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Problématique de la production du coton biologique dans la commune de Banikoara.

( Télécharger le fichier original )
par Bio Monti Sika OROU N'GOBI
Université d'Abomey Calavi - Maà®trise 2015
  

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3.4.1. Effets sanitaires et environnementaux

Aucune étude quantitative n'a été menée pour déterminer les impacts de la production de coton biologique sur l'environnement et la santé des producteurs, leurs proches et leurs animaux. Toutefois, ces effets (impacts) sont basés sur des témoignages de producteurs et des constats aux champs. Des producteurs de coton biologique interrogés estiment qu'ils souffrent moins de maladies comparativement aux effets induits par les intrants chimiques utilisés en culture conventionnelle, donc moins sujets aux intoxications alimentaires. Ainsi, « des producteurs ont déclarés avoir mangé juste après les séances de pulvérisation sans s'être lavés correctement les mains et que cela n'avait eu aucun effet sur leur santé ». Il s'agit de pulvérisation d'extrait de neem. Certains témoignages ont révélés que « les feuilles de neem préparées en mélange avec d'autres feuilles donnent une tisane qui peut guérir la constipation ». Une réduction des problèmes de santé signifie pour les producteurs moins d'investissement dans les dépenses médicales, une amélioration de leur performance et un gain d'efficacité dans leurs activités agricoles. Au plan environnemental, des divers constats faits par des producteurs, il ressort que sur les sols ayant reçu de la matière organique, il y a réapparition de termitières et d'un groupe important de vers de terre dans les champs de coton (ce qui signifie une régénération de la fertilité des sols) et la préservation des prédateurs naturels des ravageurs réalisant ainsi un équilibre biologique entre prédateurs et parasites, donc une préservation de la biodiversité).

D'autres observations ont montré que les cours d'eau situés près des champs de coton biologiques étaient moins pollués en raison de la réduction de la quantité de pesticides utilisés dans ces zones et les ressources halieutiques sont ainsi moins intoxiquées.

3.4.2. Effets socio-économiques

Les aspects pris en compte sont la sécurité alimentaire et le revenu des producteurs. Dans le projet pilote, des producteurs ont constaté une augmentation des rendements des céréales (maïs, sorgho, mil) qui viennent en rotation à la place du coton biologique. Cela est dû à la forte fertilisation des parcelles biologiques qui profite aux céréales en tête de rotation. Cette augmentation des rendements peut assurer une autosuffisance alimentaire favorisant « à terme une bonne reproductivité des ménages et la garantie de la pérennisation des exploitations ».

La production du coton biologique génère dans la commune de Banikoara, des revenus dont les valeurs sont appréciées par les exploitants agricoles. En effet, les revenus des producteurs dépendent de quatre facteurs principaux: du rendement, des coûts de production, du prix du marché, et des risques de production. Il y a donc pour les producteurs quatre moyens de gagner des revenus plus importants et plus durables grâce à l'agriculture biologique. Ainsi, pour harmoniser ces quatre moyens, les producteurs passent d'abord par la réduction des coûts de production (particulièrement les intrants externes comme les pesticides et les engrais chimiques). Par l'amélioration des rendements grâce à une bonne gestion de la fertilité du sol (rotation des cultures, apport d'engrais naturels). Ensuite, les producteurs cherchentdes meilleurs prix pour leurs produits par l'accès aux marchés rémunérateurs, le prix garanti du commerce du coton biologique.

Enfin, la réduction des risques de production par la prévention des ravageurs, la diversification des cultures et le fait d'être moins dépendant des prix fluctuants du coton sur le marché mondial est le dernier moyen mise en oeuvre par les producteurs.

Afin de maximiser ses revenus net, chaque producteur et productrice doit choisir la stratégie la mieux appropriée à son exploitation. Dans les zones où il y a le risque de sécheresse ou de pluviométrie irrégulière, beaucoup de paysans choisissent la stratégie `'moindre coût, moindre risque'' qui vise à réduire les coûts de production (1) de même que les risques de production (4), tout en visant des rendements moyens (3). Les producteurs qui suivent cette stratégie cherchent à produire suffisamment d'intrants dans leur exploitation même (compost, fumier de bétail, engrais liquides, pesticides naturels etc.) et mènent la plupart des activités avec la main d'oeuvre familiale.

En somme, les cotonculteurs de la commune de Banikoara de part les recettes générées par le coton, arrivent à satisfaire leurs besoins et contribuent au développement social, économique de la commune par le payement des taxes.

Les producteurs interrogés affirment que la culture du coton biologique a contribué à augmenter leurs revenus monétaires.

3.4.3 Importances de la rotation de culture

Il est important de cultiver le coton biologique en rotation avec d'autres cultures, parce que la culture de coton répétée successivement dans le même champ conduit à la baisse des rendements. La rotation des cultures et l'assolement ne contribuent pas seulement à améliorer et/ou maintenir la fertilité du sol, mais empêchent aussi l'émergence des populations de ravageurs, de maladies et de mauvaises herbes. En outre, le nombre de ravageurs est limité par les insectes utiles et les oiseaux qui trouvent leur habitat dans les cultures de rotation ou d'assolement. La diversité des cultures réduit aussi les risques économiques des producteurs, en les rendant moins vulnérables aux mauvaises récoltes et à la fluctuation des prix. En plus, en culture de rotation ou d'assolement, les travaux sont mieux distribués durant l'année. Selon les conditions climatiques, la situation du marché et la disponibilité de la terre, plusieurs schémas de rotation avec du coton sont possibles (voir tableau 4). Tout producteur de coton bio devrait forcement intégrer les légumineuses dans son schéma de rotation. Lorsque le coton est cultivé à la suite de légumineuses (soja, pois chiche, arachides etc.), on obtient de très bons rendements car les légumineuses augmentent la teneur d'azote dans le sol en fixant l'azote de l'air. La fixation est faite par une bactérie (Rhizobium) qui vit dans les noeuds des racines des plantes légumineuses.

Tableau IV: schémas de rotation tirés de projets de coton biologique.

types

1èreAnnée

2ème Année

3ème Année

1(idéal)

coton

Céréales(maïs, fonio, sorgho) ou sésame ou hibiscus.

Culture légumineuse (haricot, niébé, arachide)

2

coton

Culture légumineuse(haricot, niébé, arachide,voandzou)

coton

3

coton

Céréale (maïs, sorgho) ou

sésame ou hibiscus

coton

Source : Résultat d'enquête, décembre 2014

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci