SOMMAIRE
INTRODUCTION 7
PREMIERE PARTIE : De la nécessité d'intervention de
l'O.N.U dans la zone 17
CHAPITRE I : La défaillance des mécanismes
juridiques et institutionnels africains 17
SECTION I : Les mécanismes juridiques africains 18
SECTION II : Des institutions africaines à l'inertie 24
CHAPITRE II : Faiblesses relatives aux moyens employés
29
SECTION I : Les moyens humains 29
SECTION II : Les moyens financiers et matériels 34
DEUXIEME PARTIE : Les forces et faiblesses des interventions de
l'O.N.U dans la zone 40
CHAPITRE I : Les forces de l'intervention de l'O.N.U dans la zone
40
SECTION I : Les actions politiques de l'intervention de l'O.N.U.
40
SECTION II : Les actions humanitaires et économiques de
l'O.N.U. dans les crises Ouest-africaine 45
CHAPITRE II : Les faiblesses de l'intervention onusienne 51
SECTION I : Faiblesses dans l'autorisation des OMP 51
SECTION II : Neutralité et changements inattendus des
mandats en cours de l'ONU 57
CONCLUSION 59
BIBLIOGRAPHIE 64
INTRODUCTION
L'Afrique de l'Ouest traverse une
période de mutation et de croissance démographique rapide. La
sécurité et l'insécurité sont des enjeux cruciaux
pour ses dynamiques de changements et les risques que les violences et
l'instabilité dans certaines zones posent pour le processus
d'intégration régionale, la croissance et la réduction de
la pauvreté'.
Un important travail a été réalisé
par des spécialistes et des institutions internationales sur la
manière de renforcer la sécurité dans les pays en
développement.
Ainsi, les membres du Comité d'Aide au
Développement (C.A.D) de l'Organisation pour la coopération et le
développement économique (O.C.D.E) 2, les agences des
Nations-Unies (N.U) et les centres de recherche travaillent depuis quelques
années, notamment à l'élaboration de lignes directrices
pour une bonne pratique de la réforme des systèmes de
sécurité. Malgré tous ces efforts, les acteurs
Ouest-africains ne perçoivent pas immédiatement la pertinence des
modèles développés par les partenaires internationaux pour
résoudre leurs problèmes tels que la complexité des
conflits. La sécurité humaine est un élément
essentiel de l'agenda politique mondial du développement3.
Deux idées l'animent : premièrement, la
protection des personnes est stratégique à la fois pour la
sécurité nationale et internationale ; deuxièmement, les
conditions d'un développement humain en toute sécurité ne
se limitent pas aux enjeux traditionnels de défense nationale et de
respect de l'ordre, mais inclut toutes les dimensions politiques,
économiques et sociales permettant de mener une vie à l'abri du
risque et de la peur.
Des conflits violents nuisent à la
sécurité humaine, compte tenu de l'imbrication et des dimensions
régionales de ceux-ci en Afrique. Ainsi, la définition d'une
stratégie de paix et de sécurité à l'échelle
du continent et de la région s'avère nécessaire.
Au cours des dernières décennies, le continent
africain et la région Ouest-africain en particulier, ont
développé leur propre cadre de sécurité à
travers l'O.U.A (Organisation de l'Unité africaine) appelée
aujourd'hui Union africaine (U.A), de la Communauté Economique des Etats
de l'Afrique de l'Ouest (C.E.D.E.A.O) et de l'Union Economique et
Monétaire Ouest-Africain (U.E.M.O.A).
' Cf., rapport du club sahel et de l'Afrique de l'Ouest su la
sécurité et la sécurité humaine.
2 I. William (Z), l'effondrement de l'Etat, 1995,
p62.
3 Cf., rapport du club sahel et de l'Afrique de
l'Ouest su la sécurité et la sécurité humaine.
La création récente du conseil de paix et de
sécurité de l'Union africaine et les progrès
réalisés dans l'application du Mécanisme de
prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de
la paix et de la sécurité de la C.E.D.E.A.O représentent
des avancées positives vers l'établissement d'un cadre de
sécurité africain qui soit à la fois complet et
cohérent.
Renforcer la paix durable dans le monde nécessite une
réponse globale et intégrée aux défis de la
sécurité et du développement. Cela exige la participation
et l'action concertée de tous les membres de la communauté
internationale, qu'il s'agisse des Etats, des Organes DES Nations Unies, des
Organisations régionales, des institutions financières
internationales, d'O.N.G et d'autres acteurs de la société
civile. Cependant, le rôle joué par les acteurs n'est pas tout de
même au même degré. Dans cette optique, l'action des Nations
Unies s'avère plus efficace eu égard aux initiatives des autres
acteurs intervenant dans la dynamique de paix dans le continent ou même
dans la région Ouest-africaine.
Malgré tout, le continent africain surtout noir reste
dominé en majorité sinon dans sa totalité par des conflits
qui induisent de la pauvreté. Les conflits armés constituent un
problème grave dans plusieurs régions d'Afrique. En effet,
plusieurs pays africains semblent se diriger vers un conflit potentiel tandis
que d'autres sont déjà impliqués dans un conflit, ou
viennent de sortir à peine d'un conflit ou encore, ont entrepris une
phase de redressement à long terme4.
Ces conflits n'apportent que dévastation. Ils
provoquent des souffrances indicibles et entraînent des pertes humaines
considérables en plus de fragmenter les sociétés et de
causer l'effondrement des économies. Ils ont aussi un effet
dévastateur sur l'environnement, la biodiversité et les
ressources naturelles dont dépendent plusieurs personnes et ces effets
néfastes persistent même une fois les hostilités
terminées.
Le continent africain se situe géographiquement entre
deux océans que sont : l'océan Atlantique et l'océan
Indien. Malgré les potentialités économiques, culturelles,
humaines et minières que regorge ce continent, cette partie du monde
reste le foyer dominant des atrocités de guerres interétatiques
ou de conflits armées interne résultant de guerres civiles.
Aujourd'hui, avec la mondialisation des nouvelles technologies
de l'information et de la communication, les médias occidentaux livrent
en face du monde une Afrique déchirée, une Afrique où la
guerre est sans merci, une Afrique aux abois.....etc.
4 Cf., Chapitre 1 Introduction : Les conflits
armés et l'environnement
Certains auteurs vont même jusqu'à dire que Dieu
a quitté l'Afrique. Et pourtant, l'Afrique n'est pas seulement cette
face dont on nous fait montre. C'est un continent plein de richesses
minières dont le monde entier est à la recherche. Il s'agit entre
autre du fer, de l'or, du diamant, du pétrole et autres. C'est dans ce
contexte que pour un auteur du nom d'Alvaro Vascon colos, directeur de
l'institut d'Etudes Stratégique de Lisbonne, l'Afrique est synonyme
d'épidémie, de famine, de vagues de réfugiés fuyant
les guerres et la sécheresse, de la tyrannie, ou, au mieux, de mauvaise
gestion des affaires publiques, de marasme économique qu'aggravent des
crises incessantes et l'imminence de la désintégration
étatique. Du reste, cette image désastreuse, qui se double d'un
intérêt stratégique marginal, a incité bien des
personnes à penser que l'Afrique est en voie de perdition...
»5.
D'autres auteurs iront même jusqu'à admettre que
l'Afrique reste le continent des maladies les plus cruelles. Parmi lesquelles
on peut citer entre autres le sida, les maladies sexuellement transmissibles,
la tuberculose, etc. En réalité, l'Afrique requiert en partie une
autre facette que celle mise en branle par les médias occidentaux et les
Africano-occidentaux6. Elle est aussi le continent d'une grande
potentialité en termes de ressources minières telles que le
pétrole, l'or, l'argent, le diamant.
Toutefois, il serait utile de s'interroger sur la
récurrence des conflits dans cette partie du monde et des
mécanismes pris pour la résolution de ces conflits. Ces guerres
ou conflits selon les cas sont généralement d'ordre interne aux
Etats. C'est le cas par exemple en Côte d'Ivoire entre l'armée
loyaliste et les rebelles; au Sénégal entre l`Etat du
Sénégal et les combattants du mouvement des forces
démocratiques de la Casamance (M.F.D.C). C'est le cas entre autre du
Mali, du Libéria et de la Sierra Léone dans les années
passées et ailleurs dans le continent. Cette recrudescence des conflits
en Afrique fait qu'aujourd'hui bon nombres d'acteurs interviennent pour le
règlement de ces dits conflits. Le continent africain, par le biais de
certaines de ses organes ou organisations prendra un certain nombre
d'initiatives dans la résolution de ces conflits qui éclatent
dans son sein. a travers ces organisations, on peut faire mention de l'U.A, de
la C.E.D.E.A.O, de la S.A.D.C ou autres organismes de paix. Toutefois, on se
demande parfois si ces initiatives africaines ont été positives
vue la recrudescence des conflits dans la zone, vue aussi les interventions
courantes de l'Organisation des Nations Unies dans le règlement des
différends dans la partie Ouest de l'Afrique.
5 Sidy SADY «La résolution des conflits
en Afrique », Thèse, Université Cheikh Anta Diop de Dakar,
p4.
6 Les Africano-occidentaux sont des africains de
par leurs origines mais qui ont une croyance maudite du continent. A cet effet,
ils ont tendance à réfuter tout ce qui est africain et à
valoriser les idées et positions occidentales sur le continent noir
africain.
Le dictionnaire universel définit le conflit comme un
« antagonisme ». Cette définition est suffisamment large pour
inclure toutes sortes de conflits allant des disputes de ménage aux
guerres.
Le petit Larousse quant à lui (1979), il définit
le conflit comme :
« Une opposition d'intérêt entre deux ou
plusieurs Etats » dont la solution peut être recherchée
soit par des mesures de violence (représailles, guerres), soit par des
négociations, soit par l'intervention d'une tierce puissance ou de
l'Organisation des Nations Unies (médiation, arbitrage), soit par
l'appel à un tribunal international.
Limitant la notion de conflit aux seuls Etats, le Larousse est
tout aussi approximatif. Le professeur Raymond Aron définira le confit
comme:
« Une opposition entre groupes d'individus pour la
possession de biens rares ou la réalisation de valeurs mutuellement
incompatibles ».
De cette définition apparaît un certain nombre de
critères :
Il y a d'abord, un phénomène d'opposition
d'intérêts. Dans cette partie, le conflit se distingue de
l'agression qui est définie juridiquement. Il se distingue aussi de la
guerre qui est une forme particulière de conflit. Il y a ensuite
l'intervention d'au moins une partie étatique. Ce critère exclue
les conflits entre personnes physiques. Encore la forme du conflit doit
susciter un intérêt ou une préoccupation internationale.
Enfin, le conflit doit porter sur un objet particulier.
Le conflit est par définition « le litige qui
sous-tend les heurts entre les intéressés » selon les
termes du Politologue américain William7. Par contre, la
crise est « le passage actif aux hostilités armées
». La charte des Nations Unies utilise les notions de
différends et de situation sans toutefois préciser leur
portée.
La résolution d'un conflit suppose toute action
entreprise consciemment ou non en vue de trouver une solution à un
antagonisme.
7 William (Z), « La résolution des
conflits en Afrique, Paris, L'harmattan, 1990 p.12
L'objet de notre sujet s'applique spécifiquement
à l'Afrique de l'Ouest. Ainsi, les autres zones d'Afrique autres que la
zone Ouest-africaine ne feront l'objet d'étude dans notre recherche. Les
conflits qui naissent dans cette zone du continent sont dans leur grande
majorité, soit de guerres civiles soit de bras armés entre Etat
et factions du même Etat. Pour ces conflits internes on peut citer entre
autre la crise casamançaise entre l'Etat du Sénégal et le
Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance qui est d'une moindre
intensité, le conflit nigérien entre l'Etat du Niger et les
rebelles indépendantistes, l'Etat Malien et les rebelles touaregs. Tout
ceci démontre que la guerre est comme innée à notre cher
continent. La remarque qui s'impose est que, parallèlement à
l'Afrique, les autres continents tels que l'Europe, les Etats Unies, l'Asie et
les Océanie ont longtemps cherché à éviter les
guerres dans leur continent respectif.
Toutefois, il faut noter que la convention des Nations Unies
sur l'interdiction de la guerre entre Etats a aussi été
ratifiée par un certain nombre d'Etats Africains ; on note une
recrudescence notoire des guerres dans le continent. C'est dans un souci de
paix dans le monde que la cour internationale de justice élève
l'interdiction de la force dans les relations internationales en norme
impérative avec valeur absolue.
La recherche d'une paix durable et globale en lieu et place
d'arrangements régionaux comme le traité de Westphalie, a
donné naissance à des constructions comme la S.D.N qui, du fait
de ne pas pouvoir empêcher la seconde guerre mondiale va se voir
succéder par l'O.N.U. Cette organisation va très vite se charger
de la paix dans le monde. Elle a dans son objectif une vocation universelle de
recherche de la paix dans le globe. Mais, la question est si cette institution
peut garantir la paix dans le monde8. Toutefois, certains Etats
s'attachent aux organisations régionales (Alliance atlantique,
organisation des Etats Africains, Organisation des Nations de l'Asie du Sud,
Organisation de l'Unité Africaine aujourd'hui Union Africaine).
De cette perspective de résoudre les conflits en
Afrique est née l'Organisation de l'Unité Africaine (O.U.A) qui,
il faut le dire est très limitée dans ses interventions. Cela est
dû entre autre au dicta des grandes puissances qui, parfois exigent leur
loi à l'instance mais aussi aux manques de moyens criards. Cette
organisation connaîtra des lendemains avec son remplacement par l'U.A
(Union Africaine) après la conférence de Siirt en Libye en 1999.
8 BRIAN Urquhart, L'Organisation des Nations Unies
peut-elle apporter la paix, Revue Désarmement, vol. x, n1, 1986.
Le colonel Kadhafi aura joué un rôle très
déterminant pour sa mise en place. Kadhafi avait même
préconisé la création d'une armée Africaine commune
à tous les Etats Africains.
Un certain nombre d'organisations régionales ou sous
régionales ont vu le jour. Des organisations africaines comme
l'Organisation de l'unité africaine (O.U.A)9, la
Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest
(C.E.D.E.A.O) et la Communauté de développement de l'Afrique
australe (S.A.D.C) ainsi que diverses coalitions ponctuelles d'États
africains, s'efforcent d'acquérir davantage d'autonomie pour ce qui est
de faire face aux conflits armés et aux urgences humanitaires complexes
auxquelles elles se trouvent confrontées.
Toutefois, dans la pratique, ces organisations n'ont pas
réellement joué un grand rôle dans cette recherche
définitive de la paix dans le continent en général et dans
la zone Ouest-africaine en particulier. L'impact des conflits en Afrique de
l'Ouest en termes de pertes humaines, de déplacés ou de
refugiés, écologiques ou encore même de ses
conséquences dans les autres parties de l'Afrique et du monde, a
suscité l'intervention d'un organe plus ambitieux et plus audacieux dans
les démarches et dans ses actions pour le règlement des conflits
dans le monde. Cette institution se trouve être de nos jours,
l'Organisation des Nations Unies.
L'expression « Nations Unies » est apparue
pour la 1ère fois dans la « Déclaration des Nations
Unies » du 1er janvier 1942. Lors de cette déclaration, les 26
pays s'engageaient à poursuivre ensemble la guerre contre les puissances
de l'Axe.
Dans un premier temps, les Etats avaient institué des
organisations pour s'entendre sur des problèmes spécifiques. A
cet effet, des institutions comme l'Union Internationale des
Télécommunications a été créée en
1965, l'Union postale Universelle, en 1974, a vu sa création. Ces
institutions sont des institutions spécifiques des Nations Unies.
En 1899 s'est tenue, à la Haye, la première
Conférence internationale de la paix avec pour objectif
d'élaborer des instruments pour le règlement pacifique des crises
internationales, prévenir les conflits et codifier le droit de guerre.
9 Koffi (K), « La stabilisation et le maintien
de la paix en Afrique de l'Ouest ». Thèse de Doctorat en droit
international, Lille II
Elle a abouti à l'adoption de la convention pour le
règlement pacifique des conflits internationaux et à la
création de la Cour permanente d'arbitrage, dont l'activité a
débuté en 190210.
La Société Des Nations (S.D.N), comme nous
l'avons fait mention plus haut a précédé l'Organisation
des Nations Unies. Cette organisation fut créée, pendant la
première guerre mondiale dans des circonstances analogues, par le
traité de Versailles en 1919. Elle a été
créée dans le développement de la coopération entre
les peuples et le maintien de la paix et de la sécurité.
L'incapacité constatée par les acteurs de l'organisation dont la
S.D.N va faire naître des supputations qui ont abouti à la mise en
place de l'Organisation des Nations Unies.
A la conférence des Nations Unies sur l'organisation
internationale en 1945, se sont rencontrés les représentants des
50 pays, à San Francisco pour élaborer la Charte des Nations
Unies. Cette Charte fut signée le 26 février 1945 par les
représentants des 50 pays. Un pays comme la Pologne signera plus tard
faute de n'avoir pas été représentée à la
conférence mais elle fait néanmoins partie des 51 membres
originels. La Charte des Nations Unies marque donc un saut qualitatif. Elle
constitue un moment essentiel dans le développement du droit de la
sécurité internationale par les normes qu'elle pose et le concept
de sécurité qu'elle retient11.
L'un des principaux objectifs de l'Organisation des Nations
Unies, qui est au coeur même de son mandat, est le maintien de la paix et
de la sécurité internationale. Depuis sa création,
l'Organisation des Nations a souvent été sollicitée pour
empêcher que des différends ne dégénèrent en
conflit armé, pour convaincre des adversaires de s'asseoir à la
table des négociations plutôt que de faire parler les armes. Au
fil des années, l'institution a contribué à mettre un
terme à de nombreux conflits, souvent grâce à
l'intervention du conseil de sécurité, principal organe traitant
des questions de paix et de sécurité internationale.
Le bilan de ces dernières années a
également incité l'Organisation des Nations Unies à se
consacrer plus que jamais à la consolidation de la paix ; à
savoir l'action visant à soutenir les structures qui renforceront et
consolideront la paix. L'expérience montre que le maintien de la paix,
s'il se limite à la prévention de conflits militaires, ne suffit
pas à instaurer une paix solide et durable. Il s'avère, en effet,
nécessaire d'aider les pays à développer leur
économie, à promouvoir la justice sociale, la protection des
droits de l'homme, la bonne gouvernance et le processus démocratique.
10 « Déclaration de l'information des Nations
Unies », New York, 2001, p3.
Ainsi, l'Organisation des Nations Unies intervient dans
beaucoup de pays en Afrique tel qu'en Afrique de l'Ouest, pour aider à
instaurer la paix. Ces interventions dans la zone Ouest-africaine ont
suscité des questionnements si on sait qu'aujourd'hui les conflits
continuent à déchirer le continent. Et le plus récent
conflit dans la zone de la C.E.D.E.A.O où les Nations Unies se sont
déployées est la Côte d'Ivoire. Les causes des conflits
dans la région
Ouest-africaine semblent bien attirés notre attention
mais ne feront l'objet de développements. Ces causes sont aussi
diverses selon qu'on est dans une région ou dans une autre. De
même, les autres zones autres que l'Afrique de l'Ouest ne verront pas de
développement approfondis de notre part.
Les conflits en Afrique de l'Ouest sont
considérés comme des conflits de type nouveau, en ce sens qu'ils
sont atypiques, meurtriers, violents, souvent anormalement longs ; ce sont des
conflits de basse intensité, discontinus dans l'espace et dans le temps.
Ce sont aussi, le plus souvent, des conflits internes impliquant de
sérieux problèmes sous-régionaux et transfrontaliers, avec
souvent l'implication des États voisins et /ou de leurs populations,
l'instrumentalisation des communautés interethniques, et des agences
onusiennes (H.C.R, P.A.M), des organisations humanitaires et même des
O.N.G nationales et internationales (cf. Guinée, Libéria, Sierra
Léone, Côte d'Ivoire, etc.)
Pire, ils n'ont cure des normes et valeurs traditionnelles de
l'Afrique et donnent l'impression de se dérouler dans le chaos, l'anomie
sociale, la perte de sens (atrocités au Rwanda, en Sierra Leone, au
Libéria, en Côte d'Ivoire, en R.D.C, au Darfour, etc.)
Les grilles de lecture classiques ne rendent compte que de
manière lacunaire des crises qui secouent l'Afrique en
général et l'Afrique de l'Ouest en particulier. Il convient donc
d'envisager de nouveaux paradigmes qui mettent l'accent sur des facteurs
déterminants, parmi lesquels : le déficit de leadership
intellectuel, de leadership politique et de leadership économique.
On a souvent considéré à tort les
conflits en Afrique comme des conflits ethniques. Sur la question, les
chercheurs ne sont pas en phase avec l'interprétation des médias
parce que l'ethnicité masque souvent les causes réelles,
profondes et les facteurs déclencheurs des conflits. L'ethnicité
représente beaucoup plus les symptômes que les causes profondes.
Cela ne veut pas dire que l'ethnicité ne joue pas ou n'intervient pas
dans la dynamique des conflits. L'ethnicité intervient surtout dans la
distribution de l'espace, dans les alliances qui peuvent se nouer
au-delà des tracés des frontières reconnues des
États.
La question du tracé des frontières
héritées de la colonisation et qui ne coïncide pas avec les
aires culturelles, linguistiques des populations est également souvent
invoqué parmi les causes profondes.
Mieux, certains inscrivent les causes profondes dans la longue
durée : la traite négrière, l'esclavage et leurs
séquelles.
En plus de ces considérations, on a identifié la
mal gouvernance, la corruption, les atteintes massives et récurrentes
aux droits humains, à la démocratie et à l'état de
droit. On peut également citer les coups d'État électoraux
(issus de mascarades électorales), les coups d'Etat constitutionnels
(pour maintenir des présidents à vie en bloquant le processus
d'alternance démocratique) et les coups d'Etat militaires, bref, le
déficit de démocratie, l'accès et le maintien au pouvoir
par tous les moyens, l'accès aux ressources par tous les moyens.
La question foncière figure en bonne place parmi les
causes profondes des conflits et les crises qui minent l'Afrique et tout
particulièrement l'Afrique de l'Ouest (Côte d'Ivoire,
Sénégal, République de Guinée, Togo, Mali,
Libéria, Sierra Leone, etc.). De toutes les manières, dans
l'étude de ce sujet, nous allons faire fie de ces causes. Cette
étude mérite d'être limitée géographiquement
mais aussi sur le plan temporel. Le continent africain tout entier ne peut nous
intéresser même si d'autres régions du content telles que
l'Afrique Centrale, Australe et du Nord connaissent parfois des conflits plus
atroces que l'Afrique de l'Ouest. Il faut aussi souligner que sur le plan
temporel, les conflits nés dans le continent à partir des
années 1960 resteront les contours substantiels de notre
étude.
Dés lors, il importe de s'interroger plus
précisément, comme l'a fait mentionner notre sujet, sur la
problématique de l'intervention des Nation Unies dans le
règlement des conflits dans la zone Ouest-africain.
Répondre à une telle problématique
revient à examiner la question du pourquoi une intervention des Nations
Unies dans la région Ouest-africaine ? Et de la réalité
pratique de cette intervention dans la zone ?
Aujourd'hui, l'Organisation des Nations Unies connait les
critiques les plus acerbes. Elle est reprochée d'être une
institution des grandes puissances et non une institution de paix dans le
monde. Certains sont allés même jusqu'à dire que c'est une
source de troubles du fait de certaines de ses positions polymorphes au contenu
parfois incompréhensible et incompris. L'organisation est parfois
même inconnue dans ses agissements car les grandes puissances ne
respectent même plus les résolutions du conseil de
sécurité des Nations Unies.
On se souvient en 2001 lorsqu'il a fallu aller en guerre en
Afghanistan, le président George .W. Bush, contre vents et
marrées avait légitimé sa forfaiture dans un pays
souverain. On peut citer entre autre la résolution du conseil de
sécurité sur le conflit Libyen avec la zone de
délimitation aérienne qui, dans son application, n'a jamais vu
ses dispositions respectées comme il se doit.
L'Organisation des Nations-Unies rencontre d'énormes
problèmes dans l'application de ses résolutions. Cela est parfois
dû au dicta des grandes puissances. Cette « loi » des
puissances s'est souvent traduite par le droit de Véto dont disposent
certains pays comme les Etats Unis, la Chine, la France, le Royaume uni et la
Grande Bretagne. Ceci témoigne des difficultés réelles que
rencontre l'institution mondiale de la paix dans ses prises de décisions
ou même encore dans l'exécution de ses choix définitifs.
Au fil des ans, l'expérience acquise par l'Organisation
des Nations-Unies dans le règlement des conflits a fini de convaincre
sur son importance. Pratiquement, la majorité de ses interventions en
termes de règlement de conflits, s'est faite dans le continent Africain.
Cette institution mondiale de la paix connaîtra un certains nombre de
pays de la zone Ouest-africaine qui constituera notre ligne de conduite. Ses
interventions se sont soldées parfois sur des échecs même
si ses apports au rétablissement, à la consolidation de la paix
ont été quelques fois considérables.
Ainsi, il s'agira dans le cadre de cette recherche, d'analyser
dans un premier temps, de la nécessité d'intervention de
l'Organisation mondiale de la paix dans le règlement des conflits en
Afrique de l'Ouest (PREMIERE PARTIE) et dans un second temps,
des réalités concrètes de cette intervention dans la zone
(DEUXIEME PARTIE).
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