Section II : L'Impact de la crise sociopolitique au
niveau des ménages
L'objectif de cette partie est d'évaluer si la crise
socio politique depuis Janvier 2009 a eu des impacts au niveau de la vie
quotidienne des ménages de la ville d'Antananarivo. Les données
qui ont été collectées se rapportent aux
différentes secteurs socio-économiques : éducation,
sécurité alimentaire, agriculture urbaine, santé et
nutrition.
§1- Les situation par secteur
A. Le secteur éducation
La crise sociopolitique peut engendrer des conditions
défavorables pour le droit d'un enfant d'aller à l'école
et d'achever ses études dans des conditions normales de
sérénité. L'objectif de l'enquête est ainsi de
collecter des informations sur l'impact de la crise quant à
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l'accès à l'éducation, à la
qualité de l'enseignement ainsi qu'aux résultats scolaires des
élèves de 6 à 18 ans des ménages
enquêtés et les types des problèmes rencontrés en
matière d'accès des enfants à l'école.
1. La scolarisation de la population
1-1-Le fréquentation scolaire et niveau
d'instruction de la population
Les résultats montrent que 5% de la population
âgée de 6 ans de plus n'ont jamais fréquenté
l'école, mais avant crise ce chiffre est de 4% selon McRAM. Un peu plus
d'un individu sur quatre a un niveau d'instruction primaire sans avoir pu
achever le cycle tandis que 11,5% l'a achevé. Plus des deux
cinquième de la population (46%) a atteint un niveau secondaire dont 8%
avec un cycle complet. Les hommes ont un niveau un peu plus élevé
que les femmes et les jeunes générations mieux instruites que les
plus anciennes.
1-2- Les abandons scolaires
Pour la totalité de la population de plus de 6 ans
enquêtée vivent dans les ménages, 5% n'ont jamais
fréquenté l'école.
Parmi la tranche d'âge scolaire de 6 à 18 ans, 6%
de l'ensemble n'ont jamais fréquenté l'école avec en
particulier, 11% dans les fokontany Ankazomanga, Ampangabe et Soavimasoandro,
8% à Antohamadinika et à 7% à Anjanahary.
Pour l'année scolaire 2008/2009, le taux d'abandon
scolaire, entre ceux qui ont été inscrits en début de
l'année scolaire par rapport à ceux qui l'ont terminé, a
été très faible dans l'ensemble est de 1,3%. Donc,
l'abandon scolaire lié à la crise sociopolitique a
été très faible.
1-3- Les types d'école
fréquentée
Le type d'école fréquenté par les
élevés a été réparti comme suit : 44% ont
fréquenté l'école publique et plus de la moitié,
56% l'école privée. Une différence significative d'abandon
scolaire a été notée par type d'établissement, en
faveur des écoles privée ou, il y a plus d'abandon scolaire : 2%
contre 0,2 dans l'école publique.
1-4- L'appréciation des parents sur la
qualité de l'éducation
La mauvaise qualité de l'enseignement fourni par les
écoles est un des facteurs justifiant l'abandon scolaire des
élèves. Beaucoup d'enfants scolarisée n'arrivent pas ainsi
à achever leurs études pour cette raison.
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Selon les opinions des parents (54%), la qualité de
l'enseignement s'est dégradée pendant la crise socio- politique.
Pour les 34%, il n'y a pas eu de changement et seul, 10% ont affirmé que
l'enseignement a été amélioré.
Graphique n o V : L'Opinion
des parents sur la qualité de l'enseignement avec la crise
60 50 40 30 20 10
0
|
|
|
s'est dégradée s'est la même s'est
ameliorée
|
Source : Enquête
personnelle, décembre 2013
1-5-Les problèmes rencontrés par les
parents en termes d'accès à l'éducation
Les problèmes actuellement rencontrés par les
parents en termes d'accès à l'éducation de leurs enfants
à l'école sont essentiels, le manque d'argent pour payer les
frais de scolarité, le manque d'uniforme et de cahiers et les
problèmes d'insécurité.
Si les problèmes de paiements des frais de
scolarité des enfants ont été évoqués
communément pour l'ensemble des parents, sans distinction de type
d'établissement (école publique ou privée), la
qualité d'enseignements, d'uniforme et de cahiers a été
plus évoqué par les parents qui ont inscrit leurs enfants dans
les écoles publiques (61%). En effet, la variation en glissement annuel
des prix à la consommation entre juillet 2008 et juillet 2009 a
été de +5,7 pour l'enseignement.
62
Graphique N° VI : Répartition des
problèmes par les ménages pour l'accès de leurs enfants
à l'école
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19%
10%
20%
4%
42%
insécurité
manque d'uniforme aucun problème manque d'enseignants
manque d'argent pour payer les frais
Source : Enquête
personnelle, 2013
Les ménages qui ont répondu majoritairement que
le problème d'argent a constitué un problème
d'accès de leurs enfants à l'éducation ont
été surtout localisés dans les fokontany de volasarika
(55%), d'Ampamantana (52%), de Soavimasoandro (40%) et d'Ankazomanga (40%) soit
7 fokontany sur les 11 choisi au hasard.
L'insécurité a été plus
évoquée par les ménages d'AnjanaharyIIS (58%) et
d'Antohamadinika (38%). Par contre, la majorité des ménages
d'Ampefiloha (33%) et d'Anosizato Est (47%) ont affirmé qu'il n y a pas
eu de problème.
Les autres problèmes rencontrés dans
l'éducation de leurs enfants mentionnés par les parents ont
été, par ordre d'importance, liés à la perturbation
des cours due à l'absence fréquente des enseignants, à
l'école trop éloignée, à la mauvaise alimentation
des enfants, faute des moyens, aux écoles qui ont profité de la
crise pour exiger plus de frais, aux problèmes scolaires liés
à l'âge pubertaire des élèves, à la faible
motivation des enfants à étudier.
1-5-1. L'Absence liée à la crise
politique
En outre, 94% des parents ont affirmé qu'il y a eu des
périodes d'absence de leurs enfants à l'école durant la
crise, sans distinction de type d'établissement fréquenté.
Elle a été de 83% lors du McRAM. La durée moyenne a
été 16 jours. Cette absence a surtout été
liée au mois de février et mars. La durée de cette absence
a varié suivant les fokontany. Elle a été
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inférieure à une semaine pour les fokontany
d'Ampefiloha, d'Ampamantana, d'Ankazomanga, d'Ampangabe, de Soavimasoandro. Des
absences de 15 jours à 1 mois ont été mentionnées
pour le fokontany d'Antohamadinika et d'une semaine à 15 jours pour les
fokontany restants. Donc, la crise politique dans sa phase aigüe a
été un obstacle pour la bonne marche de l'éducation.
1-6. Les résultats des examens officiels au niveau
des élèves des ménages enquêtés
Pour les examens officiels, 37% des ménages
enquêtés avaient un ou des enfants qui ont passé
réussite aux examens officiels. Ce résultat a été
homogène entre les ménages des différentes fokontany : 88%
des élèves des ménages enquêtés ont
réussi au CEPE tandis que 74% ont été
répertoriés pour le BEPC. Pour la circonscription scolaire de la
commune urbaine d'Antananarivo, le taux de réussite des
élèves a été de 91,06% pour le CEPE et de 56,56%
pour le BEPC.
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