DEDICACE
Je dédie ce mémoire est
dédié à mon feu père Amadou Djouhé DIALLO et
à ma mère Houssaïnatou DIALLO pour m'avoir inscrit à
l'école et encadré durant tout mon cycle d'étude. .
REMERCIEMENTS
Le résultat de cette recherche est le fruit de
collaboration synergique entre chercheurs, autorités administratives,
professionnels de transport et les populations de la ville de Mamou.
Nos remerciements vont à l'endroit de:
Mon consultant Dr Bano Nadhèl DIALLO Vice
Doyen Chargé des Etudes, les cadres de la Faculté des Sciences
Sociales en général et ceux du Département de
Géographie de l'Université Général Lansana CONTE de
Sonfonia -Conakry en particulier pour avoir assurés ma formation durant
mon cycle universitaire.
Sont également remerciés, les cadres de la
Direction Nationale de l'Aménagement du Territoire et de l'Urbanisme
notamment Mr Oury Bobo Koulibaly, les cadres de la Direction Nationale des
Transports Terrestres notamment Mr Urbain DOUALAMOU (Chef Section
permis) ;
Les Autorités Communales, les Syndicats des
transporteurs et le personnel de la Direction Préfectorale des Travaux
Publics de Mamou.
A mon Père et à ma Mère pour m'avoir
inscrit à l'école; à mon Oncle Mr Oncle Amadou Dian DIALLO
et ma Grand-mère Madame Ramatoulaye DIALLO pour leurs soutiens et sages
conseils.
Nos remerciements vont enfin à l'endroit de tous ceux qui
de près ou de loin ont contribué à la réalisation
de ce présent mémoire.
SOMMAIRE
Dédicace................................................................................................
|
1
|
Remerciements
........................................................................................
|
2
|
Avant Propos
..........................................................................................
|
3
|
Introduction............................................................................................
|
6
|
Chapitre I : Connaissance de la ville de
Mamou.................................................
|
8
|
Chapitre II : Le transport comme activité
économique à Mamou..............................
|
15
|
Chapitre III : Problèmes et Perspectives
...........................................................
|
34
|
Conclusion
.............................................................................................
|
41
|
Bibliographie
..........................................................................................
|
42
|
Annexes
................................................................................................
|
43
|
AVANT- PROPOS
Les problèmes relatifs au transport dans bien des
villes des pays en développement proviennent d'un certain nombre de
facteurs corrélés. En effet, la croissance des populations
urbaines et l'amélioration des revenus des ménages ont abouti
à une augmentation du nombre de voitures privées, ce qui a
ensuite créé une plus grande propension à voyager et
provoqué une demande accrue de réseaux routiers. En outre, avec
l'expansion de l'activité commerciale et industrielle, on assiste
à l'apparition d'un nombre croissant de véhicules de service dans
toutes les artères urbaines du fait de l'intensification de la
circulation en matière de transport de marchandises. La morphologie de
plus en plus étalée de nombreuses villes a également
débouché sur une demande accrue de routes, ce qui se traduit par
des trajets plus longs, davantage de congestion, toujours plus de consommation
de carburant, et donc de pollution.
La Guinée, à l'instar des autres pays africains
est confrontée à d'énormes problèmes dans le
fonctionnement du secteur de transport ; il s'agit entre autres du manque
de réglementation, de la pollution de l'atmosphère, les
embouteillages, la dégradation du réseau routier, etc.
Depuis décembre 1991, la Guinée s'est
engagée dans un vaste programme de décentralisation qui a aboutit
à la création des Communes qui, théoriquement devraient
bénéficier d'une large autonomie administrative et
financière. Mais, la ville de Mamou à l'image des autres villes
de la République de Guinée peine à jouir de cette
autonomie escomptée. C'est pourquoi, l'essentiel des problèmes se
résout à travers des programmes nationaux et ceux dans tous les
secteurs : transport, énergie, etc.
Malgré sa renommée de ville carrefour, les
populations de la ville de Mamou éprouvent des réelles
difficultés dans leur déplacement quotidien dont 75% se fait
à pieds surtout à l'intérieur de la ville.
Par ailleurs, l'accessibilité à certains
quartiers de la ville reste un problème entier, contribuant ainsi au
renchérissement du coût du transport. Faut-il le signaler, le
secteur de transport dans cette ville est dominé par l'informel.
Le thème intitulé «Transport
Urbain à Mamou : Problèmes et
Perspectives » se veut une contribution à la
recherche de solutions aux problèmes qui assaillent le secteur de
transport de cette ville en vue de soulager les populations qui payent des
lourds tributs du disfonctionnement de ce secteur.
L'objectif général de cette
recherche est de diagnostiquer le système de transport dans la ville de
Mamou et d'explorer des perspectives heureuses pour améliorer
qualitativement la mobilité de ses citoyens.
Spécifiquement, l'étude
s'emploie à un examen du secteur du transport en terme de :
v Organisation ;
v Fonctionnement.
v Infrastructures et équipements ;
v Protection de l'environnement.
Pour y parvenir, la méthodologie utilisée est
basée sur une analyse quantitative et qualitative de données qui
proviennent de deux sources essentielles :
v La recherche documentaire à travers des ouvrages, des
thèmes de mémoire, des rapports;
v La collecte d'informations sur le terrain qui a
touché un échantillon de 280 ménages.
INTRODUCTION
Le transport constitue l'un des éléments
indispensables à la croissance et au développement
socioéconomique. Principal vecteur d'intégration
économique, l'infrastructure de transport et les services sont le
préalable à la facilitation des échanges et à la
circulation des biens et des personnes.
En Afrique, Les transports font partie de l'infrastructure de
base sur laquelle reposent les possibilités d'échanges, à
la fois à l'intérieur de la ville, entre la ville et la campagne.
Cependant, la gestion des transports implique de nombreux défis : la
réglementation et la tarification des transports publics, la
complexité des demandes de transport à l'égard de l'offre.
Par ailleurs, depuis la fin des années 1980, le paysage des transports
urbains dans les villes africaines a sensiblement évolué avec
comme élément marquant la disparition progressive des grandes
entreprises structurées à la suite des différents plans de
restructuration ou plus souvent de liquidation. Dans plusieurs villes-capitales
africaines, les entreprises privées du secteur artisanal (ou informel)
ont peu à peu occupé l'espace laissé vacant par les
entreprises structurées. Par contre, les voies et moyens de transports
existants, étaient orientés vers un commerce totalement
extraverti d'où le faible développement des infrastructures, des
services de transport et l'intégration physique limitée du
réseau.
En Guinée, le plus grand défi en la
matière demeure l'amélioration de la mobilité des citadins
et de l'efficacité des systèmes de transport. Dans beaucoup de
villes, le nombre de voitures privées est toujours faible et les
modèles d'aménagement du territoire sont encore en train
d'évoluer rapidement. La question des déplacements est encore
considérée comme secondaire dans la plupart de nos villes. Elle
arrive bien après les questions de santé, d'éducation,
d'accès à l'eau et d'assainissement. Pourtant, de plus en plus de
grandes villes y compris Mamou sont confrontées à de
véritables difficultés de transports et de circulations qui
influencent le développement dans son ensemble. Il s'agit entre
autres :
v La dégradation de la voirie ;
v La vétusté des moyens de transport ;
v La rentabilité du secteur ;
v L'organisation du secteur ;
v L'Avènement des motos taxis dans la plupart des
villes de l'intérieur ;
v Les Embouteillages ;
v Les accidents de circulation ;
v Pollution atmosphérique ;
v Le manque de panneaux de signalisation.
Ville "carrefour" de la Guinée, Mamou n'est pas
à l'abri de ces problèmes relatifs à la mobilité de
sa population. Le système de transport dans cette ville tel qu'il
fonctionne aujourd'hui génère d'importantes externalités
négatives: Accroissement de la congestion du trafic urbain, niveau
élevé d'accidents, pollution atmosphérique,
dégradation de la voirie etc.
Devant une telle situation, l'on pourrait se poser la question
de savoir à part du processus de décentralisation amorcée
en Décembre 1991 (1), quel appui faut-il apporter à ce
secteur de transport afin de le rendre plus efficace, plus efficient et dans
une perspective de durabilité ?
Pour y parvenir, cette étude s'articule en trois (3)
chapitres :
Le chapitre I fait état sur la connaissance de la ville
de Mamou;
Le chapitre II décrit le transport comme étant
une activité économique dans la ville de Mamou;
Et enfin le chapitre III dégage les problèmes
liés au fonctionnement du transport dans cette ville et
révèle des perspectives de solutions.
(1)
Mamou est une commune classée dans celles de type B suivant
arrêté conjoint N° 91/9954/PRG/SGG du 26 Novembre
1991.
CHAPITRE I : CONNAISSANCE DE LA VILLE DE MAMOU
1.1. Historique
Dans la 2ème moitié du
19ème siècle le Sud du Foutah Djallo, la Sous province
de Télico était devenue une très importante étape
des caravanes en direction et provenance des côtes. Le flux des hommes et
des produits qu'entraînent ces voies donna à la paroisse de
Télico les dimensions d'un important marché régional.
En 1908 le chemin de fer Conakry - Niger traversa la sous
section de Télico et à 4 km de cette sous province, il fût
créé une gare qui donne naissance à la ville de Mamou. Le
site qui servait de pâturage aux éleveurs de Télico
acceuilla un premier noyau d'aménagement sur près de 56 ha
découpé en un réseau quadrillé de voies et
composant un certain nombre d'équipements collectifs de :
Au Nord de la gare s'est implantée la ville : la
place du marché, l'hôpital, la poste, le champ de gardes, une
école primaire etc.
En 1912, un arrêté pris en conseil de
Gouvernement de l'AOF (Afrique Occidentale Française) dont le
siège était à Dakar (République du
Sénégal) permettait à la ville de Mamou et aux alentours
de la ville de se constituer en un poste urbain autonome. Ce fût l'acte
de naissance de la ville de Mamou.
En 1917, la Capitale du Foutah Théocratique fût
transférée à Mamou sous le nom de cercle de Mamou
En 1991, Mamou devient une Commune Urbaine.
1.2. Cadre Géographique
La ville de Mamou est située à environ 275 Km
de la Capitale Conakry, limitée au Nord par la CRD de Bouliwel et de
Tolo, au Nord - Est par celle de Dounet, au Sud -Est par celle de Soyah,
à l'Ouest par celle de Konkouré. La ville de Mamou est
située en plein coeur de la Guinée sur les nationales Conakry -
Mamou - Kankan ; Conakry - Mamou - Labé et Conakry - Mamou -
N'Zérékoré d'où son nom ville carrefour. La ville
ayant la caractéristique du résumé physionomique de
l'ensemble des ethnies de la Guinée, sa population est de 93.304
habitants dont: 44.800 hommes et 48.504 femmes repartis sur une superficie de
674,32 km2. La densité est de 64 habitants au km² et sa
population imposable est de 14.416. La ville de Mamou compte vingt trois (23)
quartiers et cinq (5) districts.
1.2.1. Relief
Dans la ville de Mamou, le relief est accidenté et
constitué de plateau formant le début du massif du Foutah
Djallon, ceci rend le déplacement difficile entre les différents
quartiers et districts. La station météorologique est
située à 782,3 m d'altitude. De la station en direction de la
vallée nous avons plusieurs bâtiments Administratif et au fond, il
y a la gare limitée par la route du Niger - Conakry - Kankan et le cours
d'eau Télicowel au Nord - Est. A 15 Km du centre ville le mont
Serè - Fima culmine à 950 m d'altitude et raccorde au plateau
Serè - Bilima, le tout formant un véritable écran
montagneux de la ville.
1.2.2. Climat
Selon le service Météo de Mamou, la
température moyenne annuelle est de 23,8 - 29°. Les
températures les plus élevées étant
observées en Mars - Avril 38° C et 37°C (alors que les plus
basses se notent en Décembres 11°C. La pluviométrie annuelle
est de l'ordre de 1681 mm. L'hygrométrie est caractérisée
par les brouillards matinaux et les rosés pendant les mois secs. On
remarque des grandes amplitudes hygrométriques surtout pendant la saison
sèche. L'humidité moyenne varie entre 65 et 67%, celle maximale
aussi entre 69 et 100%, alors que la minimale est de 20%
l'intérêt de l'évaporation présente le maximum en
Mars et accuse une baisse considérable pendant la saison des pluies. Les
vents dominants sont l'harmattan et la mousson.
1.2.3. Hydrographie
La ville est arrosée par deux marigots : le
Mamouwol et le Diamilayawol. Au niveau du centre urbain, il y a les principaux
affluents du fleuve Kaba dont le Tyéwogol au Sud, le Telikowol à
l'Ouest, sous affluent de la rivière Mamouwol. Quant à la source
du fleuve Konkouré, elle se trouve à 7 km de la ville de Mamou.
Ces cours d'eaux sont tous pollués et sont ménagées de
disparition par le fait de la destruction abusive du couvert
végétal et du non dragage.
1-2-4. Aspects humains
La population actuelle de la ville de Mamou est issue du
brassage de plusieurs groupes ethniques dont les principaux sont :
v Les peuls : c'est le groupe ethnique le plus
important en terme de nombre;
v Les malinkés ;
v Les soussous.
D'autres groupes ethniques sont venus s'ajouter. Ce sont entre
autres :
v Les kissiens, les Tomas, les Guerzés, les Libanais
venus pour les besoins de l'Administration de mise en valeur des terres et de
l'exploitation du chemin de fer Conakry - Niger.
La ville de Mamou, présente de ce fait une
véritable mosaïque d'ethnies à très large
prédominance peule car la langue dominante est le pular.
1-3. Situation des activités
socioéconomiques
Les principales activités socioéconomiques
sont le commerce, l'agriculture, le transport, l'élevage,
l'artisanat et le tourisme. Le graphique ci -dessous donne une estimation de la
répartition de la population de la ville de Mamou par secteur
d'activité.
Graphique 1 : Répartition de la
population par branche d'activité
Source : Archive de la commune urbaine
de Mamou 2009
D'après ce graphique, seul 3% de la population de la
ville de Mamou exerce dans le secteur de transport. L'essentiel de la
population reste tourné vers le commerce et l'agriculture notamment les
cultures maraîchères.
1-3-1. Commerce
La position géographique de Mamou par rapport aux
autres régions naturelles de la Guinée, lui donne le
privilège d'être un centre commercial important.
Il existe un marché central propice aux échanges
entre producteurs et consommateurs locaux. Ces échanges portent
généralement sur les denrées alimentaires. Les produits
agricoles, de cueillettes, les matériaux de construction, les articles
vétérinaires et autres marchandises diverses. Ce marché
central souffre de manque d'aménagement, d'entretien et de protection
bien qu'il joue le rôle de principale source de recettes assurant le
développement local de la ville.
1-3-2 Agriculture
Malgré son relief accidenté, la ville de Mamou
recèle quelques particularités agricoles. Il y a un domaine
aménagé à Doukiwal (riz, maïs, fonio, maniocs,
patate, mil et arachide) industrielle (banane, café, tomate, grenadine
et des produits de cueillette (indigo, néré).
La ville de Mamou est également une zone de
prédilection des cultures maraîchères (oignon, laitue,
aubergine, gombo, carotte, et épinard). La culture des agrumes y est
aussi très prospère (manguier, avocatier, orange, citronnier
pamplemoussier).
1-3-3 Transport
Le transport arrive en avant dernière position avec
seulement 3%. Les dépenses liées à la mobilité
urbaine occupent donc une place importante malgré l'auto restriction des
ménages sur ce mode de transport et le recours massif à la marche
à pieds.
Ainsi, selon les résultats de l'enquête
effectuée sur le terrain les pauvres de la ville de Mamou consacraient
ils en moyenne 19% de leurs ressources pour des déplacements contre 12%
pour les ménages aisés. Ce type de dépenses peut
représenter jusque 30% des revenus pour un ménage pauvre sur
4.
1-3-4. Elevage
Le service d'élevage de la ville de Mamou a
dénombré en 2008, 4.365 bovins, 2.585 ovins, 2.603 caprins et
15.270 pondeuses, ce qui fait de cette Commune l'une des plus grandes Communes
Pastorales du Pays. La ville de Mamou compte présentement 3 groupements
d'éleveurs Groupement de Horè Mamou dans le Quartier des
Horè Mamou. Le Groupement des Aviculteurs "Barki" dans le Quartier de
Pétel et le Groupement de Madina Bourouwal dans le Quartier
Sérè. La Carpiculture et l'agriculture sont pratiquées
partout. Les bovins numériquement de loin les plus nombreux sont les
animaux pour les éleveurs accordent plus d'importance. Les
bovidés qui peuplent Mamou sont de la race N'Dama. On rencontre 2 types
d'élevage : Elevage intensif pour la volaille
améliorée et l'élevage extensif pour les bovins, ovins et
caprins.
Les principales maladies signalées par les services
spécialisés de l'élevage sont :
Le Charbon bactéridien ;
Le Charbon symptomatique ;
La parasitose (interne et externe);
La trypanosomiase
La maladie de New castel (maladie aviaire).
1-3-5. Artisanat
Il joue un rôle important dans la vie
socio-économique de la ville de Mamou. L'artisanat est la forme primaire
de l'industrie dont l'activité fondamentale repose sur la fabrique des
objets d'arts (ornementales). La teinture; la saponification, la couture, la
broderie, le tissage, la cordonnerie, la vannerie, la forge, la menuiserie,
ébénisterie, etc. ...
A cet effet, il y a 35 Organisations d'autopromotion des
artisans. Le nombre d'artisans dans la ville de Mamou est de 1.430 personnes
qui produisent pour satisfaire la population en matière locale.
1-3-6. Tourisme
Mamou recèle quelques sites touristiques tels que la
source du fleuve Konkouré à l'Ouest de la ville, les forêts
classées de Tyéwel, Koumy, Diarabaka et Tambassa. Ces sites sont
actuellement sous exploités car leur mise en valeur nécessite
des grands investissements.
CHAPITRE II : LE TRANSPORT URBAIN COMME ACTIVITE
ECONOMIQUE A MAMOU
2-1. Diagnostic
Le transport urbain à Mamou a connu de profondes
mutations ces dernières années se traduisant ainsi par la
substitution des taxis motos à la voiture traditionnellement connue
comme étant le principal moyen de transport jadis utilisé par la
population de cette ville. Cette situation s'explique par la politique
d'ouverture prônée pas les autorités de la deuxième
République. Ainsi, les commerçants guinéens se sont
tournés vers la marché Asiatique notamment pour faire des
importations en engins roulants qui coûtent moins chers par rapport au
marché occidental.
Le secteur de transport dans cette ville est confronté
à d'énormes difficultés liées aux infrastructures,
à la réglementation, et aux moyens de déplacement.
2-2 Organisation et fonctionnement
2-2-1 Organisation
Les syndicats dans ce secteur sont organisés autour de
deux (2) centrales syndicales : il s'agit de la CNTG qui gère la
gare routière centrale et celle de Conakry et l'USTG qui gère la
gare routière de la Conserverie. Ces deux centrales syndicales rendent
compte de leur gestion financière à la Commune. Entre les
syndicats de ces deux centrales existent des liens de solidarité, une
concertation sur des questions de transport avec les autorités ainsi
qu'une réunion mensuelle. Les deux centrales fonctionnent suivant
l'organigramme ci-dessous :
Schéma 1 : Organigramme des
sections syndicales du transport urbain à Mamou
SECRETAIRE GENERAL
SECRETAIRE ADMINISTRATIF
SECRETAIRE A L'ORGANISATION
SECRETAIRE AUX AFFAIRES SOCIALES
SECRETAIRE GENERAL ADJOINT
TRESORIER
SECRETAIRE A LA FORMATION
Le mandat du bureau syndical de transport est de trois (3) ans
renouvelables. Ayant pour vocation de protéger les intérêts
des travailleurs évoluant dans le secteur, il est aisé de
constater qu'aujourd'hui le « syndicat » ne compte pas
seulement parmi ses effectifs des chauffeurs mais également des
propriétaires de véhicules.
Il a fallu attendre les évènements de Janvier et
Février 2007 pour que la gestion du secteur de transport passe de
l'union des transporteurs de Mamou en tant qu'organisation patronale,
regroupant les propriétaires de véhicules avec pour but de
défendre les intérêts des propriétaires de
véhicules et les deux centrales syndicales. Ce transfert cadre
parfaitement avec la volonté exprimée des chauffeurs.
2-2-1-1 Cadre Institutionnel
Le cadre institutionnel des transports en commun à
Mamou est encore précoce, les montages institutionnels à mettre
en oeuvre pour la réalisation et le suivi des projets
préconisés par les stratégies doivent être simple.
L'objectif est ici multiple : écourter les délais,
éviter les blocages institutionnels, clarifier les rôles pour
rendre plus efficace les actions proposées telles que la mise en place
d'une signalisation à travers les artères de la ville :
Les moyens financiers que dispose la ville de Mamou sont
également faibles. L'un des enjeux majeurs pour les stratégies
proposées est de rester dans une enveloppe financière
raisonnable.
Dans la plupart des pays à travers le monde, les
transports en commun sont subventionnés par les collectivités. Ce
n'est pas le cas aujourd'hui à Mamou et il est pertinent que cela reste
ainsi (2) raisons principales :
1- Les collectivités n'ont pas les moyens financiers
adéquats pour subventionner à long terme les transports en
commun ;
2- Un subventionnement des transports en commun implique un
mécanisme de compensation qui, par définition, est
compliqué à mettre en place.
Les trois enjeux importants du point de vue des institutions
sont :
- Proposer des solutions institutionnelles les plus simples
possibles et évolutives aussi bien au niveau de l'organisation
générale des TC que du suivi des projets.
- Rester dans une enveloppe budgétaire à la
hauteur des moyens des collectivités décentralisées
concernées.
- Mettre en place un système susceptible d'assurer son
autofinancement.
2-2-1-2. La gare routière
Au jour d'aujourd'hui, la ville de Mamou compte trois gares
routières à savoir : la gare routière centrale, la
Conserverie et la gare routière de Conakry.
Il faut noter, que ces gares routières souffrent d'une
gestion mal saine et ce, depuis plusieurs décennies. Pourtant, si les
ressources générées par ces gares routières
étaient bien gérées, cela contribuerait sans nul doute
à l'amélioration du secteur de transport dans la ville à
travers la réhabilitation des routes, le financement de micro projets
liés au transport notamment la signalisation etc.
Les recettes fiscales perçues sur les activités
de transport de personnes se reposent essentiellement sur la taxe sur les
véhicules et sur les Motos taxis.
Elles le sont d'autant plus que le secteur artisanal des
transports peu contrôlé par les autorités parvient à
affranchir très souvent des prélèvements publics.
Ceci a pour conséquences de limiter
considérablement les ressources mobilières pour l'organisation du
secteur.
Tableau 1: Recettes des différentes gares
routières de Mamou
Gare routière
|
Années
|
2007
|
2008
|
Juin 2009
|
Gare de la Conserverie
|
24480000
|
24480000
|
12240000
|
Gare centrale
|
33600000
|
54000000
|
27000000
|
Gare de Conakry
|
33600000
|
54000000
|
27000000
|
Total
|
91.680.000
|
132.480.000
|
66.240.000
|
Source : Registre des syndicats des
transporteurs de Mamou (quittance) 2009
Ce tableau montre un accroissement des recettes
générées par les gares routières entre 2007 et 2008
passant ainsi de 91.680.000FG à 132.480.000FG. Au mois de Juin 2009, le
montant global tourne au tour de 66.240.000FG.
Par ailleurs, le montant à l'embarquement par type
d'engins et par gare routière est donné dans les tableaux
ci-dessous.
Tableau 2 : Montant versé au
syndicat par les chauffeurs après avoir chargé leur taxi à
la
gare routière de la
conserverie ;
Tronçon
|
Type de véhicule
|
Montant versé en GNF
|
Nombre de véhicules/jour
|
Coût du transport / personne
|
Mamou- Labé
|
Berline
|
2500
|
6
|
26000
|
Familiare
|
4000
|
Mamou -Dabola
|
Berline
|
2500
|
5
|
26000
|
Familiare
|
4000
|
Mamou - Kankan
|
Berline
|
4000
|
2
|
70000
|
Familiare
|
7000
|
Mamou - Siguiri
|
Berline
|
4000
|
4
|
95000
|
Familiare
|
7000
|
Source : Registre des Syndicats des
transporteurs de Mamou. 2009
Tableau 3 : Montant versé au
syndicat par les chauffeurs après avoir chargé leur taxi à
la
gare de Conakry
Tronçon
|
Type de véhicule
|
Montant versé en GNF
|
Nombre de véhicules/jour
|
Coût du transport / personne
|
Mamou- Conakry
|
Berline
|
8000
|
10
|
35000
|
Familiare
|
9000
|
Mamou -Kindia
|
Berline
|
8000
|
9
|
20000
|
Familiare
|
9000
|
Mamou - Faranah
|
Berline
|
8000
|
5
|
35000
|
Familiare
|
9000
|
Mamou - Kissidougou
|
Berline
|
10000
|
4
|
60000
|
Familiare
|
12000
|
Mamou - Gueckedou
|
Berline
|
13000
|
3
|
90000
|
Familiare
|
14000
|
Mamou - N'Zérékoré
|
Berline
|
15000
|
2
|
140000
|
Familiare
|
18000
|
Source : Registre des Syndicats des
transporteurs de Mamou 2009
Une lecture comparative des tableaux 2 et 3 montre que la gare
routière de Conakry est plus avantageuse en terme de rendement et de
fréquence.
Photo 1 : Gare routière de la
Conserverie
Source : Candidat en Juin 2009
Photo 2 : Gare routière de
Conakry
Source : Candidat en Juin 2009
Photo 3 : Gare routière
centrale
Source : Candidat en Juin 2009
Photo 4 : Bureau du Chef de ligne (Gare
de Conakry)
Source : Candidat en Juin 2009
2-2-1-3. La voirie
Les routes de la ville de Mamou se repartissent comme
suit :
Tableau 4 : Etat des Routes de la ville de Mamou
Routes revêtues
|
Routes en terres
|
Routes à ouvrir
|
Total de la voirie
|
8,2 km
|
13,6 km
|
10,7 km
|
32,5 km
|
Photo 5 : Etat de la voirie
Source : Candidat en Juin 2009
La voirie de la ville, essentiellement constituée des
routes carrossables à part la nationale N°1 est en état de
dégradation très poussé à l'image de la photo
N°5. Cependant, la ville de Mamou, bénéficiant du programme
contrat villes de l'intérieur dans le cadre du PDU3, voit
progressivement sa voirie se remettre en état (cf. Photo 6).
La ville de Mamou a bénéficié d'un don du
gouvernement Guinéen pour entretenir la voirie urbaine. Les travaux vont
couvrir une distance de 10,5 km pour un financement de 22.337.566.747 FG. Ce
projet a démarré depuis le 13 Octobre 2008 et la durée du
contrat est de 3 ans.
La société chargée de l'exécution
des travaux est ENCO 5. Au jour d'aujourd'hui, sur le plan financier, les
activités sont à 5 % d'évolution.
Ce contrat risque d'être le plus grand contrat
d'entretien routier qu'à connu Mamou.
D'habitude, l'entretien était assuré par la
Commune Urbaine avec des fonds des collectivités.
Tableau 5 : Répartition des 10,5 Km
par tronçon à bitumer
Tronçons
|
Distance
|
Shell - Carrefour Kimbely au quartier Kimbely
|
1300 m
|
Kebeya - RN1
|
800m
|
Defox - Camp Militaire au quartier Abattoir
|
200m
|
Camp - Sortie vers Faranah
|
1700m
|
RN1 - Kimbely
|
400m
|
Boulbinet - RN1
|
800m
|
Camp - Université TELICO
|
1900m
|
Conserverie - Terrain Préfectoral
|
200m
|
SEEG - quartier Sabou
|
600m
|
Mosquée Almamya - Carrefour commercial
|
400m
|
Mosquée Almamya RN1
|
200m
|
Almamya - Conserverie
|
800m
|
TP - Commissariat de Police de Mamou
|
400m
|
Bureau syndicat - Hôpital préfectoral
|
400 m
|
Carrefour Loppé - Ecole Primaire Loppé
|
300 m
|
Source : Inspection régionale des TP
de Mamou 2009
La mise en oeuvre effective de cet important projet de
bitumage des routes telle que prévus dans le tableau 4 permet à
coût sûr d'améliorer positivement la mobilité des
citoyens de cette ville.
Photo 6 : Travaux de réhabilitation
de la route de Kimbely
Source : Candidat en Juin 2009
2-2-2 Fonctionnement
Les principaux dysfonctionnements du secteur des transports
urbains à Mamou tiennent à :
· Une réglementation insuffisante et un
contrôle de cette réglementation défaillant ;
· Un accès peu contrôlé à la
profession de transporteur urbain qui contribue à la
désorganisation du système de transport et constitue un manque
à gagner financier ;
· Une certaine confusion des rôles entre syndicat
et l'union des transporteurs qui, malgré le transfert de gestion des
gares routières aux syndicats continue à refaire surface. La
subdivision qui semble claire à première vue d'une organisation
qui défend le droit des salaires avec pour contrepoint une organisation
patronale ne l'est en fait pas du tout dans les faits ;
· Une réparation des compétences floue en
termes de transport et d'investissement ;
· Des ressources fiscales insuffisantes ;
· De moyens limités tant en termes financiers,
qu'humains ou de capacités de gestion ;
· La prolifération des taxis motos.
2-2-2-1. Marché de transport à Mamou
Le marché de transport dans cette ville relève des
externalités en termes de demande et d'offre de transport des
citoyens.
2-2-2-1-1.Offre de transport
L'offre de transport est complètement informelle, il
n'existe pas de société structurée en charge du transport
urbain à Mamou. La résultante en est l'absence de planification
et de hiérarchisation du réseau. Il existe tout de même des
associations de conducteurs de motos taxis qui opèrent dans toute la
ville. Les taxis motos dominent largement l'offre de transport dans la ville
de Mamou et sont en concurrence sur la plupart des lignes. Les taxis auto sont
marginaux.
L'exploitation des différents modes est similaire. Les
opérateurs sont tous privés et la régulation se fait au
niveau des terminus par les transporteurs eux mêmes. Les recettes sont
directement liées aux recettes /nombre de km parcourus ce qui
encouragent les transporteurs à ne partir qu'une fois chargés. La
vitesse commerciale des différents modes présente des grosses
disparités.
Les motos taxis ayant la possibilité d'accéder
même aux zones les plus enclavées ont une vitesse commerciale
intéressante. Dans les coûts d'exploitation, le carburant une part
écrasante, entre 70 et 80 % selon les modes.
Les transports urbains dans la ville de Mamou sont peu
performants et entraînent de fortes externalités : congestion
au niveau des carrefours, encombrement de la voie publique, pollution,
aggravation de l'insécurité routière. Ils sont fortement
handicapés par l'organisation anarchique, la congestion, les coûts
du carburant.
2-2-2-1-2. Demande de transport
Les enquêtes menées dans le cadre de cette
recherche permettent d'estimer à 3500 le nombre de déplacements
des motos taxis /jour pour la ville, soit 65 déplacements par moto taxi
et par jour par habitant de plus de 14 ans ce qui est dans la moyenne des
villes africaines. Les flux sont concentrés aux heures de pointe du
matin (8h 00 - 11 h 00) et du soir (16h - 22h). Il n'y a pas un sens
dominant ; le déplacement se fait en fonction des besoins
exprimés.
Photo 7 : Stationnement des Motos taxis
à la gare routière centrale de Mamou
Source : Candidat en Juin 2009
Généralement, les stationnements se font au niveau
des carrefours à l'attente de la clientèle pour des
déplacements, dont le coût varie entre 1000FG et 1500FG. Ce tarif
est fixé de gré à gré entre conducteurs de motos
taxis et clients.
Le volume global des déplacements motorisés obtenu
à partir du redressement des enquêtes interviews est estimé
à environ 3500 déplacements /jour.
Ce volume de déplacement est relativement faible et
correspond à une mobilité de 3,75 déplacements TC/
habitants de plus de 14 ans/jour.
Le tableau ci- dessous nous donne une estimation par mode du
temps moyen, du prix moyen et de la distance parcourue par déplacement.
Ces données sont indicatives et reposent sur l'échantillon
enquête.
Tableau 6 : Résultats des
enquêtes par mode de transport
Mode
|
Distance moyenne
|
Temps moyen (min)
|
Prix moyen par déplacement
|
Taxi moto
|
3 km
|
15
|
~1250FG
|
Taxi auto
|
5 km
|
25
|
~7000FG
|
Source : Enquête sur le terrain
L'examen de l'offre et de la demande de transport dans la
ville de Mamou révèle d'énormes disparités. En
effet, compte tenu de l'augmentation de la population dû essentiellement
à l'accroissement naturel de la population et aux mouvements
migratoires, la demande de transport est en constance augmentation et
dépasse de loin l'offre de transport d'où la
nécessité pour les autorités communales de
réfléchir d'avantage sur les voix et moyens permettant de
restaurer l'équilibre entre l'offre et la demande de transport dans leur
municipalité.
2-2-2-1-3 Les types de parcours réalisés
Les liaisons à forte demande sont desservies à
l'aide de motos taxis et de véhicules de faible capacité.
L'avantage est dans les fortes fréquences, mais est contraire à
la recherche du coût le plus bas pour les exploitants et du tarif le plus
incitatif pour la clientèle dont la solvabilité est faible. Ceci
accroît en outre la congestion des voiries urbaines.
2-2-2-1-3-1. Les parcours inter quartiers
Elles sont essentiellement assurées par les taxis. Ce
type de taxi tend à remplacer progressivement le taxi auto. Il a
l'avantage d'accéder les zones les plus enclavées. Aussi, le
client se réjouit de trouver désormais un moyen de
déplacement pouvant le conduire à domicile.
Le quartier Almamya reste le point de départ des taxis
motos en direction des autres quartiers périphériques.
Cependant, l'embarquement peut se faire dans n'importe quel quartier.
2-2-2-1-3-2. Les parcours entre la ville et d'autres
villes
Elles s'effectuent entre la Commune urbaine de Mamou et les Sous
Préfectures notamment le jour du marché hebdomadaire. La moto
taxi et taxi auto se rivalisent dans le transport des personnes et des biens.
Le tableau 5 donne les détails de l'information sur ce
type de liaisons
Tableau 7 : Les tarifs par tronçon
et les jours de marché des Sous Préfectures à la Gare
routière centrale.
Tronçon
|
Distance (km)
|
Coût du Transport (GNF)
|
Jour du marché
|
Nombre de véhicules/ jour
|
Nombre de véhicules/ marché
|
Mamou- Konkouré
|
30
|
4000
|
|
5
|
5
|
Mamou- Bouliwel
|
40
|
7000
|
Samedi
|
2
|
7
|
Mamou - Tolo
|
23
|
4000
|
Lundi
|
3
|
6
|
Mamou - Porédaka
|
55
|
12000
|
Dimanche
|
3
|
8
|
Mamou - Gongoré
|
80
|
15000
|
|
|
|
Mamou - Niagara
|
78
|
16000
|
Jeudi
|
1
|
2
|
Mamou -Teguereya
|
132
|
28000
|
Mardi
|
1
|
2
|
Mamou - Saramoussaya
|
90
|
17000
|
Samedi
|
1
|
2
|
Mamou - Timbo
|
51
|
11000
|
Dimanche
|
5
|
10
|
Mamou - Dounet
|
30
|
5000
|
Mardi
|
5
|
13
|
Mamou - Kégnéko
|
57
|
10000
|
Lundi
|
2
|
4
|
Mamou - Soyah
|
15
|
3000
|
Samedi
|
6
|
13
|
Mamou - Ouré Kaba
|
64
|
12000
|
|
|
|
Mamou - Tamagaly
|
40
|
6000
|
Mercredi
|
4
|
8
|
Mamou- Linsan
|
60
|
9000
|
Dimanche
|
3
|
6
|
Source : Registre du Syndicat des
transporteurs de Mamou 2009
2- 3 Les acteurs
Les opérateurs sont dans leur grande majorité,
en marge du droit, et le secteur informel domine dans tous les compartiments du
marché. L'absence de statut des propriétaires et des conducteurs
de véhicules de transport public est admise par l'administration.
Les conducteurs qui ne sont pas artisans,
propriétaires, transporteurs sont rarement employés sous
contrats. Sont-ils transporteurs ou conducteurs salariés?
Le statut de certains propriétaires de véhicules
utilisés pour les transports en commun l'est aussi: sont-ils des
particuliers, des loueurs de voitures ou encore des transporteurs? Une grande
partie opère en marge du droit, empêche l'élargissement de
l'assiette fiscale et aboutit à la médiocrité des
prestations.
Tous les transporteurs n'opèrent pas dans des
conditions équitables de concurrence, les transporteurs
structurés et soumis au contrôle de l'administration sont les
seuls à opérer dans le respect du droit. Ils subissent un
différentiel de coût qui réduit la promotion des
opérateurs.
2-3-1. Le syndicat des transporteurs
La gestion des gares routières de voyageurs dans la
ville de Mamou par les syndicats s'apparente à une activité
commerciale qui donne lieu à des prélèvements financiers.
Ceci n'est pas prévu par le droit régissant les syndicats. En
outre, certains transporteurs répugnent à utiliser les services
d'une gare publique contrôlée par un syndicat auquel ils
n'adhèrent pas. Une telle pratique contraint les transporteurs à
s'affilier à l'organisation ou les pousse à l'activité
informelle, en cas de non-affiliation. Ceci constitue une entrave à la
libre entreprise.
Les prélèvements dans les gares routières
sont sans rapport avec le prix de revient du service fourni au transporteur
dans la gare. Ils peuvent atteindre le sixième du chiffre d'affaire d'un
transporteur. Ils renchérissent le prix du transport et grèvent
les comptes des transporteurs, alors que ces derniers, face à la faible
solvabilité des usagers/utilisateurs des services, réduisent
leurs coûts en capital en exploitant des véhicules vétustes
(mauvaise qualité de service, sécurité, pollution).
La pratique du tour de rôle, imposée par les
syndicats professionnels dans les gares routières est aussi contraire
à la libre entreprise et à la libre concurrence et se traduit par
une médiocre qualité de service. Elle est un des facteurs
contribuant à la vétusté du parc de transport public, elle
induit une insécurité des transports, des pertes de temps
importantes, un manque de qualité pour les voyageurs et elle
décourage les investisseurs désireux de moderniser le parc et
d'améliorer la qualité de service.
Il apparaît aussi que les syndicats fixent les tarifs de
transports de voyageurs, en se concertant avec l'administration. Par exemple,
les tarifs au départ de Mamou sont élaborés dans le cadre
d'une concertation regroupant la DNTT, l'UNTRG. Une fois élaborés
et publiés les sections syndicales de transport de Mamou (CNTG et USTG)
se chargent de l'application correcte des ces tarifs.
Ces tarifs, à caractère indicatif, sont
appliqués dans les gares routières de la ville de Mamou, sous le
contrôle et la vigilance des syndicats. Les barèmes des tarifs
imposés ne sont pas dans la logique des comptes d'un exploitant de
transport, ils assurent exceptionnellement l'équilibre financier de
l'exploitation, et lorsque c'est le cas, c'est dans les conditions de
vétusté des véhicules utilisés, en échappant
aux obligations fiscales ou réglementaires (patente, vignette, visites
technique, autorisation de transport, etc.).
Ces tarifs sont souvent fonction de l'évolution du prix
du carburant à la pompe. Cependant, il convient de noter que ces
variations de coût ne sont pas toujours proportionnelles au taux
d'accroissement du prix du carburant à la pompe ; ce qui n'est pas
de nature à faciliter la mobilité des citoyens.
La couverture, par les syndicats, des accidents de leurs
adhérents résulte d'actions généreuses de
solidarité de ces organisations. Elle empêche souvent le constat
contradictoire sous le contrôle des forces de l'ordre et renforce le
défaut d'assurance. Cette situation atténue la
responsabilité civile des transporteurs, nuit au système de
l'assurance automobile et favorise l'utilisation de véhicules
non-conformes aux normes de la sécurité routière.
2-3-2. L'Union des transporteurs de Mamou
Jusqu'à un passé récent, la gestion des
gares routières de Mamou était assurée exclusivement par
l'union des transporteurs de Mamou. Cette gestion ne faisait l'unanimité
chez les différents acteurs du secteur notamment les conducteurs des
véhicules qui estiment qu'il ne faut pas être juge et partie. Il a
fallu attendre l'avènement de Janvier et Février 2007 pour que la
gestion des gares routières soit confiée désormais aux
syndicats des transporteurs de Mamou qui sont censés défendre au
mieux les intérêts des travailleurs.
Par contre, les utilisateurs des transports publics et les
usagers de la route ou des équipements et services publics, ne sont pas
organisés en associations pour faire valoir leurs droits,
défendre leurs intérêts et participer au processus de
développement du secteur :
- Il n'existe pas d'association de défense des
intérêts des voyageurs, pour assurer leur représentation
face aux transporteurs, aux syndicats ou à l'administration ;
- L'utilisateur subit l'organisation actuelle des transports
et du marché, sans pouvoir s'y manifester.
Ce constat révèle la nécessité
d'un cadre associatif qui s'étendrait à l'ensemble des
activités du secteur, y compris les services fournis par
l'Administration, dont l'entretien des routes.
2-3-3. La sécurité routière
Le problème de sécurité routière
est un problème souvent soulevé par les acteurs du transport
à Mamou. Si les outils d'observation des accidents de route existent,
leur mise en oeuvre n'est pas satisfaisante. Il n'existe donc pas de
données statistiques fiables dans ce domaine.
On peut néanmoins observé que beaucoup de
conditions de l'insécurité routière sont réunies au
niveau de Mamou. Le secteur des transports en commun participant fortement
à ce phénomène.
Ø Un délabrement avancé du parc de
matériel roulant. L'état de délabrement avancé du
parc de matériel roulant, aussi bien les taxis que les motos taxis est
un problème aigu. Une partie des véhicules ne remplissent pas les
normes minimales de sécurité : freins défaillants,
feux de signalisation...
Ce délabrement des véhicules est amplifié
par leur surcharge en passagers ou marchandises.
Ø Une circulation chaotique
Comme évoqué précédemment, les
règles de circulation ne sont, de manière générale,
pas respectées, particulièrement au niveau des carrefours. Les
flux piétons coupent la circulation et les véhicules de transport
public s'arrêtent de manière anarchique sur le bord de la route.
Cette situation aggrave les problèmes de sécurité
routière.
La sécurité routière dans la ville de
Mamou, est assurée par la police qui éprouve des réelles
difficultés dans l'application correcte de sa mission dans ce
secteur ; ceci s'explique par le manque d'effectifs et
d'équipements appropriés, le manque d'espace de stationnement, la
réticence des usagers du secteur face aux règles de bonne
conduite et le manque de rigueur dans le contrôle.
Photo 8: Occupation anarchique de la
chaussée
Source : Candidat en Juin 2009
Une telle occupation pourrait provoquer à tout moment des
accidents de circulation qui continuent à endeuiller d'innombrables
familles. En effet, au cours de l'année 2008, la police de Mamou a
enregistré 102 cas d'accidents de circulation dont les statistiques sont
données dans le tableau suivant :
Tableau 8 : Les accidents de circulation
enregistrés à Mamou en 2008
Accidents mortels
|
Blessés graves
|
Blessés légers
|
Dégâts matériels importants
|
Dégâts matériels légers
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
Motos
|
Véhicules
|
Motos
|
Véhicules
|
4
|
3
|
20
|
18
|
23
|
25
|
40
|
5
|
50
|
7
|
Source : Registre du commissariat urbain de
Mamou 2009
Ce tableau montre que les motos provoquent plus d'accidents que
les autres moyens de déplacement et que les femmes en sont les
principales victimes. Cette situation a des conséquences néfastes
pour le devenir d'innombrables familles eues égard au rôle que
jouent les femmes dans la stabilité de la famille.
Les enquêtes réalisées par les services de la
police révèlent la nature des infractions commises ; il
s'agit entre autres:
1- L'excès de vitesse ;
2- Le dépassement défectueux ;
3- Le changement de direction sans précaution ;
4- La surcharge ;
5- Le défaut de casque de protection ;
6- La méconnaissance du code de la route ;
La police contrôle si les véhicules qui effectuent
le transport public sont en règle du point de vue technique et
administratif. Les documents exigibles par la police aux chauffeurs de TC sont
les suivants :
· Une carte grise attestant de l'immatriculation du
véhicule ;
· Une assurance ;
· Une vignette de contrôle des véhicules
routiers également appelée taxe unique (TUV, taxe unique sur les
engins roulants) ;
· Une autorisation de circulation renouvelable tous les ans
aussi appelée « carte jaune ou verte » ;
· Une attestation de sécurité sociale pour le
chauffeur ainsi que les apprentis
· Un permis de conduire ;
· Un certificat de visite technique.
Le plus souvent, les transporteurs s'acquittent de la carte
grise et de l'autorisation de circulation (au moins la première
année). Néanmoins, certains opérateurs ne paient pas la
TUV (taxe unique sur les véhicules).
Enfin, la plupart d'entre eux sont souvent en défaut
d'assurance et de sécurité sociale, estimant que ces deux
formalités sont inutiles. Dans le premier cas, le règlement des
contentieux par les assurances serait plus qu'aléatoire. Dans le second
cas, les cotisations sont jugées très élevées sans
aucune garantie pour la couverture du chauffeur (faillite du système)
Les enquêtes effectuées dans le cadre de cette
recherche ont révélé le peu de conformité
réglementaire des véhicules et des motos en circulation à
Mamou :
· 5% des véhicules n'ont pas de certificat
d'immatriculation ;
· 75% des véhicules n'ont pas d'attestation
d'assurances ;
· 15% des conducteurs n'ont pas de permis de
conduire ;
· 50% des véhicules ne disposaient pas de vignette
fiscale ;
· 95% circulent sans certificat de visite
technique ;
· 90% de conducteurs de taxis motos circulent sans
casque.
La police routière n'applique pas toujours correctement la
réglementation en vigueur, mais cela permet de l'interpréter et
de la détourner ce qui est source de « tracasserie
policières » que connaissent les chauffeurs, source
d'arrangements tacites entre policiers et chauffeurs pour minimiser
les amendes à régler. Il s'agit d'une solution qui permet aux
transporteurs « d'économiser » et aux
policiers d'arrondir les fins de mois. La dérive du système est
flagrante et conduit à une structure de rançonnage
organisé.
CHAPITRE III : PROBLEMES ET PERSPECTIVES
3-1 Problèmes
Les problèmes du transport urbain à Mamou sont
très préoccupants du fait du manque d'organisation et
d'infrastructure routière adaptées. Au niveau des quartiers,
l'accès est particulièrement difficile à cause du manque
de voies de pénétration. La plupart des voies sont des pistes
latéritiques non revêtues, difficilement carrossables notamment
pendant la saison pluvieuse. La disposition anarchique des constructions,
notamment dans les quartiers populaires, aggrave la situation davantage et
implique des opérations importantes de relogement lors de la
construction de nouvelles voies.
3-1-1. L'état du parc automobile de Mamou
Une faible amélioration de l'état du parc de
véhicules circulant a été observée au cours des dix
dernières années. Toutefois, l'âge important et
l'état du parc, en termes de fiabilité, de sécurité
et de pollution, restent préoccupants.
3-1-2. Insuffisances du cadre législatif et
réglementaire
La Guinée ne dispose pas encore d'un Code de la Route
adapté aux réalités du pays. Le code en vigueur est le
code français de 1958, il est quasiment ignoré de:
- l'Administration, en particulier des services qui veillent au
respect de la réglementation ;
- du grand public et particulièrement des usagers de la
route.
Des textes épars ont été adoptés,
mais seuls ceux postérieurs à 1985, sont identifiés et ils
couvrent une partie limitée des domaines de réglementation d'un
code de la route. Par ailleurs, les conditions d'examen et de délivrance
du permis de conduire sont inadaptées et dans la pratique,
l'administration ne respecte pas les textes et délivre les permis de
conduire à des analphabètes dans la langue de la signalisation
routière.
Il n'y a pas de réglementation relative à la
profession et aux activités de transports publics (conditions
d'accès à la profession, conditions d'exercice de la profession,
responsabilités, réglementation technique des véhicules en
rapport avec la nature du transport, etc.), quelques textes à
portée limitée ont été pris mais ils restent
insuffisants :
- le régime juridique de l'activité de transport
public routier de voyageurs est toujours l'autorisation administrative,
nécessaire après l'abandon de la coordination administrative des
activités, de la planification des dessertes, de la définition
des lignes et de l'attribution de droits ou de licences d'exploitation
- les véhicules utilisés pour les transports
publics ou les transports commerciaux devraient disposer d'une autorisation
propre à la nature du transport effectué et respecter la
réglementation spécifique à leur aménagement.
3-1-3. Contrôle de l'application des
réglementations
Le nombre important de conducteurs professionnels
analphabètes limite la possibilité de connaître,
d'appliquer et de respecter les textes. Le personnel des organismes
chargés du contrôle et du respect de la réglementation, est
aussi en grande partie, d'un niveau insuffisant de formation et de
qualification. Il serait nécessaire d'instaurer des exigences
réglementaires, en matière de niveau d'instruction scolaire et de
qualification professionnelle.
Pour l'accès à la profession de conducteur
«professionnel» (conducteurs de véhicules lourds
et de véhicules de transports en commun en particulier,
conducteurs de taxi moto) ;
Pour l'exercice de la profession de conducteur professionnel,
et pour le recrutement du personnel chargé des contrôles des
réglementations.
3.1.4. Capacité de gestion de l'administration des
transports routiers
Depuis 1995, les services du CADA ont été
réintégrés dans la DNTT, et les titres de transport sont
signés par le Directeur National des Transports Terrestres, leur gestion
est assurée par les CADA sous l'autorité de la DNTT, elle n'est
pas informatisée. Un grand retard est pris dans:
- la maîtrise des statistiques du parc automobile
- le suivi statistique et économique de l'activité.
Des réglementations ont été
adoptées pour accroître la sécurité des
véhicules et freiner la dégradation de l'état du parc. Tel
est le cas de l'Arrêté n03074/MTTP/CAB/88 du 30 avril 1988,
portant organisation du marché des véhicules neufs et d'occasion,
qui stipule que tout véhicule importé d'occasion, doit pour
être immatriculé, passer avec succès la visite technique
dans un garage agréé. Cette disposition n'est pas
respectée par l'administration qui immatricule des véhicules sans
qu'ils aient subi de visite technique.
Parmi les prescriptions du code de la route non
adoptées par les autorités guinéennes, l'obligation du
port de la ceinture de sécurité, la réglementation de
l'alcoolémie au volant, et 19 des véhicules dotés d'une
conduite à droite ont été immatriculés et
autorisés à circuler, alors que la réglementation en
vigueur oblige que le poste de conduite soit à gauche, pour des raisons
de sécurité.
Bref, les problèmes se font sentir tant sur le plan
social, infrastructurel, politique, institutionnel et économique.
a) Sur le plan social
- Un développement spectaculaire de la ville avec une
occupation anarchique du sol ;
- Une croissance rapide de la population exprimant une forte
demande de mobilité urbaine ;
- Une appauvrissement grandissant de cette population
b) Sur le plan infrastructurel
- Une dégradation avancée des voiries et une
insuffisance d'infrastructures routières ;
- Le manque de signalisation ;
- Une quasi absence de structures de transport organisé
susceptible de répondre à la demande exprimée. En effet,
la plupart des sociétés de transport public créées
au moment des indépendances ont disparu du fait du désengagement
de ce secteur des gouvernements sous les politiques d'ajustement structurel et
des problèmes d'ordre interne liés à la gestion desdites
structures ;
- Le développement croissant du transport informel,
inorganisé et générateur de nombreux accidents de la
circulation, des congestions et de la pollution de l'environnement ;
- Depuis les années 90, les bailleurs de fonds et les
gouvernements des pays africains ont limité leurs interventions dans la
construction des infrastructures et équipements de transport ignorant
les problèmes liés à l'exploitation de ces réseaux
par les opérateurs publics ou privés ainsi que les
problèmes des utilisateurs.
c) Sur le plan politique
C'est l'absence d'une volonté politique forte prenant
en compte la demande de mobilité exprimée et y répondant
par une mise en place des politiques de transport clairement
définies.
Face à ce constat, il nous est apparu urgent de
proposer l'élaboration des politiques permettant le développement
des transports publics organisés et structurés en Guinée.
En effet, ce type de transport constitue le seul véritable facteur
d'intégration par l'accès aux services de base tel que
l'école, les hôpitaux, les administrations,....Il est le seul
facteur véritable de lutte contre la pauvreté puisque à
faibles coûts, il facilite la mobilité des populations les plus
démunies. Mais pour cela, il faudrait une forte volonté politique
au sommet de l'Etat ainsi que des bailleurs de fonds.
Par ailleurs, pour qu'il soit viable et pérenne, notre
gouvernement ainsi que les bailleurs de fonds qui les appuient doivent
reconnaître que le transport public n'est pas un service commercial comme
les autres. Ils doivent lui reconnaître sa spécificité en
le considérant comme un service de base au même titre que l'eau,
l'électricité, la santé, l'éducation...La prise en
compte de cette dimension sociale par les politiques devrait aboutir à
l'adoption des mesures d'accompagnement permettant de viabiliser et de
pérenniser les activités de transport actuellement renaissantes
dans les villes de notre pays. Ces différentes mesures pourraient
tourner autour de :
- l'élaboration des solutions globales pour le
transport public en termes d'infrastructures routières et en termes de
structures exploitantes ;
- la définition d'un cadre institutionnel clair qui
redonne confiance aux entrepreneurs désireux d'investir dans ce domaine.
Ceci passe par la mise en place d'une autorité d'organisation et de
régulation de ce secteur, laquelle autorité serait chargée
de clarifier les droits et les devoirs de chaque intervenant ;
- la définition d'un cadre fiscal et douanier
adéquat permettant de limiter l'impact de tous les facteurs de
coûts (TVA, Droits de douanes,..) et qu'on pourrait assimiler à
une sorte de subvention indirecte accordée à ces réseaux
assumant des missions de service public ;
- la mise en place des mécanismes de financements des
réseaux d'exploitation des transports publics. Les objectifs du
transport public étant différents des autres modes de transports,
dans son financement, il faudrait pouvoir concilier les exigences de service
public et celles d'une entreprise commerciale. Il est donc important que les
bailleurs de fonds intègrent cette dimension quand ils évaluent
les projets de transport public ;
- Enfin, il faudrait susciter une réflexion au niveau
des pays constructeurs des matériels roulants de transport public pour
la fabrication des matériels à moindre coût et
adaptés aux infrastructures routières de nos villes. Face
à l'importance de la demande de mobilité dans les villes de notre
pays, le transport public offre de grandes opportunités d'affaires et de
projets d'investissement pour tous ceux qui voudraient apporter une aide
véritable dans la résolution de l'épineux problème
de mobilité des populations guinéennes.
d) Sur le plan économique
Pour soutenir l'économie de la ville et stimuler la
production et les échanges, il est indispensable d'assurer aux usagers
des services de transport efficaces, sécurisés et
compétitifs. C'est dans ce cadre que s'inscrit la restructuration de
l'armature de transport de la ville. Elle devra permettre une meilleure
intégration des quartiers, CRD et Sous Préfectures de Mamou, pour
un marché intégré d'une part, pour une meilleure ouverture
aux autres marchés.
Il est à noter que l'intégration pour le
marché peut être un outil efficace de lutte contre la
pauvreté pour une région dont la mise en valeur du potentiel agro
pastoral offre des avantages comparatifs certains par rapports aux besoins des
marchés de la région de Mamou.
Pour cela, il est important de programmer en priorité
et d'exécuter le désenclavement des zones de production à
grandes potentialités, mais aussi la viabilisation des grands axes
routiers reliant la guinée aux pays voisins via la ville de Mamou.
e) Sur le plan institutionnel
Il faut noter l'existence des conflits de compétences
et l'attribution entre la Commune et la Préfecture affectant ainsi le
montage et la mise en oeuvre des projets urbains.
Par ailleurs, d'autres problèmes existent sur ce
plan ; il s'agit entre autre de :
v Le manque de circulation de l'information statistique ;
v Le faible niveau de mobilisation des ressources ;
v Le manque de rigueur sur le contrôle routier.
3-2. Perspectives
Les perspectives de relance du secteur de transport dans la ville
de Mamou résident à trois niveaux :
· La timide reprise des sociétés de transport
initiée par le gouvernement de consensus issus des
évènements de Janvier Février 2007 à travers
l'actuelle SOGUITRANS qui relie la capitale à plusieurs villes de
l'intérieur du pays ;
· Le partenariat public privé constitue une
alternative au déficit de transport dans la ville de Mamou. En
éliminant les obstacles à la participation du secteur
privé dans le domaine des infrastructures des transports, on
améliore les cadres juridiques et réglementaires qui restreignent
leur privatisation. On se rend de plus en plus compte qu'il importe au plus
haut point d'instaurer des organes publics de soutien et de créer un
environnement réglementaire sain pour assurer le bon fonctionnement des
entreprises publiques. On s'intéresse de plus en plus au rôle
crucial que jouent ces institutions dans un système d'économie de
marché et à la nécessité de renforcer leur
capacité de contrôle ;
· Par ailleurs, les autorités communales de Mamou
devraient chercher à établir des partenariats féconds avec
des municipalités des pays développés. Par là, la
ville de Mamou pourrait bénéficier des projets indispensables au
développement de ses infrastructures de base y compris le
transport ;
· La mise en oeuvre effective et dans les meilleurs
délais du projet « contrat villes de
l'intérieur » dans le cadre du PDU3 ;
· La construction d'une contournante permettrait de
rendre la circulation plus fluide et d'éviter le passage de gros
porteurs dans la ville, ce qui réduit de facto les accidents ;
· La formation des conducteurs des taxis motos
initiée par le CADAM pourrait réduire significativement le nombre
d'accidents lié à ce type de transport.
A la lumière de ce précède, l'on pourrait
recommander ce qui suit :
1- l'accélération du bitumage des 10,5 Km
promis par l'Etat ;
2- un recensement exhaustif des usagers des motos taxis en vue
de leur formation ;
3- l'implantation des panneaux de signalisation dans
toutes les artères de la commune ;
4- la dotation en personnels de police au Commissariat urbain
de Mamou ;
5- la rigueur dans le contrôle routier;
6- la mise en oeuvre effective de la
décentralisation ;
CONCLUSION
Située à environ 275 Km de la Capitale Conakry,
la ville de Mamou constitue un carrefour très fréquenté
par les transporteurs en direction de l'intérieur du pays et parfois de
l'extérieur du pays. Mais, cette ville connait de problèmes
récurrents de transport dont entre autres :
Le mauvais état de la voirie ; le manque de
réglementation du secteur; le vieillissement du parc automobile de
la ville; l'insuffisance de contrôle routier; le manque de formation des
conducteurs des taxis motos et pollution de l'environnement. Pour pallier
à cette situation qui affecte la mobilité des citoyens de cette
ville, il est indispensable d'opérer des reformes tant au niveau local
que national. Il s'agit entre autres :
v Au niveau local, de renforcer de contrôle dans le
secteur du transport ;
v Au niveau national, d'orienter d'énormes
investissements dans le secteur du transport car cela est censé stimuler
à la croissance urbaine contribuant ainsi à une réduction
significative de la pauvreté dans cette ville. Ces investissements
aideraient à améliorer la qualité des infrastructures.
Mais, la mobilisation des ressources nécessaires
à la réalisation de ces investissements implique
nécessairement un concours des institutions de financement
internationaux. Or, depuis plusieurs années notre pays est
confronté à des sérieuses difficultés en termes de
mobilisation des ressources extérieures. C'est pourquoi, toute recherche
axée sur les moyens de relance du secteur de transport en Guinée
par le biais de l'investissement produirait des effets positifs en termes de
réduction de la pauvreté dans ce pays. Quels enjeux ?
BIBLIOGRAPHIE
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Sensibilisation Environnementale (ESE) dans le secteur
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