4.2.2. Des sources de gaz à effet de serre (GES)
Les forêts deviennent des sources de gaz à effet
de serre quand elles sont en régression : la biomasse se
dégradant ou brûlant, le carbone organique retourne à
l'atmosphère sous forme de CO2.
4.2.3. Des puits de CO2
Grâce à la photosynthèse, les forêts
fonctionnent comme des pompes ou « puits » de
CO2 fixé au niveau des parties chlorophylliennes des plantes
puis stocké dans les différents réservoirs sous forme de
végétaux comme matière organique.
Le GIEC (2000) donne la définition suivante des puits:
« Tout processus ou mécanisme qui absorbe un gaz à
effet de serre ou un précurseur de gaz à effet de serre
présent dans l'atmosphère. Un réservoir donné peut
être un puits de carbone atmosphérique, et ce durant un certain
laps de temps quand il absorbe plus de carbone qu'il n'en libère »,
Les puits réalisent un « piégeage » ou une
« fixation » de carbone, défini comme :
« processus tendant à faire augmenter la teneur en carbone
d'un bassin ou d'un réservoir de carbone autre que
l'atmosphère ».
On estime qu'il existe dans la biosphère terrestre un
puits de carbone qui absorbe environ 2,3 GtC (Giga tonne carbone) annuellement,
soit près de 30 pourcent des émissions fossiles (qui sont de 6,3
à 6,5 GtC/an), et que ce taux tend à augmenter
(source : Valentini et al., 2000).
Il est remarquable de noter que ce chiffre est à peu
près du même ordre de grandeur que celui des émissions de
CO2 liées à la déforestation, estimé
entre 1,6 et 2 GtC/an. L'absorption de carbone par les
écosystèmes contrebalance donc globalement les émissions
de la déforestation tropicale.
La capacité future d'absorption du carbone par les
écosystèmes forestiers est devenue un enjeu de connaissance. Elle
passe d'abord par une meilleure compréhension de nombreux
déterminants du cycle du carbone comme l'illustre la figure ci -
dessous :
Figure 9: Le cycle du carbone au niveau d'une
forêt
CO2 atmosphérique
Biomasse végétale vivante
Produits extraite de la forêt
Biomasse végétale morte ou
négromasse
Sol : carbone organique et
minéral
CO2 atmosphérique
Biomasse végétale vivante
Produits extraits de la forêt
Biomasse végétale morte ou
nécromasse
Sol : carbone organique et
minéral
(5)
(1) (3)
(4)
(7)
(2)
(6)
Source : FAO, Programme Forêts
et changement climatique, 1987.
(1) Croissance des organismes végétaux :
Processus de fixation de carbone atmosphérique via la
photosynthèse ;
(2) Mortalité, chute de débris ligneux, chute
des feuilles ;
(3) Respiration ;
(4) Dégradation des produits ;
(5) Emission du CO2 dans l'atmosphère ;
(6) Décomposition de la matière organique et
minéralisation ;
(7) Extraction de produits forestiers : récolte,
éclaircie, élagage.
Les actions de différents déterminants sont
complexes. Ainsi, les conditions climatiques et la concentration
atmosphérique en CO2 interviennent à la fois au niveau
de la photosynthèse et de la dégradation de la matière
organique par respiration hétérotrophe. Dans ce cas, la
distinction entre facteurs naturels et anthropiques (si l'homme est
effectivement responsable du changement climatique) est particulièrement
difficile à faire.
Plusieurs modèles ont montré que l'accroissement
du CO2 dans l'atmosphère avait un « effet
fertilisant » sur la croissance des végétaux,
augmentant ainsi l'absorption de carbone et la taille potentielle du
réservoir (GIEC, 2000), ce qui expliquerait la tendance actuelle de
progression forestière, mais des questions subsistent sur le devenir
à long terme du carbone fixé.
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