2.2 Etudes empiriques
Une grande partie des études qui portent sur
l'efficience et la productivité des opérations bancaires, sont
faites sous la période de libéralisation financière aux
Etats Unis et certains développés d'Europe ainsi que ceux en voie
de développement.
En ce qui concerne les Etats unis, nous avons une étude
qui a été réalisée par Devaney et Weber (1996) ont
analysé l'évolution des banques rurales Américaines sur la
période 19901993 à l'aide de l'indice de Malmquist. La croissance
de la productivité durant cette période a été
estimée à 11,5% soit 3 ,6% par an en moyenne. Et ils ont abouti
au résultat que l'augmentation de la productivité totale est plus
expliqué par de progrès technologique que par l'efficience
technique qui a baissé durant cette période.
Une autre étude plus globale a été faite
par Wheelock et Wilson (1999), a montré que la productivité de
l'ensemble des banques Américaines s'est détériorée
approximativement à 15% sur la période 1984-1993.Cette baisse de
Productivité est due à un affaiblissement de l'efficience
technique des banques, mais qui a été contrebalancé par un
essor technologique de l'ordre de 30 à40% durant cette
période.
Une étude portant sur les banques australiennes qui a
été faite par Worthington (1999), utilisant aussi l'indice de
productivité globale de Malmquist. La productivité des banques a
baissé de 2,41% sous la période 1993 à 1997, cette chute
de productivité des banques australiennes aurait pour cause la
dégradation de la technologie d'environ 1,95%, le niveau d'efficience
des banques étant resté constant contrairement aux banques
américaines.
Dès lors les problématiques qui ont
été abordées dans les pays en voie de développement
ont une certaine particularité .Beaucoup des questions ont
été posées qu'on peut citer et sans être exhaustif
notamment l'influence des capitaux étrangers sur l'efficience,
rôle des banques étrangères, l'effet taille sur
l'efficience et la productivité, l'omission de l'impact des
marchés financiers sur les activités des banques etc.
16
L'efficience technique des banques commerciales dans la Zone
CEMAC
Bhattacharyya et al. (1997) ont utilisé le
modèle DEA pour analyser l'efficience technique des 70 banques
commerciales indiennes pendant la période 1986-1991.Ces auteurs ont
remarqué que la libéralisation a eu un impact sur la
productivité qui variait en fonction de type de propriété.
Leurs résultats montrent que les banques étatiques ont
été plus efficientes que les banques privées. Et les
banques étrangères ont connu leur efficience dans le temps,
contrairement aux banques privées nationales dont le niveau d'efficience
a été presque constant durant cette période
d'étude
Leightner et Lovell(1998), ont montré en utilisant la
technique DEA, que les banques thaïlandaises ont connu en moyenne, une
croissance rapide de la productivité totale des facteurs entre 1989
-1994, à la suite des réformes des marchés des capitaux.
En faisant l'hypothèse que les banques poursuivent un objectif
privé (celui de maximisation du profit).les résultats indiquent
une augmentation de la productivité des grandes banques et des banques
étrangères .cette situation peut être
interprétée, comme la capacité de ces dernières
à s'adapter au nouveau environnement bancaire (la concurrence, la
technologie...).
En Tunisie, l'analyse de l'efficience des banques a
montré que, les banques commerciales sont plus efficientes que les
banques en développement (Chaffai et Dietsch, op,cit.).De même,
ces deux types de banques ont connu une évolution semblable du niveau de
leur efficience sur la période 1986-199. En moyenne, l'efficience
technique est constante, sur la période (19861988), a baissé sur
la période 1989 -1993 et a augmenté sur la période
1994-1995.Ce mouvement laconique et fluctuant de ce niveau d'efficience est du
malgré les réformes financières entreprises à
l'absence de concurrence. L'approche utilisée est paramétrique
(la fonction de distance développé par Shephard 1970).Cette
même approche a été appliquée au Maroc par ces deux
auteurs, et a montré que l'efficience s'est accrue de 7% contrairement
à la Tunisie sur la période 1990-1995.
Au niveau de L'UEMOA et de la CEMAC, certaines études
ont été entreprises dans ces Zones .I .DEM (2003) qui expliquait
les différences de performances entre les banques de la Zone UEMOA par
l'économie d'échelle et de production par l'approche de la
fonction de coût translogarthmique. Puis Tanimoune N. (2009), dont
l'étude portant sur les performances bancaires dans l'union avec la
méthodologie de DEA (data envelopment analysis) et SFA (stochastic
frontier analysis) avec un échantillon variant entre 73 à 95
banques dans la période 2002-2005. L'auteur a conclu que la taille et la
structure actionnariale influence significativement le niveau d'efficience
technique des banques.
17
L'efficience technique des banques commerciales dans la Zone
CEMAC
Dannon H. (2009) met en exergue l'efficacité et la
productivité des banques, Les résultats montrent
premièrement que les inefficiences techniques pures dominent les
inefficiences d'échelle au niveau de tous les pays la zone
excepté le Sénégal. Ainsi, l'inefficience relève
plus d'une sous-utilisation des inputs que de rendements d'échelle
inappropriés. Deuxièmement, la productivité globale des
facteurs a connu une amélioration due essentiellement à la
variation positive des progrès technologiques au détriment de
l'efficacité technique sur toute la période de l'étude.
Ceci laisse penser que les réformes financières n'ont pas permis
aux banques de la zone d'améliorer leur efficacité technique.
L'évolution de leur productivité est avant tout expliquée
par les progrès technologiques existants dans le secteur bancaire de
l'espace UEMOA.
Kablan (2007) donne des résultats plus approfondis en
prenant en compte des définitions plus globales de l'efficience, en
occurrence l'efficience coût. Cette étude mesure
l'efficacité coût et l'efficacité technique des banques de
l'UEMOA et ses déterminants après la restructuration du
système bancaire de 1993 à 1996. L'auteur utilise la
méthode DEA pour appréhender L'efficience technique et la
méthode des frontières stochastiques (SFA) pour
l'efficacité coût. Les résultats indiquent que les deux
types d'efficience ont des évolutions semblables pour tous les pays de
la zone excepté le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire dont les
niveaux d'efficience coût et d'efficience technique divergent. L'analyse
des déterminants de l'efficience des banques montre que le taux de
créances en souffrance, la densité de la population, l'indice de
concentration bancaire de Herfindhal-Hirschmann (HHI) et le revenu par
tête sont significatifs respectivement négatifs pour les deux
premières et positifs pour les deux autres. « L'indice (HHI) est
significatif indiquant l'impact positif de la concentration bancaire sur
l'efficience coût des banques de l'UEMOA confirmant l'idée selon
laquelle les banques de l'UEMOA profitent bien des économies
d'échelle que leur offre une telle structure du marché »
Dans la zone CEMAC, Kamgna, Y. et Dimou, L. (2009) ont fait
une étude sur les déterminants de l'efficacité des banques
commerciales .L'étude qui couvre toutes les banques en activité
assujetties au contrôle de la COBAC de 2001 à 2007 s'attache
à montrer que le système bancaire de la CEMAC est inefficace
selon l'optique intermédiation alors qu'il apparaît relativement
efficace sous l'optique production. L'efficacité est mesurée en
utilisant la méthode non paramétrique d'analyse d'enveloppement
des données, en anglais « Data Envelopment Analysis (DEA) ».
Du point de vue de l'optique production, le niveau d'inefficacité est
moins important et est expliqué par la concentration et l'origine de
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L'efficience technique des banques commerciales dans la Zone
CEMAC
l'actionnariat. En revanche, l'efficacité selon
l'optique intermédiation est déterminée positivement par
le niveau de la solvabilité, de la couverture des immobilisations et par
la couverture géographique. Dans cette optique, les banques publiques
paraissent plus efficaces que les banques privées. Et toutes ces
hypothèses ont été estimées à l'aide d'un
modèle tobit à effets aléatoires. Les résultats
semblent contradictoires, et ouvrent donc des pistes des recherches à
explorer.
Mbaye et Agbogji (2010) ont analysé les niveaux de
performances productives des banques commerciales de l'UEMOA sur la
période 1996 - 2007. Ces auteurs ont utilisé la méthode
DEA pour mesurer les scores d'efficacité technique et les accroissements
de la productivité totale des facteurs. Les banques commerciales
affichent des scores d'efficacité technique de plus de 80% et un
accroissement moyen de la productivité des banques de l'ordre de 2,3%
accroissement essentiellement imputable à celui de l'efficacité
technique (6,4%). Ces résultats sont aussi observés dans
l'étude réalisée par Kablan (2007).
Que dirons-nous en ce qui concerne l'efficience technique des
banques dans la Zone CEMAC? Pour mener cette étude, nous allons utiliser
premièrement la méthode DEA pour déterminer le score
d'efficience et ensuite faire une régression sur le modèle
tobit.
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L'efficience technique des banques commerciales dans la Zone
CEMAC
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