banque centrale détient, en cette matière,
des instruments appropriés pour limiter l'octroi des crédits par
les banques ou l'encourager.
Pour le secteur bancaire, la banque centrale du Congo est
chargée donc
de :
1. Délivrer l'agrément des Etablissements
de crédit, de leurs dirigeants et commissaires aux comptes ;
2. Edicter la réglementation applicable aux
établissements de crédit ;
3. Veiller au respect des dispositions régaler et
réglementaires applicables ;
4. Examiner les conditions d'exploitation des
établissements de crédit ;
5. Veiller à la qualité de la situation
financière des établissements de crédit et au respect de
la bonne conduite de la profession ;
6. Sanctionner les manquements aux dispositions
légales.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 42
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
1.3. L'organisation actuelle de la banque centrale du
Congo
Aux termes de l'article 17 de la loi 005/2002 du 05 mai 2002,
les organes de la banque centrale du Congo sont :
· Le conseil de la banque ;
· Le gouverneur ;
· Le collège des commissions.
1.3.1. Le Conseil de la Banque
Le Conseil de la Banque est l'organe délibérant
de la Banque Centrale du Congo. Il a les pouvoirs les plus étendus pour
concevoir, orienter la politique de la Banque et en contrôler sa gestion.
Il est Composé de 7 membres, à savoir :
· Le Gouverneur,
· Le vice-gouverneur et
· Cinq experts appelés Administrateurs.
Si le Gouverneur et le vice-gouverneur sont nommés par
le président de la République pour un mandat de 5 ans, pour le
premier, et de 4 ans, pour le second, une fois renouvelables pour le deux, les
Administrateurs quand eux, ont un mandat de 3 ans renouvelables une fois.
Le Directeur de trésor est d'office l'un des cinq
Administration tandis que les quatre autres sont nommés sur proposition
de listes de trois noms chacune présentées respectivement par le
Gouverneur de la Banque, le monde universitaire et le Patronat.
Présidé par le Gouverneur ou, en cas
d'empêchement ou d'absence, par le vice-gouverneur, et se
réunissant une fois par trimestre, le conseil de la Banque
exécute les missions suivantes :
· La définition et la mise en oeuvre de la
politique de la banque ;
· La règlementation du crédit et du
change ;
· Le transfert éventuel du siège social
de la Banque en tout lieu ;
· L'établissement ou la supervision des
directions provinciales et agences ;
· L'élaboration du budget et
l'établissement des comptes annuels ;
· La définition du statut des agences, en
particulier les membres du personnel. Enfin, il convient d'ajouter que les
modalités d'organisation et du fonctionnement du conseil de la Banque
sont fixées par son règlement intérieur.
1.3.2. Le Gouverneur
Le gouverneur gère la Banque au quotidien. A cet effet,
il détermine les directives de cette gestion et en surveille
l'exécution. Il représente la Banque dans tous ses rapports et
relations intérieur et extérieurs avec les tiers.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 43
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
En cette qualité, il signe- seul les billets, toutes
les valeurs émises par la Banque et les actes d'engagements, de
promotion et de licenciement du personnel, et avec d'autres personnes les
contrats conclus par la Banque, la correspondance et les autres documents de la
Banque.
Durant leurs mandats, le gouverneur et son vice ne peuvent
exercer aucune autre fonction dans un autre organisme public ou privé
ayant une activité industrielle, commerciale ou financière.
1.3.3 Le collège des commissaires aux
comptes
Composé de trois membres nommés par le
Président de la République sur proposition du ministre ayant les
finances dans ses attributions, le Collège des commissaires aux comptes
à la mission de vérification de tous les actes de gestion de la
Banque.
Le législateur confère le droit aux commissaires
aux comptes de vérifier les livres, les caisses le portefeuille et le
les valeurs de la Banque, de contrôler la régularité et la
sincérité des inventaires, de certifier le bilan annuel et le
tableau de formation de résultat.
Les commissaires aux comptes ont aussi l'obligation de
soumettre au Président de la République, au gouverneur et au
conseil de la Banque, sous forme de rapport, les résultats de leurs
missions avec les propositions qu'ils jugent utiles.
La Banque Centrale du Congo, au sommet du système
financier national, partage le privilège de la création de la
monnaie avec une autre catégorie d'institutions financières
monétaires, à savoir, les banques de dépôts, objet
de la section suivante.
Section 2. Les banques créatrices de monnaie
Les banques de dépôts sont les seuls
intermédiaires financiers qui, en République Démocratique
du Congo, partagent le privilège de la création de la monnaie
avec la Banque Centrale du Congo. Elles créent la monnaie bancaire et la
Banque Centrale du Congo émet la monnaie centrale, le franc congolais.
Cette section définit la banque commerciale congolaise, son historique
et ses missions, ses atouts et ses faiblesses.
2.1. La définition de la banque congolaise
Bien que théoriquement il a été
passé en revue quelques définitions du concept banque, ce mot n'a
cependant pas la même compréhension lorsqu'il est fixé dans
le temps et dans l'espace donné.
En réalité, le concept banque est compris selon
la définition des dispositions de la loi en la matière, en
vigueur dans chaque économie.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 44
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
En République Démocratique du Congo, aux termes
de la loi bancaire, Les banques sont les seuls établissements de
crédit habilités à la fois et d'une façon
générale, à recevoir du public des fonds à vue
à terme fixe ou avec préavis et à effectuer toutes les
autres opérations de banque.
Par cette définition, le législateur congolais
distingue la banque de dépôts des autres Etablissements de
crédit, qu'il définit comme étant des personnes
morales qui effectuent à titre de profession habituelle les
opérations de banque, en restant dans le cadre des textes qui les
régissent.
2.2. L'historique de la Banque congolaise
L'histoire de la banque en République
Démocratique du Congo remonte de l'Etat indépendant du Congo du
roi Belge Léopold II.
2.2.1. La première implantation bancaire au
Congo
A la cession de l'Etat indépendant du Congo à la
Belgique en 1908, il n'existe aucune banque sur les territoires composant
l'espace économique congolais.
Après cette cession, plusieurs programmes de
réformes sont préconisés, au premier plan duquel une
politique de rénovation économique déclenchée par
une large liberté d'action garantie aux sociétés
commerciales.
Dans le milieu des hommes d'affaires de la colonie, ces
perspectives d'un futur économique glorieux suscitent une plaidoirie en
faveur de la création d'une banque au Congo. Selon certaines
considérations, cette banque aurait, dès le début, comme
clientèle potentielle les sociétés coloniales, dont la
compagnie du chemin de fer du Congo, les sociétés minières
de la province du Katanga...
D'autres analystes et opérateurs économiques
soutiennent qu'une telle banque rendrait, en outre, de précieux services
à l'Etat et au progrès économique du pays, en assurant
l'émission et la diffusion de la monnaie sur toute l'étendue du
territoire national du Congo belge.
Mais en cette année-là tous ces arguments ne
reposent en somme que sur des hypothèses et la plupart des hommes
d'affaires estiment qu'il n'y a encore aucune place au Congo pour des
opérations bancaires.
En dépit de ces controverses, à l'initiative des
dirigeants de la Banque d'outre-mer, des pourparlers sont engagés avec
d'influentes personnalités du monde financier métropolitain, aux
termes desquels est constituée, le 11 janvier 1909, la « Banque du
Congo Belge », une société anonyme de droit belge.
2.2.2. L'extension des agences bancaires au Congo
Ne comptant que trois agences à ses débits :
Matadi, Lubumbashi et Kinshasa, Banque du Congo Belge ouvre sa première
porte, le 1ier juin 1909, à
Serge KASEREKA KANYAMA Page 45
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Matadi, qui est déjà un centre commercial
relativement actif abritant le port le plus important du pays et une bonne
clientèle de la compagnie du chemin de fer du Congo.
Le 28 octobre 1909, elle ouvre l'agence d'Elisabethville
(Lubumbashi) dont ses premiers clients sont le personnel de l'Union
Minière du Haut Katanga, l'actuelle Générale des
carrières et des mines, les recruteurs de main- d'oeuvre locale ainsi
que les commerçants venus de la Rhodésie voisine (la Zambie).
Profitant du régime du commerce libre et de
l'obligation des paiements en espèces entré en vigueur le
1er juillet de cette même année, la Banque du Congo
Belge ouvre, le 1er aout 1910, sa troisième agence à
Léopoldville (Kinshasa).
En conformité avec les classes de son mandat
ultérieur d'institut d'émission et de caissier de la colonie
belge, la Banque du Congo Belge établit deux nouvelles agences :
à Boma, le 1er octobre 1911 et à stanleville
(Kisangani), le1er janvier 1912.
Enregistrant près de 1 800 comptes ouverts à ses
guichets, en 1912, à travers toute l'étendue de la colonie, la
Banque du Centrale Belge est alors en pleine expansion. Elle poursuit cette
lancée jusqu'à la survenue de la première guerre mondiale
de 1914-1918, qui perturba l'activité bancaire, en raison des
incertitudes du lendemain et de la rupture brutale d'avec les ressources
financières et l'action du siège social installé à
Bruxelles.
Toutefois, en réponse à ce choc exogène,
les dirigeants locaux de la Banque réagissent opportunément et
parviennent à transformer les fatalités de la guerre en atouts
pour consolider sa position en tant qu'instrument essentiel du
développement économique du Congo.
En effet, réagissant à la demande du
gouvernement d'assurer partout dans la colonie son service de
comptabilité, la Banque des Congo Belge, bien qu'en pleine guerre,
entreprend d'ouvrir des agences dans chaque chef-lieu de district du Congo pour
accomplir sa nouvelle mission.
La Banque du Congo Belge résistera avec bonheur autant
à la première et grande déflation de 1920 qu'à la
dépression économique et financière d'après 1929.
Si, au début de la guerre, le caoutchouc, le copal, l'huile de palme et
l'ivoire se vendaient mal faute de preneurs, ces mêmes produits ont
aussitôt bénéficié de la raréfaction des
produits concurrents sur les marchés européens et aussi, de
l'ouverture de nouveaux débouchés en Amérique et au
Japon.
Les cours du cuivre de l'Union Minière du Katanga sur
le marché mondial se sont également améliorés.
L'Etat a accru ses dépenses d'infrastructure, le pouvoir d'achat des
populations s'est nettement amélioré, et l'industrie bancaire
Serge KASEREKA KANYAMA Page 46
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
congolaise a profité de cette expansion
économique générale pour accroitre ses firmes.
En exécution de la convention signée le 7
juillet 1911 et approuvée par un décret du 18 juillet 1911, la
banque du Congo belge se dote le jour même de nouveaux statuts conformes
à son mandat d'institut d'émission et à son initiative une
autre banque, la banque commerciale du Congo, se constitue afin de reprendre
les opérations auxquelles son aînée doit renoncer.
Au regard de l'élargissement du système
bancaire, par l'accroissement de nombre de banque, il s'impose dans le pays le
besoin d'une réforme bancaire. La banque du Congo belge fonctionne
multitude d'agences et de succursales sur l'étendue du territoire
national.
Comme susmentionné à la section
précédente, en dépit de la coexistence d'autres banques
à ses côtés, la banque du Congo belge continue à
jouer le rôle d'institut d'émission jusqu'à la
création, en 1951, de la banque centrale du Congo belge et du
Rwanda-Urundi.
2.2.3 L'élargissement du système bancaire
congolais
Analysant la situation des banques commerciales face aux
mutations structurelles de l'économie congolaise (Zaïre à
l'époque), MABI MULUMBA note que le système bancaire congolais
est de qu'apparaissent de nouvelles exigences du développement du
pays.
Avant l'accession du pays à la souveraineté
internationale, l'industrie bancaire a connu une succession de création
d'autres banques que voici :
1. La banque du Congo belge créée en 1909,
filiale de la banque de la société générale de
Belgique, avec son rôle original de banque de dépôt, puis
celui de banque d'émissions à partir du 07 juillet 1911. C'est
l'actuelle banque commerciale du Congo, BCDC en sigle ;
2. La banque commerciale du Congo, satellite de la banque du
Congo belge, créée le 10 Août 1911. Elle doit
récupérer les opérations interdites à cette
dernière par les dispositions la régissant en tant qu'institution
d'émission ;
3. La standard Bank of South Arica instituée à
Lubumbashi en 1911, et qui se retire de la place bancaire du Congo en 1936 ;
4. La banco nationale ultramarino, ouvert en 1919 comme une
agence à Kinshasa. Cette agence est reprise en 1926 par la banco
d'Angola et transférée à Boma en 1934, avant de fermer
définitivement ses portes en 1947 ;
Serge KASEREKA KANYAMA Page 47
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
5. Le crédit général du Congo dont les
activités débutent de 1920. Cette institution absorbe, en 1924,
les quatre agences de banque de Bruxelles à Kinshasa, Lubumbashi, Matadi
et Kinshasa ;
6. L'union du crédit d'Elisabethville
constituée en 1928 et disparue lors de la crise de 1930-1935 ;
7. La banque belge d'Afrique qui a absorbé le
crédit général du Congo en 1929 et qui, elle-même
prendra, avec la Zaïrianisation en 1971, la dénomination union
zaïroise des banques, UZB en sigle. L'UZB a changé d'appellation en
1997 pour prendre le nom de l'union congolaise des banques, UCB en sigle,
rebaptisée en banque congolaise (BC), après la dissolution de
l'UOE. Enfin, en 2010, la BC est définitivement dissoute par la banque
centrale du Congo, après sa faillite constatée ;
8. La société générale congolaise
des banques constituée en 1947 est une émanation de la banque de
reports. Elle a pris en 1971 le nom de la banque du peuple ;
9. La banque congolaise pour l'industrie, le commerce et
l'agriculture créée en octobre 1950 sous l'impulsion de la banque
belge pour l'industrie. En 1957, les activités sont reprises par la
société générale congolaise des banques
abordée plus tard par la banque du peuple ;
10. La krediet Bank implantée le 29 septembre 1952,
reprend l'activité de la banque belge congolaise pour l'industrie, le
commerce et l'agriculture installée à Bukavu en 1954, et modifie
sa dénomination en krediet Bank congolais. Enfin, elle prend le nom de
crédit commercial africain après 1960. Elle est absorbée
à son tour par la banque du peuple en 1967 ;
11. La banque de paris et des Pays-Bas (société
française) ouvre ses guichets à Kinshasa en juillet 1954. Elle
n'existe plus.
Au lendemain de l'indépendance du pays, le
système bancaire congolais bénéficie de l'héritage
des certaines banques susmentionnées, créées sous
l'impulsion des milieux d'affaire de la métropole. Il s'agit de :
1. La banque du Congo belge (actuelle BCDC) ;
2. La banque belge d'Afrique (UZB, UCB ou BC) ;
3. La société générale congolaise
des banques (Banque du Peuple)
4. La krediet Bank congolaise (Absorbée par la banque du
peuple) ;
5. La banque de paris et des Pays-Bas (société
française).
Plus tard, d'autres banques se sont ajoutées sur cette
liste de l'institut d'émission, à savoir :
6. Le first national city Bank créée en 1965 ;
Serge KASEREKA KANYAMA Page 48
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
7. La banque de Kinshasa créée en
décembre 1969 sous l'initiative de Nationaux. Elle devient nouvelle
banque de Kinshasa (NBK) avant sa faillite ;
8. La banque internationale pour l'Afrique au zaïre
(BIAZ), actuellement BIAC filiale de la banque internationale pour l'Afrique
occidentale (BIAO), elle est créée en avril 1970. Son capital est
d'origine française ;
9. Le first city Bank, actuelle Citigroup RDC, filiale de la
Citigroup USA, elle est implantée à Kinshasa le 1 juillet 1971
;
10. La griendlay Bank constituée en mars 1973.
Il convient de signaler que sur les banques
héritées de la colonisation, seule la vieille banque commerciale
du Congo demeure encore opérationnelle. En outre, une vingtaine de
banque ont été implantée ces dernières
années 1970-1990 sont, aujourd'hui, radiées sur la liste des
banques.
3.3 Les banques à capitaux majoritairement
étrangers et leur importance relative
2.3.1 Les banques à capitaux majoritairement
étrangers
Le faible taux de participation des hommes d'affaires
congolais dans les capitaux des banques constitue l'une des déficiences
qu'accuse le système bancaire congolais. En 2006 par exemple, sur un
total de dix banques viables, une seule disposait d'un actionnariat
majoritairement congolais, la banque internationale de crédit, alors que
toutes les autres sont des capitaux d'origine étrangère. Il
s'agit de :
1. La banque commerciale du Congo (BCDC) : 25% belgolaise
(Fotis), 25% Etat Congolais, 48% Privés (dont 12% pour George Forrest)
;
2. RawBank (RB) : 99% RAW Holding SA ;
3. Banque congolaise (BC) : 27% KALUBI, 27,5% ROSHANALI, 43%
Swift développement (Delaware), 2% Privés ;
4. Banque international de crédit (BIC) actuellement
la FNBank : 20% KINDUELO LUMBU, 15% KINDUELO N'SONI, 15% NZUMBA LUMBU, 15%
KIALA LUMBU, 14% succession KABENGELE, 4% Divers ;
5. Banque internationale d'Afrique au Congo (BIAC) : 100%
Holding luxembourgeoise SOFIA ;
6. CitiGroup (CG) : 99,98% citigroup NA ;
7. Trust Merchant Bank (TMB) : 24% Robert Levis, 20% VITTORIO
LEVI, 21% Nathan Levi, 21,5% Claris Levi, 10% KABILA KISOLE, 2% divers ;
Serge KASEREKA KANYAMA Page 49
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
8. Stanbic Bank Congo (SBC) : 100% stanbic Africa Holding
Limited. La Stanbic bank a essentiellement pour clientèle les filiales
de grands groupes sud-africains ;
9. Afriland first bank (AFB) : 50% Afriland First bank, 15%
central africa investment corporation (CENAINVEST), 24% SBF Finance SA ;
10. ProCrédit Bank Congo (PBC) : 20% fondation Doen, 65%
international micro investissement A.G., 15% international projet consult.
2.3.2 Les banques selon leur importance relative
L'importance relative des banques dans l'économie
congolaise est saisie en référence à leur classification
selon leurs valeurs bilantaire.
3.4 Les missions et les moyens d'actions
des banques
2.4.1 Les missions des banques
Les banques comme tous les autres établissements de
crédit, sont des personnes morales qui effectuent à titre de
profession habituelle des opérations de banques. Les opérations
de banque comprennent :
? La réception et la collecte des fonds public ;
? Les opérations de crédit et
? Les opérations de paiement et la gestion des moyens de
paiement.
Les banques sont les seuls établissements de
crédit habilités à la fois et d'une façon
générale, à recevoir du public des fonds à vue,
à terme fixe ou avec préavis et à effectuer toutes les
opérations de banques.
Les coopératives d'épargne et de crédit
ainsi que les caisses d'épargne peuvent, dans les limites des taxes
législatifs et réglementaires qui les régissent traiter
les autres opérations de banque et recevoir du public des fonds à
vue, à terme fixe ou avec préavis.
Les sociétés financières et les
institutions financières spécialisées ne peuvent recevoir
du public des fonds à vue ou à moins d'un an que si elles y sont
autorisées à titre accessoire dans les conditions définies
par la banque centrale du Congo.
Les sociétés financière ne peuvent
effectuer que les opérations de banque résultant soit de la
décision d'agrément qui les concerne, soit des dispositions
légales et réglementaires qui leur sont propres.
Les institutions financières spécialisées
sont des établissements de crédit auxquels l'Etat a confié
une mission d'intérêt public les fonds qu'une personne recueille
d'un tiers, notamment sous forme de dépôts, avec le droit d'en
disposer pour son propre compte, mais à charge pour elle de les
restituer.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 50
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
De ce qui précède, il ressort que le commerce de
banque suppose que :
1. Les fonds utilisés sont reçus du public :
2. Ces fonds sont versés à titre de
dépôts ou en d'opérations assimilées et
3. Que la banque utilise ces fonds pour son propre compte
dans ses opérations de crédit et de placement, mais à
charge pour elle de les restituer.
La dernière condition distingue les banques d'autres
intermédiaires, tels un courtier ou un commissionnaire. C'est pourquoi,
il est dit que le dépôt bancaire est irrégulier, parce que
le dépositaire a le droit de disposer de la chose
déposée.
2.4.2 Les moyens d'action des banques
Les moyens d'action des banques sont constitués par
trois grandes catégories à savoir : les fonds propres, les
dépôts reçus du public et les emprunts.
2.4.2.1 Les fonds propres
Ils comprennent le capital social souscrit, les
réserves, les primes d'émission, les reports à nouveaux
positifs, les résultats positifs et les subventions non
affectées. Appelés fonds propres prudentiels en République
Démocratique du Congo, les fonds propres sont constitués par la
somme des :
· Fonds propres de base ou noyau dur et
· Fonds propres complémentaires.
2.4.2.1.1 Le Fonds propres de base
Les fonds propres de base (noyau dur) sont constitués
des :
· Provisions générales, code 518 ;
· Réserves constituées au fur et à
mesure que la banque réalise des bénéfices
(réserves légales, code 541, réserves de
réévaluation légales des actifs immobilisés, code
542, et autres réserves, code 543) ;
· Primes d'émission, code 55 ;
· Capital social souscrit, code 56 ;
· Report à nouveau positif, code 82 ;
· Résultat positif de l'exercice certifié
par les commissaires aux comptes ou par audit externe à la condition de
comprendre toutes les charges provisions, amortissements et corrections des
valeurs afférentes à la période et de déduire les
impôts prévisibles et des acomptes sur dividendes ou les
prévisions des dividendes ;
· Les résultats positifs non approuvés,
à concurrence de 50%, code 84.
Dans ces éléments, il sied de déduire :
· Le capital non libéré, code 301 ;
Serge KASEREKA KANYAMA Page 51
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
· Les charges à établir (frais de premier
établissement), code 302 ;
· Les résultats négatifs de l'exercice en
cours, code 80 ;
· Les résultats non approuvé négatifs,
code 83 ;
· Les reports à nouveau négatifs.
2.4.2.1.2 Les fonds propres complémentaires
Quant aux fonds propres complémentaires, ils
comprennent les éléments suivants :
· Les subventions non affectées, code 53 ;
· Les réserves de réévaluation
légales des actifs immobilisés comprenant les 25% réserves
de réévaluation antérieures à 2002 et la
totalité de celles postérieures à 2001, code 542 ;
· Les emprunts subordonnés (quasi-capital).
2.4.2.2 Les dépôts reçus du
public
Les banques congolaises reçoivent du public les
dépôts à vue, les dépôts avec préavis,
les dépôts à terme fixe et les dépôts
d'épargne. Ces dépôts sont libelles en monnaies nationale
et étrangères, et sont tous, excepté les
dépôts à vue, porteurs d'intérêt
créditeur, au taux du marché.
2.4.2.3 Les emprunts
Les banques se procurent également des moyens d'action
par des emprunts à court et à moyen termes. Dans ce cas, elles
émettent généralement des bons de caisse.
Les banques obtiennent aussi des avances sur leur compte au
guichet des facilités permanentes et des prêts à court
terme auprès de l'institution d'émission.
Elles empruntent aussi auprès d'autres banques sous
forme de « call money » sur le marché interbancaire.
Outres la banque centrale du Congo et les banques
créatrices de monnaie, qui sont 18 sur la liste des banques de 2011, le
système financier congolais est composé d'autres
catégories d'institutions financières dites non
monétaires, objet de la dernière section de ce chapitre.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 52
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Section 3. Les institutions financières non
monétaires
La loi 003/2002, évoquée supra, regroupe sous le
vocable « Etablissement de crédit », les institutions
financières limitativement identifiées ci-après :
1. Les banques, vues supra ;
2. Les coopératives d'épargne et de crédit
;
3. Les caisses d'épargne ;
4. Les institutions financières
spécialisées et
5. Les sociétés financières.
La présente section passe en revue les quatre
dernières catégories d'établissements de crédit,
les banques ayant fait l'objet de la section précédente.
3.1 Les Coopératives d'épargne et de
crédit
La loi 002/2002 portant dispositions applicables aux
coopératives d'épargne et de crédit définit cette
catégorie d'établissement de crédit comme tout groupement
des personnes à capital variable doté de la personnalité
morale et fondé sur les principes d'union, de solidarité et
d'entraide mutuelle et ayant principalement pour objet de collecter
l'épargne de ses membres et de leur consentir du crédit.
3.1.1 La présentation des coopératives
d'épargne et de crédit
En rendant les services à leurs membres, les
coopératives d'épargne et de crédit poursuivent
principalement un objectif social. Cet aspect les distingue des banques
commerciales dont le but est plus lucratif.
Il convient de noter que les premières
coopératives d'épargne et de crédit sont implantées
avec succès au pays au début des années 1970. Bien avant
cela, elles sont considérées comme toutes les autres
coopératives indigènes.
Bien que très longtemps opérationnelles dans le
secteur financier national, les coopératives d'épargne et de
crédit étaient régies par le décret du 24 mars 1956
relatif aux coopératives indigènes. Ce n'est qu'en 1985 que la
banque centrale du Congo édicte une première instruction visant
à réglementer leurs activités.
La consécration de ces institutions en qualité
d'établissement de crédit n'interviendra qu'avec la promulgation
de la loi bancaire, la loi 003/2002 du 02 février 2002 relative à
l'activité et au contrôle des établissements de
crédit.
Par souci d'efficacité, le législateur congolais
a, au travers de la loi 002/2002 du 02 février 2002, structuré le
système coopératif d'épargne et crédit dans une
architecture d'ensemble de trois familles, à savoir :
Serge KASEREKA KANYAMA Page 53
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
1. Coopérative d'épargne et de crédit
simple (COOPEC) : c'est une coopérative d'épargne et de
crédit composée d'au moins vingt membres, tous personnes
physiques ;
2. Coopérative centrale d'épargne et de
crédit (COOCEC) : toute coopérative d'épargne et de
crédit dont les membres sont exclusivement les COOPEC, sept au moins.
Elles ont la mission de :
V' Promouvoir et protéger les
intérêts de ses membres, V' Recevoir et fructifier les
dépôts des COOPEC, V' Effectuer les placements et les
emprunts nécessaires, V' Organiser les sessions de
formation.
3. Fédération de coopératives centrales
d'épargne et de crédit ou « FEDERATION » : toute
coopérative d'épargne et de crédit constituée
exclusivement de deux COOCEC au moins. Une même coopérative
centrale ou à une fédération suivant les modalités
de regroupement définies par la loi 002/2002 constitué un
réseau.
3.1.2 L'organisation et fonctionnement des
coopératives d'épargne et de crédit
Quel que soit le niveau d'organisation, les organes d'une
coopérative d'épargne et de crédit sont :
? Les membres : est membre, toute personne physique ou morale
capitale
de contracter qui, souscrit et libère au moins une part
sociale, signe une demande d'adhésion, s'engage à respecter les
statuts et les règles de la COOPEC, s'acquitte du droit
d'adhésion et est admise par le conseil de la COOPEC ;
? L'assemblée générale : organise
suprême,
V' Elle est constituée de l'ensemble de membres
convoqués conformément
aux statuts de la coopérative,
V' Elle se réunit ordinairement au moins une
fois l'an, et ce, trois mois
après exercice,
V' Elle a comme compétence : s'assurer de la
bonne administration et du
bon fonctionnement de la coopérative,
modifier les statuts, le règlement d'ordre intérieur et le
siège social, approuver les rapports, élire et révoquer
les membres des autres organes, décider de l'affectation des trop
perçus annuels, définir la politique de crédit.
? Le conseil d'administration, composé au moins de 5 et
au plus de 9
administrateurs, définit la politique de gestion de la
coopérative, assure le respect des prescriptions (légales,
règlementaires ou statutaires), favorise tous les travaux de
contrôle, encourage l'éducation (économique, sociale et
coopérative) de membres, met en application les décisions de l'AG
et rend
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l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
compte dès son mandat périodiquement à l'AG.
Aucun salarie ne peut faire partie du conseil, excepté le gérant
;
· Le conseil de surveillance est composé de trois
membres chargés de veiller sur les opérations de la
coopérative et par conséquent, a accès à tous les
documents comptables et financiers ;
· La commission de crédit est composée de
trois membres qui ont la responsabilité de gérer la distribution
et le remboursement de crédit conformément aux politiques et
procédures définies en la matière par l'AG ;
· Le gérant est choisi par l'AG, comme les
dirigeants des banques, la loi bancaire exclut certaines personnes aux
fonctions du gérant.
3.1.3 La constitution, l'agrément et le capital
social
Le 18 janvier 2011, sur la liste des coopératives
d'Epargne et de crédit (COOPEC) agréées, sont inscrits 124
établissements de crédit disséminées sur toute
l'étendue du territoire de la République Démocratique du
Congo ; et sont 12radiés de la liste.
3.1.3.1. La constitution d'une
coopérative
Elle se fait généralement au cours d'une
Assemblée Générale constitutive où les membres vont
statuer sur l'objet social, la dénomination, le siège social, le
capital social, le projet des statuts et procéder à
l'élection des membres dirigeants de la coopérative.
3.1.3.2. L'agrément d'une
coopérative
Avant d'exercer toute activité, la coopérative
doit obtenir l'agrément à la BCC. Lors de la demande
d'agrément, les dirigeants sont tenus de communiquer les informations
suivantes :
· Les statuts dument signés par tous les membres.
Ces statuts doivent contenir entre autres : l'objet, le siège social, la
dénomination, la zone géographique d'intervention, les droits et
obligations des membres, la durée de vie de la COOPEC, la valeur
nominale et les conditions de cession des parts, les conditions et les
modalités d'adhésion, de suspension et d'exclusion des membres,
les conditions d'accès des membres aux crédits, leurs
rôles, compositions et mode de fonctionnement, le nombre maximum et
minimum des membres dans les organes, les règles et les normes de
gestion financière, etc.
· Le PV de l'assemblée constitutive ;
· Les noms, adresses et professions des dirigeants ;
· Les pièces attestant les versements de
souscriptions au capital ;
· Les prévisions d'activités,
d'implantation et d'organisation ;
Serge KASEREKA KANYAMA Page 55
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
? Le détail des moyens techniques, financiers et humains
;
? Tout autre document ou information importante.
NB : la BCC a 90 jours pour répondre à la
demande d'agrément. A défaut, la coopérative peut
fonctionner par l'autorisation tacite.
3.1.3.3 Le Capital social
Il est constitué des parts sociales des membres, dont
la valeur nominale est déterminée par les statuts. Il varie en
fonction de l'évolution de la valeur des parts sociales et du nombre de
membres.
Les parts sociales doivent être intégralement
libérées. Elles sont nominatives et cessibles dans les conditions
statutaires.
3.1.3.4 Les Sanctions
1. sanction administrative et disciplinaire :
lorsqu'une COOPEC enfreint une injonction ou une mise en garde de la BCC, cette
dernière peut décider soit d'infliger un avertissement, une
blâme, une suspension ou révocation des membres, soit le retrait
de l'agrément ;
2. astreinte : la COOPEC qui ne respecte pas les
normes prudentielles édictées par la BCC est passible d'une
astreinte dont le taux est fixé par cette dernière. Le produit de
l'astreinte est versé dans le compte du trésor public et
3. sanctions pénales : les COOPEC sont aussi
passibles des peines de servitudes pénales de un mois à un an et
d'une amende en cas de contreventions des dispositions légales.
3.2 Les caisses d'épargne
3.2.1 La présentation
Conformément à la loi-bancaire, les caisses
d'épargne sont des établissements comme les banques, les
coopératives d'épargne et de crédit, les
sociétés financières et les institutions
financières spécialisées. Cependant, elles peuvent, dans
les limites des textes législatifs et réglementaires qui les
régissent, traiter les autres opérations de banques et recevoir
du public des fonds à vue, à terme fixe ou avec
préavis.
Les caisses d'épargne se démarque des autres
établissements de crédit, spécifiquement des
coopératives d'épargne et de crédit, en ce sens que ces
dernières n'opèrent qu'au profit des membres qui les
constituent.
En République Démocratique du Congo, une seule
institution financière fait partie de cette famille
d'établissements de crédit, à savoir, la caisse
d'épargne congolaise, CADECO en sigle. De par sa vocation,
discrétionnaire ou spontanée. Elle a été
créée en 1950 dans le but d'inciter les autochtones à
s'acclimater
Serge KASEREKA KANYAMA Page 56
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
au système moderne d'épargne liquide. Cela, la
seule institution implante partout en RDC.
3.2.2 La liste d'agences de la CADECO
La caisse générale d'épargne du Congo a
son siège à Kinshasa/Gombe ainsi que des succursales à
Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani, Mbuji-Mayi, Bukavu, Mbandaka, Kikwit, Kananga
et Matadi.
Outre ces succursales, la CADECO est la seule institution
financière congolaise qui a des agences, bien que quasi
inopérationnelles, disséminées presque sur toute
l'étendue du territoire national, soit dans 53 villes du pays. Sa forte
expansion géographie, contrairement aux banques, date des années
1950 et 1960.
Etant plus adaptée à la collecte de la petite
épargne, la CADECO avait conquis toutes les couches de la population,
avant de connaitre de nombreuses difficultés après
l'indépendance, origine même de la régression de ses
activités jusqu'à ces jours.
3.3. Les institutions
financières Spécialisées
3.3.1. La présentation
Aux termes de la loi-bancaire en vigueur, les institutions
financières spécialisées sont des Etablissements de
crédit auxquels l'Etat a confié une mission
d'intérêt public. Elles ne peuvent effectuer d'autres
opérations de banques que celles afférentes à leur
mission, sauf à titre accessoire.
Avant la restructuration de 2002, il existait deux
institutions dans cette catégorie d'établissements de
crédit. Il s'agit :
? De la banque de crédit agricole, figurant en ce jour
sur la liste des banques radiées, car liquidée depuis la
réforme du système bancaire national de 2002 et
? Du fonds de promotion pour l'industrie (FPI), à qui
l'Etat a confié respectivement la mission de la promotion de l'essor de
l'industrie congolaise et l'orientation de crédit au secteur
agricole.
3.3.2. Le fonds de promotion pour l'industrie
Puisqu'il reste le seul organisme financier appartenant
à cette catégorie d'établissements de crédit, le
présent sous paragraphe passe en revue son cadre institutionnel, sa
mission, son organisation et son fonctionnement.
3.3.2.1. Le Cadre institutionnel
Le Fonds de promotion de l'industrie, «F.P.I » en
sigle, est une entreprise publique créée par l'ordonnance
n°89/171 du 07 août 1989 et transformé en
Serge KASEREKA KANYAMA Page 57
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
établissement public à caractère
administratif et financier doté de la personnalité juridique,
ci-après dénommé « le fonds ».
Le fond est régi par la loi n°08/009 du 07 juillet
2008 portant dispositions générales applicables aux
établissements publics et par le décret n°09/64 du 03
décembre 2009 fixant les statuts d'un établissement public
dénommé « fonds de promotion de l'industrie », en sigle
« F.P.I ». Etant une institution financière
spécialisée, il est aussi régi par la loi bancaire,
n°003/2002 du 02 février 2002 relative à l'activité
et au contrôle des Etablissement de crédit.
Ayant son siège social à Kinshasa, le fonds est
ainsi subrogé dans les biens, droits, actions, actifs et passifs que
détenait le fonds de promotion de l'industrie et dans les mêmes
conditions, dans le bénéfice et la charge de tous les contrats,
obligations, engagements, conventions quelconques existant dans le chef du
fonds de promotion de l'industrie.
3.3.2.2. L'objet et modalité du
fonds
Le fonds a pour objet, la promotion de l'industrie locale en
vue de la réalisation de l'autonomie de l'appareil de production du pays
vis-à-vis de l'extérieur, tout en veillant à
l'équilibre industriel au plan national. A cet effet, il a notamment
pour mission :
· De financer la production des matières
premières destinées à l'industrie locale, celle des
produits locaux manufacturés concurrents aux biens importés ainsi
que les projets des secteurs de l'agriculture et de l'élevage qui
concourent à l'intégration industrielle ;
· De financer la construction et/ou la remise en
état des infrastructures reconnues d'utilité publique dans les
zones d'opération des entreprises financées ;
· De collecter et gérer les ressources
financières générées par les entreprises
commerciales et industrielles ainsi que celles générées
par les opérations d'importation, en exécution de
l'Ordonnance-Loi n°89-031 du 7 août 1989 portant création de
la taxe de promotion de l'industrie ;
· D'effectuer toute autre opération qui se
rattache directement ou indirectement à son objet social.
Les interventions du fond se font, en monnaie locale et/ou en
monnaie étrangère, sous forme de :
· Prêts à court, moyen et long termes ;
· Prises de participations ;
· Subventions ;
Serge KASEREKA KANYAMA Page 58
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
? Bonification d'intérêts.
Tout projet de production à financer doit
nécessairement faire l'objet d'une évaluation technique et d'une
analyse économico-financière par les services du fonds, pour
s'assurer de sa rentabilité. Le fonds procède, dans les
mêmes conditions, à l'évolution de la viabilité des
projets d'infrastructures et d'équipements d'utilité publique
ainsi que de la consistance des projets de recherche appliquée.
Le financement des projets retenus fait l'objet de contact
entre les promoteurs et le fonds. Le taux d'intérêt à
appliquer est déterminé par le fonds en fonction des conditions
du marché, sans préjudice des impératifs d'ordre
promotionnel. Tout projet financé doit être garanti par une
sureté réelle, un nantissement ou une caution bancaire.
Conformément aux dispositions légales en
vigueur, les recettes de la taxe de promotion de l'industrie constituent, selon
le cas, une subvention destinée à la réalisation de
l'objet social du fonds ou une ligne de crédit en sa faveur. Les
emprunts extérieurs que le gouvernement rétrocède, le cas
échéant, au Fonds, sont à des taux concessionnels.
3.3.2.3. Les structures organiques
Pour mieux réaliser sa mission, le Fonds dispose des
trois structures organiques, à savoir :
1. Le Conseil d'Administration(CA) : composé
de cinq membres au maximum, ayant un mandat de cinq ans renouvelable une fois.
Le CA l'est organe de conception, d'orientation, de contrôle et de
décision. A cet effet, il est chargé de définir la
politique générale, de déterminer le programme d'actions
et la politique d'intervention du fonds, d'arrêter le budget et
d'approuver les Etats financiers de fin d'exercice, de fixer l'organigramme du
fonds et de le soumettre pour approbation au ministre de tutelle.
2. La direction générale est assurée
par un directeur général (DG), assisté d'un directeur
générale adjoint (DGA), tous deux nommés pour un mandat de
cinq ans renouvelable une fois délibérée en conseil des
ministres. Les DG et DGA sont relevés de leurs fonctions par ordonnance
du président de la République. La direction exécute les
décisions du conseil d'administration et assure la gestion quotidienne
du fonds. Elle exécute le budget, élabore les états
financiers et dirige l'ensemble des services. Elle représente le fonds
vis-à-vis des tiers. A cet effet, elle a tous les pouvoirs
nécessaires pour assurer la bonne marche du fonds et agir en toute
circonstance en son nom.
3. Le collège des commissaires aux comptes (CCC)
est composé de deux personnes issues de structures professionnelles
distinctes et justifiant de connaissances
Serge KASEREKA KANYAMA Page 59
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
techniques et professionnelles éprouvées. Ces
deux personnes sont nommées par le décret du Premier Ministre
délibéré en conseil des Ministres, sur proposition du
Ministre de tutelle, pour un mandat de cinq ans non renouvelable. Le CCC assure
le contrôle des opérations financières du fonds. Les
commissaires aux comptes ont, en collège ou séparément, un
droit illimité de surveillance et de contrôle de toutes les
opérations du fonds.
A cet égard, ils ont mandat de vérifier les
livres, la caisse, le portefeuille et les valeurs fonds, de contrôler la
régularité et la sincérité des inventaires et des
états financiers ainsi que l'exactitude des informations données
sur les comptes du fonds dans les rapports du conseil d'administration.
Ils peuvent prendre connaissance, sans les déplacer,
des livres, de la correspondance, des procès-verbaux et
généralement de toutes les écritures du fonds. Ils
rédigent, à cet égard, un rapport annuel à
l'attention du Ministre de tutelle. Dans ce rapport, ils font toutes les
propositions qu'ils jugent convenables. Les commissaires aux comptes
reçoivent, à charge du fonds, une allocation fixe dont le montant
est déterminé par décret du premier ministre
délibéré en conseil des ministres.
3.3.2.4 Les incompatibilités
fonctionnelles
Le directeur généralement et le directeur
général adjoint ainsi que les administrateurs du fonds ne peuvent
prendre part, directement ou indirectement, au marchés publics conclus
avec le fonds à leur propre bénéfice des entreprises dans
lesquelles ils ont des intérêts.
Dans l'exercice de leurs fonctions, les commissaires aux
comptes sont soumis aux mêmes conditions et aux mêmes
incompatibilités que celles prévues pour les
sociétés commerciales.
3.3 Les sociétés
financières
3.4.1 La présentation
En France, les sociétés financières sont
des établissements de crédit jouissant d'un statut à part
dans le secteur du rachat de crédit. Pour moitié ces
sociétés sont des filiales de grandes banques de
dépôt. L'autre moitié est constituée par des
entreprises issues d'autres secteurs comme les assurances, les organismes
financiers, les constructeurs, la grande distribution, etc.
En République Démocratique du Congo, les
sociétés financières ne peuvent effectuer que les
opérations de banque résultant soit de la décision
d'agrément qui les concerne, soit des dispositions légales et
réglementaires.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 60
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Les sociétés financières et les
institutions financières spécialisées ne peuvent recevoir
du public des fonds à vue ou à moins d'un an que si elles y sont
autorisées à titre accessoire dans les conditions définies
par la banque centrale.
Il sied de noter que dans le système financier
congolais, seule la société financière de
développement, SOFIDE en sigle, réunit les conditions pour faire
partie de cette catégorie des établissements de crédit.
3.4.2 La société financière de
développement 3.4.2.1 Le profil de l'entreprise
Créée le 09 janvier 1970, la SOFIDE est une
S.A.R.L. dont les initiateurs et fondateurs sont le gouvernement congolais, la
banque centrale du Congo et le groupe de la banque mondiale (BIRD, SFI). Son
siège social est situé à Kinshasa et, elle n'a que deux
représentations provinciales, à Lubumbashi et à
Kisangani.
Les fondateurs de la SOFIDE lui ont confié la mission
de concourir techniquement et financièrement au développement de
la République en favorisant la création, l'exécution et/ou
la modernisation des entreprises industrielles, agricoles ou autres
implantées sur l'étendue du territoire national, qu'elles soient
publiques, privées ou mixtes, de droit congolais ou non.
Son capital social, majoritairement domestique,
s'évalue en Franc Congolais, l'équivalent à 3 000 000 USD
représentés au 15 avril 1993 par 5 000 000 actions
réparties entre l'état congolais (20%), la banque centrale du
Congo (27,90%), le secteur privé congolais (29,47%) et les institutions
financières publiques et privées dont la société
financière internationale (SFI), la banque européenne
d'investissement (BEI), l'agence française de développement
(AFD)16, ING directe17, ... (22,63%)
3.4.2.2 L'histoire de la SOFIDE
La SOFIDE a été créée en 1970
à l'initiative de l'Etat Congolais et du groupe de la banque mondiale
(IDA-SFI) pour les raisons suivantes :
? Le système financier congolais hérité
de la colonisation ne comportait que les banques de dépôt avec
mission essentielle de financer les entreprises pour leurs besoins
d'exploitation ;
? L'économie du pays ne disposait pas d'un organisme
d'appui financier et technique au financement des investissements et en faveur
des PME/PMI majoritairement initiées par la classe moyenne nationale
;
16 AFD est un établissement public dont la mission est
de financier des projets de développement économiques et sociaux
durables sur les cinq continents et dans les collectivités
françaises d'outre-mer.
17 ING Direct : la banque en ligne spécialisée en
épargne, compte courant, placements financiers et gestion de patrimoine
(livret épargne orange, assurance vie, ...).
Serge KASEREKA KANYAMA Page 61
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
· Les mesures d'accompagnement de la réforme
monétaire de juin 1967 et le code des investissements de 1969
nécessitant les d'être complétées par un organisme
financier soutenant les activités productives des entreprises nationales
;
· L'économie congolaise avait, après sa
destruction par la guerre post indépendance, besoin de financement pour
se reconstruire.
La première et unique banque de développement
de la république démocratique du Congo, la SOFIDE a connu une
évolution marquée par d'importantes réformes tant
économiques que financières mises en oeuvre au pays ainsi que par
la position des institutions financières internationales face à
la politique économique et sociale du gouvernement, notamment les
mesures de zaïrianisation du 30 novembre 1973, de rétrocession et
d'alignement de la valeur du zaïre-monnaie sur le DTS à partir du
12 mars 1976, etc.
Le cycle vital de la SOFIDE peut être agencé en
sous-périodes importantes suivantes18 :
· De 1970 à 1985 : l'entreprise affiche une
performance caractérisée par l'expansion et le maintien positif
de tous les indicateurs de sa structure et de sa gestion ;
· De 1990 à 1993, la SOFIDE améliore
remarquablement son taux de recouvrement ;
· De 1994 à 1999 : en dépit de la
performance de la période précédente, l'entreprise reprend
son cycle de détérioration, amenuisant son portefeuille, et tous
les indicateurs de gestion sont négatifs, ..., avec risque de
liquidation ;
· De septembre 1999 à octobre 2000 :
l'institution est mise sous gestion administrative par la banque centrale du
Congo (BCC) et un plan de sa restructuration est élaboré quant
à ce ;
· De 2000 à 2003 : cette phase, après
exécution du plan de redressement agrée par la BCC en juin 2001,
est caractérisée par le rétablissement des
équilibres ;
· De 2004 à ce jour : l'entreprise est à
la recherche de nouveaux partenaires (actionnaires) et négocie des
ressources auprès des diverses institutions.
Il sied d'indiquer que, pour obtenir de nouveaux souffles
financiers, la SOFIDE se heurte au problème crucial des garanties. Elle
a absolument besoin d'une
18 Sofide, http//
www.sofide-rdc.net/sofide.html
Serge KASEREKA KANYAMA Page 62
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
injonction de capitaux frais, soit par la recapitalisation
soit par des lignes de crédits, pour sa relance durable.
La société dispose actuellement d'une structure
financière équilibrée, mais précaire puisque
n'ayant pas atteint deux des objectifs essentiels du plan de redressement,
à savoir sa recapitalisation et l'injonction de nouvelles ressources qui
lui permettrait de relancer durablement ses activités.
3.4.2.3. Le système de fonctionnement
La SOFIDE est une institution financière sans guichets
et par voie de conséquence, elle ne reçoit pas les
dépôts du public. Depuis sa création, elle a
fonctionné, outre ses fonds propres, essentiellement avec des lignes de
crédits extérieures négociées et obtenues
auprès de divers bailleurs internationaux de fonds.
Elle emprunte à un taux d'intérêt
créditeur déterminé à l'extérieur pour
rétrocéder ces fonds à sa clientèle à
l'intérieur du pays à un taux débiteur
légèrement supérieur. Nonobstant les commissions qu'elle
perçoit, suite aux opérations de crédit (commissions
d'études, d'enseignements,...), la SOFIDE vit essentiellement des moyens
qu'elle se constitue grâce à cette différentielle des
taux.
Cette dépendance vis-à-vis des bailleurs des
fonds étrangers ne lui a pas été favorable lors de la
suspension de la coopération financière du pays par les
institutions internationales, en 1990.
En effet, entre 1970, année de sa création, et
1990, année de la rupture de la coopération, la SOFIDE a su
mobiliser et absorber plus de 25 lignes de crédits obtenues
auprès de 12 bailleurs différents pour une enveloppe globale de
plus d'USD 200 millions comme l'indique le tableau ci-dessous. Depuis lors, la
société fonctionne en titubant parce que ne
bénéficiant plus de ressources de la part de ses bailleurs de
fonds.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 63
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Tableau n°01. Les principaux bailleurs de
SOFIDE
N°
|
Bailleurs des fonds
|
Montant
|
1
|
I.D.A (1 à 5)
|
51.479.433 USD
|
2
|
I.D.A (6 à 8)
|
68.254.873 DTS
|
3
|
B0E0I
|
17.964.698 ECUS
|
4
|
A.F.D (ex. C.C.C.E)
|
65.641.846 FF
|
5
|
K.F.W (1 à 6)
|
28.474.307 DM
|
6
|
A.G.C.D
|
162.103.894 FB
|
7
|
S.B.I
|
292.011.398 FB
|
8
|
A.C.D.I
|
3.570.681 $CAN
|
9
|
OPEP
|
3.258.678 USD
|
10
|
BAD (1,2)
|
14.748.269 UCA
|
11
|
FAD (1,2)
|
17.492.036 UOE
|
12
|
DEG (1)
|
224. 000 DM
|
Source : SOFIDE, http//
www.sofide-rdc.net/sofide.html
Ces ressources avaient permis à la SOFIDE, grâce
au mécanisme de recyclage, d'injecter chaque année en moyenne
d'USD 20 millions dans l'économie nationale. Elle les a
remboursés à plus de 95%, notamment par le biais de la direction
générale de la dette publique, DGDP en sigle, office de gestion
de la dette publique, en sigle, OGEDEP à l'époque.
En plus de ces emprunts négociés, la SOFIDE a
bénéficié aussi de fonds spéciaux mis à sa
disposition par certains bailleurs pour les financements spécifiques
à son profit ou à celui de ses clients : études,
promotion, bonification des charges d'intérêts, ...
N'ayant pas renoué avec ses bailleurs des fonds
traditionnels après rupture de la coopération, la SOFIDE se sert,
pour son fonctionnement, de son portefeuille-client constitué des
ressources issues de la réalisation d'une partie de son patrimoine
immobilisé (33% au budget), et des revenus locatifs
générés par la location des espaces dans le bâtiment
de son siège et de quelques autres immeubles (67% dans le budget)
3.4.2.4 Le mode d'intervention
La SOFIDE intervient dans la création, l'extension et
la modernisation des entreprises dans le domaine industriel, agricole et
agro-industriel. Elle soutient également les projets
d'intérêt communautaire et ceux des secteurs du social et des
services rentables. Elle finance aussi les besoins d'exploitation.
Son intervention, sous forme soit d'un prêt, soit d'une
prise de participation, soit d'une garantie, soit de la combinaison de ces
trois modalités ne
Serge KASEREKA KANYAMA Page 64
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
concerne que les projets viables techniquement,
financièrement et économiquement de façon à
garantir son remboursement.
Prioritairement les interventions de la SOFIDE sont
orientées vers les projets ayant pour objet :
1. La satisfaction des besoins élémentaires ;
2. L'exploitation permettant le rapatriement des devises au
pays, en créant une incidence positive sur la balance des paiements ;
3. La promotion et la fourniture des biens
d'import-substitution et des services à caractère international,
tels que le service de télécommunication, d'énergie et de
tourisme facilement négociables localement en devises ;
4. La valorisation des matières locales et des
substances minières en vue de leur exportation ou de leur
commercialisation sur place à leurs cours réels ;
5. La reconstitution du tissu industriel en vue de
l'intégration au niveau national et régional ;
6. L'amélioration des transports pour faciliter des
personnes et des biens ;
7. L'approvisionnement des centres urbains en produits de
première nécessité.
Dans sa politique de crédit, la SOFIDE subordonne
l'octroi de crédit à un client à l'existence d'une
ressource de financement correspondante certaine. Ainsi, les conditions
d'éligibilité particulières à un refinancement
donné s'imposent pour les crédits imputés sur toute ligne
de crédit.
Exception faite de la dérogation spéciale
justifiée par la qualité du promoteur, la nature du programme
d'investissement ou des ressources à utiliser, la proportion relative
des concours de la SOFIDE sous quelque forme que ce soit ne peut excéder
:
? 50% du coût total de l'investissement pour un nouveau
projet ;
? 75% pour le projet d'extension ou de modernisation. Sous
cette contrainte, le promoteur a l'obligation d'apporte une contribution sous
forme d'autofinancement dans des proportions variant entre de prise de
participation, celle-ci ne peut en principe, sauf accord du conseil
d'administration, dépasser :
? 10% des fonds propres de la SOFIDE et
? 25% du capital social de l'entreprise requérante.
Comme stigmatisé dans les lignes
précédentes, la SOFIDE vit de la marge entre les taux
débiteurs et créditeurs. A cet effet, elle fixe les taux qui
rémunèrent ses concours en fonction des coûts des
ressources de refinancement, des
Serge KASEREKA KANYAMA Page 65
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
charges d'exploitation et de risques encourus. Quant aux
prêts en francs congolais, la SOFIDE en fixe les taux en fonction du taux
de réescompte et de la moyenne appliquée par les banques
commerciales (le taux interbancaire).
Le dossier de la demande de prêt à la SOFIDE doit
comprendre des
éléments :
? Du marché, notamment l'indication de l'espace
géographique visé, l'estimation de la demande solvable,
potentielle, la concurrence, etc.
? Techniques, allusion faite ici à la technologie de
mise en oeuvre choisie, à l'équipement retenu, etc.
? Financiers, comme l'estimation du coût des
investissements, l'apport du promoteur, les prévisions de
rentabilité ;
? Organisationnels, il s'agit ici du mode d'organisation du
promoteur (société, entreprise individuelle, etc.)
Pour bénéficier du concours de la SOFIDE, le
promoteur ou le demandeur doit présenter des garanties suffisantes
à la couverture des prêts, en fonction de la nature et de
l'importance du risque. Ces garanties revêtent deux formes, à
savoir :
1. Les sûretés réelles : hypothèque
ou dation en paiement et nantissement et
2. Les sûretés personnelles : aval et caution
(caution personnelle du principal associé, caution solidaire des
principaux associés, caution des tiers).
Outres ces deux premières formes de garantie,
étude est en cours examiner la possibilité de mettre en place une
troisième, qui consisterait à exiger aux clients, la souscription
d'une assurance pour tout solde restant dû.
3.4.2.5 L'organisation de la SOFIDE
Les organisations statutaires de la SOFIDE sont :
a) L'assemblée générale des actionnaires
;
b) Le conseil d'administration ;
c) La direction générale et
d) Le collège des commissaires aux comptes.
Conformément aux textes qui régissent la SOFIDE,
le conseil d'administration doit être composé de sept membres au
moins ou de onze au plus, actionnaires ou non, nommés par
l'assemblée générale sur proposition de chaque
d'actionnaires afin de représenter leurs intérêts.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 66
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
La durée du mandat des administrateurs est de quatre
ans au maximum, renouvelable. Cependant, le mandat peut retirer son mandat
à tout moment.
Actuellement, le conseil d'administration, ayant à sa
tête un président, est composé de neuf administrateurs,
répartis comme suit :
> Deux désignés par le ministère du
portefeuille, représentant l'Etat Congolais ;
> Deux représentants de la banque centrale du Congo,
désignés par son gouverneur ;
> Deux représentant les grandes entreprises
privées et les PME congolaises, désigné par la
fédération des entreprises du Congo ;
> Un désigné par l'assemblée
générale des actionnaires, représentant les actionnaires
personnes physiques ;
> Un désigné par l'association congolaise des
banques (ACB en sigle) pour représenter les banques commerciales
congolaises ;
> Un administrateur représentant la banque
commerciale du Congo. Il s'agit ici du président du comité de
direction de la BCDC.
Les deux autres postes d'administrateurs
réservés à la SFI et BEI ainsi qu'aux autres institutions
financières étrangères sont vacants depuis 1990,
année de la suspension de la coopération financière
internationale.
La direction générale, animée par un
directeur général nommé par le conseil d'administration,
actionnaire ou non, faisant l'entreprise et rend compte à ses paires. La
gestion de la SOFIDE est du type privé et indépendant, sans
interférences de l'Etat congolais ni des lobbies de pression
quelconque.
Il serait incomplet de clore cette section portant sur les
intermédiaires financiers congolais sans pour autant évoquer
cette autre catégorie des institutions financières oeuvrant
remarquablement dans le secteur, à savoir, les institutions de micro
finance, IMF en sigle.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 67
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Section 4. Les institutions financières non
établissements de crédit
Cette section met en exergue l'exclusion par le
législateur congolais d'une catégorie d'institutions
financières non monétaires qui ne sont ni organismes de
crédit, ni organismes de gestion de l'épargne
discrétionnaire ou spontanée, mais qui sont des organismes de
gestion de l'épargne contractuelle ou institutionnelle, dont la SONAS,
l'INSS, ..., des messageries financières et d'autres
intermédiaires financiers dont leur rôle est indéniable
dans le système financier congolais.
4.1 L'organismes de gestion de l'épargne
institutionnelle
Ces institutions financières ont pour vocation
première de recueillir et de gérer l'épargne
contractuelle, institutionnelle et obligatoire. Il s'agit pour la
république démocratique du Congo, de la société
nation d'assurance, SONAS en sigle et de l'Institut national de
sécurité sociale, INSS en sigle.
Créée en 1966, la SONAS jouit du monopôle
des assurances dans le pays. Elle mobilise également des fonds
considérables. Son capital est d'USD 826.097.600, et a son siège
à Kinshasa ainsi que des succursales et agences à Lubumbashi,
Kisangani, Goma, Kananga, Mbandaka, Mbuji-Mayi, Matadi, Boma et Kikwit.
Créée en 1960, l'INSS joue un rôle
très important dans l'activité économique congolaise vu
l'important de l'épargne collectée sur la
rémunération des travailleurs. Son capital n'est pas fixe, mais
ses fonds propres sont évalués à USD 43.510.125.
Elle a son siège à Kinshasa, des succursales et
agences en provinces à Mbandaka, Lisala, Matadi, Bandundu, Uvira,
Kananga, Mbuji-Mayi, Bukavu, Kisangani et Lubumbashi.
4.2 L'institutions de micro finance (IMF)
En dépit de leurs interventions, qui touchent un grand
nombre de congolais exclus des services des banques classiques, les
institutions de micro finance ne sont pas prises en compte dans la loi qui
régit le secteur bancaire congolais. Elles sont, jusque-là,
réglementées par une instruction N°1 de la banque centrale
du Congo aux IMF.
Les institutions de micro finance sont de personnes morales
qui ont comme profession habituelle l'activité de micro finance. Par
micro finance, il faut entendre la prestation de services de crédit
et/ou d'épargne aux agents économiques vulnérables, exclus
du système bancaire classique, en vue de leur permettre de
réaliser des activités génératrices de revenus, de
créer des emplois et ainsi de lutter contre la pauvreté.
Par l'instruction n°1, la banque centrale du Congo
classifie les institutions de micro finance comme suit :
Serge KASEREKA KANYAMA Page 68
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
· Les entreprises de microcrédit de
première catégorie : elles accordent des microcrédits ne
dépassant pas l'équivalent de USD 250 par cycle, sans
nécessairement viser le lucre, mais dans les conditions qui garantissent
leur rentabilité et leur pérennité ;
· Les entreprises de microcrédit de
deuxième catégorie : elles octroient des microcrédits dans
un but lucratif, mais elles ne peuvent collecter l'épargne, à
titre accessoire, qu'avec l'autorisation de la banque centrale du Congo ;
· Les sociétés de micro finance : elles
collectent l'épargne du public et accordent du microcrédit.
Outre la collecte de l'épargne du public et l'octroi du
microcrédit, les institutions de micro finance agréées par
la banque centrale du Congo effectuent des opérations connexes, telles
que :
? Le crédit-bail ;
? La location de coffre-fort ;
? Les actions de formation.
Le capital social minimum doit être libère
intégralement à la constitution de l'institution de micro
finance, et est fixé pour : y' Les entreprises de microcrédit de
première catégorie, à l'équivalent en francs
congolais d'USD 15.000 ;
y' Les entreprises de microcrédit de deuxième
catégorie, à l'équivalent en francs congolais d'USD 50.000
;
y' Les sociétés de micro finance, à
l'équivalent en francs congolais d'USD 100.00.
4.3 Les autres intermédiaires financiers
> Des loteries ;
> Des bureaux de changes ;
> Des messageries financières.
Ce chapitre s'est focalisé sur la structure et donc sur
l'organisation et le fonctionnement du système financier congolais. De
l'analyse des institutions financières monétaires et non
monétaires par catégorie conformément aux prescrits en la
matière, il s'observe que le système financier congolais, au
sommet duquel s'affiche la banque centrale du Congo, est constitué de
plusieurs établissements de crédit regroupés en cinq
catégories, à savoir :
1) Une vingtaine de banques ;
2) Une caisse d'épargne ;
3) Plus de 124 coopératives d'épargne et de
crédit ;
4) Une institution financière spécialisée
et
Serge KASEREKA KANYAMA Page 69
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
5) Une société financière.
A ces cinq catégories, il convient d'ajouter d'autres
institutions financières non monétaires qui ne sont pas
régies par la loi bancaire, mais dont l'apport en services financiers
est indéniable. Il s'agit d'une part, des organismes de gestion de
l'épargne contractuelle et institutionnelle qu'est la SONAS et l'INSS,
et d'autre part, des institutions de micro finance, dont le nombre exact n'est
officialisé parce que la plus part d'entre elles évolue dans
l'informel, ainsi que des autres intermédiaires financières qui
ne sont pas des établissements de crédit : les loteries, les
messageries financières et les bureaux de change.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 70
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
CHAPITRE TROISIEME. L'ANALYSE DES DETERMINANTS
DE
L'OFFRE DE MONNAIE EN RDC
Ce chapitre troisième sera consacré à
l'analyse des déterminants de l'offre de monnaie en République
Démocratique du Congo et, cette étude portera sur la
période allant de 1980 à 2013. Mais, au regard de chocs tant
endogènes qu'exogènes particulièrement distincts, elle
sera scindée en deux sous période : de 1980 à 2001 et de
2002 à 2013.
Section 1. La sous-période de 1980 à
2001
Cette section a pour objectif d'examiner l'offre de monnaie et
les déterminants de l'offre de monnaie en R.D. Congo de 1980 à
2001.
Les points ci-après feront l'objet de cette section : ?
analyse de la situation Monétaire ;
? l'analyse de solde de finance publique et ? l'analyse de solde
de balance de paiement.
1.1 L'analyse de la situation monétaire
Ce point va traiter l'évolution des principaux
indicateurs monétaires de l'économie congolaise, notamment
l'offre de monnaie.
1.1.1 L'évolution de l'offre de monnaie
De 1980 à 2001, le pays a connu une forte expansion de
la masse et base monétaire (voir tableau n°02).
Serge KASEREKA KANYAMA Page 71
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Tableau n°02. L'évolution de la masse
monétaire et de la base monétaire en millions de
USD19
Année
|
masse monétaire
|
variation masse monétaire en %
|
Base
monétaire
|
variation base monétaire en %
|
Multiplicateur
|
taux de change en CDF/USD
|
1980
|
1 237,73
|
|
588,6331
|
|
2,10272579
|
2,78
|
1981
|
1 060,48
|
34,99
|
501,7808
|
34,31
|
2,1134308
|
4,38
|
1982
|
1 401,29
|
73,46
|
648,5913
|
69,69
|
2,16050847
|
5,75
|
1983
|
1 085,42
|
73,78
|
492,8295
|
70,47
|
2,20242295
|
12,9
|
1984
|
520,11
|
34,21
|
254,7329
|
44,77
|
2,04177749
|
36,13
|
1985
|
479,74
|
27,32
|
259,6872
|
40,71
|
1,84738909
|
49,87
|
1986
|
636,33
|
58,81
|
328,6753
|
51,54
|
1,93605634
|
59,71
|
1987
|
664,96
|
96,71
|
334,2972
|
91,46
|
1,98911478
|
112,4
|
1988
|
908,05
|
127,25
|
501,8284
|
149,81
|
1,80948567
|
187,05
|
1989
|
700,64
|
61,09
|
418,102
|
73,94
|
1,67575161
|
390,51
|
1990
|
1 092,60
|
186,78
|
747,5235
|
228,8
|
1,4616196
|
718,15
|
1991
|
1 172,91
|
2 229,99
|
780,9017
|
2 167,36
|
1,50199186
|
15587,06
|
1992
|
1 579,44
|
4 115,71
|
1,49397
|
3 030,71
|
1057,21039
|
1990
|
1993
|
9 809,52
|
5 325,80
|
6,4761907
|
4 876,77
|
1514,70535
|
105000
|
1994
|
2566875
|
7 874,76
|
97625
|
4 494,12
|
2,62932138
|
3200
|
1995
|
226,56
|
313,73
|
125,28
|
501,54
|
1,80842912
|
0,15
|
1996
|
203,540566
|
534,87
|
110,425472
|
522,9
|
1,84323927
|
1,06
|
1997
|
250,20
|
51,91
|
173,819084
|
94,53
|
1,43940572
|
1,31
|
1998
|
524,8714286
|
157,83
|
394,625466
|
179,9
|
1,33004956
|
1,61
|
1999
|
973,95
|
363,32
|
822,324129
|
420,31
|
1,184381
|
4,02
|
2000
|
471,16128
|
501,70
|
378,17228
|
471,96
|
1,24589058
|
50
|
2001
|
245,99
|
227,46
|
120,828103
|
100,4
|
2,0359009
|
313,6
|
Source : BCC, Rapport Annuels 1980-2001, pp.193, 190 et
126
La masse monétaire est passée de 1.237,74
millions USD à 245,994 million USD en 2001. Cette baisse de la masse
monétaire en termes réels s'est faite sous l'effet de la
dépréciation de la devise domestique due à l'inflation.
Toutefois, il est important de souligner qu'en termes
nominaux, elle s'est traduite par une hausse. En effet, elle est passée
d'un volume de 3.440,90 Millions de Zaïres en 1980 à 77.143,732
Millions de CDF en 200120. Cette progression de la masse
monétaire en terme courant s'est fait sous l'impulsion de
l'accroissement du crédit intérieur net (prédominé
par les avances au Trésor public par le système bancaire).
Le graphique 7 montre que la variation de la masse
monétaire suit le même rythme que celui de la variation de
l'inflation.
19 Les variations de la masse et base et
monétaires sont établies sur base des valeurs nominales, afin de
mettre en évidence la relation entre la masse monétaire et le
taux d'inflation.
20 Il s'agit des valeurs nominales, calculées sur base du
taux de change.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 72
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Graphique n°7 : la masse
monétaire et d'inflation21
Source : élaborer à partir des données
de la BCC, Rapport Annuel de 1980-2001
La base monétaire constituée par l'ensemble de
la monnaie centrale au passif de la Banque Centrale, c'est-à-dire les
billets émis et les comptes courants des banques, a connu une
progression continue durant ces dernières années sous l'effet des
facteurs autonomes de la liquidité22.
L'essentiel des sources de la base monétaire est
constitué par les concours aux banques qui forment la monnaie centrale
empruntée par rapport aux autres opérations qui constituent la
monnaie centrale non empruntée. Les besoins de refinancement des banques
trouvent leur origine, soit dans la nécessité de convertir leurs
dépôts en billets, soit dans l'obligation de satisfaire aux
réserves obligatoires. En ce qui concerne le crédit net à
l'Etat, il faut l'ajouter dans les sources de financement du déficit des
opérations du Trésor.
Les budgets de l'Etat accusant des déficits devenus
structurels, l'essentiel des sources de la Base monétaire est
plutôt constitué par les concours du Trésor.
1.1.2. Les contreparties de la masse
monétaire
L'analyse des contreparties de la masse monétaire en
RDC durant la période sous étude nous renseigne que la part du
crédit intérieur a été souvent dominante. Les
avoirs extérieurs nets sont demeurés négatifs. Cette
contreperformance s'explique par le solde négatif de la balance des
paiements.
21 Graphique établi sur base des valeurs
nominales.
22 La Base Monétaire ne comprend que la monnaie de la
Banque Centrale.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 73
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Tableau n°03 : Les contreparties de la masse
monétaire en millions USD
Années
|
Avoirs Extérieurs
Nets
|
Crédits à l'Etat
|
Crédits à l'économie
|
Autres Postes
Nets
|
1980
|
-293,201
|
997,8777
|
356,9065
|
176,1511
|
1981
|
-131,073
|
863,8356
|
306,484
|
21,23288
|
1982
|
-434,191
|
1371,774
|
335,8435
|
127,8609
|
1983
|
-11,4031
|
794,7442
|
223,3953
|
78,68217
|
1984
|
-15,2754
|
370,7888
|
124,3371
|
40,2574
|
1985
|
-12,2158
|
297,7201
|
140,0582
|
54,18087
|
1986
|
-18,9985
|
417,6034
|
191,5492
|
46,17987
|
1987
|
-147,544
|
296,2367
|
223,274
|
34,85765
|
1988
|
-26,4902
|
633,3761
|
232,3283
|
15,85765
|
1989
|
-310,893
|
222,2581
|
188,241
|
-20,7575
|
1990
|
-234,734
|
763,8961
|
214,38
|
-120,415
|
1991
|
-190,974
|
1488,611
|
153,2895
|
-278,018
|
1992
|
-1,7979906
|
1,1834206
|
8,5929608
|
2,1080406
|
1993
|
-1,7291606
|
3,8781907
|
3,3038108
|
2,2887606
|
1994
|
-5441363
|
40868
|
27276
|
726431
|
1995
|
-609,6333333
|
16,9454
|
37,5841333
|
781,6648
|
1996
|
-619,0753774
|
36,5203028
|
39,2481887
|
746,847576
|
1997
|
-439,1622672
|
231,779977
|
36,0862366
|
421,492084
|
1998
|
-854,9257404
|
348,509083
|
61,0532658
|
970,234553
|
1999
|
-512,0666308
|
793,424287
|
83,0540027
|
609,537006
|
2000
|
-434,5819729
|
27,4594596
|
58,9620615
|
572,186595
|
2001
|
-229,7531792
|
39,8483323
|
42,5802966
|
393,318594
|
Source : banque centrale du congo, rapport annuels,
1980-2001, pp.242 211, 215et 223. 1.1.3 Les composantes de la
masse monétaire
L'étude de la structure de la masse monétaire
dans le tableau n°04 montre une aggravation de la pénurie des
signes monétaires dans le circuit bancaire et donc une baisse sensible
du niveau de l'épargne nationale, laquelle paralyse
l'intermédiation des banques dans le financement des activités de
production. En effet, les dépôts à vue en monnaie nationale
sont passés de 212,2458 millions USD en 1980 à 34,29132015
millions USD en 2001. De même, les dépôts à terme en
monnaie nationale sont passés de 42,31924 millions USD en 1980 à
7,9585505 millions USD en 2001.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 74
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Tableau n°04 les composantes de la masse
monétaire en millions USD
Année
|
Circulation fiduciaire
|
Dépôts à vue
en MN
|
Dépôts à terme en MN
|
Dépôts en devises
|
Provisions pour importations
|
1980
|
983,1688
|
212,2458
|
42,31924
|
Non disponible
|
Non disponible
|
1981
|
811,5674
|
116,0855
|
23,86836
|
Non disponible
|
Non disponible
|
1982
|
194,7664
|
118,1172
|
25,34835
|
Non disponible
|
Non disponible
|
1983
|
475,6589
|
556,8217
|
52,93798
|
Non disponible
|
Non disponible
|
1984
|
243,6258
|
248,9538
|
27,52837
|
Non disponible
|
Non disponible
|
1985
|
246,5189
|
212,2318
|
20,99258
|
Non disponible
|
Non disponible
|
1986
|
317,9853
|
287,2852
|
31,06347
|
Non disponible
|
Non disponible
|
1987
|
243,8345
|
118,1228
|
44,86655
|
Non disponible
|
Non disponible
|
1988
|
442,1705
|
363,4483
|
49,45202
|
Non disponible
|
Non disponible
|
1989
|
391,9541
|
273,6959
|
34,98502
|
Non disponible
|
Non disponible
|
1990
|
334,1753
|
234,3689
|
54,5833
|
Non disponible
|
Non disponible
|
1991
|
695,795
|
462,5416
|
14,57189
|
Non disponible
|
Non disponible
|
1992
|
6,0954807
|
6,7487407
|
1,6080408
|
1,2211107
|
1,5628107
|
1993
|
4
|
1,8692407
|
1,3076208
|
1,6612407
|
1,707907
|
1994
|
849266
|
35693
|
425
|
92941
|
42703
|
1995
|
109,6238
|
22,043
|
58393333
|
53,0338
|
41,2764667
|
1996
|
78,0229717
|
25,5141226
|
1,23060377
|
58,4905519
|
40,2824717
|
1997
|
116,1607481
|
54,3254962
|
60757252
|
54,9217023
|
24,1805115
|
1998
|
319,5776652
|
76,7913839
|
2,89164099
|
78,8700801
|
46,7403919
|
1999
|
732,462454
|
128,813393
|
44409652
|
61,1873368
|
51,0662605
|
2000
|
319,2557782
|
68,2046053
|
716472
|
52,6069442
|
31,0867874
|
2001
|
100,1821843
|
34,2913202
|
7,9585505
|
86,204442
|
25,2365115
|
Source : Rapports Annuels BCC : 1980-2001, pp.209, 213 et
217.
Il est important de souligner que l'effondrement
observé des dépôts bancaires semble provenir surtout de la
méfiance généralisée du public congolais envers le
système bancaire à la suite, non seulement de son
incapacité à convertir la monnaie de second rang en
numéraire, mais aussi et surtout du niveau élevé de
l'inflation qui rend négatif les taux d'intérêt et offre
par ailleurs les possibilités de réduire la valeur réelle
de la monnaie nationale se trouvant encore dans le circuit bancaire. Cette
évolution indique une accentuation de la dollarisation de
l'économie congolaise.
Il est nécessaire de souligner que l'incapacité
attestée des institutions émettrices de la monnaie à
convertir en numéraire les dépôts bancaires et la
pénurie des signes monétaires dans les circuits bancaires,
procèdent du cycle de financement monétaire excédentaire
du Trésor qui rende incapable d'une part la BCC d'assurer la
convertibilité en numéraire des soldes
créditeurs des comptes ordinaires des
banques en ses livres, et
d'autre part, les banques de second rang de faire face aux retraits des fonds
de la clientèle.
En effet, l'Etat effectuait les paiements en faveur de ses
fournisseurs au moyen des virements non couverts en comptes bancaires. Ces
paiements se faisant par écriture comptable, ont fini par
générer un gap important entre les dépôts
Serge KASEREKA KANYAMA Page 75
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
bancaires et leur couverture en espèces. Il s'en est
suivi une offre excédentaire de monnaie scripturale dont la persistance
a fini par placer les banques commerciales dans l'incapacité de faire
face à la demande d'espèces formulée par le public. Cette
faiblesse a fait que les demandeurs d'argent reportaient leurs pressions sur un
marché parallèle plus liquide.
C'est ce qui explique la décote ou
l'inconvertibilité au pair de la monnaie scripturale en monnaie
fiduciaire et la conséquence de la forte circulation d'espèces
sonnantes hors banque23.
Tableau n°05 l'évolution de la monnaie
scripturale 1992 à 1997 (nombre de NZ en cheque pour 1nz en
espèce)
Mois
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
Janvier
|
1
|
12
|
2
|
3,5
|
1
|
3
|
Février
|
1
|
16
|
10
|
3,4
|
1
|
3
|
Mars
|
1
|
18
|
10
|
1,2
|
1
|
4
|
Avril
|
2
|
30
|
6
|
1,2
|
1
|
8
|
Mai
|
2,5
|
60
|
16
|
1,1
|
1
|
1,1
|
Juin
|
3
|
170
|
4
|
1,15
|
1
|
1
|
Juillet
|
3
|
80
|
3
|
1,08
|
1
|
1
|
Août
|
4,5
|
50
|
1,5
|
1,1
|
1
|
1
|
Septembre
|
5,5
|
30
|
1,5
|
1,18
|
1
|
1
|
Octobre
|
6
|
1
|
1,4
|
1,02
|
1
|
1
|
Novembre
|
6,5
|
1
|
1,2
|
1
|
1
|
1
|
Décembre
|
11
|
1,5
|
1,9
|
1
|
3
|
1
|
Source : Rapports annuels BCC : 1992-1997, p.145.
Par ailleurs, les épargnants préfèrent
conserver leurs richesses en monnaie étrangère plutôt qu'en
monnaie nationale.
L'évolution de la situation monétaire durant la
période sous étude s'explique par le fait que les instruments
utilisés par la Banque Centrale étaient inefficaces, tel que
décrit dans les lignes qui suivent.
En effet, dans le cadre de la mise en oeuvre de sa politique
monétaire, la Banque Centrale a eu recours aux instruments
ci-après :
? Instrument direct : l'encadrement
des crédits ;
? Instruments indirects : taux
directeur, coefficient de réserve
obligatoire, bon de trésor, certificat de
dépôt.
? Le taux directeur
Afin de compléter le plafonnement de crédit qui
était progressivement assoupli au fil des ans, il a été
introduit en mars 1971, la politique de taux de
réescompte24.
23 KABUYA KALALA, F., Cours d'Economie Bancaire, 1Ere Licence,
FASE, Université Protestante au Congo, 2009-2010, p.
35.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 76
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
L'adoption de cet instrument tendait à favoriser
l'octroi par les banques commerciales des crédits d'escompte,
spécialement en ce qui concerne le secteur agricole ainsi que celui de
petites et moyennes entreprises. Des taux de réescompte
particulièrement avantageux étaient prévus pour ces
secteurs.
La recherche de la positivité des taux
d'intérêt réels est un objectif à atteindre. Elle
est l'aboutissement d'une politique anti-inflationniste réussi. En R.D.
Congo, la politique des taux d'intérêt positifs est conçue
de façon inadéquate car elle est insérée dans une
politique volontariste25.
Au lieu de combattre l'inflation, elle l'exacerbe car elle
surenchérit le coût du crédit qui, à son tour, est
répercuté dans la structure des prix.
En outre, par l'élévation des coûts, elle
renforce le problème d'éviction du secteur productif au profit de
l'Etat dans l'accès au financement étant donné qu'elle
accompagne l'encadrement des crédits dans l'agencement établit
par les autorités monétaires congolaises26.
Autre effet pervers, elle crée une rente dans le chef
des banques commerciales, car appliquée aux taux d'intérêt
débiteurs plutôt qu'aux taux créditeurs qui concernent les
dépôts à terme. C'est à l'épargnant qu'il
faut allouer de taux d'intérêt positif et non au banquier qui
travaille avec les fonds des tiers.
Avec le rythme de l'inflation comme en R.D. Congo, la
politique des taux d'intérêt positifs telle qu'elle est
pratiquée est irréversible et suicidaire si elle est menée
jusqu'au bout. De toute façon, une politique monétaire
volontariste des taux d'intérêt positifs n'a aucun sens dans une
économie désarticulée.
Les résultats réalisés au cours de la
période revue ont indiqué des
niveaux élevés des taux d'inflation. Les taux
d'intérêt réels sont demeurés
longtemps
négatifs tel que l'indique le tableau ci-dessous.
24BCC, La politique monétaire et de change
de 1967 à nos jours, Avril 2009, p. 47.
25 MABI MULUMBA, Op. Cit, p. 200.
26 Au fil des années, le « seigneuriage»
monétaire s'est présenté comme un moyen commode pour
l'Etat de se procurer des ressources, mais aussi un facteur très
aggravant de l'inflation; et la monnaie elle-même a été de
plus en plus instrumentalisée par les dirigeants pour se maintenir au
pouvoir.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 77
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Tableau n°06 L'évolution en % du taux
directeur nominal, taux d'inflation et taux directeur réel
Années
|
Taux
d'inflation fin période en %
|
Taux
directeur
Réel
|
Taux de croissance économique
|
1980
|
36,8
|
-24,8
|
2,3
|
1981
|
40,9
|
-28,9
|
2,9
|
1982
|
35,3
|
-20,3
|
-3,8
|
1983
|
100,8
|
-80,8
|
1,4
|
1984
|
33,4
|
-13,4
|
5,6
|
1985
|
26,5
|
-0,5
|
0,4
|
1986
|
32,8
|
2,3
|
4,72
|
1987
|
99,5
|
-70,5
|
2,7
|
1988
|
121,5
|
-84,5
|
0,6
|
1989
|
95,8
|
-45,8
|
-1,4
|
1990
|
233,2
|
-188,2
|
-6,6
|
1991
|
3644,9
|
3589,9
|
-8,42
|
1992
|
2989,6
|
-2934,6
|
-10,5
|
1993
|
4651,7
|
-4556,7
|
-13,51
|
1994
|
9796,9
|
-9651,9
|
-3,87
|
1995
|
370,3
|
-245,3
|
0,72
|
1996
|
752,9
|
-455,5
|
-1,11
|
1997
|
110
|
-0,7
|
-5,41
|
1998
|
126,4
|
112,3
|
-1,74
|
1999
|
526,6
|
363,7
|
-4,27
|
2000
|
511,21
|
-391,2
|
-6,89
|
2001
|
135,09
|
4,9
|
-2,11
|
Source : BCC, Rapport Annuels, p.27, 202 et
6
Il ressort de ce tableau que les taux de croissance
économique et les taux directeurs réels sont restés
longtemps négatifs alors que les taux d'inflation ont été
largement au-dessus des limites acceptables27.
Dans l'examen du tableau ci-dessus, il se dégage
clairement que les périodes de stabilisation macroéconomique ont
été précédées, chaque fois, par plusieurs
années de récession et d'aggravation de l'inflation ; ce qui
interpelle la capacité réelle de pilotage macroéconomique
du gouvernement.
Deux grands moments ont été ainsi
identifiés à la lecture des renseignements contenus dans le
tableau 6 :
? La sous période 1980-1988 :
caractérisée par la mise en place des programmes d'ajustement
structurel de la première génération ;
27 Ces limites se présentent comme suit : « <10%
» et « 10% = taux d'inflation = 20% ». Dans le premier
critère on parle d' l'inflation modérée soutenable et dans
le deuxième on parle de l'inflation non modérée soutenable
(voir A.J. HAMANN et A. PRATI, Vaincre l'inflation : Chance, situation de
départ et institutions politiques, in Finances &
Développement, Juin 2003, FMI, p. 44).
Serge KASEREKA KANYAMA Page 78
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
? La sous période 1989-2001 :
consécutive à la suspension du programme d'ajustement en 1988,
aux vagues de pillages (1991 et 1993), à une longue et chaotique
transition politique (1990-1997) et aux deux guerres civiles 1996 et1998).
Ces chocs ont influé négativement, selon le cas,
sur la conduite de la politique monétaire.
1. Le coefficient de réserve
obligatoire
C'est le 15 juillet 1970 que la Banque Centrale du Congo
publie l'instruction n° 10 obligeant les banques à respecter un
coefficient de réserve mais aucun taux n'est indiqué. Ce n'est
que le 3 juillet 1973 qu'un taux de 15 %, est fixé et cet instrument
accompagne et complète celui de plafonnement des
crédits28.
La politique de réserves obligatoires était
utilisée premièrement en remplacement du plafonnement du
crédit supprimé entre 1974 et 1976, puis après cette
période, le coefficient des réserves obligatoires a
été suspendu pour n'être réinstauré qu'en
1979 pour renforcer l'encadrement direct et neutraliser la surliquidité
bancaire.
Le premier juin 1993, le coefficient des réserves
obligatoires a été revu à la baisse, passant de 55%
à 2%.
Depuis lors, le coefficient des réserves obligatoires
est passé de 2% à 3% puis à 4% et « depuis juin 2001,
l'assiette de calcul de la réserve comprend les dépôts de
la clientèle tant en monnaie nationale qu'en monnaie
étrangère29».
Cependant, cet instrument crée des distorsions dans la
mesure où les réserves obligatoires non
rémunérées équivalent à une taxe sur
l'intermédiation financière imposée aux banques. Cette
taxe peut creuser l'écart entre les taux créditeur et
débiteur et entraîner une désintermédiation si les
réserves obligatoires sont sensiblement supérieures au niveau que
les banques détiendraient de leur plein gré (et ne sont pas
rémunérées au taux du marché). Le manque de
souplesse des réserves obligatoires pose un autre problème : la
modification fréquente, le relèvement, en particulier du
coefficient des réserves obligatoires entraîne des perturbations
coûteuses pour les banques.
Enfin, cet instrument ne peut être utilisé pour
absorber un excédent de réserves si ces dernières sont
réparties inéquitablement entre les banques et s'il n'existe pas
de mécanisme efficace pour redistribuer les soldes entre les
établissements bancaires.
28 MABI MULUMBA, Op. Cit, p. 98
29 De la Banque Nationale du Congo
Serge KASEREKA KANYAMA Page 79
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
2. Le bon de trésor
Adopté en 1974, cet instrument a été
abandonné depuis 1994. Le Bon de Trésor, était
conçu comme instrument de financement des déficits publics. En
outre l'utilisation de cet instrument permettait à la BCC d'alimenter le
marché monétaire en liquidité.
En RDC, le Bon de Trésor était conçu
comme instrument de mobilisation de l'épargne liquide au profit du
Trésor public ou de l'Etat. Mais cet instrument n'a pas
véritablement joué son rôle. En effet, l'inflation, le non
remboursement à l'échéance, ainsi que les incertitudes
politiques ont miné la confiance des épargnants30.
3. Le certificat de
dépôt
La Banque Centrale et le Gouvernement ont
procédé en mai 2000 à l'émission des certificats de
dépôts (CD). Le lancement de cet instrument visait : (i)
l'amélioration du recyclage de la monnaie fiduciaire ; (ii) le
renforcement de l'intermédiation financière (iii) la constitution
d'un embryon du marché financier en RDC. Le CD a constitué une
tentative de doter la Banque Centrale d'un instrument efficace de
liquidité, susceptible de l'aider à moderniser progressivement sa
politique monétaire31.
Cependant, sa nature hybride d'instrument de régulation
monétaire et de financement de déficits budgétaires de
l'Etat, n'a pas permis de mieux apprécier sa contribution à la
politique monétaire.
Par ailleurs, avec la baisse rapide de l'inflation entre 2001
et 2002, les taux d'intérêts réels pratiqués sur les
certificats de dépôt sont restés largement positifs. Cette
situation a posé d'énormes problèmes pour le
remboursement.
En effet, le CD, a provoqué l'aggravation à
terme du poids de la dette du Trésor et les difficultés en
perspective pour l'Etat d'honorer ses engagements vis-à-vis des
souscripteurs. Par ailleurs, les taux trop élevés
détournent les agents économiques des activités
productives vers les activités spéculatives.
Une autre contrainte qui a pesé sur ce titre
était la pénurie de liquidités, attestée par
l'incapacité de l'Etat congolais d'honorer ses engagements à
l'échéance. Sur le plan externe, la BCC a eu recours au taux de
change.
30 Les bons de trésor, comme instrument de financement des
déficits publics, ont été abandonnés depuis
1994. Il subsiste encore d'importants arriérés à
ce jour. Tant qu'ils ne seront pas réglés, l'Etat aura difficile
à se financer auprès du public.
31 Banque Centrale du Congo - Direction des études, Grille
de lecture sur la Politique Monétaire de la Banque Centrale du Congo,
Septembre 2009, p. 9.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 80
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
4. Le taux de change
Cet instrument porte sur les interventions de la Banque
Centrale du Congo qui joue les jeux du marché en faisant recours aux
réserves officielles. Il a pour objectif de défendre la
parité externe de la monnaie nationale.
Les systèmes de taux de change flottant et fixe,
adoptés par le Congo depuis 1974 n'ont pas donné les
résultats escomptés en ce qui concerne la tenue de la monnaie.
Pratiqué dans un environnement caractériser par
la pénurie de devises et où il existe une forte propension
à importer, ce système a animé une spéculation sur
la devise et favorisé la hausse des prix liée aux anticipations
sur l'évolution du taux de change de la part des opérateurs
économiques.
Cette tendance spéculative a été
renforcée par le niveau négatif des Avoirs Extérieurs Nets
du pays. La situation ne s'est guère améliorée ces
dernières années comme le laisse clairement voir les
statistiques. La détérioration d'année en année de
la situation des recettes budgétaire en devises de la BCC n'a pas permis
à celle-ci de jouer le rôle régulateur sur le marché
de change32.
Donc la RDC n'a pas apparemment les moyens de sa politique, la
BCC étant marginalisée sur le marché de change.
En outre, la mauvaise gestion en pratique de la politique de
change a été à la base des discordantes dans le
fonctionnement de l'économie dans son ensemble. Durant certaines
périodes, au lieu de laisser se fixer le taux de change selon les forces
du marché comme l'exige le système de change flexible, les
autorités se sont employées à administrer le taux de
change, d'où l'apparition d'un taux de change parallèle,
reflétant, la réalité du marché. Le fait d'avoir
figé longtemps le taux de change officiel a fait creuser entre celui-ci
et celui du marché des écarts allant au-delà de ceux
tolérables (supérieurs à 10%).
Le résultat immédiat de cette distorsion a
été d'une part, le développement de l'économie
informelle et d'autre part, l'enregistrement d'un manque à gagner
notable dans les recettes du budget de l'Etat (celui-ci encaissant les recettes
provenant des droits et taxes sur les importations au taux officiel et
dépassant au taux du marché libre).
32 MABI MULUMBA, Op. Cit, p. 202.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 81
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Tableau n°07. L'évolution du taux de
change officiel et parallèle (de 1980 à 1994 : USD-Zaïre et
de 1995 à 2001 : USD-Franc congolais)
Année
|
Taux de Change Officiel
|
Taux de change parallèle
|
Ecart entre le Taux parallèle et
Officiel
en %
|
1980
|
2,78
|
|
|
1981
|
4,38
|
|
|
1982
|
5,75
|
|
|
1983
|
12,9
|
|
|
1984
|
36,13
|
|
|
1985
|
49,87
|
|
|
1986
|
59,71
|
|
|
1987
|
112,4
|
|
|
1988
|
187,05
|
|
|
1989
|
390,51
|
|
|
1990
|
718,15
|
|
|
1991
|
15587,06
|
|
|
1992
|
1990
|
2300
|
15,6
|
1993
|
105000
|
306000
|
191,6
|
1994
|
3200
|
3350
|
4,7
|
1995
|
0,15
|
0,16
|
6,5
|
1996
|
1,06
|
1,1
|
3,8
|
1997
|
1,31
|
|
|
1998
|
1,61
|
3,6
|
50
|
1999
|
4,02
|
25,5
|
466,7
|
2000
|
50
|
141
|
182
|
2001
|
313,6
|
313,56
|
0
|
Source : Rapports Annuels BCC, 1980-1999 et condensé
d'informations statiques de 2000-2001
Généralement, la BCC achète d'abord les
devises sur le marché à un prix supérieur au taux de
change officiel puis elle le revend sur le marché au taux officiel avec
une perte importante. Et comme la BCC est elle-même demandeuse des
devises, est obligée de créer de la monnaie nationale pour
permettre l'achat des devises et ceci va avoir pour effet d'abord
l'augmentation de l'offre des monnaie nationale et il va s'en suivre une
dépréciation de la devise domestique (Franc congolais).
L'inefficacité des instruments utilisés tient en
outre des limites qui ont pesé sur les dits instruments et des
contraintes sur l'action des autorités monétaires congolaises.
S'agissant des limites, il y a lieu de mentionner pour :
? Le Taux de réescompte
? En période de forte
inflation, la hausse des taux d'intérêt peut ne pas
décourager la demande de crédit, si les agents économiques
anticipent une poursuite de l'inflation et s'ils peuvent répercuter la
hausse des coûts financiers. On peut se demander si la régulation
par le taux n'est pas
Serge KASEREKA KANYAMA Page 82
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
historiquement liée à une période
d'inflation faible ; dans le cas d'un retour en force de la hausse des prix,
cet instrument pourrait être remis en cause ;
? Le taux de réescompte,
présente une limite en ce sens que pour qu'il y ait un impact notable,
il faut qu'il y soit sur l'espace économique concerné un recours
important aux transactions fondées sur les effets de commerce. Dans
cette optique, cette politique n'est guère opérante que dans les
économies avancées, elle n'a aucun impact dans l'économie
congolaise où le portefeuille commercial des banques n'a jamais pris des
proportions significatives ;
? L'utilisation de cet instrument n'exige que la Banque
Centrale dispose des liquidités pour venir en aide aux banques en
difficulté. Mais, il est observé dans le cadre du fonctionnement
de l'économie congolaise, que la BCC n'est pas toujours capable de venir
en aide aux banques commerciales en difficulté parce qu'elle-même
faisant souvent face aux problèmes de liquidités. C'est ainsi que
la plupart des banques commerciales lorsqu'elles sont en difficultés,
recourent à leurs maisons mères, généralement
situées à l'étranger, pour avoir de liquidité. Par
conséquent l'utilisation de cet instrument n'a pas assez
d'efficacité en R.D.Congo ;
? Le taux d'intérêt n'est pas
déterminé par voie de marché (appel d'offres ou
d'adjudication). Le taux directeur de la Banque Centrale est
déterminé en fonction du taux d'inflation pour en assurer la
positivité en termes réels. Il résulte ainsi une
procédure administrative.
Par ailleurs, il n'est toujours pas acquis que le taux
d'inflation reflète les forces en présence sur le marché
en raison notamment de la rigidité à la baisse de plusieurs prix
de l'homologation ou de l'encadrement de certains, de décalages
existants entre l'évolution de certains indicateurs et le taux
d'inflation,...
? Le coefficient de réserve obligatoire
Les réserves obligatoires élevées
fonctionnent comme une taxe implicite qui s'ajoute à la marge entre les
taux des dépôts et des prêts. En alourdissant ainsi le
coût de l'intermédiation financière, elles encouragent la
désintermédiation et contribuent souvent à
l'émergence d'un secteur informel, lequel caractérise
l'économie congolaise. Donc, la politique de réserves
obligatoires est limitée car, perturbant régulièrement les
banques commerciales dans leur politique d'octroi de crédit.
? L'encadrement du crédit
Bien qu'il constitue un instrument efficace de contrôle
de la croissance du secteur intérieur total, mais à l'instar de
la régulation des taux d'intérêt, il gène la
répartition efficiente du crédit et conduit à la
désintermédiation bancaire.
Par ailleurs, parmi les différentes contraintes qui ont
pesé sur l'action des autorités monétaires congolaises, il
y a lieu de citer :
Serge KASEREKA KANYAMA Page 83
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
1.2 Le solde finance publique
La gestion des finances publiques en RDC a longtemps
été soldée par des déficits chroniques, dont le
financement était réalisé par des recours excessifs aux
avances du système bancaire, essentiellement de la Banque Centrale.
Cette option est même la seule possible, parfois, vu le
sous-développement du marché des effets publics. Cette
monétisation des déficits publics débouche sur
l'inflation, qui est en soi un obstacle développement d'un marché
des instruments de la dette.
La loi n° 005 relative à la constitution, à
l'organisation et au fonctionnement de la B.C.C, interdit la B.C.C d'accorder
des avances au Trésor dès 6 mai 2002. Fort malheureusement, cette
disposition salutaire tant pour la stabilité que pour la population,
semble « mourir de sa belle mort ». L'autorité
monétaire loin de rompre avec les émissions au profit du
Trésor, elle en a fait partie intégrante de son action comme en
témoigne le tableau ci-après.
Tableau n°08. Financement des déficits
publics en RDC en millions USD
Année
|
Besoin de financement(1)
|
Financement monétaire
(2)
|
Financement non monétaire (3)
|
(2)(1)
|
(3)(1)
|
1980
|
-237,454
|
194878,8
|
-956004
|
-82,0701
|
-17,9299
|
1981
|
-291,829
|
230480,1
|
-36140,1
|
-78,9779
|
-21,0221
|
1982
|
-710,096
|
713774,1
|
0,000613
|
-100,518
|
-0,5179
|
1983
|
-151,68
|
183295,2
|
1,9205
|
-120,843
|
220,8434
|
1984
|
-113,527
|
87029,62
|
-0,03352
|
-76,6596
|
176,6569
|
1985
|
-210,539
|
29090,13
|
4,7606
|
-13,817
|
113,817
|
1986
|
39276,84
|
168946,2
|
0,000156
|
430,1419
|
-530,142
|
1987
|
-32855,6
|
74403,91
|
-444,667
|
-226,457
|
326,4575
|
1988
|
-624,21
|
331794
|
0,471698
|
-53,1542
|
153,1542
|
1989
|
158925,7
|
-122786
|
0,381679
|
77,2598
|
-22,7402
|
1990
|
-721,614
|
602,1834
|
-956004
|
-83,4495
|
-8,505
|
1991
|
-1440,84
|
1453,435
|
-36140,1
|
-100,04
|
-1306
|
1992
|
-18226051,95
|
1146
|
0,000613
|
-97,4359
|
2850,427
|
1993
|
-324715042,98
|
375
|
1,9205
|
-98,8936
|
-1,2572
|
1994
|
-92295.85
|
473625
|
-0,03352
|
-100,04
|
-0,033
|
1995
|
3527,333
|
-3083,33
|
4,7606
|
-87,4126
|
-12,6063
|
1996
|
-33438,7
|
33438,21
|
0,000156
|
-99,9986
|
-0,00141
|
1997
|
-203888
|
203887,4
|
-444,667
|
-99,9998
|
-0,00019
|
1998
|
-155109
|
155907,5
|
|
-100
|
0
|
1999
|
-655453
|
655453,2
|
|
-100
|
0
|
2000
|
-210803
|
210803,3
|
|
-100
|
0
|
2001
|
3958,409
|
-3958,41
|
|
-100
|
0
|
Source : Rapports Annuels BCC 1980-1998 et Condensés
d'informations statistiques 1999-2001, p.90
Il ressort de l'analyse de ce tableau que les déficits
budgétaires caractérisant la gestion des finances publiques au
cours de la période analysée ont été
financés en grande partie par les avances de la BCC au Trésor. Ce
qui a entrainé des
Serge KASEREKA KANYAMA Page 84
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
fortes inflations, ainsi qu'une crise de liquidités,
frappant négativement l'intermédiation financière du pays
et par conséquent la politique monétaire.
Par contre, les excédents budgétaires
observés ont servi au remboursement d'une partie des emprunts du
Trésor vis-à-vis de la BCC, des BCM et des détenteurs des
effets publics.
Le financement démesuré du financement
monétaire des déficits budgétaires a entrainé une
baisse sensible des crédits intérieurs orientés vers
l'économie, au profit des crédits de plus en plus croissant au
secteur public qui lui, les utilisant souvent aux dépenses moins
productives, comme le montre le tableau n°08.
? Le poids de la dette extérieure
Aussi nécessaire puisse-t-elle être pour financer
l'investissement, l'accroissement de la dette externe constitue un fardeau
d'une lourdeur exceptionnelle pour la République Démocratique du
Congo.
Elle constitue une source de contrainte pour la gestion de la
politique monétaire et contrarie celle-ci car son accumulation par
l'Etat fait que toute variation du taux de change risque de se traduire par une
hausse de l'inflation. La RDC est confrontée à une lourde charge
du service de la dette par rapport à ses recettes et à ses
réserves de change et le poids de celle-ci est sans conséquence
sur la gestion de la politique de monétaire de la Banque Centrale.
En effet, la dette extérieure est payée en
devise étrangère, ce qui pousse les autorités
monétaires à recourir au marché de change pour convertir
la monnaie nationale en devises étrangères. Mais, dans le
contexte congolais, étant donné que la BCC ne dispose pas d'un
stock en devises suffisant, elle est obligée de recourir à la
planche à billet afin de disposer de la monnaie à convertir sur
le marché de change pour payer sa dette extérieure. Ainsi, comme
le stock des devises (demande) est limité alors que la masse
monétaire en devise domestique augmente, cela va se traduire par une
dépréciation de la monnaie nationale sur le marché de
change. Et comme les prix de plusieurs biens et services sont libellés
en devises étrangères, cela aura pour conséquence une
hausse des prix. Ainsi, il se crée un conflit entre la gestion de la
politique monétaire d'une part, et le financement de la dette
extérieure d'autre part.
Le tableau ci-dessous renseigne que notre pays se trouve
caractérisée par une situation de surendettement et
d'incapacité à faire face au service de sa dette
extérieure33.
33 A. ZONON, Les déterminants de l'inflation au
Burkina Faso, Document de travail N°02/2003, Centre
d'Analyse des Politiques Economiques et Sociales, CAPES, 2003, p. 33.
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Tableau n°09. L'évolution de la dette
publique et ratios de soutenabilité
Paiements de la dette publique et soutenabilité
de la extérieure
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
Dette publique
|
8,672
|
9,967
|
9,44
|
9,427
|
9,878
|
9,878
|
9,945
|
PIB
|
2,415
|
0,338
|
0,259
|
0,207
|
0,079
|
0,006
|
0,001
|
Exportations
|
1,118
|
1,107
|
1,006
|
1,077
|
1,085
|
1,103
|
1,246
|
Ratio dette sur PIB
|
3,59
|
29,49
|
36,45
|
45,54
|
125,04
|
1646,33
|
9,945
|
Ratio dette sur exportations
|
7,757
|
9,004
|
9,384
|
8,753
|
9,196
|
8,956
|
7,982
|
Source : BCC, Rapports Annuels de 1995-2001 (en milliards
USD), p.113
Il ressort de ce tableau que le poids de la dette
extérieure par rapport au PIB et aux recettes d'exportation est en
constante augmentation. Toutefois, il faudra noter que le ratio dette sur PIB,
ainsi que le ratio dette sur exportations sont toujours supérieur aux
seuils de tolérance qui sont estimés respectivement à 0.3
et à 1.5 pour les pays pauvres très endettes (PPTE). Donc la
dette publique est non soutenable34.
C'est ainsi que nous pensons qu'un allégement de la
dette extérieure de la RDC dans le cadre de l'initiative
PPTE35, est nécessaire afin de lever les différentes
contraintes qu'impose celle-ci sur l'activité économique du pays
en général et sur la politique monétaire en
particulier.
? Le manque de communication et
d'information
Le manque de communication entre la Banque Centrale et les
banques commerciales, problème typique des systèmes peu
développés (comme c'est le cas en RDC) fait obstacle à la
formulation et à la mise en oeuvre efficace de la politique
monétaire. En R.D. Congo, les autorités monétaires
n'envoient pas de signaux clairs sur l'orientation de la politique
monétaire, et les banques commerciales sont souvent perplexes devant la
politique conduite par la Banque Centrale. Enfin, le public a peu accès
aux informations sur le taux d'intérêt et le volume des
transactions sur les marchés.
? Les systèmes de paiement
inefficients
L'inefficience du système de paiement en R.D. Congo
oppose un obstacle majeur aux règlements le jour même ou à
court terme des opérations entre investisseurs et réduit d'autant
la liquidité des effets négociés.
En outre, l'importance du flot créé par ses
carences, conjuguée à l'exigüité du marché
interbancaire, oblige les banques commerciales à détenir des
réserves excédentaires considérables sur le compte courant
à la Banque Centrale afin d'éviter les pénalités
élevées qui peuvent les frapper lorsqu'elles ne s'acquittent
pas
34 Donc la RDC est dans une crise de d'endettement car
l'économie congolaise est dans l'incapacité de
produire ou de générer les sommes d'argent qu'il
faut pour rembourser la dette contractée ainsi que payer son service.
35 PPTE : Pays Pauvres très Endettés.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 85
Serge KASEREKA KANYAMA Page 86
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
de l'obligation de règlement des opérations de
compensations quotidiennes. L'ampleur du flot et ses fluctuations erratiques
sont un des principaux obstacles à la transmission des signaux de la
politique monétaire.
Ainsi, pour bien mener sa politique, la Banque Centrale du
Congo a besoin d'un système financier intégré, efficace,
stable, couvrant toute l'étendue du pays et acceptant des instruments de
paiement autres que le fiduciaire et le chèque. Le dénouement des
transactions financières devrait s'effectuer en un temps réel.
? Le disfonctionnement du système
financier
Pendant qu'au niveau international les tendances sont telles
qu'il faut mettre en place des nouveaux produits afin d'adapter l'environnement
bancaire et financier par rapport aux exigences des innovations rapides et
celles de l'internationalisation des flux financiers, le système
financier congolais a été affecté par une longue crise et
reste dans une phase de financement traditionnelle caractérisée
par la collecte de dépôt et de l'octroi de crédit au niveau
de banques36.
Cependant, la désintermédiation
financière en RDC est attestée par une insuffisance de la
mobilisation de dépôt bancaire et a eu tendance à
s'accélérer à cause de l'instabilité
économique. Les agents économiques étant rationnels, leurs
préférences sont tournées vers les actifs financiers
(devises) que d'aller vers le circuit bancaire. Les taux d'intérêt
n'étant plus attractif, ils sont restés longtemps négatifs
du fait de l'inflation.
Ainsi, la pénurie des billets dans les banques
apparaît comme la principale cause conjoncturelle de la
déchéance du système bancaire congolais. En dépit
d'une forte expansion des liquidités, liée à la
monétisation des déficits publics par la Banque centrale, les
banques commerciales se trouvent privées de versements en
espèces. Par ailleurs, ne pouvant actionner leurs disponibilités
à la Banque Centrale, elles sont dans l'impossibilité de
transformer les crédits octroyés aux clients en espèces.
Incapables de répondre aux demandes pressantes de retraits de fonds, les
banques commerciales, démunies en outre de devises, ne disposent d'aucun
élément susceptible d'attirer les espèces détenues
par les agents économiques.
Parmi les facteurs qui favorisent une forte circulation
fiduciaire hors banque, il y a les nombreux paiements en espèces aux
guichets de la Banque Centrale au profit de divers fournisseurs de l'Etat.
L'environnement des affaires des banques commerciales
congolaises a été marqué par une succession
d'événements auxquels celles-ci semblent ne pas s'adapter : le
jeu des placements spéculatifs appelé « bindo », les
deux vagues de
36 KIYANGA KI N'LOMBI, Notés de Cours de gestion des
institutions financières, 2ème Licence EMI,
Université Protestante au Congo2010-2011, p.24.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 87
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
pillages qui ont affecté leurs clients et la
pénurie persistante des billets dans le circuit
bancaire37.
Notons par ailleurs qu'avant 2001, les banques commerciales
ont connu des difficultés en raison de l'hyperinflation, de la
décote, de l'insolvabilité et l'illiquidité bancaire, du
non-financement des activités de production ainsi que de la naissance de
la désintermédiation financière et de la dollarisation.
Du fait de ces événements, l'on remarque
aujourd'hui une prédominance du secteur informel.
Cette situation n'est pas sans conséquence sur la
conduite de la politique monétaire de la BCC ; étant donné
que celle-ci n'a pas un contrôle sur une partie de la masse
monétaire en circulation dans l'économie.
En effet, étant donné que la Banque Centrale ne
contrôle que de la monnaie scripturale, la prédominance de la
monnaie fiduciaire peut constituer un frein à l'efficacité de la
politique monétaire.
Tableau n°10. L'évolution de la
circulation fiduciaire et de la circulation bancaire en %
Années
|
Circulation Fiduciaire
|
Circulation banques
|
1980
|
44,7
|
55,3
|
1981
|
45
|
55
|
1982
|
40,74
|
59,26
|
1983
|
55,4
|
44,6
|
1984
|
55,02
|
44,98
|
1985
|
57,02
|
42,98
|
1986
|
59,02
|
40,98
|
1987
|
56,39
|
43,61
|
1988
|
56,13
|
43,87
|
1989
|
70,53
|
29,47
|
1990
|
84,29
|
15,72
|
1991
|
96,9
|
3,1
|
1992
|
38,61
|
61,39
|
1993
|
45,24
|
54,76
|
1994
|
33,09
|
66,91
|
1995
|
48,39
|
51,61
|
1996
|
38,25
|
61,75
|
1997
|
46,43
|
53,57
|
1998
|
60,89
|
39,11
|
1999
|
85,22
|
14,78
|
2000
|
67,76
|
32,24
|
2001
|
40,73
|
59,27
|
Source : l'auteur sur base de données de la BCC,
Rapports Annuels 1980-2001
37 KABUYA KALALA, Op. cit., p.
74.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 88
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
En conclusion, il sied de souligner que la politique
monétaire durant cette (sous) période n'a pas obtenu des
résultats satisfaisants. L'évolution des taux d'inflation en est
une illustration.
Cet échec tire son origine de l'incohérence et
l'irrationalité dans l'agencement des instruments de politique
monétaire, bien que l'Etat Congelais ait aussi une part de
responsabilité importante.
La BCC a maintenu la grille de ses instruments lesquels n'ont
pas eu d'effet au regard de l'ampleur du déficit budgétaire,
source d'hyperinflation ». Notons que, c'est de la politique
budgétaire que dépend, en dernier ressort, la possibilité
de mettre un terme à l'hyperinflation : quand le problème est
devenu tellement apparent, l'Etat est contraint de réduire ses
dépenses et d'accroître ses recettes. Il peut, de ce fait,
émettre moins de monnaie, et donc ralentir la croissance
monétaire. On voit donc que, même si l'inflation est partout et
toujours un phénomène d'ordre monétaire, la fin de
l'hyperinflation est généralement d'ordre budgétaire et
monétaire.
Cette situation a conduit les agents économiques
résidents à adopter un comportement en faveur des monnaies
étrangères au détriment de la monnaie nationale.
C'est-à-dire, ils ont opté pour l'utilisation des devises dans la
quasi majorité de leurs opérations financières, parfois en
abandonnant même la monnaie nationale. Cette attitude a consacré
ainsi le régime de dollarisation de « facto » en RDC,
régime qui était officialisé par les mesures
légales.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 89
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
1.3 Le solde de balance de paiement
Il est important de signaler que vers années 80
à 2001, nous avons connu le haut et bas, en relevant les défis
vers la deuxième période de 2002 à 2013 que ce
ralentissement a été contrebalancé par les grands travaux
d'infrastructures entrepris par le Gouvernement au cours de la même
période.
Tableau n°11. Solde de balance de paiement en
millions de USD
Années
|
Compte des transactions courantes
|
Compte de capital et d'opérations financières
|
Solde de la balance de paiement
|
Taux de change
|
1980
|
12.853
|
468.482
|
55.629
|
2,78
|
1981
|
778.69
|
616.490
|
-162.20
|
4,38
|
1982
|
987.507
|
913.996
|
73.511
|
5,75
|
1983
|
1152.92
|
1174.16
|
21.235
|
12,9
|
1984
|
1283.28
|
1085.96
|
-197.31
|
36,13
|
1985
|
5815.6
|
6148.0
|
332.3
|
49,87
|
1986
|
6725.8
|
6869.8
|
144.0
|
59,71
|
1987
|
4949.0
|
4371.0
|
-578.0
|
112,4
|
1988
|
8042.5
|
8477.9
|
435.4
|
187,05
|
1989
|
-56,62
|
-103,645
|
-298,49
|
390,51
|
1990
|
-315,875
|
68,685
|
-232,085
|
718,15
|
1991
|
-258,4
|
79,99
|
-167,77
|
15587,06
|
1992
|
-375,535
|
12,54
|
-409,26
|
1990
|
1993
|
-127,395
|
92,53
|
-257,45
|
105000
|
1994
|
-997,31
|
381,52
|
-600,59
|
3200
|
1995
|
-1066,85
|
435,1
|
-866,4
|
0,15
|
1996
|
-1940,09
|
644,1
|
-1138,1
|
1,06
|
1997
|
-1216,57
|
1259,51
|
71,535
|
1,31
|
1998
|
-1197,475
|
1740,21
|
571,14
|
1,61
|
1999
|
-2720,325
|
2787,775
|
63,27
|
4,02
|
2000
|
-263,1
|
-391,4
|
-560,7
|
50
|
2001
|
-181,3
|
-251,6
|
-287,9
|
313,6
|
Source : BCC, Rapports Annuels de 1995-2001 (en milliards
USD), p166
Serge KASEREKA KANYAMA Page 90
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Section 2. La période de 2002 à 2009
Cette section a pour objectif d'examiner la sphère
monétaire en R.D.
Congo de 2002 à 2013. Les points ci-après feront
l'objet de cette section :
? Analyse de la situation monétaire;
? Analyse de solde de finance publique ;
? Analyse de solde de balance de paiement
Notons toutefois que, durant cette période, la
politique économique du pays s'était inscrite dans le cadre de
différents programmes à savoir : le Programme Intérimaire
Renforcé (PIR) qui a couvert la période allant de 26 mai 2001 au
26 mars 2002 ; le Programme Economique du Gouvernement (PEG) qui était
un programme triennal qui a couvert la période allant de l'année
2002 à 2005 et le Programme Relais de Consolidation
(élaboré en 2006)38.
Le PIR qui était suivi par les services du FMI, visait
essentiellement à casser l'hyperinflation, stabiliser le taux de change,
réduire le déficit du compte courant extérieur et
résoudre le problème des arriérés de la dette
extérieure.
La réalisation satisfaisante du PIR39 a
ouvert la voie à la conclusion d'un programme économique et
financier appelé « Programme Economique du Gouvernement »,
PEG40 en sigle, couvrant la période d'avril 2002 à fin
mars 2006, soit six semestres. Ce Programme bénéficiait des
ressources au titre de la Facilité pour la Réduction de la
Pauvreté et pour la Croissance (FRPC) d'un montant de 580,0 millions de
DTS dont 420,0 millions étaient affectés à l'apurement des
arriérés vis-à-vis du FMI et le reste, destiné au
soutien à la Balance des paiements à raison de 26,7 millions de
DTS à chaque conclusion satisfaisante d'une revue.
Sur les six revues semestrielles du programme, cinq ont
été conclues de manière globalement satisfaisante. Quant
à la sixième, elle n'a pas été
évaluée, la RDC s'étant retrouvée hors délai
de l'expiration de l'accord sur la FRPC, arrêté à fin mars
2006. Pour maintenir le cap, il a été mis sur pied, en 2006, un
programme de référence suivi par les Services du FMI
appelé Programme Relais de Consolidation, PRC en sigle. A l'instar du
PIR, le PRC ne portait que sur le volet « ajustement », les appuis
budgétaires et/ou à la balance des paiements ayant
été suspendus.
Après maintes reconductions du PRC faute de
résultat, la dernière évaluation a été
jugée satisfaisante, et a permis enfin au pays d'accéder au
deuxième Programme Economique du Gouvernement appuyé par un volet
financier.
38BCC, Note d'informations et de statistiques,
août 2009, p.43.
39Car le PIR a permis de mettre fin à une
longue période d'hyperinflation.
40Ce programme avait pour but : consolider la
stabilité macroéconomique, la relance d'une croissance soutenable
et la réduction de la pauvreté.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 91
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Conformément à l'article 3 de la loi n°
005/2002 du 07 mai 2002 relative à la constitution, à
l'organisation et au fonctionnement de la B.C.C, la politique monétaire
en RDC a comme objectif intermédiaire la masse monétaire moins
les dépôts en devises et les provisions pour
importations41.
En outre, la politique monétaire a comme :
? objectif final : la stabilité du niveau
général des prix ;
? objectif opératoire : la base monétaire. Il
s'agit plus exactement de la base monétaire au sens strict.
Notons par ailleurs que conformément à cet
article, la Banque Centrale du Congo est indépendante dans la
réalisation de ces objectifs.
2.1 L'analyse de la situation monétaire
Par rapport à notre première période
d'analyse (1980-2001), qui était caractérisée par des
politiques monétaires expansionnistes, la présente (de 2002
à 2009) quant à elle, est caractérisée par
l'application d'une politique monétaire restrictive et prudente.
Dans ce paragraphe, il sera question d'analyser
l'évolution de l'offre de monnaie, c'est-à-dire la masse et la
base monétaire ainsi que les composantes et contreparties de la masse
monétaire.
2.1.1 L'évolution de l'offre de monnaie
Il ressort de l'observation du tableau n° 12, que depuis
2002 la BCC applique une politique monétaire prudente et restrictive, ce
qui a permis à stabiliser le niveau général des prix et
par ricochet l'inflation.
41 Journal officiel, Loi n° 005/2002 du 07 mai 2002 relative
à la constitution, à l'organisation et au fonctionnement de la
Banque Centrale du Congo, Art. 3, alinéa 1 et art. 6, alinéa 1 et
2, Kinshasa, 2002.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 92
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Tableau n°12. L'évolution de la masse et base
monétaire en Millions USD42
Année
|
Masse Monétaire
|
Variation Masse Monétaire en %
|
Base
Monétaire
|
Variation Base Monétaire en %
|
Multiplicateur
|
Taux de Change
|
2002
|
258,63
|
28,12
|
137,0595
|
38,23
|
1,8869907
|
382,14
|
2003
|
349,2932
|
31,66
|
181,8103
|
29,31
|
1,9211959
|
372,52
|
2004
|
500,4088
|
70,79
|
252,0271
|
65,25
|
1,9855357
|
444,09
|
2005
|
642,5326
|
24,69
|
299,6246
|
15,46
|
2,1444588
|
431,28
|
2006
|
882,2512
|
57,67
|
405,3632
|
57,92
|
2,1764462
|
503,43
|
2007
|
1309,007
|
50,79
|
563,7426
|
38,95
|
2,3219941
|
502,99
|
2008
|
1628,882
|
58,06
|
591,406
|
33,34
|
2,7542534
|
639,32
|
2009
|
1709,986
|
48,22
|
522,5912
|
24,76
|
3,2721293
|
902,66
|
2010
|
2,21455347
|
30,1
|
30,1
|
29,6
|
3,278439
|
907
|
2011
|
2,66187364
|
21,7
|
21,7
|
30,5
|
3,058963
|
918
|
2012
|
3,21421574
|
21
|
21
|
6,3
|
3,481747
|
918,7
|
2013
|
3,79923872
|
18,3
|
18,3
|
17
|
3,533683
|
919,5
|
Source : BCC, Rapport Annuels 2002-2009
La situation monétaire de la R.D.Congo au cours de la
période sous examen est caractérisée par une expansion
modérée de la masse monétaire, tel que décrit par
le tableau ci-dessus43.
En effet, nous quittons d'un volume de 77.143,732 Millions de
CDF en 2002 pour atteindre 1.543.536,135 Millions de CDF en 2009. Cette
progression de la masse monétaire en terme courant s'est fait sous
l'impulsion de l'accroissement du crédit intérieur net
(crédits à l'Etat et crédit à
l'économie)44.
Toutefois, il nous semble important de souligner que ces
expansions nominales des liquidités intérieures se sont traduites
par une augmentation de leurs valeurs réelles en millions de dollar USD.
La masse monétaire s'est accrue sous l'effet de la maîtrise de
l'inflation. En 2002, la masse monétaire s'est
caractérisée par un taux de croissance à deux chiffres
soit 28,12% contre 227,46% en 2001. Ce faible taux est consécutif
à l'interdiction d'accorder des avances à l'Etat.
42Les variations de la masse et base
monétaire sont établies en valeurs nominales afin de mettre en
évidence la relation : Masse monétaire et le taux d'inflation.
43 Multiplicateur monétaire =masse monétaire
base monétaire
La masse monétaire comprend l'ensemble des moyens
à la disposition des agents économiques et peut être
entendue dans un triple sens :
? M1, ou ensemble des disponibilités monétaires :
monnaie divisionnaire, monnaie fiduciaire et monnaie scripturale ;
? M2, ou ensemble des disponibilités monétaires et
quasi-monétaires, ces dernières étant transformables en
moyens de paiement sans perdre de capital. Il s'agit d'avoir
déposés dans la Banque : dépôts sur comptes-livrets,
dépôts à terme, bons de caisse, etc. ;
? M3, ou ensemble des liquidités : on ajoute à M2
l'ensemble des avoirs déposés dans les institutions
financières et transformables en moyens de paiements sans perte de
capital.
44 Données obtenues sur base des valeurs nominales.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 93
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
L'évolution de la masse monétaire et de
l'inflation en RDC est représentée par le graphique suivant qui
nous permet de constater une diminution du taux de croissance de la masse
monétaire et du taux d'inflation.
Graphique 8. L'évolution de la masse
monétaire, base monétaire et taux
d'échange
Source : l'auteur à partir de données
recueillit 2002-2009
La base monétaire a joué un rôle important
dans la maîtrise du niveau général des prix. En effet,
étant donné que la BCC ne peut mieux contrôler la masse
monétaire qu'au travers de la base monétaire, la maîtrise
du rythme de la base monétaire a été favorable à la
maîtrise de la masse monétaire et par ricochet à la
maîtrise de l'inflation.
2.1.2 Les contreparties de la masse
monétaire
La lecture du tableau ci-dessous, nous renseigne que depuis
2002, le niveau du crédit à l'Etat tend à
s'égaliser avec celui du crédit à l'économie. L'on
pourrait penser qu'il y a une réelle diminution de l'effet
d'éviction, et pourtant, les experts de la Banque Centrale nous mettent
en garde dans l'interprétation de cette baisse du crédit à
l'Etat45.
Etant donné que plusieurs opérations
financières ne suivent pas la chaine de dépense. Celles-ci se
placent dans le budget de l'Etat dans la rubrique dépenses à
régulariser. Dans la situation monétaire intégrée,
le compte Autres Postes Nets46 est aujourd'hui un compte fourre-tout
dans lequel sont placées toutes opérations financières
à régulariser financées par les avances de la Banque
Centrale et constitue la part la plus dominante dans les contreparties de la
masse monétaire.
45 Propos recueillis lors de nos recherches à la Banque
Centrale du Congo.
46Les APN comprennent les postes suivants: Comptes du
capital, Comptes de réévaluation, Fonds de contrepartie et Divers
nets. L'accroissement des APN est non seulement imputable aux Dépenses
à régulariser qui se logent au poste Divers Nets mais aussi
à la dépréciation monétaire laquelle s'est traduite
par une augmentation du poste « réévaluations ».
Serge KASEREKA KANYAMA Page 94
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
C'est ainsi que nous pesons que le crédit à
l'Etat reste toujours supérieur aux crédits à
l'économie.
Tableau n°13. Les contreparties de la masse
monétaire en millions USD
|
Années Avoirs Crédits à
Crédits à Autres
Extérieurs l'Etat l'économie Postes
Nets Nets
|
2002
|
-581,811
|
-27,192
|
36,51
|
831,122
|
2003
|
-695,25
|
-4,205
|
52,676
|
996,072
|
2004
|
-634,492
|
51,821
|
93,796
|
1092,072
|
2005
|
-784,206
|
196,085
|
147,165
|
1083,489
|
2006
|
-790,364
|
259,49
|
239,915
|
1173,21
|
2007
|
-343,15
|
350,33
|
391,933
|
910,722
|
2008
|
-464,231
|
389,319
|
743,594
|
920,2
|
2009
|
-45,374
|
191,475
|
760,651
|
803,234
|
2010
|
907,9
|
-3335,2
|
815
|
681
|
2011
|
834,9
|
-161,3
|
913,3
|
808
|
2012
|
1.337,8
|
-593
|
1.141,6
|
862,9
|
2013
|
1.450,4
|
-495,6
|
1.581,9
|
956,8
|
Source : BCC, Rapport Annuels 2002-2009
2.1.3 Les composantes de la masse monétaire en
millions USD
L'analyse des composantes de la masse monétaire, nous
renseignent une montée des dépôts en devises.
En effet, malgré la maitrise du taux d'inflation
à un niveau modéré en 2002, le phénomène de
dollarisation s'est accentué au point qu'aujourd'hui la quasi - monnaie
(M2-M1) est supérieure à la monnaie (M1). En effet, les
dépôts en devises sont compris, dans la situation monétaire
intégrée, dans la quasi-monnaie, et demeurent la part importante
du principal agrégat monétaire.
Ainsi, ils représentent 58,06% du total de la masse
monétaire en 2008 contre 65,98% à fin 2009. Cette progression
traduit une accentuation de la dollarisation de l'économie d'une
année à l'autre.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 95
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Tableau n°14. Les composantes de la masse
monétaire en millions USD
Années
|
Circulation Fiduciaire
|
Dépôts à vue en MN
|
Dépôts à terme en
MN
|
Dépôts en devises
|
Provision pour paiements des importations
|
2002
|
130,207
|
21,289
|
0,423
|
94,296
|
12,415
|
2003
|
169,517
|
24,057
|
0,862
|
139,782
|
15,076
|
2004
|
228,484
|
35,152
|
0,816
|
220,293
|
15,664
|
2005
|
278,091
|
43,93
|
0,885
|
296,832
|
22,768
|
2006
|
376,345
|
59,093
|
0,877
|
423,245
|
22,692
|
2007
|
463,733
|
132,415
|
4,97
|
672,905
|
34,984
|
2008
|
476,393
|
137,515
|
2,042
|
945,779
|
67,152
|
2009
|
422,624
|
108,999
|
3,874
|
1128,328
|
46,16
|
2010
|
510,071
|
1075,3
|
96,6
|
1.364,8
|
45,012
|
2011
|
647,487
|
1637,2
|
167,5
|
1685,8
|
25,199
|
2012
|
642,56
|
2249,4
|
223,6
|
2.055,8
|
22,791
|
2013
|
760,458
|
2495,9
|
291,8
|
2385,1
|
21,652
|
Source : BCC, Rapport Annuels 2002-2009
L'évolution de la masse monétaire
observée durant la période sous analyse s'explique par
l'efficacité des instruments utilisés par la BCC.
En effet, dans le cadre de mise en oeuvre de sa politique
monétaire, la BCC a abandonné le dispositif de contrôle
direct resté en vigueur jusqu'à mi-décembre 2005 ainsi que
le certificat de dépôt en décembre 2002 et a adopté
le billet de trésorerie. C'est ainsi que la politique monétaire
de la BCC ne dispose plus que d'instruments indirects (le taux directeur, le
billet de trésorerie et le coefficient de réserve obligatoire)
lesquels s'inscrivent dans la logique du développement des
marchés et de l'ouverture vers l'extérieur.
Cette restructuration de la politique monétaire de la
BCC a eu le mérite de faire jouer à la politique monétaire
son rôle au travers des instruments utilisés, comme le montre
l'analyse suivante :
? Le taux d'intérêt
L'objectif poursuivi par la Banque Centrale du Congo en
matière de taux d'intérêt est le réajustement
régulier du taux directeur en fonction du taux d'inflation et le
maintien d'une marge de positivité en terme réel dudit taux
d'intérêt.
Depuis plus de huit ans, la BCC a fixé une marge de
positivité de 10 points au-dessus du taux d'inflation et ce, en vue de
garantir un redressement positif en terme réel des opérations
bancaires compte tenu de l'évolution favorable du cadre
macroéconomique et d'une très bonne maitrise de l'inflation. La
BCC a progressivement ramené la marge de positivité de 10
à 5 points avant de la fixer en 2003 à 3 points au-dessus du taux
d'inflation.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 96
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
La politique rigoureuse de gestion de cet instrument a eu le
mérite de faire jouer au taux directeur de la Banque Centrale son
rôle de taux de référence du système bancaire. En
effet, au 30 juin 2004, les taux d'intérêt interbancaires se sont
situés au niveau du taux directeur de la BCC, soit 8% l'an.
Il est à noter que la BCC applique une politique
libérale en matière des taux d'intérêt. En d'autres
termes, les banques sont libres de fixer les conditions d'octroi de leur
crédit et de rémunération des dépôts de la
clientèle. S'agissant des taux débiteurs, ceux-ci varient d'une
banque à l'autre.
Quant aux taux créditeur, les banques commerciales les
fixent de commun accord avec les clients suivant les conditions du
marché.
Tableau 15. L'évolution du taux d'inflation, du
taux directeur réel et du taux de la croissance en %
Années
|
Taux d'inflation fin période en %
|
Taux
directeur
réel
|
Taux
croissance
|
2002
|
15,8
|
8,2
|
3,47
|
2003
|
4,4
|
3,6
|
5,79
|
2004
|
9,2
|
4,8
|
6,64
|
2005
|
18,2
|
7,5
|
7,8
|
2006
|
21,3
|
2,8
|
5,6
|
2007
|
9,96
|
13,24
|
6,3
|
2008
|
27,6
|
12,4
|
5,9
|
2009
|
51,2
|
13,8
|
2,5
|
2010
|
19,8
|
22
|
7,1
|
2011
|
15,4
|
20
|
6,9
|
2012
|
2,7
|
4
|
7,2
|
2013
|
1,07
|
3
|
8,5
|
Source : BCC, Rapport Annuels 2002-2009
Au regard de ce tableau, il ressort qu'en 2002, on a
assisté à un ralentissement considérable du taux de
croissance de l'inflation. En effet, le taux d'inflation fin période est
passé de 135,1% en 2001 à 15,80% en 2002 tandis que le taux
directeur est passé de 140% en 2001 à 24,4% en 2002. Ces
résultats très encourageant ont continué de 2003 à
2004, avec une situation relativement apaisée.
Cependant, en 2005, il a été observé de
fortes pressions inflationnistes marquées par une hausse
prononcée des taux d'inflation fin période par rapport à
l'année précédente. En effet, le taux d'inflation fin
période a été de 21,30% en 2005, contre 9,20% en 2004,
alors que le taux directeur a été de 28,8% en 2005, contre 14% en
2004. En 2006 et 2007, l'inflation a été relativement
maitrisée à l'instar de la période 2003-2004. En 2008, on
a constaté de nouveau une augmentation remarquable du taux de croissance
de l'inflation par rapport à l'année 2007. Le taux
Serge KASEREKA KANYAMA Page 97
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
d'inflation fin période est passé de 10% en 2007
à 27,6% en 2008 alors que le taux directeur est passé de 22,5% en
2007 à 40% en2008.
? Le Billet De Trésorerie
(BTR)
Depuis le 16 décembre 2002, la Banque Centrale a
émis le « Billet de trésorerie » qui est un instrument
de régulation des liquidités. Cet instrument permet à la
Banque Centrale d'éponger la liquidité ou réguler la masse
monétaire en circulation dans l'économie et a essentiellement
pour mission d'assurer le financement sain du déficit budgétaire
de l'Etat.
Le taux d'intérêt des billets de
trésorerie est un taux créditeur et ce taux réagit
à des chocs permanents sur la liquidité bancaire.
L'utilisation du billet de trésorerie par voie d'appel
d'offre a permis d'éponger l'excédent des liquidités en
circulation. Par exemple, le BTR a permis de stériliser 47,0 milliards
de CDF en 2008 contre 32,9 milliards une année auparavant, soit une
ponction nette de 14,1 milliards. Au cours de l'année 2009, cet
instrument a permis de stériliser la liquidité pour une valeur de
9,7 milliards de CDF.
? Le coefficient de réserve
obligatoire
Depuis juin 2001, l'assiette de calcul de la réserve
comprend les dépôts de la clientèle tant en monnaie
nationale qu'en monnaies étrangères.
Cet instrument de régulation monétaire a subi,
au 31 juillet 2003, une modification importante dans le but notamment
d'accroitre son efficacité. Pour un meilleur contrôle des
ressources pouvant exercer un effet direct sur la base monétaire, seuls
les dépôts de la clientèle sont ciblés.
Toutefois, la compression de l'assiette de calcul de la
réserve obligatoire a été composée par
l'incorporation des ressources en monnaie étrangère jadis exclues
de la réserve ce qui a mis fin au traitement discriminatoire à
l'égard des ressources en monnaie nationale.
Notons, que le calcul et le contrôle de la
réserve s'effectuent sur une base mensuelle contre une base hebdomadaire
précédemment.
Néanmoins, le coefficient de la réserve
obligatoire a été fixé à 2% au 31 juillet 2003 afin
d'éviter toute stérilisation excessive des ressources des banques
et même de financer l'économie. La non constitution de la
réserve obligatoire est sanctionnée par une
pénalité égale au taux appliqué aux avances en
comptes courants augmenté de la moitié.
Ces innovations ont eu pour effet d'améliorer
l'efficacité de cet instrument par la stérilisation d'un volume
beaucoup plus important de liquidité étant donné que 55%
des dépôts bancaires sont en devises.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 98
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
2.1.4 Le taux de change
Malgré la maîtrise de l'inflation en 2002, la
valeur externe du FC n'a pas suivi le même rythme.
En effet, la BCC n'a pas des moyens nécessaires lui
permettant de stabiliser la parité externe du FC. Cette situation a
été renforcée par le niveau négatif des Avoirs
Extérieurs Nets du pays. La situation ne s'est guère
améliorée ces dernières années comme le laisse
clairement voir les statistiques, entraînant par conséquent une
dépréciation de la monnaie nationale.
Notons par ailleurs que, cette dépréciation de
la monnaie nationale a été moindre par rapport à celle des
années 90.
Tableau 16. L'évolution du taux de change
officiel et parallèle
Années Taux de
change Officiel
|
|
Taux de change parallèle
|
|
Ecart entre le taux parallèle et officiel
en
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
%
|
2002
|
382,14
|
388,89
|
1,8
|
2003
|
372,52
|
372,76
|
0,1
|
2004
|
444,09
|
453,08
|
2
|
2005
|
431,28
|
434,31
|
0,7
|
2006
|
503,43
|
515,93
|
2,5
|
2007
|
502,99
|
504,72
|
0,3
|
2008
|
639,32
|
657,45
|
2,8
|
2009
|
902,66
|
904,6
|
0,2
|
2010
|
907
|
931,67
|
1,8
|
2011
|
918
|
914
|
-4
|
2012
|
918,7
|
923,33
|
0
|
2013
|
919,5
|
938
|
0,1
|
Source : Rapports Annuels BCC de 1980-1999 et condensé
d'informations de 2002-2009
Malgré les multiples efforts engagés par les
autorités monétaires ayant permis d'améliorer la gestion
de la politique monétaire, plusieurs limites perdurent encore sur les
instruments utilisés, ce qui rend fragile les actions de politique
monétaire47.
Notons par ailleurs que, les instruments en soi ne posent pas
problèmes, mais plutôt le cadre dans lequel évoluent ces
instruments qui fait défaut.
En dehors des contraintes citées dans le
troisième chapitre qui continuent à perdurer, nous mentionnons la
dollarisation (Notons toutefois que la dollarisation de facto connue pendant
les années avant 2001, ne constituait pas en soi
47 Notamment l'abandon des instruments directs de la politique
monétaire, adoption du principe de flexibilité et de
positivité du taux d'intérêt du taux d'intérêt
en termes réels, l'élargissement de l'assiette de la
réserve obligatoire aux dépôts en devises,
réglementation de change tant au niveau du compte courant que des
opérations financières et de capital, officialisation de la
circulation concomitante de la monnaie nationale et des devises
étrangères, abandon du régime de change fixe et flottement
de change...
Serge KASEREKA KANYAMA Page 99
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
une contrainte à la politique monétaire, mais
plutôt une conséquence du processus inflationniste connu pendant
la période allant de 1980 à 2001) comme contrainte
supplémentaire de la politique monétaire en RDC pour la
période sous analyse.
En effet, au regard des données nous constatons que la
RDC fait face à un degré très élevé de
dollarisation (voir degré de la dollarisation de l'économie
congolaise). Cette dollarisation n'est pas sans conséquence par rapport
à la politique monétaire de la BCC. La dollarisation
empêche la BCC à avoir un contrôle sur la masse
monétaire, ce qui implique que la BCC pourrait ne pas arriver à
stabiliser le franc congolais et à maitriser l'inflation.
Cette contrainte réside aussi dans le fait qu'elle
introduit notamment par la volatilité du taux de change, une certaine
incertitude et de risque dans les prévisions des agrégats
monétaires. La dollarisation réduit à rien la politique
monétaire ainsi que les sources des revenus de la BCC puisque les
décisions des autorités monétaires nationales seront
subordonnées à celles de la Banque Centrale de la monnaie
étrangère. Donc il serait difficile pour la BCC de
déterminer avec exactitude la masse monétaire en circulation,
d'où le contrôle de la masse monétaire serait dans ce cas
inefficace.
Une autre contrainte tient à ce que la
crédibilité jouant un rôle important dans les politiques de
stabilisation, une cible d'agrégat monétaire ne constitue donc
pas un signal clair permettant de coordonner les anticipations inflationnistes
: des décalages inévitables dans la publication des statistiques
monétaires, des controverses dans l'interprétation des
résultats et la dollarisation limite aussi la capacité
d'intervention de la banque centrale à fournir des liquidités en
devises étrangères qui est limitée par ses réserves
de change.
2.2 L'analyse de solde de finances publiques
La gestion des finances publiques a été
satisfaisante, en somme, de 2002 à 2010. La reprise des activités
et le retour de la croissance, au cours de la période 2002 à
2010, ont permis d'élever le niveau des recettes publiques. Son ratio,
qui se situait à 3.73% en 2000, a atteint le niveau de 18.63% en 2009,
puis de 19.34% en 2010. Le recours aux avances de la Banque Centrale pour le
financement du déficit a été sensiblement réduit,
allant jusqu'au remboursement (-0.54% en 2002, -0.88% en 2004). La compression
du crédit à l'Etat a été à la faveur du
crédit aux secteurs privés.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 100
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Tableau n° 17. Le Solde de finance
publique
Année
|
Besoin de financement
|
Financement monétaire
|
Financement non monétaire
|
2002
|
59,6354844
|
13,5583817
|
1,9205
|
2003
|
-23,6888087
|
6,42796628
|
-36140,1
|
2004
|
47,5142426
|
113,278554
|
-956004
|
2005
|
-99,4699499
|
-30,5905328
|
4,7606
|
2006
|
-50,2622013
|
66,4834515
|
1,9205
|
2007
|
-43,3402255
|
1794181,38
|
2446981,44
|
2008
|
-55,1046424
|
2629786,46
|
3562830,33
|
2009
|
48,9251767
|
4495208,76
|
3623775,58
|
2010
|
161,684785
|
4682219,21
|
5898924,48
|
2011
|
-249,145969
|
3967655,88
|
7343337,43
|
2012
|
469,825841
|
4713804,75
|
7037621,61
|
2013
|
-114,028276
|
4908854,17
|
7694608,66
|
Source : Rapports Annuels BCC de 1980-1999 et condensé
d'informations de 2002-2013
La politique budgétaire a perdu son attrait en tant
qu'instrument de stabilisation de l'ensemble de l'économie, en raison
des doutes quant à la capacité de régler les mesures
budgétaires de façon à atteindre le degré de
stabilisation souhaité et également du fait des
préoccupations relatives aux déficits budgétaires.
La mise en oeuvre du programme intérimaire
renforcé (PIR), programme d'ajustement structurel (PEG48)
ainsi que d'autres programmes politiques ont permis à l'Etat congolais
de restructurer les niveaux des soldes budgétaires qui sont
restés inférieurs à -2.0%. En 2002, 2009 et 2010, le solde
était positif affichant un niveau de 0.92%, 0.65% et 1.54%
respectivement. Ce sont, notamment, ces critères de performance qui ont
conduit à l'atteinte du point d'achèvement de l'Initiative en
faveur des Pays Pauvres et Très Endettés [I-PPTE] en 2010.
En effet, après une rupture de la coopération
avec la communauté financière internationale de près d'une
décennie, la RDC a régularisé sa situation en 2001-2002 en
restructurant sa dette extérieure. Ceci a permis le retour de l'aide
publique au développement [APD], le redémarrage du paiement de la
dette extérieure et l'admission à l'I-PPTE. Ce processus devrait,
à terme, déboucher sur l'annulation considérable de la
dette du pays, compte tenu des certains critères, appelés
déclencheurs [lire NSHUE, 2010]. Au vu de la rigueur qui a
caractérisé la gestion des finances publiques en 2009 - les
finances publiques ont présenté un excédent de
82.3milliards de CDF en fin 2009, 150.67 milliards de CDF en mars 2010 contre
2.5 milliards de CDF en mars 2009-, l'année 2010, au mois de juillet, a
vu le
48 Le programme économique du gouvernement, finance par
la Facilite pour la réduction de la pauvreté et la croissance
(FRPC), est un programme d'ajustement triennal qui a couvert la période
du 1er Avril 2002 au 31 Mars 2005.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 101
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
point d'achèvement de l'I-PPTE être atteint. La
dette de la RDC a été allégée de 12.3 milliards
USD. Les conseils d'administration du FMI et de la Banque mondiale ont
estimé que la RDC avait appliqué les mesures politiques requises
pour atteindre le point d'achèvement, un stade auquel
l'allègement de la dette devient irrévocable [NSHUE, 2010].
En 2006 Les dépenses publiques ont fortement
augmenté sous l'effet de politiques de lutter contre la pauvreté,
même si il y a eu certaine stagnation observée en 2011 à la
suite d'une renforcement de la consolidation budgétaire, d'où les
dépenses publiques domestiques en pourcentage du PIB passée de
8.1% en 2006 à 13.2 % en 2011, à 12.1% en 2012 et 12.5% en 2013,
la baisse à près de d'1 du PIB en 2013 est due à la
réduction des dépenses militaires et de sécurité
à la suite de la baisse des tensions à l'est du pays. Les
recettes domestiques ont atteint 13.0% du PIB en 2013 contre 14.9% en 2012.
Il sied a signalé le taux d'exécution du budget
n'était que de 56% en 2013, en légère amélioration
par rapport au 55% Observé en 2012.le taux d'exécution est encore
plus faible pour les secteurs sociaux et d'infrastructures et était de
36% en 2013, contre 34%en 2012 .Bien qu'en amélioration, ce taux reste
modeste face aux grands besoin du pays, et dénote l'insuffisance de
l'espace budgétaire pour faire face aux défis de
développement49.
2.3 L'analyse de solde de balance de paiement
Tableau n°18.Le solde de balance de paiement en
millions de USD
Années
|
Compte des transactions courantes
|
Compte de capital et d'opérations financières
|
Solde de la balance de paiement
|
Taux de change
|
2002
|
0,7
|
27
|
-32,2
|
382,14
|
2003
|
-59,6
|
-109,1
|
-314,2
|
372,52
|
2004
|
-332,50
|
72,3
|
-244,30
|
444,09
|
2005
|
-272,00
|
84,2
|
-176,6
|
431,28
|
2006
|
-395,30
|
13,2
|
-430,8
|
503,43
|
2007
|
-134,10
|
97,4
|
-271
|
502,99
|
2008
|
-1 049,80
|
401,6
|
-632,2
|
639,32
|
2009
|
-1 123,00
|
458
|
-912
|
902,66
|
2010
|
-2 042,20
|
678
|
-1 198,00
|
907
|
2011
|
-1 280,60
|
1 325,80
|
75,3
|
918
|
2012
|
-1 260,50
|
1 831,80
|
601,2
|
918,7
|
2013
|
-2 863,50
|
2 934,50
|
66,6
|
919,5
|
Source : Rapports Annuels BCC de 1980-1999 et condensé
d'informations de 2002-2013
49 Rapport FMI,2014 sur la percpe
Serge KASEREKA KANYAMA Page 102
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
L'analyse comparative des différentes composantes de
balances de paiement nous montre durant la période 2002 à 2013
que la RDC dépend essentiellement du reste du monde, comme le
démontre les chiffres de ce solde de balance de paiement qu'à
2002 à 2010 respectivement de -32,2 millions USD à -1198 millions
de USD, une situation ne favorisant pas l'équilibre extérieur
tandis qu'à 2011 à 2013 nous appréhendons une
amélioration positive du solde de balance de paiement qui était
respectivement de 75,3 millions USD et 66,6 millions USD, durant la
période 2002-2013, le taux de change a une tendance haussière. La
reprise de la coopération permet à la Banque Centrale de
bénéficier des appuis à la balance de paiement, qui s'est
sensiblement améliorée, représentant plus de 0.5 % en
2013.
Cette aide financière est bénéfique
à la BCC lui a permis également d'appliquer sa politique de
change d'adjudications des devises afin de rétablir la parité
entre le franc congolais et les devises étrangères en cas de
dépréciation.
Section 3. L'analyse économétrique de
données
3.1. L'estimation
? Les variables utilisées
Dans le cadre de ce travail, les variables qui font l'objet de
l'analyse économétrique sont : le taux directeur; le taux
d'inflation et le taux de croissance économique ; sont toutes, des
données ou des séries annuelles.
? Les sources des données
Les principales sources des données que nous avons
consultées sont les rapports annuels et les condensées
d'informations statistiques de la Banque Centrale du Congo.
? La spécification du modèle
théorique ? La règle de Taylor
Il ne suffit pas d'évaluer la politique
monétaire de la Banque Centrale sur base des éléments de
sa stratégie, tout particulièrement en fonction de l'objectif de
la stabilité monétaire qui lui a été
assigné. Il faut prendre un point de vue plus extérieur pour que
cette évaluation soit complète. La stabilité
monétaire n'est pas le seul critère pour se prononcer sur
l'action de la Banque Centrale. On ne peut pas ignorer les évolutions
des grandeurs réelles, performantes en matière de croissance et
d'emploi et des variables financières, stabilité des taux
d'intérêt, des marchés financiers, des taux de change,
etc.
Le recours à la règle de Taylor permet de
prendre en compte les premières, mais il faut aller plus loin si l'on
veut aussi intégrer les seconds. Le recours à la règle
proposée par John Taylor, permet une évaluation de la politique
monétaire prenant en compte à la fois les performances
réalisées dans le domaine de
Serge KASEREKA KANYAMA Page 103
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
l'inflation et les résultats en matière de
croissance économique. Elle fournit une valeur de
référence pour les taux d'intérêt de telle sorte
qu'il soit égal à sa valeur d'équilibre, le taux
d'intérêt réel correspondant à la réalisation
du plein emploi dans le long terme, corrigée en fonction de
l'écart de production et de l'écart d'inflation50.
En effet, La règle de Taylor est un
dispositif d'encadrement rigoureux des politiques monétaires
présenté en 1993 par J.B. Taylor dans «
Discrétion Versus Policy Rules in Practice », puis
popularisé en 1996 par une étude de Goldman Sachs « The
International Economic Analyst ». Elle définit une trajectoire de
variation optimale du taux d'intérêt de court terme au cours du
cycle économique, en fonction de l'objectif d'inflation de la Banque
Centrale et de l'évolution de l'output gap. Ainsi, en comparant le taux
de Taylor avec le taux d'intérêt à court terme mis
en oeuvre par les autorités monétaires, il est possible de juger
de l'adéquation de la politique monétaire avec les données
économiques fondamentales51. Taylor présente cette
règle comme suit :
Avec le taux directeur fixé par la Banque Centrale
à l'instant t, le
taux d'inflation, la cible d'inflation de la Banque Centrale, le
taux d'intérêt réel à
l'instant t, et les niveaux respectifs du PIB et du
PIB potentiel, et des
coefficients.
Dans ce modèle, les coefficients et sont
déterminés
économétriquement par les
économistes des Banques Centrales, pour la zone monétaire
concernée ; l'équation de Taylor (ou bien une de ses variantes)
permet alors de calculer la valeur optimale à fixer pour le principal
taux directeur de la Banque Centrale, ce dernier ayant une grande influence sur
les taux d'intérêt de la zone économique.
Selon cette règle et doivent être positifs (Taylor
proposait dans
son article de 1993 ). Cette règle suggère un
taux d'intérêt relativement
haut quand l'inflation
dépasse sa cible ou quand l'économie semble être « en
surchauffe » et un taux d'intérêt relativement bas (une
politique monétaire accommodante) dans les situations
opposées.
Parfois, les objectifs des politiques économiques
peuvent être contradictoires, par exemple lorsqu'il y a stagflation,
l'inflation dépassant sa cible alors que l'économie est en
situation de sous-emploi. Dans ce cas, la règle de Taylor aide à
mettre en balance ces différentes considérations pour fixer le
taux d'intérêt.
Plus précisément, en spécifiant , Taylor
suggère que les Banques Centrales
doivent augmenter le taux
d'intérêt nominal de plus d'un point pour chaque augmentation d'un
point de l'inflation.
En d'autres termes, en considérant que le taux
d'intérêt réel est approximativement le taux
d'intérêt nominal moins l'inflation, poser que
50MISHKIN F., Monnaie, banque et marchés
financiers, 9èmeéd. Pearson(nouveau horizon), Paris, 2010,
p.233.
51 Décrite dans l'article de référence de
1993: «Discretion versus Policy Rules in Practice»,
Carnergie-Rochester conference, n°39
Serge KASEREKA KANYAMA Page 104
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
revient à dire que lorsque l'inflation augmente, le
taux d'intérêt réel doit également augmenter.
Présentée comme ci-haut, la règle de
Taylor est théorique, appropriée peut être à
l'économie américaine de 1993, et ne peut être
d'application dans toutes les économies du monde. Simplement parce que
le poids accordé aux objectifs assignés à la Banque
Centrale (stabilité des prix, stabilité de l'activité
économique) que capte les coefficients n'est pas le même d'une
économie à une autre, au sein d'une même économie,
d'une période à une autre.
D'où certains économistes suggèrent que
les coefficients doivent être estimés pour chaque pays,
étant donné la différence dans les objectifs. Ainsi, de
cette manière, on a l'information sur le poids qu'une économie
accorde à ces objectifs.
Il convient de signaler à ce niveau que la règle
de Taylor n'a pas été élaborée pour des fins
économétriques, sa vocation initiale était plus
descriptive que normative. Et à ce propos, la critique de Mc Callum qui
note que la formulation de Taylor n'est pas opérationnelle étant
donné qu'elle a besoin des informations dont les décideurs
politiques ne disposent pas.
En effet, l'estimation de règle de Taylor pose certains
problèmes liés à la
détermination de certaines variables. La production
potentielle est une variable
inobservable, et pour un pays qui vient
d'adopter la stratégie du ciblage de l'inflation, on n'aura pas non plus
le nombre d'observations nécessaire pour la cible , du coup elle aussi
devient une information manquante ; à moins que l'on se propose
d'estimer en prenant une valeur fixe, année après année,
de la cible (15 par exemple).
Ces faiblesses ont déclenché l'émergence
des modèles du type de Taylor que l'on rencontre çà et
là. Mais nous proposons ici, un modèle émanant de la
règle de Taylor, que certains auteurs se proposent d'estimer,
appelé parfois la « fonction de réaction de la Banque
Centrale » :
Où :
: masse monétaire ;
: solde de finance publique ;
: output gap (ou gap de la production Y)
Avec c est écarte parce que nous n'en avons pas toutes
les
observations.
Les conclusions de Taylor restent valables, nous tentons
seulement de proposer un modèle plus manipulable et susceptible d'usage
économétrique.
Nous avons déjà noté plus haut que la
Banque Centrale resserre d'autant plus la politique monétaire que
l'inflation observée dépasse son objectif (sa
Serge KASEREKA KANYAMA Page 105
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
cible). Donc et varient dans le même sens,
c'est-à-dire que si augmente, on
augmente également pour diminuer la volatilité de
l'inflation52.
Donc le paramètre associé à doit être
positif, s'il est supérieur à 1, on dit
qu'il a un effet stabilisateur. Et si , on en conclut que
l'attention des autorités
politiques est plus accordée
à la stabilité du niveau des prix qu'à la stabilité
de l'activité économique.
Ainsi, le paragraphe qui suit est consacré à
l'estimation de notre modèle, mais qui n'interviendra que tard
après quelques transformations dont l'importance est
démontrée plus loin.
? L'estimation de la règle :
Application de l'approche de Cagan
La présentation de l'approche de Cagan, nous permet de
spécifier le modèle économétrique que nous allons
estimer. L'utilisation de cette approche est justifiée par le fait que,
dans la fonction de réaction de la Banque Centrale, y* est non
observable, et par conséquent devient aussi
inobservable. Il se pose donc un
problème, ce modèle non plus
ne peut être estimé. Nous recourons, pour contourner cette
difficulté, à l'approche proposée par Cagan, en vue de
transformer notre modèle et ainsi de le rendre estimable.
Revenons à nos modèles spécifiés
ci-haut:
Dans notre modèle à estimer de l'équation
(a), on se rend compte, du fait que soit non observable, que le gap de la
production devient aussi inobservable. Il se pose donc un problème, ce
modèle non plus ne peut être estimé.
Nous recourons, pour contourner cette difficulté
à l'approche proposée par Cagan, en vue de transformer notre
modèle et ainsi de le rendre estimable.
Soit le modèle de régression simple ci-après
:
Où :
Cagan établit que :
Puisqu'il n'y a aucune raison qui pousse à
établir cette égalité, on introduit un coefficient
d'ajustement (gamma) pour assurer l'égalité :
De l'équation (2), en tirant, il vient que :
52Volatilité de l'inflation: taux de croissance
du taux d'inflation
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Et de (1), tirons, on a :
Serge KASEREKA KANYAMA Page 106
Ainsi, à partir de (3), on peut écrire :
(3) et (4) dans (2a), après réaménagement,
on trouve :
L'équation (5) peut s'écrire :
En appliquant cette approche de Cagan à notre
modèle ; on peut établir
que :
Si on tire de (1), on trouve :
(2)
Et de notre modèle , on tire , puis on
a : (3)
Ainsi, de (3) on peut écrire : (4)
? (3) et (4) dans (2), on a :
En tirant , on trouve :
(5)
En simplifiant, on a la fonction de réaction de la
banque centrale (note modèle de l'équation (a) transformé)
ci-après :
Où :
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Donc notre modèle de l'équation (a) (fonction de
réaction de la Banque Centrale) estimé sera :
? La spécification du modèle
économétrique
Notre modèle transformé devant être estime se
présente comme suit :
Avec :
: Masse monétaire
: La série des soldes de finance publique de 1980 à
2013 ; : La série des balances de paiement de 1980 à 2013 ;
, et : des paramètres inconnus (à estimer) ;
: Le terme d'erreur.
Et notre modèle du départ :
Où : est le gap des solde de balance de paiement.
? L'analyse exploratoire des données
Les différents tests statistiques sont importants dans
un travail économétrique car ils permettent de confirmer ou
d'infirmer la validité du modèle, et de voir le pouvoir
explicatif de chaque variable exogène. Ainsi, dans le cadre de ce
travail nous avons effectué un ensemble de tests53.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 107
53 Ces différents tests auront comme source les
résultats générés par E-views.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 108
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Tableau n°19. Les données de
l'estimation
Année
|
Masse Monétaire
|
Besoin de financement
|
Solde de la balance de
paiement
|
1980
|
1 237,73
|
-237,454
|
55.629
|
1981
|
1 060,48
|
-291,829
|
-162.20
|
1982
|
1 401,29
|
-710,096
|
73.511
|
1983
|
1 085,42
|
-151,68
|
21.235
|
1984
|
520,11
|
-113,527
|
-197.31
|
1985
|
479,74
|
-210,539
|
332.3
|
1986
|
636,33
|
39276,84
|
144.0
|
1987
|
664,96
|
-32855,6
|
-578.0
|
1988
|
908,05
|
-624,21
|
435.4
|
1989
|
700,64
|
158925,7
|
-298,49
|
1990
|
1 092,60
|
-721,614
|
-232,085
|
1991
|
1 172,91
|
-1440,84
|
-167,77
|
1992
|
1 579,44
|
-0,00118
|
-409,26
|
1993
|
9 809,52
|
-0,00038
|
-257,45
|
1994
|
2,566875
|
-0,47344
|
-600,59
|
1995
|
226,56
|
3527,333
|
-866,4
|
1996
|
203,540566
|
-33438,7
|
-1138,1
|
1997
|
250,20
|
-203888
|
71,535
|
1998
|
524,8714286
|
-155109
|
571,14
|
1999
|
973,95
|
-655453
|
63,27
|
2000
|
471,16128
|
-210803
|
-560,7
|
2001
|
245,99
|
3958,409
|
-287,9
|
2002
|
258,63
|
59,6354844
|
-32,2
|
2003
|
349,2932
|
-23,6888087
|
-314,2
|
2004
|
500,4088
|
47,5142426
|
-244,30
|
2005
|
642,5326
|
-99,4699499
|
-176,6
|
2006
|
882,2512
|
-50,2622013
|
-430,8
|
2007
|
1309,007
|
-43,3402255
|
-271
|
2008
|
1628,882
|
-55,1046424
|
-632,2
|
2009
|
1709,986
|
48,9251767
|
-912
|
2010
|
2,214553473
|
161,684785
|
-1 198,00
|
2011
|
2,661873638
|
-249,145969
|
75,3
|
2012
|
3,21421574
|
469,825841
|
601,2
|
2013
|
3,799238717
|
-114,028276
|
66,6
|
Source : rapports BCC de 1980 à 2013
Serge KASEREKA KANYAMA Page 109
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
1. Estimation du modèle d'analyse (en appliquant la
méthode de moindre carre ordinaire)
? Première estimation du modèle
Dependent Variable: MM Method: Least Squares
Date: 08/29/15 Time: 02:50
Sample: 1980 2013 Included observations: 34
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
4.87E+08
|
2.13E+08 2.288933
|
0.0291
|
SFP
|
-0.016488
|
0.077899 -0.211659
|
0.8338
|
SBP
|
6609.224
|
4648.150 1.421904
|
0.1650
|
R-squared
|
0.063113
|
Mean dependent var
|
4.27E+08
|
Adjusted R-squared
|
0.002669
|
S.D. dependent var
|
1.20E+09
|
S.E. of regression
|
1.20E+09
|
Akaike info criterion
|
44.73870
|
Sum squared resid
|
4.49E+19
|
Schwarz criterion
|
44.87338
|
Log likelihood
|
-757.5579
|
F-statistic
|
1.044150
|
Durbin-Watson stat
|
1.769790
|
Prob(F-statistic)
|
0.364043
|
Estimation Command:
=====================
LS MM C SFP SBP
Estimation Equation:
=====================
MM = C(1) + C(2)*SFP + C(3)*SBP
Substituted Coefficients:
MM = 487052021.6 - 0.0164881522*SFP + 6609.224055*SBP
Correlogram of residuals
Date: 08/29/15 Time: 03:08
Sample: 1980 2013 Included observations: 34
|
|
|
|
|
|
|
Autocorrelation
|
Partial Correlation
|
|
AC
|
PAC
|
Q-Stat
|
Prob
|
. | .
|
|
|
. | .
|
|
|
1
|
-0.008
|
-0.008
|
0.0024
|
0.961
|
. |* .
|
|
|
. |* .
|
|
|
2
|
0.146
|
0.146
|
0.8230
|
0.663
|
. |* .
|
|
|
. |* .
|
|
|
3
|
0.070
|
0.074
|
1.0171
|
0.797
|
. | .
|
|
|
. | .
|
|
|
4
|
-0.036
|
-0.057
|
1.0700
|
0.899
|
. *| .
|
|
|
. *| .
|
|
|
5
|
-0.102
|
-0.128
|
1.5096
|
0.912
|
. | .
|
|
|
. | .
|
|
|
6
|
-0.050
|
-0.048
|
1.6204
|
0.951
|
. *| .
|
|
|
. *| .
|
|
|
7
|
-0.127
|
-0.090
|
2.3495
|
0.938
|
. | .
|
|
|
. |* .
|
|
|
8
|
0.040
|
0.070
|
2.4259
|
0.965
|
. *| .
|
|
|
. *| .
|
|
|
9
|
-0.093
|
-0.061
|
2.8459
|
0.970
|
. *| .
|
|
|
. *| .
|
|
|
10
|
-0.127
|
-0.155
|
3.6722
|
0.961
|
. *| .
|
|
|
. *| .
|
|
|
11
|
-0.107
|
-0.132
|
4.2822
|
0.961
|
. |* .
|
|
|
. |* .
|
|
|
12
|
0.120
|
0.160
|
5.0825
|
0.955
|
. |* .
|
|
|
. |**.
|
|
|
13
|
0.140
|
0.233
|
6.2169
|
0.938
|
. *| .
|
|
|
. *| .
|
|
|
14
|
-0.100
|
-0.170
|
6.8285
|
0.941
|
. |**.
|
|
|
. |* .
|
|
|
15
|
0.290
|
0.180
|
12.251
|
0.660
|
. *| .
|
|
|
. *| .
|
|
|
16
|
-0.097
|
-0.154
|
12.892
|
0.681
|
Serge KASEREKA KANYAMA Page 110
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
? Test auto corrélation
Une des hypothèses de moindre carré veut que les
erreurs de la période précédente n'aient aucune relation
avec celles de périodes à venir.
Rejeter H1 : Si Probability > 0.05 Rejeter H0 : Si Probability
= 0.05
Test d'autocorrelation des erreurs de breusch godfrey
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic 0.435833 Probability 0.650892
Obs*R-squared 0.992132 Probability 0.608921
Test Equation:
Dependent Variable: RESID Method: Least Squares
Date: 08/29/15 Time: 03:30
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
C 13362411 2.18E+08 0.061329 0.9515
SFP -0.010525 0.080541 -0.130679 0.8969
SBP -136.8890 4744.458 -0.028852 0.9772
RESID(-1) -0.006432 0.212194 -0.030314 0.9760
RESID(-2) 0.198867 0.213322 0.932242 0.3589
R-squared 0.029180 Mean dependent var -7.01E-08
Adjusted R-squared -0.104726 S.D. dependent var 1.17E+09
S.E. of regression 1.23E+09 Akaike info criterion 44.82673
Sum squared resid 4.36E+19 Schwarz criterion 45.05120
Log likelihood -757.0545 F-statistic 0.217917
Durbin-Watson stat 1.826659 Prob(F-statistic) 0.926294
Ainsi, nous constatons qu'il y a autocorrélation car la
probabilité est > à o.o5.
? Test
d'hétéroscédacticité
Ce test est utilisé, pour vérifier si les
variances des erreurs ne sont plus sur la première diagonale, donc la
variance de l'erreur est alors liée aux valeurs de la variable
explicative. Utilisons le test de White afin de détecter tout risque
d'Hétéroscédasticité.
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Test d'hétéroscédasticité
conditionnelle autorégressive : Test ARCH ARCH Test:
F-statistic 0.009728 Probability 0.922065
Obs*R-squared 0.010353 Probability 0.918956
Test Equation:
Dependent Variable: RESID^2
Method: Least Squares
Date: 08/29/15 Time: 03:32
Sample(adjusted): 1981 2013
Included observations: 33 after adjusting endpoints
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
C 1.37E+18 7.01E+17 1.959544 0.0591
RESID^2(-1) -0.019802 0.200763 -0.098633 0.9221
R-squared 0.000314 Mean dependent var 1.35E+18
Adjusted R-squared -0.031934 S.D. dependent var 3.79E+18
S.E. of regression 3.85E+18 Akaike info criterion 88.48393
Sum squared resid 4.59E+38 Schwarz criterion 88.57463
Log likelihood -1457.985 F-statistic 0.009728
Durbin-Watson stat 1.807429 Prob(F-statistic) 0.922065
Test d'hétéroscédasticité de white
pour les variables croisées et non croisées
White Heteroskedasticity Test:
F-statistic 2.595930 Probability 0.057016
Obs*R-squared 8.964275 Probability 0.061999
Test Equation:
Dependent Variable: RESID^2 Method: Least Squares
Date: 08/29/15 Time: 03:36 Sample: 1980 2013
Included observations: 34
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
C 1.53E+18 6.48E+17 2.355073 0.0255
SFP -1.34E+08 2.49E+08 -0.538027 0.5947
SFP^2 -0.023850 0.035755 -0.667036 0.5100
SBP 7.67E+13 2.47E+13 3.101668 0.0043
SBP^2 3.26E+08 1.21E+08 2.692332 0.0117
R-squared 0.263655 Mean dependent var 1.32E+18
Adjusted R-squared 0.162090 S.D. dependent var 3.73E+18
S.E. of regression 3.42E+18 Akaike info criterion 88.32387
Sum squared resid 3.39E+38 Schwarz criterion 88.54834
Log likelihood -1496.506 F-statistic 2.595930
Durbin-Watson stat 2.356582 Prob(F-statistic) 0.057016
Comme la probabilité est superieure à 5%, on
conclut qu'il n y a pas hétéroscédasticité.
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l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
? Test de normalité de résidus
6.E+09 4.E+09 2.E+09 0.E+00 -2.E+09
|
|
80 85 90 95 00 05
2. Test de stationnarité
Ce test permet de voir si la série est stationnaire en
comparant la valeur de la statistique d'ADF aux valeurs de
McKinnon54. S'il s'avérait qu'une série n'est pas
stationnaire, il y a nécessité de la stationnariser, avant de
faire les estimations.
Ce test permet de voir si la série est stationnaire en
comparant la valeur de la statistique d'ADF aux valeurs de
McKinnon55. S'il s'avérait qu'une série n'est pas
stationnaire, il y a nécessité de la stationnariser, avant de
faire les estimations.
La masse monétaire
Date: 08/29/15 Time: 03:15 Sample(adjusted): 1982 2013 Included
observations: 32 after
adjusting endpoints
Standard errors & t-statistics in parentheses
MM
MM(-1) 0.068042
(0.21013)
(0.32380)
MM(-2) 0.198966
(0.20982)
(0.94828)
C 3.66E+08
(2.4E+08)
(1.51984)
R-squared 0.035529
Adj. R-squared -0.030986
Sum sq. resids 4.58E+19
S.E. equation 1.26E+09
F-statistic 0.534146
54 Pour tous nos tests, nous considérons le seuil de 5
(généralement utilisé en économie). Si |Stat - ADF|
> | p - values|, conclut par la stationnarité de la série. Au
cas contraire, la série n'est pas stationnaire.
55 Pour tous nos tests, nous considérons le seuil de 5%
(généralement utilisé en économie). Si |Stat - ADF|
> |p - values|, conclut par la stationnarité de la série. Au
cas contraire, la série n'est pas stationnaire.
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l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Log likelihood -714.2999
Akaike AIC 44.83124
Schwarz SC 44.96865
Mean dependent 4.54E+08
S.D. dependent 1.24E+09
Le solde des finances publiques
Date: 08/29/15 Time: 03:18 Sample(adjusted): 1982 2013 Included
observations: 32 after
adjusting endpoints
Standard errors & t-statistics in parentheses
SFP
SFP(-1) -0.176301
(0.17371)
(-1.01490)
SFP(-2) 0.374990
(0.18381)
(2.04013)
C -2.08E+08
(4.7E+08)
(-0.44420)
R-squared 0.189624
Adj. R-squared 0.133736
Sum sq. resids 1.93E+20
S.E. equation 2.58E+09
F-statistic 3.392929
Log likelihood -737.3365
Akaike AIC 46.27103
Schwarz SC 46.40844
Mean dependent -3.19E+08
S.D. dependent 2.77E+09
Le solde des balance de paiements
Date: 08/29/15 Time: 03:19 Sample(adjusted): 1982 2013 Included
observations: 32 after adjusting endpoints
Standard errors & t-statistics in parentheses
SBP
SBP(-1) 0.203818
(0.18490)
(1.10232)
SBP(-2) 0.092019
(0.18512)
(0.49707)
C -7298.693
(8588.20)
(-0.84985)
R-squared 0.058347
Adj. R-squared -0.006595
Serge KASEREKA KANYAMA Page 114
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
|
Sum sq. resids
|
6.30E+10
|
S.E. equation
|
46604.50
|
F-statistic
|
0.898453
|
Log likelihood
|
-387.8135
|
Akaike AIC
|
24.42584
|
Schwarz SC
|
24.56325
|
Mean dependent
|
-10400.25
|
S.D. dependent
|
46451.58
|
Nous trouvons que finances publiques est toujours
négatif de 1980 à 2013 qui est respectivement de -237,454
à -114,028276 en millions USD et les soldes de balance des paiements
pendant notre période a été de 55.629 et 66,6 en millions
de USD.
Par rapport aux estimations faites de notre modèle : MM
= 487052021.6 - 0.0164881522*SFP + 6609.224055*SBP dans le cadre de cette
étude, il se dégage que le poids accordé par la Banque
Centrale congolaise à l'objectif de stabilité des prix et celui
de stabilité de l'activité économique sont respectivement
(en prenant trois
chiffres après la virgule) de 0,8338 et 0,1650. Et
comme > , on en conclut que l'attention des autorités
monétaire congolaises est plus accordée à la
stabilité du
niveau des prix qu'à la stabilité de
l'activité économique. Et puisque <1, il n'y a pas d'effet
stabilisateur sur notre modèle.
Il résulte également de nos estimations que le
solde de finance publique ou encore solde budgétaire et le solde de la
balance de paiement évoluent en sens inverse, ce qui montre à
suffisance que pour la période considérée, la politique
monétaire a été inefficace et la politique
budgétaire a été sous mis à une rigueur par les
institutions de Brettons Wood. Les échecs répétés
de la situation de la monnaie et du crédit au niveau des
opérations de la politique monétaire durant la période
considérée sont dus au fait qu'avant 2002, la Banque Centrale
utilisait exclusivement une politique monétaire discrétionnaire
d'une part et d'autre part, la Banque Centrale ne bénéficiait pas
d'indépendance.
En effet, toutes ses actions s'inscrivant dans le cadre de la
politique du gouvernement. Ainsi, pour les années avant 2001,
l'inflation a été nourrie par le Crédit à l'Etat
qui augmentait de façon considérable le niveau de la masse
monétaire.
La lecture de ces résultats nous renseigne qu'au seuil
de 5 %, toutes les séries sont stationnaires. Etant rassuré de la
stationnarité de toutes les séries, nous pouvons d'ores et
déjà présenter les différentes estimations et les
différents tests jugés nécessaires.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 115
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
Le présent travail s'était fixé comme
objectif principal d'analyser les déterminants de l'offre de monnaie au
sein de l'économie congolaise, et comprendre lequel aurait plus d'impact
sur cette dernière.
Outre l'introduction et la conclusion générale,
notre travail a compris trois chapitres. Le premier chapitre a porté sur
la théorie de l'offre, le deuxième sur la structure du
système financier congolais et en fin le dernier chapitre a
analysé l'évolution des déterminants de l'offre de monnaie
au sein de l'économie congolaise.
Nous avons utilisé les méthodes analytiques,
historique et la technique documentaire pour mieux abordé notre
problème. Nous avons, à cet effet, émis deux lesquelles
les principaux déterminants de l'offre de monnaie en RDC, seraient les
soldes extérieures et budgétaire ; alors que la seconde stipule
que les soldes de finances de l'Etat, serai le déterminant le plus
important de l'offre de monnaie au sein de l'économie Congolaise.
A l'issue de l'analyse et observation des données
recueillies, les principaux résultats auxquels nous avons aboutis se
résument comme suit :
- Le budget de l'Etat congolais est déficitaire durant
notre période d'analyse, en d'autre termes, les ressources de l'Etat
sont moindres par rapport aux dépenses. En s'appuyant sur notre
modèle, nous constatons que notre paramètre estimé qui
n'est autre que le F-calculé est inférieur à celui de la
table, soit moins 0,176301 inférieur à 3,392929 (-0,176301
< 3,392929) ; cela
nous fait dire que les déficits budgétaires sont
comblés essentiellement par la planche à billet qui est
accordé à l'Etat pour palier à ce
déséquilibre. Cette pratique est déterminante quant
à l'augmentation l'offre de monnaie au sein de notre économie, et
pourtant cela ne fait que stimuler des tensions inflationnistes.
- Quant à la balance de paiement, nous constatons
clairement que la RDC dépend essentiellement des importations. Dans
notre modèle, nous constatons que notre paramètre estimé
F-calculé est inférieur à celui de la table, soit 0.203818
inférieur à 0.898453 (0.203818 < 0.898453). Cela nous
pousse donc à
dire que notre modèle est globalement non significatif.
- Il est observé que les plans
d'austérité et de rigueur (discipline)
budgétaire, exigés parfois aux gouvernements en
programme avec le Fonds Monétaire International (FMI), notamment dans le
processus d'annulation de la dette des pays pauvres et très
endettés (PPTE), sont davantage susceptibles de décourager
l'investissement public, plus facile à comprimer que les dépenses
de fonctionnement (salaires). La RDC, dont plus de 80% de la dette a
été
Serge KASEREKA KANYAMA Page 116
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
annulée en juillet 2010, peut mettre cela à
profit en vue d'une promotion des dépenses d'investissement et de
soutien des secteurs sociaux capables d'impulser la croissance qui donne
aujourd'hui son fruit.
Cela doit se faire en adoptant des règles
budgétaires qui différencient les dépenses courantes et
des dépenses d'investissement, au risque de sacrifier
complètement celles-ci qui est la composante la plus volatile du budget
de l'Etat d'après ALESINA et PEROTTI.
Ainsi, nous pouvons confirmer notre première
hypothèse selon laquelle les principaux déterminants de l'offre
de monnaie en RDC seraient les soldes extérieur et budgétaire et,
la seconde selon laquelle le solde des finances de l'Etat seraient le
déterminant le plus important de l'offre de monnaie au sein de
l'économie congolaise.
De ce fait, en rapport avec notre étude, les
financements des dépenses de l'Etat par la planche à billet, a
été principalement à la base de la crise économique
et monétaire qu'a vécu le pays. De cette étude, nous
pensons que le gouvernement devra :
? assainir d'abord le cadre macro-économique
pour relancer les secteurs productifs et générateurs des
ressources et de faire une réforme approfondie de son système
fiscal de manière à le rendre plus globaliste et moins
astreignant.
? encourager les initiatives privées et
publiques visant à stimuler l'activité économique dans le
sens d'accroître nos exportations afin d'équilibrer la balance de
paiement.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 117
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
BIBLIOGRAPHIE
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4. BCC, Rapports Annuels, 1980 à 2013.
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Protestante au Congo, 2010-2011.
2. KABUYA KALALA F., Economie Bancaire, Première Licence,
FASEG, Université de Kinshasa, 2009-2010.
3. KABUYA KALALA F., Macroéconomie, Première
Licence FASE, Université Protestante au Congo, 2005-2006.
4. KIYANGA KI N'LOMBI, Gestion des institutions
financières, deuxième Licence EMI, Université
Protestante au Congo, 2010-2011.
5. LUKUSA DIA BONDO, Finances publiques, Troisième
Graduat FASE, Université Protestante au Congo, 2009-2010.
6. MABI MULUMBA, Théories monétaires,
Première Licence FASEG, Université de Kinshasa,
2010-2011.
7. MONGI SMAILI, Economie monétaire, Deuxième
Graduat de maîtrise, ISG Tunis, 2005-2006.
8. MUKUNDI NYEMBO Emmanuel, Institutions financières
Congolaise, Deuxième Licence économie monétaire,
Université Pédagogique Nationale, 2014-2015.
9. Vincent NGONGA NZINGA, Politique monétaire,
Première Licence FASEG, Université de Kinshasa, 2012-2013.
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A 14 :45 2/08/2015
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http://www.touteconomie.org/fichier/dc001
b.pdf.récupérés. A 15 :22 4/08/2015
4.
http://perso.fundp.ac.be/~adecromb/ThMon/m3c99h.htm.
Il s'agit d'un instantané de la page telle qu'elle était
affichée le 31 juil. 2015 13:36:20 GMT.
5.
http://www.klubprepa.fr/Site/Document/Document.aspx?IdDocument=5032&I
dProgMat=10. Il s'agit d'un instantané de la page telle qu'elle
était affichée le 29 juil. 2015 10:22:14 GMT.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 121
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE ii
Dédicace iii
Remerciements iv
RESUME vii
ABSTRACT viii
0. INTRODUCTION GENERALE 1
0.1 PROBLEMATIQUE 1
0.2 HYPOTHESE DU TRAVAIL 2
0.3 METHODOLOGIE DU TRAVAIL 2
0.4 CHOIX ET INTERET DU SUJET 3
0.5 DELIMITATION DU SUJET 3
0.6 CANEVAS DU TRAVAIL 3
CHAPITRE
PREMIER. LA THEORIE DE L'OFFRE 4
Section 1. L'offre de monnaie 4
1.1 La loi de l'offre et de la demande en économie 4
1.2 L'analyse de l'offre de monnaie 5
1.2.1 Les différents formes de l'offre de monnaie 6
1.2.2 Les déterminants de l'offre de monnaie 6
1.2.2.1. Les finances publiques 7
1.2.2.2. La balance des paiements 11
1.2.2.3. La situation de la monnaie et du crédit 12
1.3. La demande de monnaie 13
1.4. La monnaie et la politique monétaire dans les pays
en développement 16
Section 2. La notion de monnaie 22
2.1 La monnaie 22
2.2 Les fonctions de la monnaie 23
2.3 L'évolution du système de paiement 26
2.4 Les systèmes bancaires 30
2.4.1 Le système bancaire avec réserves
intégrale 30
2.4.2 Le système bancaire avec réserves
fractionnaire 31
2.5 Un modèle de l'offre de monnaie 32
CHAPITRE
DEUXIEME. LA STRUCTURE DU SYSTEME
FINANCIER CONGOLAIS 35
Section 1. La banque centrale du congo 35
1.1 L'historique de la banque centrale 35
1.1.1 La Période coloniale 35
1.1.2. La période postcoloniale 36
1.2. Les fonctions et les pouvoirs de la BCC 37
1.2.1. L'émission de la monnaie 39
1.2.2. Le banquier et le caissier de l'Etat 39
1.2.3. Le conseiller économique et le financier du
gouvernement 40
1.2.4 La banque des banques 41
1.2.5. La réglementation et le contrôle des
crédits 41
1.3. L'organisation actuelle de la banque centrale du Congo
42
1.3.1. Le Conseil de la Banque 42
1.3.2. Le Gouverneur 42
1.3.3 Le collège des commissaires aux comptes 43
Section 2. Les banques creatrices de monnaie 43
Serge KASEREKA KANYAMA Page 122
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
2.1. La définition de la banque congolaise 43
2.2. L'historique de la Banque congolaise 44
2.2.1. La première implantation bancaire au Congo 44
2.2.2. L'extension des agences bancaires au Congo 44
2.2.3 L'élargissement du système bancaire
congolais 46
2.3 Les banques à capitaux majoritairement
étrangers et leur importance relative 48
2.3.1 Les banques à capitaux majoritairement
étrangers 48
2.3.2 Les banques selon leur importance relative 49
2.4 Les missions et les moyens d'actions des banques 49
2.4.1 Les missions des banques 49
2.4.2 Les moyens d'action des banques 50
2.4.2.1 Les fonds propres 50
2.4.2.1.1 Le Fonds propres de base 50
2.4.2.1.2 Les fonds propres complémentaires
51
2.4.2.2 Les dépôts reçus du public 51
2.4.2.3 Les emprunts 51
Section 3. Les institutions financieres non monetaires 52
3.1 Les Coopératives d'épargne et de
crédit 52
3.1.1 La présentation des coopératives
d'épargne et de crédit 52
3.1.2 L'organisation et fonctionnement des coopératives
d'épargne et de crédit 53
3.1.3 La constitution, l'agrément et le capital social
54
3.1.3.1. La constitution d'une coopérative 54
3.1.3.2. L'agrément d'une coopérative 54
3.1.3.3 Le Capital social 55
3.1.3.4 Les Sanctions 55
3.2 Les caisses d'épargne 55
3.2.1 La présentation 55
3.2.2 La liste d'agences de la CADECO 56
3.3. Les institutions financières
Spécialisées 56
3.3.1. La présentation 56
3.3.2. Le fonds de promotion pour l'industrie 56
3.3.2.1. Le Cadre institutionnel 56
3.3.2.2. L'objet et modalité du fonds 57
3.3.2.3. Les structures organiques 58
3.3.2.4 Les incompatibilités fonctionnelles 59
3.4 Les sociétés financières 59
3.4.1 La présentation 59
3.4.2 La société financière de
développement 60
3.4.2.1 Le profil de l'entreprise 60
3.4.2.2 L'histoire de la SOFIDE 60
3.4.2.3. Le système de fonctionnement 62
Section 4. Les instittutions finacieres non etablissements de
credit 67
4.1 L'organismes de gestion de l'épargne
institutionnelle 67
4.2 L'institutions de micro finance (IMF) 67
4.3 Les autres intermédiaires financiers 68
CHAPITRE TROISIEME. L'ANALYSE DES DETERMINANTS DE L'OFFRE
DE
MONNAIE EN RDC 70
Section 1. La sous-période de 1980 à 2001 70
1.1 L'analyse de la situation monetaire 70
1.1.1 L'évolution de l'offre de monnaie 70
1.1.2. Les contreparties de la masse monétaire 72
Serge KASEREKA KANYAMA Page 123
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
1.1.3 Les composantes de la masse monétaire 73
1.2 Le solde finance publique 83
1.3 Le solde de balance de paiement 89
Section 2. La période de 2002 à 2009 90
2.1 L'analyse de la situation monétaire 91
2.1.1 L'évolution de l'offre de monnaie 91
2.1.2 Les contreparties de la masse monétaire 93
2.1.3 Les composantes de la masse monétaire en millions
USD 94
2.1.4 Le taux de change 98
2.2 L'analyse de solde de finances publiques 99
2.3 L'analyse de solde de balance de paiement 101
Section 3. L'analyse econometrique de donnees 102
CONCLUSION ET SUGGESTIONS 115
BIBLIOGRAPHIE 117
I. OUVRAGES 117
II. ARTICLES 117
IV. NOTES DE COURS 120
V. WEBOGRAPHIE 120
TABLE DES MATIERES 121