B) l'impact sur les espèces Au Burkina Faso
On observe la même situation quant à l'impact de
l'orpaillage sur les espèces au Burkina Faso et dans la
sous-région35. Le besoin de bois pour la production a
entrainé la destruction des forêts comme on peut le constater
à Dohoun-Kiéré au Burkina Faso. Sur tous les sites comme
au Mali les mineurs procèdent à l'abattage
33 KEITA, S. septembre 2001.page 24
34Sikasso : les ravages de l'orpaillage :
http://www.primature.gov.ml/ 35 BUTARE, I. 2010 Page 2.
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incontrôlé des 'arbres de toutes espèces.
Il en est de même de la faune dont la migration de certaines
espèces conduit à une perte de biodiversité. En effet, en
raison de la présence des orpailleurs et de l'abattage des arbres qui
constituent l'habitat naturel de la petite faune et de l'avifaune, la faune
sauvage migre ainsi vers d'autres zones où les conditions d'habitat ne
sont pas toujours favorables à leur adaptation.
Par ailleurs, le rejet direct des produits toxiques dans les
cours d'eaux a des conséquences négatives sur le
développement de la faune aquatique. Au Burkina Faso, avant
l'avènement de l'orpaillage, certaines zones minières telles que
celle de Bouda (province du Passoré), disposaient d'une faune assez
abondante et diversifiée. L'affluence des orpailleurs sur ces sites et
le développement du braconnage ont fait fuir ces animaux sauvages vers
des zones plus reculées. Du fait du bruit régnant sur les sites,
de la destruction du couvert végétal et des habitats naturels, il
n'y a plus actuellement que du petit gibier dans les alentours des sites
miniers. La présence de nombreux ouvrages miniers non rebouchés
favorise parfois les chutes d'animaux sauvages et domestiques dans les
galeries. Les mêmes phénomènes ont été
observés au Mali.36 Par ailleurs, il y a une pollution de
l'air par les poussières résultant de la fragmentation et du
déplacement des roches, du concassage et du broyage des
matériaux37.
En somme, cette analyse révèle une similitude
totale dans les atteintes environnementales de l'orpaillage au Burkina Faso et
Mali. Ces convergences peuvent être résumées en destruction
de la faune et de la flore, des paysages et ressources naturelles. Cette
ressemblance des situations est d'autant plus réelle que du fait de la
migration, ce sont les mêmes populations qui exploitent les sites dans
les deux pays en utilisant les mêmes techniques. Il est donc capital que
l'on s'appesantisse sur les régimes juridiques et institutionnels de la
régulation de l'orpaillage dans ces pays.
36 BUTARE, I. 2010 Page 5
37 YONKEU, S. 2008. P18
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