DEDICACE
Nous dédions ce présent mémoire à
Notre petite Soeur, Mlle Diane Cathérine SANFO, qui a
toujours été présente à nos côtés,
pour nous encourager et nous soutenir dans toutes les étapes de notre
vie. Petite soeur, tu es une femme avec un grand coeur, courageuse, battante et
digne, une belle femme pleine d'ambitions et d'espoir. Tu es mon
bébé à moi.
MERCI.
REMERCIEMENTS
Au cours de la rédaction de notre mémoire, nous
avons bénéficié du concours de plusieurs personnes
à l'égard de qui, nous exprimons notre gratitude. Nos
remerciements s'adressent particulièrement à :
- notre Directeur de mémoire, M. Lancina KI, Directeur
de l'Industrie et de la Promotion du Secteur Privé à la
Commission de l'UEMOA au Burkina Faso et à notre responsable de suivi,
Mme Patricia OUEDRAOGO, Responsable du service des Ressources Humaines à
la Société Générale Burkina Faso. Malgré
leur emploi du temps très chargé et leurs multiples
responsabilités, ils ont été disponibles pour nous
orienter tout au long de la rédaction de ce présent
mémoire ;
- tous nos professeurs pour les enseignements précieux
que nous avons reçus au cours de notre second cycle ;
- Monsieur le Président Directeur Général
de l'U-AUBEN et Monsieur le Directeur Général du Business School,
pour leur soutien tout au long de notre formation professionnelle ;
- Monsieur le Directeur Général de la
Société Générale Burkina Faso, pour nous avoir
permis d'approfondir nos compétences pratiques dans son institution,
à travers un stage de trois mois au sein de la Direction de la
Clientèle des Particuliers et des Professionnels de ladite
institution ;
- Monsieur le Président de l'Association
Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers du Burkina Faso, pour
son accompagnement, à travers la collecte des données et
statistiques bancaires auprès des banques de la place ;
- Nos parents M. SANFO Marcel, Mme SANFO Yvette, M. SANFO
Stanislas, Mlle SANFO Diane Cathérine, et nos amies Mlle Déborah
YE, Mme Anicha BANDE, Mlle Yasmine SAWADOGO pour leur soutien
quotidien ;
- Notre époux, Brunel OUEDRAOGO, pour le courage et la
détermination qu'il nous confère à chaque étape de
notre vie. Merci mon amour, pour le bonheur que tu apportes dans ma vie.
A tous ceux qui ont participé d'une manière ou
d'une autre à la réalisation de ce document, nous disons
infiniment merci.
AVANT PROPOS
L'Institut Supérieur d'Informatique et de Gestion (ISIG
International) a été créé en octobre 1992,
agréé par l'Etat par arrêté n°92-125/ESSRS du
21 octobre 1992, ensemble ses modificatifs, à savoir
l'arrêté n° 2010-335/MESSRS/ETFP/CAB du 11 octobre 2010
portant modification des statuts de l'ISIG-International et
l'arrêté n° 2010-356 /MESSRS/ETPF/CAB du 11 octobre 2010
portant autorisation d'ouverture de cycles de filières d'études
et de délivrance de diplômes à l'ISIG-International.
L'Institut est devenu Université AUBE NOUVELLE (U.
AUBEN) sur autorisation n°2012-0000344/MESS/SG/DGESR/DIEPR du 17
février 2012. L'U. AUBEN est membre titulaire du CAMES (Conseil
Africain et Malgache pour l'Enseignement Supérieur). Les diplômes
délivrés ont les grades DUT, DTS, Licence, Master et Doctorat.
L'U-AUBEN propose des formations pluridisciplinaires de haut niveau dans les
domaines suivants :
· Sciences et technologies ;
· Sciences économiques et de gestion ;
· Environnement et développement durable ;
· Sciences juridiques et politiques ;
· Sciences des techniques comptables et
financières.
L'U-AUBEN est un pôle d'excellence et de
compétitivité. Elle a été l'Université qui
nous a insufflé connaissances et savoir-faire dans le domaine de la
Banque, de l'Assurance et de la Finance. Elle dispose d'un programme de
formation associant théorie et pratique, le but visé étant
d'asseoir une formation efficiente de ses cadres.
L'obtention du diplôme est conditionnée par un
stage pratique de trois mois au cours duquel l'étudiant devra faire
valoir ses connaissances au service de la structure qui l'accueille, et la
relater à travers un mémoire. Ce stage a pour but non seulement
de permettre à l'étudiant d'appliquer ses acquis
théoriques au niveau de l'entreprise, mais également de garantir
un fort apport en compétences, ainsi qu'une intégration en milieu
professionnel pour les cadres formés.
C'est dans cette optique que nous avons effectué un
stage de formation de trois mois allant du 1er août au 31
octobre 2012 au sein de la Direction de la Clientèle des Particuliers et
des Professionnels (DCPP) à la Société
Générale Burkina Faso, précisément à
l'agence de Somgandé.
Durant ce stage, nous nous sommes intéressés
à la bancarisation des agents de la fonction publique et à
l'importance qu'elle revêt dans le développement économique
du Burkina Faso. Nous avons, par la suite, retenu le thème suivant :
enjeux et perspectives de la bancarisation des agents de la fonction
publique du Burkina Faso.
LISTE DES ABREVIATIONS
N° d'ordre
|
ABREVIATIONS
|
SIGNIFICATION
|
1
|
APBEF-BF
|
Association Professionnelle des Banques et Etablissements
Financiers du Burkina Faso
|
2
|
BRVM
|
Bourse Régionale des Valeurs Mobilières
|
3
|
CAMES
|
Conseil Africain et Malgache pour l'Enseignement
Supérieur
|
4
|
CAV
|
Compte A Vue
|
5
|
CCP
|
Compte Chèque Postal
|
6
|
CIP
|
Centrale des Incidents de Paiement
|
7
|
CNDI
|
Caisse Nationale des Dépôts et des
Investissements
|
8
|
CRA
|
Community Reinvestment Act
|
9
|
DAB
|
Distributeur Automatique de Billets
|
10
|
DCPP
|
Direction de la Clientèle des Particuliers et des
Professionnels
|
11
|
DDET
|
Département du Développement de l'Entreprise, de
l'Energie, des Télécommunications et du Tourisme
|
12
|
DGTCP
|
Direction Générale du Trésor et de la
Comptabilité Publique
|
13
|
EVIS
|
Engagement de Virement Irrévocable de Salaire
|
14
|
GAB
|
Guichet Automatique de Billets
|
15
|
IMF
|
Institutions de Microfinance
|
16
|
INSD
|
Institut National de la Statistique et de la
Démographie
|
17
|
ISIG
|
Institut Supérieur d'Informatique et de Gestion
|
18
|
PD
|
Pays Développés
|
19
|
PED
|
Pays en Développement
|
20
|
PI
|
Pays Industrialisés
|
21
|
PIB
|
Produit Intérieur Brut
|
N° d'ordre
|
ABREVIATIONS
|
SIGNIFICATION
|
22
|
PNB
|
Produit Net Bancaire
|
23
|
PNDES
|
Programme National de Développement Economique et
Social
|
24
|
RCPB
|
Réseau des Caisses Populaires du Burkina
|
25
|
RDC
|
République Démocratique du Congo
|
26
|
SFD
|
Les Systèmes Financiers Décentralisés
|
27
|
SGBF
|
Société Générale Burkina Faso
|
28
|
TIC
|
Technologies de l'Information et de la Communication
|
29
|
UEMOA
|
Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
|
30
|
UMOA
|
Union Monétaire Ouest Africaine
|
31
|
U-AUBEN
|
Université Aube Nouvelle
|
32
|
UBA
|
United Bank for Africa
|
SOMMAIRE
DEDICACE
REMERCIEMENTS
AVANT PROPOS
LISTE DES ABREVIATIONS
SOMMAIRE
LISTE DES TABLEAUX, FIGURES ET ANNEXES
RESUME -ABSTRACT
INTRODUCTION GENERALE
Partie I. :
Théorie et méthodologie de la recherche
5
Chapitre 1. Cadre
théorique de la recherche
5
Section 1. Contexte
5
Section 2. Justification de choix du
thème
6
Section 3. Problématique
7
Section 4. Revue de la
littérature
9
Chapitre 2.
Intérêts et Objectifs de l'étude
22
Section 1. Intérêt de
l'étude
22
Section 2. Objectifs et question de
recherche
22
Section 3. Hypothèses de
l'étude
23
Chapitre 3. Cadre
opératoire et méthodologique
23
Section 1. Espace d'étude
23
Section 2. Méthodologie de la
recherche
25
Section 3. Méthode de validation des
hypothèses
29
Partie II. Etude
empirique de la bancarisation des fonctionnaires du Burkina Faso
31
Chapitre 1. Analyse
conjoncturelle de la bancarisation des agents de la fonction publique du
Burkina Faso
31
Section 1. Enjeux de la bancarisation pour
le développement économique
31
Section 2. Evolution de l'environnement
bancaire global au Burkina Faso
33
Section 3. Dispositions légales pour
la promotion de la bancarisation
37
Chapitre 1. Etude analytique de
la bancarisation des agents de la fonction publique au Burkina Faso
42
Section 1. Analyse des dispositions
légales et gouvernementales, ainsi que de la procédure de la paie
des fonctionnaires du Burkina Faso
42
Section 2. Etat des lieux du réseau
bancaire par région et analyse de la disponibilité des services
bancaires par région
47
Section 3. Avantages liés à
la bancarisation des fonctionnaires
63
Chapitre 3. Limites et
perspectives de la recherche, recommandations
64
Section 1. Limites et perspectives de la
recherche
64
Section 2. Analyse et validation des
hypothèses de travail
66
Section 3. Recommandations
67
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES ANNEXES
TABLE DES MATIERE
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 2 : Effectif des fonctionnaires non
bancarisés de 2010 2015
7
Tableau 1 : Nombre d'agents de la fonction publique
d'Etat de 2008 à 2013
11
Tableau 3 : Taux de confiance et coefficient
de marge associé
27
Tableau 4 : Méthode de validation des
hypothèses
29
Tableau 5 : Liste des banques du Burkina Faso
et leur date d'agrément
34
Tableau 6 : Evolution des indicateurs de
volume d'activités des banques (en milliers de FCFA) de 2011 à
2014
35
Tableau 7 : Evolution du nombre de banques et de
guichets au Burkina Faso de 2005 à 2015
36
Tableau 8 : Evolution du taux de bancarisation au
Burkina Faso de 2005 à 2015
36
Tableau 9 : Etat des non bancarisés par
région sur l'ensemble des non bancarisés à fin septembre
2015
51
Tableau 10 : Proportion des fonctionnaires non
bancarisés sur l'ensemble des fonctionnaires par région au
Burkina Faso de 2010 à 2014
52
Tableau 11 : Nature des prêts
contractés par les fonctionnaires bancarisés auprès des
banques
57
Tableau 12 : Motivations conduisant les
fonctionnaires bancarisés à la domiciliation salariale
58
Tableau 13 : Produits bancaires souscrits par
les fonctionnaires bancarisés
59
Tableau 14 : Niveau de satisfaction des
fonctionnaires bancarisés
60
Tableau 15 : Difficultés
rencontrées par les fonctionnaires bancarisés auprès de
leurs banques
61
Tableau 16 : Suggestions des bancarisés
à l'endroit des banques
62
Tableau 17 : Objectifs, résultats
attendus, axes d'intervention et bénéficiaires du projet de
bancarisation de la paie des fonctionnaires
74
Tableau 18 : Projet "un fonctionnaire, un
compte"
71
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Evolution du taux de bancarisation
de 2005 à 2013 au Burkina Faso
37
Figure 2 : Evolution du taux de bancarisation
de la zone UEMOA
48
Figure 3 : Taux de bancarisation des pays de
l'UEMOA
48
Figure 4 : Guichets de banque dans les pays de
l'UEMOA
49
Figure 5 : Couverture géographique des
banques au Burkina Faso
50
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Instruction N° 004 -
06 - 2014 du 25 juin 2014 relative aux services bancaires offerts à
titre gratuit par les établissements de crédit de l'UMOA à
leur clientèle
18
Annexe 2 : Fiche d'entretien avec la Direction de
la Solde
26
Annexe 3 : Fiche d'entretien
administrée aux treize (13) banques du Burkina Faso
26
Annexe 4 : Fiche d'entretien adressée
aux billeteurs du Burkina Faso
26
Annexe 5 : Enquête aux agents
non-bancarisés de la fonction publique
27
Annexe 6 : Questionnaire d'enquête aux
agents bancarisés de la fonction publique
28
RESUME
Toujours considéré comme un pays essentiellement
agricole avec plus de 80%1(*) de la population rurale vivant de l'agriculture, le
Burkina Faso regorge d'énormes potentialités dans d'autres
secteurs tels que celui des mines, de l'élevage et de l'industrie.
Cependant, son secteur bancaire reste déficient et sa contribution au
développement de l'économie demeure de ce fait modeste et ce,
nonobstant les récentes améliorations. Même si l'apparition
des premières banques remonte à de nombreuses années (BIB
devenue aujourd'hui UBA, 25 novembre 1974, BICIA-B créée le 14
décembre 1974, CNDI aujourd'hui devenue SGBF créée le 16
décembre 1976), environ 26%2(*) seulement de la population du pays ont accès
aux services financiers selon les estimations de la Banque mondiale en 2014.
Sur le plan de la densité du réseau bancaire, au
sein de l'UEMOA, le nombre de guichets et de Distributeurs/Guichets
Automatiques de Billets s'élève respectivement à
2 133 unités et 2 272 unités en 2013. Le Burkina Faso compte
231 guichets et 245 Distributeurs Automatiques de Billets.
Cette situation qui a pour corollaire une forte propension
à utiliser les pièces de monnaie et les billets de banque,
s'explique par plusieurs facteurs, notamment la méfiance de la
population vis-à-vis des banques et des instruments de paiement
scripturaux, le faible niveau de revenu des populations, les difficultés
d'accès aux services bancaires.
Le nombre de fonctionnaires non bancarisés quant
à lui reste important (6 272 en septembre 2015), pour un pays
qui n'a pas encore atteint les 50% de ses objectifs, en terme de bancarisation.
Ce qui nous interpelle à envisager une réforme du secteur
bancaire afin qu'elle poursuive l'objectif d'une forte bancarisation car,
celle-ci va dans le sens du développement économique.
La solution efficace pour infléchir durablement la
situation de sous-bancarisation au Burkina Faso réside, de notre point
de vue, dans un dispositif cohérent de mesures vigoureuses.
Notre étude propose une
réflexion sur la question de la bancarisation de la paie des
fonctionnaires. Elle vise l'instauration d'un système bancaire sur toute
l'étendue du territoire burkinabè, en vue de restaurer les tissus
économiques et de canaliser les opérations financières
entre l'Etat et les provinces. A ce titre, la bancarisation prépare les
bases de la décentralisation en mettant déjà en place les
circuits qui serviront au transfert de fonds vers les zones les plus
éloignées du centre.
Elle va conduire l'Etat à contrôler les effectifs
des fonctionnaires qu'il paie, d'un côté, et de l'autre,
d'économiser d'importantes sommes d'argent souvent
détournées par les comptables publics par le mécanisme des
agents fictifs.
Elle permettra aux fonctionnaires de bénéficier
de la sécurité financière, de la régularité
des virements de salaire et de l'accès au financement bancaire. Enfin,
la bancarisation de la paie des fonctionnaires permettra de dynamiser les
activités économiques et de faciliter la gestion
financière, dans le cadre de la décentralisation.
ABSTRACT
Considered as an essentially agricultural country with
more than 80 % of the rural population living on the farming, Burkina Faso
abounds in enormous potentialities in other sectors such as that of mines,
breeding and industry. However, its banking sector remains weak and its
contribution to the development of the economy is left. Even if the first banks
goes back to the numerous years (BIB become today UBA, in November 25th, 1974,
BICIA-B created on December 14th, 1974, CNDI today become SGBF created on
December 16th, 1976), approximately 26% of population have access to financial
services according to the estimations of the World Bank in 2014.
The number of ticket offices and Automatic Distributors /
counter of Bills amounts respectively to 2 133 units and 2 272 units in 2013.
Burkina Faso has 231 counters and 245 Automated teller
machines. This situation which has for corollary a strong propensity to use
coins and bank notes, gives some explanation (is understandable) by several
factors(mailmen), in particular the distrust of the population towards banks
and scriptural payment instruments, the low level of income of the populations,
the difficulties of access to banking services.
The effective solution to bend durably the situation of
non-bancarisation in Burkina Faso, of our point of view, is to make a coherent
plan of strong measures.
Our study proposes a reflection on the question of the
bancarisation of the pay of the state employees. She aims at the institution of
a banking system on the whole of the territory Burkinabe, to restore economic
fabrics and channel financial transactions between the State and the provinces.
As such, the bancarisation prepares the bases of the decentralization already
by setting up the circuits which will be of use to the funds transfer towards
zones the most distant from the center.
She will allow the state employees to benefit from the
financial safety, from the regularity of the transfers of salary and from the
access to the banking financing. Finally, the bancarisation of the pay of the
state employees will allow to revitalize economic activities and to facilitate
the financial management, within the framework of the decentralization.
INTRODUCTION GENERALE
La bancarisation définit le processus d'appropriation
et d'utilisation des services bancaires par la population. Il s'agit, entre
autres, des comptes bancaires, des moyens de paiement scripturaux, des services
de crédits et de placements.
Dans les Pays en Développement (PED), ces services sont
peu accessibles aux agents économiques en termes de coûts et de
disposition. Ceux-ci sont contraints de rechercher des alternatives
auprès des institutions de microfinance.
Par contre, dans les Pays développés (PD) ou
Pays Industrialisés (PI), les services bancaires font partie
intégrante de la vie quotidienne des populations. Dans ces pays, les
dispositions juridiques ou à défaut, les habitudes sociales
rendent la détention d'un compte bancaire strictement indispensable.
Il existe plusieurs indicateurs permettant de mesurer le
niveau de bancarisation dans un pays donné. Nous pouvons citer :
- le taux de bancarisation qui représente la part de
la population détentrice d'un compte en banque. Il donne une information
brute sur le nombre de personnes disposant d'un compte en banque, sans aucun
autre renseignement sur la nature et l'utilisation effective de ce
compte ; Au Burkina Faso, ce taux s'élève à 13,14% en
20153(*).
- la densité du réseau bancaire qui
représente le nombre d'habitants par agence bancaire. Il indique la
disponibilité en agences et guichets de banque par rapport à la
taille de la population sans autre précision sur l'effectivité de
la fréquentation de ces agences, ni sur la nature des services qui y
sont offerts ; Le Burkina Faso compte 231 guichets et 245 Distributeurs
Automatiques de Billets en fin 2013. La densité s'évalue à
73 600 habitants par agence bancaire en fin 2013. - la part du secteur
bancaire dans le crédit domestique à l'économie. Elle est
un indicateur produit par la Banque Mondiale qui mesure en pourcentage de PIB,
le volume brut de crédit bancaire accordé à tous les
secteurs d'activités et la position nette du gouvernement. Elle ne donne
aucune information sur la qualité du crédit distribué.
Chacun de ces indicateurs traduit l'évolution de l'une
des multiples facettes de la vaste problématique d'accès et
d'utilisation des services bancaires.
Ces indicateurs apportent individuellement une part de
l'information nécessaire à une estimation réaliste du
niveau d'appropriation et d'utilisation des services bancaires. Aucun d'eux
n'est complet, en termes d'informations sur la thématique. Par ailleurs,
leur détermination varie suivant les pays.
Dans la RECOMMANDATION N° 02/99/CM/UEMOA du 21
décembre 1999 relative à la définition des
indicateurs de tableau de bord dans le cadre de la mise en oeuvre du pacte de
convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité entre
les Etats membres de l'UEMOA, la bancarisation est définie comme
étant : « les guichets par nombre
d'habitants ».
Dans le présent mémoire, le niveau de
bancarisation représentera la part de la population détentrice
d'un compte en banque. Notre choix s'est porté sur cet indicateur en
premier lieu parce qu'il donne la meilleure appréciation de la
bancarisation et en second pour la disponibilité des données
nécessaires à son évaluation.
Les banques sont au centre de l'attention publique. Elles
jouent non seulement un rôle très important pour
l'économie, mais occupent également une position de leader
international dans plusieurs domaines (le commerce
international, les transferts internationaux). Elles assurent une mission
essentielle dans la vie économique, en rapport avec leur pouvoir de
création monétaire, leur rôle primordial dans la
mobilisation de l'épargne ainsi que dans les relations
financières extérieures.
En Afrique Subsaharienne, le secteur bancaire
représente 80 %4(*)
des actifs. Il est donc la partie la plus développée du secteur
financier. Le secteur bancaire burkinabé lui connaît une
évolution particulièrement dynamique de son contexte
économique et réglementaire. En effet, les banques et les
autorités affrontent au quotidien les défis qui en
découlent. En dépit des améliorations récentes, le
secteur bancaire burkinabé reste déficient.
Des taux de bancarisation très bas observés au
cours des dernières années font obstacle à
l'amélioration de la croissance économique et à sa
stabilité. Dans ce contexte, la réforme du secteur bancaire doit
poursuivre l'objectif d'une forte bancarisation, car celle-ci va dans le sens
du développement économique. En effet, en dehors du fait que
l'accès aux services bancaires est indispensable pour mener une vie
stable dans une société moderne, la fourniture des services
financiers aux populations est un vecteur de lutte contre la pauvreté.
Le rôle déterminant attendu des banques souligne
l'urgence pour le Burkina Faso de trouver un juste équilibre entre,
d'une part, le besoin de renforcer la solidité du secteur bancaire et,
d'autre part, la nécessité de veiller à ce que ce secteur
contribue davantage à la couverture des besoins de développement
des particuliers, des professionnels, des entreprises et institutions.
La solution efficace pour infléchir durablement la
situation de sous-bancarisation au Burkina Faso réside, de notre point
de vue, dans un dispositif cohérent de mesures rigoureuses.
Les principales initiatives prises dans certains pays pour
booster l'inclusion financière ont donné de bons
résultats. On peut citer :
§ l'approche française qui est basée
sur un arsenal juridique qui oblige les populations à ouvrir un compte
en banque. L'obligation du règlement des salaires en monnaie scripturale
et le droit au compte en sont des exemples ;
§ l'approche américaine : les Etats-Unis,
à travers le Community Reinvestment Act (CRA), ont mis en place un
système de jeu à somme nulle « play or pay »
qui oblige les banques à financer les ménages les plus
vulnérables. Les établissements de crédit qui ne
respectent pas la disposition devront payer ceux qui ont accepté
d'appliquer les règles ;
§ l'approche sud-africaine : dans la nation
arc-en-ciel, l'Etat a prévu des comptes spécifiques sans frais
dénommés « Mzansi » pour les populations les
plus démunies ;
§ l'approche marocaine qui est une combinaison de
plusieurs initiatives qui ont fait recette. On peut citer les comptes
«Hissab Bikher» et les «soukbank» qui tiennent compte des
réalités socio-culturelles des populations cibles.
Quelle approche pour le Burkina Faso qui avait pour objectif
d'augmenter son taux de bancarisation à au moins 20% à fin
2015 ?
Le présent mémoire propose une action
orientée vers les agents de la fonction publique, en vue de
l'amélioration du niveau de bancarisation au Burkina Faso. Il
s'articulera d'abord par une étude théorique des fondements de la
bancarisation à travers son contexte et sa revue de la
littérature. Cette partie théorique décrit
également les objectifs de l'étude ainsi que la
méthodologie adoptée. La seconde partie de notre mémoire
présente l'étude analytique de la bancarisation de la paie des
agents de la fonction publique et propose des solutions qui permettront
d'améliorer l'accès aux services bancaires à cette
catégorie d'agents économiques.
Partie I. :
Théorie et méthodologie de la recherche
Dans cette première partie, nous allons évoquer
la perspective théorique qui nous permet d'observer le
phénomène étudié. Cette approche est
subdivisée en trois chapitres :
- le cadre théorique qui situe le contexte, justifie le
choix du thème et énonce la revue de la littérature ;
- la problématique qui évoque
l'intérêt, les objectifs et les hypothèses de la
recherche ;
- et enfin, le dernier point qui décrit le cadre
opératoire et méthodologique de la recherche.
Chapitre 1. Cadre théorique de la recherche
Section 1. Contexte
Dans un contexte mondial de crise5(*) depuis 2008, l'économie
burkinabé ne s'est pas déviée de la voie d'une croissance
soutenue, atteignant le taux de 5,2 % du PIB en moyenne sur la période
de 2008 à 2010. L'activité économique s'est inscrite en
forte hausse en 2010, avec une croissance du PIB réel de 7,2%. La
croissance économique est restée en 2011, à 4,8 %6(*). En 2012, le Burkina Faso a
enregistré un taux de croissance de 8%7(*). En 2013, il a subi les effets du faible niveau du
cours de l'or sur le marché international.
Malgré une conjoncture économique
défavorable, le taux de croissance économique réel est
resté fort : 6.9 %, mais en baisse par rapport à
2012. Il a connu ensuite une croissance moyenne de 6 % par an, celle-ci
s'est décélérée à 4 % en 2014.
Ceci s'explique par la baisse importante et persistante des
cours de l'or et du coton (respectivement 27 % et 8 % en 2014), la baisse de la
production céréalière et la crise politique en 2014.
Ces effets conjugués ont eu un impact négatif
sur la croissance économique en 2014 qui est de 5 %, alors que les
prévisions envisageaient 6,6 %8(*). En 2015, la croissance s'établit à
5%9(*). Les
prévisions pour 2016 sont optimistes, puisque estimées à
6%.
En Afrique subsaharienne, la poursuite de la croissance se
heurte à un obstacle fondamental : la fragilité des secteurs
financiers. La pérennité de la croissance économique ne
peut pas se faire sans la mise en place d'une infrastructure financière
sur laquelle elle peut s'appuyer. Des secteurs financiers efficients
sont donc indispensables pour l'Afrique qui doit améliorer le climat des
affaires et créer les conditions dont l'économie a besoin pour
« booster » la croissance économique.
Au Burkina Faso, le manque de ressources durables est un frein
à l'économie. Le secteur bancaire est composé de treize
(13) banques et de cinq (5) établissements financiers, offrant un large
éventail de produits. Le taux de bancarisation demeure cependant
marginal, et se situe aux alentours de 7 %10(*), un des plus faibles de la zone UEMOA.
Le présent mémoire intervient dans un contexte
particulier où l'amélioration de l'accès aux services
bancaires reste un défi pour les intervenants du marché financier
et bancaire.
Section 2. Justification de choix du
thème
La bancarisation est l'une des principales
préoccupations de l'UEMOA. Elle occupe donc une place importante dans la
stratégie économique des pays membres.
Malgré les efforts enregistrés ces
dernières années, les regards restent toujours tournés
vers les acteurs du système bancaire. A travers le choix de ce
thème, notre objectif est de contribuer à cette réflexion
et de proposer un plan d'actions pour la bancarisation de l'ensemble des agents
de la fonction publique, afin d'améliorer le niveau de bancarisation du
Burkina Faso.
Section 3. Problématique
La mise en application des textes qui régissent le
secteur bancaire en général et la promotion de la bancarisation
en particulier est très souvent non effective. Comme exemple, nous
pouvons citer la Directive N°08/2002/CM/UEMOA du 19 Septembre 2002 portant
mesures de promotion de la bancarisation et de l'utilisation des moyens de
paiement scripturaux. Dans les pays de l'UEMOA comme le Burkina Faso, la
Guinée Bissau, le Mali, le Niger, où le taux de bancarisation est
à un niveau faible, tous les salaires ne sont pas bancarisés et
par ailleurs le règlement des impôts continue de se faire en
monnaie fiduciaire.
Ces cas de figures se retrouvent également au niveau
des salariés de la fonction publique qui disposent de revenus
réguliers mensuels.
Le tableau ci-dessous donne des statistiques sur
l'évolution du nombre de fonctionnaires concernées par le
billetage de 2010 à septembre 2015.
Tableau 1 : Effectif des
fonctionnaires non bancarisés de 2010 2015
Période
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
Fonctionnaires non bancarisés
|
9504
|
8365
|
8372
|
6768
|
6135
|
6272
|
Evolution du nombre de non-bancarisés de 2010 à
septembre 2015
|
34%
|
Evolution de N à N+1
|
|
-11,98%
|
0,08%
|
-19,16%
|
-9,35%
|
2,23%
|
Proportion des fonctionnaires non-bancarisés sur
l'effectif global
|
9,45%
|
7,76%
|
7,19%
|
5,54%
|
4,65%
|
4,31%
|
Sources : données
collectées auprès de la Direction de la Solde
Le tableau ci-dessus nous indique une baisse globale de 34% du
nombre de fonctionnaires non bancarisés de 2010 à septembre 2015.
Cette situation est appréciable car elle implique que le nombre de
fonctionnaires non bancarisés est en baisse chaque année.
De façon plus spécifique, la période de
2012 à 2013 a connu la plus importante régression du nombre de
fonctionnaires non bancarisés avec (-19,16%) sans doute dû aux
mesures entreprises par l'UEMOA pour l'amélioration du niveau de
bancarisation. Par contre, la tendance entre 2014 et 2015 a connu une hausse de
2,23% probablement dû à l'opération
« billetage » organisé par l'Etat pendant les mois
de mai et juin 2015.
La proportion des non-bancarisés sur l'effectif global
des fonctionnaires a diminué de plus de 50% de 2010 avec 9,45% à
2015 avec 4,31%. Cette évolution est positive, car elle démontre
que le nombre total de fonctionnaires évolue plus vite que le nombre de
fonctionnaires non bancarisés.
Malgré ces évolutions appréciables, le
nombre de fonctionnaires non bancarisés reste toujours
important (6 272 en septembre 2015), pour un pays qui n'a pas encore
atteint les 50% de ses objectifs, en terme de bancarisation. La baisse
tendancielle du nombre de non-bancarisés est appréciable, mais,
le nombre résiduel reste important. Si la tendance des
non-bancarisés devrait suivre son cours, sans aucune action
menée, afin de réduire le nombre de fonctionnaires au billetage,
il faudrait attendre un peu plus de 10 ans pour noter un niveau de
bancarisation de 100 % dans la fonction publique.
La volonté des banques d'acquérir les
fonctionnaires est d'autant plus prononcée que le besoin de ces agents
en services bancaires. En effet, le niveau de revenus des ménages du
Burkina Faso, de façon générale et des salariés de
la fonction publique de façon particulière, ne permet pas de
réaliser facilement des projets d'acquisition d'équipements, des
projets immobiliers et des projets d'investissement sur fonds propre. Il est
donc impératif de trouver les moyens pour satisfaire les deux parties
prenantes et par là, concourir au développement économique
du Burkina Faso.
Section 4. Revue de la
littérature
La revue de la littérature définit dans un
premier temps, les concepts clés liés au thème et dans un
second, énumère les différentes stratégies mises en
place au sein de l'UEMOA pour booster le niveau de bancarisation.
Paragraphe 1. Définition des
concepts
Ce point présente les concepts dont la
considération est nécessaire et très importante pour une
bonne compréhension de ce présent mémoire. Il s'agit
essentiellement des notions suivantes : Enjeux, Perspectives, Banque,
Etablissement financier, Bancarisation, Financement bancaire, Opérations
de crédits, Fonctionnaire d'état, Croissance économique,
Compte, Services bancaires et financiers, Instruments ou moyens scripturaux de
paiement.
· Enjeux
De façon étymologique, un enjeu est une somme
d'argent misée par un joueur et qui est transférée du
perdant au gagnant. Dans notre étude, nous utiliserons le sens
figuré du terme ; enjeu signifiera donc : avantages et
impératifs liés à l'amélioration du financement
bancaire des fonctionnaires.
· Perspectives
Le mot « perspective » peut renvoyer
à différentes définitions. Dans notre document, ce mot
signifiera l'
optique
d'amélioration du niveau de bancarisation des fonctionnaires.
· Banque
Aux termes de l'article 3 de la loi cadre 058-2008/AN portant
règlementation bancaire au Burkina Faso : sont
considérées comme banques les entreprises qui font profession
habituelle de recevoir des fonds dont il peut être disposé par
chèques ou virements et qu'elles emploient, pour leur propre compte ou
pour le compte d'autrui, en opérations de crédit ou de
placement.
· IMF
Les IMF sont des organisations dédiées à
l'offre presque exclusive de services financiers de proximité, afin de
promouvoir l'activité économique des populations à faibles
revenus, qui n'ont généralement pas ou difficilement accès
au secteur bancaire.
· Etablissement financier
Aux termes de l'article 4 de la loi cadre 058-2008/AN portant
règlementation bancaire au Burkina Faso : sont
considérées comme établissements financiers les personnes
physiques ou morales, autres que les banques, qui font profession habituelle
d'effectuer pour leur propre compte des opérations de crédit, de
vente à crédit ou de change, ou qui reçoivent
habituellement des fonds qu'elles emploient pour leur propre compte en
opérations de placement, ou qui servent habituellement
d'intermédiaires en tant que commissionnaires, courtiers ou autrement
dans tout ou partie de ces opérations.
· Bancarisation
La bancarisation définit le processus d'appropriation
et d'utilisation des services bancaires par la population. Il s'agit, entre
autres, des comptes bancaires, des moyens de paiement scripturaux, des services
de crédits et de placements.
· Financement bancaire
C'est l'opération qui consiste, pour la banque,
à consentir des ressources monétaires à une tierce
personne physique ou morale pour la réalisation d'un projet. Le
financement bancaire permet spécifiquement aux particuliers
d'acquérir des biens de consommation, des biens immobiliers ou de
satisfaire d'autres besoins.
· Opérations de crédits
L'article 5 de la loi cadre 058-2008/AN portant
règlementation bancaire au Burkina Faso précise que
« sont considérées comme opérations de
crédit, les opérations de prêt, d'escompte, de prise en
pension, d'acquisition de créances, de garantie, de financement, de
ventes à crédit et de crédit-bail ». Le
crédit est l'opération par laquelle un établissement de
crédit met, sous certaines conditions, des ressources financières
à la disposition d'un agent économique qui paie des
intérêts et/ou commissions. Les banques obtiennent l'essentiel de
leur revenu de cette activité et, innovent sans cesse pour mieux
satisfaire leur clientèle.
· Fonctionnaire d'Etat
Selon l'article 1 de la loi N° 081-2015/CNT du 24
novembre 2015 portant Statut Général de la Fonction Publique
d'Etat : est fonctionnaire d'Etat, toute personne qui, nommée
à un emploi permanent des administrations centrales et
déconcentrées de l'Etat ou des institutions publiques dont le
personnel est régi par la présente loi, a été
titularisée dans ledit emploi après une période de stage
probatoire d'une année au moins.
L'article 8 de la même loi stipule que : Les
emplois de fonctionnaires sont des emplois permanents. Les emplois permanents
sont ceux indispensables à l'accomplissement des missions essentielles
et secondaires dévolues aux administrations centrales et
déconcentrées de l'Etat et aux institutions publiques. Ils sont
constitués des emplois :
- de conception ;
- de direction ou de prestations intellectuelles et techniques
de haut niveau ;
- d'application ;
- d'exécution.
Tableau 2
: Nombre d'agents de la fonction publique d'Etat de 2008 à
2013
Statut
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
Fonctionnaires
|
55 620
|
55 891
|
57 170
|
58 755
|
51 987
|
58 368
|
Agents contractuels
|
37 740
|
42 715
|
50 556
|
56 820
|
71 605
|
69 715
|
Ensemble
|
93 360
|
98 606
|
107 726
|
115 575
|
123 592
|
128 083
|
Sources : Annuaire
statistique 2013 de la fonction publique, publié en janvier 2015.
Le nombre d'agents de la fonction publique est passé de
93 360 en 2008 à 128 083 en 2013, soit une hausse totale de
37,19% en cinq (5) ans. Cette tendance haussière se poursuivra selon les
objectifs de développement économique et de plein emploi.
· Croissance économique
La croissance économique désigne la variation
positive de la production de biens et de services marchands dans une
économie sur une période donnée,
généralement une période longue. En pratique, l'indicateur
le plus utilisé pour la mesurer est le Produit Intérieur Brut
(PIB).
· Le compte
Le compte se définit comme étant l'état
du patrimoine financier d'une personne physique ou morale dans une institution
spécialisée (banque, trésor public, établissement
financier, poste). Il représente un solde qui peut être dans le
temps négatif (débiteur), nul (équilibré) ou
positif (créditeur). Toutefois, ces différentes positions
dépendent du type de compte. Il existe, en effet, plusieurs types de
comptes :
- le Compte à Vue ou Compte Courant ouvert à la
clientèle de particuliers, à la clientèle professionnelle
ou aux entreprises, pour les opérations bancaires courantes (retrait,
versement, virement, remise chèque, transfert international,...) ;
- le Compte Sur Livret ou Compte d'épargne
rémunéré à un taux fixe et ses variantes
citées ci-dessous :
ü le Compte Epargne Logement, un compte d'épargne
progressive qui permet, à terme, d'obtenir un prêt immobilier
;
ü le Compte Epargne Projet, un compte d'épargne
progressive qui permet, à terme, d'obtenir un prêt pour la mise en
oeuvre d'un projet.
Plusieurs autres variantes de ces principaux types de compte
existent et permettent aux établissements de crédit
d'élargir leur gamme de produits, afin de mieux satisfaire la
clientèle.
· Services bancaires et financiers
Les services bancaires et financiers regroupent l'ensemble des
services offerts par les établissements financiers à leur
clientèle dès l'ouverture du compte dans leurs livres.
· Les instruments ou moyens scripturaux de
paiement
La Banque11(*) de France définit le moyen de paiement
scriptural comme « un dispositif qui permet le transfert de fonds
tenus dans des comptes par des établissements de crédit ou
institutions assimilées suite à la remise d'un ordre de
paiement ».
Avec l'évolution technologique et la mise en place des
systèmes modernes de paiement, les instruments de paiement scripturaux
(le chèque, les effets de commerce, le virement, le
prélèvement, la carte bancaire, etc.) sont de plus en plus
dématérialisés.
A travers la définition de ces concepts, nous
comprenons que faire une recherche sur les enjeux et les perspectives de la
bancarisation des agents de la fonction publique du Burkina Faso revient
à analyser l'opportunité, l'importance et les avantages qui
découlent de l'amélioration de l'accès aux services
bancaires pour les agents nommés à un emploi permanent des
administrations centrales et déconcentrées de l'Etat ou des
institutions publiques.
Le point suivant énonce les dix mesures engagées
au sein de l'UEMOA pour booster le niveau de bancarisation à 20% de 2010
à 2015.
Paragraphe 2. Dix mesures
pour booster la bancarisation dans l'UEMOA - 2010
L'environnement financier et bancaire dans les pays de l'UEMOA
est caractérisé par un faible taux de bancarisation et
d'utilisation des instruments de paiement scripturaux.
Les dix mesures recommandées par l'UEMOA le 03 novembre
2010 visent, entre autres, à contribuer à porter le taux de
bancarisation à 20 % de 2010 à 2015, contre un taux qui se situe
actuellement entre 3 et 8 % en fonction des pays de l'Union.
Mesure 1 : Implication des autorités
politiques
La bancarisation est un processus qui reflète le niveau
de développement économique. Mais parfois, elle reflète
simplement une vision politique. Cette dernière option est plus
accessible aux pays de l'UEMOA. Le niveau de développement est si bas
qu'il est impossible de faire de la bancarisation, une conséquence
naturelle du progrès économique. Il est primordial que la
vulgarisation des services bancaires soit un cheval de bataille de chacun des
huit gouvernements de l'Union. Des décisions peuvent être prises
au niveau des instances politiques communautaires, mais elles ne peuvent et ne
doivent pas remplacer l'ambition politique librement exprimée dans
chaque Etat membre. Les différents gouvernements doivent l'inscrire dans
leurs programmes d'actions et oeuvrer pour dynamiser le processus.
Mesure 2 : Application de la directive sur la
bancarisation
Il existe plusieurs textes qui régissent le secteur
bancaire en général et la promotion de la bancarisation en
particulier. Leur mise en application est parfois non effective. L'exemple le
plus significatif est celui de la Directive N°08/2002/CM/UEMOA du 19
Septembre 2002 portant mesures de promotion de la bancarisation et de
l'utilisation des moyens de paiement scripturaux. Cette directive est
transposée en loi dans les pays de l'Union, mais sa mise en application
n'est pas effective. Dans plusieurs pays, dont l'exemple du Burkina Faso, de la
Guinée Bissau, du Mali et du Niger, les salaires ne sont pas
bancarisés et le règlement des impôts continue de se faire
parfois en monnaie fiduciaire. Ce texte de loi doit être appliqué
dans son entièreté dans chacun des Etats membres de l'espace
communautaire.
Mesure 3 : Répression des incidents de
paiement
L'une des imperfections du secteur bancaire de l'UEMOA est la
gestion non-dissuasive des incidents de paiement au point où, les
instruments de paiement scripturaux sont rejetés par simple mesure de
précaution.
Il est primordial qu'un terme soit mis à cette
situation déplorable qui constitue un frein à la promotion de la
bancarisation et des moyens de paiement scripturaux. Pour cela, la Centrale des
Incidents de l'UEMOA lancée en juillet 2015 par l'autorité
monétaire sera d'un grand secours. Ce dispositif est doté d'un
cadre juridique dont la mise en application stricte pourrait dissuader toute
infraction. La loi uniforme relative à la répression des
infractions en matière de chèque, de carte, et d'autres
instruments et procédés électroniques de paiement en cours
d'adoption dans les différents Etats membres est le bras armé de
ce dispositif. Elle prévoit des sanctions pécuniaires et/ou
privatives de liberté, en cas d'infraction. Les banques pourront
également être sanctionnées, en cas de manquement à
leur devoir de déclaration des incidents. Il est indispensable que cette
loi soit adoptée et appliquée dans toute sa rigueur par chacun
des Etats membres, afin de sécuriser le paiement scriptural.
Mesure 4 : Refonte du dispositif du droit au
compte
Le Règlement N°15/2002/CM/UEMOA du 19 septembre
2002 relatif aux systèmes de paiement dans l'UEMOA, dans son article 8,
crée un droit au compte à toute personne physique ou morale
disposant d'un revenu régulier. Il précise
qu' « en cas de refus d'ouverture opposé par trois
établissements successifs, la Banque Centrale peut désigner
d'office une banque qui sera tenue d'ouvrir un compte donnant droit à un
service bancaire minimum ».
Au-delà de la notion du revenu régulier, le
recours à la Banque Centrale qui est proposé, en cas de refus
d'ouverture de compte est assez problématique. Une personne
confrontée à un refus d'ouverture est probablement une personne
économiquement vulnérable. Il lui sera difficile d'exiger les
preuves des refus des banques, mais surtout de se présenter à la
Banque Centrale pour se plaindre.
Mesure 5 : Instauration de la médiation
bancaire
La création d'un compte bancaire est le point de
départ d'une relation commerciale au cours de laquelle des
problèmes réels ou supposés pourraient survenir. Lorsque
les clauses contractuelles prévoient expressément des solutions
aux difficultés, cela se passe plus moins bien pour le client. Dans le
cas contraire, il est souvent contraint de subir les pertes financières
qui en découlent. Cette position de force des banques rebute plusieurs
personnes qui préfèrent ne même pas ouvrir un compte
bancaire. La gestion efficiente des conflits bancaires est donc indispensable
pour une meilleure acceptation des services bancaires dans l'UEMOA. Chaque Etat
devra également se doter d'un organe de médiation qui se chargera
de régler principalement les conflits nés en interbancaire.
Mesure 6 : Création de banques
postales
Dans les Etats membres de l'UEMOA, les services financiers
postaux ont une clientèle assez large. Le reversement de ces clients ou
de leur immense majorité dans le secteur bancaire par le biais d'une
transformation institutionnelle serait d'un gain important pour le processus de
massification de la bancarisation. L'expérience du Togo qui
enregistré en 2007, une progression de plus de 275% du nombre total de
comptes bancaires actifs dans le pays grâce à la transformation en
Banque Populaire pour l'Epargne et le Crédit (BPEC) de la Caisse
d'Epargne du Togo est assez illustrative de l'impact positif que pourrait avoir
cette mesure.
Mesure 7 : Instauration d'un compte spécial
sans coût ni dépôt minimal
Selon le contexte économique et sociologique, le
processus de bancarisation d'un pays peut être
accéléré par l'instauration d'un compte spécial
sans coût, ni dépôt minimal. Les pays de l'UEMOA
évoluent dans leur ensemble, dans un contexte favorable à une
telle initiative. Ce compte sera destiné aux personnes
à faible revenu. Il devra être proposé par toutes les
institutions bancaires dans les mêmes formes. L'expérience du
compte bancaire « Mzansi » en Afrique du Sud pourrait
servir de référence pour cette mesure.
Le « Mzansi » a permis à ce pays
d'améliorer de façon substantielle son taux de bancarisation. Au
sein de l'UEMOA, ce compte pourrait être le Compte Sur Livret (CSL) pour
lequel aucun dépôt minimum ni coût n'est requis depuis la
définition de l'instruction N° 004 - 06 - 2014 du 25 juin 2014
relative aux services bancaires offerts à titre gratuit par les
établissements de crédit de l'UMOA à leur
clientèle.
Mesure 8 : Assignation d'un objectif de bancarisation
au secteur bancaire
La bancarisation de masse n'est pas une activité
rentable en soi, du moins pas à court terme. Les banques pourraient
être réticentes à supporter des charges d'entretien de
comptes bancaires et de fourniture de services bancaires de base, juste pour un
objectif de taux qui ne se traduirait pas rapidement par des marges
bénéficiaires confortables. Elles pourraient ne pas souscrire
à l'initiative, si elles n'y sont pas «forcées» par un
mécanisme bien pensé. Un exemple de mécanisme qui a
montré son efficacité est le principe du « Play or
Pay » instauré par le Community Reinvestment Act aux
Etats-Unis. L'UEMOA a besoin d'un mécanisme pareil pour éviter
que les banques ne défilent devant leurs responsabilités
sociales, d'autant plus qu'elles sont pour la plupart aux mains de capitaux
étrangers. Une telle mesure pourrait, au-delà de la simple
bancarisation, servir pour le financement bancaire à
l'économie.
Mesure 9 : Amélioration de l'accès au
crédit bancaire
Au-delà de la sécurisation des avoirs, la
bancarisation sera bien acceptée par les populations, si elle se
traduisait en une relation bancaire fructueuse, c'est-à-dire
génératrice de financement pour les activités commerciales
ou non. Une « démocratisation » du crédit
bancaire constituera à n'en point douter, un appel
quasi-irrésistible à la création de comptes en banque.
Mais au-delà de cela, il faudra probablement introduire, à moyen
ou long terme, le scoring12(*) pour réduire la demande de suretés
réelles en garantie des prêts bancaires. De nombreux
ménages à revenu régulier sont recalés lors d'une
demande de crédit pour absence de garantie fiable. Les crédits
scoring pourraient en palier cette situation, améliorer la distribution
du crédit et donc le taux de bancarisation.
Mesure 10 : Etablissement d'une passerelle entre les
IMF et les banques
La bancarisation doit être inscrite dans un processus
global d'inclusion financière qui inclut l'accès aux services
financiers décentralisés. De nombreux agents économiques
« à faible pouvoir financier », ont accès aux
IMF, mais restent complètement en dehors du secteur bancaire en
dépit du chiffre d'affaires sans cesse croissant de leurs
activités. La microfinance est un instrument de lutte contre la
pauvreté. Il est important, qu'une passerelle soit établie entre
les IMF et les banques, afin que les populations qui ont atteint un certain
niveau dans la pratique de la microfinance puissent intégrer
progressivement le secteur bancaire pour la prospérité de leurs
activités et le progrès économique de l'Union.
Pour soutenir ces dix (10) mesures, la Banque Centrale des
Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) a déployé une campagne de
communication s'adressant au grand public, aux administrations publiques, en
passant par les banques et établissements financiers. Cette campagne
avait pour objectifs de sensibiliser sur les avantages liés à la
possession d'un compte bancaire, le droit au compte, l'utilisation des cartes
bancaires, notamment la carte interbancaire régionale GIM-UEMOA, le
renforcement de la sécurité du chèque dans les
transactions courantes grâce aux opportunités offertes par la
nouvelle centrale des incidents de paiements.
Elle va également privilégier la promotion du
cadre juridique des systèmes de paiement, la promotion de la
monétique interbancaire dans l'espace, l'information sur la Centrale des
Incidents de Paiement (CIP).
![](Enjeux-et-perspectives-de-la-bancarisation-des-agents-de-la-fonction-publique-du-Burkina-Faso1.png)
Sources de l'image : site de la
BCEAO
www.bceao.int
« lancement de la campagne de communication sur
la bancarisation »
Au-delà de ces dix mesures, l'UEMOA a défini une
stratégie déclinée à travers l'Instruction
N° 004 - 06 - 2014, décrite dans le point suivant.
Paragraphe 3. Instruction N° 004 -
06 - 2014 relative aux services bancaires offerts à titre gratuit par
les établissements de crédit de l'UMOA à leur
clientèle
Dans le cadre des actions visant à renforcer
l'inclusion financière des populations, l'accélération de
la bancarisation et le financement bancaire des Etats membres de l'UEMOA, des
concertations ont été engagées entre la BCEAO et la
profession bancaire représentée par la fédération
des APBEF de l'Union.
Au titre de la première phase de ce processus, les
services bancaires, qui sont énumérés dans l'Instruction
N° 004 - 06 - 2014 relative aux services bancaires offerts à titre
gratuit par les établissements de crédit de l'UMOA, seront servis
à leur clientèle sans frais, à compter du 1er
octobre 2014. Ces services sont énumérés dans l'annexe
titrée ci-dessous.
Annexe 1 :
Instruction N° 004 - 06 - 2014 du 25 juin 2014 relative aux services
bancaires offerts à titre gratuit par les établissements de
crédit de l'UMOA à leur clientèle
La gratuité de ces services est fortement
appréciée par les agents économiques bancarisés.
Toutefois, l'absence de communication ciblée sur cette nouvelle
instruction ne favorise pas sa connaissance par la population non
bancarisée ciblée.
Paragraphe 4. Bancarisation de la paie
des fonctionnaires en RDC
En octobre 2012, en République Démocratique du
Congo (RDC), la bancarisation de la paie des fonctionnaires s'est inscrite dans
le cadre des réformes institutionnelles prônées par le
Gouvernement, en vue de renforcer l'efficacité de l'Etat avec comme
objectifs 878 201 unités à bancariser. Ce cadre vise le respect
de la continuité du Programme Economique du Gouvernement relatif
à la non-accumulation des arriérés de salaires.
Sur le plan pratique, ce projet se rapporte au paiement des
salaires par voie de compte bancaire, étant entendu que les banques
intervenant, partenaires du Gouvernement, auront au préalable ouvert des
comptes individuels en faveur des bénéficiaires et ce, selon les
usages en la matière. L'ambition de la RDC, à travers cette
démarche, est d'intégrer dans le système de paie par voie
bancaire, près de quatre cent mille (400 000) fonctionnaires des
provinces.
Le Gouvernement a également expérimenté
un logiciel de suivi permettant d'avoir l'évolution du nombre de
fonctionnaires bancarisés depuis le lancement du projet. En 2015, le
nombre de nouveaux bancarisés a atteint près de sept cent mille
(700 000) fonctionnaires de l'Etat, tous payés à travers les
quinze (15) banques intervenant dans l'opération contre moins de deux
mille cinq cents (2 500) fonctionnaires bancarisés en 2011, soit un
taux de bancarisation qui s'élève à 73,9% sur
l'ensemble de la RDC. Cette réforme a permis à la RDC
de :
- maitriser les effectifs de fonctionnaires et la masse
salariale ;
- assainir le fichier de la paie ;
- éviter les accumulations des arriérés
de salaire ;
- améliorer le niveau général de
bancarisation ;
- améliorer les conditions de vie des fonctionnaires
qui ont désormais accès à des services bancaires en
particulier les services de financement et d'épargne.
La mise en oeuvre de la réforme sur la bancarisation de
la paie des fonctionnaires de l'Etat congolais a rencontré plusieurs
difficultés, dont certaines ont été surmontées avec
l'implication des parties prenantes ainsi que des autorités
politiques.
Il s'agit notamment des difficultés
ci-après :
- la faible culture bancaire des
bénéficiaires ;
- la méfiance du système bancaire par les
bénéficiaires ;
- la carence de banques dans les territoires
difficile d'accès ;
- le problème lié aux mises à jour
incessantes du fichier de la paie par certains services ;
- le problème relatif à l'identification et au
paiement des inactifs, des veuves, des orphelins, des indisponibles ;
- la difficulté d'identifier, pour les banques
intervenantes, les fonctionnaires ainsi que les militaires ayant perdu leurs
pièces d'identité ;
- la lourdeur dans le transfert des listings vers les banques
commerciales.
Les frais de tenue des comptes ont été
supportés par l'Etat au lancement de l'opération. Par la suite,
le montant fixe qui est soustrait de la rémunération de tous les
agents de l'Etat dont le salaire de base est égal ou supérieur
à 100 dollars américains est de 3 348 francs congolais (3.6
dollar américain soit environ 1 800 FCFA).
La bancarisation de la paie des fonctionnaires de l'Etat a
permis à l'Etat congolais d'économiser 5 millions de dollars
américains soit cinq cents millions de FCFA et de déceler trois
mille cinq cents fonctionnaires fictifs. L'Etat congolais a ainsi
évité des détournements par les billeteurs et comptables
publics. Conforté par les avancées enregistrées dans ce
processus, le président du comité de suivi de la paie, le
Professeur Jean Louis Kayembe estime que la bancarisation de la paie des agents
de l'Etat en RDC est une réforme citée comme modèle en
Afrique. Les bénéficiaires, eux se sentent libérés
de l'emprise des billeteurs qui détenaient un certain pouvoir sur leur
dû.
Paragraphe 5. Bancarisation de la paie
des fonctionnaires au Tchad
Initié par le Gouvernement en août 2011, le
processus de bancarisation a connu un franc succès au Tchad. Il a
été mis en place par arrêté ministériel du 12
novembre 2011 portant création du « Comité de suivi de
la paie des fonctionnaires de l'Etat ». Au lancement de ce processus,
seulement 244 membres ont été bancarisés. Cependant, en
juillet 2012, le Gouvernement a accéléré le processus de
la réforme, en ayant l'effectif de 141.785 fonctionnaires
bancarisés sans les éléments des forces armées et
de la police. Ces derniers sont intervenus en août 2012, y compris dans
les chefs-lieux de provinces, puis en mai 2013, il a été ouvert
aux territoires et chefferies. Au 31 décembre 2013, 612.069
fonctionnaires ont été bancarisés. Les insatisfactions
rencontrées dans ce processus par les agents concernés sont,
entre autres, les longues files d'attente dans les guichets et agences
bancaires, les retards de mise à disposition des salaires, ainsi que la
non-qualité de services pour certains cas.
Au regard des difficultés que connaissent certaines
banques à se déployer sur l'ensemble du territoire national, un
logiciel de suivi de la paie sur internet dans lequel les banques sont
intimement impliquées a été développé.
Ce logiciel permet aux personnes qualifiées, les
responsables des banques, ainsi que les responsables au niveau du
Ministère du Budget, du Ministère des Finances et de la Banque
centrale de suivre l'exécution de la paie à travers toute la
République.
En faisant de l'agent de l'Etat un client à part
entière des banques, le Gouvernement a offert à ces derniers la
possibilité d'obtenir comme tout client des banques des crédits.
Et à partir de la domiciliation des salaires
auprès d'une banque, l'agent public peut donc aujourd'hui utiliser cette
domiciliation comme garantie pour obtenir des facilités bancaires. En
recourant aux TIC, le Gouvernement est déterminé à
améliorer le circuit de la gestion de la paie de l'agent public. Il
restaure la transparence, renforce le contrôle permanent à tous
les niveaux impliqués dans la gestion de la paie.
En sus de la RDC et du Tchad, le Cameroun s'est
également lancé dans une stratégie de bancarisation de ses
fonctionnaires. Cette stratégie s'est traduite par un communiqué
de presse, enjoignant les non-bancarisés au nombre de 90 000 en
juillet 2013 à ouvrir des comptes pour y domicilier leurs salaires.
A l'instar de ces pays, notre mémoire vise à
améliorer le niveau général de la bancarisation au Burkina
Faso, à travers la domiciliation salariale des fonctionnaires recevant
leur paie au billetage et la domiciliation systématique de tout nouvel
entrant dans la fonction publique.
En dépit des actions, plans et programmes
déployés pour l'amélioration de l'accès aux
services bancaires, le taux de bancarisation au Burkina Faso reste à un
niveau faible : 13,14% en fin 2015 pour 244 guichets et 305
DAB/GAB13(*).
Le Burkina Faso qui prône une croissance inclusive doit
développer des initiatives similaires. Le chapitre suivant évoque
la problématique liée à notre thématique.
Chapitre 2. Intérêts et Objectifs de
l'étude
Section 1.
Intérêt de l'étude
Le Gouvernement du Burkina Faso a décidé en 2004
d'entreprendre une analyse en profondeur des facteurs qui empêchent le
secteur financier de fournir des ressources adéquates à
l'économie. Cette analyse a été approfondie par la Banque
Mondiale, à travers la Revue du Secteur Financier (RSF) en 2007.
Toujours, dans l'objectif d'améliorer l'accessibilité aux
services bancaires, la Banque Centrale a également initié des
travaux de réflexion sur la promotion de la bancarisation et
l'utilisation des systèmes et moyens de paiement.
Dans ce cadre, elle a fait, entre autres, un état des
lieux sur les conditions bancaires en 2005 et organisé un
séminaire à Dakar avec les banques, du 06 au 08 août 2007,
sur la bancarisation et l'utilisation des moyens scripturaux de paiement dans
l'UEMOA. Un objectif de 20% de taux moyen de bancarisation avait
été fixé pour l'année 2015 dans le document
provisoire du plan d'actions issu des travaux dudit séminaire.
L'intérêt du présent mémoire est qu'il s'inscrit
dans cette dynamique pour une réflexion approfondie sur la question, en
vue de trouver les voies et moyens nécessaires à
l'amélioration du niveau de bancarisation au Burkina Faso.
Section 2.
Objectifs et question de recherche
Cette étude a pour objectif principal d'évaluer
les perspectives de la bancarisation des agents de la fonction publique non
bancarisés au Burkina Faso. De l'objectif principal, découle la
question suivante : comment améliorer le niveau de bancarisation des
agents de la fonction publique au Burkina Faso.
Nous en déduisons trois objectifs spécifiques
qui se présentent comme suit :
- Objectif spécifique
1 : répertorier les obstacles à la
bancarisation des agents de la fonction publique ;
- Objectif spécifique 2 :
identifier les avantages de la bancarisation pour toutes les parties
prenantes ;
- Objectif spécifique
3 : établir un plan d'actions pour la bancarisation
des agents de la fonction publique au billetage et la domiciliation salariale
automatique des nouvelles recrues de la fonction publique.
Section 3.
Hypothèses de l'étude
Les hypothèses de l'étude sont au nombre de
trois. A chaque objectif, correspond une hypothèse spécifique.
- Hypothèse 1 relatif à l'objectif
1 : les dispositions gouvernementales, les
caractéristiques du secteur bancaire et les dispositions légales
ne contribuent pas à l'amélioration de la bancarisation de la
paie des agents de la fonction publique ;
- Hypothèse 2
relatif à l'objectif 2 : la domiciliation bancaire du
salaire de tous les agents au billetage est une action porteuse
d'intérêt pour tous les acteurs de l'économie
burkinabè ;
- Hypothèse 3 relatif à
l'objectif 3 : l'amélioration du niveau de bancarisation
nécessite une revue des dispositions légales relatives au
traitement des salaires et revenus des agents de la fonction publique et une
implication forte des autorités gouvernementales.
Le point suivant décrit le cadre opératoire et
méthodologique de notre étude, à travers la
définition de l'espace d'étude, de la méthodologie et de
la méthode de validation des hypothèses.
Chapitre 3. Cadre opératoire et
méthodologique
Section 1. Espace d'étude
Le présent document propose une stratégie
d'intervention au Burkina Faso pour l'amélioration des conditions
d'accès aux services bancaires par les agents de la fonction publique.
Le Burkina Faso est un pays enclavé couvrant une
superficie de 274 000 km², avec une population estimée à 17
millions d'habitants en 2014.
En dépit de la crise politique, de la baisse des cours
de l'or et du coton, les perspectives économiques sont favorables
à une croissance forte : 5.5% en 2015 et 7% en 2016. Toutefois, le PNDES
envisage une croissance plus forte de 10 %, inclusive et tirée par le
secteur privé.
Le Burkina Faso est confronté à sept
défis majeurs :
i) augmenter la dotation en infrastructures structurantes de
soutien à la croissance ;
ii) accroître la diversification de l'appareil de
production ;
iii) développer le secteur privé et favoriser la
création d'emplois ;
iv) relever le niveau de la
compétitivité ;
v) améliorer la mobilisation des ressources
internes ;
vi) accroître l'inclusion sociale pour une croissance
plus solidaire ;
vii) inverser la tendance actuelle à la
dégradation de l'environnement.
Cependant, le pays dispose d'atouts et d'opportunités
notamment, un important potentiel de diversification de l'économie avec
des possibilités d'accroissement de la chaîne des filières
agro-pastorales. Il peut aller à la conquête des marchés au
niveau régional et international.
Comme tous les pays en développement, le Burkina Faso,
Etat membre de l'UEMOA, fait face à un problème de faible
bancarisation de sa population. La monnaie fiduciaire occupe une place de choix
dans les habitudes financières.
L'épargne des ménages n'est pas
réellement mise à contribution pour le financement des
activités économiques, car en grande partie
thésaurisée.
Il est donc important, voire nécessaire de créer
les conditions favorables à une utilisation du financement bancaire.
L'une de ces conditions est la bancarisation de tous les fonctionnaires. Elle
permettra, au-delà de la sécurisation des avoirs et des
transactions, de créer un climat de confiance entre les
établissements de crédit et les agents du secteur public qui
pourront ainsi recourir à leurs relations bancaires, pour assurer le
financement de leurs projets.
Section 2. Méthodologie de la recherche
Notre démarche a consisté à faire une
analyse contextuelle et à collecter des données auprès des
acteurs économiques concernés par cette étude. Les
facteurs explicatifs potentiels issus de cette analyse sont
étudiés dans un second temps.
Paragrahe 1. Utilisation des
informations et données à travers la recherche documentaire
Cette approche est utilisée pour rechercher les
fondements de la faible bancarisation au Burkina Faso, dans l'analyse de
l'environnement global, de la représentation géographique et des
insuffisances du secteur bancaire. Elle permettra également de
déceler les difficultés liées au cadre
réglementaire.
Paragrahe 2. Collecte des
données et informations à travers les entretiens
Cette méthode fut possible avec le concours des
responsables de la paie, les billeteurs et les responsables des treize (13)
banques de la place.
Ces entretiens ont porté sur :
- les difficultés liées au dispositif de la paie
des fonctionnaires ;
- la gestion administrative des dossiers de la paie des
fonctionnaires ;
- l'état des lieux des fonctionnaires au billetage ;
- la gestion des arriérés de salaire ;
- les perspectives d'amélioration du circuit entre la
solde et les banques du Burkina Faso ;
- l'offre bancaire aux agents de la fonction
publique ;
- les recommandations pour une stratégie efficace
favorisant l'adhésion de tous les fonctionnaires à la
domiciliation bancaire.
Les données seront analysées au travers des
méthodes statistiques et les détails personnels resteront
entièrement confidentiels. Les réponses ne seront
associées à aucune organisation, ni nom ou adresse. Les
différents renvois en annexe ci-dessous énumèrent les
questionnaires administrés.
Annexe 2 : Fiche
d'entretien avec la Direction de la Solde
Annexe 3 : Fiche
d'entretien administrée aux treize (13) banques du Burkina
Faso
Annexe 4 : Fiche
d'entretien adressée aux billeteurs du Burkina Faso
Paragrahe 3. Questionnaire
Dans notre étude, un questionnaire sous une forme
papier a été administré aux agents bancarisés et
non bancarisés de la fonction publique, par l'intermédiaire de
deux enquêteurs recommandés par un agent de l'Institut National de
Statistiques et de la Démographie (INSD).
Une séance de débriefing sur le contexte de
l'étude et la méthodologie d'administration des questionnaires
s'est tenue avec les enquêteurs. La démarche qui a
été adoptée pour l'administration du questionnaire est la
suivante :
- saluer et se présenter ;
- présenter l'étude, son intérêt et
ses objectifs ;
- recueillir l'accord ou le désaccord de
l'enquêté ;
- collecter les données en cas d'accord ;
- présenter ses remerciements à
l'enquêté.
Les agents bancarisés et non bancarisés ont
été sélectionnés de façon aléatoire,
au cours de l'opération « billetage »
organisé par l'Etat pendant les mois de mai et juin 2015. Les
enquêtes se sont déroulées sur une semaine. Il n'y a eu
aucune réticence de participation au niveau des
enquêtés.
· Méthode pour la détermination de la
taille de l'échantillon des agents non bancarisés de la fonction
publique
La taille de l'échantillon ayant une influence
fondamentale sur la précision des estimations réalisées et
sur les caractéristiques de la population-mère, nous avons suivi
le procédé de calcul de l'échantillon indépendant
décrit ci-dessous :
- nous avons estimé à 95%, le taux de confiance
que l'on souhaite garantir sur la mesure ;
- la marge d'erreur que l'on se donne pour la grandeur est de
5% ;
- la proportion connue ou supposée dans la
population-mère est de 0,0468 %, avec une population mère de
128 083 agents de la fonction publique en décembre 2013 et environ
6000 agents non bancarisés de la fonction publique.
n : la taille de l'échantillon ;
e : la marge d'erreur ;
t : le coefficient de marge déduit du taux de
confiance ;
p : la proportion des agents non bancarisés de la
population-mère.
Le taux de confiance et le coefficient de marge associé
sont donnés dans le tableau suivant :
Tableau 3 : Taux de
confiance et coefficient de marge associé
Taux de confiance
|
Coefficient de marge (t)
|
95 %
|
1, 96
|
La taille minimale de l'échantillon calculée
à partir de la formule ci-dessous est de 69 :
![](Enjeux-et-perspectives-de-la-bancarisation-des-agents-de-la-fonction-publique-du-Burkina-Faso2.png)
Pour faciliter l'interprétation des résultats,
nous avons élevé le niveau de l'échantillon à 100.
Le questionnaire administré aux agents de la fonction
publique est nommé dans l'annexe 5.
Annexe 5 :
Enquête aux agents non-bancarisés de la fonction publique
· Méthode pour la détermination de la
taille de l'échantillon des agents bancarisés de la fonction
publique
Les agents bancarisés de la fonction publique
n'étant pas a priori notre cible pour cette étude,
aucune estimation statistique n'a été faite pour la
définition de l'échantillon.
Toutefois, afin d'apprécier la satisfaction de ces
agents par rapport aux services offerts par leur banque, nous avons
administré un questionnaire à 100 agents bancarisés,
toujours dans le souci de faciliter les analyses statistiques. Le renvoi en
annexe ci-dessous, présente le questionnaire administré.
Annexe 6 :
Questionnaire d'enquête aux agents bancarisés de la fonction
publique
Le questionnaire nous a permis d'une part de recueillir
l'appréciation des agents de la fonction publique vis-à-vis des
banques.
D'autre part, c'est grâce à cette méthode
que nous avons décelé leurs besoins en termes de services
bancaires et les principales raisons qui motivent le choix de la domiciliation
salariale ou du billetage.
Paragrahe 4. Technique de dépouillement et outil
d'analyse des données
Le dépouillement a été une étape
importante dans notre recherche. En effet, après la collecte de
données auprès des banques et des enquêtés, nous
avons procédé à une synthèse générale
des données qui a consisté à un dénombrement des
réponses par rubrique. Cette dernière fera l'objet d'une analyse,
afin d'en tirer les conclusions possibles.
Pour dépouiller et analyser les données, nous
avons utilisé Excel et le logiciel d'analyse Sphinx, à travers
des outils tels que les tableaux, les moyennes simples et
pondérées, les histogrammes, les tableaux de fréquence et
les courbes.
Section 3. Méthode de validation
des hypothèses
Les hypothèses sont validées sur la base des
facteurs explicatifs mis en exergue par l'analyse contextuelle. En effet,
à chaque hypothèse correspond l'une ou l'autre des contraintes
identifiés dans l'analyse contextuelle. Le tableau suivant décrit
les facteurs explicatifs associés à chaque hypothèse.
Tableau 4 :
Méthode de validation des hypothèses
Hypothèses
|
Facteurs explicatifs
|
Hypothèse 1 : les
dispositions gouvernementales, les caractéristiques du secteur bancaire
et les dispositions légales ne contribuent pas à
l'amélioration de la bancarisation de la paie des agents de la fonction
publique.
|
A l'hypothèse H1 sont associés les facteurs
liés aux dispositions gouvernementales, au réseau bancaire, ainsi
qu'à l'offre commerciale aux agents de la fonction publique, aux
dispositions légales, dont la contribution ou non à l'explication
de la faible bancarisation des agents de la fonction publique permet de
répondre à la question posée.
|
Hypothèse 2 : la
domiciliation bancaire du salaire de tous les agents au billetage est une
action porteuse d'intérêt pour tous les acteurs de
l'économie burkinabè.
|
A l'hypothèse H2 sont associés les avantages
liés à la bancarisation des agents de la fonction publique, dont
la contribution ou non est porteuse d'intérêt pour tous les
acteurs de l'économie burkinabè.
|
Hypothèse 3 :
l'amélioration du niveau de bancarisation nécessite
une modification des dispositions légales relatives au traitement des
salaires et revenus des agents de la fonction publique et une implication forte
des autorités gouvernementales.
|
A l'hypothèse H3 sont associés les facteurs
généraux liés à la modification des dispositions
légales relatives au traitement des salaires des agents de la fonction
publique et l'implication des autorités gouvernementales, dont la
contribution ou non est favorable à l'amélioration de la
bancarisation des fonctionnaires.
|
La partie suivante porte sur l'analyse empirique de la
bancarisation de la paie des fonctionnaires. Elle s'inscrit dans la
continuité de la revue de littérature et expose les
différentes démarches adoptées pour obtenir les
informations nécessaires, et les principaux résultats qui en
découlent. Elle nous permettra également de répondre
à la
problématique posée.
Partie II. Etude empirique
de la bancarisation des fonctionnaires du Burkina Faso
Cette deuxième partie de notre étude est
subdivisée en trois chapitres. Dans le premier chapitre, une analyse
conjoncturelle de la bancarisation au Burkina Faso, à travers ses
enjeux, l'évolution de son environnement global et de son cadre
légal et règlementaire est décrite. Elle est suivie d'une
étude analytique avec la description des avantages liés à
la bancarisation des agents de la fonction publique et l'appréciation de
l'environnement bancaire actuel. Le denier chapitre fait ressortir
l'interprétation des résultats, la validation des
hypothèses ainsi que les recommandations.
Chapitre 1. Analyse
conjoncturelle
de
la bancarisation des agents de la fonction publique du Burkina Faso
Section 1. Enjeux
de la bancarisation pour le développement économique
Le système financier est le système nerveux
central des économies modernes. Sans système bancaire, il serait
impossible de gérer l'ensemble complexe des relations économiques
nécessaires à une économie décentralisée,
caractérisée par un niveau élevé de division et de
spécialisation du travail. Les banques jouent un rôle majeur dont
les effets sont non négligeables :
· Elles reçoivent et gèrent les ressources
des agents économiques
Les banques jouent le rôle d'intermédiaire entre
les agents économiques. En principe, les agents disposant d'une
capacité financière prêtent des capitaux à la banque
qui fournit à son tour des
crédits aux agents se
trouvant en situation de besoin de financement. Cette opération garantit
le bon fonctionnement du mouvement des capitaux qui est très favorable
à l'économie.
· Elles financent l'économie
L'économie nationale est très souvent
confrontée au problème de financement. Le refinancement de
l'activité des divers agents économiques demande, d'une
manière incontournable des fonds conséquents. Les banques, qui
disposent de ressources stables, représentent le principal recours pour
le financement de l'économie.
· Elles créent la monnaie scripturale
Les impacts de la politique monétaire dans
l'économie nationale sont essentiels. Il y a l'« injection de
liquidités dans le circuit économique » produite par la
création de monnaie par les banques, qui contribuera par la suite
à développer l'effet multiplicateur du crédit. Par
ailleurs, le crédit octroyé par les banques étant
utilisé à des fins d'investissements, engendre
une nouvelle suite d'investissements conduisant à l'effet
d'accélération. L'accès aux crédits de consommation
par les ménages, et d'autre part la création de nouvelles
situations d'investissements liées aux premiers investissements
financés par les crédits favorisent ainsi le développement
économique. Le crédit octroyé aux emprunteurs leur servira
dans l'
acquisition
des biens et services. Il sera ensuite déposé dans une autre
banque qui l'utilisera pour financer d'autres agents économiques. Ce
retour dans le système bancaire garantit la multiplication et la
création de monnaie.
· Elles sont des acteurs principaux dans
l'économie d'une société moderne
Les banques ne se limitent pas à leur seule
activité d'
intermédiaire
financier pour les personnes physiques et morales. L'émission de
monnaie ne profite pas uniquement aux ménages et entreprises ; elle
sert également à financer l'État, pour ses besoins
spécifiques comme le règlement des salariés des
fonctionnaires.
· Elles doivent maintenir les taux
d'investissement
Les banques entretiennent également la
rentabilité des investissements dans un pays en veillant à ce que
le seuil minimum de rentabilité des investissements ne soit pas franchi
et en gardant les taux d'emprunt assez bas pour encourager les investisseurs.
Cela consiste à conserver lesdits taux conciliables avec le
plein-emploi.
Dans les pays en développement, l'un des rôles
principaux du système financier consiste à fournir aux
populations un endroit sûr où déposer leurs
économies. Au Burkina Faso, la bancarisation est l'un des leviers du
développement socio-économique. L'utilisation des moyens
fiduciaires gagne de plus en plus de terrain au détriment des moyens
scripturaux dans les transactions, du fait de l'insuffisance des revenus, de
l'irrégularité des salaires et de l`économie informelle.
Depuis plus d'une décennie, l'espace financier de
l'UEMOA est en pleine restructuration, à travers la création d'un
cadre favorable à l'exercice de l'activité financière,
mais aussi la définition de textes régissant ce secteur. Le
système bancaire comptait au 31 décembre 2013, cent-vingt-sept
(127) établissements de crédits agréés, dont cent
quatorze (114) banques et treize (13) établissements financiers à
caractère bancaire, soit huit (8) unités de plus par rapport
à l'année 2012. Le Burkina Faso n'est pas en marge de cette
dynamique de restructuration. La Commission bancaire a autorisé
l'installation d'une filiale de la Banque de Développement, portant
ainsi le nombre de banques à 13 en fin 2014. En 2016, une nouvelle
banque dénommée « Wari Banque » annonce son
implantation très prochaine.
Tableau 5 : Liste des
banques du Burkina Faso et leur date d'agrément
N° d'ordre
|
Banques
|
Date d'agrément
|
1
|
UBA
|
25 novembre 1974
|
2
|
BICIA-B
|
14 décembre 1974
|
3
|
SGBF
|
16 décembre 197615(*)
|
4
|
BCB
|
13 juin 1988
|
5
|
ECOBANK
|
4 février 1997
|
6
|
BOA
|
30 octobre 1997
|
7
|
BSIC
|
28 juillet 2003
|
8
|
BRS
|
01 août 2005
|
9
|
BABF
|
6 octobre 2005
|
10
|
BHBF
|
11 octobre 2005
|
11
|
CBI-SA
|
26 décembre 2007
|
12
|
CBAO
|
22 juin 2010
|
13
|
BDU
|
-
|
Sources : Note
d'information trimestrielle de la BCEAO 2010 à 2015.
Le secteur bancaire actuel fait l'objet d'une forte
concentration, avec les trois plus grandes banques détenant près
de 60 % de tous les actifs du secteur financier. Il est concurrentiel et
relativement dynamique. Les principaux indicateurs de volume d'activités
du secteur bancaire (bilans agrégés, total ressources
clientèle, total encours de crédits...) sont en hausse
significative sur les dernières années, comme l'indiquent le
tableau et le graphique ci-dessous.
Les ressources collectées ont connu une croissance de
59,30% de 2011 à 2014 et les remplois ont presque doublés avec
une hausse de 89, 28 % durant cette même période.
Le total bilan n'est pas en marge de la croissance soutenue
des autres indicateurs. Il est passé de 1 920 452 millions de
FCFA en 2011 à 2 749 883 millions de FCFA en 2013, soit une
hausse de 43,19%.
Tableau 6 : Evolution
des indicateurs de volume d'activités des banques (en milliers de FCFA)
de 2011 à 2014
Année
|
Nombre de banques
|
Total ressources
|
Evolution des ressources
de N à N+1
|
Total emplois
|
Evolution des remplois de N à
N+1
|
Bilan
|
Evolution du bilan
|
2011
|
12
|
15 282 466
|
|
10 962 443
|
|
1 920 452
|
|
2012
|
12
|
17 856 951
|
16,85%
|
13 275 849
|
21,10%
|
2 283 879
|
18,92%
|
2013
|
12
|
19 565 924
|
9,57%
|
15 300 521
|
15,25%
|
2 749 883
|
20,40%
|
2014
|
12
|
24 345 077
|
24,43%
|
20 749 773
|
35,61%
|
|
-
|
Sources : Ranking des banques du
Burkina Faso de 2011 à 2014. APBEF
Le tableau ci-dessus indique les tendances à la hausse
observées aussi bien au niveau des ressources (évolution de 50,
85% de 2011 à 2014), des remplois (évolution de 71,96% de 2011
à 2014) qu'au niveau du bilan (évolution de 39, 32% de 2012
à 2014). Les ressources enregistrent les volumes les plus importants,
mais évoluent moins vite que les remploies. Elles ont connu une baisse
de 7, 28% en 2013 suivie d'une hausse de 14,86% en 2014.
Sur le plan de la densité du réseau bancaire au
sein de l'UEMOA, le nombre de guichets et de Distributeurs/Guichets
Automatiques de Billets s'élève respectivement à
2 133 unités et 2 272 unités en 2013. Le Burkina Faso compte
231 guichets et 245 Distributeurs Automatiques de Billets.
Malgré ces évolutions significatives du secteur
bancaire burkinabè, l'accès aux financements demeure un grand
problème. Plusieurs banques commencent à développer des
stratégies pour attirer une clientèle habituellement non
bancarisée, en leur proposant des cartes prépayées non
liées à un compte bancaire, l'ouverture de compte à
moindre coût ou encore des services de « mobile banking
», en partenariat avec des opérateurs télécoms. Le
développement de la monétique reste encore timide.
Tableau 7 : Evolution du
nombre de banques et de guichets au Burkina Faso de 2005 à
2015
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
Banques
|
4
|
9
|
9
|
12
|
12
|
1116(*)
|
12
|
12
|
12
|
12
|
13
|
Guichets ou agences
|
37
|
93
|
109
|
123
|
144
|
163
|
185
|
197
|
231
|
231
|
244
|
Sources : rapport annuel
commission bancaire UEMOA de 2005 à 2015.
Le tableau ci-dessus indique qu'une augmentation significative du
nombre de banques s'est faite entre 2005 et 2006 avec la création de 5
nouvelles banques et entre 2007 et 2008 avec la création de 3 nouvelles.
Entre 2008 et 2015 par contre, le nombre est quasiment stable (12 à 13
banques). Les guichets bancaires ont également progressé avec un
seul pic constaté entre 2012 et 2013 avec 34 guichets
supplémentaires.
Sur un horizon de dix (10) ans, (2005 à 2015), le
nombre de banques est passé de 4 à 13 et le nombre de guichets
bancaires a connu une hausse de 559, 49% durant cette même
période.
Tableau 8 : Evolution du taux
de bancarisation au Burkina Faso de 2005 à 2015
|
De 2004 à 2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
Taux de bancarisation (en %)
|
1,98
|
3,81
|
3,99
|
5,85
|
6,56
|
5,9
|
8,26
|
9,4
|
11,14
|
Taux de bancarisation élargi17(*) (en %)
|
12,77
|
9,34
|
10,2
|
15,08
|
21,31
|
25,55
|
26,93
|
29,7
|
|
Sources :
- Correspondance N°946 en date du 16 avril 2014 du Directeur
National de la BCEAO à l'attention de l'APBEF-BF et ses
membres ;
- Note d'information trimestrielle de la BCEAO 2010 à
2015.
Sur le plan de la bancarisation, le nombre de comptes
bancaires dans l'ensemble de l'Union s'établit à 7,8 millions en
2013.
Ainsi, le taux de bancarisation, au sens strict, est ressorti
à 13,52% au 31 décembre 2013, contre 10,87 % en 2012. Au Burkina
Faso, ce taux est à 11,14% en 2013 contre 9,4% en 2012. Le taux de
bancarisation est calculé sur la base de la population âgée
de plus de 15 ans, conformément aux standards internationaux en la
matière.
Figure 1 : Evolution du
taux de bancarisation de 2005 à 2013 au Burkina Faso
![](Enjeux-et-perspectives-de-la-bancarisation-des-agents-de-la-fonction-publique-du-Burkina-Faso3.png)
La figure ci-dessus indique que le niveau de bancarisation a
évolué progressivement avec un relâchement constaté
en 2007 et en 2010. La plus grande performance a été
observée en 2013.
Section 3.
Dispositions légales pour la promotion de la bancarisation
Des consultations et des études18(*) conduites récemment au
Burkina Faso et dans la sous-région ont conclu que l'environnement
juridique, réglementaire et judiciaire n'est pas propice à la
croissance des secteurs privés et financiers.
Une série de consultations sous régionales
conduites en 2004 au sujet de la contribution du secteur bancaire à
l'économie a conclu, entre autres, que le cadre juridique et
réglementaire pourrait ne pas être adapté à
l'environnement de la région et que la spécialisation judiciaire
devrait être renforcée.
A la suite d'un vaste travail d'enquêtes et de
concertation, la BCEAO a engagé la réforme des systèmes et
moyens de paiement, qui s'est traduite par l'adoption par le Conseil des
Ministres de l'UEMOA, le 19 mars 2002, d'un nouveau dispositif juridique
d'encadrement en la matière.
Avant cette réforme, le cadre légal des
systèmes de paiement était constitué par la loi
n° 96-13 du 28 août 1996 relative aux instruments de paiement
qui avait été adoptée dans un environnement
généralisé de méfiance et de suspicion à
l'endroit des moyens scripturaux de paiement que sont le chèque, la
carte bancaire, la lettre de change et le billet à ordre.
L'objectif de la nouvelle réforme est de restaurer la
confiance à l'endroit desdits moyens de paiement, en vue d'éviter
la paralysie du système. C'est ainsi qu'elle prévoyait un
important dispositif visant à sécuriser les moyens de paiements
de l'institution, entre autres :
- une centrale des incidents de paiements (CIP) ;
- un système d'interbancarité, par le biais de
la promotion de la carte bancaire ;
- un mécanisme de centralisation informative des
incidents de paiements constatés sur les lettres de change et billets
à ordre domiciliés en banque.
Face à ce diagnostic, aux exigences de
sécurité et de modernisation, la réforme des
systèmes de paiement dans l'UEMOA qui était devenue une
nécessité s'est matérialisée à travers
l'adoption par le Conseil des Ministres de l'Union, le 19 septembre
2002 :
· du Règlement n° 15/2002/CM/UEMOA du 19
septembre 2002 relatif aux systèmes de paiement dans les Etats membres
de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) ;
· et de la Directive n°08/2002/CM/UEMOA du 19
septembre 2002 portant mesures de promotion de la bancarisation et de
l'utilisation des moyens de paiement scripturaux.
La Loi n°003-2005 du 24 mars 2005 portant loi uniforme
sur les mesures de promotion de la bancarisation et de l'utilisation des moyens
de paiement scripturaux, elle a été adoptée, au
regard de ce qui suit :
· la faible utilisation de la monnaie scripturale et des
moyens et procédés de paiement électroniques ;
· le faible taux de bancarisation qui traduit une
réticence vis-à-vis des moyens de paiement scripturaux en
particulier et des banques en général ; raison pour laquelle
la thésaurisation atteint des proportions inquiétantes qui
limitent la circulation de la monnaie ;
· la gestion onéreuse de l'utilisation de la
monnaie fiduciaire.
En vue de pallier les insuffisances notées et d'assurer
la promotion de la bancarisation, la loi n°003-2005 du 24 mars
2005 prévoit, entre autres :
· l'obligation du paiement par chèque ou virement
de toute opération financière à partir d'un seuil
fixé par instruction de la BCEAO entre d'une part l'Etat et ses
démembrements et d'autre part les particuliers, entreprises et autres
personnes privées ;
· l'obligation du paiement par chèque ou virement
des salaires, indemnités et autres prestations en argent dus par l'Etat
et ses démembrements à leur personnel, ainsi qu'aux prestataires
de services ; il faut par ailleurs noter que cette obligation n'est pas
appliquée au Burkina Faso ;
· l'obligation du paiement des impôts, taxes et
prestation en argent dus à l'Etat et ses démembrements par
chèque ou virement à partir d'un seuil fixé par
instruction de la BCEAO ;
· l'exonération du paiement des droits de
timbre pour certaines opérations payées par virement ou
chèque.
Loi n°003-2005 du 24 mars 2005 portant loi
uniforme sur les mesures de promotion de la bancarisation et de l'utilisation
des moyens de paiement scripturaux précise en ces
termes :
Chapitre 1 - Dispositions générales
Art.1.- Pour l'application de la
présente loi, il convient d'entendre par « instrument ou
procédé scriptural » tout instrument ou
procédé sur support papier ou électronique admis par le
Règlement portant adoption d'un dispositif juridique sur les
systèmes de paiement dans les Etats membres de l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), comme moyen de paiement valable.
Art.2.- La présente loi vise à
promouvoir la bancarisation et l'utilisation des nouveaux instruments et
procédés de paiement introduits par la réforme dans les
relations des Etats et administrations publiques avec leurs fonctionnaires,
ainsi qu'avec leurs partenaires et les contribuables.
Chapitre 2 - Mesures de promotion
Art.3.- Toutes opérations
financières portant sur des sommes d'argent d'un montant
supérieur ou égal au montant de référence
fixé par instruction de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de
l'Ouest (BCEAO) entre d'une part, les particuliers, entreprises et d'autres
personnes privées et d'autre part, les personnes publiques et
parapubliques notamment l'Etat, les administrations et les entreprises sont
effectuées par chèque ou par virement sur un compte ouvert
auprès des services financiers de la Poste ou d'une banque, à
moins qu'il n'y ait un autre moyen scriptural de paiement approprié pour
servir au paiement du montant inférieur au montant de
référence.
Art.4.- Les salaires, indemnités et
autres prestations en argent dus par l'Etat, les administrations publiques,
entreprises ou autres personnes publiques et parapubliques aux fonctionnaires,
agents, autres personnels en activité ou non ou à leurs familles,
ainsi qu'aux prestataires et portant sur des sommes d'argent d'un montant
supérieur ou égal au montant de référence
fixé par instruction de la BCEAO sont payés par chèque ou
par virement sur un compte ouvert auprès des services financiers de la
Poste ou d'une banque, à moins qu'il n'y ait un autre moyen scriptural
de paiement approprié pour servir au paiement du montant
inférieur au montant de référence.
Art.5.- Les impôts, taxes et autres
prestations en argent dus à l'Etat, aux administrations publiques,
entreprises ou autres personnes publiques et parapubliques portant sur des
sommes d'argent d'un montant supérieur ou égal au montant de
référence fixé par instruction de la BCEAO sont
payés par chèque ou par virement sur un compte ouvert
auprès des services financiers de la Poste, d'une banque ou du
Trésor public, à moins qu'il n'y ait un autre moyen scriptural de
paiement approprié pour servir au paiement du montant inférieur
au montant de référence.
Art.6.- Le paiement des factures d'eau,
d'électricité, de téléphone et de
l'exécution de toutes obligations de sommes d'argent est
exonéré du paiement des droits de timbre lorsqu'ils sont
effectués au moyen d'un instrument ou procédé scriptural
de paiement.
Chapitre 3 - Dispositions finales
Art.7.- L'Etat et les autorités
monétaires prendront, de concert avec les banques et
établissements financiers, les mesures appropriées d'information
et de sensibilisation nécessaires à la vulgarisation des moyens
de paiement scripturaux.
Ces mesures d'information et de sensibilisation,
initiées dès avant la mise en vigueur du nouveau dispositif
juridique, seront poursuivies de façon périodique, après
l'entrée en vigueur dudit dispositif.
Art.8.- La présente loi sera
exécutée comme loi de l'Etat.
Le point suivant analyse les dispositions légales et
règlementaires en termes de traitement salarial des fonctionnaires,
ainsi que les dispositions bancaires actuelles et leurs limites.
Chapitre 1. Etude analytique de la bancarisation des agents
de la fonction publique au Burkina Faso
Section 1. Analyse
des dispositions légales et gouvernementales, ainsi que de la
procédure de la paie des fonctionnaires du Burkina Faso
Paragraphe 1. Etude analytique des
dispositions légales et gouvernementales pour la paie des agents de la
fonction publique du Burkina Faso
Au Burkina Faso, le DECRET N°2005-257/PRES/PM/MFB
du 12 mai 2005 PORTANT RÉGIME DES ORDONNATEURS ET DES
ADMINISTRATEURS DE CRÉDITS DE L'ETAT ET DES AUTRES ORGANISMES
PUBLICS stipule à son article 53 que :
« .....Le paiement des dépenses par virement
à un compte bancaire ou à un compte courant postal est
obligatoire pour tout règlement égal ou supérieur à
cent mille (100 000) francs CFA, sauf en ce qui concerne les dépenses de
personnel.»
Ce décret autorise la Direction de la Solde à
payer les revenus des fonctionnaires en numéraire. Elle a
été rédigée dans un contexte où le
système bancaire était encore embryonnaire au Burkina Faso, avec
huit (8) banques, implantées principalement dans la région du
Centre. Les banques étaient méconnues de la population qui
observait un comportement méfiant face à ce nouveau
système. L'utilisation de la monnaie fiduciaire était
prédominante. Les populations s'organisaient à travers des
cotisations solidaires dénommées « tontines »
pour réaliser les projets nécessitants des fonds plus ou moins
importants.
De nos jours, les populations adhèrent de plus en plus
aux banques, ainsi qu'aux autres services financiers. L'amélioration du
niveau d'alphabétisation et des conditions de vie des ménages,
les ambitions de développement personnel, le développement des
échanges avec l'international en sont les raisons principales.
Paragraphe 2. Etude analytique de la
procédure de la paie des agents de la fonction publique
La paie des agents de la fonction publique s'effectue par deux
moyens : la paie par virement bancaire et le billetage. La paie par
virement bancaire est une opération d'envoi de fonds du Trésor
Public aux banques et institutions financières du Burkina Faso au
bénéfice des agents de la fonction publique. L'opération
est réalisée en général tous les 25 du mois, sur la
base d'un fichier suivi et mis à jour périodiquement grâce
à un logiciel de la Direction de la Solde.
1
TRESOR PUBLIC
FONCTIONNAIRES (CCP)
TRESOR PUBLIC
13 BANQUES (CAV, RCPB)
2
FONCTIONNAIRES
La fonction bancaire du Trésor au Burkina Faso, tire
ses fondements aussi bien des dispositifs mis en place par l'État pour
assurer une gestion optimale de sa trésorerie, que de la loi bancaire.
Aussi, pour faciliter les transactions de l'État avec ses
correspondants, le Trésor Public a été amené
à utiliser des instruments et procédés modernes de
paiement. Cette fonction bancaire s'aperçoit à travers les
opérations menées par le Trésor Public qui, aux termes de
la loi bancaire, constituent des opérations de banque. En effet, aux
termes de l'article 2 de la Loi N°058-2008/AN du 08 JANVIER 2008 portant
règlementation bancaire au Burkina Faso, sont considérées
comme établissements de crédit, les personnes morales qui
effectuent, à titre de profession habituelle, des opérations de
banque.
La fonction bancaire du Trésor Public est régie
par un dispositif législatif et règlementaire.
On peut citer principalement :
le Décret N°2005-255/PRES/PM/MEF du 12 mai 2005
portant règlement général sur la comptabilité
publique. Aux termes de l'article 104 de ce décret, les
opérations de trésorerie comprennent, entre autres, la gestion
des fonds déposés par les correspondants du Trésor ;
le Décret N°73-012/PRES/PM/MFC du 18 janvier 1973
relatif à la gestion des dépôts et consignations par le
Trésor Public. Ce décret précise que le Trésor
Public est chargé de gérer les dépôts et
consignations de toute nature, reçus par les comptables
publics ;
le Décret N° 98-429/PRES/PM/MEF du 13 octobre
1998 relatifs à la gestion des comptes de dépôts de fonds
au Trésor Public. Aux termes des dispositions de l'article 1 de ce
décret, les comptes ouverts au Trésor Public sont exclusivement
des comptes de dépôts, ouverts au nom de Correspondants du
Trésor. Selon le même décret, les correspondants qui
déposent à titre obligatoire leurs fonds au Trésor,
sont : les collectivités territoriales, les Établissements
Publics de l'État, les personnes morales, bénéficiant de
taxes parafiscales. Les structures comptables de la DGTCP tiennent
exclusivement les comptes des administrations publiques et exécutent des
missions de proximité. Le Trésor Public compte un vaste
réseau de structures comptables implantées sur tout le territoire
national et à l'étranger.
Ces organismes comprennent des structures comptables centrales
(au nombre de 3) et des structures comptables déconcentrées, dont
treize (13) Trésoreries Régionales, une (1) Trésorerie des
Missions Diplomatiques et Consulaires, quatre-vingt-quatre (84) perceptions
à l'intérieur, trente-quatre (34) postes comptables situés
auprès des ambassades et missions permanentes.
Le Trésor Public est représenté dans
toutes les régions du pays avec une moyenne de huit (8) postes
comptables par région. Les services bancaires offerts par le
Trésor Public et principalement destinés, pour l'instant à
ses correspondants sont :
les opérations d'encaissement, de décaissement et de
transfert sur le compte ;
les opérations d'encaissement de valeurs (chèques et
autres effets) au profit du compte ;
l'exécution des ordres reçus du
déposant ;
le conseil et l'assistance en matière de gestion
financière et du patrimoine.
Pour être plus proche des déposants, tous les
comptables directs du Trésor sont appelés à participer
à la gestion des comptes de dépôts, dès lors qu'un
compte de cette nature a été ouvert dans les livres du
Trésor Public. Outre les services offerts aux déposants
obligatoires, des réflexions sont en cours pour offrir la
possibilité aux particuliers d'ouvrir, comme le prévoit la
réglementation, des comptes au Trésor Public.
Le processus de paiement salarial par virement bancaire
comporte de nombreuses imperfections. Les difficultés qui y sont
liées sont les suivantes :
- Les retards dans la transmission des EVIS entrainant
des retards de paiement de salaires des fonctionnaires
concernés ;
- Les anticipations de virement de salaires par les banques
entrainant des disparités entre les états de paiement des parties
prenantes ;
- La création de plusieurs CAV de banques
différentes pour un même bénéficiaire ;
- L'octroi de prêts de plusieurs banques
différentes à un même bénéficiaire ;
- Les retards accusés par les banques.
Le billetage est un terme comptable qui se définit
comme l'action de donner les détails d'un montant donné suivant
le nombre de coupures, en termes de valeur de monnaie. En matière
de gestion de salaire, le billetage se définit comme le paiement de
salaire en espèces ou en numéraires entre les mains du
salarié. Autrement dit, une opération
« billetage » peut se définir comme une action
d'envergure entreprise par un employeur et consistant à soumettre tous
ses employés au paiement en numéraires de leurs salaires par
l'entremise d'un payeur qui est qualifié de billeteur.
A priori, une opération
« billetage » requiert que chaque agent se présente
physiquement devant le guichet de paie pour recevoir en mains propres le
salaire mensuel qui lui revient. En matière de gestion de finances
publiques, et pour ce qui concerne plus particulièrement la gestion de
la masse salariale, les opérations « billetage »
sont des opérations de contrôle des présences aux postes de
travail et de vérification de la régularité et de
l'exactitude des éléments de rémunération. En tant
que mesure de contrôle, l'opération
« billetage » se justifie par la nécessité
d'effectuer périodiquement « une sorte d'inventaire » se
rapportant aux effectifs et aux éléments de
rémunération payés aux fins d'assainir le fichier de paie
et d'avoir une meilleure maîtrise des charges salariales du personnel de
l'Etat. Ce qui explique l'opération « billetage »
organisée par l'Etat du 25 mai au 17 juin 2015.
En matière de paie, le billetage est une
opération organisée à chaque fin de mois à une date
précise pour transmettre le salaire aux fonctionnaires ne disposant pas
de comptes dans une institution financière.
Les difficultés liées au billetage sont les
suivantes :
§ l'insécurité ;
§ les arriérés de salaire dû
à l'accumulation des salaires non perçus ;
§ les retards de paiement ;
§ les faits sociaux des billeteurs pouvant avoir un
impact sur les périodes de paie ;
§ l'absence de suppliants pour remplacer le billeteur en
cas de besoin ;
§ les indemnités de perte d'un montant de
12 000 FCFA par mois sont jugés insuffisants par les
billeteurs ;
§ les erreurs de décompte liées à
l'absence de compteur pour les billets ;
§ les problèmes de monnaie liée à
l'indisponibilité des petites coupures ;
§ les heures supplémentaires accumulées
lorsque le nombre de fonctionnaires à payer est élevé ;
§ les autres tâches du billeteur reclassées
au second rang, du fait du manque de temps lié au billetage.
Les défis auxquels l'administration publique fait face
sont de divers ordres. Il s'agit d'une administration publique
caractérisée par :
- un cadre juridique inadapté à
l'évolution du contexte pays ;
- un cadre organique non uniforme et inadéquat par
rapport au besoin réel en ressources humaines ;
- la non-application rigoureuse et systématique du
statut des agents des carrières des services publics de l'Etat ;
- la non-maîtrise de la masse salariale de la fonction
publique ;
- le manque d'outils de travail adaptés et l'usage des
techniques, technologies et méthodes de gestion non
appropriées.
Le point suivant analyse l'offre bancaire destinée aux
agents de la fonction publique en termes de produits et services et en termes
de densité du réseau.
Le système bancaire burkinabé a ressenti les
impacts de la crise financière mondiale. Bien qu'elle soit en expansion,
la croissance des crédits à l'économie a chuté de
14% en 2008 à 3,2% en 2009 en raison d'un ralentissement des
activités économiques et une reclassification des prêts
douteux dans le secteur bancaire.
Section 2. Etat des lieux du réseau bancaire par
région et analyse de la disponibilité des services bancaires par
région19(*)
Les banques représentent 90% des actifs du
système financier. Comportant au 31 décembre 2015 treize (13)
banques et une 14ème qui s'annonce en 2016, le secteur
bancaire fait l'objet d'une forte concentration, avec les trois plus grandes
banques détenant près de 60% de tous les actifs du secteur
financier.
A la fin du mois de juillet 2009, bien qu'aucune des banques
n'ait répondu aux ratios des structures prudentielles, 11 banques ont
maintenu un ratio d'adéquation des fonds propres au-delà du
niveau minimum prudentiel, alors que 9 étaient conformes au capital
statuaire minimum et 8 répondaient à des exigences prudentielles
de liquidité.
Entre 2011 et 2014, le nombre d'établissements de
crédits agréés au sein de l'UEMOA est passé de 120
à 131, la concurrence s'est accrue. Pendant cette période, le
taux de bancarisation a quasiment doublé, même s'il demeure encore
très faible. En 2014, la Banque Centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest
(BCEAO) estimait que le taux de bancarisation de la zone UEMOA s'élevait
à 14.83%. En 2011, il n'était que de 7.93%. Bien qu'il ait
augmenté de près de 6% entre 2012 et 2013, le taux de
bancarisation de la zone reste bas et les populations de l'espace UEMOA restent
encore faiblement bancarisées.
Figure 2 : Evolution du
taux de bancarisation de la zone UEMOA
Année
![](Enjeux-et-perspectives-de-la-bancarisation-des-agents-de-la-fonction-publique-du-Burkina-Faso11.png)
Avec 20.36% des personnes âgées de plus de 15
ans ayant un compte dans un établissement de crédit, la
Côte d'Ivoire est le seul pays de l'UEMOA, dont le taux de bancarisation
dépasse 20%. Avec respectivement 19.61% et 17.05%, le Togo et le
Bénin sont respectivement 2ème et
3ème pays les plus bancarisés de la région.
Le Sénégal (16.33%), le Mali (14.57%) et le
Burkina Faso (13.14%) bouclent la liste des pays de l'UEMOA dont le taux de
bancarisation est supérieur à 10%. Le Niger est le pays dont la
population est la moins bancarisée au sein de l'UEMOA, seuls 4.89% des
personnes âgées de plus de 15 ans ont un compte ouvert dans un
établissement de crédit agréé. Classée avant
le Niger, la Guinée-Bissau fait à peine mieux avec un taux de
bancarisation de 8.84%.
Figure 3 : Taux de
bancarisation des pays de l'UEMOA
Pays
Taux
![](Enjeux-et-perspectives-de-la-bancarisation-des-agents-de-la-fonction-publique-du-Burkina-Faso12.png)
Pays dont la population est la plus bancarisée dans
l'UEMOA, la Côte d'Ivoire est aussi l'Etat qui a le réseau
bancaire le plus dense. Au 31 décembre 2014, elle comptait 600 guichets
et 832 distributeurs automatiques de billets et guichets automatiques de
banques (DAB/GAB). Le réseau ivoirien dépasse celui du
Sénégal (409 DAB/GAB et 381 guichets), du Mali (380 DAB/GAB et
516 guichets), du Burkina Faso (305 DAB/GAB et 244 guichets) ou encore du
Bénin (264 DAB/GAB et 199 guichets).
Figure 4 : Guichets de
banque dans les pays de l'UEMOA
![](Enjeux-et-perspectives-de-la-bancarisation-des-agents-de-la-fonction-publique-du-Burkina-Faso13.png)
Au Burkina Faso, le réseau bancaire est
concentré dans les grandes villes et provinces. Les zones
reculées ne disposent pas de banque à proximité ; ce
qui est défavorable au processus de bancarisation.
Les régions telles que : les Hauts-Bassins, la
Boucle du Mouhoun, le Centre-ouest, l'Est, le Nord et le Sahel sont les
régions les plus défavorisées, en termes de couverture
bancaire. Les principales raisons sont les suivantes :
- le mauvais état du réseau routier
régional et la mauvaise qualité des équipements de
transport ;
- la faiblesse de la couverture
téléphonique ;
- la faiblesse de la couverture du réseau
électrique ;
- le manque de produits et services bancaires adaptées
aux spécificités de chaque région ;
- le manque d'infrastructures privées ;
- le faible niveau d'emploi.
Figure 5 :
Couverture géographique des banques au Burkina Faso
![](Enjeux-et-perspectives-de-la-bancarisation-des-agents-de-la-fonction-publique-du-Burkina-Faso14.png)
![](Enjeux-et-perspectives-de-la-bancarisation-des-agents-de-la-fonction-publique-du-Burkina-Faso15.png)
Echelle : 1189 mm X 841mm
Le tableau et la figure ci-dessus indiquent la situation des
fonctionnaires non bancarisés à fin septembre 2015 pour chaque
région du Burkina Faso.
Tableau 9 : Etat des non
bancarisés par région sur l'ensemble des non bancarisés
à fin septembre 201520(*)
REGION
|
NON BANCARISES
|
NON BANCARISES %
|
CENTRE
|
3930
|
62,66%
|
SAHEL
|
295
|
4,70%
|
BOUCLE DU MOUHOUN
|
289
|
4,61%
|
EST
|
271
|
4,32%
|
CENTRE OUEST
|
249
|
3,97%
|
NORD
|
236
|
3,76%
|
HAUT BASSIN
|
206
|
3,28%
|
CENTRE NORD
|
164
|
2,61%
|
SUD-OUEST
|
164
|
2,61%
|
CENTRE EST
|
144
|
2,30%
|
CENTRE SUD
|
138
|
2,20%
|
PLATEAU CENTRAL
|
107
|
1,71%
|
CASCADES
|
79
|
1,26%
|
|
6272
|
100,00%
|
Sources : données
collectées auprès du service informatique de la solde en
septembre 2015
Les pourcentages de fonctionnaires non bancarisés les
plus élevés se retrouvent dans les régions du Sahel avec
4,7%, de la Boucle du Mouhoun avec 4,61%, de l'Est avec 4,32% du Centre-ouest
avec 3,97%, du Nord avec 3,76% et des Hauts Bassins avec 3,28%.
La région du Centre, elle, enregistre plus de 50% du
taux de fonctionnaires non bancarisés et ce en dépit du nombre
important de banques qui y soient implantées.
Ces constats impliquent la nécessité pour le
gouvernement burkinabé de reformer sa stratégie de traitement
salarial, afin de permettre à l'ensemble de ses agents de
bénéficier de services bancaires.
Tableau 10 : Proportion
des fonctionnaires non bancarisés sur l'ensemble des fonctionnaires par
région au Burkina Faso de 2010 à 2014
|
% de non-bancarisés 2010
|
% de non-bancarisés 2011
|
% de non-bancarisés 2012
|
% de non-bancarisés 2013
|
% de non-bancarisés 2014
|
Boucle du Mouhoun
|
7,26%
|
4,28%
|
2,93%
|
2,07%
|
2,13%
|
Cascades
|
5,41%
|
2,98%
|
2,88%
|
1,70%
|
1,80%
|
Centre
|
18,14%
|
16,75%
|
16,84%
|
15,11%
|
12,32%
|
Centre-Est
|
5,08%
|
3,72%
|
2,84%
|
1,41%
|
1,57%
|
Centre-Nord
|
4,32%
|
2,66%
|
2,63%
|
1,21%
|
1,13%
|
Centre-Ouest
|
4,08%
|
2,53%
|
2,48%
|
1,10%
|
1,14%
|
Centre-Sud
|
4,09%
|
2,99%
|
3,56%
|
1,66%
|
0,86%
|
Est
|
4,95%
|
3,14%
|
2,75%
|
1,03%
|
1,64%
|
Hauts Bassins
|
4,61%
|
3,46%
|
2,51%
|
1,64%
|
1,38%
|
Nord
|
6,19%
|
4,29%
|
3,71%
|
1,44%
|
1,55%
|
Plateau Central
|
3,65%
|
3,12%
|
2,53%
|
1,22%
|
1,18%
|
Sahel
|
6,39%
|
3,82%
|
2,42%
|
1,37%
|
1,68%
|
Sud-Ouest
|
6,30%
|
3,63%
|
2,57%
|
1,51%
|
1,21%
|
Sources : données
collectées auprès du service informatique de la solde en
septembre 2015
Le tableau ci-dessus indique une tendance progressivement
à la baisse de la proportion des fonctionnaires non bancarisés
sur l'ensemble des fonctionnaires. Cela implique donc que le nombre de
fonctionnaires non bancarisés évolue moins vite que le nombre
total de fonctionnaires par région. Les régions du Sahel, du
Centre et du Mouhoun sont celles qui enregistrent les pourcentages les plus
élevés en matière de fonctionnaires non
bancarisés.
Paragraphe 1. Analyse de l'offre de services bancaires aux
fonctionnaires
Des résultats de nos enquêtes, il ressort que les
fonctionnaires ont besoin de solutions bancaires sur mesure qui leur
permettront de gérer leurs comptes, de financer leurs projets,
d'épargner et de se constituer un capital, tout en
bénéficiant d'avantages tarifaires. Ils ont besoin de se
reconnaitre dans une offre complète qui leur sera réservée
et qui sera adaptée à leurs besoins à l'exemple des
packages ou offre groupée.
Les offres groupées de services prennent la forme d'un
socle de produits et services, intégrant le plus souvent les frais de
tenue de compte, la cotisation de carte bancaire, un découvert
autorisé et une assurance perte et vol des moyens de paiement, auxquels
on peut ajouter des services optionnels tels que les services de Banque
à Distance.
Sur l'ensemble des treize (13) banques de la place, seulement
deux (2) proposent une offre groupée (package) de produits et services
dédiés exclusivement aux fonctionnaires.
Cela reste très insuffisant pour cette catégorie
de clientèle dont les revenus sont en moyenne à un niveau faible
et dont le niveau de risque est relativement bas.
Il faut également noter en sus du faible pourcentage
des services dédiés aux fonctionnaires, une inadéquation
de cette offre qui ne s'adapte pas à leur niveau de revenus. Ainsi, un
fonctionnaire ayant un salaire compris entre FCFA 300 000 et FCFA
400 000 bénéficiera des mêmes produits et du
même tarif qu'un fonctionnaire percevant un salaire compris entre FCFA 50
000 et FCFA 100 000. Il en est de même pour les conditions de
crédits. Le taux d'intérêt, les frais de dossier, la prime
d'assurance sont fixés aux mêmes conditions à tous les
fonctionnaires sans distinction de revenus.
Paragraphe 2. Résultats de l'enquête
réalisée auprès des fonctionnaires
non-bancarisés
L'amélioration du niveau de bancarisation des
fonctionnaires de la fonction publique passe avant tout par l'adhésion
de chaque agent aux principes des banques.
Il est donc primordial de déceler les attentes des
fonctionnaires bancarisés et non bancarisés, afin d'envisager des
solutions porteuses d'intérêt.
1) Analyse de la perception des banques
par les non-bancarisés
L'enquête réalisée auprès des
agents de la fonction publique non titulaire d'un compte en banque, nous a
permis de déceler la perception qu'ils ont des banques et
d'énumérer les raisons pour lesquelles ils ont opté pour
le paiement au billetage. Ces raisons sont multiples :
- manque de
proximité pour 86% des enquêtés : la
proximité est un facteur déterminant pour la bancarisation des
fonctionnaires dans notre cas spécifique et de façon
générale pour tous les particuliers, professionnels et
entreprises. Ne disposant pas d'implantations bancaires dans leurs zones de
travail et d'habitation, les fonctionnaires souscrivent à la formule de
billetage, pour éviter de se déplacer à leurs frais
à chaque fin de mois dans les villes disposant d'une banque ;
- manque de transparence dans les frais bancaires
pour 67% des enquêtés : les fonctionnaires
non-bancarisés dénoncent le manque de transparence des banques de
la place qui communiquent sur les avantages de leurs offres pour favoriser
l'adhésion de la clientèle. Elles n'informent pas leurs prospects
sur l'ensemble des charges et autres frais liés à chaque offre
commerciale ;
- recherche du profit pour 36% des
enquêtés : les fonctionnaires
non-bancarisés dénoncent également la recherche de profit
qui anime chaque institution bancaire. Celles-ci s'adressent
généralement à la clientèle élite envers
qui, elles proposent de meilleures offres en termes de prix et en termes
d'accueil. Pour reprendre leurs mots : « les banques sont des
escrocs, elles ne s'adressent qu'aux riches et se font du
bénéfice sur le dos des clients » ;
- conditions difficiles pour l'octroi des
prêts pour 33% des enquêtés : 1/3 des
enquêtés affirment que les conditions d'octroi de prêts sont
difficiles à réunir ;
- méconnaissance des banques pour 21%
des enquêtés : la méconnaissance des banques
est également un facteur qui conduit les fonctionnaires à ne pas
y adhérer ;
- les banques n'ont pas de
crédibilité (risque de faillite ou de
crise) pour 18% des enquêtés : elles peuvent tomber en
faillite du jour au lendemain et ne pas être en mesure de payer le
salaire de leurs clients ;
- complexité des
procédures : la complexité des
procédures bancaires est également un élément qui
joue en défaveur de la bancarisation des fonctionnaires. Cette raison
est avancée pour 14% des enquêtés ;
- les banques ont une mauvaise gestion et un
manque de rigueur par rapport aux virements de salaire pour 7% des
enquêtés : ce qui conduit à des
prestations de services insatisfaisantes ;
- exigence et inflexibilité pour 5% des
enquêtés : les fonctionnaires au billetage
invitent les banques à adapter leurs conditions en fonction de la
situation financière du client et à ne pas rester figés
sur leurs procédures.
- les banquiers ne sont pas
humbles pour 1% des enquêtés : (les banques
jouent au grand patron devant les clients) : les fonctionnaires
dénoncent également les aires de supériorité que
prennent des agents de banque.
Par ailleurs, les raisons spécifiques qui motivent le
choix du billetage sont les suivantes. Elles viennent en complément des
raisons citées ci-dessous :
- le billetage ne nécessite pas de
frais ;
- les revenus sont insuffisants et ne peuvent
supporter en plus des charges additionnelles telles que les frais
bancaires ;
- l'habitude de se faire payer au
billetage ;
- les détournements de fonds dans les
banques ;
- les retards dans les virements
bancaires ;
- le piratage des données
bancaires ;
- les braquages des banques.
97% des fonctionnaires non-bancarisés
enquêtés ont des projets d'acquisition de biens
d'équipements, de biens immobiliers et des projets d'investissement pour
lesquels ils ne disposent pas de fonds nécessaires pour la mise en
oeuvre.
Ils font recours à des pratiques traditionnelles
d'épargne et de crédit qui ont toujours existé en Afrique
subsaharienne. On retrouve tous les flux financiers
générés par le réseau des marchands, de
prêteurs professionnels, des amis, de la famille, des gardes-monnaie,
ainsi que des tontines. Ces flux qui échappent au secteur bancaire
constituent un ensemble fort disparate qui ne doit son unité qu'à
la proximité des relations entre les débiteurs et les
créanciers.
Les inconvénients de ces pratiques traditionnelles
d'épargne et de crédits sont multiples :
- faible montant des capitaux collectés ;
- long délai pour bénéficier des
fonds ;
- mésententes et disputes ;
- retards de paiement ;
- défaillances de remboursement ;
- pertes en cas de décès.
2) Recommandations des fonctionnaires
non-bancarisés
Les attentes des fonctionnaires non-bancarisés sont les
suivantes :
-
L'assouplissement des conditions d'octroi de crédits (la baisse des taux
d'intérêt et des frais de dossiers, l'assouplissement des
garanties requises) ;
-
L'implantation des banques dans les zones reculées du Burkina Faso ;
- L'instauration de procédures
simplifiées ;
- La réduction des délais de traitement des
virements ;
- La sécurisation des revenus des clients ;
- L'amélioration de la qualité de l'accueil et
des prestations de services ;
- L'utilisation de connexion de qualité ;
- Un
traitement particulier pour les fonctionnaires (une offre commerciale
adaptée et dédiée aux fonctionnaires) ;
- Une meilleure communication, avec des termes accessibles
;
- Une transparence dans la communication des charges
bancaires ;
- Une écoute active de la clientèle ;
- La mise en place d'un plan d'actions en faveur des personnes
à faible revenu ;
- L'intégration du volet social dans les
activités bancaires ;
- La minimisation des risques de faillite ;
- La proposition des produits immobiliers et des maisons
clés en main ;
- L'élimination des longues files d'attente à la
caisse.
Paragraphe 3. Résultats de l'enquête
menée auprès des fonctionnaires bancarisés
L'enquête administrée aux fonctionnaires
bancarisés révèle que les principales motivations de la
domiciliation salariale sont :
1. l'obtention des
prêts (59%) : le prêt constitue la
principale source de financement des fonctionnaires pour les projets
d'acquisition de biens d'équipements, de biens immobiliers ou pour des
projets d'investissements. Parmi les fonctionnaires enquêtés, 81%
ont souscrit à des prêts bancaires. La nature des prêts
dépend des besoins de chaque bénéficiaire. Les prêts
à la consommation ou prêts ordinaires contractés par 65% de
notre échantillon sont généralement octroyés sur le
court et le moyen terme (de 1 à 5 ans) pour le financement d'achat de
biens (équipements, mobiliers,...,).
Les prêts immobiliers contractés par 33% de notre
échantillon sont octroyés sur le long terme (de 5 à 15
ans) pour le financement des projets immobiliers (achats de terrain,
construction,...).
Enfin, les prêts scolaires contractés par 16% de
notre échantillon sont octroyés sur une durée de 12 mois,
généralement dans la période du troisième trimestre
de l'année pour le financement des frais de scolarité.
Tableau 11 :
Nature des prêts contractés par les fonctionnaires
bancarisés auprès des banques
Nature des prêts contractés
|
Fréquence
|
Prêt à la consommation
|
65,00%
|
Prêt immobilier
|
33,00%
|
Rien à signaler
|
19,00%
|
Prêt scolaire
|
16,00%
|
Autres prêts
|
7,00%
|
Le tableau nous indique que les prêts à la
consommation dont la durée est généralement comprise entre
2 et 7 ans, sont les prêts les plus contractés par les
fonctionnaires bancarisés.
2. la sécurité financière
(53%) : ouvrir un compte, pour y conserver ses revenus et y avoir
accès en toute sécurité, constitue le second facteur
motivant la domiciliation bancaire par les fonctionnaires ;
3. les besoins d'épargne (27%) :
le troisième facteur motivant l'ouverture d'un compte bancaire est le
besoin d'épargne.
Tableau 12 : Motivations
conduisant les fonctionnaires bancarisés à la domiciliation
salariale
Motivations de la domiciliation salariale
|
Nombre
|
Fréquence
|
Prêt
|
59
|
59,0%
|
Sécurité financière
|
53
|
53,0%
|
Besoins d'épargne
|
27
|
27,0%
|
Accessibilité 24h/24 et 7j/7 de ses revenus
|
10
|
10,0%
|
Prescription
|
3
|
3,0%
|
Rationnaliser mes dépenses
|
1
|
1,0%
|
TOTAL OBSERVATIONS
|
100
|
|
Il ressort du tableau ci-dessus que la première
motivation de la domiciliation salariale des fonctionnaires et l'accès
au financement bancaire.
1) Principaux besoins en services
bancaires des fonctionnaires bancarisés
Les besoins en services bancaires dépendent du niveau
de vie et des habitudes de chaque fonctionnaire. Nous avons
relevé :
- une faible utilisation des cartes bancaires : seulement 29%
de notre échantillon disposent d'une carte bancaire pour leurs
opérations (consultation de solde, impression de mini-relevés,
retraits) au Distributeur Automatique de Billets (DAB).
La plupart des fonctionnaires bancarisés se
déplacent dans les agences pour effectuer leurs opérations ;
ce qui entraîne les longues files d'attente en particulier pendant les
fins de mois ;
- une faible utilisation des services de Banque à
Distance (BAD) : seulement 2% de notre échantillon dispose d'un
service de BAD. Cela s'explique d'une part par la méconnaissance de ces
produits ; d'autre part, les fonctionnaires préfèrent se
rendre dans une agence bancaire pour consulter en toute discrétion leur
compte plutôt que d'utiliser les nouvelles techniques de l'information et
de la communication telles que l'internet et le téléphone qui
comportent des risques ;
- une faible utilisation des produits d'épargne et de
placement : 67 % des fonctionnaires bancarisés ont souscrit aux
produits d'épargne et de placements. 32% d'entre-deux disposent d'un
compte d'épargne, 24% d'un produit d'épargne progressive et
seulement 11% d'un produit de placement. Cela s'explique par le faible niveau
de revenus des agents de la fonction publique.
Tableau 13 :
Produits bancaires souscrits par les fonctionnaires
bancarisés
Nombre de produits souscrits par agent
bancarisé
|
Fréquence
|
Compte chèque
|
96,00%
|
Compte d'épargne
|
32,00%
|
Carte bancaire
|
29,00%
|
Epargne Progressive
|
24,00%
|
Placement
|
11,00%
|
Chéquiers
|
8,00%
|
E-Banque
|
2,00%
|
2) Niveau de satisfaction des
fonctionnaires bancarisés
Sachant qu'en général un client mécontent
le fait savoir à dix (10) personnes de son entourage, qu'un client qui
est juste satisfait le garde pour lui et qu'un seul client très
satisfait le dit à trois (3) ou quatre (4) personnes, on comprend que la
politique de bancarisation doit travailler à
« éradiquer » l'insatisfaction.
Le tableau ci-dessous nous indique que 24% de notre
échantillon ont une satisfaction comprise entre [0-50%] et 76% ont une
satisfaction comprise entre [50%-100%]. Cela implique que la majorité
des fonctionnaires domiciliant leur salaire en banque ont un niveau de
satisfaction appréciable des prestations qui leur sont offertes.
Tableau 14 : Niveau de
satisfaction des fonctionnaires bancarisés
Niveau de satisfaction des bancarisés
|
Nombre
|
Fréquence
|
(0-25%) de satisfaction
|
6
|
6,0%
|
(25%-50%) de satisfaction
|
18
|
18,0%
|
(50%-75%) de satisfaction
|
39
|
39,0%
|
(75%-100%) de satisfaction
|
37
|
37,0%
|
TOTAL OBSERVATIONS
|
100
|
100%
|
La proportion des fonctionnaires ayant une satisfaction
comprise entre 0 et 25% s'élève à seulement 6%. Cela
implique que plus de 50% des fonctionnaires domiciliant leur salaire en banque
sont satisfaits des services qui leur sont offerts.
3) Difficultés rencontrées
par les fonctionnaires bancarisés
En cohérence avec l'étude sur le niveau de
satisfaction, 60% des fonctionnaires bancarisés ne rencontrent pas de
difficulté majeure dans le traitement de leurs opérations
bancaires. La principale difficulté énoncée par les
fonctionnaires bancarisés est relative aux longues files d'attente
à la caisse, dues à l'inutilisation des moyens de paiements
électroniques, notamment des cartes bancaires. Contrairement aux
assertions des fonctionnaires au billetage sur les retards de virement, 9%
seulement des fonctionnaires bancarisés s'en plaignent.
Tableau 15 :
Difficultés rencontrées par les fonctionnaires bancarisés
auprès de leurs banques
Difficultés rencontrées auprès des
banques
|
Fréquence
|
Aucune
|
60,00%
|
Longues files d'attente à la caisse et manque de
guichets
|
24,00%
|
Manque de proximité et insécurité
|
13,00%
|
Retard dans les virements de salaire
|
9,00%
|
Dysfonctionnement du réseau informatique
|
2,00%
|
Mauvaise fonctionnalité des produits de Banque à
Distance
|
1,00%
|
4) Suggestions et recommandations
formulées par les fonctionnaires bancarisés
Les capacités techniques de la banque voient leur
utilité et leur efficacité par la participation du client
à la définition et à la production de la prestation de
services. Cette collaboration doit passer par l'écoute et la prise en
compte des recommandations clientèle.
Il est donc capital de tenir compte des recommandations
formulées par les fonctionnaires bancarisés, afin d'asseoir une
relation solide basée sur la confiance et la pérennité. La
principale suggestion des fonctionnaires bancarisés porte sur la baisse
des taux d'intérêt et l'extension du réseau bancaire. Les
suggestions additives portent, d'une manière générale, sur
une meilleure communication et sur la qualité de la prestation de
services offerts par les banques.
Tableau 16 : Suggestions
des bancarisés à l'endroit des banques
Suggestions à l'endroit des banques
|
Fréquence
|
Rien à signaler
|
36,00%
|
Réduire les taux d'intérêt
|
30,00%
|
Augmenter le nombre de points de vente
|
21,00%
|
Mieux expliquer la banque
|
11,00%
|
Améliorer la qualité de l'accueil
|
9,00%
|
Améliorer la qualité de service
|
7,00%
|
Résoudre les problèmes liés au
dysfonctionnement du réseau
|
3,00%
|
Assurer une meilleure fonctionnalité des produits de
banque à distance
|
2,00%
|
Assurer une célérité dans les prestations de
service
|
2,00%
|
Assurer un service de permanence
|
2,00%
|
Réduire les frais de dossiers
|
1,00%
|
Simplifier les procédures d'octroi de prêt
|
1,00%
|
Eviter les publicités mensongères
|
1,00%
|
Faire un partenariat gagnant-gagnant
|
1,00%
|
Définir une offre dédiée aux
fonctionnaires
|
1,00%
|
Augmenter la durée des prêts
|
1,00%
|
Section 3. Avantages liés à la bancarisation des
fonctionnaires
Le système bancaire en tant qu'intermédiaire
financier intervient comme un élément fondamental du processus de
développement et de croissance économique. Le niveau de
bancarisation est une caractéristique qui renseigne sur la situation
socio-économique et constitue de ce fait, un objectif clé
poursuivi par tous les Etats.
Une des stratégies bénéfiques à
l'atteinte de cet objectif est la gestion de la rémunération des
fonctionnaires par voix bancaire.
Elle présente de nombreux avantages pour tous les
acteurs économiques concernés :
· Pour l'Etat et ses démembrements :
La bancarisation de la paie des fonctionnaires permettra
d'instaurer un système financier et bancaire sur toute l'étendue
du territoire, en vue de restaurer les tissus économiques et de
canaliser les opérations financières entre l'Etat et les
provinces. A ce titre, elle préparera les bases de la
décentralisation en mettant en place les circuits qui serviront au
transfert de fonds, de subventions et des autres dépenses publiques vers
les zones les plus éloignées du centre.
C'est une construction stratégique qui conduira
à la centralisation et à l'informatisation de la gestion
administrative et financière de l'Etat pour une bonne gouvernance.
La modernisation de l'administration publique et
l'élaboration d'une politique salariale cohérente pour les agents
de la fonction publique permettra d'instaurer une régularité de
la paie des fonctionnaires et d'identifier les doublons de salaires et les
agents fictifs.
En sus de la maîtrise de la dépense de
rémunération et des effectifs payés par le Trésor
Public, la bancarisation permettra d'éviter les détournements de
salaires par les billeteurs. Elle contribuera également à la
maîtrise des effectifs et de la masse salariale par la consolidation d'un
fichier unique de tous les fonctionnaires.
En somme, la bancarisation de la paie des fonctionnaires sera
pour l'Etat, un recourt aux techniques modernes visant l'instauration de la
transparence et du contrôle permanent par tous les intervenants ou
services utilisateurs, tant au niveau central qu'à celui de provinces.
· Pour les agents de la fonction publique :
Les fonctionnaires étant les premiers acteurs
concernés par ce processus, bénéficieront de prime abord
d'une sécurité financière et d'un accès aux
services bancaires notamment aux offres de financement et d'épargne. Ils
pourront disposer de leurs revenus mensuels de façon
régulière, sans être confrontés à
l'absentéisme et aux techniques corruptives des billeteurs. Grâce
aux financements bancaires, ils pourront réaliser leurs projets de
consommation, d'investissement et immobiliers et ainsi, améliorer leur
niveau de vie.
· Pour les banques :
Les banques contribueront à l'amélioration des
conditions de vie des fonctionnaires et par là, au
développement économique. Elles pourront élargir leur
fonds de commerce à travers l'acquisition d'une clientèle sur
laquelle repose un niveau de risque relativement faible. Sur le plan de la
rentabilité, la bancarisation de la paie des fonctionnaires permettra
aux banques d'augmenter leur marge nette, ainsi que leurs commissions et donc
leur PNB (chiffre d'affaire de la banque composé de la marge
d'intermédiation et des commissions nettes).
En somme, la bancarisation de la paie des fonctionnaires
contribuera à l'augmentation du niveau de consommation, d'épargne
et d'investissement national. Elle permettra de dynamiser les activités
économiques et lancer les bases de la décentralisation.
Chapitre 3. Limites et perspectives de
la recherche,
recommandations
Section 1. Limites et
perspectives de la recherche
Paragraphe 1. Limites de la recherche
Comme toute étude, notre mémoire comporte des
insuffisances qui sont les suivantes :
- le périmètre de l'espace
d'étude :
Pour des contraintes de temps et de coût, notre
étude s'est limitée à la province du Kadiogo, Ouagadougou,
pour ce qui concerne les fonctionnaires bancarisés et les fonctionnaires
au billetage. Les entretiens administrés aux fonctionnaires se sont
déroulés au cours de l'opération billetage du mois de mai
2015 dans les Ministères et services publics de Ouagadougou.
La majorité des fonctionnaires enquêtés
sont ressortissants de la région du Centre. Ceux-ci ne sont pas
confrontés au problème de proximité avec les banques qui
sont toutes représentées dans cette région ;
- l'exclusion des forces de l'ordre :
pour des raisons de traitement particulier de leurs revenus, les forces de
l'ordre n'ont pas été prises en compte dans notre
étude ;
- l'absence de certaines données relatives aux
banques :
La lettre d'accréditation reçue de l'APBEF-BF
pour faciliter la collecte des données nous a certes permis de
rencontrer quelques responsables des banques de la place.
Toutefois, pour des raisons administratives,
certaines sont restées réticentes à nous fournir
les informations sollicitées ;
- pour des raisons de distance et de coût,
l'absence d'échanges avec les autorités
politiques des pays ayant déjà développés
l'initiative de la bancarisation des fonctionnaires ;
L'opération de bancarisation des fonctionnaires au
billetage n'est pas une initiative nouvelle, en ce sens qu'elle a
déjà été mise en oeuvre dans certains pays tels que
la RDC, le Tchad et le Cameroun. Le partage d'expériences et de bonnes
pratiques avec ces pays nous aurait permis de mieux définir la
stratégie pour le Burkina Faso.
Paragraphe 2. Perspectives de recherches
En perspective, cette étude pourra :
- intégrer une dimension plus globale, en tenant compte de
tous les acteurs percevant un quelconque revenu versé par
l'Etat (forces de l'ordre, élèves fonctionnaires,
étudiants boursiers de l'Etat), également aux employés du
secteur privé ;
- étendre cette initiative à tous les Etats
membres de l'Union pour une amélioration significative du niveau de
bancarisation. Mais cette approche ne saurait être appliquée dans
l'UEMOA sans tenir compte du contexte et des spécificités
locales. D'où l'importance des études qui permettront de mieux
cerner les mécanismes engendrant la faible bancarisation et d'y adapter
les solutions.
A cet égard, il serait particulièrement
intéressant de réaliser dans l'Union des travaux approfondis sur
l'évolution du taux de bancarisation.
Nous sommes partis du constat de la faible bancarisation au
Burkina Faso et des moyens certes divers mais insuffisants, qui ont
été déployés pour l'amélioration du taux
observé. Nous nous sommes ensuite intéressés aux
fonctionnaires qui disposent d'un revenu régulier et qui souscrivent
à la formule de billetage plutôt qu'à la domiciliation
salariale ; afin de déceler les opportunités
d'améliorer le niveau de bancarisation, à travers des actions
orientées sur la fonction publique.
D'où notre question de recherche : quels sont les
enjeux et les perspectives de la bancarisation des fonctionnaires du Burkina
Faso ? Nous avons émis les hypothèses suivantes :
Paragrahe 1. Première hypothèse
H1 : Les dispositions gouvernementales, les
caractéristiques du secteur bancaire et les dispositions légales
ne contribuent pas à l'amélioration de la bancarisation de la
paie des agents de la fonction publique.
L'analyse contextuelle a révélé une
inadaptation du cadre juridique des traitements salariaux par l'Etat, une
défaillance du système bancaire actuel aussi bien en termes de
couverture géographique qu'en termes d'adaptation de l'offre de produits
et services, enfin, une méfiance des fonctionnaires vis-à-vis des
banques.
Nous validons donc l'hypothèse H1. L'environnement
global ne contribue pas à l'amélioration de la bancarisation des
fonctionnaires.
Paragrahe 2. Deuxième hypothèse
H2 : La domiciliation bancaire du salaire de tous les
agents au billetage est une action porteuse d'intérêt pour tous
les acteurs de l'économie burkinabè.
Les investigations ont montré que la bancarisation
de la paie des agents publics peut jouer un rôle central dans la
croissance économique, à travers l'amélioration à
long terme du niveau de la production et de l'investissement et la
dynamisation des activités économiques dans le cadre de la
décentralisation.
Nous validons l'hypothèse H2. La bancarisation des
fonctionnaires est porteuse d'intérêt pour l'économie
nationale.
Paragrahe 3. Troisième hypothèse
H3 : L'amélioration du niveau de bancarisation
nécessite une modification des dispositions légales relatives au
traitement des salaires et revenus des agents de la fonction publique et une
implication forte des autorités gouvernementales. Le cadre juridique et
réglementaire n'est pas adapté à l'environnement actuel.
Le DECRET N°2005-257/PRES/PM/MFB du 12
mai 2005 PORTANT RÉGIME DES ORDONNATEURS ET DES ADMINISTRATEURS
DE CRÉDITS L'ETAT ET DES AUTRES ORGANISMES PUBLICS doit
être modifié21(*) pour tenir compte des enjeux actuels de
développement économique.
Nous validons l'hypothèse 3. Le Gouvernement doit avoir
une stratégie et un plan d'actions en la matière pour marquer sa
volonté politique de trouver une solution pour l'amélioration du
niveau de bancarisation des fonctionnaires au Burkina Faso.
Section 3.
Recommandations
Il existe aujourd'hui un réel intérêt de
la part de l'Etat en faveur du développement de la bancarisation de
masse.
Cet intérêt se conjugue pleinement avec celui des
investisseurs internationaux, publics et privés, et serait susceptible
de se traduire principalement par le lancement de nouveaux produits et services
bancaires adaptés aux réalités et aux attentes des
populations.
Toutefois, un développement conséquent de la
bancarisation au Burkina Faso suppose que soient adoptées certaines
stratégies gagnantes.
Vers quelles solutions s'engager pour booster le taux de
bancarisation des agents de la fonction publique ?
Paragrahe 1. Stratégie de la Société
Générale Burkina Faso pour améliorer le niveau de
bancarisation des fonctionnaires
La Société Générale Burkina Faso
est une filiale d'un acteur de premier plan des services financiers en France,
en Europe et dans le monde, à savoir le Groupe Société
Générale. S'appuyant sur un modèle diversifié de
banque universelle, la Société Générale Burkina
Faso allie solidité financière et stratégie de croissance
durable, afin de mettre sa performance au service du financement de
l'économie et des projets de ses clients.
Elle a été créée en mai
199822(*) avec la
participation de l'Etat Burkinabé et de plusieurs partenaires financiers
nationaux et internationaux.
Enoncé dans son « document de
référence 2016 » le Groupe Société
Générale » a pour ambitions de :
- bâtir avec ses clients une relation
équilibrée et équitable, dans laquelle elle s'engage avec
eux, à leurs côtés, pour les accompagner dans leur vie au
quotidien et dans leurs projets ;
- mettre ses performances au service de ses clients.
Enoncé dans le « document de
référence 2016 du Groupe Société
Générale », l'objectif de sa stratégie est de
devenir la banque relationnelle, référence sur ses
marchés, proche de ses clients et choisie pour la qualité et
l'engagement de ses équipes.
La prise en compte de l'intérêt à long
terme du client et plus généralement la manière de
l'accompagner, les comportements qui suscitent et renforcent sa confiance au
fil du temps, tout cela est essentiel pour elle. Ainsi, elle associe davantage
ses clients à la vie de son entreprise en leur demandant ce qu'ils
pensent de ses services.
Envers sa clientèle de particuliers, principalement les
fonctionnaires, la Société Générale Burkina Faso a
développé une stratégie qui porte aussi bien sur son offre
commerciale que sur la qualité de ses services :
· Stratégie de la Société
Générale Burkina Faso sur son offre commerciale
La Société Générale Burkina Faso
offre des conditions préférentielles aux agents de la fonction
publique pour leur permettre d'accéder aux services bancaires quel que
soit leur revenu. Ces conditions préférentielles sont
présentées à chaque ministère et des actions de
prospection sont organisées pendant les opérations
« billetage ». Pour aller plus loin, Société
Générale Burkina Faso a défini une offre packagée
destinée exclusivement aux fonctionnaires qui sera lancée en
2016. Cette offre comporte un ensemble de produits et services adaptés
à leurs besoins et à leur budget.
Elle fait également partie de l'une des
premières banques à proposer gratuitement la bancarisation des
fonds communs aux agents du Ministère de l'Economie et des
Finances, des ristournes aux agents du Laboratoire National de Santé
Publique (LNSP), ainsi que celle des présalaires aux
élèves fonctionnaires, associant d'autres services bancaires qui
leur sont adaptés.
· Stratégie de la Société
Générale Burkina Faso sur la qualité de ses
services
En 2012, elle a lancé le premier centre d'appel
bancaire du Burkina Faso, pour répondre à sa vocation de banque
multicanal. En plus d'être un centre d'appel au service de ses clients,
ce canal est également un outil commercial utilisé dans le cadre
des campagnes marketing.
La Société Générale Burkina Faso a
également développé son réseau d'agences par
l'ouverture de quatre (4) nouvelles agences à Ouagadougou et de huit (8)
autres en province, portant ainsi le nombre d'agences de 8 en 2011 à 20
en fin 2015 (soit un accroissement de 150% en trois ans). L'extension du
réseau a aussi permis à la banque d'assurer une meilleure
visibilité de la marque dans les grandes villes où celle-ci s'est
implantée.
Toujours dans l'objectif d'améliorer la
proximité avec sa clientèle, elle a procédé au
lancement de deux agences bancaires mobiles et au déploiement de
Distributeurs Automatiques de Billets (DAB) hors sites pour permettre surtout
aux fonctionnaires et autres salariés d'accéder aux services
bancaires dans les zones reculées.
Paragrahe 2. Recommandations aux différents acteurs
de l'économie
En nous fondant sur les facteurs potentiels de l'analyse
contextuelle, nous formulons les recommandations ci-dessous :
· A l'Etat :
L'Etat gagnerait à établir un cadre
réglementaire dans lequel s'exercera l'activité bancaire. Pour ce
faire :
- il serait bien d'octroyer la primauté à
l'économie et à la juste répartition des fruits de la
croissance. Il conviendrait de veiller à la mise en place et au respect
d'une nouvelle règlementation favorisant la domiciliation bancaire des
revenus. Nous recommandons de modifier le DECRET N°2005-257/PRES/PM/MFB
du 12 mai 2005 PORTANT RÉGIME DES ORDONNATEURS ET DES
ADMINISTRATEURS DE CRÉDITS DE L'ETAT ET DES AUTRES ORGANISMES PUBLICS,
afin d'effectuer tous les traitements salariaux par virement bancaire quel que
soit le niveau de revenus de chaque agent de la fonction publique.
- étendre cette disposition à tous les agents,
contractuels, prestataires, élèves fonctionnaires, ..., percevant
un quelconque revenu de l'Etat.
Etendre cette disposition aux employés du secteur
privé et veiller à la mise en application du droit au
compte ;
- inculquer une culture financière au sein de la
population. Il nous semble pertinent de transmettre les bases de la culture
bancaire dès la scolarisation des jeunes.
Le gouvernement burkinabè gagnerait à
décider de rompre définitivement avec la pratique qui consistait
à verser le salaire des fonctionnaires de la « main à
la main », par l'intermédiaire d'un comptable public. La
bancarisation au sein de la fonction publique permettra de garantir, aux agents
de l'Etat, un paiement équitable et sans retard de leurs modestes
traitements ;
- améliorer le dispositif du « droit au compte
» : Pour une meilleure garantie du respect du droit au compte promu par
l'UEMOA, il est essentiel de faciliter l'usage du recours dont disposent les
populations en cas de refus des établissements bancaires. A ce titre, la
nomination d'un « médiateur bancaire » pourrait être
utile pour mettre en confiance les populations, recueillir et traiter leurs
recours ;
- travailler à recruter davantage d'agents permanents
que d'agents contractuels, afin de permettre à une majorité
d'agents de fonction publique de bénéficier de financement
bancaire à long terme ;
- encourager l'accès aux services bancaires en
exemptant partiellement ou totalement certains produits de Taxe sur la Valeur
Ajoutée (exemple : taux d'intérêt) ;
- effectuer un suivi des textes qui régissent le
secteur bancaire en général et la promotion de la bancarisation
en particulier pour une mise en application effective ;
- définir une stratégie assortie d'un plan
d'actions pour la bancarisation des fonctionnaires actuellement au billetage et
la domiciliation salariale systématique des nouvelles recrues.
· A la Banque Centrale :
- effectuer des campagnes de communication et de
sensibilisation sur l'importance de la banque et son accessibilité
à tous ;
- veiller à l'application du droit au compte en
communiquant sur les possibilités de recours à la Banque Centrale
en cas de refus d'ouverture de compte.
· Aux banques de second rang :
- étendre le réseau d'agences dans les
régions et les zones reculées du Burkina Faso ;
- définir une offre adaptée au niveau de revenus
et aux besoins des fonctionnaires ; le crédit aux plus pauvres ne
devrait pas être l'apanage des IMF seules. Il serait indiqué que
ce créneau soit investi par les banques commerciales pour un impact plus
immédiat sur la bancarisation. L'application stricte du taux
d'usure23(*) est un
obstacle en la matière.
- améliorer la qualité de service, en termes
d'accueil et de traitement des virements de salaires. Veiller à la
transparence des informations communiquées à la clientèle
en particulier sur les frais bancaires et les taux d'intérêt. La
communication des banques manque très souvent de transparence, en
particulier en termes de tarification. Sur les treize (13) banques du Burkina
Faso, plus de la moitié n'affiche pas clairement les prix de leurs
services.
- aller davantage vers la population en termes de
communication et de relation client.
- sachant que les besoins bancaires diffèrent en
fonction des habitudes et du niveau de vie de chaque particulier, il est
important pour les banques de réajuster leur offre afin de favoriser et
de contribuer fortement à l'amélioration du niveau de
bancarisation des fonctionnaires.
· Aux agents de la fonction publique, nous recommandons
de développer la culture bancaire et d'épargne pour
bénéficier des offres de financement bancaire et améliorer
leurs conditions de vie.
La mise en oeuvre efficace de l'ensemble de ses
recommandations pourrait permettre d'espérer un taux de bancarisation de
plus de 20% d'ici 2020.
Paragrahe 3. Une approche programmatique pour la
bancarisation des agents de la fonction publique du Burkina Faso
Le projet « Un fonctionnaire, un compte »
de bancarisation de la paie des fonctionnaires de l'Etat proposé
s'inscrit dans le cadre de l'amélioration du niveau
général de bancarisation prôné par le Gouvernement
et les organismes internationaux. Ce projet se rapporte au paiement des
salaires par voie de compte bancaire. Les banques intervenantes, partenaires du
Gouvernement, auront au préalable ouvert des comptes bancaires en faveur
des bénéficiaires. Ce projet vise l'instauration d'un
système financier et bancaire sur toute l'étendue de notre pays,
en vue de restaurer les tissus économiques et de canaliser les
opérations financières entre l'Etat et les provinces.
Le développement de ce projet dont la matrice
représente comme suit est l'une des voies pour réaliser les
objectifs en termes de bancarisation.
Les objectifs, résultats attendus, axes d'intervention
et bénéficiaires sont ci-dessous définis :
Tableau 17 :
Objectifs, résultats attendus, axes d'intervention et
bénéficiaires du projet de bancarisation de la paie des
fonctionnaires
Objectifs
|
Résultats attendus
|
Axes d'intervention
|
Bénéficiaires
|
Développement du système financier et
bancaire
|
Présence effective d'au moins une banque dans chacune des
45 provinces du Burkina Faso
|
Réseau d'agences bancaires
|
Etat et collectivités
Territoriales
Fonctionnaires et autres
agents économiques
|
Présence effective de Distributeurs Automatiques de
Billets dans chacune des provinces du Burkina Faso
|
Réseau de DAB
|
Fonctionnaires et autres
agents économiques
|
Consolidation d'un fichier unique de tous les
fonctionnaires
|
Existence d'un fichier unique à jour accessible dans
toutes les collectivités territoriales indiquant le nombre,
l'identité, le lieu d'affectation, le revenu mensuel des fonctionnaires
en poste au Burkina Faso
|
Fiabilisation de la base de données de la solde
|
Direction de la Solde
Banques
Réseau des caisses populaires
|
Mise en place d'une procédure simplifiée et
cohérente facilitant la communication d'informations entre les banques,
le réseau des caisses populaire et la Direction de la Solde
|
Synergie entre la Direction de la Solde et RCPB et les banques
|
Direction de la Solde
Banques
Réseau des caisses populaires
|
Mise en place d'un outil permettant de générer des
statistiques sur la gestion de la paie des fonctionnaires
|
Outil de pilotage de la Direction de la Solde
|
Direction de la Solde
|
Facilitation de l'accès aux services
bancaires
|
Existence d'une offre bancaire simplifiée, accessible et
adaptée aux besoins des fonctionnaires
|
Offre bancaire aux fonctionnaires
|
Fonctionnaires et autres agents économiques
|
Domiciliation bancaire effective des fonctionnaires actuellement
au billetage
|
Bancarisation de la paie des fonctionnaires
|
Fonctionnaires et autres agents économiques
Etat Banques
|
Suppression effective des postes de billeteurs
|
Revue de la procédure de paie des fonctionnaires
|
Etat
|
La réussite de ce projet repose dans sa
stratégie de mise en oeuvre. Cette stratégie, si elle est
basée sur un processus programmatique et bien ficelé, ciblant les
déclencheurs véritables et les différents points
d'entrée et d'ancrage, renforcera ses chances de succès.
L'approche programmatique dont il est question devra s'inscrire dans la
continuité et la durée de manière graduelle en
définissant clairement les actions et les priorités à
engager à court, moyen et long terme selon un enchaînement qui
s'inscrit dans un cadre logique qui respecte un ordre rigoureux et progressif
et s'inscrit dans le temps avec des déclinaisons annuelles.
Tableau 18 :
Projet "un fonctionnaire, un compte"
Projet "un fonctionnaire, un compte"
|
Acteur Resp action
|
Resp suivi
|
2016
|
2017
|
2018
|
N°
|
VOLET
|
Description
|
|
|
T3
|
T4
|
T1
|
T2
|
T3
|
T4
|
T1
|
T2
|
T3
|
T4
|
1
|
PLAN DE CADRAGE DE L'ADMINISTRATION
PUBLIQUE
|
Définir un comité de pilotage, responsable du
programme de la bancarisation de la paie des fonctionnaires et une cellule
opérationnelle de gestion de projet
|
ADMINISTRATEURS DE L'ETAT POUR LA GESTION DU BUDGET
CELLULE OPERATIONNELLE DE GESTION DE PROJET
|
COMITE DE PILOTAGE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
Organiser des opérations de recensement biométrique
pour disposer d'un fichier unique de la Fonction publique
|
RESPONSABLE DU SERVICE DE TRAITEMENT DES SALAIRES
CELLULE OPERATIONNELLE DE GESTION DE PROJET
|
COMITE DE PILOTAGE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
Revoir le cadre juridique de la Fonction publique :
-
veiller à la mise en place et au respect d'une nouvelle
règlementation favorisant la domiciliation bancaire des revenus ; -
modifier le DECRET N°2005-257/PRES/PM/MFB du 12 mai 2005, afin d'effectuer
tous les traitements salariaux par virement bancaire quel que soit le niveau de
revenus de chaque agent de la fonction publique.
|
ADMINISTRATEURS DE L'ETAT POUR LA GESTION DU BUDGET
CELLULE OPERATIONNELLE DE GESTION DE PROJET
|
COMITE DE PILOTAGE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
N°
|
Description
|
Acteur Resp action
|
Resp suivi
|
T3
|
T4
|
T1
|
T2
|
T3
|
T4
|
T1
|
T2
|
T3
|
T4
|
4
|
Renforcer la gestion prévisionnelle des emplois et des
effectifs de la Fonction publique
|
RESPONSABLE DU SERVICE DE TRAITEMENT DES SALAIRES
CELLULE OPERATIONNELLE DE GESTION DE PROJET
|
COMITE DE PILOTAGE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
Définir le circuit de traitement des salaires en
s'appuyant sur l'expérience et les bonnes pratiques des pays ayant
déjà déployés cette réforme
|
RESPONSABLE DU SERVICE DE TRAITEMENT DES SALAIRES
CELLULE OPERATIONNELLE DE GESTION DE PROJET
|
COMITE DE PILOTAGE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6
|
REVUE DU SYSTEME BANCAIRE
|
Déployer une stratégie d'extension du réseau
bancaire permettant de couvrir tout le territoire national
|
RESPONSABLES DES BANQUES
CELLULE OPERATIONNELLE DE GESTION DE PROJET
|
COMITE DE PILOTAGE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
7
|
Définir une offre packagée complète,
adaptée et accessible, dédiés aux fonctionnaires et agents
de la fonction publique
|
RESPONSABLES DES BANQUES
CELLULE OPERATIONNELLE DE GESTION DE PROJET
|
COMITE DE PILOTAGE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8
|
Organiser avec le service public de la solde un plan de travail
pour disposer du fichier unique à jour de la fonction publique
|
RESPONSABLES DES BANQUES
CELLULE OPERATIONNELLE DE GESTION DE PROJET
|
COMITE DE PILOTAGE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
9
|
Effectuer des communications ciblées sur l'existence et
l'accessibilité des offres packagées aux fonctionnaires
|
RESPONSABLES DES BANQUES
CELLULE OPERATIONNELLE DE GESTION DE PROJET
|
COMITE DE PILOTAGE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
N°
|
|
Description
|
Acteur Resp action
|
Resp suivi
|
T3
|
T4
|
T1
|
T2
|
T3
|
T4
|
T1
|
T2
|
T3
|
T4
|
10
|
CONDUITE DU CHANGEMENT
|
Organiser des sondages d'opinions et des conférences de
presse sur la bancarisation des fonctionnaires
|
RESPONSABLES DE LA FONCTION PUBLIQUE
CELLULE OPERATIONNELLE DE GESTION DE PROJET
|
COMITE DE PILOTAGE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
11
|
Déployer une stratégie de communication efficace
mettant en avant l'importance et l'accessibilité de la domiciliation
salariale
|
APBEF, LES RESPONSABLES DE LA PROMOTION DE LA BANCARISATION
(BCEAO, UEMOA)
CELLULE OPERATIONNELLE DE GESTION DE PROJET
|
COMITE DE PILOTAGE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
12
|
Organiser des séances d'informations et instaurer des
cadres d'échanges entre les banques et les agents de la fonction
publique
|
RESPONSABLES DE LA FONCTION PUBLIQUE
CELLULE OPERATIONNELLE DE GESTION DE PROJET
|
COMITE DE PILOTAGE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
13
|
LANCEMENT DE LA PHASE PILOTE
|
Sélectionner cinq régions pilote pour
expérimenter la bancarisation complète de la paie des
fonctionnaires
|
RESPONSABLES DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DES TRAITEMENTS DES
SALAIRESBANQUES
CELLULE OPERATIONNELLE DE GESTION DE PROJET
|
COMITE DE PILOTAGE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
14
|
Mettre en oeuvre les actions définies dans le dispositif
de cadrage de l'administration publique
|
RESPONSABLES DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DES TRAITEMENTS DES
SALAIRES BANQUES
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
N°
|
|
Description
|
Acteur Resp action
|
Resp suivi
|
T3
|
T4
|
T1
|
T2
|
T3
|
T4
|
T1
|
T2
|
T3
|
|
15
|
MISE EN OEUVRE DE LA PHASE PILOTE
|
Tenir une rencontre de lancement officiel de la phase pilote
|
RESPONSABLES DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DES TRAITEMENTS DES
SALAIRES BANQUES
CELLULE OPERATIONNELLE DE GESTION DE PROJET
|
COMITE DE PILOTAGE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
16
|
Déployer la stratégie dans cette zone pilote
|
RESPONSABLES DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DES TRAITEMENTS DES
SALAIRES BANQUES
CELLULE OPERATIONNELLE DE GESTION DE PROJET
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
17
|
Déceler les imperfections et les difficultés
rencontrées
|
RESPONSABLES DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DES TRAITEMENTS DES
SALAIRES BANQUES
CELLULE OPERATIONNELLE DE GESTION DE PROJET
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
18
|
PHASE DE DEPLOIEMENT
|
Définir des actions correctives pour les imperfections
constatées au cours de la phase pilote et veiller à la
présence effective des banques (agence ou DAB hors site) dans les 13
régions du Burkina
|
RESPONSABLES DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DES TRAITEMENTS DES
SALAIRES
CELLULE OPERATIONNELLE DE GESTION DE PROJET
|
COMITE DE PILOTAGE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
N°
|
Description
|
Acteur Resp action
|
Resp suivi
|
T3
|
T4
|
T1
|
T2
|
T3
|
T4
|
T1
|
T2
|
T3
|
T4
|
19
|
Intégrer ses actions correctives dans le processus global
de la bancarisation de la paie des fonctionnaires
|
RESPONSABLES DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DES TRAITEMENTS DES
SALAIRES
CELLULE OPERATIONNELLE DE GESTION DE PROJET
|
COMITE DE PILOTAGE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
20
|
Lancer officiellement le processus de bancarisation
complète de la paie des fonctionnaires sur l'ensemble du territoire
|
RESPONSABLES DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DES TRAITEMENTS DES
SALAIRES
CELLULE OPERATIONNELLE DE GESTION DE PROJET
|
COMITE DE PILOTAGE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
21
|
SUIVI EVALUATION
|
Déceler les difficultés rencontrées et
définir des actions correctrices
|
RESPONSABLES DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DES TRAITEMENTS DES
SALAIRES
CELLULE OPERATIONNELLE DE GESTION DE PROJET
|
COMITE DE PILOTAGE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
22
|
Evaluer les avancées significatives
|
RESPONSABLES DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DES TRAITEMENTS DES
SALAIRES
CELLULE OPERATIONNELLE DE GESTION DE PROJET
|
COMITE DE PILOTAGE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
23
|
PERSPECTIVES
|
Envisager la bancarisation de la paie des forces de l'ordre, des
élèves fonctionnaires et de tous les acteurs percevant un revenu
issu d'une prestation en faveur de l'Etat
|
RESPONSABLES DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DES TRAITEMENTS DES
SALAIRES
CELLULE OPERATIONNELLE DE GESTION DE PROJET
|
COMITE DE PILOTAGE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LEGENDE :
- Tn : trimestre n, (n compris entre 1 et 4)
- Membre du comité de pilotage :
· Responsable de la promotion de la bancarisation au sein de
la BCEAO
· Responsable de la promotion de la bancarisation au sein de
la commission de l'UEMOA au Burkina Faso
· Président de l'APBEF
· Représentant des syndicats des fonctionnaires du
Burkina
· Directeur de la Solde
· Représentant du Ministre de la Fonction Publique
- Membre du comité opérationnel :
· Représentant de la promotion de la bancarisation au
sein de la BCEAO
· Responsable de la promotion de la bancarisation au sein de
la commission de l'UEMOA au Burkina Faso
· Représentant de l'APBEF
· Représentant des syndicats des fonctionnaires du
Burkina
· Représentant de la Solde
· Représentant du Ministre de la Fonction Publique
· Représentant de chaque banque ;
· Représentant du PNDES
CONCLUSION GENERALE
Le système bancaire est l'un des éléments
centraux de la vie économique d'une nation. Les banques jouent un
rôle majeur dans la vie quotidienne des ménages. Elles contribuent
à assurer la fluidité des transactions en mettant à
la disposition des agents économiques des moyens de paiement rapides,
pratiques et sûrs, à financer par le crédit l'achat de
biens de consommation, d'équipements et de biens immobiliers. Elles
permettent également aux ménages comme aux entreprises de
satisfaire à leurs besoins d'épargne et de placement. Dans
l'économie moderne, la banque est un intermédiaire incontournable
pour tout agent économique. C'est par le biais d'un compte courant que
l'agent doit percevoir ses revenus (salaire, prestation sociale, loyer,
intérêts perçus...) et gérer son épargne.
Le paysage bancaire du Burkina Faso s'est
développé tant sur le plan des structures que sur celui des
instruments depuis ces cinq (5) dernières années. Il reste
cependant marqué par une série de dysfonctionnements qui limitent
sa contribution au financement de l'économie.
La bancarisation de tous les secteurs de l'économie
nationale même progressive est cruciale et porteuse d'espoir pour un pays
qui s'est engagé, depuis lors, dans le processus d'éradication de
la corruption, du clientélisme, de la médiocrité, etc.
Pour ainsi promouvoir la bonne gouvernance, améliorer le climat des
affaires et moderniser l'économie comme le prévoit son programme
de développement, le gouvernement devrait compter sur la bancarisation
pour se doter de moyens efficaces de contrôle et doter le pouvoir
judiciaire d'un instrument d'enquête fiable, afin que rien et alors rien
n'échappe au Trésor public.
Plus qu'une réforme du traitement des salaires, la
bancarisation de la paie des fonctionnaires de l'Etat est la modernisation et
le développement du secteur financier et bancaire, et donc, un
vaste projet qui conditionne le progrès dans tous les autres secteurs
socioéconomiques.
Par ailleurs, la restauration du réseau financier rural
constitue la base de la décentralisation politique, administrative et
économique. A cela, il faut ajouter la maîtrise des
effectifs de la fonction publique que la bancarisation rendra possible.
Particulièrement, elle permet de susciter la dynamique du monde rural,
éloigné du centre, en vue de l'amener à se réformer
pour devenir un pôle de développement communautaire.
La domiciliation des revenus en banque pourrait
s'étendue au secteur privé ainsi qu'à tous les pays de
l'UEMOA, selon des modalités et des conditions à définir,
afin d'améliorer considérablement le niveau général
de bancarisation au sein de l'Union.
Pour y parvenir, il faut une volonté politique,
une bonne action de communication et une stratégie cohérente
impliquant l'ensemble des acteurs, travaillant en synergie d'actions bien
coordonnées.
Le développement de l'ensemble des régions passe
par la bancarisation. Toute politique de développement devrait
l'intégrer et en faire un socle, au titre des actions
d'accompagnement.
BIBLIOGRAPHIE
RAPPORTS ET TEXTES JURIDIQUES
1. BCEAO, Rapports annuels 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, Dakar
: BCEAO.
2. Commission Bancaire, Rapports annuels 2010, 2011, 2012,
2013, 2014, Dakar : BCEAO.
3. Acte uniforme relatif au droit des Sociétés
Commerciales et du Groupement d'Intérêt Economique. Acte
adopté le 17 avril 1997 et paru au JO OHADA n°2 du 1er octobre
1997.
4. La Loi n°003-2005 du 24 mars 2005 portant loi uniforme
sur les mesures de promotion de la bancarisation et de l'utilisation des moyens
de paiement scripturaux.
5. Règlement n°15/2002/CM/UEMOA relatif aux
systèmes de paiement dans les Etats membres de l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).
6. Traité du 14 novembre 1973 constituant l'Union
Monétaire Ouest Africaine (UMOA).
7.
Instruction n° 04/06/2014 - Services bancaires à offrir à
titre gratuit par les établissements de crédit de l'UMOA (PDF -
1.1 Mo) . 2014.
OUVRAGES
1. DESCHANNEL Jean-Pierre, Droit bancaire, l'institution
bancaire, DALLOZ, Edition 1995. 141 pages.
2. Lhériau L., Le droit des systèmes financiers
décentralisés dans l'Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine, Rapport de thèse de doctorat en droit privé,
Université Picardie Jules Verne, Edition 2003. 589 pages.
3. Sylvie Diatkine, Les fondements de la théorie
bancaire 191 pages, Edition 2002.
4. Agossou Jacques Gansinhoundé
Informaticien, cadre de banque
Niveaux de bancarisation au sein de la Communauté
Économique Des États de
L'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) .
5. Pr Gilles J. GUGLIELMI
Élaboration des mémoires de master conseils de
méthode. Edition 2015. 10 pages.
MEMOIRES DE RECHERCHE
1. La problématique et l'importance de l'accès au
crédit pour le développement Travail de séminaire dans la
discipline « Economie de développement II » dirigé par
le Prof. Dr. Jean-Jacques Friboul et présenté par David
Stadelmannstud. rer. pol.,stud. rer. nat. Avril 2005
2. Chéryle I. IDOSSOU, Contribution de la réforme
des systèmes de paiement dans l'UEMOA à l'amélioration du
taux de bancarisation au Bénin, DTS/Gestion des Banques/ENEAM/UAC,
Bénin, 2006.
3. A. Jacques GANSINHOUNDE, Les déterminants de la faible
bancarisation dans l'UEMOA, Master Banque-Finance/UPIB, Bénin, 2007.
4. Fall MATAR, La promotion de la bancarisation dans l'espace
UEMOA, Université Gaston Berger de Saint-Louis, Sénégal,
2005.
SITES INTERNET
1.
http://www.bceao.int , Site de la
BCEAO.
2. http://www.banque-france.fr/ , Site de la Banque de
France.
3.
http://www.seneweb.com/:
Assemblée générale - Fédération des
associations professionnelles des banques et établissements financiers
(Fapbef) de l'UEMOA - Relever le défi de la bancarisation.
4. www.uemoa.int/ : Site de l'UEMOA.
5.
www.transparency.org : Site de
Transparency international.
6.
www.doingbusiness.org : Des
informations sur le cadre des affaires dans 178 pays.
7.
www.wordbank.com : Site de la
Banque Mondiale.
8.
www.google.fr: Moteur de
recherche.
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Instruction N° 004 -
06 - 2014 du 25 juin 2014 relative aux services bancaires offerts à
titre gratuit par les établissements de crédit de l'UMOA à
leur clientèle
Annexe 2 : Fiche d'entretien avec la Direction de
la Solde
Annexe 3 : Fiche d'entretien
administrée aux treize (13) banques du Burkina Faso
Annexe 4 : Fiche d'entretien adressée
aux billeteurs du Burkina Faso
Annexe 5 : Enquête aux agents
non-bancarisés de la fonction publique
Annexe 6 : Questionnaire d'enquête aux
agents bancarisés de la fonction publique
Table des matières
DEDICACE
REMERCIEMENTS
AVANT PROPOS
LISTE DES ABREVIATIONS
SOMMAIRE
LISTE DES TABLEAUX, FIGURES ET ANNEXES
RESUME -ABSTRACT
INTRODUCTION GENERALE
Partie I. :
Théorie et méthodologie de la recherche
5
Chapitre 1. Cadre
théorique de la recherche
5
Section 1. Contexte
5
Section 2. Justification de choix du
thème
6
Section 3. Problématique
7
Section 4. Revue de la
littérature
9
Paragraphe 1. Définition des
concepts
9
Paragraphe 2. Dix mesures pour booster la
bancarisation dans l'UEMOA - 2010
13
Paragraphe 3. Instruction N° 004 - 06 -
2014 relative aux services bancaires offerts à titre gratuit par les
établissements de crédit de l'UMOA à leur
clientèle
18
Paragraphe 4. Bancarisation de la paie des
fonctionnaires en RDC
18
Paragraphe 5. Bancarisation de la paie des
fonctionnaires au Tchad
20
Chapitre 2.
Intérêts et Objectifs de l'étude
22
Section 1. Intérêt de
l'étude
22
Section 2. Objectifs et question de
recherche
22
Section 3. Hypothèses de
l'étude
23
Chapitre 3. Cadre
opératoire et méthodologique
23
Section 1. Espace d'étude
23
Section 2. Méthodologie de la
recherche
25
Paragrahe 1. Utilisation des informations
et données à travers la recherche documentaire
25
Paragrahe 2. Collecte des données et
informations à travers les entretiens
25
Paragrahe 3. Questionnaire
26
Paragrahe 4. Technique de
dépouillement et outil d'analyse des données
28
Section 3. Méthode de validation des
hypothèses
29
Partie II. Etude
empirique de la bancarisation des fonctionnaires du Burkina Faso
31
Chapitre 1. Analyse
conjoncturelle de la bancarisation des agents de la fonction publique du
Burkina Faso
31
Section 1. Enjeux de la bancarisation pour
le développement économique
31
Section 2. Evolution de l'environnement
bancaire global au Burkina Faso
33
Section 3. Dispositions légales pour
la promotion de la bancarisation
37
Chapitre 1. Etude analytique de
la bancarisation des agents de la fonction publique au Burkina Faso
42
Section 1. Analyse des dispositions
légales et gouvernementales, ainsi que de la procédure de la paie
des fonctionnaires du Burkina Faso
42
Paragraphe 1. Etude analytique des
dispositions légales et gouvernementales pour la paie des agents de la
fonction publique du Burkina Faso
42
Paragraphe 2. Etude analytique de la
procédure de la paie des agents de la fonction publique
43
Section 2. Etat des lieux du réseau
bancaire par région et analyse de la disponibilité des services
bancaires par région
47
Paragraphe 1. Analyse de l'offre de services
bancaires aux fonctionnaires
53
Paragraphe 2. Résultats de
l'enquête réalisée auprès des fonctionnaires
non-bancarisés
53
1) Analyse de la perception des banques par
les non-bancarisés
54
2) Recommandations des fonctionnaires
non-bancarisés
56
Paragraphe 3. Résultats de
l'enquête menée auprès des fonctionnaires
bancarisés
57
1) Principaux besoins en services bancaires
des fonctionnaires bancarisés
59
2) Niveau de satisfaction des fonctionnaires
bancarisés
60
3) Difficultés rencontrées par
les fonctionnaires bancarisés
60
4) Suggestions et recommandations
formulées par les fonctionnaires bancarisés
61
Section 3. Avantages liés à
la bancarisation des fonctionnaires
63
Chapitre 3. Limites et
perspectives de la recherche, recommandations
64
Section 1. Limites et perspectives de la
recherche
64
Paragraphe 1. Limites de la recherche
64
Paragraphe 2. Perspectives de recherches
65
Section 2. Analyse et validation des
hypothèses de travail
66
Paragrahe 1. Première
hypothèse
66
Paragrahe 2. Deuxième
hypothèse
66
Paragrahe 3. Troisième
hypothèse
67
Section 3. Recommandations
67
Paragrahe 1. Stratégie de la
Société Générale Burkina Faso pour améliorer
le niveau de bancarisation des fonctionnaires
68
Paragrahe 2. Recommandations aux
différents acteurs de l'économie
70
Paragrahe 3. Une approche programmatique
pour la bancarisation des agents de la fonction publique du Burkina Faso
73
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES ANNEXES
TABLE DES MATIERES
![](Enjeux-et-perspectives-de-la-bancarisation-des-agents-de-la-fonction-publique-du-Burkina-Faso16.png) ![](Enjeux-et-perspectives-de-la-bancarisation-des-agents-de-la-fonction-publique-du-Burkina-Faso17.png) ![](Enjeux-et-perspectives-de-la-bancarisation-des-agents-de-la-fonction-publique-du-Burkina-Faso18.png) ![](Enjeux-et-perspectives-de-la-bancarisation-des-agents-de-la-fonction-publique-du-Burkina-Faso19.png) ![](Enjeux-et-perspectives-de-la-bancarisation-des-agents-de-la-fonction-publique-du-Burkina-Faso20.png)
* 1 Source : site banque
mondiale « Burkina Faso vue d'ensemble »
http://www.banquemondiale.org/fr/country/burkinafaso/overview
* 2 Source : site Making
Finance Work for Africa
https://www.mfw4a.org/fr/burkina-faso/le-secteur-financier.html
* 3
Sources : Note d'informations BCEAO
4ème semestre 2015
* 4
Sources : Les enjeux
économiques de la bancarisation en Afrique Subsaharienne par
Jean-Placide KEZA, Docteur en Sciences Economiques. URL:
http://www.cesbc.org/congo/Keza/labancarisationdemasse.htm.
* 5
Définition : La crise
économique de 2008, quelques fois appelée dans le monde
anglophone : Grande Récession (Great
Récession, en référence à la
Grande
Dépression de 1929), est une
récession
dans laquelle sont entrés la plupart des pays industrialisés du
monde à la suite du
krach
de l'automne 2008, lui-même consécutif de la
crise des
subprimes de 2006-2007.
* 6
Sources : Document de stratégie
pays 2012 - 2016 du Département des opérations pays.
Région Afrique de l'Ouest 1 - Banque Africaine de
Développement.
* 7
Sources : Discours sur la situation de la nation
du Premier ministre burkinabé, Luc Adolphe Tiao, en 2009 URL :
http://news.aouaga.com/h/7298.html.
* 8
Sources : Burkina Faso - Vue
d'ensemble.
URL:
http://www.banquemondiale.org/fr/country/burkinafaso/overview.
* 9 Sources :
www.leconomistedufaso.bf,
édition 142
* 10
Sources : Document de
stratégie pays 2012 - 2016 du Département des opérations
pays.
Région Afrique de l'Ouest 1 - Banque Africaine de
Développement.
* 11
Sources : Site de la banque de France
https://www.banque-france.fr/stabilite-financiere/infrastructures-des-marches-financiers-et-moyens-de-paiement-scripturaux/moyens-de-paiement-scripturaux/panorama-des-moyens-de-paiement-scripturaux-en-france.html
* 12
Définition : Le scoring est une
méthode d'évaluation destinée à apprécier le
risque de défaillance d'une entreprise ou d'un particulier. Le scoring
se présente sous la forme d'une note attribuée au demandeur de
crédit par l'institution financière susceptible de lui octroyer
un prêt. Le scoring se détermine grâce à l'existence
de différents indicateurs (revenus, endettement,...).
* 13
Sources : Note d'information
n°44 - 4ème trimestre 2015 - BCEAO.
* 14
Sources :
- Correspondance N°946 en date du 16 avril 2014 du
Directeur National de la BCEAO à l'attention de l'APBEF-BF et ses
membres ;
- Note d'information trimestrielle de la BCEAO 2010 à
2015.
* 15 Initialement, la SGBF
était en 1976 la Banque pour le Financement du Commerce et des
Investissements au Burkina (BFCI-B), puis en mai 1998 la Société
Générale de Banques au Burkina (SGBB).
* 16 Le nombre de banque
est passé de 12 en 2009 à 11 en 2010 avec le rachat de la BACB
(Banque de l'Agriculture et du Commerce au Burkina Faso) par Ecobank.
* 17
Définition: Le taux de bancarisation
élargi intègre les données des banques; des SFD, des
Postes, du Trésor et des Caisses d'épargne.
* 18
Sources: revue du secteur financier au
Burkina Faso - Document final 2007 Banque Mondiale - L'environnement
juridique et judiciaire du secteur financier - Présentation
Générale - Page 84
* 19
Sources : Note trimestrielle BCEAO 2009 à 2015.
* 20
Sources : statistiques reçues de la
solde.
* 21 Propositions
de modification inscrites dans le chapitre consacré aux
recommandations.
* 22 Cession par l'Etat de
51% du capital de la BFCI-B à des partenaires étrangers. La
BFCI-B devient alors la Société Générale de Banques
au Burkina (SGBB).
* 23 Taux d'usure de 15%
aujourd'hui en vigueur au sein de l'UEMOA.
|