Université d'Abomey-
Calavi
(UAC)
=***=
Faculté des Lettres, Arts et Sciences
Humaines
(FLASH)
=***=
Département de Géographie et
Aménagement du Territoire
(DGAT)
=***=
OPTION : Géographie Humaine et
Economique
MEMOIRE DE MAITRISE
PROBLEMATIQUE DE LA PRODUCTION DU COTON BIOLOGIQUE DANS LA
COMMUNE DE BANIKOARA
Presenté par :
OROU N'GOBI Bio Monti Sika
Sous la Direction:
Dr. Moussa GIBIGAYE
Maître-Assistant
(DGAT/FLASH/UAC)
Et
Dr Ramanou Y. M. A. ABOUDOU
Maitre-assistant
(DGAT/FLASH/UP)
Soutenu le 04/11/2015
SOMMAIRE
Dédicace
3
Sigles
4
Remerciements
5
Résumé
6
Abstract
6
Introduction
7
CHAPITRE I: problematique, etat des connaissances,
clarification conceptuelle et demarche methodologique
9
CHAPITRE II : situation geographique et
facteurs favorables a la production agricole dans la commune de banikoara
22
CHAPITRE III : effets socio-economiques et
environnementaux du coton biologique dans la commune de banikoara
30
CHAPITRE IV :
propositions de solutions et perspectives pour un developpement
durable
59
Conclusion
66
Bibliographie
69
Liste des figures
74
Liste des photos
74
Liste des tableaux
74
Annexes
75
Table des matières
81
Dédicace
A :
ü Marie KPATINVO, toi ma très chère Maman,
je n'ai pas oublié tous les sacrifices que tu as fait pour moi.
ü Antoine OROU N'GOBI, mon bien aimé Papa.
Sigles
AProBES-Bénin : Agence de
Promotion du Bien Etre Social au Bénin
ASECNA: Agence de Sécurité pour
la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar
CARDER : Centres Agricoles Régionaux
pour le Développement Rural
CFA : Communauté
Française d'Afrique
CIFRED:Centre Inter facultaire de Formation
et de Recherche en
Environnement pour
le Développement Durable
CLCAM : Caisse Locale de Crédit
Agricole Mutuelle
CPB : Conseillé en
Production Biologique
CPV : Conseillé en
Production Végétale
CVPC : Coopérative Villageoise des
Producteurs de Coton
DPRPIB : Direction de la Planification
Régional et de la Promotion des Initiatives de Base
DGAT : Département de
Géographie et Aménagement du Territoire
FAO : Organisation des Nations Unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture
FLASH : Faculté des Lettres,
Arts et Sciences Humaines
FSA :
Faculté des Sciences Agronomiques
INRAB : Institut National des
Recherches Agricoles au Bénin
INSAE : Institut National de la Statistique
et de l'Analyse Economique
MAEP: Ministère de l'Agriculture, de
l'Elevage et de la Pêche
OGM : Organismes
Génétiquement Modifiés
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PCS: Produits Chimiques de Synthèse
PDC : Plan de Développement
Communal
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PIB : Produit
Intérieur Brut
ProCGRN: Programme de Conservation et de
Gestion des Ressources Naturelles
RGPH: Recensement de la Population et de
l'Habitation
SCDA: Session Communale de Développement
Agricole
SONAPRA : Société National pour
la Promotion Agricole
UAC : Université d'Abomey-Calavi
UCPC :Union
Communale des Producteurs de Coton
UCooP-Bio : Union des
Coopératives de Production Biologique
Remerciements
Le présent mémoire de maîtrise est
l'aboutissement de multiples efforts déployés et sacrifices
consentis par bien de personnes et personnalités.
Je remercie très sincèrement mon directeur de
mémoire, Docteur Moussa GIBIGAYE, Maître-Assistant au DGAT pour
avoir eu l'amabilité d'accepter de diriger le présent document,
malgré ses multiples occupations. J'approuve franchement ses apports
techniques, contributions scientifiques et ses principes de travail qui m'ont
été d'une très grande utilité.
Aux enseignants du département de Géographie et
Aménagement du Territoire pour leur engagement à nos
côtés et leurs divers conseils.
A madame Elise Suzanne TAMA Coordonnatrice de l'AFVA/ONG de
Banikoara pour son chaleureux accueil et sa disponibilité, et a tout son
personnel pour la sympathie qu'ils ont manifesté envers moi.
A tous mes frères et soeur : OROU N'GOBI Philippe,
OROU N'GOBI Cosme, OROU N'GOBI Zachari et OROU N'GOBI Véronique ce
travail est le fruit de votre soutien. Je vous aime tous.
A ma grande soeurOUOROU N'GOBI S. Agathe pour le soutien
matériel et moral qui m'ont été très utiles, que la
Vierge Marie puisse faire grandir l'humilité en toi.
A monsieur Awali ABDOULAYE pour ses conseils
d'aîné et sa disponibilité.
A monsieur Alidou BROUBROU, CPB à AFVA/ONG de Banikoara
pour la fraternité, ses conseils et la disponibilité qu'il a
témoigné à mon endroit. Je lui exprime ma
reconnaissance.
A mon très cher ami Moustaphaou IMOROU pour sa
contribution, ses conseils, sa disponibilité et son soutien
inébranlable que le tout puissant te le rende au centuple.
A ma défunte tante Mamatou BANI pour tous les efforts
que tu as consentis pour notre réussite durant ta vie sur cette terre
que la terre te sois légère.
A ma tante ZIME Bignon Amina pour le soutien moral tout au
long de la recherche.
A monsieur Sadikou BIO GADO CPV pour sa contribution et son
conseil.
A tous ceux qui se reconnaîtront à travers ce
travail, nous disons un profond merci.
Résumé
La problématique de la production du coton biologique a
été étudiée dans la commune de Banikoara afin de
contribuer à une meilleure connaissance des effets de la production de
ce type de coton dans cette Commune. La démarche méthodologique
utilisée a consisté à la recherche documentaire et aux
travaux de terrain. Le traitement des données et l'analyse des
résultats ont été réalisés à partir
du modèle d'analyse PEIR.Les résultats obtenus ont montré
que la production du coton biologique participe à 90 % à la
sauvegarde de l'environnement. Grâce à cette activité, 80 %
des producteurs biologiques arrivent à satisfaire leurs besoins
quotidiens. Malgré ce climat de satisfaction, plusieurs obstacles se
dressent contre le développement de ce coton biologique tel que les
contraintes climatiques, d'encadrement des producteurs biologique, le
problème de financement et surtout le problème foncier qui
constitue des freins au développement de la localité. Dans la
perspective d'un développement local durable, l'urgence est de prendre
les mesures adaptées aux normes en vigueur dans ce domaine.
Mots clés :Banikoara,coton
biologique, Production agricole,
Abstract
The problem of organiccotton production has been studied in
banikoara Common to contribute to a betterunderstanding of the effects of
organiccotton production in the Commune. The methodology usedincludes desk
research, fieldwork. Data processing and analysis of resultswereachieved from
the PEIR analysis model. The results showed that the production of
organiccottonisinvolvedin 90% to safeguard the environment.
Throughthisactivity, 80% of organicfarmers are able to meettheirdailyneeds.
Similarly, the production of organiccotton despite thisclimate of satisfaction,
several obstacles stand against the development of thisactivity, such as
climatic, biologicalproducersmentoring and fundingproblem. Added to thisis the
land problemconstitutes obstacle to the development of the locality. From the
perspective of sustainable local development, it is urgent to
takemeasuresadapted to current standards in this
area. Keywords: Banikoara, organicCotton, Agricultural
Production,
Introduction
Depuis la conférence des Nations Unies sur
l'environnement et le développement tenue à Rio Janeiro en juin
1992, plusieurs Etats ont pris en compte les préoccupations
environnementales dans les programmes et plans de développement. Au
Bénin un Plan d'Action Environnemental (PAE) a été
élaboré dès 1993 et vise entre autre l'acquisition des
capacités à suivre l'évolution des ressources naturelles
et la gestion de la biodiversité. Ce qui traduit la volonté de
l'Etat Béninois à trouver des solutions alternatives à
l'utilisation des pesticides et fertilisants chimiques dans la production
agricole.
L'agriculture constitue l'activité rurale la plus
importante et engage la majorité de la population (Afohounha, 2008).
Mais ce secteur agricole reste confronté à de nombreux
problèmes tels que le développement des systèmes de
cultures extensifs à caractère dégradant pour
l'environnement, la faible productivité des facteurs de production et le
faible niveau de revenu des producteurs. Aussi, repose-t-il sur le coton qui
constitue la seule véritable culture d'exportation (Yabi, 1998) rendant
du coup l'économie béninoise unijambiste et vulnérable. La
filière coton contribue, en terme de valeur ajoutée à 14%
du PIB et occupe 60% du tissu industriel national (Migan, 2007).
Aussi, occupe-t-elle plus de 325.000 exploitants agricoles et
procure des revenus monétaires à environ 3 millions de personnes
et plus de 3500 emplois directs sont dénombrés dans les
activités de transformations (AProBES-Bénin, 2011). Le coton
contribue à hauteur de 45% des recettes fiscales hors douanes et
représente entre la moitié et les trois quart des ventes
annuelles du Bénin vers l'étranger (AIC, 2008). Elle a aussi une
grande importance pour d'autres branches économiques comme les
transports, la construction routière, l'égrenage, la recherche et
la vulgarisation (Burmann, 2005). De ce fait, la filière coton a
toujours fait l'objet d'une grande sollicitude de la part de l'état
béninois (MAEP, 2008).
Par ailleurs, la culture de coton conventionnel au
Bénin consomme environ 80% des engrais chimiques et 90% des pesticides
importés (MAEP, 2001). Le coton conventionnel présente donc des
risques pour l'environnement et la santé de par les types de produits
utilisés et, dans certains cas, la non-maîtrise des traitements.
Avec la crise économique et les enjeux environnementaux qui
sévissent dans la commune de Banikoara, l'avènement de la culture
du coton biologique est devenu une source de revenu et la protection de
l'environnement pour les producteurs. En 2008-2009, la commune de Banikoara,
première commune productrice du coton au Bénin, a emblavé
une superficie de 62784 ha avec une production de 71709 tonnes soit un
rendement 1,142 t/ha (MAEP, 2010). La commune connait une exploitation de plus
en plus accrue des ressources naturelles entraînant de graves
problèmes environnementaux. Ces problèmes se manifestent par
l'appauvrissement et la régression de la flore, la baisse de la
fertilité des sols avec ses corollaires (DPRPIB, 1996). Les risques
environnementaux et socio-économiques visibles dans la production du
coton conventionnel ont suscité nos réflexions sur
l'évaluation de l'importance de la production du coton biologique dans
la commune de Banikoara d'où le
thème : « problématique de la
production du coton biologique dans la commune de
Banikoara ».Le présent travail est
structuré en quatre chapitres.
Le premier retrace l'état des connaissances, la
clarification conceptuelle, la problématique et la démarche
méthodologique.
Le deuxième chapitre présente la situation
géographique et les facteurs favorables de la production du coton
biologique dans la commune de Banikoara
Le troisième chapitre est intitulé
l'évolution de la production agricole et son effet
socio-économique dans la commune de Banikoara.
Le quatrième chapitre aborde les propositions de
solutions et les perspectives pour un développement agricole durable.
CHAPITRE I:PROBLEMATIQUE, ETAT DES
CONNAISSANCES, CLARIFICATION CONCEPTUELLE ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE
1.1.
Problématique
1.1.1. Justification
L'agriculture demeure un secteur économique essentiel
dans la plupart des régions intertropicales du monde (Urbain, 2007).
Aussi, les activités agricoles restent et demeurent le moteur du
développement et la source d'alimentation des populations des pays en
développement. Mais ces activités se heurtent aujourd'hui
à de nombreux défis. Or, il n'y a pas de développement
durable sans agriculture durable (Nathal, 1998). Une analyse du même
auteur prévoit qu'à l'an 2020, le monde aura à nourrir 8,4
milliards de personnes alors que les activités agricoles qui constituent
la base sont soumises à des contraintes climatiques et
édaphiques. De plus, pour nourrir une population mondiale en pleine
expansion, on n'a pas d'autre choix que d'intensifier les cultures (FAO, 2012).
Mais selon le même auteur, les agriculteurs sont confrontés
à des contraintes sans précédent ; il leur faudra
donc apprendre à produire plus avec moins de nuisances à
l'environnement. Car la menace des perturbations climatiques est
d'actualité dans le monde.
Aussi, en Afrique le secteur agricole occupe près de 60
% de la population active, représente 20 % des exportations totales et
contribue à hauteur de 17 % au PIB (FAO, 2000). Ainsi, la plupart des
activités humaines telles que : combustion des produits fossiles
pour la production d'énergie, transports, modification de l'utilisation
des sols et processus industriels génèrent des émissions
de gaz à effet de serre (PNUD, 2007/2008).
Au Bénin, l'agriculture est l'activité dominante
du monde rural. Mais cette agriculture, en raison de son caractère
traditionnel basé sur l'agriculture itinérante sur brulis et
l'utilisation des outils rudimentaires, contribue à la
dégradation de l'environnement (Agbadjagan, 1999). Au cours des deux
dernières décennies, cette dégradation est devenue
inquiétante avec près de 100 000 hectares de
végétation naturelle détruite chaque année (Mama et
Houndagba, 1991).
Par ailleurs, le coton conventionnel est associé
à des coûtsde production élevés suite à
l'augmentation des prix des pesticides et engraischimiques. Or, le prix
mondiale du coton fibre accuse une baisse tendancielle (-0,24% au cours des 40
dernières années selon Farm, (2005). Or, la diversité
biologique est l'une des grandes valeurs socio-économiques et
culturelles sur lesquelles les attentions sont focalisées, notamment
après la conférence de Rio de 1992 sur l'environnement (Gibigaye,
2008). Donc il est nécessaire de penser à une agriculture de
conservation du moment où le gouvernement béninois
s'évertue à assainir le secteur cotonnier pour relancer la
production et la porter à plus de 500.000 tonnes par an. La Commune de
Banikoara connaît des performances dans le domaine des productions
agricoles, notamment le coton, le maïs, le sorgho, le riz et le mil. Le
développement de ces cultures est dû au climatetà la
disponibilité des sols (Chabi, 2010).De ce point de vue, troisquestions
essentielles se posent :
Ø quelles sont les facteurs de production du coton
biologique dans la commune de Banikoara ?
Ø quels sont les effets socio-économiques et
environnementaux de la production du coton biologique dans la commune de
Banikoara ?
Ø quels sont les problèmes qui entravent le
développement de la production du coton biologique et les mesures
appropriés pour contribuer à son développement dans la
commune de Banikoara ?
C'est dans le but de répondre à ces questions
que le sujet: « Problématique de la
production du coton biologique dans la commune de
banikoara » est choisi.
Pour avoir les résultats fiables, des hypothèses
et objectifs ont été formulés.
1.3.2. Hypothèses
Pour structurer cette étude, les
hypothèses ci-dessous ont été formulées:
ü Il existe des facteurs de production du coton
biologique dans la commune de Banikoara;
ü La production du coton biologique améliore les
conditions socio-économiqueset environnementalesdes producteurs de la
commune de Banikoara ;
ü La production du coton biologique est confrontée
à des problèmeset des stratégies sont mises en oeuvre pour
les atténuerdans la commune de Banikoara.
Pour vérifier ces hypothèses, les objectifs
suivants ont été formulés.
1.3.3. Objectifs de recherche
L'objectif global du présent travail est d'étudier
les effets de la production du coton biologique dans la commune de
Banikoara.
De façon spécifique, il s'agit de :
ü analyser les facteurs de production du coton biologique
dans la commune de Banikoara ;
ü déterminer les effets socio-économiqueset
environnementaux de la production du coton biologique dans la commune de
Banikoara ;
ü Identifier les problèmes qui entravent le
développement de la production du coton biologique et proposer des
mesures appropriées pour son développement dans la commune de
Banikoara ;
1.2. Etat de connaissances
La problématique de la production
du coton biologique est devenue une préoccupation qui ne laisse personne
indifférent. Plusieurs documents élaborés par nombres de
chercheurs sont mis en place.
Le coton reste la principale culture de rente au Bénin
et entre 95 et 98 % des fibres sont exportés. Matthesset al.
(2005) identifient trois systèmes de production effectivement
pratiqués à savoir le coton conventionnel, le coton biologique et
le coton avec la lutte établée ciblée. Les deux premiers
sont les plus importants avec une prépondérance du coton
conventionnel. Le coton conventionnel est la plus grande consommatrice des
pesticides et fertilisants chimiques.
En effet les pesticides utilisés dans la production du
coton conventionnel sont très toxiques et nuisibles pour l'homme, le
cheptel et l'environnement en général selon
(Houndékonet al, 2006).
Il est par ailleurs constaté que la dégradation
des terres et des eaux est un problème grave, les terres agricoles sont
surexploitées, les parcours surchargés et les forêts se
déboisent, séparément ou associés, ces facteurs
intensifient dans beaucoup de régions la désertification,
l'érosion et la vulnérabilité à la
sècheresse, faisant baisser les rendements des cultures (FAO, 1986).
L'utilisation incontrôlée et abusive des
pesticides chimiques de synthèse (PCS) s'est
révélée préjudiciable à l'homme et à
son environnement. Aussi, la production cotonnière serait-elle à
l'origine de brûlures corporelles, d'intoxications alimentaires, de
pollution du sol, de l'eau et de l'air, de la destruction de la
pédofaune utile, du recul du couvert arboré et de la
biodiversité, etc. (Adanhoumè, 2000 ; Biaou, 2000 ; Daran, 2004).
Bien que les accidents liés à l'utilisation des PCS soient
très peu documentés.Ton (2002) rapporte que 280 cas
d'intoxication humaine dont 47 décès ont été
enregistrés au Bénin au cours de la campagne cotonnière
1999-2000.Une étude réalisée par Badarou et Coppieters
(2009) fait état de 105 cas d'intoxication dont 9 décès
entre mai 2007 et juillet 2008. Les intoxications surviennent notamment lors
des traitements phytosanitaires ou après la consommation de
denrées alimentaires contaminées par les PCS. L'impact de ces
matières actives sur les ressources halieutiques a été
également mis en évidence par Glinet al. (2006) qui ont
signalé la présence de résidus de PCS dans les
espèces animales aquatiques et les sédiments des cours d'eau des
zones de forte production cotonnière.
Pretty (2000), quant à lui, dira qu'un système
agricole est durable si le montant du revenu prélevé pour la
consommation chaque année peut être soutenu dans le temps.
Figuière et al. (2006), précisent que ce système
doit pouvoir être capable de satisfaire les besoins alimentaires d'une
population en croissance dans le respect de l'environnement et des ressources
naturelles. Parmi les solutions aux systèmes de production classiques
Berti,et al (2006) évoquent le coton biologique et / ou
équitable comme une alternative intéressante qui ne devrait pas
être prise comme un substitut mais plutôt une opportunité de
long terme mieux rémunérée. C'est dans ce contexte que le
coton biologique a été introduit chez les paysans en 2008 dans la
commune de Banikoara pour pallier à ces défaillances du
système de production conventionnel grâce à l'appui de
Helvetas à L'AFVA. En cinq ans, le projet a permis de
récupérer 476.545 hectares de terres dégradées dans
la commune de Banikoara et des producteurs de coton biologique ont vu leur
rendement s'améliorer de 250 kg par hectare en 2008 à 750 kg en
2010 (Helvetas, 2010). Selon Helvetas(2010) le coût de production du
coton conventionnel est 5 fois plus cher que celui du coton biologique.
1.3. Clarification des
concepts
Il convient de définir les concepts utilisés
dans la présente étude. La définition des mots clés
est faite en partant du langage admis par la communauté scientifique et
en tenant compte du contexte local.
Coton biologique : c'est le coton
cultivé tout en privilégiant une approche de production durable,
plutôt préventive que palliative qui vise à rétablir
un écosystème agricole saint. Le mode de production de coton
biologique interdit strictement l'utilisation d'engrais et pesticides
chimiques, de même que l'utilisation des semences de coton
génétiquement modifiée. Le terme de « coton
biologique » renvoie à une technique de culture particulière
et non à une variété. La fertilisation du sol est donc
assurée par le dépôt d'engrais organiques (compost,
fumier, résidus de la culture de l'année
précédente). L'association avec la pâture de bétail
peut être développée dans ce but. Enfin, des rotations de
culture sont systématiquement instaurées afin de permettre le
repos du sol ainsi que la restauration de matière organique
(Helvetas,2008).
Coton conventionnel : selon le rapport
de sur le coton conventionnel et le coton biologique (2002), le coton
conventionnel est du coton qui se produit en utilisant des produits chimiques
de synthèse pour le traitement des semences, la protection de la culture
et des engrais minéraux pour la fertilisation du sol dans le
système de production.
Environnement : il est défini
comme toutes les ressources naturelles (terre, air, eau et l'ensemble des
organismes qui y vivent), mais également comme les relations
établies entre les hommes lors de l'utilisation de ces ressources (Penn,
1971). C'est l'ensemble des éléments physiques, biologiques,
naturels et artificiels qui constituent le cadre de vie d'un être
humain, animal ou végétal Larousse (2006). Selon Dossou -
Guèdègbè (2012), l'environnement comprend trois
composantes à savoir le milieu physique (air, climat, sols, eaux de
surface ou souterraine), le milieu biologique (faune ou flore terrestres et
aquatiques) et le milieu humain (paysage, cadre de vie, santé). Dans le
cadre de cette étude, le milieu physique ou la production du coton
biologique contribue à la restauration de sa fertilité. Le milieu
biologique représente la flore et la faune dont la production du coton
conventionnel contribue à sa dégradation. Le milieu humain fait
allusion à la santé des producteurs.
Economie : selon le dictionnaire
Larousse (2006), l'économie, c'est ce que l'on épargne. Elle
désigne aussi l'ensemble des activités d'une collectivité
humaine relative à la production, à la distribution et à
la consommation des richesses. Dans la présente étude, la
production du coton biologique est une activité économique et
humaine qui permet à la population de Banikoara d'épargner. Le
soja est une richesse qui contribue dans la ration alimentaire.
Production agricole : Selon Aho et
Kossou (1997), la production agricole est l'ensemble évolutif
composé de l'agriculture, du périmètre agricole, du
personnel d'exploitation, des spéculations végétales ou
animales et forestières exploitées, des
référentielles techniques mises en oeuvre, des stratégies
de valorisations et de la commercialisation des produits. Dans la
présente étude, c'est la mise en valeur des ressources humaines,
matériels et terre dans la production du coton biologique.
1.4.
Approchesméthodologiques
Dans tout travail de recherche, la qualité des
résultats dépend de la démarche méthodologique
suivie. Ainsi, elle s'articule autour de trois points essentiels : les
données utilisées, la collecte des données, le traitement
des données et l'analyse des résultats.
1.4.1.
Données utilisées
Plusieurs données ont été
utilisées dans la réalisation de cette étude. Il s'agit
essentiellement des :
ü données qualitatives portant sur la vision
dynamique des producteurs ;
ü données pluviométriques mensuelles
extraites de la base de données de l'ASECNA;
ü données agricoles relatives aux rendements de la
production agricole dans la commune de Banikoara en fonction des superficies
emblavées issues des services de MAEP ;
ü données socio-économiques sur
l'évolution des revenus agricoles et l'apport des producteurs dans le
développement de la commune.
1.4.2.
Collecte des données
La recherche documentaire et l'enquête
socio-anthropologique constituent les deux phases de la collecte des
données.
1.4.2.1.Recherche documentaire
La recherche documentaire est la première étape
de la collecte des données. Elle consiste à parcourir les centres
de documentation et des institutions spécialisées, les
bibliothèques, l'internet et autres organismes susceptibles de fournir
des informations relatives au sujet de recherche. Le tableau ci-après
présente les centres de documentation qui sont visités, ainsi que
les types d'informations recueillies.
Tableau I : Centres de documentation
visités et types d'informations
|
Nature des Documents
|
Types d'informations Recueillies
|
Centre de documentation de la FLASH
|
Thèses, Mémoires, Articles,
Rapports et Livres
|
Information
Méthodologique
|
Bibliothèque Universitaire
|
Thèses, Mémoires, Articles, Rapports et
Livres
|
Information
Méthodologique
|
La salle de documentation du Ministère de
l'environnement et de la protection de la nature
|
Thèses, Mémoires, Articles
Rapports, et Livres
|
Informations générales et
Spécifiques
|
Agence Béninoise de l'Environnement
|
Thèses, Mémoires,
Rapports
|
Informations générales et spécifiques sur
l'impact environnemental (régression de la faune et de la flore)
|
Bibliothèque de centre de documentation de la FSA
|
Thèse d'ingénieurs
Agronomes
|
Informations générales et
Spécifiques
|
MAEP, INRAB, SCDA, CARDER, UCooP-bio, AFVA-ONG
|
|
Informations générales sur les superficies
cultivées, les techniques culturales, stratégies agricoles.
|
Source : Travaux de terrain, mai, 2014
En somme, la recherche documentaire a permis de dégager
les principaux centres d'intérêt et de cerner davantage les
contours du sujet. Elle a été complétée par les
enquêtes de terrain.
1.4.2.2. Enquêtes de
terrain
Elle a consisté à faire des observations
directes et des entretiens avec les personnes ressources (responsables de
réseau, du SCDA/CARDER, les responsables des GV, agriculteurs, etc.).
Ces investigations ont été faites, après le choix d'un
échantillon.
1.4.2.3. Observation
participative
Dans le cadre de cette recherche, la méthode
d'observation directe ont été très utile. En effet, toute
autre méthode ne vaut la possibilité d'observer soi-même la
nature des activités et la façon dont elles sont menées
auprès de la population concernée afin d'évaluer leur
impact sur le milieu. C'est ce qui est fait au cours de cette période
de terrain, et qui a permis de faire ressortir les effets de la production du
coton biologique dans la commune de Banikoara.
Au cours de cette enquête des investigations
socio-anthropologiques se sont déroulée à l'aide des
questionnaires qui sont adressés aux producteurs et productrices du
coton biologique de la commune de Banikoara.
1.4.2.4. Echantillonnage
L'échantillonnage est choisi de façon
aléatoire sur la base d'un certain nombre de critères.Le choix de
l'échantillon porte sur les villages
suivants :Sompérékou, Gah gourou, Kpewom peulh, Bini,
Simperou, Gnandarou, Warougourou, Abidjan, Sombedou et Alibori. Mais le choix
de ces villages ne s'est pas fait au hasard. Il répond à un
certain nombre de critères telsque:
Ø le poids démographique ;
Ø l'importance des activités agricoles ;
Ø le niveau de production du coton biologique et de
dégradation du couvert végétal.
Les villages retenus sont ceux qui remplissent deux de ces
critères.
De plus, le choix des personnes enquêtés
répond aux critères suivants :
· avoir emblavé chaque année au moins cinq
(05) à dix (10) hectares ;
· avoir au moins cinq (05) à dix (10)
ans dans la production agricole.
La répartition de l'échantillon, suivant les
critères est dans le tableauII suivant :
Tableau II: Répartition de
l'échantillon par village
Villages
|
Nombre de producteurs enquêtés
|
Sompérékou
|
5
|
Gah gourou
|
3
|
Kpewom peulh
|
5
|
Bini
|
5
|
Simperou
|
1
|
Gnandarou
|
2
|
Warougourou
|
4
|
Abidjan
|
6
|
Sombedou
|
1
|
Alibori
|
4
|
Total
|
36
|
Source : Enquête de terrain, mai,
2014.
Par ailleurs, il est important de signaler que certains
producteurs sont directement identifiés sur le terrain et d'autre par le
biais des agents encadreurs. Il s'agit de quatre (04) agents du SCDA, de deux
(02) des eaux et forêts, de huit (08) des CVPC et de deux (02) des UCPC.
Au total 52 personnes sont enquêtées dans le cadre de cette
étude sur 1224 producteurs biologique.Pour effectuer cette étude
plusieurs techniques et outils de collectes des données sont
utilisées.
1.4.3. Méthodes,
matériels et outils de collecte des données
Dans le souci de recueillir un maximum de données et
informations fiables, des techniques adéquates de collecte ont
été utilisées. Ce sont :
ü la Méthode Active de Recherche Participative
(MARP) utilisée pendant la pré-enquête, elle a permis de
mieux s'imprégner des problèmes que connaît la
localité ;
ü les entretiens individuels avec les autorités
communaleset les agents de développement rural.
Les outils et matérielsutilisés pour la
collecte des données sont:
ü un appareil photographique numérique, pour la
prise des différentes vues sur le terrain ;
ü un questionnaire élaboré à partir
des objectifs fixés pour la présente étude, en vue de
recueillir la perception des populations ;
ü un guide d'entretien pour les discussions de
groupes ;
ü la grille d'observation.
Les informations collectées au cours de la recherche
documentaire et en milieu réel ont été soumises à
un traitement adéquat et les résultats obtenus ont
été analysés.
1.4.4.
Traitement des données et analyses des résultats
ü Traitement des
données
Il s'agit du dépouillement et de l'analyse des
données et des informations reçues sur le terrain. Les fiches
d'enquête ont été dépouillées manuellement.
Les résultats ont permis d'évaluer le degré de
dégradation de l'environnement suivant les facteurs et leurs impacts et
de formuler des recommandations dans le but de contribuer à la
réduction des dégâts pour permettre une agriculture durable
dans la commune.
Ø Données statistiques
Ces données ont permis de calculer les moyennes des
populations et de répartir les différents groupes par
catégorie. Elles ont servi également à analyser les
risques et à évaluer des données climatiques dans la
localité.
Ø Données graphiques
A l'aide du logiciel Excel 2007 les données ont
été traitées et les différents tableaux et
graphiquesont été établis.
Ø Données cartographiques
Ces données ont permis de faire d'une part, une analyse
diachronique afin d'analyser la dynamique de l'occupation des terres entre deux
temps. D'autre part, elles ont également permis d'évaluer
l'accroissement des fronts agricoles et l'évolution des sols nus dus aux
activités agricoles.
La démarche méthodologique permettant de
vérifier les hypothèses pour aboutir aux résultats
attendus par le modèle PEIR.
ü Analyse et interprétation des
données
Pour analyser les données, le modèle PEIR est
utilisé. Il a permis d'identifier les facteurs (physiques, humains et
socioéconomiques) internes et externes qui favorisent la production
agricole. Les facteurs internes concernent les forces et faiblesses tandis que
les facteurs externes intéressent les opportunités et menaces qui
agissent sur l'agriculture. L'identification des différents facteurs a
permis de définir une stratégie efficace pouvant maximiser les
forces et les opportunités, minimiser l'impact des faiblesses et menaces
et si possible les transformer en forces ou opportunités.
Le modèle PEIR comporte plusieurs étapes
illustrées par la figure 1.
PRESSION
ETAT
IMPACTS
REPONSES/ STRATEGIES
Figure 1 :
modèle d'analyse à l'aide de la méthode PEIR
appliqué à l'étude
CHAPITRE II : SITUATION
GEOGRAPHIQUE ET FACTEURS FAVORABLES A LA PRODUCTION AGRICOLE DANS LA COMMUNE DE
BANIKOARA
Le présent chapitre expose le cadre d'étude et
permet d'appréhender les fondements naturels et humains de
l'économie dans la commune de Banikoara.
2.1
Situation géographique et administrative de la commune de Banikoara.
La Commune de Banikoara est située dans le
Département de l'Alibori au Nord-Ouest du Bénin.Elle
s'étend entre les parallèles 11° 02' et 11° 34' de
latitude Nord et entre le méridien 2° 06' et 2° 46' de
longitude Est. Elle est limitée au Nord par la Commune de Karimama, au
Sud par les Communes de Gogounou et de Kérou, à l'Est par la
Commune de Kandi et à l'Ouest par le Burkina Faso (figure 2). Elle
compte neuf Arrondissements ruraux (Founougo, Gomparou, Goumori, Kokey,
Kokiborou, Ounet, Sompérékou, Soroko et Toura) et un
Arrondissement urbain (Banikoara). La Commune couvre une superficie de 4.383
km² répartie en 69 villages et quartiers de ville.
La figure 2 représente la carte administrative de la
commune de Banikoara et sa situation administrative.
Figure 2 : Situations géographique
et administrative de la commune de Banikoara
La Commune de Banikoara jouit de plusieurs
potentialités agronomiques pour la production des cultures
vivrières et cultures de rente.
2.2.Conditions naturelles favorables au développement
du secteur agricole
Ces facteurs concernent surtout la qualité, l'aptitude
culturale des sols, la pluviométrie, l'hydrographie et le relief.
2.2.1
Climat et hydrographie
La Commune de Banikoara, de par sa situation
géographique, appartient à la zone agro-climatique
soudano-sahélienne et bénéficie d'un climat
soudano-sahélien.
Années
Figure 3: Variation pluriannuelle de la
pluviométrie de la commune de Banikoara
Source :ASECNA 2009
Le régime pluviométrique a deux saisons : une
pluvieuse (avril à octobre) et une saison sèche (novembre
à mars), commande les activités agricoles et pastorales qui
demeurent les principales occupations des populations du secteur.
L'évolution des régimes pluviométriques
indique une saison pluvieuse très importante avec deux maxima en juillet
et en août respectivement supérieurs à 125mm et 370 mm. La
pluviométrie est alors favorable aux activités agricoles. Mais
malgré le caractère favorable de ces pluviométries, la
commune de Banikoara connait une variabilité inter annuelle de la
pluviométrie (figure 3).
Au plan hydrographique, la commune de Banikoara est
arrosée par le fleuve Mékrou mais ne dispose pas de lac. Ce qui
entraîne d'énormes problèmes à la population en
saison sèche surtout pour les agro-éleveurs
2.2.2.
Données géomorphologiques et le réseau hydrographique
Au plan physique, la commune de Banikoara est dans une
pénéplaine où les points côtés
dépassent rarement 300 m de par sa position géographique,
Banikoara appartient à la zone agro-climatique soudano-sahélienne
et bénéficie d'un climat soudano-sahélien; les
activités agricoles et pastorales demeurent les principales occupations
des populations de Banikoara.Elle et bénéficie des affluents du
fleuve Niger à savoir : la Mékrou au Nord-Ouest et l'Alibori au
Sud-Est (figure 2).
Les sols rencontrés dans la commune de Banikoara sont
des sols ferrugineux tropicaux peu lessivés de type hydromorphe,
favorables à la production des cultures vivrières et cultures de
rente.
Le relief de Banikoara étant peu accidenté avec
une pénéplaine où les points côtés
dépassent rarement les 300 m. Cette position géographique permet
à la localité d'échapper aux inondations souvent sources
de dégâts. Cependant quelques baffons existent ce qui permet le
développement des cultures de riz, et de maraichage.
2.2.3.
Sols, Végétation et Faune
Il existe une diversité de sol et de
végétation dans la commune de Banikoara.
2.2.3.1. Sols
Les sols rencontrés dans ce milieu sont des sols
ferrugineux tropicaux peu lessivés de type hydromorphes favorables
à la production des cultures vivrières et cultures de rente. Ils
sont retrouvés de façon importante dans le secteur
d'étude. Il est prouvé que leur teneur en argile est
élevé et que leur complexe absorbant est
caractérisé par une forte capacité d'échange. Ils
sont classés parmi les sols les plus riches de par leurs
propriétés chimiques, mais ont d'assez médiocres
propriétés physiques. Ils s'engorgent facilement à cause
de la forte proportion d'argile, voire leur structure se
désagréger sous culture. Sous les conditions climatiques de la
zone à laquelle appartient la zone de notre étude, les sols
hydromorphes dans leur majorité constituent des sols de qualité
acceptable pour le coton, le sorgho, le maïs et l'arachide.
En somme, les sols sont peu fertiles dans la zone
d'étude. Aussi le maintien ou l'amélioration de leur
fertilité nécessite-t-il l'utilisation d'engrais chimiques et
organiques.
De façon globale, on distingue dans le secteur
d'étude, deux grandes unités morphologiques :
- Des plateaux et buttes cuirassés aux sols
indurés
- Des bassins versants couverts de savane herbeuse,
arbustives, arborées et de forêts galeries figure 4 (Guiwa,
1996).
Figure 4 : Pédologie de la Commune
de Banikoara
2.2.3.2. Végétation
et faune
La commune de Banikoara est composée de savane
boisée, arbustive et herbacée avec des plages d'épineux
aux endroits soumis à une forte pression anthropique. Les espèces
végétales ligneuses dominantes actuellement rencontrées
dans la commune sont : Afzeliaafricana (lingué),
Khayasenegalensis (caïlcédrat), Parkiabiglobosa
(néré), Vitellariaparadoxa (karité) et
Mangiferaindica (manguier). Il existe aussi une strate herbacée
assez variée composée en majorité de graminées
Au total, la végétation de la commune de
Banikoara constitue d'énormes potentialités pour la
diversification des activités socioéconomiques. L'existence d'une
faune riche en céphalophes, phacochères, singes, bubales et
biches renforce ces potentialités. Il existe également une faune
reptilienne composée des espèces comme :Python sebae,
Varanusniloticus, Varanusexanthematicus, Crocodylusniloticus,
Crocodyluscataphractus, Dendroaspispolylepis. Pour l'essentiel, le cadre
physique de la commune de Banikoara offre aux populations un espace viable dont
la mise en valeur leur permet de satisfaire leurs besoins vitaux et de
participer au financement du développement de leur milieu.
2.3.Caractéristiqueshumaines
2.3.1
Facteurs démographiques
Le dynamisme d'une population rurale, lorsqu'elle n'est pas
bien structurée et ne possède pas de matériels agricoles
permanents, ne peut réaliser une bonne production.En effet, la commune
de Banikoara compte 248 621 hbtsdont 123 719 hommes et 124 902 femmes (RGPH 4).
Cette population est composée de 80% de jeunes de moins de 40 ans et
constitue un atout de développement pour la commune. C'est une
population très diversifiée comprenant une trentaine de groupe
socioculturel dont les plus importants sont les Baatombu, les Fulbé, les
Dendi, les Yoruba et les Fon.Presque tous les cultivateurs du secteur
d'étude s'intéressent à la culture des produits vivriers
(sorgho, maïs, soja, riz, niébé), la culture
maraîchère (piment, gombo, tomate, légumes diverses), puis
la culture de rente (coton, arachide).La population active concerne tous les
membres du ménage agricole. Les plus petits enfants s'occupent surtout
des sarclages, des récoltes, du port des outils et de l'eau au champ et
de bien d'autres petits travaux.Les produits vivriers, notamment le sorgho et
le maïs, jouent un rôle très important dans l'alimentation
des bariba en particulier. Cette population consomme fortement la bouillie
locale appelée « sorou ». De même le mil, un
des produits vivriers, est utilisé dans la fabrication de la boisson
locale appelée « Tchoucoutou ».
2.3.2.
Activités économiques
La population de Banikoara est à dominance
agricole.Elle s'occupe prioritairement de l'agriculture et de l'élevage.
Le commerce ne connaît pas un grand développement. Toutefois, les
bénéfices issus des autres activités sont investis dans
l'agriculture et l'élevage.Tous ces facteurs précités
concourent au bon déroulement des activités agricoles dans la
commune Banikoara.
CHAPITRE III : EFFETS
SOCIO-ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX DU COTON BIOLOGIQUE DANS LA COMMUNE DE
BANIKOARA
La production agricole en particulier celui du coton et
l'élevage, constituent les principales activités agricoles dans
la commune de Banikoara. Ces activités se pratiquent avec des moyens
divers et variés mais traditionnels dans leur
ensemble.
3.1. Facteurs de la
réussite du coton biologique dans la Commune de Banikoara
L'agriculture biologique est un mode de culture qui a ses
exigences et ses principes. Dans la production biologique il ne s'agit pas
seulement de remplacer les engrais, pesticides et herbicides chimiques par des
produits biologiques mais adopter un système de production agricole
diversifié et équilibre.
La production biologique est une approche systémique
qui, dans l'idéal, associe toutes les activités liées
à la production d'un paysan ou d'une paysanne. Elles sont basées
essentiellement sur les pratiques du terrain.
Les facteurs de réussite du coton biologique dans la
commune reposent aussi sur la disponibilité des terres pour son
extension et l'intérêt que lui accordé les paysans en
l'adoptant massivement. Cette adoption étant le résultat des
actions menées et des moyens mis en oeuvre par l'Etat à travers
ses diverses structures de même que certains organismes internationaux et
compagnies étrangères pour la promotion de la culture du coton
biologique.
3.1.1. Conditions d'accès
à la culture du coton biologique
L'accès à la culture du coton biologique est
ouvert à tout producteur produisant à l'intérieur des
zones présélectionnées pour la culture biologique,
souhaitant se convertir à l'agriculture biologique et répondant
aux conditions suivantes :
Ø dispose librement de ses terres arables inscrites
pour la culture biologique à long terme (10 ans)
Ø s'engage à produire exclusivement de
manière biologique, selon les directives biologiques, sur les terres
inscrites dans le programme de certification (pas de doublons avec la culture
conventionnelle)
Ø disponible et s'engage à suivre les formations
prévues par le programme
Ø dispose de terres accessibles en hivernage
Ø s'engage à devenir membre d'une
coopérative de producteurs biologiques et à respecter ces droits
et devoirs.
Il est prévu que ces conditions feront l'objet d'un
contrat entre les coopératives et les producteurs dès la campagne
suivante.
3.1.2
Choix du terrain
Le choix du terrain est un facteur déterminant en
culture de coton biologique. Un bon choix augmente le potentiel des rendements
et réduit le travail d'exploitation du terrain. Il se fait en tenant
compte de:
Ø ses aptitudes agronomiques (sols profonds, fertiles,
bien drainés).
Ø l'historique du terrain sur les deux dernières
années (terrains n'ayant pas fait l'objet d'application d'intrants
chimiques pendant les années précédentes). Autrement le
coton doit être vendu labélisé «en
conversion».
Ø l'isolement avec les champs voisins
(préférablement à côte des terrains de production
biologique ou à une distance minimale suffisante des terrains
conventionnels).
Ø la pente du terrain (pas ou peu de pente).
Ø l'accessibilité à la parcelle(pour
faciliter le transport de la fumure organique il serait
préférable de choisir la parcelle proche de la maison. De plus,
en raison des exigences de l'inspection interne et externe, la parcelle doit
être accessible en toute saison).
Ø l'existence en moyenne de dix pieds de karité
par hectare (certifié en même temps bio).
3.1.3
Préparation du terrain
Les opérations de préparation du sol visent
à améliorer la capacité de la production. Dans la
production de coton biologique, on réalise les opérations
suivantes:
ü Aménagement du terrain
Pour la conservation des eaux et les sols contre
l'érosion hydrique et éolienne, on réalise des sites anti
érosifs en forme de cordon pierreux en suivant les courbes de niveau ou
en plantant de l'andropogan, du vétivergrass ou des arbustes
(Jatrophascurcas, Moringaoliéfera) sous forme de haie vive.
ü Défrichage
(débroussaillage)
Consiste à nettoyer la parcelle en coupant les touffes
gênantes et en les utilisant pour le compost ou comme paillis (pas
brûler les débris végétaux). Il faut prendre soin
d'épargner les abris naturels des ennemis des ravageurs du cotonnier.
ü Fumure de fond
5 à 6 tonnes de fumure organique en bonne
qualité (compost ou fumier de parc bien décomposé) sont
appliqués de manière régulière sur toute la surface
de la parcelle.
ü Labour léger
Dès les premières pluies (mai) on laboure la
parcelle de sorte à détruire les ravageurs et les mauvaises
herbes, à enfouir la fumure organique et mobiliser les nutriments. Dans
les sols lourds et moyens, faire un labour profond tous les deux ans.
ü Hersage
Consiste à casser les mottes de terre et niveler le
terrain pour les semis. Il permet de lutter contre les mauvaises herbes et la
perte de terre par érosion.
3.1.4. Choix de la semence
ü Variétés
Gossypiumhirsutum est de loin la
variété de coton la plus répandue. Mais, dans certains
pays on cultive le Gossypiumbarbadense (coton des îles), dont
les longues fibres produisent des tissus extra fins. Le coton est une plante
qui s'auto-pollinise, même si la pollinisation croisée est
possible. Pour cela il est important de contrôler les croisements si on
veut maintenir la pureté et la qualité des
variétés. En production de coton biologique, le choix
variétal est d'une grande importance. Il porte sur des
variétés locales existantes, robustes, plus résistantes,
tolérantes aux ravageurs et pouvant donner des rendements satisfaisants
et une qualité de fibre. La recherche variétale est menée
au niveau de chaque pays producteur de coton par l'Institut National de la
Recherche. Il existe des variétés de coton adaptées aux
conditions climatiques de chaque pays. Il existe des variétés de
coton adaptées aux conditions climatiques de la commune de Banikoara.
ü Traitement des semences
Les producteurs de coton bio doivent utiliser des semences de
coton d'origine bio, donc non traitées avec des pesticides chimiques et
non OGM. Pour garantir la disponibilité de semences appropriées
dans la commune, les programmes de coton biologique sont tenus d'avoir leur
propre plan de multiplication semencière. La méthode
préventive de lutte contre les attaques des semis par les ravageurs et
les maladies est d'avoir un sol fertile et équilibré en
nutriments et la pratique de la rotation de cultures. Lorsque ces mesures
préventives ne sont pas suffisantes, un certain nombre de traitements
alternatifs des semences peuvent être utilisés. Le tableau III
montre les méthodes de traitement biologique des semences de coton.
Tableau III: Méthodes de traitement
biologique des semences de cotonbio
Traitement
|
Effet
|
Remarques
|
La plonger dans de l'urine de
Vache
|
Protège la semence contre des ravageurs. Permet une
bonne germination et un bon développement des racines initiales.
|
Puisque les semences avariées flottent dans l'urine de
vache, cela permet aussi d'écarter les mauvaises graines.
|
L'enrober de bouse de vache,
sol de termitière ou argile
|
Protège la semence contre des ravageurs. Soutient une
bonne germination et un bon développement des racines initiales.
|
|
Trichoderme ouBacillus subtilis
|
Empêche les maladies des racines.
|
|
Source : Enquête de terrain,
décembre, 2014
De l'analyse de ce tableau, il ressort que le traitement des
semences du coton biologique respecte trois étapes, le plonger dans de
l'urine de Vache, l'enrober dans de bouse de vache, sol de termitière ou
argile et en fin Trichoderme ouBacillus subtilis. Ce traitement permet
de protéger les semences contre des ravageurs et permet une bonne
germination et un bon développement des racines initiales.
3.1.5. Semis et
démariage
Le semi du coton se fait le plus tôt possible lorsque
les conditions d'humidité le permettent. Les semis sont repartis en
trois catégories suivant la période de réalisation: semis
précoces, semis normaux et semis tardifs. En production de coton
biologique, il est recommandé de réaliser au maximum des semis
précoces. Dans la commune de Banikoara, les semis précoces se
situe entre le 20 mai au 10 juin pour, du 11 au 20 juin pour les semis normaux
et du 21 juin au 10 juillet pour les semis tardifs. Le rendement du coton est
fortement dépendant de la période de semis. Le semi se fait en
poquets avec un écartement de 0,80 m X 0,40 m voir 0,60 m X 0,30 m
suivant le type de sol. Avec les variétés utilisées, il
faut atteindre une densité d'environ 62, 500 plants à l'hectare
(125 lignes par ha, 250 poquets par ligne, 2 plants par poquet). Selon la
qualité et le coût de la semence, 2 à 5 graines sont mises
par poquet à une profondeur de 3 - 5 cm et couvertes de sable fin. Les
semences commencent à germer dès le quatrième jour au
contact avec la terre humide. En cas de mauvaise levée, on
procède à un resemis dans les endroits où il n'y a pas eu
de germination une à deux semaines suivant l'émergence des jeunes
pousses. Le démariage est réalisé dix à douze jours
après que le cotonnier a levé si l'humidité du sol est
favorable. Il s'agit d'arracher à la main les plants en trop par poquet
en ne laissant qu'un ou deux plants les plus vigoureux. Par le
démariage, on apporte au cotonnier de la lumière, de
l'aération, de nutriments et de l'eau. L'opération de
démariage est suivie d'un binage au tour des pieds du cotonnier.
3.1.6. Opérations
d'entretien du coton
ü Gestion des mauvaises herbes
Les éléments les plus importants dans une bonne
gestion des mauvaises herbes sont une rotation des cultures correcte et un bon
timing d'exécution des opérations culturales (labour, semis,
sarclage, buttage). Une surveillance attentive des populations de mauvaises
herbes et le labour léger (houe, sarcloir), combinés au
désherbage manuel et sélectif, suffisent
généralement au producteur bio expérimenté de
`'faire bon ménage'' avec les mauvaises herbes. Il vaut laisser les
mauvaises herbes sur le champ après le sarclage, car de cette
manière elles se décomposent et les éléments
nutritifs sont retournés au sol et rendus accessibles aux plantes. Le
fumier ou le compost amènent souvent des graines de mauvaises herbes au
champ. Pour éviter cela, il faut utiliser du compost bien
décomposé où les graines des mauvaises herbes sont
détruites. Un bon timing dans le désherbage a plus d'impact sur
l'augmentation de la production que l'utilisation des engrais et la lutte
contre les ravageurs.
ü Le sarclage
Le sarclage consiste à entretenir les plants de
cotonnier en luttant contre les adventices poussant sur la parcelle. Le
sarclage réduit la concurrence que les mauvaises herbes exercent sur le
cotonnier (eau, nutriments, lumière, air). Par le sarclage on augmente
la capacité de rétention d'eau du sol, l'aération, la
mobilisation des nutriments et leur disponibilité. On apporte au sol de
la matière organique sous forme de paillis ou mulch par l'enfouissement
des mauvaises herbes. En coton biologique, le nombre de sarclage peut atteindre
3 voir 4 si la fumure organique apportée en début de saison
n'était pas bien décomposée. L'opération se fait
soit manuellement ou à la traction animale au triangle à cinq
dents.Photo1montre le sarclage d'un champ de coton à Banikoara.
Photo 1 : Sarclage d'un champ de coton
biologique à Banikoara.
Prise de vue : OROU N'GOBI,
décembre 2014
ü Le buttage
L'opération est réalisée une fois que les
plantes sont hautes, et que les premières applications de fumier
organique ont été faites (tourteau et compost). Le buttage
élimine les mauvaises herbes et réduit l'évaporation de
l'humidité du sol. Il se fait soit à la traction animale avec le
butter, soit manuelle à la daba (houe).
ü Gestion des ravageurs
Le traitement du coton biologique se fait sans l'utilisation
des produits chimiques. Le traitement du coton biologique nécessite
alors l'utilisation de bio pesticide. Ainsi, plusieurs variétés
de bio pesticide sont fabriquées en suivant un certain nombre de
techniques. Parmi ces bio-pesticides, celui fabriqué par la graine de
neem est plus utilisé dans la commune de Banikoara. En effet, la
préparation de l'extrait aqueux des graines de neem suit plusieurs
étapes indispensables. Ainsi, pour obtenir un produit efficace il est
nécessaire de réunir un certain nombre de substances en suivant
certaines étapes. Ainsi, pour un hectare il faut :
- 1 Kg de graine de neem soit une mesure de la grande
boîte de tomate ;
- 1 mesure de piment (petite boîte de tomate) ;
- 1 mesure de savon indigène (petite boîte de
tomate) ;
- 10 litres d'eau propre ;
- Ail
La figure 5 ci-dessous illustre les étapes de
fabrication et d'utilisation de l'extrait aqueux des graines de neem.
Collecte des graines de neem.
Séchage
Concassage
Broyage
Macération pendant 72 h dans 10 litres d'eau
Filtrage
Extrait aqueux
Traitement
Ajout d'additifs moulus (pilent, ail, savon local)
Figure 5 : étapes de fabrication
et d'utilisation de l'extrait aqueux des graines de neem
De l'analyse de la figure5, il faut retenir que la fabrication
et d'utilisation de l'extrait aqueux des graines de neem suit huit
étapes qui doivent être respectées.Par ailleurs, Il y a un
certain nombre de pesticides naturels qui peuvent être utilisés en
production de coton biologique. En agriculture biologique, le savoir local des
producteurs est très important pour identifier des nouvelles plantes
locales à effet pesticide.
Ø Pulvérisation du neem
Les pulvérisations de graines ou d'extraits de feuilles
de neem ne tuent pas directement les insectes mais réduisent leurs
activités normales telles que l'alimentation, leurs mouvements et
reproduction. C'est pourquoi leur action n'est visible qu'après quelques
jours. Le principal avantage du neem est qu'il n'est pas dangereux pour la
plupart des insectes utiles et qu'il ne pose pas de risque aux humains.
Ø Tourteau de neem
déshuilé
Appliquer comme fumier sur chaque pied de cotonnier.
Ø Répulsifs
ail-oignon-piment
Ce répulsif ne tue pas les insectes mais
détourne les ravageurs des cultures.
Ø Plantes pièges
La technique des plantes pièges consiste à
offrir aux ravageurs un large choix de plantes. Certains ravageurs du cotonnier
préfèrent les plantes deZeamays(maîs),
Sorghumbicolor(sorgho), Helianthusannuus(tournesol),
Cajanuscajan(pois cajan), Hibiscus rosa-sinensus(hibiscus) ou
d'Abelmoschusesculentus(gombo). L'expérience de la Tanzanie
montre que le tournesol peut être cultivé en association avec le
coton sur les rangées tous les 10 à 15 mètres. Il est
semé en même temps ou peu de temps après le coton de sorte
que la floraison arrive au moment où les chenilles du cotonnier
commencent leurs attaques. D'autres insectes et oiseaux utiles sont
également attirés par la plante en fleur. En outre, les graines
de tournesol sont une source de revenu supplémentaire pour le producteur
ou la productrice, et de fourrage pour les animaux. Le gombo
expérimenté comme plante piège et donne des
résultats satisfaisants sur le contrôle des ravageurs comme la
chenille américaine du cotonnier et autres.
3.1.7. Récolte
La qualité du coton est déterminée par la
longueur de la fibre (longueur de soie), le taux de présence de corps
étrangers comme les feuilles ou la poussière et du pourcentage de
la fibre endommagée par les ravageurs ou les maladies. Le succès
commercial du projet de coton biologique dépend fortement de la
qualité du coton.
Voilà quelques recommandations pour la gestion de la
qualité:
Ø désherbage pré récolte: nettoyer
le champ avant la récolte en coupant les herbes pour laisser libre le
cotonnier. Cela évite d'avoir les feuilles des herbes sèches dans
le coton lors de la récolte,
Ø laisser aux capsules le temps de mûrir et de
s'ouvrir,
Ø cueillir le coton après que la rosée du
matin ait séchée, pour que le coton soit sec et moins susceptible
de moisissure lorsqu'il est stocké. En cas de nécessité,
il faut sécher le coton avant stockage,
Ø cueillir le coton dans un tissu de coton propre,
jamais dans du nylon ou autres tissus synthétiques,
Ø enlever les feuilles ou capsules de la
récolte,
Ø séparer le coton de moindre qualité
à l'aide d'un sac de cueillette plus petit,
Ø démarrer la récolte le plus tôt
que possible et récolter en plusieurs passages. Les retards dans la
récolte peuvent réduire la qualité de la fibre, puisque
les capsules ouvertes sont exposées plus longtemps à la
rosée, à la poussière et au miellat des insectes. La photo
2 montre la récolte du coton biologique dans un champ de coton
àBinni.
Photo 2 : Récolte dans un champ de
coton à Binni
Prise de vue : Orou N'gobi,
décembre 2014
La photo2 montre un champ de coton biologique à Binni
qui est dans sa phase de récolte. Selon le producteur de ce champ, la
récolte du coton biologique demande beaucoup plus d'attention.
3.2. Certification
etcommercialisation du coton biologique
3.2.1 Certification du coton
biologique
L'organisme de certification pour l'ensemble des projets est
Ecocert agréé par Helvetas suisse. L'organisme a un
représentant basé sur place. Le certificateur effectue le
contrôle de la production biologique du coton. Avant le semis, pour le
constat de friche, des prélèvements de sol sont effectués
pour leur analyse au laboratoire. Puis lors de la floraison/capsulation, des
échantillons de coton sont recueillis pour des analyses au laboratoire.
Un contrôle est également fait des documents sur le recensement
des producteurs et le suivi des activités agricoles. Ce qui est
très rentable pour le producteur qui va non seulement
bénéficier du prix de son travail mais aussi d'une prime bio.
Cette certification de la fibre a un coup qui dépend principalement du
nombre de producteurs, de parcelles et de leur éloignement.
3.2.2. Le stockage et la
commercialisation du coton biologique
ü Stockage du coton biologique.
Lorsque le coton biologique est stocké avant la
commercialisation, on doit faire attention à ce qu'il n'y ait pas de
contamination par la poussière ou les produits chimiques,
particulièrement les engrais, les pesticides et le pétrole. Il ne
faut utiliser aucun moyen de lutte contre les ravageurs de stock sur la
récolte de coton! Le lieu de stockage doit être propre et sec.
L'humidité entraîne les moisissures, avec d'importantes pertes de
qualité. Lorsque le coton bio est stocké dans les mêmes
locaux que le coton conventionnel (par exemple dans les usines
d'égrenage), il faut séparer soigneusement les produits
biologiques pour éviter tout mélange ou contamination.
ü Commercialisation du coton
biologique
La commercialisation de coton fibre biologique à
Banikoara a commencé en l'an 2008 et concerne la fibre du coton graine
de la campagne 2007/2008, campagne de première certification du coton
biologique produit par l'AFVA/ONG et l'égrenage a été
assuré par l'usine de Kandi. Au Bénin, le gouvernement s'est
intéressé à la production biologique à travers un
communiqué du conseil des ministres qui fixe le prix du coton biologique
pour la campagne passée et qui demande une extension de la production
biologique. Mais force est de constater qu'au démarrage de la
présente campagne, le communiqué du conseil des ministres qui
fixe le prix du coton conventionnel à 265F CFA, n'a pas fait mention du
coton biologique.
Mais l'implication de la Société Nationale de
Promotion Agricoles (SONAPRA) aussi bien dans la commercialisation du coton
fibre conventionnel que biologique permet de garder l'espoir quant aux
perspectives du gouvernement à assurer le prix du coton biologique. En
effet, le prix du coton biologique a été fixé en conseil
des ministres à 312F CFA (soit 20% de plus sur le prix du coton
conventionnel) et au lendemain de l'égrenage, les producteurs ont
été payés sous forte médiatisation. Comme tout
coton, le coton biologique a été acheté par l'Etat et non
par le partenaire habituel qu'est ICA (Industries Cotonnières
Associés) dont l'usine ICB assure l'égrenage du coton en
prestation à la SONAPRA. La filière coton reste toujours
gérée par l'Etat au cours de cette campagne car aucun nouvel
accord n'a encore été trouvé entre l'Etat et le secteur
privé. Les mesures incitatives sont toujours prises par le gouvernement
à savoir la subvention du prix des herbicides, des insecticides, des
engrais minéraux, la mise en place des crédits de campagne et
l'augmentation du prix d'achat du coton de 260 à 265F CFA. La
conséquence immédiate a été le départ de
certains producteurs biologiques au profit du coton conventionnel.
Néanmoins, les semis se poursuivent dans la zone de production du
projet.
La photo 3 : illustre la commercialisation du coton
biologique dans la coopérative de Toura.
Photo3 : Commercialisation du coton
biologique dans la coopérative de Toura
Prise de vue : Orou N'gobi,
décembre 2014
La photo3 montre la commercialisation du coton
biologique dans le marché de vente de la coopérative de Toura.
3.3. Evolution du coton biologique
3.3.1 Evolution de la production
du coton biologique
Sur le plan économique, la crise cotonnière a
demeuré avec la chute de prix du coton conventionnel aggravée par
le renchérissement des intrants agricoles. Contrairement au coton
conventionnel, la demande du coton biologique est croissante. L'engouement
suscité par le coton biologique et la dégradation de
l'environnement socio-économique des cotonculteurs conventionnels (Prix
planché à 265 FCFA/ Kg, flambée du prix des intrants etc.)
ont provoqué une forte adhésion des producteurs. Aussi, les
rendements et avantages de la production de coton biologique
considérablement favorisé cette adhésion dans la commune
de Banikoara. Ainsi, le nombre de producteurs est passé de 260 en 2008
à 1224 en 2012 soit une augmentation de plus de 100% dont 38%
étaient des productrices du coton conventionnel en 2007. A Banikoara,
avec les projets de coton biologique, les femmes productrices de coton
biologique occupent 63.89% en 2012 contre 27,69% en 2008. Ainsi la production
agricole est passée de 63,5 hectares en 2008 à 473.545 hectares
en 2012 avec une production de 135407 kg contre 16152,5 kg en 2008. Les
figures 6 et 7 illustrent respectivement l'évolution de la
production de la culture du coton biologique en fonction de la superficie de
2008 à2014 et l'évolution des producteurs (ices) du coton
biologique.
Figure 6 :évolution de la
production de la culture du coton biologique en
fonction de la superficie de 2008 à2014
Source : Résultat de
l'enquête, décembre 2014
Figure 7 :
évolution des producteur (trices) du coton biologique à
Banikoara
Source : Résultat de
l'enquête, décembre 2014
Il faut signaler après l'analyse de la figure 6, que la
production du coton biologique a évolué de façon
constante de 2007 à 2014 avec un bon rendement. Selon les producteurs,
cela est dû aux recettes que procure cette production.
3.3.2. Rôle du coton
biologique dans la dynamique de production agricole
Les systèmes de production biologique qui permettent
aux producteurs et productrices d'augmenter leurs revenus et d'améliorer
leur sécurité alimentaire dans un contexte de changement
climatique sont développés et appliqués. Les techniques et
stratégies d'une production biologique diversifiée, rentable,
durable et adaptée à un changement climatique pour l'Afrique de
l'Ouest et du Centre sont identifiées, testées et
disséminées.
3.4 Les effets de la production du
coton biologique.
Les impacts ici se rapportent aux effets sanitaires,
environnementaux et socioéconomiques. Les données
considérées sont fournies sur base d'étude qualitative
dans différents pays.
3.4.1. Effets sanitaires et
environnementaux
Aucune étude quantitative n'a été
menée pour déterminer les impacts de la production de coton
biologique sur l'environnement et la santé des producteurs, leurs
proches et leurs animaux. Toutefois, ces effets (impacts) sont basés
sur des témoignages de producteurs et des constats aux champs. Des
producteurs de coton biologique interrogés estiment qu'ils souffrent
moins de maladies comparativement aux effets induits par les intrants chimiques
utilisés en culture conventionnelle, donc moins sujets aux
intoxications alimentaires. Ainsi, « des producteurs ont
déclarés avoir mangé juste après les séances
de pulvérisation sans s'être lavés correctement les mains
et que cela n'avait eu aucun effet sur leur santé ». Il s'agit de
pulvérisation d'extrait de neem. Certains témoignages ont
révélés que « les feuilles de neem
préparées en mélange avec d'autres feuilles donnent une
tisane qui peut guérir la constipation ». Une réduction des
problèmes de santé signifie pour les producteurs moins
d'investissement dans les dépenses médicales, une
amélioration de leur performance et un gain d'efficacité dans
leurs activités agricoles. Au plan environnemental, des divers constats
faits par des producteurs, il ressort que sur les sols ayant reçu de la
matière organique, il y a réapparition de termitières et
d'un groupe important de vers de terre dans les champs de coton (ce qui
signifie une régénération de la fertilité des sols)
et la préservation des prédateurs naturels des ravageurs
réalisant ainsi un équilibre biologique entre prédateurs
et parasites, donc une préservation de la biodiversité).
D'autres observations ont montré que les cours d'eau
situés près des champs de coton biologiques étaient moins
pollués en raison de la réduction de la quantité de
pesticides utilisés dans ces zones et les ressources halieutiques sont
ainsi moins intoxiquées.
3.4.2. Effets
socio-économiques
Les aspects pris en compte sont la sécurité
alimentaire et le revenu des producteurs. Dans le projet pilote, des
producteurs ont constaté une augmentation des rendements des
céréales (maïs, sorgho, mil) qui viennent en rotation
à la place du coton biologique. Cela est dû à la forte
fertilisation des parcelles biologiques qui profite aux céréales
en tête de rotation. Cette augmentation des rendements peut assurer une
autosuffisance alimentaire favorisant « à terme une bonne
reproductivité des ménages et la garantie de la
pérennisation des exploitations ».
La production du coton biologique génère dans la
commune de Banikoara, des revenus dont les valeurs sont
appréciées par les exploitants agricoles. En effet, les revenus
des producteurs dépendent de quatre facteurs principaux: du rendement,
des coûts de production, du prix du marché, et des risques de
production. Il y a donc pour les producteurs quatre moyens de gagner des
revenus plus importants et plus durables grâce à l'agriculture
biologique. Ainsi, pour harmoniser ces quatre moyens, les producteurs passent
d'abord par la réduction des coûts de production
(particulièrement les intrants externes comme les pesticides et les
engrais chimiques). Par l'amélioration des rendements grâce
à une bonne gestion de la fertilité du sol (rotation des
cultures, apport d'engrais naturels). Ensuite, les producteurs cherchentdes
meilleurs prix pour leurs produits par l'accès aux marchés
rémunérateurs, le prix garanti du commerce du coton biologique.
Enfin, la réduction des risques de production par la
prévention des ravageurs, la diversification des cultures et le fait
d'être moins dépendant des prix fluctuants du coton sur le
marché mondial est le dernier moyen mise en oeuvre par les
producteurs.
Afin de maximiser ses revenus net, chaque producteur et
productrice doit choisir la stratégie la mieux appropriée
à son exploitation. Dans les zones où il y a le risque de
sécheresse ou de pluviométrie irrégulière, beaucoup
de paysans choisissent la stratégie `'moindre coût, moindre
risque'' qui vise à réduire les coûts de production (1) de
même que les risques de production (4), tout en visant des rendements
moyens (3). Les producteurs qui suivent cette stratégie cherchent
à produire suffisamment d'intrants dans leur exploitation même
(compost, fumier de bétail, engrais liquides, pesticides naturels etc.)
et mènent la plupart des activités avec la main d'oeuvre
familiale.
En somme, les cotonculteurs de la commune de Banikoara de part
les recettes générées par le coton, arrivent à
satisfaire leurs besoins et contribuent au développement social,
économique de la commune par le payement des taxes.
Les producteurs interrogés affirment que la culture du
coton biologique a contribué à augmenter leurs revenus
monétaires.
3.4.3 Importances de la rotation de
culture
Il est important de cultiver le coton biologique en rotation
avec d'autres cultures, parce que la culture de coton
répétée successivement dans le même champ conduit
à la baisse des rendements. La rotation des cultures et l'assolement ne
contribuent pas seulement à améliorer et/ou maintenir la
fertilité du sol, mais empêchent aussi l'émergence des
populations de ravageurs, de maladies et de mauvaises herbes. En outre, le
nombre de ravageurs est limité par les insectes utiles et les oiseaux
qui trouvent leur habitat dans les cultures de rotation ou d'assolement. La
diversité des cultures réduit aussi les risques
économiques des producteurs, en les rendant moins vulnérables aux
mauvaises récoltes et à la fluctuation des prix. En plus, en
culture de rotation ou d'assolement, les travaux sont mieux distribués
durant l'année. Selon les conditions climatiques, la situation du
marché et la disponibilité de la terre, plusieurs schémas
de rotation avec du coton sont possibles (voir tableau 4). Tout producteur de
coton bio devrait forcement intégrer les légumineuses dans son
schéma de rotation. Lorsque le coton est cultivé à la
suite de légumineuses (soja, pois chiche, arachides etc.), on obtient de
très bons rendements car les légumineuses augmentent la teneur
d'azote dans le sol en fixant l'azote de l'air. La fixation est faite par une
bactérie (Rhizobium) qui vit dans les noeuds des racines des plantes
légumineuses.
Tableau IV: schémas de rotation
tirés de projets de coton biologique.
types
|
1èreAnnée
|
2ème Année
|
3ème Année
|
1(idéal)
|
coton
|
Céréales(maïs, fonio, sorgho) ou
sésame ou hibiscus.
|
Culture légumineuse (haricot, niébé,
arachide)
|
2
|
coton
|
Culture légumineuse(haricot, niébé,
arachide,voandzou)
|
coton
|
3
|
coton
|
Céréale (maïs, sorgho) ou
sésame ou hibiscus
|
coton
|
Source : Résultat d'enquête,
décembre 2014
3.5. Différence entre le
coton biologique et le coton conventionnel.
3.5.1 Comparaison du coton
biologique et conventionne
ü Sur le plan environnemental
La production du coton conventionnel menace dangereusement
l'environnement. En effet, le coton conventionnel pollue l'environnement par
l'utilisation de nombreux pesticides, des engrais chimiques, des teintures
nocives et de beaucoup d'eau pour éliminer ces produits. De même,
les bons et les mauvais insectes sont tués par les pesticides entrainant
le déséquilibre de l'écosystème. Alors que celle du
coton biologique, par son système de production, préserve les
ressources naturelles de l'environnement, garantit la sécurité
alimentaire des ménages à exploitation biologique et leur
génère de revenu. En effet, la culture de coton biologique
n'utilise pas de produits néfastes pour l'environnement par des
pesticides, des engrais chimiques, des teintures nocives. Le nettoyage du coton
biologique se fait de façon mécanique pour faire la gestion
efficiente de l'eau. La figure 6 montre les proportions de main d'oeuvre
et d'intrants utilisée par le coton biologique et le coton conventionnel
dans la commune de Banikoara.
Figure 8 : proportions
de main d'oeuvre et d'intrants utilisée par le coton biologique et
le
coton conventionnel dans la Commune de Banikoara
Source : Résultat de
l'enquête, décembre 2014
De l'analyse de cette figure, il ressort que le coton
biologique utilise plus de la main d'oeuvre que le coton conventionnel. Mais le
coton conventionnel utilise par contre d'intrant chimique alors que le coton
biologique ne fait même pas cas aux intrants chimiques
ü Sur le plan sanitaire
Sur le plan sanitaire, il faut noter que l'utilisation des
produits chimiques par le coton conventionnel contamine l'environnement. Ces
produits chimiques contaminent aussi les producteurs par inhalation et par
manipulation et les consommateurs par contact du tissu avec la peau. De
même, la surexploitation des pesticides entraîne des maladies de
cancer, l'infertilité, la malformation et les allergies.
En revanche, l'absence des produits chimiques dans la
production biologique permet de protéger la santé des producteurs
et des consommateurs. De même, les teintures sont certifiées par
des contrôles ce qui permet de réduire au maximum les substances
cancérogènes.
Le coton conventionnel, malgré tous ses aspects
négatifs, apporte des devisesénormes à l'Etat et donne
jusqu'à ce jour, de rendement pour la plupart supérieur à
celui du coton biologique. Le coton biologique présente un coût de
production beaucoup moins élevé que celui du coton conventionnel
et garantit la santé des producteurs biologiques. Le tableau V ressort
les points de vu des producteurs du coton biologique.
Tableau V : points de vu des producteurs
du coton biologique.
Raisons invoquées
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
ça nous permet de résoudre nos problèmes
essentiels (dépenses familiale, impôts, achat des
matériels), rentable et bénéfique.
|
62
|
51.7
|
C'est bon pour l'environnement, assure la santé, source
de revenu aussi.
|
58
|
48.3
|
Total
|
120
|
100
|
Source : Résultat de
l'enquête, décembre 2014
ü Sur le plan économique
Les rendements et avantages de la production de coton bio
varient considérablement selon les exploitations et les régions.
Il n'est pas aisé de tirer des conclusions générales sur
les différences entre la culture bio et la culture conventionnelle en
termes économiques. Cependant, les compétences et pratiques des
producteurs ont un impact déterminant sur les résultats.
La plupart des producteurs du coton bio signalent
qu'après une période de reconversion de deux à trois
ans, les rendements de coton biologique atteignent à peu près les
mêmes niveaux que dans les exploitations conventionnelles.
Par contre, les coûts des intrants comme la nutrition
des plantes et gestion des ravageurs, sont généralement de 20
à 80 % plus bas, suivant que les fumiers organiques et
éléments pour la gestion des ravageurs ont été
achetés à l'extérieur comme compost, engrais liquides et
pesticides botaniques. Si la production biologique demande plus de main
d'oeuvre pour la gestion des éléments nutritifs
(préparation de compost, utilisation de fumier organique), il y a
généralement moins de coûts pour le traitement et le
désherbage. Par conséquent les coûts de main d'oeuvre sont
à peu près les mêmes dans les deux systèmes. Avec
les mêmes rendements et des coûts de production plus bas
(intrants), plus le prix minimum garanti du commerce du coton biologique,
l'agriculture biologique peut être considérablement plus
rémunératrice que l'agriculture conventionnelle. Cependant, pour
une comparaison exhaustive des performances des exploitations de coton
biologique et conventionnelles, il faut également prendre en compte les
rendements et les coûts de production des variétés
produites en assolement et en rotation avec le coton. En outre, on doit garder
à l'esprit que cette comparaison est valable pour les exploitations
totalement reconverties à l'agriculture biologique et bien
gérées. Pendant les premières années de la gestion
biologique, les exploitations biologiques peuvent être moins rentables.
Le tableau VI, présente l'impact comparatif des
différentes initiatives effectives à Banikoara sur
l'environnement en fonctions des critères écologiques et
économiques.
Tableau VI : impact comparatif des
différentes initiatives effectives à Banikoara sur
l'environnement en fonctions des critères écologiques et
économiques
Eléments de comparaisonCoton conventionnelCoton
biologiqueEnvironnement
Impact du SP sur le solAppauvrissement des sols si
fertilisation chimique insuffisante et
absence de fumure organique
Risque d'acidification des sols : après
3 ans et de culture continueAmélioration de la
fertilité des sols si
fumure organique suffisante
et amélioration de l'activité
biologiqueRisque du SP sur la santéRisque
élevé sur la santé des
producteurs (pesticides)Peu de risque sur la santé des
producteursTypes d'intrants utilisésChimiques (pesticides et engrais)
etun peu de fumure organiqueNaturel (fumier, compost etc.) et autres produits
chimiquesImpact du SP sur les ravageursDestruction des ravageurs mais avecdes
résistances aux pyréthrinoïdesEquilibre entre les ravageurs
et les auxiliaires des cultures mais avecrisques de dégâts
importantsNombre de traitements chimiquesAu moins 6 traitements
chimiques contre les ravageursAucun traitement chimiqueRisque de pollution des
nappesRésidus de pesticidesInexistant
ECONOMIE
Productivité (rendement)/ha
Elevé ( 1080 kg/ha)Faible ( 506 kg/ha)Coût de
production/haPlus élevé ( 109€)Moins élevé (
44€)Niveau d'endettementPlus important/élevéMoins
important/faibleContrainte majeure de productionCoût élevé
des intrants (engrais et pesticides)Indisponibilité de la matière
organique en quantité et en qualitéMoins importantImportant
Revenu Brut
Source : Résultat de
l'enquête, décembre 2014
|
En considérant les effets de la mise en culture de
chaque initiative, de manière générale, seul le coton
biologique pollue le moins l'environnement et a peu d'impacts négatifs
sur la santé de l'homme. Cela s'explique en partie par le fait que les
intrants chimiques de synthèses sont strictement interdits dans ce type
de production. En terme économique, le coton biologique a les
coûts de production les plus faibles. En dépit du meilleur prix au
label et, comparativement aux autres types de coton, le coton biologique a un
revenu brut plus faible, et ce, à cause de sa faible productivité
par rapport aux autres cotons. Et c'est à ce niveau que réside
l'une des différences entre les deux cotons du marché.
3.5.2 Comparaison et analyse des
rendements du coton biologique et du coton conventionnel
L'une des raisons courantes évoquées par
certains producteurs pour expliquer leur non adoption de la production du coton
biologique est que son rendement serait trop faible par rapport à celui
du coton conventionnel. De la même manière, l'une des
premières questions de curiosité que ne pose toute personne
voulant avoir des informations sur le coton biologique est souvent de savoir si
son rendement est appréciable. En outre les rendements de coton graine
et du coton fibre sont des coefficients techniques importants dans
l'évaluation de la rentabilité financière et sociale du
système de production cotonnière.
3.5.3. Réalisation des
paysans
Avec les recettes, les producteurs du coton biologique font de
grandes réalisations : construction de maison, achat des parcelles
dans l'arrondissement central de Banikoara, construction des maisons. Les
femmes productrices du coton biologique aident leur époux dans plusieurs
tâches. Une grande partie de ces paysans s'achètent des motos
neuves après chaque vente des cultures. De même les
dépenses de prestige et de loisir sont de loin, celles qui engloutissent
le plus de revenus. Elles concernent entre autre les funérailles, les
dots, le mariage, les baptêmes. Les dépenses de prestige peuvent
également regroupées celles effectuées par les femmes pour
préparer le douaire de leur fille ou nièce. Il est composé
d'ustensiles de ménage, de bijoux, de pagnes provenant également
d'autres parents de la jeune mariée. Les femmes rivalisent à
posséder les objets de grande valeur (pagnes, bijoux en or ou en
argent).
3.6.
Problèmes liés à la production du coton biologique
Bien que la culture du coton biologique soit l'activité
socio-économique prépondérante qui absorbe une frange de
la population ces dernières années, plusieurs maux entravent
encore son développement dans la commune et qu'il faille les
remédier afin de permettre à cette filière porteur
d'espoir, d'assurer pleinement son rôle de conservation des ressources
naturelles et sa contribution dans la politique actuelle de
développement local.
3.6.1.
Contraintes naturelles
La production du coton biologique dans la commune de Banikoara
est confrontée à certaines difficultés naturelles qui
entravent la pratique cette filière. Ils sont relatifs aux perturbations
climatiques, à la régression du couvert végétal et
à l'appauvrissement du sol.
3.6.1.1. Perturbations
climatiques
De nos jours, les campagnes agricoles dans la commune de
Banikoara se déroulent dans des conditions climatiques peu favorables.
L'installation des pluies est souvent en retard et il s'en suit souvent une
rupture d'environ un mois (enquête de terrain, Décembre 2014).
Aussi, à Banikoara les pluies sont mal réparties dans le temps et
dans l'espace. On observe des poches de sécheresse qui entraînent
un retard dans la mise en place des cultures et surtout un faible niveau
d'installation. La non maîtrise de l'eau constitue un obstacle
sérieux pour le coton biologique. Ainsi des plaintes des producteurs
surla pluviométrie très abondante de la campagne 2011-2012 n'a
pas été favorable à l'exigeante des besoins en eau des
sols.
3.6.1.2. Régression du
couvert végétal
La végétation quant à elle est en
permanente régression. Les systèmes de production traditionnels
dans la commune tels que l'agriculture de subsistance, la chasse, le ramassage
du bois entraînent une dégradation des formations
forestières. Aussi, la commune de Banikoara est particulièrement
affectée par une croissance démographique dont les effets sur
l'environnement se traduisent par une surexploitation
accélérée des ressources en végétation. Plus
de 80 % de la population utilisent les feux de bois pour la cuisine.
Par ailleurs, depuis un certain temps la déforestation
est très accélérée dans la commune et cela à
cause de la production du coton conventionnel. Ce problème ne favorise
pas le développement de la culture biologique dans la commune.
3.6.2.
Contraintes humaines
La production du coton biologique dans la commune de Banikoara
est également confrontée à certaines difficultés
humaines qui entravent la pratique de l'activité.
3.6.2.1. Problème
foncier
L'accès à la terre constitue de nos jours une
contrainte majeure au développement des activités agricoles des
ménages. Malgré la disponibilité des terres cultivables,
la commune de Banikoara est confrontée à de sérieux
conflits fonciers. Ces conflits sont nés des pressions
démographiques. En effet, à partir d'un certain âge chaque
enfant prend sa liberté en demandant sa portion de terre qui jadis
était utilisée par une minorité. Le mode de transmission
des terres par héritage (75 % des superficies cultivables) a conduit
à l'émiettement des champs. Aussi, plusieurs producteurs sont
souvent expropriés de leurs parcelles obtenues verbalement en guise de
don. Le bénéficiaire jouit du droit d'exploitation et la
durée du contrat dépend de la volonté du
propriétaire qui peut à tout moment retirer ses parcelles mises
en valeur. Le bénéficiaire est défendu de tout droit de
plantation arbustive et d'investissements à long terme.
3.6.2.2. Persistance des
techniques culturales traditionnelles
Dans la commune de Banikoara à vocation agricole, le
travail champêtre est en général traditionnel. Ainsi, la
culture du coton biologique souffre d'une faible modernisation. La
quasi-totalité des tâches est effectuée au moyen
d'équipements archaïque tels que la houe, le coupe-coupe, la daba,
ce qui a un impact négatif sur le temps de travail, car les travaux sont
rudes et ne sauraient être supportés pendant longtemps. Ce
caractère traditionnel de la culture du coton biologique augmente le
nombre de jour de travail des paysans. Il constitue de même une source
d'épuisement de l'énergie humaine. La perpétuation de
l'utilisation de l'énergie humaine pour exécuter les tâches
de la culture du coton biologique contribue à la baisse de la
productivité. Ce qui amène un changement d'activité au
niveau de certains producteurs.
En somme, il faut retenir que la persistance des techniques
culturales traditionnelles est un frein pour le développement de la
culture du coton biologique dans la commune Banikoara.
3.6.2.3 Problèmes de
financement de la culture du coton biologique
La culture du coton biologique à Banikoara souffre d'un
véritable manque de financement. Les paysans à eux seules ne
peuvent jamais fournir l'énergie qu'il faut pour atteindre leurs
projections annuelles. En effet, les paysans interviewés dans le cadre
de ce travail reconnaissent n'avoir pas accès aux crédits dans
les institutions étatiques ou autres structures. Ainsi, il n'existe pas,
en dehors de la CLCAM assez de structures pouvant accorder de crédits
aux paysans pour faciliter les activités agricoles. Encore qu'avec la
CLCAM les paysans majoritairement se plaignent des conditions des prêts.
Car pour eux, non seulement les crédits ont un taux
d'intérêt élevé, mais aussi leur duré de
payement est trop court. Ceci est le résultat de la politique de
désengagement de l'Etat du secteur au profit des structures
privées et des organisations paysannes. Les paysans sont ainsi
condamnés pour la majorité qui n'a pas les moyens à
contracter de petits prêts à taux souvent élevé
auprès des particuliers (commerçants, fonctionnaires). Ce
problème se double parfois d'une ignorance ou d'une
incompréhension des mécanismes d'obtention de crédit de
certains agriculteurs.
Mais 54 % des producteurs bio enquêté
reconnaissent que la filière coton bénéficie d'une
attention particulière. Ainsi des facteurs de production tels que
l'engrais, les pesticides, les appareils de traitement et les semences sont
laissés à crédit aux paysans. Le coût de ces
facteurs de production est automatiquement retiré des revenus du paysan
en fin de campagne. Le tableau VII indique l'accès de crédits des
ménages.
Tableau VII : Ménages et
l'accès au crédit
Besoin
|
Accès en %
|
Type de crédit en %
|
Besoin de crédit 73 %
|
Accès du crédit 15
|
Crédit formel 5
Crédit informel 10
|
Non accès 58
|
Pasde garantir 42
Intérêt élevé 16
|
Non besoin de crédit
|
27
|
27
|
Total
|
100
|
100
|
Source : Résultats
d'enquête, décembre 2014
L'analyse de ce tableau VII fait ressortir que seulement 15 %
des ménages ont accès aux crédits avec 5 % de
crédit formel et 10 % d'informel au moment où 58 % n'y ont pas
accès car 42 % ne disposent pas de garantie et 16 % estiment que
l'intérêt est élevé. Aussi, 27 % ne font pas recours
aux crédits. De plus, la minorité des paysans qui
bénéficie de prêts n'est pas souvent en mesure de
rembourser. Tout cela dissuade plus d'un des paysans à aller demander
des crédits pour développer leur activité. Ceci constitue
un véritable blocage au développement de la culture du coton
biologique dans le milieu.
CHAPITREIV : PROPOSITIONS DE SOLUTIONS ET
PERSPECTIVES POUR UN DEVELOPPEMENT DURABLE
Les propositions de solutions aux problèmes qui
entravent la production et sa contribution au développement local
passent par une prise de conscience effective de l'existence de ces
problèmes et la mise en oeuvre d'actions hardies visant à les
atténuer.
Il est évident, au regard des difficultés de
production agricole et le niveau dramatiquement bas de l'apport des producteurs
au développement à la base, qu'il faut administrer une bonne
thérapeutique afin de dynamiser la production agricole pour une
contribution plus efficace des producteurs au développement de la
commune.
4.1.
Gestion durable des ressources naturelles
Dans le but d'une gestion durable des ressources naturelles
afin d'assurer la durabilité des activités agricoles, il serait
utile de faire comprendre aux populations de la commune les implications de
leurs actions sur le milieu et de tenir compte des stratégies de
restauration. Le but visé étant un équilibre
agro-sylvo-pastoral, les actions suivantes peuvent être
entreprises : la conservation des sols, l'aménagement des espaces
en fonction de leur capacité de production et la gestion rationnelle du
couvert végétal. Dans ce cas, il faut assurer l'application
effective de l'approche participative à travers l'élaboration et
la mise en oeuvre des plans d'aménagement participatif, marquée
par une responsabilisation accrue des collectivités locales dans la
gestion communautaire des forêts et des ressources naturelles. De
même, il faut restaurer la fertilité des sols par l'utilisation de
techniques culturales plus soucieuses de l'environnement. Il s'agit de
sédentariser et d'intensifier l'agriculture par l'amélioration
des rendements, combiner les deux catégories d'engrais (minéral
et organique). Rendre effectif le traçage des couloirs de transhumance
par les autorités communales pour éviter les conflits entre
producteurs et éleveurs. Sensibiliser les paysans afin qu'un
minimum d'arbres par hectare soit laissé après
défrichement. OEuvrer à l'intégration de la sylviculture,
de l'agriculture et du pastoralisme et sensibilisation en fin une gestion
rationnelle des ressources naturelles par les autorités locales.
4.2.
Diversification et intensification agricoles
La modernisation agricole passe inévitablement par la
diversification des productions et par leur intensification. La diversification
et l'intensification permettent d'accroître, de varier les sources de
recettes fiscales, les ressources d'exportation locales et nationales qui
proviennent actuellement en quasi-totalité de la filière coton.
En effet, la production agricole dans la commune de Banikoara, après
analyse ne se porte pas bien. Certains paysans ont dû changer
d'activité ou ont choisi la voie de l'exode. Ce diagnostic amer de
l'état de la production nécessite des remèdes
appropriés pour donner un souffle nouveau à la production
agricole et valoriser ce qui y est produit. Sur le plan environnemental, la
diversification agricole vise à valoriser au mieux tous les atouts
physiques du milieu en vue de permettre au secteur agricole de contribuer au
développement d'une économie locale diversifiée et
créatrice d'emplois et à l'assurance de la sécurité
alimentaire et nutritionnelle. La diversification et l'intensification des
productions végétales, animales forestières et même
halieutiques nécessitent un engagement.
Pour la production vivrière, il s'agit de rechercher de
nouvelles variétés de cultures à introduire dans la
commune tout en oeuvrant pour la modernisation de la technique de production
des paysans. Aussi, un accent doit être mis sur l'alphabétisation
des paysans à travers les groupements de producteurs afin qu'ils
puissent s'approprier les notions qui leurs sont enseignées. Par
ailleurs, la promotion des nouvelles filières dans le secteur de
Banikoara intéresse aussi l'arboriculture fruitière.
Aujourd'hui la noix de cajou constitue une filière porteuse, mais
l'urgence pour les paysans d'envisager d'autres cultures pérennes
s'impose. Dans cette perspective, les plantations d'orangers, de manguiers, de
bananiers, de palmiers à huile sélectionnés, sont
envisageables à court et moyen termes surtout dans le cadre du projet
d'installation de l'usine de transformation de jus de fruits au Bénin.
Cette politique de promotion des cultures pérennes est très
pertinente dans la mesure où elle pourrait aider les jeunes paysans
à préparer ou cotiser pour leur retraite. Dans le même
sens, l'aménagement communautaire des nombreux bas-fonds et plaines
inondables peut accroître les activités hydro agricoles telles que
le maraîcher, la culture du riz, la banane qui demeure encore une culture
déficitaire au niveau local. L'Etat, les autorités locales en
collaboration avec les partenaires au développement doivent
élaborer une véritable politique de modernisation agricole en vue
de renforcer les performances notamment en matière de la maîtrise
de l'eau aux fins agropastorale et piscicole dans le secteur de Banikoara.
4.3.
Financement de la production du coton biologique
Le secteur agricole ne peut atteindre les objectifs
visés en vue de jouer pleinement son rôle de base
économique sans un système de financement adéquat. Face
aux problèmes économiques que connaissent les producteurs de
Banikoara, il faudra donc créer à l'instar de la CLCAM pour le
coton, une caisse de crédit agricole pour les cultures
vivrières ; favoriser l'octroi des crédits de campagne aux
producteurs autres que le coton (cultures vivrières et
maraîchères, production forestière, élevage et
pêche) ; accorder les crédits de récolte pour
éviter aux paysans le bradage des produits agricoles , accorder des
crédits de moyen et long termes notamment pour l'acquisition des
matériels agricoles et de petits équipements pour les
activités de stockage, de transformation et de commercialisation,
faciliter l'accès au financement adapté pour la majorité
des petits exploitants et notamment aux couches vulnérables que
constituent les femmes et les jeunes et ce, par l'annulation dans la mesure du
possible des taux d'intérêts, revoir à la baisse les prix
des intrants et du matériel agricole à mettre à la
disposition des producteurs à temps de même les arrondissements
doivent disposer des machines agricoles pour appuyer les paysans.
4.4.
Propositions de stratégies de mobilisationet de financement des
initiatives nouvelles
Il ressort des résultats des investigations que de
nombreux secteurs de l'économie locale de la commune de Banikoara sont
peu ou pas taxés, soit par leurs méconnaissance ou par manque de
moyens de recouvrement desdites taxes.. Pour cela, il importe que les acteurs
de développement et élus locaux réalisent des
études en vue de cerner les articulations de l'économie de la
commune de Banikoara. Il faudra d'abord, définir une bonne
stratégie de mobilisation des ressources selon une période bien
déterminée, les évaluer et les corriger si possible.
Ensuite, une concertation approfondie entre les acteurs au développement
et les contribuables pour des projets qui seront financés grâce
aux redevances récoltées et enfin,inciter les populations en
utilisant une bonne partie des ressources collectées pour
améliorer leur cadre de vie. Elles paieront d'autant plus volontiers
les impôts et taxes qu'elles en verront l'utilité de façon
plus concrète et tangible.
4.5.
Perspectives
La culture du coton bio peut véritablement
améliorer les conditions de vie des paysans de Banikoara.
La culture du coton biologique est devenue un secteur
très promoteur. Avec le commerce du coton biologique, à cause des
subventions accordées aux producteurs du coton biologique. C'est pour
cela, que soutenues par les consommateurs, les organisations de commerce
s'engagent activement à soutenir les producteurs, à sensibiliser
l'opinion et à mener la campagne en faveur des changements dans les
règles et les pratiques du commerce du coton biologique et cela à
court, moyen et long terme.
4.5.1.
A court et moyen termes
L'agriculture biologique constitue un mode de production qui
trouve son originalité dans le recours à des pratiques culturales
et d'élevages soucieux du respect d'équilibres naturels dans la
commune de Banikoara.
Le commerce du coton biologique est une initiative en faveur
des petits producteurs de la commune de Banikoara. Le développement
économique et ou social est limité par les conditions du commerce
conventionnel. Le commerce du coton biologique est fondé sur des normes
que ses tenants doivent appliquer quotidiennement dans leur travail. Les normes
sont les suivantes :
- La création des opportunités pour les
producteurs qui sont économiquement en situation de désavantage.
Le commerce du coton biologique est une stratégie pour le combat contre
la pauvreté et pour le commerce soutenable. Son but est de créer
des opportunités pour les producteurs désavantagés ou
marginalisés par le système du commerce conventionnel.
- La capacité individuelle, c'est un moyen de
développer l'autonomie des travailleurs. Les organisations du commerce
du coton biologique procurent de la continuité durant laquelle les
producteurs et les organisations de marché peuvent améliorer
leurs capacités de gestion et leur accès aux nouveaux
marchés.
- Le paiement d'un prix juste, il s'agit d'un prix juste dans
un contexte local qui est accepté après le dialogue et la
concertation. Cela couvre non seulement les coûts de production mais
permet également une production qui est socialement juste et bien pour
l'environnement. Cela fournit un prix juste aux producteurs et prend en compte
le principe d'un salaire égal pour un travail égal par les hommes
et par les femmes.
- L'égalité entre les sexes, l'organisation
issue de la filière du coton biologique valorisent le travail des femmes
(celles-ci doivent être payées pour leurs contributions dans le
processus de production). La présence des femmes au sein de la
gouvernance de ces organisations est aussi encouragée.
- Les conditions de travail, la production du coton biologique
signifie un environnement de travail sain et sûr pour les travailleurs.
La participation des enfants (si jamais) n'affecte pas négativement leur
bien-être, leur sécurité, leurs conditions
éducatives.
- Le travail des enfants, les organisations de production
biologique respectent la convention des Nations Unies sur les droits des
enfants, ainsi que les lois et normes sociales sont appliquées afin
d'assurer que la participation des enfants dans les processus de production des
produits biologiques ne va pas à l'encontre de leur bien-être,
leur sécurité, leurs conditions éducatives et besoin de
jouer. Les organisations qui travaillent directement avec des organisations
informelles relèvent la participation des enfants dans la production.
- L'environnement, le commerce du coton biologique encourage
activement de meilleures pratiques environnementales et l'application de
méthodes responsables de production.
Bien que la culture du coton biologique soit récente
dans l'économie par rapport à la culture du coton conventionnel,
elle contribue dans le développement durable de la commune. Avec cette
culture les objectifs sont les suivants :
- Alphabétisation : la formation des producteurs
sur les principes de la culture, le soutien à la scolarisation des
enfants (surtout les filles) et la formation des agents dénommés
relais et animateurs dans les différents villages ;
- Sur le plan social : l'absence de toute forme de
discrimination liée à l'âge, à la religion, ou au
genre et la valorisation du travail de la femme (le principe d'un salaire
égal pour un travail égal par les hommes et par les
femmes) ;
- Sur le plan économique : le prix est garanti et
juste pour les producteurs (prix minimum garanti, tenant compte de l'effort
fourni pour la production).
4.5.2.
A long terme
L'agriculture biologique n'est pas la négation de
l'agriculture conventionnelle. Elle n'est non plus une agriculture
simplifiée ou simpliste mais celle qui emploie des méthodes
souvent très élaborées. La culture du coton biologique
vise à:
- répondre aux exigences des consommateurs en
matière de qualité et d'équité.
- renforcer la confiance du consommateur.
- combattre la pauvreté à travers le commerce
pour l'amélioration des revenus et des conditions de travail des
producteurs.
- garantir une relation commerciale stable et à long
terme.
- l'équité, le revenu doit être
proportionnel à l'effort fourni. C'est pour cela que le coton bio est
payé plus cher que le coton conventionnel. C'est également pour
cela que les recettes des produits vendus par les femmes sont remises à
ces dernières et non à leurs maris.
- adhérer à l'idée du
développement communautaire, accepter de donner une partie de ce que tu
gagnes à la communauté (la solidarité) ;
- il y a la protection de l'environnement pour le
développement durable.
Cette agriculture biologique lutte contre la pauvreté
car elle répond parfaitement aux quatre axes stratégiques des
pauvres producteurs du milieu d'étude
- de maintenir à long terme la fertilité des
sols ;
- d'éviter toutes les formes de pollution pouvant
être provoquée par les techniques agricoles ;
- de produire en quantité suffisante des aliments la
qualité nutritive optimale ;
- de maintenir sain l'environnement.
La culture du coton biologique avec la prime biologique doit
permettre à la commune Banikoara de réaliser certains projets
comme la construction des écoles, des centres de santé.
Conclusion
Cette étude a porté sur la culture du coton
biologique dans la commune de Banikoara. Il ressort des travaux de terrain que
la culture du coton biologique est favorisée par plusieurs facteurs et
cette culture a ses principes et ses normes qui sont basés sur la non
utilisation des engrais chimiques, des pesticides chimiques de synthèse.
Cela confirme l'hypothèse « il existe des facteurs de
productions du coton biologique dans la commune de Banikoara ».
L'étude a révélé que les
producteurs et productrices se sont rendus compte, que la culture du coton
biologique a amélioré les conditions de vie des producteurs. La
culture a permis à certains producteurs (trices) d'avoir un
système cohérent d'informations, de formations et des services
indispensables au développement économique des villages et
à la promotion sociale des paysans. Les réalisations de cette
culture ont permis la fortification du petit commerce exercé par
certains producteurs (trices), la consolidation et la diversification des
activités génératrices de revenus, naturellement il faut
que les revenants soient entrevus sur la possibilité de fonder un gros
investissement. Ce qui valide l'hypothèse « la production du coton
biologique améliore les conditions socio-économique et
environnemental des producteurs du coton biologique dans la commune de
Banikoara »
Aussi, les enquêtes ont révélées
que la culture du coton biologique dans ces multiples revenus joue un
rôle très important dans le développement durable de la
commune. L'agriculture biologique, contrairement à cette
mentalité n'est pas une activité facile, qu'on peut exercer
n'importe comment. Malgré les réalisations de cette culture, avec
plus de 95,8% des producteurs (trices) étant confrontés à
certaines difficultés qui sont entre autres matérielles, humaines
et financières ;et pour palier à tous ses problèmes
des stratégies sont mises en oeuvre pour atténuer les
problèmes qui enfreins de développement de la production
biologique ce qui soutient l'hypothèse recherche «la production du
coton biologique est confrontées à des problèmes et des
stratégies sont mises en oeuvre pour atténuer ses
problèmes dans la commune de Banikoara. ».
Au cours de cette étude la production du coton
biologique est confrontée à des principes
défavorables :
- la non application de la dose de fumure
recommandée,
- le non-respect du calendrier de la culture du coton
biologique.
Après ces insuffisances, nous proposons les
recommandations suivantes :
- La sensibilisation des cotonculteurs sur la
durabilité et l'importance de la culture,
- Améliorer la formation des producteurs (trices) sur
les techniques de la production du coton biologique,
- Subventionner les équipements pour les producteurs
(trices),
- Octroyer des crédits avec une caisse d'épargne
de la place (CLCAM),
- Renforcer les réalisations de création des
projets pour le développement durable,
- Promouvoir les activités génératrices
des revenus et l'auto-emploi des producteurs (trices) de la commune,
- Améliorer l'environnement économique,
politique, juridique, social et culturel en faveur des cotonculteurs,
- Améliorer les conditions de l'habitat des producteurs
(trices),
- Promouvoir l'accès des paysans à la
santé de base, à la nutrition, à l'eau potable et à
l'assainissement.
Ces suggestions pourraient permettre aux bailleurs de pallier
aux insuffisances constatées, de mieux cerner leurs objectifs dans les
localités concernées par la culture du coton biologique.
Avec ces recommandations évoquées sur la
production du coton biologique, les producteurs (trices) doivent s'armer de
patience et de courage tout autant que de moyens et de connaissances techniques
agricoles.
Enfin cette étude nous a permis d'avoir une certaine
connaissance approfondie, il reste à la parfaire d'où nous
désirons la prétendre dans les jours à venir. Pour ce
faire s'il nous arrivait de poursuivre nos études en géographie,
nous aimerions mener d'autres investigations dans ce domaine et à
défaut de cela, nous invitons d'autres chercheurs à aborder ce
thème pour aller au-delà de ce que nous venons de
réaliser.
Bibliographie
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FLASH/UNB-Abomey-Calavi, 119 p.
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superficielles et souterraines par les engrais chimiques : Possibilité
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UAC-Bénin.
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Sinendé. Mémoire de maîtrise de géographie,
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production et de commercialisation des denrées agricoles dans la basse
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Mémoire de maîtrise, UAC/FLASH/DGAT, 92 p.
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maîtrise, UAC/FLASH/DGAT, 110 p.
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MAEP. (2001) : Déclaration de politiques de
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MATHESS A., VAN DEN AKKER E., CHOUGOUROU D. et MIDINGOYIJUN S.
(2005) : Le coton au Bénin : compétitivité et
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PNUD. (2008) : Rapport Mondiale sur le
Développement Humain
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introduction à une agriculture avec peu d'intrants externes,
éditions KARTHALA, Paris, 465 p.
SAGBO S., (2003). Contribution à l'étude de
l'environnement de la ville de Djougou, 96 p.
SINSIN B. (1985) : Contribution à l'utilisation
rationnelle des ressources naturelles : Impact des activités
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172 p.
TON P.: (2002). Organiccotton production in sub-Saharan
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URBAIN. J.. DOSSA F. (2007) : Activités agricoles
et niveau de vie des populations rurales : Cas de la commune de Savalou.
Mémoire de maîtrise, UAC/FLASH/DGAT, 71 p.
VICTORIN A. HOUNDEKON (2010) : Analyse comparative des
systèmes de production du coton biologique et du coton conventionnel au
Bénin, 13 p.
Liste des figures
Figures
|
Titre
|
Pages
|
1
|
Modèle PEIR appliqué à l'étude de
la problématique de la production du coton biologique dans la commune de
Banikoara
|
22
|
2
|
Situations géographique et administrative de la commune
de Banikoara
|
24
|
3
|
Régime pluviométrique moyen dans la commune de
Banikoara
|
25
|
4
|
Pédologie de la commune de Banikoara
|
28
|
5
|
Etapes de fabrication et d'utilisation de l'extrait aqueux des
graines de neem
|
39
|
6
|
Evolution de la production de la culture du coton biologique
en fonction de la superficie de 2008 à2014
|
45
|
7
|
Evolution des producteur (trices) du coton biologique à
Banikoara
|
46
|
8
|
proportions de main d'oeuvre et d'intrants utilisée par
le coton biologique et le coton conventionnel dans la Commune de
Banikoara
|
51
|
Liste des photos
Photos
|
Titres
|
Pages
|
1
|
Sarclage sur un champ de coton à Banikoara
|
37
|
2
|
Récolte dans un champ de coton à Binni
|
42
|
3
|
Commercialisation du coton biologique dans la
coopérative de Toura
|
44
|
Liste des tableaux
Tableaux
|
Titres
|
Pages
|
I
|
Synthèse de la recherche documentaire
|
17
|
II
|
Répartition de l'échantillon par village
|
19
|
III
|
Méthodes de traitement biologique des semences de
coton
|
35
|
IV
|
Schémas de rotation tirés de projets de coton
biologique
|
50
|
V
|
Les points de vu des producteurs ressort du coton
biologique
|
52
|
VI
|
Impact des initiatives de coton effectives Banikoara
|
54
|
VII
|
Ménages et l'accès au crédit
|
60
|
Annexes
Annexe1 :Itinéraire technique du coton
biologique
passage
|
Coton biologique
|
Choix de la parcelle
|
- Choisir friches si possible
- Si pas parcelle défrichée, parcelle sans
traitement depuis 3 ans
- Haut des pentes, à cause de l'écoulement
|
Piquetage parcelle
|
A l'aide de boutures de pourghère
|
Compostage,
transport et épandage
engrais organique
|
Recommandations : 100 charrettes/ha
Temps de travail dépend de :
- la distance de la parcelle
- l'équipement
- l'écartement des tas
- du lieu de compostage
- de l'accès à l'eau
du taux de remplissage des
charrettes,
- du type d'ordure
|
Labour (2x)
|
Labour plus profond que pour coton
conventionnel
|
Semis
|
Désherbage mécanique
Exige 2-3 passages
Temps de travail dépend :
- Accès équipement
- Distance parcelle
|
Démariage
|
-
|
Désherbage
|
-
|
Traitement
|
Nb de traitements : 4 - 6. Dépend de la
pression parasitaire, des pluies, etc.
Temps de travail dépend :
- Accès équipement
- Distance parcelle
|
Buttage
|
|
Récolte
|
|
Transport du coton
|
|
Stockage
|
|
Transport et commercialisation
|
A la charrette ou avec un camion
|
Annexe 2 : Calendrier d'activité de
production du coton biologique
Mois
|
Production;
Activités générales
|
Gestion de la fertilité; Conservation: sol et eau
|
Gestion de ravageuses et mauvaises herbes
|
Janvier
|
-Bilan de fin de campagne
-Animation, Information et sensibilisation
en mode de production de coton
biologique
-Prospection de nouvelles zones de
production
-Inscription et réinscription volontaires
des producteurs
|
-Fauchage et stockage de l'herbe
sec pour servir de litière et matière
pour le compostage.
-Parcage direct des animaux au
champ
-Confection des fosses fumières
|
-Coupe des tiges de cotonnier
sur la parcelle de la campagne
précédente
-Collecte de graine de neem
|
Février
|
-Recyclage des techniciens et des
paysans relais
-Planification de la campagne production
-Montage des dossiers crédit équipement
producteurs avec les institutions
de micro finance
|
-Séances de recyclage et de
formation des producteurs à la
technique de production du
compost
-Production de compost
-Parcage des animaux
|
-Coupe des tiges de cotonnier
sur la parcelle de la campagne
précédente.
|
Mars
|
-Signature des contrats de production
-Vérification de la disponibilité en fumure
organique
-Identification et vérification de la
conformité des parcelles proposées
pour la production biologique
-Positionnement GPS des parcelles
|
-Ramassage des moellons pour
réalisation de cordon pierreux.
-Réalisation de zaï.
-Production de compost et
parcage des animaux
|
-Préservation des habitats
naturels des insectes utiles
|
Avril
|
-Expression des besoins en intrants
-Finalisation des fiches parcelles pour
demande de certification
-Préparation des parcelles
|
-Levé des courbes de niveau
-Aménagements anti érosifs
(DERS/CES).
-Transport de la fumure organique
au champ
|
-Débroussaillage
|
Mai
|
-Constat de friche
-Mise en place des semences et graines
de neem.
-Vérification de la préparation des parcelles
par l'équipe technique
-Semis précoces
|
- Remplissage des zaï
-Epandage de la fumure organique
-Labour
-Hersage
|
-Hersage
|
Juin
|
-Constat de friche
-Mise en place des semences et graines
de neem.
-Vérification de la préparation des parcelles
par l'équipe technique
· Semis précoces
|
-Travail superficiel du sol
|
-Formation: reconnaissance
des ravageurs, préparation
des bios pesticides et manipulation
des appareils de traitement
|
Juillet
|
-Démariage
-Suivi des parcelles et contrôle interne
|
-Apport complémentaire de
fumure organique bien décomposée
ou fertilisant liquide (fertilisation
d'appoint)
|
-Suivi des ravageurs
-Sarclage
-Préparation: bio pesticide,
traitement des cotonniers
|
Août
|
-Suivi des parcelles et contrôle interne
-Tenue des documents
-Actualisation de la liste des producteurs
de la campagne
|
-Buttage
|
-Contrôle des ravageurs
-Préparation de bio pesticide
et traitement du cotonnier
-Désherbage manuel.
|
Septembre
|
- Suivi des parcelles.
-Comptage capsulaire et estimation de la
production.
-Inspection contrôle externe
-Formation en technique de fauche et
conservation de fourrage naturel
|
· Buttage
|
-Contrôle des ravageurs
-Préparation de bio pesticide
et traitement du cotonnier
-Désherbage manuel
|
Octobre
|
-Formation en technique de récolte, de
trie, de séchage et stockage du coton
- Début de récolte
|
|
-Récolte précoce du coton
|
Novembre
|
-Suivi de la récolte, du trie, du séchage
et du stockage du coton
|
-Collecte des résidus de récolte
|
-Coupe des tiges du cotonnier
|
Décembre
|
-Commercialisation primaire
-Organisation de l'évacuation du coton
-Egrenage du coton
-Inspection / Certification équitable
|
-Gestion de la fumure organique
dans l'exploitation
|
-Collecte de graines de neem
|
Annexe 3 : QUESTIONNAIRE
QUESTIONNARE ADRESSE AUX PRODUCTEURS:
Objectif 1 :identifier les techniques et
pratiques culturales dans la Commune de Banikoara
Date...............Arrondissement.........................Quartier..............
Sexe : M = 1 F = 2
Situation matrimoniale
Mari é = 1 Célibataire = 2
Divorcé(e) =3 Veuf (ve) 4
Niveau d'instruction :
Primaire = 1 Secondaire =2 Supérieur =3 Non
scolarisé = 4
1- Quelles sont les techniques culturelles actuelles ?
Bilan
|
Buttes
|
Feu de Brousse
|
Défrisement
|
Traction animale
|
Utilisation d'engrais
|
Autres
|
|
|
|
|
|
|
|
2- Quelles sont les techniques culturelles anciennes ?
Bilan
|
Buttes
|
Feu de Brousse
|
Défrisement
|
Traction animale
|
Utilisation d'engrais
|
Autres
|
|
|
|
|
|
|
|
2- Pourquoi observe t- on de changement dans cette
technique ?
................................................................................................................
3- Comment obtenez-vous la terre
Par héritage Par achat
Par don Gratuit
4- Combien d'hectares cultivez-vous par an ?
5 hectares
10 hectares
20 hectares
+20 hectares
5- Employez-vous des manoeuvres Oui Non
6- Quelle était la durée de l'utilisation des
champs ?
Avant : 1 an 2 ans 3 ans
4 ans +5 ans
Actuelle: 1 an 2 ans
3 ans 4 ans +5 ans
7- Quelle est la durée des jachères
Avant : 1 an 2 ans 3
ans 4 ans +5 ans
Actuellement: 1 an 2 ans 3 ans
4 ans +5 ans
8-Quel constat faites-vous sur l'état des sols il
y a 30 ans
............................................................................................................................
9-Quel constat faites-vous actuellement ?
...............................................................................................................................
10- Quels sont les indices qui témoignent de
l'état des sols ?
.........................................................................................................................
Pourquoi avez-vous tendance à quitter les terres
après quelques années de cultures.
.....................................................................................................................
11-Quelles sont les mesures que vous prenez pour restaurez
cette facilité ?
.................................................................................................................
12-Quelles sont les cultures vivrières que vous cultivez?
...........................................................................................................
13-Faites-vous aussi la culture du coton biologique ?
Oui
Non
14-Avez-vous des problèmes de terre ?
..........................................................................................................................
15-Recevez-vous des appuis techniques du CARDER ?
Oui Non
16-Recevez-vous l'appui d'autres institutions publiques et
privées : ONG, projets
Oui Non
Objectif 2 :Analyser les effets
socio-économiques et environnementaux de la production du coton
biologique dans la Commune de Banikoara ;
1-Comment entendez-vous résoudre les problèmes
que vous rencontrez dans la production et la vente des produits vivriers et du
coton ?
......................................................................................................
IMPACT ENVIRONEMENTAL
2-Quels sont les impacts de l'utilisation des engrais
chimiques ?
- Sur le rendement
.................................................................................................................................
- Sur l'environnement
................................................................................................................................
3-Savez-vous qu'il existe des engrais naturels ?
Oui Non
Si oui, dans quelle mesure les utilisez-vous ?
..............................................................................................................................
4-Ces cultures vivriers et cultures de rente ont des impacts sur
l'environnement. Lesquels ?
.................................................................................................................................
Objectif 3 :Proposer des mesures en vue d'un
développement agricole durable dans la Communes de Banikoara
Suggestions ou recommandations ?
1-Quels apports pensez-vous que l'Etat peut vous
accorder ?
...............................................................................................................................
2-Quelles suggestions faites-vous pour une gestion plu durable
des
terroirs ?...............................................................................
Table des matières
SOMMAIRE
2
Dédicace
3
Sigles
4
Remerciements
5
Résumé
6
Abstract
6
Introduction
7
CHAPITRE I:PROBLEMATIQUE, ETAT DES
CONNAISSANCES, CLARIFICATION CONCEPTUELLE ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE
9
1.1. Problématique
9
1.1.1. Justification
9
1.3.2. Hypothèses
11
1.3.3. Objectifs de recherche
11
1.2. Etat de connaissances
11
1.3. Clarification des concepts
13
1.4. Approches méthodologiques
15
1.4.1. Données utilisées
15
1.4.2. Collecte des données
16
1.4.2.1. Recherche documentaire
16
1.4.2.2. Enquêtes de terrain
17
1.4.2.3. Observation participative
17
1.4.2.4. Echantillonnage
17
1.4.3. Méthodes, matériels et outils
de collecte des données
19
1.4.4. Traitement des données et analyses
des résultats
19
CHAPITRE II : SITUATION GEOGRAPHIQUE
ET FACTEURS FAVORABLES A LA PRODUCTION AGRICOLE DANS LA COMMUNE DE
BANIKOARA
22
2.1 Situation géographique et
administrative de la commune de Banikoara.
22
2.2. Conditions naturelles favorables au
développement du secteur agricole
24
2.2.1 Climat et hydrographie
24
2.2.2. Données géomorphologiques et
le réseau hydrographique
25
2.2.3. Sols, Végétation et Faune
25
2.2.3.1. Sols
25
2.2.3.2. Végétation et faune
28
2.3. Caractéristiques humaines
28
2.3.1 Facteurs démographiques
28
2.3.2. Activités économiques
29
CHAPITRE III : EFFETS
SOCIO-ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX DU COTON BIOLOGIQUE DANS LA COMMUNE DE
BANIKOARA
30
3.1. Facteurs de la réussite du
coton biologique dans la Commune de Banikoara
30
3.1.1. Conditions d'accès à la
culture du coton biologique
30
3.1.2 Choix du terrain
31
3.1.3 Préparation du terrain
32
3.1.4. Choix de la semence
33
3.1.5. Semis et démariage
34
3.1.6. Opérations d'entretien du coton
35
3.1.7. Récolte
39
3.2. Certification et commercialisation du
coton biologique
41
3.2.1 Certification du coton biologique
41
3.2.2. Le stockage et la commercialisation du coton
biologique
42
3.3. Evolution du coton biologique
43
3.3.1 Evolution de la production du coton
biologique
43
3.3.2. Rôle du coton biologique dans la
dynamique de production agricole
45
3.4 Les effets de la production du coton
biologique.
45
3.4.1. Effets sanitaires et environnementaux
46
3.4.2. Effets socio-économiques
47
3.5. Différence entre le coton
biologique et le coton conventionnel.
49
3.5.1 Comparaison du coton biologique et
conventionne
49
3.5.2 Comparaison et analyse des rendements du
coton biologique et du coton conventionnel
54
3.5.3. Réalisation des
paysans
54
3.6. Problèmes liés à
la production du coton biologique
55
3.6.1. Contraintes naturelles
55
3.6.1.1. Perturbations climatiques
55
3.6.1.2. Régression du couvert
végétal
56
3.6.2. Contraintes humaines
56
3.6.2.1. Problème foncier
56
3.6.2.2. Persistance des techniques culturales
traditionnelles
57
3.6.2.3 Problèmes de financement de la
culture du coton biologique
57
CHAPITRE IV :
PROPOSITIONS DE SOLUTIONS ET PERSPECTIVES POUR UN DEVELOPPEMENT
DURABLE
59
4.1. Gestion durable des ressources
naturelles
59
4.2. Diversification et intensification
agricoles
60
4.3. Financement de la production du coton
biologique
61
4.4. Propositions de stratégies de
mobilisation et de financement des initiatives nouvelles
62
4.5. Perspectives
62
4.5.1. A court et moyen termes
63
4.5.2. A long terme
65
Conclusion
66
Bibliographie
69
Liste des figures
74
Liste des photos
74
Liste des tableaux
74
Annexes
75
Table des matières
81
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