REPUBLIQE DE GUINNEE UNIVERSITE DE
SONFONIA
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT PRE- FACULTE DE
SCIENCES ECOOMIQUES UNIVERSITAIRE ET DE LA RECHERCHE ET DE GESTION
(FSEG)
SCIENTIFIQUE(MEPURS)
PREMIERE PROMOTION
Mémoire pour l'obtention du Diplôme
d'Etudes Approfondies en
Sciences Economiques(DEA)
Option : Politique
économique
Thème :
LES DETERMINANTS DE L'INFLATION EN GUINEE
Présenté par :
Mamadou Safayiou 2 Diallo
Sous la direction :
Ahmadou Oury Koré Bah Ph, D
Pr Adama DIAW Maitre de conférences
Agrégé en Sciences
Economiques
Février 2014
AVERTISSEMENT
LA FACULTE DE SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION N'ENTEND
DONNER AUCUNE APPROBATION NI IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS LES
MEMOIRES. APPROBATION NI IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS LES MEMOIRES.
APPROBATION NI IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS LES MEMOIRES.
DEDICACE
«Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le
Très Miséricordieux Louange à Allah »
«Que le salut soit sur notre prophète Mohammed
(PSL), sa famille et ses compagnons» Ce présent mémoire est
principalement dédié à :
Ma chère mère Mme Baldé
Haoulatou ;
Mon cher père Mr Diallo Mamadou Saliou ;
Mes frères et soeurs ;
Feu Dr Aly Badara Dioubaté ;
Mes amis de promotions ;
Tout le personnel de l'université de Sonfonia ;
REMERCIEMENTS
Au terme de mon travail de fin d'études, il serait
ingrat de ma part de ne pas reconnaître publiquement le soutien des uns
et des autres. Mes remerciements s'adressent à:
Dr Ahmadou Oury Koré BAHDoyen de la faculté des
sciences Economiques et de Gestion del'Universitéde Sonfonia,ainsi qu'au
professeur Adama DIAWDirecteur de l'UFR Sciences Economiques et de Gestion
del'Université Gaston BERGER de Saint Louisqui ont accepté
très spontanément de diriger ma recherche et qui se sont
acquittés de leur devoir avec rigueur et bonne foi.
Dr Salim FOFANA Vice Doyen chargé des études,Dr
Macki TRORE Vice Doyen chargé de la recherche et Directeur du programme
Politique Economique et Analyse Economique de Projets, Dr Babady Dikane
KALABANE chef de département des Sciences Economiques, Mr Ahmadou Kalla
DIALLOchef de départementSciences comptables,Mr Fodé SACKOchef de
département Banque et Financespour les critiques, suggestions et
conseils prodigués tout au long de notre formation.
Elhadj Abdoulaye TOURE Directeur National du Plan, Mr Lansana
FOFANA chef de division à l'INS, Mr Mamadou DIALLO Chef section
étude prospective à la DNP etMr Alpha Oumar BAHEconomiste pays au
FMI qui m'ont apporté une aide précieuse dans la collecte des
données.
Dr Alpha Saliou DIALLO, Mr BrunoBILIVOGUI, Mr Karamoko CAMARA,
MrAlpha Ousmane BAH, Mr Jules SANDOUNO, Mr Boubacar DIALLO, MrAmadou Bailo BAH,
Mr Hassane DIALLO, Mr Facinet CONTE, tous professeurs d'Université, pour
leurs critiques et suggestions.
Tous les enseignants qui ont contribuéà ma
formation depuis le cours primaire jusqu'à l'Université en
passant par le cours secondaire. Pour finir je tiens à remercier tous
les membres de ma famille pour leurs soutiens, et, plus particulièrement
mon frère Mamadou Diawo DIALLO sans qui, ce document n'aurait
probablement pas vu jour.
RESUME
La maîtrise de l'inflation est un des principaux
défis posés à bon nombre de banques centrales dont la
BCRG. Dès lors, caractériser l'inflation est un préalable
pour réussir ce pari non moins ambitieux. Notre travail se propose
d'analyser si les facteurs couramment rapportés dans la
littérature seraient aussi explicatifs de l'inflation en Guinée.
Grâce à un modèle à correction
d'erreur à 4 variables estimées sur des données annuelles
de 1986 à 2012, nous avons identifié que le niveau
général des prix dépendrait dans ce pays, de
l'évolution de la masse monétaire M2, du PIB, du taux de change.
Ce modèle qui passe quelques tests de validation donne également
de bons résultats pour la prévision en échantillon. A
l'issu de l'estimation, la masse monétaire M2 et le PIB, se
révèlent non significatifs à court terme,par contre elles
sont très significative à long terme. Cependant l'inflation
répond aux chocs émanant du taux de change à court terme
comme à long terme.
Comme les prix des produits de base sont
réglementés par l'État, ce dernier devrait limiter ses
interventions visant la hausse des prix à cause des taxes
élevées pour équilibrer son budget de fonctionnement. Il
devrait accroître la production, attirer les capitaux étrangers en
faisant preuve de bonne gouvernance politique et économique.
SIGLES ET ABREVIATIONS
ADF Dickey-Fuller Augmented
BCRG Banque Centralede la République de
Guinée
CEMAC Communauté Economique et Monétaire des
Etas de l'Afrique Centrale
CFA Communauté Financière d'Afrique
GNF Guinea New Franc
ECM Error Correction Models
FMI Fond Monétaire International
PAS Programme d'Ajustement Structurel
BM Banque Mondiale
IHPC Indice Harmonisé des Prix à la
Consommation
IPC Indice des Prix à la Consommation
MCO Moindres Carrés Ordinaires
PIB Produit Intérieur Brut
PMA Pays Moins Avancés
PME Petite et Moyenne Entreprise
PPTE Pays Pauvres Très Endettés
PREF Programme de Reforme Economique et Financier
TD Taux Directeur
TRM Titres de Régulation Monétaire
TS Trend Stationnary
UE Union Européenne
UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest africaine
VAR Vectoriel Auto Régressif
ZMAO Zone Monétaire de l'Afrique de l'Ouest
SOMMAIRE
INTRODUCTION 1
CHQPITRE1 : LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA
BANQUE CENTRALE ET L'ANALYSE DE L'EVOLUTION DE QUELQUES INDICATEURS
MACROECONOMIQUES DE LA GUINEE 4
SECTION1 :LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA
BANQUE CENTRALE 4
SECTION 2 :L'ANALYSE DE L'EVOLUTION DE QUELQUES
INDICATEURS MACROECONOMIQUES DE LA GUINEE 12
CHAPITRE 2 : CADRE THEORIAUE DE
L'INFLATION 23
SECTION1 : LES FONDEMENTS THEORIQUES DE
L'INFLATION 23
SECTION 2 : REVUE DE LA LITTERATURE
28
CHAPITRE 3 :ANALYSE DES DTERMINANTS DE
L'INFLATION EN GUINEE 42
SECTION 1 : SPECIFICATION DU MODELE
42
SECTION 2 : INTERPRETATION DES RESULTATS
53
CONCLUSION GENERALE
61
LISTE DES TABLEAX
Tableau n°1: Indice des prix à la
consommation 18
Tableau n°2 : Indice harmonisé des
prix à la consommation 19
Tableau n° 3: Nommenclature secondaire
21
Tableau n° 4: Hypothèse des signes
46
Tableau n°5 : Test de racine unitaire
49
Tableau n° 6 :Test de
cointégration de Johansen 52
Tableau n° 7 : Resulttats de
l'estimation: 58
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1: Evolution du PIB réel(en %) de
1986 à 2012 12
Graphique 2 : Evolution de la masse
monétaire M2(en %) de 1986 à 2012 14
Graphique 3: Evolution du taux d'inflation(en %) de
1986 à 2012 16
INTRODUCTION GENERALE
Des nombreux problèmes qui préoccupent les
économistes, figure celui de l'inflation et son origine. Le
problème est, sans conteste, l'un des plus délicats vu son
coût économique etsocial.La poursuite d'une maîtrise de
l'inflation constitue la pierre angulaire des politiques économiques en
général et de la politique monétaire en particulier. En
effet, l'objectif final de la politique monétaire demeure la
stabilité des prix, en vue de sauvegarder la valeur interne et externe
de la monnaie.
Si des taux d'inflation élevés ont
été observés dans les pays du Nord comme du Sud, il semble
qu'en général le phénomène est plus fréquent
dans le Sud; les pays avancés semblent l'avoir maîtrisé
actuellement. Beaucoup de pays avancés parviennent à contenir le
niveau d'inflation dans une fourchette cible de façon durable alors que
dans plusieurs pays en développement, les taux d'inflation sont à
la fois élevés et instables. Ainsi, la lutte contre l'inflation
apparaît comme l'une des principales missions assignées à
pas mal de Banques Centrales.
Le Federal Reserve Act amendé en 1978 dispose que
« l'objectif confié à la Fed est d'assurer le plein emploi,
la stabilité des prix et la modération des taux
d'intérêt ». Beaucoup plus explicite, l'article 105 du
Traité de Maastricht stipule que l'objectif principal de la Banque
Centrale d' Europe doit être de maintenir la stabilité des prix.
Greenspan1(*)(1990)
définit la stabilité des prix comme une situation durant laquelle
le taux d'évolution anticipé du niveau général des
prix cesse d'être un facteur de décision dans les choix des
individus et des firmes. Cette définition nous paraît assez
satisfaisante et traduit l'essence même de l'esprit de la mission
confiée à l'Autorité monétaire centrale.
La stabilisation des prix fait partie intégrante des
attributions de la BCRG, mais malgré cela, la Guinée à
l'image de plusieurs pays en développement n'échappe point
à cette spiraleinflationniste car, malgré la politique
monétaire de la Banque Centrale, l'inflation est certes très
instable sur la période d'étude.
En Guinée, le taux moyen de l'inflation s'est d'abord
accru de manière drastique, culminant à un taux annuel moyen de
65 % en 1986 lorsque la monnaie nationale a été
dévaluée de 92 %. A partir de 1993, il a fortement chuté
et est resté sous contrôle jusqu'en 1999, principalement en raison
de la relative stabilité de la politique monétaire.
Sur la période 2000-2010, l'inflation est passé
de 7,2% en décembre 2000 à 20,8%, avec un pic de 39,1% en
décembre 2006. En 2011, à la suite de la politique
monétaire restrictive prônée par le nouveau gouvernement,
le taux d'inflation a largement chuté pour se placer à 12,8% en
2012 contre 19% en 2011.
L'importance de l'étude réside dans le fait
qu'il y a un lien étroit entre inflation et «coût de la
vie». Depuis 1986, la Guinée a connu une forte variation de son
inflation. Les diversprogrammes de stabilisation qui ont été mis
en oeuvre n'ont produit qu'un répit temporaire,alors que l'inflation
demeure la principale caractéristique de l'économie
guinéenne. Bien qu'un volume important de publications ait
été consacré à l'analyse des facteurs
déterminantsde l'inflation, peu de littératures ont
été consacrée à l'économie guinéenne.
Notre travail vise à combler ce vide dans ce pays où justement
l'inflation inquiète à plus d'un.
Etant donnél'imbrication des objectifs
macroéconomiques liés à l'atteinte et au maintien de la
fortecroissance économique et à une faible inflation des prix,
une compréhension des facteurs del'inflation devient
déterminante.Ainsi, la question que nous nous posons est de savoir quels
sont les facteurs explicatifs de l'inflation en Guinée, afin de mieux
agir sur les causes de cette inflation ?
L'objectif global de cette étude est la recherche des
facteurs explicatifs de l'inflation en Guinée. De façon
spécifique, il s'agit d'une part de faire une présentation de
l'économie guinéenne dans son ensemble, puis, de faire une revue
de la documentation pertinente autour de la littérature la plus
récente possible et sur les bases de données des pays
développés, des pays en développement, de la zone Franc
CFA(UEMOA et CEMAC), de certains pays africains et de la Guinée. D'autre
part de faire une analyse économétrique sur la base des
résultats obtenus tirés de la stationnarité des variables
jugées comme déterminantes, de leur cointégration et de la
régression en utilisant le modèle à correction d'erreur.
La mesure de l'inflation que nous utiliserons ici est l'indice du
déflateur. Les variables identifiées pour le modèle qui
sont susceptibles d'influer l'inflation sont : la masse monétaire (M2),
le PIB, le taux de change du dollar par rapport au Franc Guinéen.
Les hypothèses de recherche de cette étude sont
les suivantes :
H1 : une croissance de la masse monétaire et du
taux de change a un effet positif sur les prix ;
H2 : une croissance du PIB a un effet négatif
sur les prix ;
La présente étude intitulée les
déterminants de l'inflation en Guinée de 1986 à 2012 est
constituée de trois principales articulations.
La première (chapitre1) est une présentation de
l'économie guinéenne en l'occurrence la politique
monétaire de la Banque Centrale et l'analyse de l'évolution de
quelques indicateurs macroéconomiques.
La deuxième (chapitre2) est la présentation du
fondement théorique de l'inflation suivi de la revue sélective
de littérature.
La dernière (chapitre3) relative aux
déterminants de l'inflation traite les déterminants de
l'inflation teste dans un premier temps la stationnarité et la
cointégration des variables avant de proposer un modèle à
correction d'erreur suivi des limites et des suggestions pour la maitrise de
l'inflation.
CHAPITRE 1 : LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE
CENTRALE ET L'ANALYSE DE L'EVOLUTION DE QUELQUES INDICATEURS MACROECONOMIQUES
DE LA GUINEE
Introduction
SECTION 1 : LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE
CENTRALE
L'étude des déterminants de l'inflation en
Guinée nous mènera d'abord à procéder à une
analyse d'ensemble de l'économie guinéenne. En premier lieu nous
verrons de manière brève la politique monétaire
menée par la Banque Centrale dans le cadre de la lutte contre
l'inflation et la restauration de l'équilibre macroéconomique
puis, en second lieu, nous verrons quelques indicateurs macroéconomiques
afin d'apprécier les principales évolutions de l'économie
guinéenne au cours de la période d'étude.
1.1. Evolution de la politique monétaire de la
BCRG
La politique monétaire de la BCRG a enregistré
de profondes mutations qui ont marqué ses 27 années d'ouverture
à l'économie de marché. Ces mutations s'inscrivent dans le
cadre du programme de réforme économique et financier(PREF)
amorcé en 1985 et qui a été le début d'une nouvelle
ère dans la transformation des structures du développement
économique et social du pays.
En effet, à la suite d'un diagnostic en 1985 de la
situation économique de la Guinée, les nouvelles autorités
d'alors acquièrent la conviction que le changement économique
ambitionné était incompatible avec les anciennes structures
financières. Il fallait alors construire un nouveau système qui
soit solide, sain et capable de soutenir le secteur privé naissant.
C'est dans cet esprit que le Gouvernement lance dès 1986 son premier
programme d'ajustement structurel(PAS) en prenant d'abord appui sur les
réformes du secteur financier. Cette réforme s'est
matérialisée par la dotation de la Banque Centrale d'un nouveau
statut, la création d'un système financier répondant aux
normes internationales.
Pour cela BCRG pratiqueune politique monétaire
basée sur des instruments directs, le temps de mettre la jeune
économie sur le sentier de la croissance. Elle gère de
façon discriminatoire les lignes de crédits extérieures
négociées par le gouvernement en faveur du secteur privé
pour favoriser les secteurs de l'économie jugés prioritaires.
Parallèlement, la BCRG jette les bases pour une supervision bancaire et
financière efficiente.
Après avoir dégagé les grandes lignes de
la politique monétaire chapotée par la BCRG, nous aborderons
l'évolution dans les objectifs de la politique monétaire et les
instruments qui concourent à la réalisation de ces objectifs qui
nous permettront ainsi de mieux percevoir les mutations qu'a connue celle-ci.
Par la suite, nous évoquerons respectivement la politique
monétaire de la BCRG avant et après la réforme de 1993.
1.2 Les objectifs et instruments de la politique
monétaire de la BCRG
l.2.1 Les objectifs de la politique
monétaire :
Traditionnellement les objectifs assignés à la
politique monétaire sont au nombre de quatre: la croissance
économique, la stabilité des prix, l'équilibreexterne, et
le plein emploi. A l'expérience il s'est avéré difficile
voire impossible d'atteindre à la fois ces quatre objectifs. Les
autorités monétaires des Banques Centrales étaient alors
contraintes à opérer des arbitrages dans les choix des
objectifs.
Si l'objectif de croissance économique, par le
financement prioritaire de certains secteurs considérés comme les
leviers du développement, a prévalu aux premières
années d'indépendance, pour la plupart des Banques Centrales dans
les pays en développement récemment ouverts à
l'économie de marché, la Banque Centrale de la République
de Guinée (BCRG) ne pouvait guère se contenter du ce simple
rôle. Elle devait également participer dans un premier temps au
rétablissement des équilibres macroéconomiques rompus. A
ce titre, la Banque Centrale participe dans la lutte contre le chômage
(en raison de la réduction des effectifs de la fonction publique par le
premier programme d'ajustement structurel), à la stabilisation des taux
d'intérêt et enfin à la relance de la croissance
économique.
L'objectif de croissance a très rapidement
été relégué au troisième plan,
derrière ceux de l'équilibre extérieur et de
stabilité des prix. En effet, l'objectif de croissance s'est très
vite révélé incompatible avec celui du résultat
désiré de balance des paiements et du maintien d'un minimum de
pression sur les prix intérieurs. Ces deux derniers aspects ont, par
contre, toujours été une préoccupation de
l'autorité monétaire.
Aujourd'hui, la BCRG semble de plus en plus privilégier
l'objectif de stabilité des prix. La hausse des prix entraîne en
effet une perte de compétitivité des économies, une fuite
des capitaux, un déséquilibre de la balance des paiements, ce qui
peut pousser les agentséconomiques à des comportements
attentistes et spéculatifs sur le GNF avec tout ce que cela comporte
comme conséquences (dévaluation, crises).
1.2.2 La politique monétaire de la BCRG avant la
réforme de 1993 : usage des instruments directs
Cette période se caractérise entre autre par: le
contrôle administratif direct de la plupart des taux
d'intérêt, préférentiels, pour certaines
catégories de prêts spécifiques (exemple taux sur les
prêts des projets agricoles), le plafonnement des crédits au
niveau des banques individuelles ou au niveau global la priorité
d'octroi de crédits à certains secteurs de l'économie, le
refinancement auprès de la Banque Centrale (facilités de
réescompte en faveur de certains types de prêts)
Ø Les plafonds de réescompte
La politique de réescompte repose sur une
procédure de financement qui met en relation les banques secondaires et
la Banque Centrale et qui ne passe pas alors par marché
monétaire. Les banques de second rang empruntent directement les
liquidités auprès de la Banque Centrale en réescomptant
des titres qu'elles détiennent dans leur portefeuille. Les titres admis
au réescompte étaient généralement des titres
représentatifs de crédits à l'économie et des
effets de commerce.
Les plafonds de réescompteconstituaient le principal
instrument de gestion monétaire de la Banque Centrale au cours de cette
période, les plafonds globaux de réescompte fixaient, le montant
maximum des concours à court terme et à moyen terme que
l'Institut d'Emission pouvait consentir aux banques. Ces plafonds faisaient
l'objet d'une répartition détaillée. Cette
répartition, très complexe, rendait la gestion des plafonds peu
aisée. On note une tendance haussière de ces plafonds entre 1986
et 1993 où ils sont passés de 15% à 25%.
Ø Le contrôle sélectif et
quantitatif du crédit
Pour soutenir les secteurs et opérations jugés
prioritaires, la Banque Centrale pratiquait à une grande échelle
la politique sélective du crédit. Cette dernière consiste
à différencier les conditions d'accès au crédit.
Les secteurs de l'économie jugés prioritaires sont
favorisés par une telle politique. Ils bénéficient alors
des taux bonifiés, des crédits non plafonnés qui sont
parfois garantis par des interfaces telles que les fonds de garantie.
L'encadrement de crédit à son tour est un
instrument de contrôle direct et quantitatif de crédit
distribué par les intermédiaires financiers. Il a
été institué à l'origine pour éviter la
concentration excessive des risques.Il est devenu ensuite un instrument de
politique monétaire. En cas de dépassement du plafond fixé
par les autorités monétaires les banques subissaient des
pénalités qui consistaient à déposer une proportion
des crédits distribués sous forme de réserves
supplémentaires non rémunérées auprès de la
Banque Centrale. A l'inverse la non utilisation des crédits soumis
à un plafond donnait droit à une économie de crédit
c'est-à-dire une utilisation ultérieure.
En Guinée, la politique sélective de
crédit n'a pas eu les effets escomptés; au contraire, elle a
introduit certaines distorsions au niveau de l'allocation des ressources et a
engendré un gaspillage de ressources monétaires dans le secteur
public et parapublic dont notamment au niveau de certains entrepreneurs
nationaux et des organismes de commercialisation agricole. En effet, l'on a
été amené à reconnaître que l'encadrement des
crédits s'était révélé fort efficace mais
comportait plusieurs inconvenants :
· Il a figé les parts du marché des banques
et a faussé ainsi la concurrence entre les banques ;
· Il enlevait toute initiative au banquier dans la
mesure où il fixait des normes par secteur d'activité. Les
banques pouvaient être conduites alors à freiner l'activité
d'entreprises saines pour soutenir des entreprises en
difficultés ;
· Il ne tenait pas compte des capacités des
banques et rendait peu profitables les innovations financières ;
Ø La politique des taux
d'intérêt
L'objectif de la BCRG dans la politique des taux
d'intérêt est d'encourager les dépôts sans trop
renchérir le coût du crédit puisque, les coûts trop
élevés sont nuisibles au développement de la bancarisation
du pays.Par ailleurs les niveaux encore élevés des taux
d'inflation impliquent des réaménagements périodiques des
taux d'intérêt. C'est ainsi que depuis 1986, l'évolution
des taux d'intérêt s'inscrit en hausse jusqu'en 1992.
1.2.3La politique monétaire de la BCRG
après la réforme introduite de 1993 à nos jours: usage
des instruments indirects
C'est dans le cadre du programme d'ajustement
économique et financier de la Guinée en 1993 qui a fait l'objet
de négociation avec le FMI et la BM, que la Banque Centrale a mis un
accent particulier sur les réaménagements de la politique
monétaire qui s'articule désormais, autour des instruments du
marché. En d'autres termes la mise en place des nouveaux instruments de
la politique monétaire devrait permettre un meilleur contrôle de
la liquidité bancaire et une maîtrise de l'évolution de la
masse monétaire dans le but de maitriser l'inflation. La modalité
du contrôle du crédit passe par une action sur la liquidité
bancaire. Le réaménagement de la politique monétaire
s'est accompagné d'une redistribution du rôle de la Banque
Centrale, celle-ci oriente ses activités vers celles prioritaires d'un
institut d'émission.
Les instruments indirects (sont essentiellement
représentés ici par les bons de trésor, la nouvelle
politique de taux d'intérêt, les opérations d'open market
et la politique des reserves obligatoires) agissent en influant sur l'offre et
la demande.
Ø Bons du Trésor (BDT)
Introduits depuis 1993 en Guinée, les bons du
trésor constituent l'une des opérations d'open market de la
Banque Centrale qui se déroulent une fois dans la semaine (chaque
mercredi). Ils sont émis et gérés par la BCRG pour le
compte de l'Etat à des fins de financement des besoins de
trésorerie de l'Etat. L'introduction de ces bons du trésor a eu
pour objectif de permettre à la BCRG d'anticiper sur la base
monétaire et d'absorber la liquidité bancaire en
corrélation avec les objectifs macro-économiques.
L'adjudication des bons du trésor se fait sur la
base des offres de souscription des banques et des compagnies d'assurance dans
l'ordre croissant des taux proposés. Les propositions d'offres sont
ainsi acceptées ou rejetées, selon la loi de l'offre et de la
demande sur le marché, par la commission d'adjudication composée
de représentants du Trésor et de la Banque Centrale.
Aujourd'hui, on dénombre les bons du trésor
à 14 jours, 28 jours, 42 jours, 91 jours et 182 jours. Au cours de
l'année 2008, la BCRG a émis sur le marché
monétaire GNF 3391,820 milliards2(*) en Bons du Trésor, soit en moyenne GNF 282,652
milliards par mois. Avec une croissance moyenne de 7,4%, l'encours total des
bons du trésor s'est fixé à 830,90 milliards contre GNF
371,80 milliards en 2007, correspondant à un endettement
supplémentaire du Trésor de GNF 459,1 milliards de francs
guinéens.
Il convient de noter que depuis le 27 mai 2009, le
trésor a cessé d'émettre des BDT.
Ø La nouvelle politique de taux
d'intérêt
Les taux d'intérêt complètent le
dispositif d'instruments existants en vue de mieux gérer la
liquidité bancaire en Guinée. Déterminés sur le
marché monétaire, ces taux sont fonction des transactions
réalisées sur le marché des bons du trésor. En
effet, à partir du taux des bons du trésor, les banques fixent
librement les autres taux débiteurs et créditeurs.
Le taux directeur de la BCRG, taux pivot des différents
taux d'intérêt, était fixé à 22,25% durant
les cinq (5) premiers mois de 2008. Suite aux tensions inflationnistes
observées, cette valeur a été relevée par la BCRG
pour atteindre 25,25% à partir du mois de juin. Les taux
créditeur minimum et débiteur maximum sont restés libres
durant toute l'année 2008. Au cours de cette année, le taux
d'intérêt des titres de régulation monétaire
était, en moyenne, estimé à 18,84%.
Les taux moyens pondérés des bons du
trésor à 28 jours, 42 jours, 91 jours et 182 jours étaient
respectivement fixés à 19,98%, 19,73%, 19,25% et 20,94%, les bons
du trésor à 14 jours n'étant pas émis durant
2008.
Les instruments de la politique monétaire, qui viennent
d'être présentés sont limités pour contrôler
la circulation fiduciaire. Il importe de signaler leurs limites.
Ø La politique d'open market
La politique d'open market consiste en une intervention de la
Banque Centrale sur le marché monétaire sous forme d'achat ou de
vente des titres pour influencer la liquidité des banques et leurs
capacités de prêt. Les titres qui sont achetés et vendus
par la Banque Centrale sont généralement des titres publics.
Jusqu'en novembre 2000 les opérations d'open market ont
porté essentiellement sur les nouveaux bons de trésor issus de
la conversion des avances permanentes de la BCRG à l'Etat.
Il convient de noter que les transactions sur les titres des
créances de la BCRG appelés titres de régulations
monétaires(TRM) introduites le 10 novembre 2000 à la place des
nouveaux bons de trésor sont transformés en prêt de long
terme sur le trésor public.
Les titres de régulations monétaires (TRM) sont
des titres émis par la BCRG dans le cadre strict de la politique
monétaire dont l'objectif est la régulation de la
liquidité bancaire. Ils sont émis également une fois par
semaine (chaque vendredi). Les souscriptions des titres de régulation
monétaire sont limitées seulement aux banques. Comme ceux des
bons du trésor, le taux sur les TRM résulte de la loi de l'offre
et de la demande sur le marché des titres. Il existe des TRM à 7
jours, 14 jours, 28 jours, 42 jours et 91 jours. A ce jour, seuls les TRM
à 14 jours sont émis par la BCRG.
L'encours des TRM s'est établi à 264 milliards
de francs guinéens à fin décembre 2008 contre 163
milliards à fin décembre 2007.
Si les réserves obligatoires visent à limiter la
capacité d'intervention des banques et à stabiliser les taux
d'intérêt, les TRM servent à réguler les
liquidités du système bancaire en fonction de l'objectif de la
Banque Centrale. Le taux des réserves obligatoires est fixé par
la BCRG tandis que les taux d'intérêt sur les titres de
régulations monétaires (TRM) sont eux fixés par le
marché.
Les facilités permanentes, contrairement aux titres de
régulations monétaires (TRM), ne donnent pas lieu à des
opérations de marché. Elles sont réalisées dans le
cadre bilatéral entre la Banque Centrale et les banques primaires. Ce
sont des instruments qui, après arbitrage entre compensation
interbancaire, réserves obligatoires et opérations courantes
directes avec la clientèle, donnent la possibilité aux banques de
placer leurs excédents de liquidité (facilité de
dépôt) ou d'emprunter un montant donné pour faire face aux
problèmes de trésorerie immédiate ou de réserves
obligatoires (facilité de prêt), chacun d'eux pour une
durée de 24 heures.
Le taux sur la facilité de dépôt est le
Taux Directeur (TD) de la BCRG moins quelques points de pourcentage, tandis que
le taux sur la facilité de prêt est le TD plus quelques points de
pourcentage. La facilité de dépôt peut donc être
considérée comme une opération de ponction de
liquidités à plus faible coût pour la BCRG et la
facilité de prêt comme une opération d'injection de
liquidités à un coût plus élevé pour les
banques, les deux pour des maturités de 24 heures.
Ce corridor définit autour du taux directeur
l'essentiel des taux d'intérêt officiels pratiqués par la
BCRG. Dans ce nouveau cadre, le taux directeur de la BCRG sera
déterminé hebdomadairement par la moyenne pondérée
des taux adjugés sur le marché des TRM et reflétera de
façon hebdomadaire les conditions monétaires des
opérations d'épargne et de crédit.
Ø Les réserves obligatoires
Un système de réserve obligatoire impose aux
banques de maintenir des avoirs à la Banque Centrale, en
général au prorata de leur engagement. La politique des
réserves obligatoires consiste alors à modifier le taux des
réserves obligatoires afin d'agir sur la liquidité et les
conditions de financement de l'économie.
Prévu par la loi bancaire, comme instrument de
contrôle de la liquidité bancaire, le système des
réserves obligatoires est entré en vigueur en 1993. Le principe
de ce système consiste à obliger les banques à
détenir une fraction, non rémunérée, des
dépôts de leur clientèle et de leurs crédits
à court terme en francs guinéens et en devises sur leur compte
courant ouvert à la Banque Centrale (réserves). Les
réserves obligatoires sont constituées uniquement en monnaie
nationale (francs guinéens). Elles permettent de modifier la demande de
monnaie banque centrale des banques, et accroissent artificiellement le
phénomène des fuites. Le but des réserves obligatoires est
d'exercer une pression sur la liquidité bancaire, et ce faisant, elles
permettent à la Banque Centrale d'agir plus facilement sur le coût
du refinancement. Elles augmentent la sensibilité des banques à
l'évolution des taux directeurs de la banque centrale.
En 2008, comme en 2007, le taux des réserves
obligatoires était maintenu à 9,5% pour une durée de 15
jours.
A fin décembre 2008, les réserves obligatoires
constituées par les banques étaient estimées à
287,666 milliards de francs guinéens contre 203,298 milliards à
fin décembre 2007, soit une hausse de 41,5% imputable à la forte
progression des dépôts dans les banques. Malgré cette
hausse, toutes les banques, à l'exception d'une seule, avaient
enregistré des manquements à la constitution des réserves
obligatoires.
Ainsi, les taux planchers et plafonds ont été
supprimés depuis décembre 2007. Vers la fin du premier semestre
2008, deux nouveaux instruments devraientcompléterles réserves
obligatoires et les titres de régulation monétaire (TRM)
utilisés pour la gestion des liquidités bancaires (suspendu
depuis 2009). Il s'agit de la facilité de prêt marginal et la
facilité de dépôt qui, jusqu'en 2012 n'avait pas vu jour.
SECTION 2 : ANALYSE DE L'EVOLUTION DE QUELQUES
INDICATEURS MACROECONOMIQUES DE LA GUINEE
En République de Guinée, cet instrument fait
l'objet d'un contrôle périodique qui consiste à examiner
sur la base des bilans des banques durant une période de 15 jours, le
niveau moyen des dépôts et de comparer ce niveau avec le solde des
banques à la BCRG dans le but de déterminer une insuffisance
éventuelle des réserves. Afin de ramener les
établissements bancaires à se conformer à ce principe, il
est prévu le paiement d'intérêts moratoires qui sont
calculés sur la base du taux minimum de réserves obligatoires. La
pénalité est fixée à ce taux majoré de 8
points de pourcentage et appliquée au manquement constaté.
2.1 Evolution du PIB réel :
Pour mieux appréhender l'évolution du PIB
réel, nous allons utiliser, dans notre graphique une variable qui
renseigne efficacement sur ses variations à savoir le taux de croissance
du PIB réel.
Graphique n°1 : Evolution du PIB
réel
Source : auteur à partir des données
recueillies
A la lecturedu graphique1,on observe que le PIB réel de
la Guinée a été très instable entre 1986 et 2012
où son taux de croissance passait de 3,1% à4,2%. Cependant une
analyse rapprochée de l'évolution du taux de croissance du PIB
réel en Guinée saurait mieux nous élucider sur les
phénomènes ayant concouru à ces différentes
variations. Ainsi, l'évolution du PIB réel en Guinée a
connu quatre(4) phases.
v De 1986 à 1991
Durant cette période, le taux de croissance du PIB
réel est passé 3,1% à 2,6%. En effet, en 1986, des
réformes structurelles ont été engagées. Ces
reformes ont visé, entre autres, la suppression des restrictions dans
les secteurs agricole et du commerce extérieur, la liquidation de
certaines entreprises paraétatiques, les réformes de la politique
de change, une augmentation des dépenses consacrées à
l'éducation et la réduction de la bureaucratie
étatique.
v De 1992 à 1999
Cette période fut marquée par une croissance
forte qui a été en moyenne de 4,0 %. En effet, durant cette
période, les cours soutenus des produits de base ont permis non
seulement à laGuinée de tirer partie de sa base de ressources
naturelles mais également les politiques financières ont
été durcies pendant cette période3(*).
v De 2000 à 2005
Entre 2000 et 2005, le taux de croissance du PIB réel
s'est situé en moyenne à 3,8%. Au cours de cette période,
la situation économique de la Guinée a été
affectée par le ralentissement de la croissance de l'économie
mondiale et ses effets néfastes sur les cours des produits miniers
exportés par le pays, contribuant ainsi à la faiblesse des
concours financiers extérieurs vis-à-vis du pays auxquelles
s'ajoutent les agressions rebelles enregistrées en septembre 2000.
v De 2005 à 2010
Entre 2005 et 2010, la croissance a été en
moyenne de 2,1 % avec un pic en 2008 (4,9%) avant de chuter à -0,3% en
2009. Certes il faut mentionner qu'au cours de l'année 2007, la
situation macroéconomique de la Guinée a été
fortement perturbée par les mouvements sociaux de janvier et
février ayant pratiquement paralysé l'activité
économique car, le taux de croissance du PIB en termes réels a
chuté de 1,8% en 2007 contre 2,1% en 2006.
Par ailleurs, l'année 2009 fut marquée d'une
part par les répercussions de la crise financière internationale
et, d'autre part par les sanctions imposées à la Guinée
par la communauté internationale après l'avènement du CNDD
au pouvoir. Toutefois, la croissance a pu reprendre en 2010 pour
s'établir à 1,9%, malgré que ces sanctions aient
pesé lourdement sur le déroulement des activités
économiques.
v De 2011 à 2012
A la suite du changement de régime politique en fin
décembre 2010, qui marquait la fin du régime militaire et le
début du renouveau démocratique, économique et social en
Guinée ces changements ont eu des effets positifs sur le comportement de
l'évolution du taux de croissance du PIB réel, car une nouvelle
vision et une nouvelle gestion ont pris place. Ainsi, le taux de croissance
s'établit à 3,9% en 2012.
2.2 Evolution de la masse monétaire M2 :
La masse monétaire M2 (monnaie scripturale, monnaie
fiduciaire et quasi-monnaie) a connu une croissance plus forte au cours de ces
dernières années par rapport à sa tendance des
années qui ont suivi l'indépendance ; ce qu'illustre le graphique
2.
Graphique n°2 : Evolution du taux de
croissance de la masse monétaire M2
Source : auteur à partir des données
recueillies
L'évolution de la masse monétaire M2 en
Guinée a connu quatre(4) phases.
v De 1986 à 1992
Durant cette période le taux de croissance de la masse
monétaire M2 est passé de 7,7% à 22,8%. Cette
première période fut marquée par une libéralisation
économique partielle dans un contexte de déséquilibres
budgétaires importants et de politiques monétaires laxistes,
auquel s'ajoutent les effets d'un système de production faible. En
effet, durant cette période, des réformes économiques
importantes, dont notamment la réforme financière et juridique,
la rationalisation des dépenses publiques et l'amélioration de la
collecte des recettes de l'État ont contribué à ralentir
la croissance de la masse monétaire.
v De 1993 à 2002
La masse monétaire M2 a connu une chute vertigineuse.
Son taux de croissance est passé de 23,4% à 19,2% Cette faible
croissance de la masse monétaire était appuyée par des
réformes monétaires et budgétaires radicales. En effet, en
plus des réformes monétaires, budgétaires la Guinée
a poursuivie les privatisations et a réorienté les
dépenses de l'État vers les secteurs de l'éducation, de la
santé, des infrastructures. Par la suite, les changements de
gouvernement, la corruption, la mauvaise gestion économique et les
dépenses excessives de l'État, ont contribué ensemble
à ralentir l'élan des réformes économiques.
v De 2003 à 2008
Entre 2003 et 2008 la situation monétaire est
caractérisée par un accroissement de la masse monétairede
35,2% à 38,9%. Cette accélération de la masse
monétaire est due à la faiblesse du taux de bancarisation de
l'économie qui s'explique, entre autres, par la
faiblesse des revenus et le manque de confiance dans le système bancaire
d'une part et d'autre part par la politique monétaire expansionniste
pour essentiellement financer le déficit budgétaire de
l'État. Ce facteur a été exacerbé par des crises
énergétiques qui ont fortement réduit les capacités
productives de l'économie pour la plus grande partie de la
période ainsi que par l'instabilité des taux de change du Franc
Guinéen.
v De 2009 à 2012
Entre 2009 et 2010, la masse monétaire M2 a presque
doublé. Elle est passée de GNF 5945,12 milliardsà GNF
10367,9 milliards avec un accroissement de 74,4% contre seulement 25,9% en
2009. Cette forte progression résulte d'une hausse des avoirs
intérieurs nets de 97,6% atténuée par un recul des avoirs
extérieurs nets de 29,5%. Au cours de l'année 2010, l'expansion
de la masse monétaire s'est accompagnée de tensions
inflationnistes ettoutes les composantes de la masse monétaire se sont
fortement accrues. La circulation fiduciaire atteint 88,1%, les
dépôts à vue 84,7% et les dépôts en devises
28,7%4(*).
Mais à la suite du changement de régime en fin
décembre 2010, nous avons assisté à une chute vertigineuse
du taux de croissance de la masse monétaire M2 qui est passé de
9,2% en 2011 à 1,1% en 2012. Cette chute s'explique par les diverses
mesures de stabilisation entreprises par les autorités monétaires
afin d'anticiper sur l'évolution de la base monétaire tout en
essayant de maitriser ou de fournir à l'économie la
liquidité dont elle a besoin.
2.3 Evolution du taux d'inflation :
Graphique n°3 : Evolution du taux
d'inflation
Source : auteur à partir des données
recueillies
L'évolution de l'inflation en Guinée montre
quatre(4) phases distinctives.
v De 1986 à 1992
Cette première phase fut marquée par la
recrudescence de l'inflation en 1986 qui, a été
déclenchée par une libéralisation économique
partielle dans un contexte de déséquilibres budgétaires
importants et de politiques monétaires laxistes. Avec un programme de
profondes réformes qui a suivi le coup d'Etat militaire de 1984,
l'inflation s'est d'abord accrue de manière drastique, culminant un taux
annuel moyen de 65% en 1986 lorsque la monnaie nationale a été
dévaluée de 92%, avec la libéralisation du commerce et la
suppression des contrôles de prix (à l'exception de ceux de
l'essence et du riz). L'usage de la politique monétaire restrictive a
permis de réduire le taux d'inflation et de le ramener à 16,1% en
1992.
v De 1993 à 2002
A partir de 1993, le taux d'inflation a fortement chuté
et est resté faible jusqu'à la fin de 1996. La
désinflation a été soutenue par des conditions
climatiquesfavorables à une augmentation très significative de la
production agricole et alimentaire. Cette stabilité a été
suivie par une baisse des prix des produits importés, en particulier les
prix du riz importé.Sauf en 1995, au moment des élections et de
fortes pluies ont poussé les prix à la hausse, la tendance
à la baisse de l'inflation a continué. La variation annuelle
moyenne de l'inflation était 2% en 1997 et est restée sous
contrôle jusqu'en 1999, principalement en raison de la relative
stabilité de la politique monétaire. La croissance
monétaire au sens large a été limitée, le
crédit bancaire au gouvernement a été contenu, et les
avoirs extérieurs nets sont restés suffisants.
Depuis 2000, nous avons assisté à une forte
inflation tirée principalement par la hausse des prix alimentaires
suivie d'une réduction drastique du taux de 12 mois de l'IPC qui
était de 7,2%, et il est resté supérieurou égal
à 7 % jusqu'au quatrième trimestre de 2001, où il
était de l'ordre de 1,1%. Le taux d'inflation est resté
inférieur à 3% jusqu'en Octobre 2002 alors que la discipline
budgétaire et de resserrement monétaire ont finalement
contribué à juguler l'inflation.
v De 2003 à 2008
En 2003, une augmentation substantielle de la masse
monétaire au sens large, dans le contexte de la hausse des
crédits au gouvernement et à la baisse des avoirs
extérieurs nets de la Banque Centrale, a été
corrélée avec la résurgence de l'inflation qui a atteint
10,4% en mars 2003, 29,7% en juillet 2005, 39,1% en décembre 2006, 15,2%
en décembre 2007 et 7,85(*)%en décembre 2008, avec une augmentation
simultanée de la nourriture et des indices de prix non alimentaires. La
volatilité de la croissance monétaire au cours de la même
période a été encore plus marquée, ce qui illustre
les conséquences de «stop and go» politiques
économiques.
v De 2009 à 2012
Cette période fut marquée d'une part par le
régime militaire qui, face aux mesures de restrictions entreprises par
la communauté internationale ne trouvait nulle solution que la planche
à billet d'où la résurgence de l'inflation. Ainsi, le
dérapage de la politique économique a entraîné une
augmentation des pressions inflationnistes entre 2009 et 2010 et le taux
d'inflation est passé de 7,9% à 19%.
D'autre part en 2011, à la suite du changement de
gouvernement nous avons assisté à une baisse du taux d'inflation.
Cette baisse s'explique essentiellement par : la mise sur le marché de
45 000 tonnes de riz par le gouvernement, la relance de deux unités de
conditionnement d'huiles alimentaires au port autonome de Conakry, la mise en
oeuvre, depuis janvier 2011, de mesures restrictives de politiques
budgétaires et monétaires. En moyenne annuelle, la variation du
niveau général des prix s'est établie à 19,0% en
2011 et à 12,8% en 2012.
2.4 Structure et composition de l'IPC guinéen :
2.4.1 Indice des prix à la consommation :
Durant toute la première République, la
Guinée a manqué d'indice de prix sous quelques formes que ce soit
pour mesurer le coût de la vie : c'est justement le cas lors du
premier et second chocs pétroliers. Il a fallut attendre 1985 pour voir
le pays se doter d'un indice des prix à la consommation(IPC) pour
l'agglomération de Conakry. Cet indice sert ainsi à montrer les
effets de variations de prix sur le pouvoir d'achat des ménages à
l'égard d'un certain nombre de denrées alimentaires, d'articles
de première nécessité, de services etc.
En Guinée, les hauts revenus coexistent avec les bas
salaires. Cependant ces deux classes ne ressentent guère le coût
de la vie de la même manière, tant et si bien qu'une bonne partie
de leur consommation porte sur des biens et services différents
(Touré, 2010).
Néanmoins la direction nationale de la statistique(DNS)
a opté de publier un seul indice sans distinction aucune entre les deux
types de consommateurs, nonobstant un examen minutieux de la structure de l'IPC
guinéen semble mettre en exergue qu'il s'agit bien d'un indice
focalisé sur les ménages à bas revenu de type africain.
Ainsi en 1999, cet indice apparait satisfaisant car n'ayant
fait l'objet d'aucune révision fondamentale et produit 167 biens et
services de consommation disponibles dans la capitale Conakry subdivisé
en 7 postes :
Tableau 1 : Indice des prix et
pondérations
Postes
|
Articles
|
Indice alimentaire : céréales, condiments,
huiles, tubercules, fruits, légumes.
|
81
|
Equipement-logement : loyers, matériaux de
construction, appareils électroménagers...
|
25
|
Energie : eau, électricité, pétrole
lampant...
|
9
|
Habillement : cretone, popeline, pagne, indigo,
chemise...
|
10
|
Transport : taxi urbain, bus urbain, transport
interurbain, billet d'avion...
|
10
|
Santé et hygiène : consultation
médicale, examens médicaux, produits pharmaceutiques, savon,
soins dentaires, coiffure...
|
18
|
Loisirs-culture : cigarettes, cinéma,
enseignement, outils scolaires, téléphone...
|
14
|
Source : Touré p 48.
La lecture du tableau ci-dessus donne une idée des
coefficients de pondérations pour chacun des postes retenus par le
ministère du plan pour mesurer le coût de la vie. Force est de
constater que cet indice a été remplacé en 2002 par
l'indice harmonisé des prix à la consommation.
2.4.2 Indice harmonisé des prix à la
consommation
Comme l'IPC, L'IHPC selon le bulletin mensuel publié
par le département en charge de la mesure du coût de la vie, a
pour population de référence l'ensemble des ménages
africains de l'agglomération de Conakry.
Le panier de la ménagère comprend 312
variétés suivies dans 364 points d'observations. En somme, 3207
relevés de prix sont effectués chaque mois par les
enquêteurs de la direction nationale de la statistique. Selon la
même source, la période de base de l'IHPC est l'année 2002
et ses pondérations proviennent de l'enquête
intégrée de base pour l'évaluation de la pauvreté
réalisée en 2002/2003 auprès de 7612 ménages.
L'IHPC présente la structure et les pondérations suivantes en
2008 :
Tableau 2 : Indice harmonisé des
prix et pondérations (Base 100 : décembre 2002)
Postes
|
Nombre d'article
|
pondération
|
Dec-2003
|
Dec-
2005
|
Dec-2007
|
Juin- 2008
|
Produits alimentaires, boisson et tabac
|
161
|
37.56
|
125.4
|
232.4
|
401.0
|
453.5
|
Articles d'habillement et chaussants
|
45
|
7.32
|
111.2
|
132.9
|
201.1
|
214.0
|
Logement,eau électricité, gaz,
|
27
|
10.38
|
105.0
|
152.6
|
243.1
|
269.8
|
Ameublement, équipement ménager
|
42
|
8.30
|
111.8
|
150.0
|
230.2
|
255.9
|
Santé
|
32
|
11.20
|
108.4
|
166.0
|
242.4
|
260.8
|
Transports
|
29
|
11.21
|
116.6
|
238.5
|
312.1
|
419.3
|
Loisirs, spectacles et cultures
|
29
|
3.64
|
104.9
|
139.6
|
193.6
|
194.9
|
Enseignement
|
11
|
0.90
|
104.2
|
134.5
|
174.0
|
186.4
|
Hôtels, café, restaurants
|
10
|
2.20
|
103.2
|
179.8
|
283.7
|
311.4
|
Autres biens et services
|
30
|
6.79
|
112.3
|
147.6
|
191.2
|
192.8
|
Indice global
|
416
|
100
|
115.8
|
191.7
|
300.9
|
341.5
|
Source : Touré p.50
Le tableau 2 ci-dessus nous permet d'observer une
évolution rapide de l'indice harmonisé des prix à la
consommation(IHPC) ayant pratiquement triplé (2,95 fois)entre
décembre 2003 et juin 2008. Les produits alimentaires
représentent une part importante du panier, ce qui indique que les
facteurs influant sur les prix alimentaires dominent les mouvements de l'IHPC
(voir tableau 2).Ces facteurs comprennent les intrants domestiques, les
coûts de transport des aliments produits à leurs marchés de
détail, et les conditions climatiques, avec précipitations jouent
un rôle clé.
Cependant, il est opportun de signaler que cet indice
harmonisé des prix à la consommation(IHPC) est
élaboré à partir de 416 produits et services de base
indispensables aux ménages guinéens, dont certains peuvent
intervenir plusieurs fois dans un poste en fonction de leur nature voire de
leur localisation géographique.
Pour compléter ainsi le panel, la direction nationale
de la statistique adopte des nomenclatures secondaires de manière
à saisir avec pertinence la contribution des articles localement
produits ou importés ainsi que celle des secteurs d'activités
à l'évolution du coût de la vie en Guinée. Elle se
présente de la façon suivante :
Tableau 3 : Nomenclatures secondaires de
l'IHPC
Nomenclatures
|
Pondérations
|
Juin- 2007
|
Juin-2008
|
Indice global
|
100
|
274.0
|
341.5
|
Indice des produits locaux
|
59.45
|
273.4
|
338.6
|
Indices des produits importés
|
40.55
|
260.0
|
313.5
|
|
|
|
|
Indice global
|
100
|
274.0
|
341.5
|
Indice du secteur primaire
|
15.05
|
362.9
|
442.3
|
Indice du secteur secondaire
|
61.58
|
364.6
|
442.3
|
Indice du secteur tertiaire
|
23.37
|
343.5
|
427.7
|
Source : Touré p.51
Le tableau ci-dessus met en exergue une forte
pondération des produits locaux d'une part et des produits issus du
secteur secondaire d'autre part, qui, dans chaque catégorie de second
ordre pèse environ pour près de 3/5 des pondérations. Par
ailleurs les 2/5 du poids relèvent de l'inflation importée et des
pondérations cumulées des secteurs primaire et tertiaire. Il
convient par ailleurs de s'interroger sur le faible poids attribué au
secteur agricole dans cette nomenclature : l'inflation guinéenne
émane-t-elle essentiellement des branches industrielles et des
services ?
A côté de cela nous pouvons mentionner que
d'autres indices moins intéressants sont également publiés
à savoir :
ü L'indice des produits frais ;
ü L'indice de l'énergie
ü L'indice hors produits frais, hors énergie
ü L'indice des biens durables
ü L'indice des biens semi-durables
ü L'indice des biens non durables
Un certain nombre de faiblesses peuvent être
identifiées au début de l'étude. Premièrement,
l'indice peut ne pas être représentatif des habitudes de
consommation. Les poids et certains des éléments qui composent
l'indice peuvent être obsolètes.
De plus, l'information est recueillie dans cinq marchés
des différents quartiers de la capitale Conakry. Les supermarchés
et les petits commerces de détail, qui représentent une part
croissante des ventes intérieures, sont exclus de l'échantillon.
Une autre limite de l'indice, est qu'il ne couvre que la ville de Conakry, et
en outre il est gelé pour certains articles qui ne sont pas
consommés en Guinée. Cependant, ces articles représentent
plus de 3% de l'IPC.
En outre, l'indice ne tient pas compte de nouveaux modes de
consommation tels que les achats s'effectuant par le biais de l'internet, des
téléphones mobiles, non plus des frais de transport et ne
reflète point une augmentation substantielle de la consommation de
certains produits alimentaires, comme le riz et la pomme de terre.
À la lumière de ces faiblesses, il s'est
avéré que les chiffres officiels ne reflètent probablement
pas le taux réel de l'inflation. En Guinée, les observations
aberrantes, souvent liées à la hausse des prix entre les
récoltes, ont tendance à affecter sensiblement la croissance de
l'inflation sur 12 mois. La mesure de l'inflation peut donc être
volatile.
Conclusion
Tous ces chocs sus mentionnés internes comme externes
ont rendu l'économie guinéenne très sensible aux facteurs
déterminants de l'inflation en Guinée. Certes il faut mentionner
que ces évènements n'ont point épargné les
indicateurs macroéconomiques ainsi que le niveau général
des prix. C'est d'ailleurs ce qui explique l'instabilité sans cesse du
taux d'inflation entre 1986 et 2012.
CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE DE L'INFLATION
Introduction
SECTION 1 : LES FONDEMENTS THEORIQUES DE
L'INFLATION
De façon générale, les économistes
ont toujours accordé une attention particulière à
l'inflation à cause de ses conséquences néfastes au plan
économique et social. Les biens et services sont mesurés en
termes monétaires d'où la symétrie entre la
détention de la monnaie et celle des biens. Le problème de
l'inflation est qu'elle détruit cette symétrie qui est la base de
la stabilité économique. La même quantité de monnaie
détenue à deux périodes différentes, ne permet pas
d'acquérir la même quantité de biens et services. Il faut
donc privilégier les politiques économiques responsables afin de
maintenir la stabilité du pouvoir d'achat de la monnaie. Pour ce faire,
la connaissance des causes de l'inflation est indispensable. Dans la
littérature économique, plusieurs théories existent de
façon complémentaires ou de façon contradictoires autour
de cette question. Dans cette partie il s'agit d'en exposer les plus
pertinentes.
1.1 Définition et mesure de
l'inflation
1.1.1 Définition
L'inflation correspond au sein d'une économie nationale
à une hausse générale et durable des prix. De ce fait, les
concepts «générale et durable» sont très
importants car ils permettent de distinguer les hausses sectorielles de
certains prix ou encore une hausse généralisée des prix
dans l'ensemble de l'économie mais qui n'est pas durable. L'inflation
est aussi le résultat d'un déséquilibre sur le
marché des biens et services c'est-à-dire un
déséquilibre entre l'offre et la demande dont la
résultante est la hausse générale et durable du niveau des
prix entrainant la perte du pouvoir d'achat.
En matière d'inflation, il faut faire la distinction
entre :
· Inflation rampante : à ce
niveau le taux de d'inflation est compris entre 4 et 5% environ.
· Inflation ouverte : de 6 à 30%
environ ; on parle aussi, plutôt chez les hommes politiques, d'inflation
"à deux chiffres" à partir de 10%.
· Inflation galopante au-delà de
30% jusqu'à 1000% ou plus
· Hyperinflation : elle est
caractérisée par une croissance extrêmement rapide du
niveau général des prix. C'est donc une augmentation massive du
taux d'inflation qui est considérée comme un
phénomène cumulatif, ne pouvant continuer
indéfiniment. Dans l'hyperinflation allemande en 1923, le mark-papier a
vu sa valeur divisée par 13,3 milliards relativement au mark-or. Le
constat est que, suite à la perte de la valeur de la monnaie, elle
risque de ne plus être utilisée, car personne n'en veut plus. Les
hyperinflations sont des phénomènes instables dans la mesure
où elles ne peuvent pas durer, alors que les autres formes d'inflation
sont durables.
· Inflation réprimée :
dans ce cas, toutes les conditions de l'inflation sont présentes, mais
les autorités l'empêchent de se manifester, par exemple en fixant
les prix par voie réglementaire. L'inflation se manifeste alors
autrement, en particulier par un excès de demande sur de nombreux
marchés. En cas de liberté des prix, l'excès de demande
aboutirait à une hausse des prix.
1.1.2 Mesure
Phénomène quantifiable, le taux d'inflation est
évalué comme la variation du niveau général des
prix d'une période t-1 à une périodet. Le plus
souvent, on le mesure à l'aide de la variation des deux instruments
suivants : le déflateur du PIB et l'indice des prix à la
consommation (IPC).
Ø Le déflateur du PIB :
Le déflateur du PIB se définit comme le rapport
du PIB nominal au PIB réel. Il mesure les prix de tous les biens et
services produits dans l'économie. En effet, le déflateur ne
tient compte que des biens et services produits sur le territoire national dont
le panier est évolutif au gré de la composition du PIB.
Cependant, le constat est que le déflateur du PIB n'est pas le meilleur
instrument de mesure de l'inflation car, en fonction du volume et de
l'évolution des prix des importations, il sous-estime l'inflation.
Ø L'indice des prix à la consommation
(IPC) :
L'indice des prix à la consommation(IPC) est un
instrument de mesure qui fournit une estimation de l'évolution de
l'ensemble des prix des biens etservices figurant dans la consommation des
ménages pour une date de référence donnée. L'IPC
est l'instrument le plus utilisé pour mesurer l'inflation malgré
le fait qu'il soit limité. Ainsi, les prix des biens d'équipement
tels que le logement et services consommés par les entreprises ou les
pouvoirs publics ne sont pas pris en compte dans son calcul.
La différence entre l'IPC et le déflateur du PIB
réside dans le fait que :
· le déflateur du PIB prend en compte les prix de
tous les biens et services produits dans l'économie, alors que l'IPC
mesure uniquement les prix des biens et services achetés par les
consommateurs ;
· le déflateur du PIB tient compte exclusivement
du prix des biens et services produits sur le territoire national tandis que
l'IPC ne fait aucune exception quant à la provenance des produits
entrant dans son calcul ;
· le déflateur du PIB utilise des
pondérations évolutives tandis que l'IPC attribue des poids fixes
aux prix des différents biens et services (indice de Laspeyres).
La préférence de l'IPC dans de nombreuses
études se justifie par sa disponibilité car il est calculé
mensuellement. Par contre, le déflateur n'est souvent disponible
qu'après des mois, voire une ou des années de retard, à
cause des délais de production des comptes nationaux.
Nombreuses sont les causes susceptibles d'être à
la base de la naissance d'un processus inflationniste dans une économie.
Mais, ne perdons pas de vue que nombreux sont, aussi, les économistes
qui reconnaissent que l'inflation reste un phénomène mal connu de
la théorie économique, car il n'est pas facile d'évaluer
les coûts engendrés par l'inflation dans une économie.
Dans son analyse, Romer (1997) affirme que "les coûts de l'inflation
sont mal connus" et Mankiw (2001) soutient que "l'évaluation
des coûts imposés par l'inflation n'est pas aussi simple
qu'ilparaît".
Il reste cependant indéniable que l'inflation engendre
des coûts parmi lesquels les coûts d'usure (temps perdu et
inconfort générés par les efforts qu'il faut
réaliser pour minimiser la détention d'avoirs liquides...
gaspillage de ressources.), les coûts de menu liés à la
modification des prix et des salaires nominaux et la mise en place des
systèmes d'indexation, les coûts d'affichage(ensemble de
coûts liés au changement de prix), les distorsions
fiscales(l'imposition augmente l'inflation).
1.2. Causes et effets de l'inflation :
1.2.1 Causes de l'inflation
o Inflation par les coûts
D'après cette catégorie d'explication, les prix
augmentent parce que les coûts de production des biens augmentent
eux-mêmes. Les augmentations de certains coûts de production
touchent tous les secteurs, et cela pourrait expliquer pourquoi tous les prix
augmentent à la fois : c'est le cas pour les augmentations des salaires,
du taux d'intérêt ou de certaines matières premières
que tous les secteurs utilisent, comme l'énergie.Cette approche indique
que, dans certains cas, l'inflation perdure même en situation de
récession ou de sous-utilisassions des capacités de production ou
en situation de demande défaillante.
o Inflation par la demande :
D'après Goux(1998), on parle d'inflation par la
demandelorsque, globalement la demande des produits excède durablement
l'offre des produits. Autrement dit l'inflation par la demande est une
explication de la hausse des prix par un excès de la demande globale sur
l'offre globale (l'ensemble des biens disponibles, évalués aux
prix courants) ; l'égalité entre valeur des ventes et valeur des
achats est cependant une propriété des échanges (c'est une
contrainte). Les quantités de biens et la dépense globale
étant données, seules les modifications des prix peuvent assurer
la réalisation de la contrainte Offre = Demande. L'ensemble des prix
s'élèvera, dans des proportions variables. Il y a une tendance
à la hausse des prix.
o Inflation importée :
La hausse des coûts des importations et l'augmentation
de la liquidité sont des facteurs essentiels pour expliquer le
développement de l'inflation. Le fondement de ce raisonnement est que la
hausse des prix extérieurs se répercute immédiatement sur
les prix nationaux à travers le taux de change. Les prix des biens
importés dépendent à la fois des prix extérieurs et
du taux de change. Les changements de parité constituent le canal par
lequel l'ouverture sur le reste du monde agit sur le niveau
général des prix. Selon les régimes de changes, on a des
causes différentes de l'inflation. En régime de change fixe, la
parité des taux d'inflation entre les différents pays est faible,
par contre en régime de change flexible, l'objectif de stabilité
peut être ainsi obtenu par une dépréciation
monétaire.
1.2.2 Effets de l'inflation
Ø Effets néfastes de
l'inflation
- Elle perturbe la répartition macroéconomique
des revenus. Tous les agents économiques n'ont pas la capacité de
faire évoluer leurs revenus à la même vitesse que
l'inflation. L'inflation est favorable aux emprunteurs et aux titulaires de
revenus flexibles, mais elle pénalise les créanciers, les
épargnants, et les titulaires de revenus indexables. Dans ce cas
l'égalité entre l'épargne et l'investissement, se trouve
ainsi remis en cause.
- L'inflation rend l'avenir plus incertain. En rendant
incertaine l'évolution des valeurs nominales des revenus et des prix,
l'inflation complique les prévisions économiques et rend la
croissance économique plus chaotique. Des taux d'inflation
élevés faussent les calculs économiques tout en brouillant
les signaux donnés par les indices de prix relatifs, c'est à dire
par le marché.
- Une inflation nationale plus forte qu'à
l'étranger, réduit la compétitivité des
entreprisesnationales. Elle conduit à procéder à
des réajustements monétaires.
- L'inflation conduit à une croissance
économique déséquilibrée tout en provoquant la
stagflation, situation où coexistent à la fois l'inflation et le
chômage.
Ø Les effets bénéfiques de
l'inflation
L'inflation contribue à l'augmentation des revenus
nominaux distribués, mais aussi à la croissance pour plusieurs
raisons :
- Elle apporte une grande contribution à
l'allégement des dettes des agents économiques car elle diminue
le coût réel de l'endettement en fonction de la différence
entre le niveau des taux d'intérêt nominaux et le niveau
général des prix. Ainsi les ménages et les entreprises ont
longtemps bénéficié des taux d'intérêts
réels faibles, voire même négatifs dus à
l'accroissement du taux d'inflation. Ce qui a pu les pousser à recourir
davantage aux crédits à la consommation et à
l'investissement pour financer leurs achats.
- Elle améliore également la rentabilité
financière des entreprises. En période d'inflation, les
entreprises sont incitées à recourir au financement externe tant
que leurs taux de rentabilités internes sont supérieurs au taux
d'intérêt des capitaux empruntés (condition primordiale de
tout investissement). Une telle situation permet d'accroitre la
rentabilité de leurs fonds propres (effet de levier). De là,
elles peuvent ainsi lever des fonds bancaires (par emprunt) et les utiliser
pour aller sur les marchés financiers. Les entreprises se trouvent
stimulées par les perspectives de gains et incitées à
investir.
SECTION 2 : REVUE DE LA LITTERATURE
2.1 Revue théorique
2.1.1 L'approche classique
Jean Bodin6(*) (1568), fut l'un des premiers économistes
à établir un lien entre la montée des prix en Europe et le
stock d'argent. Il explique la hausse des prix de marchandises en Europe au
siècle par
l'arrivée d'une très grande quantité de métaux
précieux en provenance del'Amérique. Il montre de même que
la hausse initiale des prix se répercute à d'autres pays par le
biais du commerce extérieur.
Richard Cantillon7(*)(1755) à son tour décrit par quelle voie
et dans quelle proportion l'augmentation du stock d'argent agit sur le prix des
biens. Il détermine d'abord les facteurs quiexpliquent l'accroissement
du stock de la monnaie. Il ressort de son analyse que mis à part les
éventuels développements de la production minière, le
supplément de monnaie pourrait provenir des excédents commerciaux
ou des mouvements internationaux ne correspondant pas à des paiements de
marchandise. Pour Cantillon, malgré l'accroissement de la
quantité de monnaie dans l'économie,la hausse ne sera
observée que si le métal sert à l'achat des biens
domestiques. Il poursuit l'analyse en indiquant que le surplus de consommation
engendré par la monnaie additionnelle peut concerner une
catégorie spécifique de produits qui verront leur prix
augmenté tandis que d'autres conserveront leur prix initial.Cette
liaison entre monnaie et prix donne lieu à une
conceptionthéorique plus développée par les
économistes classiques.
Fischer8(*)
(1911), fut le premier à modéliser mathématiquement
l'inflation : cette équation s'écrit de la manière
suivante : MV =PToù M est la masse
monétaire,V la vitesse de circulation de monnaie, P le niveau
général des prix et T le nombre de fois, en un an, que l'on
échange des biens et des services contre la monnaie.
La partie MV représente la partie monétaire des
échanges, PT est la partie réelle ; toutes deux doivent
s'égaliser.A partir de cette formule on peut proposer unethéorie
causalede l'inflation, moyennant certaines hypothèses de base.
Les hypothèses de base de la théorie
quantitative de la monnaie sont :
- La vitesse de circulation de la monnaie est une variable
structurelle, c'est-à-dire constante à court terme, et non
susceptible d'être influencée par les variations de la
quantité de monnaie : donc V ~0
- Le volume des échanges T ne dépend pas non
plus de la variable monétaire, mais des seuls facteurs réels.
En effet, d'après les quantitativistes, lorsque la
vitesse de circulation de la monnaie (V) et le volume réel des
transactions (T) sont exogènes et si la demande de monnaie s'ajuste
à l'offre ( );
alors toute variation supposée de l'offre de monnaie doit se traduire
par une variation proportionnelle du niveau général des prix
P. Donc, l'origine de l'inflation est monétaire.
2.1.2 L'approche monétariste :
Dans la théorie économique, le courant
monétariste est représenté par Milton Friedman «Prix
Nobel d'économie 1976». Il trouve dans l'intervention de l'Etat la
principale source de l'inflation. Selon Friedman «l'inflation est partout
et toujours un phénomène monétaire». Leur
raisonnement part de l'équation quantitative de la monnaie qui exprime
le lien entre les transactions et la masse monétaire mais
s'éloigne de la démarche dichotomique des quantitativistes
traditionnels (Fisher1911). Cette relation s'exprime de la manière
suivante : MV=PY où M est la quantité de monnaie, V, la vitesse
de la circulation de la monnaie, Y représentant le nombre total des
transactions effectuées au cours d'une période donnée ou
la production au cours d'une période et P, le niveau
général des prix. Les monétaristes supposent que la
vitesse de circulation de la monnaie est constante et que la production
à son tour est déterminée par la capacité
productive de l'économie (facteur de production). Ces différentes
considérations ont plusieurs implications :
- la valeur nominale de la production PY est
déterminée par l'offre de monnaie.
- le niveau des prix P n'est rien d'autre que le rapport entre
la valeur nominale de la production et le niveau général de la
production Y.
Dans ce cas toute variation de prix est le résultat
d'une variation de la masse monétaire autrement dit l'origine de
l'inflation est purement et simplement d'ordre monétaire. De ce point de
vue, la stabilisation de l'inflation est entre les mains des autorités
monétaires qui peuvent décider du niveau général
des prix en jouant sur le taux de croissance de la masse monétaire
à l'aide des instruments de la politique monétaire car c'est
surtout le financement du déficit budgétaire de l'Etat par les
banques qui favorise l'inflation.
C'est pourquoi les théories monétaristes
rejoignent les théories d'inspiration libérale partisane du
«moins d'Etat». Réduire l'inflation dans un tel cas de figure
revient à réduire les besoins de financement de l'Etat donc
à réduire ces dépenses via la réduction de son
périmètre d'activités. Pour ce faire, la cible principale
est le taux d'intérêt qui détermine le coût de la
monnaie et la demande d'encaisses monétaire réelles (Mankiw,
2003). A cet effet, les autorités monétaires peuvent effectuer
des opérations d'open-market (achat et vente des titres
publics) pour atteindre des objectifs de taux d'intérêt à
court terme ou fixer directement le taux d'escompte. Plusieurs études
empiriques effectuées sur cette théorie ont montré avec
exactitude sa véracité.
En effet, l'étude fondatrice menée par Friedman
et Schwartz(1963) sur l'histoire monétaire des Etats unis indique
clairement une corrélation positive entre la croissance de la masse
monétaire et le niveau de l'inflation. Plus tard, d'autres études
empiriques à travers le monde, confirment cette théorie : le
constat est que les pays où les taux de croissance de la monnaie sont
élevés tendent à avoir un taux d'inflation
élevé et les pays à faible croissance monétaire, un
taux d'inflation réduit. Un exemple récent en Afrique est le cas
de l'ex-Zaïre qui a financé son déficit public par la
création monétaire entre 1991 et 1994 entraînant une
hyperinflation de 4500% en 1993 et 9800% en 1994 (Agenor, 2001).
L'inflation étant vue chez les monétaristes
comme un des maux les plus importants de l'économie à cause du
fait qu'il perturbe les anticipations des agents économiques, il faut
donc la combattre de façon vigoureuse avec une limitation de
l'évolution de la masse monétaire correspondant à celui de
l'augmentation des biens et services.
2.1.3 L'approche keynésienne et
néokeynésienne:
Dans sa <<théorie générale de
l'emploi de l'intérêt et de la monnaie>>Keynes(1936)
procède à l'analyse de la relation entre la quantité de la
monnaie et le niveau général des prix qui vise à
déterminer l'élasticité réagissant aux variations
de la quantité de monnaie. Selon les fondements de cette théorie
l'inflation résulte de deux processus :
D'une part lorsque l'économie se trouve dans une
situation de plein emploi des facteurs, la production en volume devient
inélastique et il en résulte ainsi une hausse des prix dans une
mesure proportionnelle à M x V.
D'autre part,à mesure que la production
croit,l'économie parvient successivement à des goulots
d'étranglement qui constituent des freins à l'offre des produits
et où les prix montent afin de détourner la demande vers d'autres
biens.
L'analyse keynésienne s'oppose catégoriquement
à celle monétariste, car elle opte pour un accroissement de la
masse monétaire afin de booster la production et stimuler l'emploi.
Toutefois l'auteur reconnait qu'il existe des limites dans l'utilisation de la
monnaie pour favoriser la croissance économique.
La gestion restrictive de la monnaie est critiquée par
les keynésiens et les néokeynésiens qui soutiennent que la
monnaie peut être utilisée pour doper la production comme
mentionné ci- dessus. Pour ceux-ci, lorsqu'une économie se
retrouve dans une situation de sous-emploi, un minimum d'inflation est
nécessaire afin de lutter contre le chômage en promouvant la
croissance économique. Autrement dit une offre plus élevée
de la quantité de monnaie peut relancer l'économie à
travers la demande. Une telle situation peut créer de l'inflation mais
permet de lutter contre le chômage à travers la reprise des
activités de production, c'est ce qu'illustre la courbe de Philips(1958)
qui indique qu'à des niveaux d'inflation élevés,
correspond des niveaux bas de chômage.
L'inflation dans ces conditions, n'est pas vue comme un
danger. Il est un mal nécessaire, il faut savoir faire seulement un bon
arbitrage entre le niveau d'inflation et celui du chômage. Ces types de
politiques ont eu un succès dans les années d'après-guerre
jusqu'à la fin des années 1970. Mais l'apparition de la
stagflation, c'est-à-dire l'inflation doublée de chômage
les a mis en doute.
2.1.4 L'approche des nouveaux classiques
Contrairement aux keynésiens et aux
néo-keynésiens qui soutiennent que dans une situation de
sous-emploi la politique monétaire peut être utilisée pour
doper la production, les nouveaux classiques estiment que la monnaie n'a pas
d'influence dans la sphère réelle même à court terme
comme l'admettent les monétaristes. Selon eux, il faut mener une
politique monétaire rigoureuse de long terme à même de
combattre efficacement l'inflation.
Pour les néoclassiques, l'inflation trouve sa source
dans l'augmentation de la masse monétaire non proportionnelle à
celle des richesses à cause des mauvaises anticipations que cela
crée.
Il faut certes mentionner que dans l'analyse des nouveaux
classiques, le rôle des anticipations est central dans l'inflation.
Cependant, un grand débat existe sur la question de savoir si les
anticipations sont adaptatives ou rationnelles.
Selon l'hypothèse d'anticipations adaptatives que
défend Friedman, les agents constituent leurs anticipations relatives au
prix en se fondant sur les valeurs récemment observées des prix
autrement dit que les anticipations de l'inflation future qui sont en fait,
basées sur l'inflation du passé, influencent les prix
qu'attendent les agents économiques. L'implication de cela est que
l'inflation ne peut que changer lentement d'année en année selon
le degré de crédibilité de la politique budgétaire
et monétaire.
Pour des auteurs comme Lucas(1972) (chef de file des nouveaux
classiques) et Sargent (1982), les anticipations adaptatives sont trop simples
pour s'appliquer à plusieurs circonstances. Selon cette
hypothèse, les agents économiques utilisent de manière
optimale, toute l'information disponible, y compris l'information sur les
politiques actuelles et prospectives, pour prévoir les prix. L'inertie
de l'inflation n'est qu'apparente : en fait, ce sont les politiques
budgétaires et monétaires inadéquates qui entretiennent la
dynamique de l'inflation. Si ces politiques prennent fin, cette dynamique
s'arrêtera d'elle- même et les agents feront des anticipations
correctes.
L'histoire économique nous enseigne la
plausibilité de ces deux hypothèses. Ainsi, dans les
études empiriques, les économètres proposent aussi des
modèles pouvant intégrer aussi bien les anticipations
rationnelles que les anticipations adaptatives. La validation des
hypothèses dans ce cas dépend de valeurs-clefs des
paramètres du modèle.
Si l'émission abondante de la monnaie peut être
préjudiciable à la performance d'une économie, elle peut
constituer une source de revenu pour les autorités monétaires ou
le gouvernement.
2.2. Revue empirique
2.2.1 Le cas des pays développés
Jarrett et Selody (1992) ont examiné
la relation entre production et inflation au Canada durant la période
allant de 1963 à 1979. Ils ont conclu à partir de leurs
estimations qu'une diminution de l'inflation de 10 % pourrait provoquer une
augmentation du taux de croissance de 0,3 % de la productivité et de
là, du PIB.
Fischer (1993) utilise 86 pays sur la
période 1961-1988.A travers un modèle de régression avec
données de panel. Il trouve que, la croissance est négativement
associéeà l'inflation, et le canal par lequel cela est possible,
est le suivant : l'inflation réduit la croissance en réduisant
les investissements et la productivité. Fischer explique
néanmoins que, dans certains cas, on peut noter qu'un faible niveau
d'inflation, associé à un bas niveau de déficit, n'est pas
toujours nécessaire pour une croissance élevée. Et de
même, un niveau élevé d'inflation n'est pas compatible avec
une croissance soutenue.
Christoffersen et Doyle(1998), utilisent 22
pays del'Europe du centre et del'ancienne unionsoviétique, sur la
période1990-1997.A travers un modèle de régression
à données depanel.L'une de leurs conclusionsest que : l'inflation
nuit àl'activité économiqueseulement au-dessus d'uncertain
seuil estimé à 13%.
Drukker et al (2005) utilisent 138 pays sur
la période 1950-2000 à travers un modèle de panel à
seuil dynamique. Avec l'ensemble de l'échantillon, ils trouvent un taux
d'inflation optimal de 19,16%, mais pour les pays industrialisés
uniquement, ce taux se situerait entre 2,57% et 12,61%
2.2.2 Le cas des pays en développement
Agenor et Montiel (1996) ont constaté
que le taux de change peut avoir un impact à court terme sur l'inflation
dans les petits pays en développement, mais ouverts. La
dépréciation du taux de change affecte directement les prix (en
unités monétaires intérieures) des produits
échangeables, mais elle peut également affecter indirectement le
niveau général des prix lorsque les décisions liées
à la fixation des prix sont affectées par le coût des
inputs importés. Par ailleurs, lorsque les salaires nominaux sont
implicitement ou explicitement indexés, la dépréciation du
taux de change peut aboutir à des salaires nominaux plus
élevés. De même ils ont également montré
comment les efforts des autorités monétaires visant à
financer les déficits budgétaires par création
monétaire peuvent contribuer à élever les prix et à
effriter les réserves extérieures. Cette situation peut conduire
à la dévaluation lorsque les autorités monétaires
ont un accès limité aux marchés internationaux de
capitaux.
Click (1998) aborde le rôle des
variables budgétaires sur l'inflation dans plus de 78 pays,
principalement en développement, et conclut en faveur de l'absence de
lien significatif entre l'inflation et le déficit budgétaire.
Lougani et Swagel (2001) étudient les
sources de l'inflation dans 53 pays en de développement entre 1964 et
1998. Ils évaluent l'impact sur l'évolution de prix de six
variables, incluant le cours du baril de pétrole brut, les prix des
produits hors-énergie, l'output gap, la croissance de la masse
monétaire, le taux de change nominal et l'inflation anticipée.
Ils constatent que la croissance de la masse monétaire
représentent les deux-tiers de la variabilité de l'inflation tant
a court qu'à moyen et long termes. Les variations de taux de change
induisent entre 7% et 22,3% de la variabilité de l'inflation. Ils
montrent également que les anticipations inflationnistes
déterminent l'évolution des prix, puisque les réalisations
passées d'inflation représentent entre 10% et 20% de l'inflation
observée. En désagrégeant leur modèle, les auteurs
constatent que dans des pays a régime de change fixe, l'inflation a
tendance à avoir une composante inertielle (liée a ses propres
valeurs passées et pouvant traduire les anticipations), tandis que la
masse monétaire et le taux de change jouent un plus grand rôle
dans les pays à régime de change flexible. De même, ils
montrent que les variations du prix du pétrole brut expliquent 3,7% de
la variabilité de l'inflation dans les pays africains, 9,4% pour ceux de
l'Asie et 0,4% pour les Etats d'Amérique latine.
2.2.3 Le cas des pays de la zone Franc CFA :
Doe et Diallo. (1997) à leur tour ont
exploré les déterminants de l'inflation dans les pays de l'UEMOA.
Il ressort de cette étude, qu'à court terme comme à long
terme, le principal facteur d'évolution des prix dans l'UEMOA est
l'inflation importée, en l'occurrence, l'évolution des prix en
France. L'influence du taux d'intérêt, des dépenses de
l'Etat et du taux de change réel est apparue relativement faible. A
travers une autre étude en 1998, sur la base d'un modèle
dérivé de l'équation quantitative de la monnaie, ils
montrent qu'à court terme, l'évolution de la masse
monétaire a une influence sur l'inflation dans tous les pays de l'UEMOA,
sauf au Burkina et au Sénégal. A long terme, les mouvements de la
masse monétaire ont un impact sur l'inflation dans tous les pays de
l'UEMOA.
Doe et Diarriso(1998) dans leur étude
sur l'origine monétaire de l'inflation dans l'UEMOA, ont montré
que la politique monétaire a une influence significative sur le niveau
général des prix tant à court terme qu'à long terme
dans tous les pays de l'UEMOA. De même ils ont estimé que les
mouvements de l'offre influence beaucoup plus le niveau de l'inflation que
ceux de la masse monétaire.
Nubukpo (2003)aborde à son tour
l'impact de la politique monétaire de la BCEAO sur l'inflation. Il
ressort de cette analyse qu'un choc positif sur les taux
d'intérêts directeurs (en particulier le taux du marché
monétaire) de la BCEAO a un effet négatif sur l'inflation, avec
une ampleur maximale observée dès la fin du premier trimestre et
une persistance d'une durée de cinq ans avant le retour à la
tendance de long terme.
A. Diallo(2003)a fait une analyse sur
l'impact de l'offre locale des produits vivriers sur les prix dans l'UEMOA.
Dans le cas précis du Bénin l'impact du secteur vivrier
mesuré à travers le rendement à l'hectare apparait
significatif sur le niveau du prix.
Fielding (2004)à son tour analyse
l'impact des interventions de politiques monétaires sur l'indice des
prix à la consommation dans chaque pays de l'UEMOA et affirme qu'un
changement dans le stock de monnaie en circulation entraine des changements
permanents dans les prix à travers les pays de l'UEMOA. Il trouve
cependant que les hausses du taux directeur de la BCEAO n'ont que peu d'effet
sur les prix à court terme et n'ont pas d'effet sur les prix à
long terme.
Les études réalisées par la BCEAO
(2002 et 2006) sur des données annuelles couvrant la
période de 1971 à 2005, montrent que dans les pays de l'UEMOA,
aussi bien à court terme qu'à long terme, l'inflation est
sensible à l'évolution de la masse monétaire. Selon les
résultats des travaux réalisés en 2002 et en 2006, une
hausse de 1 point de pourcentage de la masse monétaire entraînent,
toutes choses égales par ailleurs, une progression de l'inflation de
0,10 point à court terme et de 0,35 point à long terme. En plus,
l'examen de l'influence des contreparties de cet agrégat montre que,
à long terme, l'évolution des crédits à
l'économie et celle des avoirs extérieurs nets agissent sur
l'inflation.
Dembo Toe et Hounkpatin (2007), se
servantd'un modèle VAR, ont montré que les évolutions de
la masse monétaire ont un impact significatif mais faible sur
l'inflation dans l'UEMOA. Par ailleurs, l'erreur de prévision de
l'inflation dans l'UEMOA est due à environ 80% à ses propres
innovations et à environ 10% aux évolutions de l'inflation
importée.
L'UEMOA(2007) a réalisé une
étude sur les déterminants de l'inflation de ladite zone. Les
résultats de cette étude ont montré que s'il ya une hausse
tendancielle des prix, celle-ci serait due à des facteurs tels que
l'inflation importée, l'évolution des prix des produits
alimentaires, la fiscalité, le prix de l'énergie et les facteurs
socio-politiques. Selon ces résultats, la maitrise durable de
l'inflation relèverait essentiellement des reformes structurelles
à mettre en oeuvre par l'Etat du Sénégal. Les sources
d'inflation les plus évoquées sont les pressions liées
à la demande, les chocs d'offre, l'incidence de la politique
monétaire et les facteurs institutionnels.
Pour les pays de l'UEMOA,Diop,Dufrénot et Sanon
(2008) démontrent que la monnaie joue un rôle principal
dans le changement du niveau des prix à long terme mais ils soulignent
que la relation empirique est moins significative que ne le prédit la
théorie. De mêmeils ont mis en évidence le rôle du
taux de change nominal du franc CFA contre le dollar dans la dynamique des
prix. Une appréciation du franc CFA réduit l'inflation de long
terme, en réduisant les importations en valeur. Il s'ensuit
également une perte de compétitivité des exportations de
matières premières, ce qui décroît l'activité
et par conséquent l'inflation.
Coleman (2010) analyse la persistance de
l'inflation en zone franc et établit que la persistance de l'inflation
est forte avec des hétérogénéités selon les
pays. L'inertie des prix des biens non alimentaires, est ainsi
particulièrement présente au Burkina Faso, Tchad, Côte
d'Ivoire, Gabon, Niger et Sénégal. Pour les prix des biens
alimentaires, la persistance est non négligeable au Tchad, en Côte
d'Ivoire et au Niger.
Ehrhart, Mrabet et Rocher(2010), ont
mené une étude sur les déterminants de l'inflation dans
les pays de la zone franc à l'aide de données trimestrielles sur
la période allant de 1980 à 2010. L'analyse en panel VAR est
menée sur chacune des zones (CEMAC et UEMOA). Les résultats
indiquent que les facteurs d'inertie dominent la dynamique de l'inflation tant
dans les pays de la CEMAC que dans les pays de l'UEMOA. Outre la composante
d'inertie, le poids relatif des autres sources d'inflation diffère entre
les unions monétaires. En CEMAC, les mouvements du taux de change sont
un déterminant principal du niveau d'inflation tandis que leur
importance est plus atténuée en UEMOA. Par contraste, en UEMOA,
l'inflation apparaît, davantage qu'en CEMAC comme le résultat des
fluctuations de l'activité économique, mesurée par
l'output gap. Dans les deux cas, les variables monétaires ne jouent
qu'un rôle limité.
Au niveau de la CEMAC, l'analyse de l'inflation au Tchad
conduite par Kinda (2011) trouve que les
déséquilibres sur le marché de la monnaie n'affectent pas
la dynamique de court terme du niveau d'inflation. Il attribue ce
résultat au fait que la politique monétaire n'est pas
décidée sur le plan national, mais au niveau de l'union
monétaire.
2.2.4. Le cas de certains pays africains
Boccara et Devaradjan(1993) ont fait une
étude sur les déterminants empiriques de l'inflation dans les
pays africains. Ils attribuent les différentiels d'inflation entre les
pays de la Zone Franc à des différences en termes de
réponses des politiques budgétaires suite à un boom des
prix des matières premières exportées. Ces booms des prix
des matières premières génèrent de l'inflation par
deux biais. D'abord un effet monétaire lié à l'afflux de
devises non stérilisées puis, un effet budgétaire en
raison de l'augmentation des dépenses budgétaires, en particulier
d'investissement, qui fait suite à un boom des matières
premières. L'effet budgétaire apparaît comme étant
l'une des sources prépondérantes de l'inflation en Côte
d'Ivoire sur la période considérée, de 1970 à 1987.
Moser(1995)se servant d'un modèle
à correction d'erreur, a étudié les déterminants de
l'inflation au Nigeria. Parmi les variables de son modèle figuraient
entre autres, la masse monétaire et le taux de change, à
côté desquels se trouvait la pluviométrie qui n'est pas
apparue significative dans l'explication du phénomène
inflationniste.
Zonon(2003), dans son étude sur les
déterminants de l'inflation au Burkina Faso, se servant d'un
modèle à correction d'erreur, a prouvé qu'à court
terme la masse monétaire a une influence significative sur l'inflation
comme le soutiennent les monétaristes mais cependant elle n'est pas la
variable la plus importante en termes d'ampleur car elle est similaire à
celui des prix à l'importation. A long terme le prix à
l'importation est plus important que la masse monétaire. De même
l'appréciation du taux de change et l'écart de production impacte
positivement sur l'inflation. Contrairement aux autres variables, le revenu
réel influence négativement l'inflation.
Thouraya et Younes(2007) ont
procédé à une analyse des déterminants de long
terme et dynamique de court terme de l'inflation en Tunisie durant la
période de 1962 à 2003. Ils ont conclu à leur tour que
l'inflation en Tunisie est liée au taux de salaire annuel moyen. Cette
étude montre que la progression du salaire est une source du
déclenchement de l'inflation mais son impact reste faible puisque son
élasticité à court terme est de 0.095. En outre, les
résultats empiriques montrent dans le cadre du modèle mixte que
la masse monétaire, le PIB réel, le taux du marché
monétaire domestique, le taux de change effectif réel et les prix
à l'importation sont également des déterminants de
l'inflation comme à court terme avec des élasticités
différentes.D'après la relation de long terme, le niveau
général des prix est influencé par le PIB réel, le
taux de change effectif réel et les prix à l'importation, les
élasticités étant respectivement 0.329, 0.435 et 1.246. Le
degré d'ouverture de la Tunisie vis-à-vis du monde
extérieur expliquerait le rôle important que jouent les facteurs
externes et qu'en plus de cela l'inflation apparait très sensible aux
facteurs réels comme la production notamment celle des produits vivriers
dans des nombreux pays en développement.
Ndilkodje(2007), à travers une
modélisation analytique de l'indice des prix à la consommation
(IPC) et de quelques variables susceptibles d'influencer la hausse des prix, se
fondant sur l'usage d'un modèle vectoriel à correction d'erreur,
est parvenu aux résultats suivants : à court terme, la hausse des
prix est expliquée par l'évolution des chroniques
retardées d'un an, de la masse monétaire (M2) au sens large, du
taux de change du dollar américain par rapport au franc CFA et du PIB. A
long terme, les fluctuations des prix au Congo sont corrélées
avec l'évolution du cours de Brent sur le marché international,
l'évolution du PIB nominal, la dévaluation du franc CFA de
janvier 1994 et la chronique retardée des prix pratiqués sur le
marché intérieur. Ces résultats nous conduisent à
conclure qu'à long terme, la hausse des prix observée au Congo
n'est pas causée par une hausse de la quantité de monnaie mise en
circulation contrairement aux monétaristes pour qui l'inflation est
toujours et partout un phénomène monétaire.
Ndiaye et Badji(2008) dans leur étude
sur les déterminants de l'inflation au Sénégal :
approche par les fonctions de consommation, se servant d'un modèle
à correction d'erreur, ont montré que les variables alimentation,
logement et habillement ont une influence sur le niveau général
des prix à long terme. Et qu'à court terme, la vitesse
d'ajustement de l'IHPC à la suite d'un choc sur un trimestre serait de
l'ordre de 7.7%.
Boco et Ablefonlin(2009) ont
procédé à l'analyse des déterminants structurels et
monétaire de l'inflation au Benin. Les résultats de
l'étude classe les variables en deux groupes. D'abord l'indice des prix
à l'importation(IPM), la consommation finale des ménages, le PIB
réel qui sont des variables structurelles. Ensuite les variables
monétaires que sont la masse monétaire M2 et le taux de change
US/FCFA. Les estimations du modèle révèlent un impact
significatif des prix à l'importation, de la production intérieur
et de la masse monétaire sur l'évolution du niveau
général des prix au détriment des autres variables retenus
dans cette étude.
Sawa Déme(2010), quant à lui
fait une analyse des déterminants de l'inflation en Côte d'Ivoire
sur la période allant de 1970 à 2008. Il ressort des
estimations effectuées que le PIB n'a pas d'impact sur l'inflation en
Côte d'Ivoire. L'augmentation du taux de change par rapport au dollar qui
signifie en fait, une dépréciation du CFA par rapport à
cette monnaie (cotation à l'incertain) entraîne un impact positif
et significatif sur le niveau d'inflation en Côte d'Ivoire. Cependant,
cet impact n'est pas significatif dans le court terme, par contre il est
important dans le long terme. L'inflation importée est une des variables
les plus significatives parmi les sources de l'inflation dans le court terme.
Quant à la masse monétaire, il en résulte qu'un choc
positif sur celle-ci se traduit par un effet positif et rapide sur l'inflation.
Tandis qu'à long terme il se traduit par un effet négatif sur
l'inflation.
Nsengiyumva(2011), a effectué une
étude empirique des déterminants de l'inflation au Burundi
grâce à un modèle VAR à 5 variables estimé
sur des données annuelles de 1975 à 2008, Cette étude
révèle que le niveau général des prix
dépendrait dans ce pays, de l'évolution du prix du
pétrole, du taux de change effectif, du PIB, du taux
d'intérêt de court terme dans une moindre mesure mais aussi et
surtout des actions directes de hausse des prix. Ce modèle qui passe
quelques tests de validation donne également de bons résultats
pour la prévision en échantillon. A part les chocs du taux
d'intérêt qui ne sont pas significatifs, l'indice des prix
à la consommation répond aux chocs émanant de toutes les
autres variables ci haut indiquées. A l' exception du PIB dont les
effets durent 2 ans, les effets des autres variables n'excèdent pas 1
an.
Baldini et Poplawski-Ribeiro (2011) testent
la pertinence de la théorie fiscale du niveau des prix dans les pays
d'Afrique sub-saharienne et trouvent que la contribution des facteurs fiscaux
à l'inflation est beaucoup moins forte dans les pays de la zone Franc
que dans les pays à régime de change flexible. Dans les pays de
la zone Franc, le faible niveau de dette publique domestique a ainsi pu
participer à l'explication de leur faible performance d'inflation.
Razafimahefa (2012) étudie le
degré de transmission des variations du taux de change à
l'inflation dans les pays d'Afrique sub-saharienne et établit qu'en
moyenne le « pass-through » du taux de change est plus faible pour
les pays en régime de change flexible que pour ceux en régime de
change fixe.
2.2.5. Le cas de la Guinée
Bah et Diallo(2003) se servant dans un
premier temps d'un modèle à correction d'erreur sur la
période allant de 1994 à 2002, démontrent que le PIB est
sans effet sur l'inflation et que les principales variables agissant sur
l'inflation demeurent la masse monétaire, le taux de change et le taux
d'intérêtcréditeurminimum et une variable exogène
qui capte l'effet de la période de "soudure " sur l'inflation. Ce
pendant l'effet du taux d'intérêt sur l'inflation se limite au
court terme. A long terme cette variable est sans effet sur l'inflation. La
masse monétaire et le taux de change agissent aussi bien à court
terme qu'à long terme sur l'inflation. Toutefois, le déterminant
principal de l'inflation reste le taux de change. En outre la
modélisation VAR conforte le modèle à correction d'erreur
de l'inflation car tous les chocs portant sur les variables explicatives sont
transitoires. D'où le caractère temporaire de leurs effets sur le
taux d'inflation.
Blavy (2004) dans une étude sur la
relation entre la masse monétaire et l'inflation en Guinée
aboutit à une relation significative aussi bien à court terme
qu'à longterme entre la masse monétaire et l'inflation en
Guinée. En particulier pour le court terme, il démontre qu'unchoc
sur le stock de monnaie a un impact haussier sur l'inflation au-delà de
deux ans et sestabilise à un niveau élevé après ce
délai.
Bah(2005), se servant d'un modèle
d'économie ouverte , durant la période 1986-2004 a utilisé
les tests de causalité au sens de Granger, l'analyse de la
décomposition de la variance de l'erreur de prévision et
l'estimation des fonctions de réponse impulsionnelle ont permis
d'apprécier l'importance de la croissance de la masse monétaire
et de la dépréciation du taux de change comme sources de
l'inflation en Guinée. Les résultats de son analyse ont
montré qu'en Guinée, l'inflation est générée
par l'expansion de la base monétaire et la dépréciation du
taux de change. Toutefois, l'impact de ces deux éléments est plus
accentué sur la composante non alimentaire de l'IPC que sur la
composante alimentaire.
Kaba (2006) a souligné que la
monétisation du déficit budgétaire est responsable
despressions inflationnistes en Guinée. Avec la mauvaise gestion de ses
recettes et dépenses, legouvernement s'est toujours servi de la BCRG
pour financer ses déficits ; en ayant recours à la planche
à billets. Ceci a conduit à des excès de liquidités
et des volumes élevés de masse monétaire incompatibles
avec le taux de croissance économique. L'auteur a noté que pour
réduire la croissance de la masse monétaire, la Guinée a
eu à déprécier sa monnaie avec six changements de signes
monétaires en moins de 50 ans.
Koré Bah (2007) dans son étude
intitulée inflation en guinée : causes, conséquences
et propositions de mesures correctives indique que l'inflation est due
essentiellement à la hausse des prix des produits importés et
à l'accroissement de la masse monétaire entraînant ainsi un
accroissement de la demande face à une offre insuffisante.
Sylla et al (2007) ont fait une analyse sur
la dynamique de l'inflation en Guinée et proposent un modèle de
prévision de l'inflation dans ce pays. Il ressort de cette analyse que
les principaux facteurs influençant l'inflation en Guinée sont
entre autres : la production réelle, la masse monétaire, les
créances nettes sur l'état, les déficits
budgétaires, les taux de change, la vitesse de circulation de la monnaie
et les prix à l'étranger.
Touré(2010) dans son ouvrage
intitulé monnaie, change et inflation en Guinée a utilisé
plusieurs modèles pour expliquer l'inflation en Guinée. Il
ressort de cette analyse que la monnaie de base, le taux de change, le taux
d'intérêt, le PIB ont un rôle important dans l'explication
de l'inflation en Guinée. Mais de l'autre côté les salaires
et impôts n'ont pas d'impact sur l'inflation. A long terme, le
financement monétaire n'est pas neutre dans la formation des tensions
inflationnistes en Guinée.
Conclusion
Cette revue nous a permis de parcourir les pertinents travaux
de recherche produits par d'éminents auteurs et qui nous permettent de
percevoir de façon beaucoup plus large et plus approfondie les
connaissances relatives à notre thème. En conséquence
cette revue nous a permis de penser à priori qu'un choc monétaire
entraine sans cesse une hausse des prix comme le soutiennent les
monétaristes. Par ailleurs il ressort de cette revue sélective
que la masse monétaire M2, le taux de change, le PIB réel, le
taux d'intérêt, le déficit budgétaire, l'inflation
importée, sont significatifs dans l'explication de l'inflation. La revue
de la littérature a montré que plusieurs études sur les
déterminants de l'inflation utilisent l'approche macroéconomique.
Ainsi dans le cadre de cette étude, nous utilisons un modèle
macroéconomique afin d'appréhender les déterminants
à court et long terme de l'inflation en guinée.
CHAPITRE3 : ANALYSE DES DETERMINANTS DE
L'INFLATION EN GUINEE
Introduction
SECTION 1 : SPECIFICATION DU MODELE
Dans le cas de cette étude, la méthodologie
adaptée est celle de la recherche appliquée. Les théories
économiques relatives aux effets des facteurs explicatifs de l'inflation
ont été utilisées afin de comprendre, d'analyser et de
faire des propositions pertinentes aux autorités de la BCRG en
matière de niveau général de prix.
Les déterminants ou les sources de l'inflation peuvent
être analysés de plusieurs manières. Dans la
littérature, on rencontre trois grandes méthodes. Il s'agit de
l'analyse uni variée des prix, des modèles
macroéconomiques et des modèles Vecteur Autorégressif
(VAR).
Les modèles macroéconomiques ont l'avantage de
s'appuyer sur des analyses théoriques solides pour arriver à des
équations estimables, de donner des indications de politiques
économiques tout en s'assurant d'un minimum de fiabilité. Des
auteurs (Sims, 1980) ont critiqué les modèles
macroéconomiques en mettant en doute le caractère endogène
ou exogène des variables inclues dans le modèle et certaines
restrictions qui sont faites sur les équations; ils ont alors
proposé des modèles qui « laissent parler les
données » en permettant à toutes les variables
d'être endogènes.
Pour cette étude, nous avons choisi d'utiliser un
modèle macroéconomique pour des raisons de simplicité et
d'adaptation aux données disponibles. L'équation de l'inflation
retenue dans la présente étude, est issue du modèle de
KAHN et KNIGHT, développée par G. MOSER (1995). En effet, ce
travail dérive d'une équation d'inflation qui constitue la forme
réduite d'un modèle structurel appliqué au cas du Nigeria.
Le modèle se présente comme suit
:
Nous partons du fait que le niveau général des
prix INF est la moyenne pondérée des prix des biens
échangeables et
ceux des biens non-échangeables et sous forme
logarithmique, cela se présente comme suit :
LogINFt = á Log Pe
t+ (1-á)Log
Pnetoù
0<á<1. (1)
Les prix des biens échangeables sont
déterminés à travers le marché mondial et
dépendent des prix extérieurs Pex du taux de change
nominal e. En supposant que la parité des pouvoirs d'achat tient
(P= e Pex), on a :
LogPe t = Log et +
Log Pext (2)
L'appréciation du taux de change ou celle des prix
extérieurs entraîne une hausse des prix domestiques. Le
raisonnement contraire s'applique dans le cas d'une dépréciation
du taux de change ou une baisse des prix extérieurs.
Le prix des non-échangeables est fixé dans le
marché national où leur demande est supposée
dépendre de la demande globale. Dans ces conditions, le prix des
non-échangeables est déterminé par les conditions
d'équilibre du marché monétaire où la demande de
monnaie m est égale à l'offre réelle de monnaie ( /P). On a donc :
Log
Pne=â1(Log(M0t/Pt
- log(Mdt ) +
â2PIBt (3)
â1, â2 =0
Où â est un scalaire qui représente la
relation entre la demande globale et la demande des biens
non-échangeables. La demande réelle d'actifs monétaires
dépend du revenu réel (PIB), des anticipations inflationnistes
E(ët) (où ëtest le
niveau d'inflation anticipé et E, l'espérance
mathématique). Dans la formulation générale du
modèle, le taux intérêt est pris en compte, nous l'avons
exclu ici à cause de la politique de taux d'intérêt
réel de la BCRG qui a été pendant longtemps,
déconnectée de la politique d'offre de monnaie. La demande de
monnaie se présentera comme suit :
Md=
f[PIBt,
E(ët)], (4)
En considérant que f est linéaire, on a :
Md=ä0+
ä1LogPIBt+
ä2E(ët) (5)
La croissance du revenu réel, des anticipations
inflationnistes entraîne une hausse de la masse monétaire. Les
anticipations inflationnistes peuvent être modélisées de
plusieurs manières selon que l'on considère qu'elles sont
adaptatives ou rationnelles. Une formulation générale peut
être la suivante :
Soit L(x) l'opérateur de retard de la variable x est
d'un poids tel que 0<d<1. On a
E (ët) = d
(L(ët)) + (1-d) Älog
INFt-1 (6)
L(ët) représente la
distribution de retard du processus d'apprentissage des agents
économiques dans le pays. Si tous les poids de
L(ët) sont égaux, alors on a un processus
d'adaptation. Si par contre, le poids décroît avec le temps, on a
un processus d'apprentissage.
Les agents économiques vont former leur anticipation
sur la base de leur expérience dans la prévision de l'inflation
et sur l'inflation passée, d'où le second membre de
l'équation ÄlogINFt-1. Pour maintenir la
procédure simple, on peut considérer que d=0, ce qui veut dire
que les anticipations sur l'inflation vont se fonder sur l'inflation du
passé. On a alors :
E(ët) =
ÄlogINFt-1. (7)
En substituant et en arrangeant les différentes
équations, on aboutit à l'équation d'inflation
suivante:
LogINFt = ã0 +ã1Log
M0t+
ã2LogPIBt+ã3
ÄlogINFt-1+ ã4 Loget+ ã5
LogPex t+
?t(8)
Cependant, il reste muet, quant à l'influence d'autres
variables dans l'explication du phénomène. Ainsi, d'autres
variables peuvent intervenir en rajout au modèle tandisque d'autres
pourraient en être remplacées.
Somme toute, le modèle suivant est retenu dans la
présente étude :
LogINF= ã0+
ã1LogM2
+ ã2LogPIB
+ ã3LogTCH
+ ?t
ã0est une constante ;
?treprésente les perturbations ;
ãt(t=1,...,3) représente les coefficients des
variables spécifiées.
Avec :
ü INF : le déflateur du PIB ;
ü M2 : la masse monétaire ;
ü PIB : le Produit Intérieur Brut ;
ü TCH : le taux de change dollar US/GNF ;
1.1. Les variables du Modèle :
1.1.1. La variable endogène :
L'inflation
Nous utiliserons dans notre étude l'inflation
représentée par le déflateur du PIB afin de
mieuxapprécier le poids de l'inflation dans l'économie.
Concrètement le déflateur mesure le prix actuel de tous les biens
et services produits dans une économie, par rapport à une
année de référence donnée. On peut le calculer de
la sorte :
*
100
1.1.2. Les variables exogènes
La masse monétaire M2 :
La masse monétaire d'un pays est l'ensemble des valeurs
susceptibles d'être convertis en liquidités, c'est
l'agrégat de la monnaie fiduciaire, des dépôts bancaires et
des titres de créances négociables tous susceptibles d'être
immédiatement utilisables comme moyen de paiement. Elle est suivie et
publiéepar les Banques Centrales, offrant aux acteurs économiques
une précieuse indication sur la possible évolution des prix selon
la théorie quantitative de la monnaie. Nonobstant, il est important de
mentionner que les composantes de la masse monétaire sont les
agrégats monétaires. Ces agrégats sont des indicateurs
statistiques regroupant dans des ensembles homogènes les moyens de
paiement détenus par les agents d'un territoire donné. Il y a
plusieurs niveaux d'agrégatsdans la masse monétaire selon de
degré de liquidité :
· M1 correspond aux billets, pièces et
dépôts à vue.
· M2 correspond à M1 plus les dépôts
à termes inferieurs ou égaux à 2 ans et les
dépôts assortis d'un préavis de remboursement inferieur ou
égal à trois mois.
· M3 correspond à M2 plus les instruments
négociables(les bons de trésor, les billets de trésorerie
et les bons à moyen terme) émis sur le marché
monétaire, et qui représentent des avoirs dont le degré de
liquidité est élevé avec peu de risque de perte de capital
en cas de liquidation.
Dans le cadre de cette étude, nous retenons la masse
monétaire M2 qui par prévision aura un coefficient positif dans
la mesure où la théorie économique est assez
étoffée de constructions postulants l'effet inflationniste par la
croissance de la masse monétaire.
Le PIB:
La production est approchée par le PIB au prix constant
qui est un indicateur économique d'un pays renseignant sur le volume de
production exécuté, comptabilisé sur une période,
généralement un trimestre ou une année. Les
évolutions du PIB liées à l'inflation sont
ôtées ce qui permet une mesure de la vraie croissance
économique. Elle est supposée négativement reliée
à l'inflation car au plan théorique, l'accroissement de la
production de l'économie permet de contenir l'inflation.
Le taux de change US/GNF :
Le taux de change est la valeur d'une devise par rapport
à une monnaie locale. C'est ainsi un facteur de l'offre et de la demande
des devises sur le marché de change. Nous utilisons le taux de change
par rapport au dollar du GNF pour étudier son impact sur la variable
endogène. Compte tenu de la structure déficitaire des comptes
extérieurs, il est envisagé un effet accélérateur
de l'inflation par le taux de change.
Tableau n°4 : Hypothèses sur
les signes des coefficients :
Variables
|
Log(M2)
|
Log(PIB)
|
Log(TCH)
|
Signes du coefficient
|
+
|
-
|
+
|
1.1.3. Collecte des données
A cet effet les données suivantes ont été
collectées :
· L'indice du déflateur du PIB;
· La masse monétaire (M2);
· Le Produit Intérieur Brut (PIB) ;
· Le taux de change US/GNF (TCH) ;
1.1.4 Source des données :
Dans le cadre de notre étude, les données
utilisées proviennent d'un ensemble de publication. Lasérie sur
le PIBainsi quecelle de l'indice du déflateur proviennent de la base des
données du FMI. Quant aux données sur la masse monétaireM2
et le taux de change, elles sont tirées des rapports d'activités
de la BCRG.
1.1.5. Taille de la série
A cause du problème de limitation de données,
l'échantillon que nous avons pu construire a une taille de 27
observations annuelles pour chaque variable datant de 1986 à 2012
permettant d'assurer une robustesse des tests économétriques. Ces
données sont ensuite compilées dans Excel, et enfin
traitées.
1.1.6. Traitement des données
Il s'agit des moyens par lesquels les données vont
être mises sous une forme synthétisée et facile à
analyser. Les travaux liés aux traitements économétriques
ont été effectués grâce au logiciel "Econometric
Eviews"(6).
1.1.7Technique d'analyse des données
Il s'agit dans cette partie de décrire les
différentes techniques et étapes dans le traitement et l'analyse
des données sur la base des tests économétriques
traditionnels. Il s'agit des tests de diagnostics sur les données et des
tests statistiques.
1.2. Tests de diagnostic sur les données:
Puisque nous travaillons avec des séries temporelles,
un préalable s'impose, en l'occurrence l'examen du caractère
stochastique des séries suivi de l'analyse de cointégration.
L'analyse stochastique des séries, qui s'appuie sur les tests de
stationnarité qui constituent une condition nécessaire afin
d'éviter les relations factices permet de déterminer l'ordre
d'intégration de celles-ci ; tandis que l'analyse de
cointégration permet d'identifier la véritable relation entre les
variables en recherchant l'existence éventuelle d'un vecteur de
cointégration et en éliminant son effet. Ainsi, la recherche
d'une éventuellecointégration dans les séries se fait dans
deux étapes :
ü La première est celle de l'étude la
stationnarité des séries en vue de la détermination de
l'ordre d'intégration des séries ;
ü Ladeuxièmeétape est celle du test de
cointégration proprement dit. Si les séries statistiques
étudiées ne sont pas intégrées de même ordre,
la procédure est arrêtée. Il n'y a pas de risque de
cointégration
· Stationnarité
Elle découle du caractère ou non des
séries. Une série est intégrée d'ordre(d)
(notée
I(d) s'il
convient de la différencier (d) fois afin de la stationnariser.
Définition
Une série chronologique est stationnaire si ses
caractéristiques stochastiques c'est-à-dire son
espérancemathématique et sa variance sont invariantes dans le
temps. Cependant elle est non stationnaire si ces caractéristiques se
trouvent modifiées dans le temps. De manière formalisée le
processus
est
stationnaire si :
· E ) = E ( )=u quelque soit t
et m ; la moyenne est constante et indépendante du temps.
· Var ( <8 quelque soit
t,la variance est finie est indépendante du temps.
· Cov ( =E [( - u) ( + u)]= ;la covariance est
finie et indépendante du temps
Une série chronologique est donc stationnaire si et
seulement si elle est la réalisation d'un processus stationnaire. Par
contre la non stationnarité est souvent caractérisée par
la présence d'une racine unitaire dans les séries ou par la
présence d'une tendance et de saisonnalité.
1.2.1 Test de stationnarité des variables
(ADF)
Nous nous referons aux tests de Dickey-Fuller
Augmenté(1981) pour déterminer l'ordre de différentiation
d'une série macroéconomique suivant son évolution au cours
du temps. Avant de présenter les résultats des tests de
stationnarité, nous présentons le cadre méthodologique
dans lequel ils sont effectués.
Ø Le cadre méthodologique des tests de
racine unitaire.
Parmi les tests de racine unitaire existants, nous utilisons
le test de Dickey Fuller Augmenté, élaboré en 1979 et en
1981 par Dickey et Fuller. Ces tests sont les plus utilisés en raison de
leur simplicité, mais souffrent également d'un certain nombre de
critiques.
Rappelons que le test de Dickey Fuller augmenté (ADF)
considère trois modèles à la base pour une série
t = 1. .., T (T
étant le nombre total d'observations). Nous avons ainsi le modèle
sans constance ni tendance déterministe que nous notons (1),
modèle avec constance sans tendance déterministe (2) et le
modèle avec constance et tendance déterministe noté
(3).
Nous commençons par tester 1'hypothèse nulle
Ho: de non stationnarité
Contre l'hypothèse alternative
H1: de stationnarité
La démarche du test est la suivante :
Modèle[1]:
Modèle[2] :
Modèle[3] :
Avec iid (Bruit blanc
Gaussien) ; p le nombre de retard determiné par le critère
d'Akaike et Schwarz ; et à tester :
Le principe du test est le suivant : si Ho : est retenue dans
l'un de ces trois modèles, le processus est alors stationnaire.
Dans le modèle [3] on accepte :
c'est-à-dire qu'on rejette l'hypothèse de racine unitaire et, si
le coefficient b est significativement différent de zéro, alors
le processus est un processus TS (Trend Stationnary). Par contre si b est
significativement nul alors le processus est stationnaire.
Le test sur le coefficient de chaque modèle est
similaire au test de student seulement que les valeurs tabulées doivent
être lues sur les tables de Dickey etFuler. Les tests sur les
coefficients b et c sont des tests de student ordinaires.
Les résultats des différents tests de
stationnarité (au seuil de 5%) sont consignés dans le tableau ci
après :
Tableaun°5: Test de racine unitaire sur
les variables
Variables
|
Test en niveau
|
|
Test en différence première
|
|
Conclusion
|
|
|
ADF
|
CV
|
ADF
|
CV
|
|
LINF
|
-1.90
|
-3.60
|
-5.32
|
-2.99
|
I(1)
|
LM2
|
-0.24
|
-2.98
|
-5.04
|
-2.98
|
I(1)
|
LPIB
|
-2.22
|
-2.98
|
-4.01
|
-2.98
|
I(1)
|
LTCH
|
-2.83
|
-3.59
|
-4.64
|
-3.60
|
I(1)
|
Source : Résultats sur Eviews sur la base des
données recueillies
Les résultats présentés dans le tableau
ont permis de mettre en exergue d'une part la non stationnarité des
principales variables macroéconomiques retenues dans le cas de la
présente étude à l'instar de la plupart des
données. D'autre part, ces tests en différence première
ont montré que toutes les variables sont stationnaires.On peut conclure
que la série est stationnaire.
1.2.2. Test de cointégration :
Le point de départ de la théorie de la
cointégration réside dans le fait que de nombreuses séries
macroéconomiques et financières sont non stationnaires. Or, si
l'on applique les méthodes habituelles d'estimation, deux principaux
problèmes surgissent: le problème des régressions
fallacieuses mis en avant par Granger et Newbold (1974) et le problème
de non validité de certaines lois asymptotiques. La théorie de la
cointégration permet ainsi d'étudier des séries non
stationnaires et dont une combinaison linéaire est stationnaire. Elle
permet ainsi de spécifier des relations stables à long terme tout
en analysant conjointement la dynamique de court terme des variables
considérées.
Pour tester la cointégration des variables du
modèle d'inflation, deux méthodes sont envisageables. La
méthode d'Engle Granger et la méthode de Johansen. Dans notre
cas, les différentes variables sont intégrées, il est donc
possible de chercher à savoir si elles sont cointégrées,
c'est-à-dire qu'il y a des relations à long terme entre elles.
Pour ce faire, Comme l'ordre d'intégration est le même, nous
utiliserons le test de Johansen.
Ø Cadre théorique du test de
Johansen
Face à un problème de non stationnarité,
la théorie de cointégration permet de préciser les
conditions dans lesquelles il est légitime de travailler sur les
séries non stationnaires. Toutefois, la procédure du test varie
selon le nombre de variables en présence. On parle d'une relation de
cointégration entre deux variables non stationnaires
si leur combinaison linéaire est stationnaire.
On appelle variables cointégrées une combinaison
linéaire de variables du même ordre d telle que :
Soit intégré d'ordre (d-b), 0< b
On notera Zt I (d-b)
S'appellent vecteurs cointégrants.
Si d=b=1, on aura Zt I(0)
I(0) signifie intégré d'ordre 0 ou stationnaire.
Ainsi, il faut noter que cette définition de
cointégration pour deux variables se généralise à
un nombre quelconque de séries mais le vecteur cointégrant n'est
plus unique. Par contre le cas multi varié est plus complexe que le cas
à deux variables du fait des possibilités combinatoires de
cointégration.
De manière pratique, pour tester une
éventuellecointégration entre plusieurs variables dans un
modèle à K variables, il convient tout d'abord de la tester sur
l'ensemble K+1 variables, puis en cas de cointégration de la
tester par combinaison entre les variables.
Le test de Johansen propose des estimateurs du maximum de
vraisemblance pour tester la cointégration des séries, il
effectue un test de rang de cointégration.
Le test d'hypothèse est le suivant :
Ho : non cointégration
Contre l'hypothèse alternative
H1 : cointégration
Pour cela on compare le ratio à la valeur critique. Si
le rang de cointégration est égal à zéro on rejette
l'hypothèse de cointégration.Si le rang de cointégration
est supérieur ou égal à 1, on accepte l'hypothèse
de cointégration.
Cette procédure permet de savoir s'il ya une relation
à long terme entre les différentes variables retenues.
Tableau n°6 :Test de
cointégration de Johansen
Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)
|
|
|
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|
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|
|
|
|
|
|
Hypothesized
|
|
Trace
|
0.05
|
|
No. of CE(s)
|
Eigenvalue
|
Statistic
|
Critical Value
|
Prob.**
|
|
|
|
|
|
None *
|
0.947536
|
100.5813
|
40.17493
|
0.0000
|
At most 1
|
0.431193
|
23.94291
|
24.27596
|
0.0550
|
At most 2
|
0.298535
|
9.273343
|
12.32090
|
0.1537
|
At most 3
|
0.002081
|
0.054155
|
4.129906
|
0.8488
|
Trace test indicates 1 cointegrating eqn(s) at the 0.05
level
|
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05
level
|
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
|
|
Source : Résultats sur Eviews sur la base des
données recueillies
Les résultats du tableau indiquent qu'il existe une (1)
relation de cointégration entre les différentes variables.
De façon générale, avec des séries
non stationnaires, on ne peut plus appliquer l'économétrie
classique par l'utilisation des moindres carrés ordinaires(MCO). Puisque
le nombre de relations de cointégration est non nul, on peut donc
utiliser un modèle à correction d'erreur qui permet d'avoir des
effets à court terme et à long termes.
1.3 Estimation du modèle à correction
d'erreur(ECM) :
Pour les estimations, les variables ont été
exprimées en logarithme et estimées selon un mécanisme de
correction d'erreur, dans la mesure où ces variables sont
stationnaires(tableau n°5) et sont cointégrées (tableau
n°6). Dans le cas de cette étude, réalisée sur un
échantillon assez petit (une vingtaine de données), la
méthode en une étape de Hendry se révèle a priori
adaptée. L'équation du mécanisme de correction d'erreur
s'écrit :
D Log (INF) =C + á1
D Log (M2) + á2D Log (PIB) +
á3D Log (TCH) +
á4Log (INF (-1))
+ á5Log (M2 (-1)) +
á6Log (PIB (-1))
+á7Log (TCH (-1)).
Avec les signes théoriques suivants :
á1>0,á2
<0,á3 >0,á4
<0,á5 >0,á6
<0,á7>0.
Dans cette expression, les coefficients á1
à á3 caractérisent la dynamique de court terme,
tandis que les coefficients á5 à á7
permettent de dériver les comportements d'équilibre de long terme
du taux d'inflation. Le coefficient á4 est le coefficient de
correction d'erreur.
Tableau n°7: Résultats de
l'estimation du modèle
Dependent Variable: D(LINF)
|
|
|
Sample (adjusted): 1987 2012
|
|
|
Included observations: 26 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
4.426862
|
0.895840
|
4.941577
|
0.0001
|
D(LM2)
|
0.027079
|
0.089098
|
0.303921
|
0.7647
|
D(LPIB)
|
-1.121127
|
0.790456
|
-1.418330
|
0.1732
|
D(LTCH)
|
0.331969
|
0.093926
|
3.534380
|
0.0024
|
LINF(-1)
|
-0.331270
|
0.086256
|
-3.840565
|
0.0012
|
LM2(-1)
|
0.161944
|
0.061725
|
2.623646
|
0.0172
|
LPIB(-1)
|
-0.639451
|
0.139714
|
-4.576853
|
0.0002
|
LTCH(-1)
|
0.225211
|
0.089245
|
2.523516
|
0.0212
|
Adjusted R-squared
|
0.762811
|
S.D. dependent var
|
0.091748
|
Durbin-Watson stat
|
1.737499
|
Prob(F-statistic)
|
0.000009
|
Source : Résultats sur Eviews sur la base des
données recueillies
Le coefficient de correction d'erreur appelé la force
de rappel vers l'équilibre est négative et inférieure
à l'unité en valeur absolue (sa valeur est -0.33). En outre il
est significativement négatif. La représentation par le
modèle à correction d'erreur est donc validée.
SECTION 2 : INTERPRETATION DES RESULTATS ET
SUGGESTIONS
2.1 Interprétation des résultats
§ La masse monétaire M2
A l'instar de plusieurs autres travaux, l'étude montre
que la masse monétaire M2 exerce une influence significative sur les
prix. Le lien de causalité monnaie et inflation existe mais il est un
peu lâche. L'élasticité du terme contemporain est non
significatif à court terme, par contre, il est significatif à
long terme et, égal à 0.16.Cela peut s'expliquer par la place
centrale que la lutte contre l'inflation occupe dans la politique de
régulation de la liquidité monétaire menée par la
Banque Centrale.
Ainsi, une augmentation des billets et pièces en
circulation de 1% entraîne une augmentation de l'inflation de 0,16%
à long terme. La gestion rigoureuse de la masse monétaire par les
autorités monétaires est donc justifiée à travers
une politique adaptée de la monnaie et du crédit. L'objectif
principal de cette politique est la maîtrise de l'inflation qui devrait
favoriser une stabilité interne et externe de la monnaie. Deux approches
principales sont utilisées pour ce faire. Il s'agit :
- du contrôle de la liquidité globale de
l'économie à travers trois instruments, à savoir le
programme monétaire de la BCRG qui prévoit (i) l'ajustement de la
liquidité en fonction de l'évolution attendue des agrégats
réels, de la situation monétaire et des objectifs d'avoirs
extérieurs fixés, (ii) une nouvelle politique de taux
d'intérêt et (iii) un système de réserves
obligatoires ;
- du contrôle de la qualité du crédit par
la mise en place depuis 1986, d'un accord de classement qui consiste pour la
Banque Centrale, à effectuer une analyse financière des
entreprises bénéficiaires du crédit, selon des
critères connus du système bancaire, afin de déterminer la
qualité du risque qu'elles représentent. Les banques ont la
liberté d'accorder du crédit, mais la Banque Centrale ne mobilise
des fonds que pour les crédits bénéficiant d'un accord de
classement.
§ Le PIB:
Le PIBn'a pas un impact significatif sur l'inflation à
court terme. Cette absence d'impact à court terme pourrait
refléter "l'effet composition du PIB". En effet, la part du secteur
primaire composé essentiellement de l'agriculture, l'élevage, la
pêche, représente en moyenne 18% du PIB de 1996 à 2002 et
20.2% en 2008(Touré, 2010) et les autres secteurs occupent le reste du
PIB. Ainsi une augmentation du PIB se traduit d'une part par une augmentation
de l'offre des biens de consommation domestique qui contribue à la
diminution de l'inflation et d'autre part, une augmentation des autres
composantes du PIB( notamment les services) qui donne lieu à une
augmentation des revenus,(donc une augmentation de la demande) ce qui contribue
à une augmentation de l'inflation donc, l'augmentation du PIB
s'accompagne de deux effets de sens contraire sur l'inflation si ces deux
effets se neutralisent la variation du PIB resterait sans effet sur
l'inflation.
Cependant il est très significatif dans le long terme.
Car son élasticité de long terme est de l'ordre de 0.63%. Une
variation à la hausse du PIB entraine une baisse sensible du niveau
général des prix à long terme. Nonobstant, il convient de
rappeler qu'au plan théorique les déterminants non
monétaires se trouvent au travers de l'inflation par les coûts,
l'inflation par la demande et l'inflation importée. En dehors de
l'inflation par les coûts qui n'apparaît point explicitement dans
l'équation retenue dans cette présente étude, il faut
noter la prise en compte de l'éventualité d'une inflation par la
demande, conséquence du déséquilibre entre l'offre et la
demande des biens et services. Le PIB traduit ici l'offre et tout choc
négatif sur ce dernier crée des tensions sur les prix.
§ Taux de change :
Le taux de change a un impact significatif sur l'inflation en
Guinée. En effet, l'augmentation du taux de change par rapport au dollar
qui signifie en fait, une dépréciation du Franc Guinéen
par rapport à cette monnaie (cotation à l'incertain)
entraîne un impact positif et significatif sur le niveau d'inflation.
Cependant, les élasticités du taux de change sont respectivement
0.33 dans le court terme, et, 0.22 dans le long terme: une hausse de 1% du
taux de change par rapport au dollar augmente le niveau de prix de 0,33%
à court terme et 0.22% à long terme. Cette sensibilité du
taux de change à l'inflation tient au poids des biens importés
dans le panier du consommateur. En effet, la plus grande partie des relations
commerciales de la Guinée se fait avec l'UE dont la monnaie a une
parité fixe, mais aussi avec d'autres partenaires dont la monnaie a une
parité flexible. Ceci dit, le pays subit tout de même l'impact des
fluctuations du dollar avec l'euro. Cette influence se fait à travers
deux canaux principaux:
- l'inflation importée de l'UE.
- l'inflation importée directement des produits
contractés en dollars.
2.1.1 Validation des hypothèses :
La lecture des résultats de l'estimationdu
modèle permet ainsi de trouver les différentes sources de
l'inflation en Guinée. La causalité entre et monnaie et inflation
est admise à partir de l'élasticité de long terme de la
masse monétaire M2 par rapport à l'inflation. La croissance de
la masse monétaire entraîne un accroissement de l'inflation comme
le soutiennent les monétaristes. En ce qui concerne le taux de change,
nous constatons qu'il a un impact significatif et positif sur l'inflation. Une
croissance d'un point du taux de change entraîne une croissance de
l'inflation de 0.33% à court terme et 0.22% à long terme. Ce
raisonnement permet ainsi de valider l'hypothèse 1. Nous voyons
également que la croissance du PIB a un effet baissier sur l'inflation.
D'où la validation de l'hypothèse 2.
2.1.2 Limites et perspectives de l'étude
La présente étude souffre de quelques
insuffisances tant au niveau de la spécification du modèle qu'au
niveau de l'analyse des résultats. Pour des raisons d'orientation de
recherche et aussi pour réduire le chapitre d'analyse, l'étude a
occulté certaines variables dont l'influence est sans doute non
négligeable sur l'inflation. A cet effet, il faut noter que la non
disponibilité des données sur une longue période,
l'environnement socio-économique, les facteurs naturels
(pluviométrie, calamités etc.) et les chocs externes constituent
d'autres goulots d'étranglement.
Les limites relevées dans ce travail ouvrent des
perspectives de recherche. En effet, la présente étude peut
être complétée par intégration d'autres variables
comme le déficit budgétaire, le taux d'intérêt
débiteur ou créditeur,l'indice des prix à l'importation,
le niveau des salaires annuels, l'inflation anticipée, le financement
monétaire du trésor etc. en vue de réaliser un
modèle permettant d'apprécier le comportement des variables sur
l'inflation.
Enfin les estimations des coefficients des différentes
variables notamment à partir du modèle à correction
d'erreur a fourni des élasticités significatives au regard du
test de student au seuil de 5%. Seuls le PIB et la masse monétaire M2qui
se révèlent non significatifs à court terme. Cela
n'autorise pas des interprétations permettant de conclure rigoureusement
sur la nature causale des variables correspondantes bien que les objectifs de
l'étude aient été, somme toute, atteints.
2.2 Suggestions de l'étude :
Les résultats et enseignements fournis par cette
étude autorisent la formulation des suggestions notamment à
l'endroit des pouvoirs publics et des autorités monétaires.
2.2.1 Autorités publiques
La politique économique de lutte anti-inflation peut,
à partir du rôle décélérateur de l'inflation
que peut jouer la production, trouver des pistes de stabilisation des prix. En
effet, il est clair au terme de la présente étude qu'une
politique de soutien à l'offre de l'économie peut permettre
d'escompter un effet stabilisateur du niveau des prix. L'expansion de l'offre
permettrait de faire face aux pressions que la demande exerce sur les prix. Ces
voies d'expansion de l'offre sont donc à rechercher pour assurer une
croissance non inflationniste à l'économie.
Le développement de la production agricole et de
l'élevage pourrait notamment permettre d'accroitre la
disponibilité des produits vivriers d'origine locale, et de
réduire ainsi l'impact négatif lié à la hausse des
prix des biens alimentaires importés et pouvant permettre de stabiliser
les prix.
En effet, des segments importants de la demande de produits
vivriers sont encore à satisfaire par une production locale. On peut
citer l'exemple des produits maraîchers et certaines
céréales comme le riz sujet à grande consommation
domestique. Outre l'énorme bénéfice que peut avoir la
satisfaction de ses besoins par des productions locales pour l'ensemble de
l'économie nationale, il est évident que ces productions locales
libèrent l'économie des chocs sur les prix de ces biens jusque
là importés et qui traduisent un phénomène
d'impulsion sur l'inflation.
L'expansion de la production vivrière est d'autant plus
réalisable que ces nombreux produits vivriers jusque là
importés sont compatibles avec les conditions climatiques et
pédagogiques de la Guinée. Cette relance de la production
vivrière peut s'insérer dans le cadre d'une stratégie
globale de réorientation de l'appareil productif agricole national.
Ils'agit de donner priorité à la satisfaction des besoins locaux
nationaux puis africain avant de se porter sur le commerce international.
Toutefois, à ce niveau il faut signaler que les
activités de transformation des produits primaires agropastoraux sont
peu développées dans les zones rurales. Des programmes d'appui
devraient ainsi être développés pour introduire de
nouvelles technologies et activités de valorisation des produits
agropastoraux pour permettre, en particulier aux femmes et aux ruraux paysans
d'avoir accès à des nouvelles sources de revenus. Dans le
même ordre d'idées, mais à une échelle importante,
il est nécessaire d'encourager le développement d'industries
agro-alimentaires pour valoriser les produits nationaux.
Aussi la politique fiscale peut elle être
sollicitée pour soutenir les investissements ? En effet,la
politique fiscale n'est pas suffisamment orientée vers la promotion de
l'investissement. Au contraire la taxation des entreprises étouffent
l'effort national d'investissement privé et oriente l'économie
vers des activités de consommation qui, ont un potentiel inflationniste
très important.
2.2.2 Autorités monétaires
L'inefficacité de la politique monétaire ne
s'assimile pas à une inutilité des reformes de la Banque
Centrale. En effet, on ne peut pas dire que la Banque Centrale et l'Etat ne
jouent aucun rôle dans l'économie. Ils assurent une bonne
régulation qui est tout de même influencée par le
comportement de la demande et le faible niveau de développement du
secteur privé.
Cependant, la BCRG, l'organe en charge de la supervision de la
politique monétaire et des activités monétaires en
Guinée doit créer un cadre de concertation entre
autorités monétaires et acteurs de l'économie nationale
pour statuer sur des mesures opérationnelles en période de crises
éventuelles. De ce fait la Banque Centrale doit émettre des bons
BCRG, afin de renforcer son indépendance opérationnelle en
utilisant ses propres titres comme moyen de régulation de la
liquidité bancaire en lieu et place des bons de trésor. Mais
jusqu'à présent la BCRG n'a pas fait usage de ce nouvel
instrument.
Comme instruments indirects de régulation de la
liquidité la BCRG a opté pour le maniement des taux directeurs,
l'open market et les réserves obligatoires. S'agissant du taux
directeur, le niveau de 16.7% fixé par la BCRG paraît
particulièrement élevé, surtout dans un contexte de
ralentissement de l'inflation. Une baisse sensible devrait être
envisagée par la Banque Centrale en réduisant par exemple le taux
directeur de moitié pour le porter à 8.3% afin de favoriser la
relance des activités économiques des PME.
Par ailleurs il est important dans le cadre de la politique
monétaire et de gestion du crédit de donner priorité aux
financements des investissements productifs. En effet, l'économie ne
trouvera des sentiers d'expansion forte dans des conditions de stabilité
des prix sans un meilleur accès des entreprises nationales à des
lignes substantielles de crédit pour faire face à leurs
énormes besoins d'investissement. Tant il est vrai que la structure des
crédits en Guinée montre la place de second rang
réservée au financement des investissements productifs et
à contrario l'importance des crédits à la consommation.
La BCRG doit procéder à l'assainissement
monétaire et financier afin de sécuriser les réserves de
change de la nation. Cela suppose un changement d'orientation des politiques de
la Banque Centrale en vue d'une meilleure lisibilité de la politique
monétaire et de change. Il s'agit également de donner toute la
puissance à la politique économique générale par
une meilleure coordination des politiques budgétaire et
monétaire. A ce niveau, les relations institutionnelles entre la BCRG et
le ministère de l'économie et des finances doivent être
revues et corrigées.
La Banque Centrale doit également respecter le niveau
statutaire des avances (20% des recettes fiscales de l'année
t-1) qu'elle est habilitée à accorder au trésor
public. Le respect de cette norme contribue à aligner la croissance de
la masse monétaire à celle du PIB. Ensuite elle doit
réduire la masse monétaire par une politique de résorption
des excédents monétaires, par exemple par émission des
titres de régulations monétaires. Enfin, elle doit surveiller les
trois agrégats monétaires.
La BCRG doit mener la restructuration du marché de
change afin de supprimer le différentiel de change entre le
marché officiel et le marché parallèle. Cela permettra
d'améliorer ainsi le niveau des réserves de change en limitant en
partie la forte dépréciation du Franc Guinéen
vis-à-vis des principales devises internationales à court terme.
De ce fait, il est opportun pour la BCRG de poursuivre la politique d'open
market pendant un moment en vendant systématiquement des devises
étrangères contre du GNF dans l'objectif de stabiliser et
d'aspirer les liquidités très rapidement par une vaste
opération d'incitation à la bancarisation de l'économie
guinéenne.
Par ailleurs, en ce qui concerne toujours les mesures
monétaires dont l'objectif est la stabilisation du niveau des prix
internes et le taux de change, le principal conseil aux autorités
monétaires se situe à deux niveaux : savoir que la
restauration de la valeur extérieur de la monnaie guinéenne qui
est le taux de change ne sera effective à moyen et long terme qu'en
résolvant le problème de notre déficit commercial
structurel. En effet, à l'image de divers pays les moins
avancés(PMA), caractérisés par l'existence des
déficits jumeaux (budgétaire et commercial) avec une absence ou
faiblesse durable du taux de croissance économique (donc de la
production), la pression exercée par la demande de devises des
operateurs économiques en contrepartie du Franc Guinéen en vue
d'importations massives, fera toujours grimper le niveau du taux de change, en
affaiblissant la monnaie nationale dont l'offre est abondante.
Il faut savoir également qu'un pays comme la
Guinée avec un déficit majeur de production, qui vit
d'importations de biens et services, le niveau des prix internes
pratiqués sur les marchés nationaux est directement lié au
niveau du taux de change de la monnaie nationale face aux devises
étrangères. Il s'agit d'une corrélation directe et
positive, autrement dit, plus le taux de change est élevé plus
les prix pratiqués sur les marchés restent élevés
car les commerçants et autres operateurs économiques
répercutent directement l'accroissement du taux de change dans les prix
internes.
Ainsi, l'Etat doit poursuivre et généraliser le
paiement des salaires des fonctionnaires par virement bancaire. La Banque
Centrale et le gouvernement doivent s'assurer que les fonctionnaires disposent
des comptes bancaires dans les conditions satisfaisantes mais surtout que les
banques commerciales sont capables d'accueillir des nouveaux clients avec un
nombre suffisant de distributeurs automatiques de billets afin d'éviter
des paniques et des files d'attente interminables devant les banques.
Conclusion
Au terme de notre recherche, nous avons obtenu des
résultats qui n'étaient pas à la hauteur de nos
espérances, mais qui respectent au moins la théorie
économique. Ainsi, nous avons observé qu'un choc positif sur le
taux de change est significatif sur l'inflation. De même, un choc positif
sur la masse monétaire a un impact significatif sur l'inflation en
Guinée comme le soutiennent les monétaristes mais, la masse
monétaire est de loin le déterminant structurel de l'inflation.
En ce qui concerne le PIB,il n'est pas significatif à court terme mais
par conséquent il l'est à long terme. A ce niveau, c'est le PIB
qui est le déterminant structurel de l'inflation en Guinée avec
une élasticité de 0.63 comparativement à la masse
monétaire qui est de 0.16 et du taux de change qui est également
de 0.22. Pour ces raisons malgré tous les efforts consentis, nous avons
formulé des suggestions à l'endroit des autorités
publiques et monétaires, dans le souci d'aider à
l'amélioration des performances atteintes en matière de
gestion.
CONCLUSION GENERALE
Cette étude a permis de voir que les variables qui
contribuent le plus à l'inflation en Guinée sont diverses et
expliquées à la lumière des réflexions
théoriques ainsi que des recherches empiriques.
L'examen du degré d'intégration des variables
par le test de racine unitaire de Dickey Fuller Augmenté a permis de
mettre en exergue d'une part la non stationnarité des principales
variables macroéconomiques retenues dans le cas de la présente
étude à l'instar de la plupart des données. D'autre part,
ces tests en différence première ont montré que toutes
les variables sont stationnaires. Ce qui révèle ainsi des
degrés d'intégrations identiques.
L'étude de la cointégration
réalisée à partir de la stationnarité en
différence, a montré sans doute l'existence d'une relation de
causalité entre les différentes variables et a permis d'utiliser
un modèle à correction d'erreur (ECM)
Force est de reconnaitre que le PIB n'a pas un impact
significatif sur l'inflation en Guinée à court terme mais
à long terme, il est très significatif car, une hausse de 1% du
PIB entraîne une baisse de l'inflation de 0.63%. D'où un effet
important de décélération de la dynamique de croissance du
niveau général des prix. Ces résultats montrent ainsi la
primauté des pressions de la production intérieure dans la
génération de l'inflation en Guinée validant ainsi au plan
théorique d'inflation par la demande soutenue par les
néokeynésiens quant à la rigidité de l'offre dans
les pays en développement comme source de l'inflation.
A l'image du PIB, la masse monétaire n'a pas un impact
significatif sur l'inflation à court terme mais à long terme,
elle est significative. Mais cette significativité est un peu
lâche car une augmentation de la masse monétaire M2 de 1%
entraîne un accroissement de l'inflation de 0.16% à long terme.
Ainsi l'origine monétaire peut être admise en conformité
avec les autres études empiriques réalisées sur le cas
guinéen (Bah et Diallo, Blavy, Bah. O, Sylla et al, Touré).
L'appréciation du taux de change par rapport au dollar
joue positivement surl'inflation à court terme comme à long terme
car, une hausse de 1% du taux de change qui correspond à une
dépréciation du taux de change face au dollar entraîne une
augmentation de 0.33% à court terme et 0.22% à long terme.
L'analyse des déterminants de l'inflation en
Guinée montre que la maîtrise du phénomène repose
sur des volets qui dépendent des autorités politiques et des
autorités monétaires. Il s'agit de la masse monétaire, du
PIB mais aussi des volets qui ne dépendent pas des autorités
monétaires, il s'agit dans ce cas du taux de change. Les
résultats indiquent que la gestion rigoureuse de la monnaie que fait la
BCRG est justifiée et doit être maintenue. Le gouvernement a aussi
sa partition à jouer en poursuivant les réformes en profondeur
pour renforcer la croissance économique afin d'une part, d'élever
le niveau de revenu des guinéens et d'autre part, le niveau de
production pour le rapprocher à chaque fois de son niveau naturel.
Toutes choses qui réduiraient le niveau de l'inflation.
Les objectifs de l'étude qui sont la recherche des
déterminants de l'inflation en Guinée sont bien atteints
permettant ainsi de procéder à des recommandations de politique
économique. Cependant l'analyse peut être poursuivie car il est
extrêmement important afin d'interroger les politiques économiques
en matière du niveau général des prix afin de juger leur
optimalité au regard des dits résultats.
En somme, nous devrions souligner que notre étude ne
prétend, en aucun cas, remettre en cause les fondements
théoriques de la macroéconomie, plus particulièrement les
diverses théories traitant la question de l'inflation. Mais, elle se
veut tout simplement une contribution à l'avancement de la recherche des
déterminants de l'inflation dans le contexte des économies
africaines.
BIBLIOGRAPHIE
AGENOR, P.R. and ADMONTIEL, P.J. (1996) Development
macroeconomics. Princeton, NJ: Princeton University Press.
AGENOR, R, Mc DERMOTT C. J. and PRASAD, E. (2001),
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BAH et DIALLO(2003), Les déterminants empiriques de
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pauvreté en Guinée'' Working Paper.
BALDINI, P.R. (2011), «Fiscal and Monetary Determinants
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Annexe 1 : Test de stationnarité
sur les variables à niveau
Null Hypothesis: LINF has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-1.905050
|
0.6220
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.374307
|
|
|
5% level
|
|
-3.603202
|
|
|
10% level
|
|
-3.238054
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Null Hypothesis: LM2 has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-0.240156
|
0.9212
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.711457
|
|
|
5% level
|
|
-2.981038
|
|
|
10% level
|
|
-2.629906
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: LPIB has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=6)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-2.228741
|
0.2015
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.711457
|
|
|
5% level
|
|
-2.981038
|
|
|
10% level
|
|
-2.629906
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Null Hypothesis: LTCH has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=6)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-2.833789
|
0.1987
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.356068
|
|
|
5% level
|
|
-3.595026
|
|
|
10% level
|
|
-3.233456
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Annexe 2 : Test de stationnarité
sur les variables en différence première
Null Hypothesis: D(LINF,2) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-5.322428
|
0.0002
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.737853
|
|
|
5% level
|
|
-2.991878
|
|
|
10% level
|
|
-2.635542
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Null Hypothesis: D(LM2) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-5.049417
|
0.0004
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.724070
|
|
|
5% level
|
|
-2.986225
|
|
|
10% level
|
|
-2.632604
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Null Hypothesis: D(LPIB) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=6)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-4.015726
|
0.0051
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.724070
|
|
|
5% level
|
|
-2.986225
|
|
|
10% level
|
|
-2.632604
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Null Hypothesis: D(LTCH) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=6)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-4.643417
|
0.0055
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.374307
|
|
|
5% level
|
|
-3.603202
|
|
|
10% level
|
|
-3.238054
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Annexe 3:Test de cointégration sur les
variables
Unrestricted Cointegration Rank Test (Maximum Eigenvalue)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Hypothesized
|
|
Max-Eigen
|
0.05
|
|
No. of CE(s)
|
Eigenvalue
|
Statistic
|
Critical Value
|
Prob.**
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
None *
|
0.947536
|
76.63840
|
24.15921
|
0.0000
|
At most 1
|
0.431193
|
14.66956
|
17.79730
|
0.1391
|
At most 2
|
0.298535
|
9.219188
|
11.22480
|
0.1104
|
At most 3
|
0.002081
|
0.054155
|
4.129906
|
0.8488
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Max-eigenvalue test indicates 1 cointegrating eqn(s) at
the 0.05 level
|
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05
level
|
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
|
|
Annexe 4:Estimation du modèle
Dependent Variable: D(LINF)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/18/13 Time: 13:08
|
|
|
Sample (adjusted): 1987 2012
|
|
|
Included observations: 26 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
4.426862
|
0.895840
|
4.941577
|
0.0001
|
D(LM2)
|
0.027079
|
0.089098
|
0.303921
|
0.7647
|
D(LPIB)
|
-1.121127
|
0.790456
|
-1.418330
|
0.1732
|
D(LTCH)
|
0.331969
|
0.093926
|
3.534380
|
0.0024
|
LINF(-1)
|
-0.331270
|
0.086256
|
-3.840565
|
0.0012
|
LM2(-1)
|
0.161944
|
0.061725
|
2.623646
|
0.0172
|
LPIB(-1)
|
-0.639451
|
0.139714
|
-4.576853
|
0.0002
|
LTCH(-1)
|
0.225211
|
0.089245
|
2.523516
|
0.0212
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.829224
|
Mean dependent var
|
0.122881
|
Adjusted R-squared
|
0.762811
|
S.D. dependent var
|
0.091748
|
S.E. of regression
|
0.044683
|
Akaike info criterion
|
-3.130775
|
Sum squared resid
|
0.035939
|
Schwarz criterion
|
-2.743668
|
Log likelihood
|
48.70007
|
Hannan-Quinn criter.
|
-3.019302
|
F-statistic
|
12.48585
|
Durbin-Watson stat
|
1.737499
|
Prob(F-statistic)
|
0.000009
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 5: Tests de validation du
modèle à correction d'erreur(ECM)
2 Test de Normalité
3 Test de Ramsey
Ramsey RESET Test:
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
0.398183
|
Prob. F(1,17)
|
0.5364
|
Log likelihood ratio
|
0.601964
|
Prob. Chi-Square(1)
|
0.4378
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4 Test de Breusch-Godfrey
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
0.248681
|
Prob. F(1,17)
|
0.6244
|
Obs*R-squared
|
0.374853
|
Prob. Chi-Square(1)
|
0.5404
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5 Test de White
Heteroskedasticity Test: White
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
1.857725
|
Prob. F(7,18)
|
0.1371
|
Obs*R-squared
|
10.90521
|
Prob. Chi-Square(7)
|
0.1428
|
Scaled explained SS
|
5.797912
|
Prob. Chi-Square(7)
|
0.5635
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6 Test de Arch
Heteroskedasticity Test: ARCH
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
1.949941
|
Prob. F(2,21)
|
0.1672
|
Obs*R-squared
|
3.758941
|
Prob. Chi-Square(2)
|
0.1527
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
7 Test de Chow
Chow Breakpoint Test: 2002
|
|
Null Hypothesis: No breaks at specified breakpoints
|
Varying regressors: All equation variables
|
|
Equation Sample: 1987 2012
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
2.740380
|
|
Prob. F(8,10)
|
0.0689
|
Log likelihood ratio
|
30.17932
|
|
Prob. Chi-Square(8)
|
0.0002
|
Wald Statistic
|
21.92304
|
|
Prob. Chi-Square(8)
|
0.0051
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8 Test de Cusum
9 Test de Cusum of square
Annexe 6: Données de
l'étude
ANNEE
|
INF
|
M2 en milliards de GNF
|
PIB réel en milliards de GNF
|
TCH US/GNF
|
1986
|
18.89200
|
46.80000
|
3521.560
|
333.4500
|
1987
|
24.04200
|
87.40000
|
3637.770
|
474.4000
|
1988
|
29.24800
|
104.5000
|
3867.240
|
591.6500
|
1989
|
35.77500
|
132.2000
|
4022.070
|
593.0000
|
1990
|
41.95700
|
156.1000
|
4195.980
|
660.8000
|
1991
|
53.39200
|
207.9000
|
4257.030
|
757.8000
|
1992
|
67.39100
|
255.3000
|
4396.340
|
903.0000
|
1993
|
67.84200
|
315.0000
|
4618.290
|
955.6000
|
1994
|
68.79100
|
304.7000
|
4803.050
|
977.7000
|
1995
|
72.83400
|
339.5000
|
5027.840
|
991.5000
|
1996
|
73.47100
|
350.0000
|
5287.120
|
1008.400
|
1997
|
74.52500
|
410.7000
|
5561.050
|
1099.900
|
1998
|
76.31000
|
435.9200
|
5816.030
|
1232.800
|
1999
|
79.00500
|
474.1300
|
6078.370
|
1387.400
|
2000
|
86.93900
|
585.4400
|
6253.720
|
1797.152
|
2001
|
91.22000
|
671.8400
|
6489.420
|
1949.863
|
2002
|
93.79400
|
800.9800
|
6759.830
|
1975.792
|
2003
|
100.0000
|
1083.310
|
6840.950
|
2000.000
|
2004
|
116.5220
|
1484.640
|
7001.880
|
2267.900
|
2005
|
148.4380
|
2049.200
|
7210.880
|
3640.000
|
2006
|
204.2270
|
3217.200
|
7390.920
|
5650.000
|
2007
|
230.7490
|
3403.900
|
7520.820
|
4179.250
|
2008
|
263.2750
|
4727.170
|
7892.120
|
4596.970
|
2009
|
276.6830
|
5945.120
|
7869.650
|
4773.528
|
2010
|
332.3690
|
10367.90
|
8022.110
|
5987.800
|
2011
|
398.0140
|
11325.65
|
8339.340
|
6141.120
|
2012
|
461.1150
|
11450.22
|
8691.040
|
6318.820
|
TABLE DES MATIERES
AVERTISSEMENT i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
RESUME
iv
SIGLES ET ABREVIATIONS
v
SOMMAIRE
vi
LISTE DES TABLEAUX
vii
LISTE DES GRAPHIQUES
viii
INTRODUCTION 1
CHAPITRE 1 : LA POLITIQUE
MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE ET L'ANALYSE DE L'EVOLUTON DE QUELQUES
INDICATEURS MACROECONOMIQUES DE LA GUINEE 4
SECTION
1 : LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA
BANQUE CENTRALE 4
1.1 Evolution de la politique monetaire de la
Banque Centrale 4
1.2 Les objectifs et instruments de la politique
monetaire de la Banque Centrale 5
1.2.1 Les objectifs et instruments de la politique
monetaire 5
1.2.2 La politique monetaire avant la reforme de
1993 :usage des instruments directs 6
1.2.3 La politique monetaire avant la reforme de
1993 à nos jours:usage des instruments indirects 7
SECTION
2 : LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA
BANQUE CENTRALE 12
2.1 Evolution du pib réel 12
2.2 Evolution de la masse moneatire M2
14
2.3 Evolution du taux d'inflation 16
2.4 La structure de l'IPC guinéen
18
2.4.1 l'indice des prix à la
consommation 18
2.4.2 l'indice harmonisé des prix à
la consommation 19
Conclusion 22
CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE DE
L'INFLATION 23
SECTION
1 : LES FONDEMENTS THEORIQUE DE
L'INFLATION 23
1.1
Définitionet mesure 23
1.1
.1 Définition 23
1.1
.2 Mesure 24
1.2 Causes et effets de l'inflation 25
1.2.1 Causes de l'inflation 26
1.2.2 Effets de l'inflation 26
SECTION
2 : REVUE DE LA LITTERATURE
28
2.l REVUE THEORIQUE 28
2.l.l L'approche classique 28
2.l.2 L'approche monétariste 29
2.l.3 L'approche keynesienne et Neo-Keynesienne
30
2.l.4 L'approche des Nouveaux classiques
31
2.2 Revue empirique 32
2.2.1 Cas des pays développés
33
2.2.2Cas des pays en développement
33
2.2.3 Cas des pays de la zone franc 34
2.2.4 Cas de certains pays afracains 37
2.2.5 Cas de la Guinée 40
Conclusion 41
CHAPITRE 3 : ANALYSE DES DETRERMINATS
DE L'INFLATION EN GUINEE 42
SECTION 1 : SPECIFICATION DU
MODELE 42
1.1 Les variables du modèle 44
1.1.1La variable endogène 44
1.1.2Les variables exogènes 45
1.1.3 Collecte des données 45
1.1 4Source des données 45
1.1.5 Taille de la série 46
1.1.6 Traitement des données 47
1.1.7 Technique d'analyse des données
47
1.2 Test de diagnostics des variables 47
12.1 Test de stationnarité des variables
48
1.2.2 Test de cointégration 49
1.3 Estimation du modèle(ECM) 53
SECTION 2: INTERPRETATION DES RESULTATS
ET SUGGESTIONS 53
2.1 Interpretation des resultats 53
2.1.1 Validation des hypothèses
55
2.1.2 Limites et perspectives 56
2.2 Suggestions 56
2.2.1 Autorités publiques 56
2.2 Autorités monétairs 58
Conclusion 60
CONCLUSION GENERALE 61
BILIGRAPHIE : 63
LES ANNEXES
: 67
* 1Cité par Cyrille
Nsengiyumva
* 2Rapport annuel de la BCRG
(2008)
* 3 Rapport des services du
FMI n° 06/37 du janvier 2006
* 4 Rapport annuel de la BCRG
de 2010
* 5A la suite du changement
du gouvernement survenu en 2007, qui marquait le début du renouveau
économique, le respect de la discipline budgétaire stricte et le
contrôle des opérations de la BCRG ont eu des effets positifs sur
le comportement de l'évolution du taux d'inflation et, ont permis de le
réduire presque de moitié par rapport à sa situation de
2007.
* 6 Cité par Jacoud
Giles,1998
* 7 Cité par Jacoud
Giles,1998
* 8 Cité par Urbain
Boco et Denis B. Ablefonlin