Gwénaelle POI SON - Alexis JAMOT
,.
ESGCI
La conquête de nouveaux
marchés
Quels sont les enjeux et !es défis des vins
français
en Inde et au Brésil
|
2
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
REMERCIEMENTS
Nous tenons à adresser nos remerciements auprès
des personnes qui tout au long de cette épreuve ont su nous guider, nous
apprendre et nous soutenir durant ces semaines de rédaction.
Tout d'abord nous adressons toute notre gratitude
auprès de notre Maitre de mémoire, Monsieur Thoyer, qui a su nous
nous donner toutes les clés nécessaires à la
rédaction de ce mémoire, il est également notre source
d'inspiration quant à l'élaboration de ce sujet, et a su faire
preuve de patience et de pédagogie afin que nous puissions faire face
à cette expérience décisive dans la vie d'un
étudiant
Nous désirons également remercier les
différents intervenants que nous avons pu croiser lors de nos trois
dernières années à l'ESGCI, chacun d'entre eux nous a
été bénéfique dans notre construction en tant que
futurs professionnels et en tant que personnes.
Nous exprimons toute notre gratitude auprès de nos
chers camarades de classes, ou compagnons de l'école qui ont su nous
rassurer, nous renseigner et nous accompagner tout le long de ce mémoire
mais également et surtout tout au long de notre cursus scolaire au sein
de l'école, c'est également grâce à ces camarades
que nous avons appris le terme de « travail d'équipe »
indispensable à tout ce que nous entreprendrons tout au long de notre
vie.
Enfin, nous remercions de tout coeur nos familles respectives
ainsi que nos amis qui nous ont dispensé de multiples conseils ainsi
qu'un soutien sans limite durant toute l'épreuve du mémoire et
dans notre quotidien.
3
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION : 6
PREMIERE PARTIE : Etat des lieux de la filière
viticole française 7
A. la situation en France 7
I la consommation française 7
a) la France boit français
b) Les importations françaises en volumes et
en valeurs 8
c)La provenance des importations 8
II l'exportation des vins français
10
a) les exportations françaises 10
b) les exportations par catégorie
10
c) la destination des exportations des vins
français
III la concurrence internationale 12
a) des vins français de tradition et de
qualité encadrés par la loi 12
b) la production mondiale 13
c) la consommation mondiale 14
B. la situation de la France à l'International
16
I les échanges internationaux 16
II la nécessité de l'export des vins
français 17
a) l'émergence des vins du nouveau monde
17
b) les français consomme de moins en moins
17
DEUXIEME PARTIE : les enjeux des entreprises viticoles
française en Inde et
au brésil 19
A. les enjeux en Inde 19
I Etat des lieux du marché indien
19
a) la situation géographique 19
b) la situation démographique de l'Inde
19
c) le contexte culturel en Inde 20
d) la situation politique et économique
20
II le marché viticole Indien 21
a) la consommation de vin en Inde 21
b) les importations indiennes 22
c) la distribution 22
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
4
|
B. les enjeux du brésil 23
I Etat des Lieux du marché brésilien
23
a) la situation géographique 23
b) la situation démographique 23
c) la situation économique
d) la situation politique 24
II le marché viticole brésilien
25
a) la consommation de vin au Brésil
25
b) la production 28
c)les importations brésiliennes 29
d) la distribution 29
TROISIEME PARTIE :
Les défis des entreprises viticoles
françaises en Inde et au Brésil 31
A. le cas de l'Inde 31
I les Barrières 31
a) les barrières tarifaires 31
b) les barrières non tarifaires 32
c) les obstacles culturels 33
II Comment exporter en Inde 34
a) les canaux de distribution 34
b) la pratique des prix et les moyens de promotion du
vin 35
B. le cas du Brésil
36
I les Barrières
a) les barrières tarifaires 36
b) les barrières non tarifaires 37
c) les obstacles culturels 38
II Comment exporter au Brésil 38
a) la cible 38
b) procédures d'importation et canaux de
distribution 39
c) comment promouvoir le vin au Brésil
40
CONCLUSION 41
Glossaire 43
Bibliographie 44
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
5
|
INTRODUCTION :
La France est redevenue en 2014 le premier pays producteur de
vin avec 46,2 millions d'hectolitres dans les cuves selon l'organisation
internationale de la vigne et du vin, soit une hausse de 10% par rapport au
millésime 2013. Notre pays est suivi par l'Italie avec 44,4 millions
d'hectolitres, l'Espagne avec 37 millions d'hectolitres, les Etats-Unis avec
22,5 millions d'hectolitres, l'Australie, l'Argentine, la Chine dont les
chiffres n'ont pas encore été communiqués, l'Allemagne, le
Portugal, le Chili et l'Afrique du Sud qui sont avec la France les 11
principaux pays producteur de vin.
La production mondiale se situe aux alentours de 280 millions
hectolitres par an, la consommation mondiale quant à elle culmine
à 240 millions hectolitres par an. En 2014 plus d'un quart (28,7%) du
vin produit dans le monde a été exporté. L'Italie est
leader à l'export en volume avec 20,3 millions d'hectolitres vendus
à l'étranger, suivi par l'Espagne et la France en
troisième position avec 14,5 millions d'hectolitres, ceci s'explique par
une stratégie très agressive et une amélioration de la
qualité des vins italiens.
Les pays du nouveau monde, sont en net progression,
emmenés par le Chili, et représentent 31% des échanges
mondiaux aujourd'hui, contre 28% en 2005.
En 2013 la consommation mondiale de vin a reculé de 1%.
Pour la première fois les Français sont passés
2ème au classement des consommateurs de vin soit 28,1
millions d'hectolitres consommés avec une baisse de 6,7% entre 2012 et
2013, détrônés par les Américains avec 29,1 millions
d'hectolitres consommé, soit une hausse de 0,5%.
Le marché du vin représente environ 73 milliards
d'euros, et ce chiffre est atteint pour moitié grâce à 5
pays, les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, l'Italie et la Chine.
Le marché mondial a encore un énorme potentiel,
alors que la France peine à exporter davantage. Il est difficile de ne
pas constater l'arrivée de nouveaux acteurs sur ce marché qui
était à l'origine mené par quelques pays pionniers comme
l'Italie, l'Espagne et surtout par la France.
La France serait-elle en passe de perdre son avantage
concurrentiel sur un de ses domaines de prédilection ? Les nouvelles
puissances économiques, peuvent-elles constituer un nouvel horizon
à l'export de ses vins pour les viticulteurs français ?
C'est pourquoi nous avons décidé
d'étudier les enjeux et défis du vin français à
l'étranger et plus particulièrement en Inde et au
Brésil.
En premier lieu nous analyserons la filière viticole
française, ensuite nous étudierons les enjeux de nos entreprises
viticoles en Inde et au Brésil et nous mettrons en lumière les
défis imposés par ces pays pour nos exportations.
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
6
|
|
Les Français boivent du vin rouge en majorité (58%)
du rosé (25%) et du blanc (17%).
|
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
7
PREMIERE PARTIE : Etat des lieux de la filière
viticole française
A. La situation en France
I. La consommation Française
a) La France boit français
Les français sont les premiers fans de leurs vins, en
effet 85% des ménages en ont acheté pour leur consommation
personnelle durant l'année et le vin est la boisson alcoolisée la
plus consommée en France avec 1,3 verre par jour et par habitant.
Les français achètent leur vin chez
différents types de vendeurs, en vente direct (5%), magasins
spécialisés (7%) et en grande distribution (88%). Les
français étant plutôt chauvin, consomment surtout le vin
produit dans nos terroirs, en effet 9 bouteilles bues sur 10 sont
françaises. Mais cela s'explique par l'intime relation que nous
entretenons avec notre vin et notre terre depuis des siècles : «Si
la vigne a de très vieilles racines, le vin s'imprègne de l'air
du temps : ses terroirs et ses caractères évoluent au fil des
siècles, au gré des techniques, des rapports de force, des
croyances et des passions humaines. Chaque âge a laissé ses
strates »
*1. Le pionnier de notre histoire contemporaine serait «
Haut-Brion à Pessac, vignoble suburbain : un cru mentionné
à Londres dès 1633. »*2.
b) Les importations françaises en volumes et en
valeurs
Les importations françaises ont diminué en
volume depuis 2012, mais ont augmenté en valeur passant de 534 millions
d'euros en 2010 à 650 millions d'euros en 2013.
Les importations françaises de vin se
répartissent de la façon suivante en volume et en valeur :
4 Vin effervescents : 4% vol ; 8% val
4 AOP tranquilles >15° : 6% vol ; 12% val 4 Vins
tranquilles < 15°
a. AOP : 12% vol et 34% en val
b. IGP : 4% vol ; 5% val
c. Vins sans IG : 74% vol ; 41% val
Les Vins sans IG représentent donc la plus grande part
des importations françaises de vin, ce qui s'explique par l'augmentation
de leur part de marché.
c) La provenance des importations
Les vins importés sont principalement produits dans
l'Union Européenne, à hauteur de 87% en 2013, ce qui traduit une
légère diminution par rapport à 2012 mais qui reste dans
la moyenne des dix années précédentes.
Les principaux fournisseurs de la France sont l'Espagne,
l'Italie et le Portugal. La production des vins espagnols ayant
évoluée depuis quelques années, le pays a gagné
plus de 20 points de part de marché en volume sur les dix
dernières années atteignant environ 60% en 2013.
Les importations en provenance d'Italie qui était notre
principal fournisseur en 2000 ont diminué de 74% en 2013 en volume. Le
Portugal quant à lui reste un fournisseur constant, autour des 10% de
part de marché sur les 10 années précédentes. En
2013 les vins du nouveau monde gagnent des parts de marché, notamment
grâce aux vins en provenance d'Afrique du Sud, qui sont très
à la mode.
Les vins espagnols sont très présents en volume,
mais en valeur ils ne représentent que 33% de part de marché,
soit la moitié de leur part de marché en volume. Ce qui traduit
une faible valorisation de leur produit.
8
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
Les vins du nouveau monde sont de plus en plus
valorisés, en 2013 les vins américains ont la plus importante
part de marché valeur des importations hors UE avec 5%, suivis par les
vins chiliens et sud-africains.
L'Italie a fait des choix stratégique, ce qui explique
cette diminution fulgurante de sa part de marché volume. En effet le
pays s'est fixé sur le segment des vins effervescents et le prix au
litre des produits importés équivaut à deux fois le prix
au litre des vins espagnols.
Le Portugal quant à lui reste historiquement sur le
segment des vins AOP tranquilles > 15, le pays produit le porto, un vin
apprécié par les français avec une part de marché
de 66% en volume et 88% en valeur sur ce segment.
Les importations de vin et vrac sud-africain ont
augmenté de 180% entre 2012 et 2013, ceci s'explique par le rapport
qualité prix du produit, son prix a baissé de 20% en 1an,
atteignant 0,54€/litre, soit presque le prix du vin espagnol.
9
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
II. L'exportation des vins français
a) Les exportations françaises
Les exportations françaises de vin et spiritueux se
situent au 8ème rang des exportations totales du pays,
atteignant 17,6 milliards d'euros, c'est également le troisième
moteur des exportations hexagonales. Le vin à lui seul représente
7,86 milliards d'euros en 2013, le reste entant composé des alcools
distillés comme le cognac, et de toutes les boissons du groupe
Pernod-Ricard.
En 2013, celles-ci ont diminué de 2,8% en volume par
rapport à 2012 alors qu'elles avaient progressé de 6% par an en
moyenne depuis 2009.
Malgré la baisse, 2014 est la troisième
meilleure année en terme d'exportation de ses vins, avec comme
principaux contributeurs le Champagne (22%) et le vin de Bordeaux (16,5%).
En 2014, c'est le Champagne qui s'en sort le mieux, sur les
307 millions de bouteilles produites dans la région, 145 millions ont
été vendues à l'export !
Le marché américain, quant à lui, a
importé 4% de plus de vin en provenance de notre pays, qui
dépasse les deux milliards de chiffre d'affaire, c'est la meilleure
croissance depuis 2006.
b) Les exportations par catégorie
En 2013 les exportations se répartissent de la
manière suivante :
· Vins effervescents :
d. Champagne : 7% vol ; 29% val
e. Autres effervescents 4% vol ; 3% val
· Vins tranquilles < 15°
f. AOP tranquilles : 39% vol ; 51% val
g. Vins IGP : 26% vol ; 10% val
h. Vins de France : 16% vol ; 4% val
i. Autres vins : 7% vol ; 2% valeur a) Vins > 15° : 1%
vol ; 1% val
Les exportations de vin français ont diminuées
en volume, à l'exception des vins effervescents hors champagne, mais ils
ont progressé en valeur dans toutes les catégories hormis les
vins AOP tranquilles qui perdent 2 points dû à la concurrence
internationale des vins du nouveau monde.
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
10
|
c) Les destinations des exportations des vins
français
La France exporte majoritairement vers les pays de l'Union
européenne, avec en premier lieu l'Allemagne qui est aujourd'hui le
premier client de la France avec 2,6 millions d'hectolitres de vin
exportés, ces exportations sont en augmentation depuis 2009. En
deuxième position, nous retrouvons le Royaume-Uni avec 2,1 millions
d'hectolitres importés en 2013, il s'agit d'une considérable
baisse car cela représente les deux tiers des importations de vin
français il y a dix ans.
L'Allemagne, le Royaume-Uni, la Belgique et les pays Bas
représentent la moitié des exportations de vins pour la France !
Hors UE, la France exporte la majeure partie de sa production vers les
Etats-Unis et la Chine, avec un marché chinois qui a
considérablement progressé avec 8% des exportations pour la
France.
Bien que la France exporte 63% de sa production en volume vers
l'Union Européenne, celle-ci ne représente que 48% en valeur, ce
qui traduit une meilleure valorisation des vins exportés vers les pays
comme la Chine et les Etats-Unis
11
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
III. La concurrence internationale
a) Des vins français de tradition et de
qualité, encadrés par la loi
La viticulture française est connue pour sa tradition
et ses vins de qualité elle est également très
encadrée par la loi, particulièrement avec un système
d'Appellation d'Origine Contrôlée qui est un label officiel visant
à protéger un produit alimentaire. Afin d'être
enregistrée officiellement auprès de l'Union Européenne,
la production de vin doit être enregistrée auprès de l'INAO
(Institut National des Appellation d'Origine) avec un cahier des charges
très strict qui définit les cépages autorisés,
toutes les méthodes de culture et de vinifications autorisées ou
le type de taille de raisin autorisé. Ce label permet aux viticulteurs
français de se protéger et de prouver la qualité de leur
vin, cependant ces règles strictes rendent la lecture des vins et des
étiquettes bien plus compliquées pour le consommateur et demande
évidemment aux vignerons un travail acharné et des coûts de
productions plus importants afin de pouvoir conserver son label. En plus des
AOC, nous trouvons également le label d'Appellation d'Origine
Protégée, qui vise à protéger la production, la
transformation et l'élaboration dans une zone géographique
définie et reconnue pour son savoir-faire. Toutes ces appellations
d'origines ont pour but de protéger et promouvoir un terroir et un
savoir-faire, cependant cela rend très difficile la compréhension
des vins français, ce qui n'est pas le cas pour les vins du «
nouveau monde », qui eux sont généralement classés
selon leur cépage.
Face à l'émergence d'un nouveau consommateur de
vin, qui est peu informé sur les méthodes de vinification et qui
est dans la recherche du plaisir de l'instant, les vins du « nouveaux
monde » et les étiquettes simplifiées sont plus
adaptées, contrairement aux vins français réputés,
mais aux multiples lectures, cépages et appellations en tout genre. En
Europe, et en France, nous sommes relativement avertis concernant ces
appellations, nous les maitrisons plus ou moins, et nous sommes habitués
à nous y fier, ce qui est loin d'être le cas de tous les nouveaux
consommateurs qui se multiplient dans le monde.
Afin de pallier à cette difficulté, la
publicité semble être un des moyens incontournables afin
d'informer les consommateurs sur la lecture de ces labels et la promotion du
vin français, en France et à l'International. Cependant, en 1991,
une loi visant à lutter contre l'alcoolisme et le tabagisme a vu le
jour, sous le nom de Loi Evin, qui a entre autre interdit le droit de fumer
dans les lieux publics. Cette loi Evin est également à l'origine
de la forte régulation de la publicité et des opérations
de marketing visant à promouvoir les boissons alcoolisées, ce qui
a provoqué entre autre la baisse de consommation d'alcool des
français. Certains professionnels de la filière viticole
françaises ont également demandé une modification de cette
loi en leur faveur, avançant qu'il s'agit également de «
valoriser l'expertise des vignerons » et reprochent à cette loi
d'être mis à la même enseigne que les alcools forts, et de
ne pas distinguer l'alcool abusif du modéré ce qui rend peu
propice le développement de produits de qualité.
Cette loi est seulement applicable en France, cependant elle
peut avoir des répercussions à l'international, si les
viticulteurs ne peuvent pas librement faire la promotion de leurs produits
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
12
|
sur leur propre territoire, qu'en sera-t-il de la promotion
à l'étranger ? Sachant que les vins du nouveau monde, eux sont
libres de le faire et présentent des caractéristiques bien plus
simples qui vont en faveur de leur reconnaissance internationale.
Faire du vin français n'est donc pas une simple affaire
pour les vignerons, qui subissent des restrictions fortes qu'ils s'agissent des
labels aux lourds cahiers des charges, ou des lois limitant la promotion de
leur terroir.
b) La production mondiale
> L'Italie : L'industrie viticole du pays est encore plus
segmentée que celle de la France, avec beaucoup de petites
exploitations, malgré cela, le marché intérieur reste
important.
> L'Espagne : reste un des producteurs principaux, toute sa
stratégie à l'export s'active autour du plan « Estrategia
vino 2010 » visant à devenir le 1er exportateur mondial
notamment grâce à des vins d'entrée de gamme ou bien des
vins moyenne gamme soutenus par de forts
investissements packaging et promotionnels.
> Etats-Unis : La surface cultivable s'étend
davantage, mais c'est surtout la consommation qui progresse, concentrée
sur les vins haut de gamme. C'est le marché leader en valeur, et 80% de
la production est achetée par 8% de sa population.
> Argentine : La politique commerciale viticole du pays est
tournée vers l'export, principalement vers les deux continents
américains mais le marché intérieur est conséquent
et continue de croitre. De plus le vin produit est constamment adapté
à la demande mondiale. Le climat est clément et la production est
bien maitrisée.
> Australie : Avec un chiffre d'affaire en forte
progression depuis 10 ans, le pays a l'intention de le doubler dans les 5
prochaines années au travers d'une stratégie : « directions
to 2025 » misant sur un nombre limité de grands domaines viticoles,
d'entreprises de l'industrie et de multinationales. La surface de culture a
été multipliée par deux ces dix dernières
années, la grande majorité des viticulteurs exportent du vin,
mais seules huit entreprises exportent 80% de la production.
> Chine : Le développement économique de la
Chine est aussi accompagné de nouveaux consommateurs de plus en plus
solvables. De plus la politique sanitaire du pays, prône la consommation
d'alcool léger afin de désintoxiquer sa population
habituée aux alcools forts. Le pays avait une politique agricole
concentré sur les céréales, mais cette année la
Chine est devenue le premier vignoble du monde en surface avec 799 000 hectares
cultivés.
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
13
|
> Afrique du Sud : Le pays a basé sa viticulture sur
le système des coopératives viticoles, assurant 83% de la
production. Cela s'explique par la difficulté d'obtenir l'appellation de
vin d'origine « WO », l'équivalent de nos « AOP »,
basé sur un système d'analyse et de dégustation
officielle.
> Chili : Le pays plante de nouvelles vignes de
manière soutenue, produit davantage et optimise sa conquêtes
internationale via de grands groupes en partenariat avec les Etats-Unis. Les
investisseurs étrangers sont attirés par le climat du pays.
> Allemagne: L'Allemagne importe 67% de sa consommation
majoritairement du vin d'entrée de gamme et exporte 35% de sa production
principalement haut de gamme. Cependant cette année le pays a
intensifié sa production.
> Nouvelle-Zélande : La Nouvelle Zélande,
bien que très agressive commercialement est limitée par sa faible
production. Malgré tout la notoriété de ses vins est
étayée par son Sauvignon haut de gamme et d'importants
investissements marketing.
> Les BRICs (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique
du Sud) : tout le monde s'accorde à dire que ces 4 marchés ont un
potentiel incroyable. Actuellement leurs industries viticoles sont
oligopolistiques, et les détenteurs de ces oligopoles seront
bientôt de grandes multinationales.
c) La consommation mondiale
Source : OIV, Expert OIV, presse professionnelle
D'après les experts, la consommation mondiale de vin a
atteint 240 millions d'hectolitres en 2014, soit l'équivalent de 32
milliards de bouteilles. Et elle devrait atteindre 32,78 milliards en 2018 avec
l'émergence des nouveaux marchés. Le vin rouge prédomine,
représentant 54,8% du vin consommé dans le monde en 2013.
Dernièrement les vins effervescents tirent la croissance, surtout sur le
marché nord-américain.
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
14
|
Source : IWSR : Institut of wine & spirit research,
vinexpo 2013
Les pays qui consomment le plus de vin en volume dans le monde
sont distribués de cette manière. Les USA culminent au sommet
depuis 2011, et tendent à conserver la tête du classement
même pour les prévisions 2016, la France quant à elle qui
tenait la seconde place devrait être rétrogradée à
la 3ème place, devancée par l'Allemagne.
Même analyse pour l'Italie, bonne suiveuse qui devrait
culminer à la 4ème place juste devant la Chine qui
restera à la même position mais dont la consommation devrait
augmenter quand même de presque 40%. Le Royaume-Uni, restera
6ème, avec une légère diminution de sa
consommation volume, cependant, il pourrait grimper au classement en valeur.
Pour la suite, L'Argentine et la Russie devraient se battre pour la
7ème place, avec une forte hausse de la consommation russe,
augmentant de presque 18%. L'Espagne et l'Australie resteront en 9ème et
10ème position.
Par contre un élément important est à
notifier, l'évolution du top 10 mondial est prévu à la
hausse (5,63%), parfaitement suivi par le reste du monde qui devrait augmenter
sa consommation de 5,31% entre 2012 et 2016, démontrant une
effervescence de nouveaux marchés potentiels.
15
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
B. La situation de la France à
l'International
I. Les échanges internationaux
30000
25000
20000
15000
10000
5000
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
2013
Million EUR
Million L
Source : GTA : Global Trade Atlas
Comme le montre ce graphique, les exportations en valeur ont
augmenté de 68% sur les 10 dernières années, même si
on constate une chute en 2009, directement provoquée par la crise
économique mondiale. En volume les exportations ont augmenté de
42%, ce qui démontre que la viticulture est un secteur à 2
vitesses. En effet, entre 2012 et 2013 les exportations en valeurs ont
augmenté de 1,4% alors qu'elles ont diminué de 2,2% en volume.
Cela s'explique par un objectif global d'amélioration de la
qualité du vin, au détriment du rendement.
Pays 2012 2013 variation 2012 2013 Variarion11
|
France
|
711840,111€
|
711812,111€
|
-0,4% 7,4% 1,8% 2,1% 2,9% 1,5% -12,1% 9,0% 0,7% -7,5% 9,3%
|
16607
|
17007
|
2,4%
|
Italie
|
411660,011€
|
511005,011€
|
Espagne
|
211424,211€
|
211466,911€
|
Allemagne
|
978,511€
|
998,911€
|
Portugal
|
703,811€
|
724,411€
|
Chili
|
111387,711€
|
111409,211€
|
6031
|
5970
|
-1,0%
|
Australie
|
111521,511€
|
111337,211€
|
Etats-Unis
|
111076,711€
|
111173,811€
|
Nouvelle-Zélande
|
767,911€
|
773,111€
|
Argentine
|
711,211€
|
657,711€
|
Afrique11du11Sud
|
566,111€
|
618,911€
|
Valeur11total11en11millions11€
|
2211637,711€ 2211977,211€
|
|
2211638,011€ 2211977,011€
|
1,50%
|
|
Source : GTA : Global Trade Atlas
Ici on constate que les cinq pays qui produise du vin depuis
plus d'un siècle ont progressé en valeur, notamment l'Italie qui
continue sa politique qualitative, mise à part la France qui perd
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
16
|
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
17
0,4 point. Globalement les exportations en valeurs de ces pays
ont augmenté de 2,4% ce qui démontre une extraordinaire
capacité à conquérir de nouveaux marchés.
Les six nouveaux pays producteurs ont des résultats
disparates, en effet la majorité progresse en valeur, notamment
l'Afrique du Sud avec une croissance de presque 10%. Cependant l'Australie, qui
est 6ème producteur mondial en volume, perd 12% en valeur
entre 2012 et 2013. Dans la globalité les exportations en valeurs des
nouveaux pays producteurs ont chuté de 1%, ce qui traduit une
incertitude des politiques commerciales mise en place.
La France a retrouvé sa place de premier exportateur
mondial de vin, après avoir été devancé par
l'Italie en 2012,
II. La nécessité de l'export des vins
français
a) L'émergence des vins du Nouveau Monde
La viticulture à la française jouit d'une
reconnaissance mondiale et représente également une des vitrines
du secteur du luxe. Comme évoqué précédemment, la
France boit français c'est une certitude, cependant le pays fait face
à une concurrence accrue au niveau mondial et fait face à un
consommateur international de plus en plus exigent en terme de standardisation
ainsi qu'en terme de prix. Les pays émergents sont à la recherche
de vins dont le goût est identiques d'années en années avec
un prix abordable c'est pour cela que les vins du « Nouveau Monde »
sont en plein essor dans ces pays. Le pays fait donc face à de nouveaux
acteurs qui produisent de grandes quantités de vins de qualité et
moins onéreux, ainsi qu'à des méthodes de production bien
moins encadrées légalement qu'en hexagone. C'est pour cela que la
France a tout intérêt à revoir sa stratégie
d'exportation.
b) Les français consomment de moins en moins
|
De plus, dû à un changement de moeurs au niveau
local, appuyé par la loi Evin adoptée en 1991, le français
n'est plus le consommateur qu'il a pu être. Dans les années 1960
un français buvait en moyenne une centaine de litre par an, en 2014 il
boit quarante litre par an, poussé par les campagnes de
publicités diverses concernant la santé des français ou
encore les accidents de la Route.
|
De ce fait, les viticulteurs français doivent combler
ces pertes en chiffre d'affaire et trouver de nouveaux consommateurs.
L'exportation a de nombreux avantages pour les viticulteurs français,
premièrement l'export de la marchandise permet d'écouler celle
qui n'est pas vendue, ou encore d'augmenter sa production ce qui permettra de
créer des économies d'échelles (produire plus pour moins
cher). En exportant, les viticulteurs peuvent également élargir
leur clientèle, c'est un levier très efficace lorsqu'il s'agit de
conquérir de nouveaux marchés. L'exportation représente le
rayonnement international d'un pays, cela créé de l'emploi et il
s'agit également d'un excellent moyen de communication. Exporter, c'est
donner l'opportunité à un produit d'être découvert
par les autres. Les BRICS représentent un réel eldorado pour les
viticulteurs français et ils doivent très sérieusement s'y
concentrer.
Cependant l'exportation n'est pas aussi simple qu'il y parait,
et nécessite de grandes connaissances des marchés ciblés
ainsi que des règles pratiquées dans le commerce international.
Bien que l'Union Européenne ait aidé la France à exporter
ses produits, maintenant cela ne suffit plus, et les entreprises
françaises, doivent voir encore plus loin, c'est pourquoi les
marchés émergents comme l'Inde ou le Brésil peuvent
être des solutions pour certains viticulteurs.
18
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
DEUXIEME PARTIE : Les enjeux des entreprises viticoles
françaises en Inde et au Brésil
A. Les enjeux en Inde
I. Etat des lieux du marché indien
a) La situation géographique
Avec une superficie totale de 3 287 263 km2, l'Inde est le
7ème plus grand pays au monde, sa capitale est New Delhi,
cependant la plus grande ville est Mumbai (Bombay).
La géographie indienne est très variée,
avec un pays fait de montagnes enneigées, des collines, des
déserts des plaines et des plateaux. A chaque région son climat ;
équatorial au sud, et rigoureux auprès de l'Himalaya. De plus les
côtes de l'Inde sont de plus de 7000 kilomètres et le pays partage
ses frontières avec le Pakistan, la Chine, le Bengladesh, la Birmanie,
le Népal, le Bouthan ainsi que l'Afghanistan.
L'Inde est également un pays producteur de vin, et
cette production s'étend sur trois régions du pays qui sont
principalement situés sur la côte ouest du pays. Nasik Pune Sangli
dans le Maharashtra (80% de la production) ainsi que Bengalore dans le
Karnataka (10% de la production). Peuvent également être
mentionnées les régions de l'Hyderabad dans l'Andra Pradesh ainsi
que le développement de nouveaux vignobles dans l'Himachal Pradesh qui
sont situés dans l'ouest Himalayen du nord de l'Inde.
b) La situation démographique de l'Inde
Avec 1,26 milliards d'habitants en 2015, l'Inde est le
deuxième pays le plus peuplé au monde après la Chine, ce
qui représente 17,5% de la population mondiale. Avec 181 millions
d'habitant supplémentaire depuis 10 ans, cette augmentation correspond
à la population du Brésil. De plus, l'Inde est le pays
considéré comme le plus jeune au monde avec 50% de sa population
ayant moins de 25 ans et 65% de celle-ci moins de 35 ans.
Ce grand pays compte plus de 2000 groupes ethniques
différents ainsi que toutes les grandes religions mondiales.
La population de l'Inde connaît chaque année une
croissance importante, avec plus de 19 millions de personnes
supplémentaires et un taux de fécondité de 2,7 enfants par
femme. D'ici 2025 elle précédera la Chine et deviendra le premier
pays le plus peuplé au monde.
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
19
|
c) Le contexte culturel en Inde
Afin de comprendre l'Inde, il faut également connaitre
son contexte culturel ainsi que religieux, il s'agit d'un pluralisme qui fait
la richesse de l'Inde. En premier lieu, il faut souligner qu'à peu
près toutes les religions du monde sont représentées en
Inde, bien que l'hindouisme soit majoritaire à 80% et suivi de la
religion musulmane avec un peu plus de 13% de la population. C'est un pays
laïc, c'est à dire qu'il traite toutes les religions sur le
même pied d'égalité.
Le système des castes, bien qu'aboli par la loi
indienne depuis 1950, continu cependant de régir la
société.
Les castes en Inde (de la plus haute caste aux intouchables)
> Les brahmanes, ce sont les prêtres
> Les Kshatriyas, les guerriers, les administrateurs, les
princes, les rois
> Les Vaishias, ce sont les agriculteurs, les
commerçants, les artisans, les hommes
d'affaire)
> Les Shudras, ce sont les ouvriers et les serviteurs
> Les Intouchables, ce sont les parias, ils sont
hors-classe
Depuis l'abolition il y a certes des améliorations,
mais on ne peut parler de la disparation de ces castes, et les intouchables
sont encore victimes de l'ascenseur social, certains se sont également
convertis au bouddhisme afin d'échapper à leur sort... La
modernisation tend de plus en plus à faire disparaître ces castes,
mais en aucun cas à les supprimer totalement.
d) La situation politique et économique de
l'Inde
La république de l'Inde est un Etat
fédéral séparé en 29 états et 7 territoires.
Il s'agit d'une démocratie parlementaire issue de l'héritage
britannique, avec une constitution datant du 26 janvier 1950 qui en fait en
état laïc et socialiste. Le parlement est constitué de deux
chambres, que sont la chambre des Etats (Rajya Sabha) et la chambre du peuple
(Lok Sabha), où le président de la république tient
principalement un rôle symbolique. L'Inde est d'ailleurs reconnue pour
être un des pays le plus démocratique du monde avec un corps
électoral de 814 millions de personnes.
Le chef de l'Etat est Pranab Mukherjee, élu en 2012 et
son premier ministre est Narendra Modi et fait parti du BJP (Bharatiya Janata
Party), il s'agit de la droite Hindoue conservatrice. Cependant la politique de
l'Inde est marquée par de fortes tensions communautaires ainsi que
celles dus aux inégalités de revenus. D'après John Kenneth
Galbraith « L'inde est une anarchie qui fonctionne », a-t-il dit en
1960. Depuis l'arrivée au pouvoir du BJP, on constate de vives tensions
entre les communautés hindoue et musulmane.
La situation économique de l'Inde est l'une des
économies les plus importantes avec une croissance de 5% en 2013. Avec
un PIB de 1876 milliards de dollars et un PIB par habitant
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
20
|
avoisinant les 1500 dollars en 2013, l'Inde devrait devenir la
troisième économie mondiale d'ici à 2030 après la
Chine et les Etats-Unis. Malgré des chiffres optimistes, l'Inde reste
cependant un pays pauvre, avec 25% de la population qui vit en dessous du seuil
de pauvreté et avec de très fortes inégalités, et
7% de la population active est au chômage.
La part des secteurs d'activité en Inde sont les
services avec 66,1%, l'Industrie avec 17% et l'Agriculture avec 16,9%.
Les principaux partenaires commerciaux de l'Inde sont la
Chine, les Etats-Unis, les Etats Arabes Unis, l'Arabie Saoudite, l'Allemagne,
Singapour et le Royaume-Uni, la France se trouve seulement au
15ème rang avec des exportations vers la France de 4,4
milliards d'euros et 2,7 milliards d'euros d'importations française en
2013.
II. Le marché viticole indien
Il y a divers facteurs qui font de l'Inde un pays plein
d'opportunités pour les viticulteurs français.
Premièrement, ce pays est le deuxième plus densément
peuplé de la planète, avec la moitié de la population de
moins de trente ans ainsi qu'une santé économique incroyable dans
une économie mondiale en berne. D'ici à 2017 l'Inde devrait
devenir la première puissance mondiale. Les relations entre la France et
l'Inde sont également très pérennes, en effet les deux
pays ont lancé un partenariat stratégique en 1998,
témoignant de leur amitié et permet de nourrir le dialogue
politique sur le long terme, de plus les visites ministérielles sont
régulières. La France se classe parmi les trois premiers
investisseurs en Inde.
a) La consommation de vin des indiens
D'après une étude de marché
réalisée par VineExpo/IWSR, la consommation de vin en Inde a
augmenté de 20,4% en 2013, et prévoit une augmentation de 73% d
»ici à 2017 ! C'est une croissance incroyable surtout si l'on
considère qu'il y a encore une quinzaine d'année la consommation
de vin par les Indiens était proche de zéro. En 2008, la
consommation de vin par habitant était de 1,130 litre par an, en 2014
1,370 litre par an et le IWSR prévoit une consommation de 2,300 litre
par an par habitant d'ici à 2018 ! A l'heure d'aujourd'hui, la
consommation est principalement faite par les vins produits en Inde, car ils
sont bien moins chers que ceux importés, cependant grâce aux
relations économiques de l'Union Européenne et de l'Inde, le pays
devrait mettre en place une baisse des droits de douanes et des taxes ce qui
peut avoir une conséquence bénéfique pour la consommations
des vins français, de plus le secteur du CHR en Inde est moins
taxé ce qui en fait des lieux privilégiés pour la
commercialisation des vins.
Concernant la hausse de la consommation en Inde, c'est le vin
rouge qui connaît la plus forte croissance avec 61% des vins
consommés, suivi du vin blanc, la consommation de rosé, celle-ci
est plus faible et connaît peu d'évolution. On constate
également une montée du vin
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
21
|
effervescent comme le champagne, et l'étude Vinexpo
prévoit une consommation deux fois plus importante d'ici à
2017.
De plus, il est important de noter que la politique indienne a
beaucoup favorisé l'industrie viticole en Inde. C'est évidemment
dans le but de favoriser son agriculture et les ventes des vins indiens sur son
territoire, que le ministre de l'agriculture Sharad Pawar, 2005, a
réussi à classer le vin comme un produit sans alcool, afin de
décupler le nombre de point de vente dans la région de Haryana
(Gurgaon), dans le Maharashtra (Bombay) et Karnataka (Bengalore), Delhi et
Goa.
En 2013, l'importation des vins en Inde connait une hausse
relativement importante de 10%, combinée par une poignée de
villes comme Bombay, Delhi-Gurgaon, Bengalore et Goa qui représente 90%
des ventes de vin. Pune et Punjab sont également des régions
importantes concernant la consommation de vin. Cette hausse est
expliquée par une population jeune et active, qui s'initie à la
consommation du vin par les voyages, le travail ou les études, de plus
on constate également une hausse de la consommation auprès des
jeunes femmes urbaines, dont le seul alcool consumé est le vin. Avec une
situation économique en hausse et des villes qui se développement
et s'urbanisent ces groupes de consommateurs sont en voie de se
développer également.
b) Les importations indiennes
Les principaux fournisseurs de vin en Inde sont l'Australie et
le Chili qui offrent des vins à des prix relativement faible, avec un
étiquetage simple, ils sont également bien reconnus dans le pays.
Concernant le marché de l'hôtellerie et de la restauration de
Luxe. Une bouteille sur quatre consommée en Inde est importée.
Avec 11,6 millions de litre de vin importés en volume
et 24,65 millions d'USD en valeur en 2013, les importations en Inde ont donc
augmenté de 154% en volume contre 11,6% en valeur, ce qui prouve que les
vins achetés par l'Inde sont de moins bonne qualité et beaucoup
moins onéreux. Ces vins sont principalement importés en vrac,
suivi des vins effervescents puis des vins tranquilles embouteillés.
La France est le premier pays dans les importations de vin en
valeur, cependant l'Australie est le premier importateur en volume. Les vins
français étant bien plus onéreux cela explique ces
positions.
c) La distribution
En Inde, les vins français sont principalement
distribués dans les hôtels et les restaurants hauts de gamme. Dans
les plus grandes villes, comme Bombay, Delhi-Guargaon et Bengalore, de plus en
plus de restaurants et d'hôtels de se type voient le jour ce qui peut
être très intéressant pour les viticulteurs français
qui souhaitent développer leur marché dans le pays.
Concernant le la distribution en magasins, il faut savoir
qu'il s'agit d'un secteur très fragmenté et que les magasins se
concentrent surtout sur la vente de bière et des spiritueux,
premièrement car la clientèle de ce type de distribution cherche
d'abord à se procurer de
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
22
|
l'alcool fort et peu coûteux. Cela s'explique
également par le fait que la vente de vin nécessite d'avoir des
locaux pouvant stocker le vin à température, car il ne s'agit pas
seulement d'entreposer des bouteilles, mais de pouvoir conserver les vins
à bonne température afin qu'ils gardent leur arôme. De plus
selon les Etats, les commerces de détails sont régis par des
règles strictes et la vente de licences permettant la vente d'alcool sur
les territoires est plus ou moins contraignantes ce qui a comme
répercussion une certaines difficulté pour trouver un
distributeur et surtout des contraintes au niveau des prix de vente.
Grâce à l'ouverture de nouveaux hôtels et
restaurant dans les grandes villes citées ci-dessus, la France quant
à elle a fort à jouer sur ce nouveau marché, cependant
cela ne se fera pas sans changements et adaptations de sa part. En effet, il
est vrai que les grands châteaux français s'exportent relativement
facilement malgré leur haut prix, cependant la France n'est pas
seulement dotée de Pétrus, de Cheval Blanc ou de Taittinger, les
vignobles français doivent donc redoubler d'efforts dans la
conquête de l'Inde, et cela implique une connaissance importante de ce
marché complexe et multiculturel.
B. Les enjeux au Brésil
I. Etat des lieux du marché brésilien
a) La situation géographique
Le Brésil est le 5ème plus grand pays
du monde avec 8.512.000 km2, ce qui représente seize fois la taille de
la France et presque trois fois la taille de l'Inde.
La capitale du pays est la ville de Brasilia. Le pays est
assez plat avec des sommets atteignant 3000 mètres maximum. 60% du pays
est un vaste plateau. Les climats varient selon les régions.
Le pays est divisé en divisé en 5 grande
régions, Le Norte avec la forêt amazonienne et les villes de
Manaus et Belém. Le Nordeste rassemble les villes de la côte nord.
Le Sudeste représente le coeur industriel du pays, avec Belo-Horizonte,
Sao Paulo et Rio. Le Centro-Oeste est la région centre du Brésil
avec la capital Brasilia. Et la région Sul rassemble les villes du Sud.
Le Pays s'étend sur une grande partie du continent sud-américain
avec presque 7500km de côtes. Il est également frontalier à
l'Uruguay, l'Argentine, le Paraguay, la Bolivie, le Pérou, la Colombie,
le Venezuela, la Guyane, le Suriname et la Guyane Française.
b) La situation démographique
Le Brésil est également le
5ème pays le plus peuplé du monde avec 200 millions
d'habitants mais seulement 22 habitants/km2, soit six fois moins que la France.
La population du pays crois de 1,33%, l'espérance de vie est de 73,62
ans ce qui place le pays au 57ème rang mondial, alors que la
France est au 14ème, ce qui démontre encore un grand
manque d'infrastructures et des inégalités très
importantes. Cependant contre toute attente, le pays a un taux
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
23
|
d'alphabétisation de 89%, ce qui démontre
d'importants investissements dans l'éducation. La population et jeune et
dynamique, mais dans l'absolue, c'est surtout sur le littoral que tout ce
mouvement se fait ressentir. 85% de la population est urbaine, et les
brésiliens apprécient les grandes villes, puisque 40% d'entre eux
vivent dans des villes de plus d'un million d'habitants.
c) La situation économique
Le PIB du brésil est la 7ème
puissance économique mondiale, juste derrière la France avec un
PIB de 2.213 milliards d'euros.
Le Brésil est une puissance agricole avec un
excédent brut de 54 Milliards d'euros, représentant 6% de son PIB
et le propulsant au rang de 4ème exportateur agricole
mondial. Son industrie représente 27% de son PIB, le secteur automobile
est très important, aujourd'hui beaucoup de grands groupes automobiles
mondiaux ont des usines sur le sol brésilien.
Les services représentent la grande majorité du PIB
avec 67%.
Le Pays est également pourvu d'importantes ressources
minières, principalement du fer dont il est le 2ème
exportateur mondial, et de ressources énergétiques dont
d'immenses réserves de pétrole.
Le Brésil a connu un très fort
développement économique ces dix dernières années.
Le chômage a diminué, la pauvreté a reculé et la
classe moyenne s'est accrue avec de presque 40 millions de brésiliens
supplémentaire.
Cette dynamique a modifié le style de vie des
habitants, puisqu'ils sont de plus en plus nombreux à vouloir s'offrir
des produits d'imports et de luxes. Cependant le coût de la vie à
également cru de manière intense, stoppant ce cercle vertueux.
La monnaie brésilienne, le Real a chuté de 13%
vis à vis du dollar US en 2013, ce qui n'a pas simplifié la
situation.
De plus les investissements très importants liés
à l'organisation de la coupe du monde de la FIFA et des jeux olympique
en 2016, auxquelles on ajoute l'augmentation du coût de la vie, l'absence
d'investissement dans les services publics et les scandales politiques
récents, ont amené une très grande vague de protestation
à la veille de la compétition de football.
d) La situation politique
Le Brésil est un des pays gouverné par une
femme, Dilma Roussef accomplit actuellement son 2ème mandat
à la tête du pays. L'axe majeur de sa politique était et
reste de réduire la pauvreté du pays au travers du plan «
Bolsa Familia » dont l'une des mesures far était d'augmenter le
niveau du SMIC.
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
24
|
L'autre axe majeur est le développement structurel du
pays, qui comme vu précédemment est l'un des grandes faiblesses
du pays, allant jusqu'à stopper sa croissance fulgurante.
Le Brésil souhaite et obtient déjà une
place importante dans les instances internationales comme le G20, l'ONU, mais
c'est aussi un membre majeur dans la dynamique de développement durable,
bio-carburants et préservation de la faune et la flore.
Le Brésil, membre des BRICS a accueilli un sommet
à Fortaleza en 2014, où la présidente a pu affirmer que
« le pays n'était plus émergeant, mais bel et bien
émergé » et elle a montré son intérêt
tout particulier pour la coopération Sud-Sud.
Depuis déjà 24 ans, le Brésil est un
état-membre du MERCOSUR (ou MERCOSUL en portugais), c'est
également Dilma Roussef la présidente actuelle de ce
marché commun.
II. Le marché viticole brésilien
a) La consommation de vin des brésiliens
Le Brésil classé 15ème pays
producteur en 2013 fait parti des pays qui sont à la fois consommateurs
et producteurs de vin.
La production annuelle a varié entre 200 et 320
millions de litres durant les dix dernières années. En 2013 le
Brésil a produit 2,7 millions d'hectolitres, soit 17 fois moins que la
France.
Le pays connaît une augmentation de ses importations
depuis 10 ans, en effet elles ont augmenté en volume de 292%, et de 492%
en valeur, ce qui traduit un changement des habitudes de consommation de la
population, qui se tourne vers du vin de plus en plus qualitatif.
Cependant on note une diminution de 1,7% en valeur. La
consommation de vin dit « de table » représente la grande
majorité de la consommation en valeur soit 86%, le vin dit «
standard » représente 10%, le vin dit premium représente 3%
et le vin super premium moins de 1% de la consommation totale en valeur.
Par contre, une évolution inégale est attendue
entre aujourd'hui et 2018 pour les différentes gammes. En effet, les
vins super premium devraient croitre de 17%, les vins premium de 10%, les vins
standards de 12%, et les vins de table de 1,5%. Ce qui traduit bien une
tendance d'amélioration des habitudes de consommation.
Néanmoins la consommation de vin par habitant n'a pas
augmenté de manière significative, elle ne s'élève
qu'à 1,9 litres par ans soit 23 fois moins que celle des
français, qui s'élève à 44,6 litres par an.
La consommation par habitant est inégale selon les
régions, par exemple la consommation est de seulement 1 litre par
habitant et par an dans l'état de Bahia pourtant le
4ème état brésilien le plus habité avec
13,8 millions d'habitants, alors que les habitants de Rio consomment eux plus
de 5 litres par an.
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
25
|
Malgré tout les brésiliens ont consommé
384 millions de litres en 2013, soit l'équivalent de 512 millions de
bouteille et de 1,5% de la consommation mondiale.
De plus l'institut brésilien du vin (IBRAVIN) estime
que la consommation de vin devrait augmenter et atteindre 9 litres par habitant
et par an aux alentours de 2025. Pour l'heure, une hausse de la consommation de
vin blanc est attendue, et devrait être supérieure à
l'augmentation de la consommation de vin rouge, mais le rouge reste le plus
consommé avec 248,463 millions de litres contre seulement 40,5 millions
de litres pour le blanc et 4,7 millions de litres pour le rosé en 2014.
Les vins légers et doux sont de plus en plus tendances.
Le nombre de nouveaux consommateurs croît lentement,
mais l'augmentation de la consommation des vins premium et super premium est
dûe à l'élévation du niveau consommation des
déjà consommateurs qui ont un revenu disponible de plus en plus
important.
Le vin est typiquement l'un des produits qui attire de plus en
plus les membres d'une société en plein développement
économique. Si pour l'instant la consommation moyenne par habitant
tourne autour de 2 litres par an, d'après l'Ibravin (Institut
Brésilien du Vin), bien loin derrière le bière et la
cachaça, elle est en augmentation constante sur les dernières
années. La classe moyenne se développe et avec elle apparaissent
de nouveaux consommateurs, en recherche de produits de haute qualité,
créneau dans lequel s'inscrit parfaitement le vin français. Bien
qu'étant à l'origine de 20% de la production mondiale de vin, la
France ne figure qu'au 5ème rang des exportateurs de vin vers le
Brésil, représentant 3,9% des importations effectuées par
le Brésil en 2010, une part qui est en baisse, d'après l'Uvibra
(Union Brésilienne de Viticulture). Bien loin du trio de tête
formé par le Chili (37,2%), l'Argentine (23,9%) et l'Italie (16,8%),
dont les vins sont moins chers à la vente et d'un abord plus simple pour
la dégustation.
Le Brésil n'est pas un pays de vin et nombre de ses
consommateurs ne sont pas de fins connaisseurs. Toutefois, cette tendance
évolue depuis quelques temps : alors que le consommateur type
était auparavant un homme de 45 ans, on note qu'un public plus jeune, de
classe aisée s'intéresse de plus en plus au vin. De même,
toute une culture du vin est en train de prendre son essor : cours d'oenologie,
conférences, etc. "Le vin est devenu un produit commun dans les chariots
de la classe moyenne", affirme Carlos Cabral, le directeur des vins des
supermarchés Pão de Açucar. D'autre part, selon l'Ibravin,
la consommation de vin par habitant au Brésil devrait atteindre les 9
litres par habitant d'ici à 2025 : il n'est donc pas question de
négliger ce marché, et la France a à coeur de relever le
défi de gagner sa part du gâteau.
Le marché du vin de table atteint environ 5,89
milliards de Real brésiliens ou 1,67 milliards d'euro après une
croissance de 4,2% en 2012, en partie dû à l'augmentation des
taxes, ces dernières années le prix de la bouteille de vin a
augmenté de 4,4% par an.
Le Brésil est 20ème importateur
mondial de vin, avec des importations atteignant 259 millions d'euros, soit 7,2
millions d'hectolitres ou 101 millions de bouteilles. Cependant ses
importations totales ont chuté de 7% entre 2013 et 2014, et ses
importation de vin de 4,6%.
Bien que la production de vin brésilien
s'améliore d'année en année, augmentant la qualité
du produit, les aléas climatiques obligent le pays à importer
plus qu'il ne produit pour satisfaire
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
26
|
une demande toujours plus grande. En effet les années
ou la récoltes est mauvaise il faut importer davantage.
En dépit d'une amélioration depuis 2012 les
importations restent sous pression à cause d'une baisse du marché
local, dû à la récente diminution du revenu disponible, de
l'augmentation des taxes et du transport et du développement du
marché toujours plus compétitif. Les brésiliens les plus
riches refusent néanmoins de payer un prix trop élevé pour
du vin, les vins super premium sont souvent rapportés de vacance ou de
voyages d'affaire.
Dans les années à venir, le marché du vin
brésilien devrait se consolider avec de grands groupes d'importateurs et
de négociants broyant les petits importateurs pendant leur ascension.
L'industrie viticole va devoir s'adapter aux consommateurs qui
sont de mieux en mieux informés, et qui recherchent des produits bien
particuliers, l'émergence rapide des sites internet et des ventes
privées concernant le vin en est bien la preuve.
La croissance à deux chiffres du marché des
importations est aujourd'hui terminée, mais la demande est toujours
importante. Pendant les prochaines années le marché devrait
continuer à croître, mais de manière plus stable.
Les Brésiliens boivent également du vin
effervescent, 31,140 millions de litres ont été bu en 2014. Une
croissance de 14,9% est prévue de 2014 à 2018. Par contre la
consommation par personne n'est pas très élevée, puisqu'en
2014 les brésiliens ont bu seulement 0,20 litres par personnes, celle-ci
par contre devrait rester aux alentours de 0,20 litres par personnes.
Dans les esprits du marché brésiliens, les vins
importés sont considérés comme plus qualitatif qu'un
équivalent local. Cependant pour le vin effervescent, cette
pensée s'inverse.
Depuis la fin de l'année 2010, les vins effervescents
locaux très populaires continue leur conquête du marché.
Les vins effervescents sont surtout consommés par les femmes
brésiliennes, qui le boivent aux apéritifs, à des diners
et c'est aussi une alternative aux cocktails dans les bars et
établissement de nuits.
Le marché de la consommation hors domicile profite de
cette nouvelle tendance, mais c'est encore au domicile, dans des fêtes,
des diners ou des mariages que les vins effervescents sont le plus
consommés.
Comme en Inde LVMH via sa filiale Moët & Chandon
à développer une gamme d'Asti, un type de vin effervescent
italien, et une gamme de Prosecco, un autre type de vin effervescent italien le
tout avec des raisins produit au Brésil. Les produits du groupe
français sont devenus des icônes sur le marché
brésilien.
Un groupe alcoolier brésilien appelé Salton,
produit également du vin effervescent, ses produits sont
également des produits phares du marché.
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
27
|
b) La production
Le brésil est le 3ème plus gros
producteur de vin du continent Sud-Américain. Cependant les volumes de
la production locale sont changeants et très compliqués à
prévoir.
En effet, les conditions météo très
instables influence grandement le niveau de production d'une année sur
l'autre, ce phénomène entraine d'importantes fluctuations des
prix et du niveau de consommation.
Les pluies torrentielles de l'année 2014 ont notamment
entrainée une chute de 20% dans la production annuelle de vin.
En 2013, au Brésil 91,3% du vin produit a
été classé par l'UVIBRA (Union de la viticulture
brésilienne) comme des vins de table, alors que seulement 8,7% ont
été classé comme des vins de qualité.
L'état du Rio Grande do Sul et celui de Santa Catarina
produisent à eux deux, 90% de la production totale du pays. Ils
produisent par ailleurs 84,5% de vins rouges, 14,6% de vins blancs et seulement
0,9% de vins rosés.
Les cépages les plus rependus dans la production de vin
brésilienne sont pour les vins blancs : Le riesling italien très
cultivé en Europe, notamment à l'est, en Italie, en Hongries et
en Roumanie.
Le malvoisie, un cépage parent de multiples autres
cépages répandus autour du bassin méditerranéen.
Le sauvignon et le sémillon qui sont très
cultivé en France notamment dans le vignoble bordelais.
Le chardonnay, cépage emblématique de Bourgogne
est à l'origine des plus grands vins blancs, ce qui explique qu'il soit
autant prisé autour du globe.
Le gewürztraminer et le pinot blanc, cultivés
notamment dans l'est de la France et l'Allemagne.
Pour les vins rouges, le Brésil cultive les
cépages français, le merlot, le cabernet sauvignon, le cabernet
franc, le tannat qui sont présent dans le sud-ouest de la France.
Le pinot noir qui est très présent en bourgogne,
le gamay qui est le cépage du beaujolais, ainsi que la syrah,
cépage du sud de la France.
Pour finir le pays cultive également du nebbiolo et de
la Barbera, des cépages italiens rentrant dans la composition du
célèbre vin piémontais, le Barolo.
Les vignerons des états producteurs de vin, notamment
dans le Rio Grande Do Sul sont descendant d'italiens et d'allemand, ce qui
explique aussi l'utilisation de certain cépage autochtone de ces
pays.
La surface cultivé au brésil est basée
sur une estimation, aujourd'hui encore, le manque d'infrastructures et
d'organismes de contrôles ne permet pas de connaître le vrai
chiffre.
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
28
|
c) Les importations brésiliennes
En ce qui concerne le vin tranquille, les brésiliens
importent du vin depuis différents pays. La majorité du vin
provient en 2013 du Chili avec 32,4 millions de litres, de l'Argentine avec
13,2 millions de litres, du Portugal avec 9,9 millions de litres, d'Italie avec
9,3 millions de litres, de France avec 3,4 millions de litres, d'Espagne avec
2,9 millions de litres, d'Uruguay avec 1,4 millions de litres, d'Afrique du Sud
avec 0,6 millions de litres, d'Australie avec 0,6 millions de litres
également et pour finir des Etats-Unis avec 0,5 millions de litres.
Le Brésil membre du MERCOSUR est commercialement proche
des pays de son continent. Les importations en provenance du Portugal
s'expliquent par le passé colonial commun de ces deux pays. La France,
l'Italie et l'Espagne font parties des pays qui exportent le plus. L'Afrique du
Sud quant à elle fait également parti des BRICS et participe
activement à la coopération commerciale SUD-SUD établie
par ses membres.
En ce qui concerne les vins effervescents en 2013 la majeure
partie provient de France, avec 1,7 millions de litres, le champagne
étant la star de ces vins. D'Espagne avec 1,6 millions de litres, le
pays produit du vins d'un bon rapport qualité prix. D'Italie avec 1,1
millions de litres, le pays produisant un vin plus qualitatif que celui des
espagnols, mais également plus cher. Et d'Argentine avec 0,9 millions de
litres. Le Chili, le Portugal, l'Allemagne, l'Afrique du Sud et les Etats-Unis
fournisse à eux tous l'équivalent de 0,3 millions de litres.
Les importations en provenance de la France ont
augmenté de 66% entre 2008 et 2013, celles en provenances de l'Espagne
ont crû de 270% depuis 2008. Par contre les importations en provenances
d'Italie et d'argentine ont diminué de 35% pour l'une et 1% pour
l'autre.
d) La distribution
Le circuit de la Consommation Hors Domicile (CHD) a
été frappé de plein fouet par la nouvelle politique de
sécurité routière du pays, qui interdit formellement de
boire de l'alcool lorsque l'on conduit. Egalement la ville de Sao Paulo a connu
une importante vague de vol dans les restaurants huppés.
De plus les brésiliens ont de plus en plus tendance
à inviter leurs amis chez eux, ce qui impact de plus en plus le
marché des CHD.
Aujourd'hui le manque d'infrastructure, la taille
démesurée du marché des CHD rend très difficile
l'établissement d'une distribution efficace. Les millions de bars,
restaurant et établissement de nuit du pays vendent surtout de la
bière et des spiritueux.
65% du vin est acheté dans les grands
supermarchés.
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
29
|
L'explosion de la demande de vin dans le pays il y a quelques
années a entrainé une rapide augmentation du nombre
d'importateurs, atteignant rapidement 300 référence, cependant la
moitié d'entre eux ont quitté l'activité ces deux
dernières années.
Les ventes sur internet ou par téléphone
augmentent de manière significative, notamment en proposant des prix
compétitifs.
Les brésiliens font majoritairement les courses dans
des magasins de proximités, c'est une habitude historique.
Les lieux de ventes au Brésil sont multiples :
En ce qui concerne la vente au détail, 4 circuits de
distribution existent, la vente en gros pour commencer, avec soit des centrales
d'achats et de redistribution comme Martins ou Atacadao. ou bien les commerces
de libre-service.
Ensuite viennent les réseaux de grande distribution qui
cherchent de plus en plus à développer les
références de leur rayon vin en recrutant des vendeurs
spécialisés. Les principaux acteurs sont CBD (la compagnie
brésilienne de distribution) sous ses enseignes Açucar et
Päo suivis par des acteurs internationaux comme Carrefour et Wallmart.
Par la suite vient le commerce de détail, qui comprend
tous les cavistes, les stations-services, les bars, restaurant et
hôtels.
Pour finir on trouve du vin dans les épiceries fines et
enseignes de luxe qui le mettent à la disposition d'une clientèle
aisée. Ce sont des enseignes de prestige comme Zona Sul ou Emporio.
Le circuit des CHR se fournit majoritairement auprès
des importateurs, les clients brésiliens ayant une attirance certaine
pour les vins d'importations. La part de marché du circuit avoisine les
30%.
Au début de cette décennie, seuls quelques
restaurants vendaient du vin. Aujourd'hui tous les restaurants en vogue et les
Hôtels moyenne gamme possède une carte étoffée. Les
vins argentins et chiliens ont démocratisé le vin dans les
habitudes de consommation brésiliennes.
La vente par correspondance n'est pas le segment le plus
important, mais il gagne chaque année des parts de marché en
volume, de plus le réseau pratique en moyenne des prix deux fois plus
élevés que ceux de la grande distribution.
Les sites de ventes en lignes ne sont pas nombreux, ni
très puissants, mais ils se développent à grande vitesse,
c'est un marché très porteur. En effet le pays possède une
très bonne infrastructure internet, et est très sensible aux
nouvelles modes. On attend une croissance de près de 30% par an en ce
qui concerne les ventes sur internet pour les prochaines années.
Certaines sociétés déjà présente sur le
marché ont triplé leurs ventes ces deux dernières
années. Un site très connu référence tous les sites
de ventes en lignes : Vinogusto.
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
30
|
TROISIEME PARTIE : Les défis des entreprises
viticoles françaises en Inde et au Brésil
A. Le cas de l'Inde
I. Les barrières
a) Les barrières tarifaires
Les barrières douanières, plus connues sous le
nom de droits de douanes ont connu une baisse considérable avec la
hausse du commerce international, bien qu'elles soient moins lourdes, ces
droits de douanes influent directement sur le prix des produits importés
dans le pays.
C'est un réel problème pour les exportateurs de
vins français, surtout lorsque l'on sait que ce vin est plus cher au
départ du pays.
Les importations de vin français en Inde sont donc
principalement pénalisées par des taxes fédérales
et locales autour de 150% pour les taxes fédérales auxquelles il
faut ajouter environ 30% de taxes qui sont décidées selon les
Etats, ainsi que la TVA autour des 14%.
De plus, le Comité Colbert qui est une association
visant à promouvoir l'industrie française du luxe, a mis le doigt
sur le système de taxation indien qui ne respecte pas les règles
mises en place par l'Organisation Mondiale du Commerce en utilisant le prix
maximal de vente au public en tant que base pour le calcul des taxes alors que
celles-ci doivent être calculées en fonction du prix
d'arrivée dans le pays, sans ajout de transport et de marge commerciale,
il faut également ajouter les taxes des différents Etats indiens.
Les vins sont donc taxés à 150% sur le prix CIF (Transport et
assurance). Le prix de certains vins importés peut donc être
multiplié par 8, ce qui explique que les vins indiens soient beaucoup
plus accessibles par les consommateurs du pays.
Cette pratique abusive de l'Inde s' explique par les
débats houleux qui animent la question sur la commercialisation du vin.
Pendant que certains Etats comme le Gujarat le prohibe totalement, d'autres
aimeraient également interdire l'entrée du vin dans leur Etat.
Cependant, avec ces pratiques douanières, les taxes sur le vin
représentent une réelle source de revenus pour les
différents Etats Indiens.
Cependant l'Inde souhaite proposer une baisse de ces droits de
douanes pour les vins en provenance de l'Union Européenne, les
allégeant de 150% à 40%, cependant ces mesures n'ont pas encore
été votées.
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
31
|
b) Les barrières non-tarifaires
Les barrières non-tarifaires désignent quant
à elle les mesures prises par un état afin de limiter les
importations de produits à l'entrée sans utiliser les droits de
douane et diverses taxes.
En 1991 l'Inde s'est engagée dans une politique de
libéralisation du commerce international. Originellement très peu
accueillant et protecteur, le pays a facilité depuis les investissements
étrangers en supprimant ou allégeant les droits de douanes pour
certains produits, ainsi que les barrières non-tarifaires comme les
réglementations.
L'Inde a également signé les accords de Bali en
Septembre 2013, favorisant le la régulation du commerce, après
presque vingt ans de discussion suite à ce que l'on appelle le «
cycle de Doha » qui eu été entamé durant la
conférence tenue au Qatar en 2001, toujours en faveur d'une
régulation des échanges internationaux, en utilisant les baisses
de droits de douane ou encore la baisse des subventions dans l'agriculture.
Cependant, le gouvernement actuel, avec comme premier ministre
Narendra Modi, est relativement rattaché au nationalisme hindou, et donc
très peu favorable à la consommation d'alcool, ce qui a pour
conséquence de durcir l'entrée de cette marchandise. En 1951, il
s'en est fallu de peu pour que l'alcool soit interdit en Inde, ce qui n'est pas
le cas aujourd'hui, excepté dans l'Etat du Gujarat où l'alcool
est prohibé ... ce qui n'empêche pas le développement d'un
marché parallèle dans cet Etat indien.
Malgré les politiques d'allègements des
règlementations en Inde, celles-ci semblent être encore trop
élevées, l'Inde se protège également en limitant
les Investissements Directs à l'étranger, en instaurant un
système procédurier complexe pour le futur investisseur.
Parmi les barrières non-tarifaires, nous pouvons
compter les lois concernant la commercialisation du vin dans le pays. L'Inde
est un système fédéral dans lequel chaque Etat a ses
propres lois, dans le cas de la vente d'alcool sur le territoire, l'Inde se
découpe en trois marchés différents que sont :
> Les marchés libres : l'Etat ne limite pas le
nombre de licences payantes pour avoir le droit de distribué de l'alcool
ce qui permettra au producteur de s'adresser facilement auprès des
grossistes et des distributeur, qui vendront la marchandise au détail,
les prix seront déterminés par l'offre et la demande. Les
marchés libres sont le Maharashtra, West Bengal, Jammy et Kashmir,
Assam, Meghalaya, Arunachal Pradesh, Goa et Tripure
> Les marchés de la vente aux enchères : La
vente de licence se fait par un système d'enchères, celles-ci
sont également destinées à une durée
limitée, cependant le revendeur exerce un prix qui lui assure une marge
bénéficiaire mais devra reverser
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
32
|
une commission auprès de l'Etat. Les marchés de la
vente aux enchères sont le Punjab,
le Chandigarh, le Madhya Pradesh, le Bihar, les Rajhastan ainsi
que l'Haryana.
> Les marchés étatiques du gouvernement :
Mise en place d'un appel d'offre chaque année, le prix de la licence est
fixe. L'Etat peut soit jouer le rôle de grossiste ou encore revendre
cette licence auprès d'opérateurs privés. L'emplacement
des points de ventes est et ceux-là doivent se tenir à distance
des lieux de cultes ou des écoles, de plus les horaires d'ouverture sont
fixés par l'Etat. Les Etats concernés sont Delhi, Andha Pradesh,
Kerala, et Tamil Nadu.
Hormis les zones libres, les autres zones sont donc un grand
obstacle à la vente de vin, entrainant en premier lieu des restrictions
quant à la distribution des vins mais surtout causant des
répercussions directes sur les prix. De plus l'Etat du Gujarat prohibe
totalement la vente d'alcool dans l'Etat, ce qui n'empêche pourtant pas
le trafic d'alcool.
c) Les obstacles culturels
Au sein même de l'Inde toutes les cultures et les
religions sont représentées, il y a donc au dans un même
pays une diversité de contextes et de langues qui peuvent être
très compliquées d'appréhender pour un français.
Lorsque dans certains pays il suffira de pouvoir parler quelques mots de la
langue locale, faire du business en Inde ne sera pas aussi facile.
Voici 5 conseils importants afin d'entretenir une relation de
travail avec un Indien :
> Accorder de l'important aux relations, en sachant que
qu'il y a peu de différence entre la vie professionnelle et la vie
personnelle en Inde, il ne faut pas hésiter à demander des
nouvelles de la famille ni se sentir choqué que l'on pose des questions
sur la sienne, de plus la place du mariage est très importante dans la
société indienne.
> Ne pas hésiter à appeler
régulièrement, entretenir une relation
téléphonique, prendre des nouvelles
> Etre patient, car la notion du temps en Inde n'est pas la
même que dans l'hexagone , il faut également toujours s'attendre
à un certain retard, sans pour autant émettre continuellement des
reproches, mais plutôt connaître la raison du retard
> Partager l'information car la notion du travail en
équipe est primordiale, il ne faut pas hésiter à utiliser
tous les outils qui sont à nos portés, sous forme d'organigramme,
de retro-planning
> Prendre en compte la place de la religion dans la
société indienne, qui rythme les journées par des
prières et des fêtes religieuses.
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
33
|
De plus, l'obstacle culturel met également en avant le
fait que les viticulteurs français ont encore beaucoup de mal à
définir le goût des Indiens concernant le vin, ce qui rend
difficile la pénétration sur ce marché, même s'il
est clair que cette population développe un goût certain pour le
vin rouge et un nouvel engouement pour les vins effervescents.
Il y a évidemment un grand nombre de différences
entre la culture française et la culture indienne, qui peuvent
constitué des obstacles, même dans une relation professionnelle.
Ces obstacles peuvent être difficiles à appréhender de la
part des viticulteurs français souhaitant ce développer dans le
pays, et il peut être nécessaire d'avoir les employés
compétents qui connaissent le pays, les coutumes et sachant s'y
adapté. Il y a également en Inde des organismes compétant
qui aident les entreprises étrangères à s'introduire sur
le marché indien.
II. Comment exporter en Inde
La procédure d'exportation de vin en Inde est assez
complexe, afin de pouvoir exporter ses vins dans le pays, l'exportateur devra
passer par le biais d'un importateur, d'un intermédiaire ou par le biais
d'argent commerciaux sur la ou les zones souhaitées. Ces
importateur/Intermédiaires permettront de créer du
référencement sur la zone d'exportation souhaitée afin de
donner la possibilité à une ouverture sur le marché. Le
vin est un produit cher, dû aux diverses taxes et droits de douane, ce
qui en fait un produit de luxe en Inde il sera donc plus approprié pour
un vigneron de se grouper avec d'autres vignerons souhaitant conquérir
le marché indien.
a) Les canaux de distribution
Les trois lieux de ventes de vin principaux sont les commerces
de détail, les Cafés, Hôtels et Restaurants ainsi que la
vente à distance.
En premier lieu il y a les commerces de détails, 55% de
la vente d'alcool en Inde se fait pas le biais de Wine&Beer Shops, comme
évoqué précédemment les statuts de ces magasins
peuvent être différents selon les Etats, parfois appartenant
directement à l'Etat, peuvent être privés ou encore sous
concession. Certains Etats autorisent également la vente d'alcool au
sein des supermarchés.
De plus dans les grandes villes urbaines indiennes, il existe
une émergence de magasins spécialisés dans le vin, ces
magasins correspondent aux enseignes que nous avons en France, et on les trouve
principalement dans les grands Mall de Delhi ou à Bombay.
Ensuite, nous trouverons le secteur du CHR (Cafés,
Hôtels et Restaurants) qui constitut une part importante du marché
du vin en Inde, il représentait environ 60% de la vente de vin dans le
pays en 2013. Les Hôtels ont également la possibilité
d'acheté les vins avec très peu de taxe, environ 5%, cependant
ils exercent une marge commerciale très importante, ce qui ne les rend
pas moins cher pour les consommateurs, quant à eux les restaurants
bénéficient également d'avantages concernant les taxes aux
alentours de 10%. Les petits hôtels,
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
34
|
restaurants et cafés vendent également du vin,
cependant leur offre de vin importés reste limitée.
Autre canal de distribution, encore très peu
utilisé, il s'agit de la vente à distance. Il n'y a pas encore de
données disponibles pour évaluer le volume de vente, cependant
deux acteurs sont présents sur le marché indien, c'est le cas de
Chopine et de Brindco. Il s'agit de nouveaux canaux qui tendent à se
développer rapidement grâce à une jeune clientèle
indienne. C'est un secteur à surveiller.
b) La pratique des prix et les moyens de promotion du
vin
Comme expliqué précédemment, la pratiques
des prix sur le vin provient de plusieurs facteurs, que sont les droits de
douanes et les taxes importantes, le système et le prix de
l'accès aux licence d'alcool en fonction des Etats indiens, auxquels il
convient d' ajouter les frais d'enregistrement des étiquettes (la taxes
sur les bouteilles vendues). Tous ces facteurs rendent les vins importés
extrêmement chers et donc réservés à une certaine
élite et de plus cela fausse énormément la transparence
sur ce que la bouteille vaut vraiment.
En matière de promotion et de publicité des
boissons alcoolisées, la France, malgré la loi Evin n'a rien
à envier à l'Inde qui interdit la promotion et la
publicité, exceptée la publicité sur le lieu de vente.
Cependant les producteurs de vin indiens, sont généralement aussi
producteurs d'eau minérale sous le même nom, ce qui leur permet de
promouvoir leur marque d'eau minérale et de générer de la
publicité également pour leur vin.
Aujourd'hui on assiste également à la
création de Clubs de dégustation, qui sont présents dans
les grandes villes urbaines comme Bombay, Bengalore et Delhi, ceux-là
organisent des rencontrent et des cours spécialisés.
35
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
B. Le cas du Brésil
I. Les barrières
a) Les barrières tarifaires
Les barrières tarifaires représentent l'ensemble
des charges liées aux droits de douane que doivent payer les entreprises
lorsqu'elles exportent un produit dans un autres pays. Certains pays sont
membres d'organisations visant à diminuer, voir à éliminer
ces droits de douane entre les différents membres de celles-ci afin de
booster les échanges entre eux.
L'UE est une organisation qui a aboli ces barrières
pour tous ses membres. Le Brésil lui est membre du Mercosur, qui a le
même but dans l'absolue : libéraliser les échanges entre
ses membres.
Une organisation au-dessus de toutes les autres régit
le commerce mondial : l'OMC, organisation mondial du commerce. Elle a pour but
de contrôler que tous les accords sont respectés, et de
vérifier que les barrières ne soient pas trop imposantes. L'OMC
règle également les conflits commerciaux entre les pays.
En 2014, le Brésil a décidé d'instaurer
de nouvelles mesures afin d'établir des quotas aux importations revus
à la baisse dans le but de protéger sa propre production. De plus
des taxes supplémentaires pourront être ajoutées en
fonction du produit concerné. Le gouvernement brésilien est un
des plus protectionnistes, notamment en ce qui concerne le vin.
Lorsqu'un producteur français décide d'exporter
une de ses cuvées au Brésil, il doit faire face à
différentes taxes :
· La taxe d'intégration sociale de 1,65%
· La taxe sur les produits de l'industrie, qui varie en
fonction de la contenance et du type de vin, de 40% du prix CIF
· La taxe sur la circulation des marchandises de 17%
· La taxe de contribution à la
sécurité sociale de 7,6%
· La taxe de la marine marchande de 25% du prix du fret
maritime
· Les droits de douanes qui sont de 20% du prix CIF La
TVA vient s'ajouter au prix de la bouteille en magasin, elle est de 25%.
De plus les prix et certaines taxes varient selon les
états brésiliens, c'est dans un but d'harmonisation que le
Brésil souhaite mettre en place un « substituição
tributária » système de récolte direct des
impôts et taxes identiques dans tous les états. Les derniers
états la mesure sont l'état de Rio, celui de Goias ainsi que
celui de Brasilia, une hausse des prix de 25% est attendue dans l'année
à venir.
De plus le Real est une monnaie très fluctuante, qui
se déprécie régulièrement, cela ajoutée au
protectionnisme brésilien notamment avec les nouvelles mesures de
régulation inter-états pourrait mener vers une baisse des revenus
disponibles des citoyens.
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
36
|
|
b) Les barrières non-tarifaires
Le système fiscal brésilien est très
compliqué, les démarches sont très longues et peu
abordable sans un minimum de connaissance sur le sujet. C'est pour cela qu'il
n'est pas donné à tout le monde de pouvoir exporter vers ce pays,
en effet le petit vigneron ne peut pas y prétendre s'il n'a pas des
connaissances ou des moyens pour rémuner des personnes
spécialisées.
De plus les réseaux de distribution
intermédiaires margent beaucoup, ce qui augmente encore le prix du vin
pour le client final, et qui pour l'exportateur français réduit
sa clientèle potentielle de manière considérable.
Le brésil étant membre de l'ALENA a
établi des normes de libre-échange avec les Etats-Unis qui est un
producteur de plus en plus important, ce qui est une menace
prépondérante pour les vins français, car dans un premier
temps la proximité des deux pays réduit largement les coûts
de transport et les taxes à l'import sont très faibles voire
inexistantes donc le prix final étant beaucoup moins impacté, est
beaucoup plus abordable pour les brésiliens.
Le Brésil est également membre du Mercosur, a
acté des normes de libre-échange avec les pays du continent
sud-américain, notamment avec le Chili, l'Argentine et l'Uruguay qui
sont ses principaux fournisseurs intracontinentaux. Ces pays pratiquent une
concurrence presque déloyale vis à vis des vins français
aux vues du fait qu'ils ont des coûts de production beaucoup moins
élevés et donc produisent des vins beaucoup moins chers et qu'ils
ne payent aucune taxe à l'importation.
La production locale bien qu'encore faible commence tout
juste à concurrencer les vins d'importations en part de marché en
volume, notamment les vins effervescents italiens et espagnoles, et dans une
moindre mesure le champagne français car il ne se situe pas exactement
sur le même segment car encore une fois les coûts de transport FOB
et les taxes sont de plus en plus élevées. Ce qui fait pencher la
balance du côté des vins équivalents locaux qui sont de
mieux en mieux perçus par les consommateurs et qui continent leur
ascension en faisant diminuer les parts de marché des vins effervescent
importés de presque 17% en volume.
Au-delà la production générale de vin au
Brésil se développe entrainant une menace toujours plus grande
pour les vins français.
Une nouvelle loi a été actée en 2013 au
Brésil, appelée « LEI SEICA» ou loi sèche.
Malgré de nombreuses tentatives ces dernières années, la
sécurité routière reste un problème d'envergure.
Dans l'idée de réduire le nombre d'accidents liés à
l'alcool au volant le gouvernement brésilien a mis en place une loi
fixant le taux d'alcool à 0 gramme par litre de sang, cependant la loi
n'est pas simple à faire respecter entant donné que les
contrôles sont effectués avec des éthylomètres
mesurant le taux d'alcool dans le souffle.
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
37
|
|
Les vins du continent sud-américain, notamment les
vins chiliens, argentins et brésiliens voient leur qualité
s'améliorer d'années en années, et les prix restent
raisonnables, à partir de 8€ environ, ce qui entraine une
augmentation de leur consommation.
Jusqu'à l'année dernière les vins en
provenance de France étaient vendus à un minimum de 40€ la
bouteille, ce qui explique la difficulté à pénétrer
le marché. De plus le transport depuis la France nécessite un
conditionnement particulier, et un entreposage en container
réfrigéré qui est très coûteux et parfois non
respecté, ce qui entraine parfois une détérioration du
produit détériorant la perception du consommateur final.
Depuis peu on voit apparaitre une nouvelle gamme allant d'un
peu plus de 10€ à 22€, cependant les vins sont parfois mal
sélectionnés, pas forcément suivant leur qualité
mais plutôt dû à la prise en considération et
d'adaptation aux goûts des consommateurs.
c) Les obstacles culturels
Dans l'absolue, il y a peu d'obstacles culturels au
Brésil, car le pays étant en grande majorité
chrétien n'a pas de restrictions particulières concernant
l'alcool. De plus la culture latine exprimée à son paroxysme au
Brésil, prédispose la population aux festivités, souvent
accompagnées de boissons alcoolisées, et plutôt bon
marché.
Cependant le climat doux aidant, les brésiliens
consomme surtout de la bière, ils en produisent également
beaucoup et le produit est très diversifié dans le pays.
Ensuite, l'industrie viticoles française produit ou
souhaite produire des vins de gardes, qui seront souvent meilleurs quelques
années après leur achat, alors que les brésiliens
consomment une bouteille en moyenne un mois après l'avoir
acheté.
II. Comment exporter au Brésil
a) La Cible
Dans un premier temps il faut absolument que les producteurs
français adaptent une partie de leur production au palais
brésilien, encore novice et de toute manière diffèrent de
celui de notre pays.
Le marché n'est constitué que très peu
par de réels amateurs, il est surtout rythmé par une classe
moyenne en expansion, qui aime découvrir et voyager. La France et
notamment Paris, est une destination très prisée des
étudiants brésiliens qui viennent en plus de leur études
découvrir la culture française, les musés et les monuments
mais également sa culture gastronomique et viticole. Ce qui
développe par la suite un attrait certain pour le vin français
auprès des brésiliens de retour dans leur pays.
Pour une gamme assez élevée le consommateur
brésilien aura tendance à sélectionner sa bouteille en
fonction de la note qui lui est attribué par un des guides comme celui
de Parker par exemple et il porte également son attention sur
l'appellation d'origine protégée, il va souvent vers les plus
connues.
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
38
|
|
Pour les vins moins chers, les brésiliens ne les
conservent que peu de temps, ils sont souvent consommés le jour de
l'achat, ce qui ferme toute les portes au fabricant de caves à vin
particulières.
La gastronomie se développe plutôt rapidement,
faisant d'elle un marché porteur. Les habitudes de consommation
brésilienne évoluant dans le même sens ouvrent des portes
certaines aux vins français.
Cependant les brésiliens consommant très peu de
vin au verre, associe dans la majorité des cas le vin à un plat,
donc les exportateurs français devraient proposer des plats
d'accompagnement sur leurs étiquettes.
Aujourd'hui les cours d'oenologie et dégustations sont
très en vogues, et les brésiliens juge le vin qu'il boit, il
n'est pas seulement consommateur, il est aussi acteur.
Le vin français reste incontestablement prestigieux
dans l'esprit des consommateurs, mais il est tout de même analysé
pour sa qualité et non pas seulement par son appellation.
b) Procédure d'importation et canaux de
distribution
Il y existe différentes stratégies afin de
pénétrer le marché brésilien, cependant il s'agit
d'un Etat complexe et marqué par une forte bureaucratie, ce qui fera
d'un importateur un atout indispensable.
L'importateur connaît le Brésil, ses lois et les
obstacles propres aux exportateurs étrangers, celui-ci aura pour
rôle d'acheter la marchandise auprès de l'exportateur afin de le
distribuer aux réseaux, aux restaurants, aux hôtels et tous les
canaux de distribution possibles dans le pays.
Le Brésil est un très grand pays, il sera donc
impossible de trouver un unique distributeur en charge de tout le pays, le
producteur de vin qui veut pénétrer le marché
brésilien devra soit étudier la zone qu'il souhaite introduire ou
alors faire appel à plusieurs importateur afin de couvrir les
différentes régions du pays, et entre autre éviter des
frais de transport qui impacteront énormément sur le prix final.
La procédure quant au choix de l'importateur est stricte, concernant la
vente et la promotion du vin dans le pays, l'importateur devra être
enregistré auprès du Ministère de l'Agriculture
Brésilien (MAPA), il aura donc reçu une autorisation de la part
du Directeur de la Coordination et de l'Inspection Végétale (CIV)
qui mentionne également le motif de la dégustation ainsi que les
lieux de déroulement, la date et l'aéroport d'arrivée. En
cas d'acceptation, l'importateur sera autorisé à délivrer
les marchandises, et il aura également une licence d'importation qui est
obligatoire dans le cadre du dédouanement des marchandises.
De plus, le producteur français, ne devra pas ignorer
que les accords du MERCOSUR, auxquels le Brésil adhère, rendra le
vin français désavantagé face au vins Chiliens
particulièrement, ce qui explique donc les droits de douane
élevés, les démarches administratives exhaustives, et
également une marge commerciale élevée de la part des
distributeurs au sein du pays.
Le MAPA est un organisme régissant les importations,
il est notamment responsable de deux types de contrôles sur les produits
d'origines végétales :
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
39
|
|
Il vérifie la qualité du produit et sa
concentration en produit phytosanitaire (engrais) et il contrôle
également les semences, les plants et certains produits de
premières transformations. Celui-ci a récemment apporté
des modification a la norme régissant les importations vinicoles. En
effet les établissements vinicoles n'ont pas l'obligation de s'inscrire
auprès du MAPA, et un nouveau type de contrôle, notamment
liés aux analyses phytosanitaires et à l'origine du vin, ont
été mis en place.
c) Comment promouvoir le vin au Brésil
Les consommateurs brésiliens étant novices,
cela freinetla conquête du produit sur le marché. Ceci explique
dans les faits pourquoi les distributeurs et importateurs brésiliens
demande à l'exportateur de supporter une partie des coûts
marketing liés à promouvoir le produit dans le pays.
Afin de favoriser la croissance sur le marché, il est
nécessaire d'éduquer le consommateur afin qu'il améliore
son palais et ses connaissances au sujet du vin.
Pour cela il faut organiser et souvent financer un certain
nombre de dégustation, dans des lieux stratégiques, correspondant
au niveau de gamme du vin que l'on souhaite exporter là-bas. Mais, il
faut également sélectionner certains festivals et des salons
professionnels, car aujourd'hui aucun grand salon des vins destiné aux
particuliers n'est présent au Brésil. D'ailleurs les associations
des agriculteurs français comme l'AJA devraient mettre en place un salon
annuel dans le pays afin de promouvoir leurs produits.
D'autres stratégies plus classiques sont à
instaurer dans les supermarchés et établissements
spécialisés.
La publicité se fait en majorité à la
télévision, à la radio et dans des magasins
spécialisés comme le « Jornal Bon Vivant », et bien
sûr dans les supermarchés.
Les associations de marques, avec de grands restaurants, de
grandes chaînes, et les rendezvous gastronomiques sont à cibler
afin de favoriser son image et sa reconnaissance.
40
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
CONCLUSION
Pour le Brésil, son adhésion au Mercosur est la
principale source commerciale viticole du pays mais aussi la plus grande menace
pour la France.
Surtout lorsque l'on sait que de grands pays producteurs de
vin comme le Chili et l'Argentine dominent la région de
l'Amérique Latine grâce à une production de plus en plus
qualitative mais également grâce à une absence presque
totale de couts douaniers entre les pays membres.
Cependant la demande de vins de plus en plus qualitatifs des
consommateurs brésiliens et l'augmentation du niveau de vie en fait un
marché porteur au potentiel des plus attrayant. Les brésiliens
une image prestigieuse des vins français, mais seul une petite part de
la population peut se permettre d'acheter des vins vendus à 40€
minimum. Heureusement les producteurs français commencent à
s'adapter à la demande du consommateur en produisant des vins à
prix moins élevés.
Malgré tout il faut encore investir massivement dans la
promotion de nos vins afin d'éduquer les consommateurs et de renforcer
notre image. Il est nécessaire de faire connaître d'autres vins
que les appellations bordelaises et bourguignonnes mondialement connues, pour
ce faire il est essentiel que les vignerons issus d'appellation moins
prestigieuse cofinancent leur entrée sur ce marché.
De plus les producteurs du continent sud-américain ne
fonctionnent pas comme les producteurs français concernant
l'étiquette du vin. En effet en France le packaging est traditionnel,
les étiquettes sont romancées et descriptives, et il faut le
dire, souvent elles manquent de clarté, alors que les étiquettes
sud-américaines sont très claires, elles mettent directement en
avant le cépage utilisé.
Il faut également prendre en compte que la production
Française est souvent basée sur des assemblages alors que les
brésiliens et le reste du continent produisent des vins
mono-cépages.
Concernant l'Inde, la part des consommateurs de vin dans le
pays reste très relative cependant dans un pays aussi densément
peuplé, nous constatons la montée d'une jeunesse urbaine qui
voyage et s'initie peu à peu à la consommation de vin et de
champagne.
Pour le moment les vins du nouveau monde ont gagné un
certain avantage grâce à une offre de vin moins onéreux,
cependant la France peut espérer se faire une place grâce à
sa réputation et surtout par un effort d'adaptation à ce nouveau
marché plein de jeunesse.
Les viticulteurs souhaitant exporter leur production en Inde,
devront s'armer de patience, et bien appréhender le contexte
sociaux-culturel indien, ainsi que les relations professionnelles au sein du
pays. Pour les plus petits producteurs, il leur sera difficile de
réussir seul ce défi, il devra plutôt penser à la
possibilité de passer par un
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
41
|
|
agent en charge de la zone indienne, embaucher des
employés avec une grande maitrise du pays, ou encore passer par une
société de service d'aide à l'importation dans le pays,
qui aura une connaissance du marché et surtout les relations
indispensables.
La France en sa qualité de troisième
exportateur mondial de vin a encore une présence relative au
Brésil et en Inde dû à différents facteurs,
notamment les prix assénés au consommateur très
élevés expliqués par les nombreuses restrictions
liées à la production de vin dans l'hexagone, au transport et au
protectionnisme trop imposant pratiqués par ces deux pays.
Comparé aux nouveaux entrants appelés les « Viticulteurs du
nouveau Monde », qui eux bénéficient d'accords de
libre-échange liés aux BRICS et aux nouveaux accords des pays du
Sud souhaitant s'allier afin d'avoir un poids dans le commerce mondial, la
France va devoir redoubler d'effort, établir des politiques
régionales communes et investir massivement afin de développer
son soft-power.
A la suite de la rédaction de ce mémoire de
recherche sur les enjeux et les défis de la filière viticole
française en Inde et au Brésil, nous sommes amenés
à réfléchir à nouvelle problématique : La
France aura-t-elle le même succès commercial dans Ces deux, ou un
de ces deux grands pays qu'en Chine ?
En effet, ils sont tous les trois des pays membres des BRICS
et connaissent une croissance économique et démographique plus ou
moins similaire. Nous ne pouvons nier que malgré les difficultés
pour pénétrer ces marchés relativement protectionnistes,
ils n'en demeurent pas moins des pays à fort potentiel concernant les
débouchés économiques dans l'export de vin pour la
France.
42
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
Glossaire
· Vin Tranquille : Désigne les vins qui ne font
pas de bulle lors de l'ouverture de la bouteille, la plupart des vins dans le
monde sont des vins tranquilles
· Vin Effervescent : Vin présentant une
concentration de dioxyde de Carbonne afin de lui donner le goût de bulle
ou de pétillant.
· Vin en Vrac : Vin vendu dans un contenant type
citerne, la qualité du vin qui s'y trouve est généralement
de qualité médiocre, mais bénéficie de couts
avantageux pour l'acheteur.
· Vin de garde : Vin qui peu être conservé
plusieurs année, et qui doit se bonifié avec le temps.
· Unité de mesure : Caisse de 9 litres (caisse
contenant 12 bouteilles, ancienne unité de mesure qui revient à
la mode)
· Incoterm
FOB : Free On Board signifie que la marchandise est
livrée sur le navire désigné par l'acheteur. Le transfert
de risque et de frais s'opère quand la marchandise a été
livrée sur le navire. Le vendeur règle les frais de transport
jusqu'au port d'embarquement, ainsi que les frais de chargement et effectue les
formalités d'exportation, acquitte les frais, droits et taxes
liés à ces formalités.
CIF : Cost Insurance and Freigh signifie que le transfert de
risque s'opère lorsque les marchandises sont livrées à
bord du bateau dans le port d'embarquement. Le vendeur assume de plus les frais
de transport et d'assurance jusqu'au port de destination et les frais de
chargement, il effectue les formalités d'export et paie les droits et
taxes liés. L'acheteur endosse les frais à partir de
l'arrivée des marchandises au port de destination, effectue les
formalités à l'import et acquitte les droits et taxes
liés.
· AOC : Appellation d'origine contrôlée
définie la provenance d'un produit dont toutes les étapes de
fabrication se sont déroulées dans une zone géographique
définie, elle est règlementée et soumise à un
cahier des charges.
· AOP : C'est l'équivalent Européen de
l'AOC
· Cépage : C'est un type de plant de vigne, il en
existe des milliers, seul un peu plus d'une centaine sont cultivés afin
de produire du vin.
· Vin d'assemblage : Ce sont des vins fabriqués
à base de plusieurs jus issus de différents cépages, en
France les AOC imposes des quotas dans leur cahier des charges.
· Vin mono-cépage : Ce sont des vins issus d'un seul
cépage.
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
43
|
|
· Soft-power : renvois à l'influence que les Etats
peuvent exercer à travers la diffusion de leur culture.
Bibliographie/Webographie
Article de
SudOuest.fr, « La France
Premier exportateur mondial en 2014 », le 28 avril 2015
Article de Mridula Chri, « Boire et déboire du vin
Indien », Courrier International, le 20 mars 2014
Etude Vinexpo/ISWR, « Le marché du vin et des
spiritueux en Inde à l'Horizon 2017 » 2014
Article de Laurence Girard, « Fort recul des exportations
de vins et spiritueux français », Le Monde, le 9 septembre
2014
Rubrique internet, « La France et l'Inde »,
www.diplomatie.gouv.fr,
mis à jour le 7 avril 2015
Etude de Ilangovane Tambidore, Koumarane Kichenassamy et Laurent
Goulvestre, « Bien communiquer avec ses interlocuteurs indiens »,
le 16 juin 2011
Etude ISWR/Vinexpo, « Vinexpo Report 2015 »,
2015
Article de Fabien Himbert, « Les vins français
dans la mondialisation », Le Nouvel Economiste, le 16 janvier
2014
Rédaction Larvf.fr, « Le vin en quelques chiffre
»
Rapport Vigneron Indépendant, « Compte Rendu 2013
de la Rencontre Nationale des Vignerons Indépendants de France
», avril 2013
Article
Vinetsocietes.fr, « Le vin
en quelques chiffres », le 24 avril 2014
Rapport France Agrimer, « Plan stratégique sur
les perspectives de la filière viticole à l'horizon 2025
», le 16 juillet 2014
Rubrique
SuddeFrance-developpement.fr,
« Production de vin et exportations », mise à jour
en juillet 2015
Guide Hachette des Vins, « Du Cépage au Vin
», Editions Hachette, Octobre 2011
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
44
|
Article de Marie-France Calle et Samuel Ziza, « L'Inde
s'ouvre aux investisseurs étrangers », le 13 janvier
2012
Blog
Lesinrock.com par Arnaud Aubron,
« 50 roupies le vomi, ou les méfaits de la prohibition de
l'alcool », le 23 février 2012
Article de Nabil Bourassi, « Comment l'Inde veut
devenir la 3ème puissance mondiale d'ici à 2030
», La Tribune, le 10 avril 2015
Rapport du Comité Colbert, « Favoriser
l'accès au marché », 2012 Le Glossaire,
élaboré à l'aide de
wikipedia.fr
Article de Patrick de Jacquelot, « L'Inde, nouvel
eldorado pour les géants de l'alcool », Les Echos, le 12
novembre 2012
Article de B.G Verghese, « Sauvons la diversité
culturelle indienne ! », Courrier International, le 22
février 2004
Rapport de Gerard César sur Senat.fr, «
L'avenir de la viticulture française, entre tradition et défis du
nouveau monde », 2002
Article de
Latribune.fr, « En Inde, le
poid des caste pèse sur le scrutin », le 26 mai
2009
Ouvrage de Thierry Morvant, page 42 à 85 «
comprendre le vin » ; page 167 à 169 « Les vins de
France » ; page 381 à 408 « Les vins du Nouveau Monde
», Petite Encyclopédie Hachette des vins, Aout 2014.
Michel ROUMEGOUX, « VIN/VIN 2020, Plan
stratégique de la filière vitivinicole Française à
l'horizon 2020 », Ministère de l'agriculture et de la
pêche, décembre 2008.
Benoist Simmat, « Révélation l'Inde
s'éveille au vin », Hors série N°27/La Revue des
Vins de France, Novembre 2014.
LSA CONSO, « Les vins français peuvent mieux
faire eu brésil », 1er Avril 2013.
Marie-Josée Cougard, « Vins : la nouvelle carte
mondiale des grands pays producteurs », Les Echos, 6 août
2014.
Laurence Girard, « La France redevient le premier
producteur mondial de vin » Le Monde, 23 novembre 2014.
Rubrique internet, « Présentation du
Brésil »,
www.diplomatie.gouv.fr,
mis à jour le 15 avril 2015.
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
45
|
Rubrique internet, « Le Brésil »,
www.tresor.economie.gouv.fr,
mis à jour le 10 novembre 2014.
Anne Denis, « La France, le Brésil et le
protectionnisme » Slate, Economie, 12 décembre 2012.
Annexes
46
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
Fiches de lectures :
Fiche de lecture 1 : Novembre 2014 - Hors série
N°27/La RVF
Le marché Indien a un potentiel certain. La demande de vin
explose depuis quelques années et ce pour plusieurs raisons : D'abord la
consommation d'alcool à toujours était importante en Inde, c'est
pourquoi les autorités sanitaires du pays commencent a mettre en place
des campagnes visant à soutenir la consommation de vin en vue de faire
reculer la consommation d'alcools durs.
Depuis 10 ans la consommation de vin augmente dans les 12 grandes
métropoles indiennes comme Delhi, Mumbai et Bangalore. On
considère qu'aujourd'hui ils sont 30 millions de consommateurs et
consommatrices principalement dans les classes moyennes et
élevées de la société indienne.
D'après une étude commandée par Vinexpo en
2012 le potentiel serait dix fois supérieur et le chiffre d'affaire de
2014 devrait dépasser plusieurs milliards de dollars.
Par contre l'Inde est un des pays avec les taxes d'importation
les plus élevées du monde, moyennant 150%, le petit bordeaux peut
rapidement atteindre 60€.
Le climat tropical Indien permet de faire presque 2 cuvées
par an, mais ce n'est pas le cas car décidant d'augmenter la
qualité de leurs crus, les Indiens concentre toute l'énergie de
la vigne dans une seule récolte. Afin de former les futurs vignerons et
oenologues Indiens, The Indian Institute Of Vine and Wine a été
créé, épaulé par l'université
d'Adelaïde en Australie. La région de Maharashtra est très
dynamique avec la création de plus de 50 domaines viticoles ces
dernières années. Un conglomérat nommé United
Breweries Group a vu le jour à Bangalore, dirigé par le
milliardaire Vijay Mallya qui avait tenté de racheter Taittinger pour
600 millions d'euros. Il avait déjà déclaré en 2006
que « la consommation de vin en Inde aller exploser ». Vijay Mallya
à un but, faire émerger la culture de la consommation de vins
fins accompagner d'un partenaire français.
L'inde produit déjà 20 millions de bouteilles par
an, c'est pourquoi certain grands groupes français veulent profiter de
cet élan. Mo`t-Hennessy (LVMH) a ouvert en 2013 une nouvelle Winery
à Nashik, visant à développer un nouveau vin effervescent
déjà produit en Argentine, en Californie, Chine et Brésil.
Chandon-Inde collabore avec un acteur local, York.
Cet article récent, donne un point de vue global du
marché viticole Indien, tout en précisant certaines
particularités qui lui sont propres. Il donne les bases d'une recherche
plus profonde sur ce pays atypique, et permet déjà d'identifier
certains acteurs clefs, Indiens ou même français dans le but
ultime de répondre à notre problématique concernant le
potentiel des vins français en Inde.
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
47
|
Fiche de lecture 2: VIN/VIN 2020, Plan stratégique
de la filière vitivinicole Française à l'horizon 2020.
Ministère de l'agriculture et de la pêche.
Ce rapport très exhaustif fait un état des lieux
de la filière vitivinicole Française. L'auteur Michel Roumegeoux,
ancien député maire de cahors met en valeur les différents
secteurs du vin, les différentes opportunités internationales,
tout en analysant la situation actuelle mondiale.
Ce rapport met en lumière une des principales
problématiques de ce secteur, la diminution de la consommation de vin
sur le territoire français, principalement depuis la loi EVIN alors que
la consommation mondiale augmente.
L'auteur met le doigt sur un point important, l'aspect
élitiste du vin français, qui peine a contenter le palais des
autres cultures.
Ceci explique les difficultés du vin français
à l'étranger. Un schéma allant du « Basic »
à « l'icône » en passant le « Premium »
défini la segmentation par les prix qui est établie tout en
définissant le système d'AOC et d'IGP.
Une explication du secteur entrepreneurial viticole
français permet de distinguer plusieurs types d'entreprises allant du
vigneron indépendant à la multinational.
L'auteur présente également ses
réflexions et proposition pour l'avenir du vin français,
basé sur l'adaptation, l'identification de nouveaux types de
consommateurs, nouveaux types de vins, et les nouveaux moyens de communication
et de vente. L'oenotourisme est mis en avant comme une des solutions à
la problématique actuelle.
Il conclut en définissant un plan de modernisation pour
la filière française en 27 mesures revoyant le potentiel de
production, l'environnement pédoclimatique des vignobles, la
capacité des opérateurs a conquérir les marchés, le
portefeuille des marchés, le degré d'organisation des
filières ainsi que l'environnement macro-économique. Ensuite il
établit un plan stratégique visant à rétablir le
marché intérieur, adapter l'offre à la demande, et faire
comprendre aux acteurs que l'exportation est aujourd'hui une obligation.
Ce rapport permet de poser les bases du mémoire, afin
de comprendre le contexte actuel, les problématiques de ce secteur, et
les opportunités qui lui sont propres.
Les stratégies proposées dans ce document fond
état des opportunités que les entreprises du vin ont à
l'étranger, et donc nous permets de répondre à nôtre
problématique. De plus il est un bon point de départ pour
rédiger l'introduction puisque qu'il nous décrit le monde
viticole dans sa globalité.
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
48
|
Fiche de lecture n°3
Communiqué du Bureau Interprofessionnel des
vins de Bourgogne
« Brésil : Progression
régulière des importations de vin de Bourgogne »
http://www.bordeauxwinenews.com/presse/19362.pdf
Idées clés :
Exportations de 491 000 bouteilles en 2011 pour 4,57 millions
d'euros dont 32% de vins
blancs tranquilles, 64% de rouge et 4% de créments
Les vins de bourgogne expédiés
représentent 15,6% en volume des vins AOC tranquilles et
26,7 en valeur.
Sur l'ensemble des vins cela représente 7,5% en volume
et 11,8 en valeur
Le Brésil est le 17ème client de la
Bourgogne en volume et 19ème en valeur
Pour le Brésil, les vins de Bourgogne
représentent 0,5% en volume, et 2% en valeur
Au Brésil la consommation de vin est encore faible,
mais croissante
Le Brésil produit moins de vin qu'il n'en consomme
Les vins d'importation représentent 80% des « vins
fins » au Brésil et la qualité est de plus en
plus recherchée par les consommateurs, appuyés
par une classe moyenne grandissante
Consommation par habitant de 2L par an, mais potentiel de
9L/habitant dans les 15
prochaines années
Cependant il y a un risque de durcissement des contrôles
à l'entrée de marchandises dans le
pays, et l'augmentation des taxes à l'importation.
Les crises du real brésilien peuvent mettre à
mal le commerce international et favorisé la
consommation intérieur
Cependant depuis 2005, le taux de croissance annuel du CA des
vins de Bourgogne au Brésil
est de 25%
Ce qui va nous apporter quelque chose pour le mémoire
:
Cet article est très chiffré et donne une vision
globale du commerce des vins de Bourgogne au
Brésil. Cela nous montre quels sont les vins les plus
exportés, quel potentiel, quelles
proportions etc.
Ce que cela nous a apporté pour le mémoire :
Cet article montre le grand potentiel des vins Français
au Brésil, en mettant en avant une
certaine nuance. Le Brésil semble être un grand
marché plein d'avenir cependant il y a encore
peu de consommation et un risque de taxes importantes vis
à vis des de l'importation dans le
pays.
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
49
|
Fiche de lecture n°4
Interview de Matthieu Peluchon, Directeur Rouge
Brasil
Conférence du 21 Février 2013, «
Brésil, quelles opportunités pour les produits agroalimentaires
français »
Les vins français face à la concurrence : 70%
des importations de vin au Brésil viennent du Chili et de l'argentine et
80% de ces vins sont des vin en dessous de 30$/caisse
Cela serait une erreur de vouloir concurrencer sur les vins
pas chers car le marché est déjà saturé, et de plus
les vins Chilien et Argentins sont moins taxés que les autres vins.
Il y a une demande de vins plus élaborés de la
part des Brésiliens et la France peut parfaitement répondre
à cette demande par la diversité de sa production de vin
Ce qui va nous apporter quelque chose pour le mémoire :
Cette courte interview de Matthieu Péluchon parle des
opportunités des vins Français au Brésil et met l'accent
sur le fait que les vins peu chers sont saturés par une forte
importation des vins argentins et chiliens
Ce que cela nous a apporté pour le mémoire :
Cela apporte de la nuance aux opportunités du
territoire brésilien concernant les importations de vins
français. Ce pays a des nombreuses opportunités certes mais
certains freins, comme une forte concurrence des pays d'Amérique Latine,
ainsi que des vins du nouveau monde. La France est une référence
du vin mondial, cependant l'exportation de vins trop marketés ou peu
chers est saturée.
Fiche de lecture n°5
Article du 19 Juin 2014, par Ana Carolina Danide Bettane
et Desseauve « Pas facile pour les vins français au Brésil
»
http://www.mybettanedesseauve.fr/pas-facile-pour-les-vins-francais-au-bresil
Les « néo-buveurs » brésiliens se sont
vite tournés vers les vins argentins et chilien car les vins
français sont perçu comme « bon mais chers, ou peu chers et
mauvais »
A cause des taxes importantes une bouteille de Bordeaux ou de
Bourgogne est vendue 5 à 7 fois plus chère au Brésil (27%
de taxes + des vins plus élevés à l'achat d'origine)
Selon le ministère brésilien du
Développement, de l'Industrie et du Commerce Extérieur (MDIC), le
prix moyen du vin français tranquille importé au Brésil en
2013 était de 7,47 dollars, c'est à dire presque trois fois plus
que le prix des vins portugais et deux fois que le vin argentin, chilien et
même italien
« Les meilleurs vins du monde sont français, mais
aussi les pires. Un bourgogne d'entrée de gamme au Brésil est
normalement mauvais. Du coup, les vins français de qualité sont
plutôt
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
|
50
|
destinés à un public de connaisseurs de vin
à fort pouvoir d'achat » Marcelo Coppelo, l'un des critiques les
plus réputé du brésil
De plus la concurrence chilienne et argentine est
expliquée par les avantages du au Mercosur - Et les vins de ces deux
pays sont plus adaptés aux gouts des consommateurs brésiliens
Ce qui va nous apporter quelque chose pour le mémoire :
L'importance de la concurrence Chilienne et Argentine, due non
seulement à des facteurs de prix mais aussi par les gouts des
consommateurs. Concernant le brésil cela met également en avant
l'importance du partenaire commercial qu'est le Portugal ! De plus les vins
français sont vu par les consommateurs comme trop chers lorsqu'ils sont
bons et mauvais lorsqu'ils sont chers ...
Ce que cela nous a apporté pour le mémoire :
Une fois de plus nous comprenons l'ampleur de la concurrence
chilienne et argentine ainsi que d'autre partenaire commercial comme le
brésil (langue). Précédemment nous avons vu que la France
avait intérêt à se focaliser sur ses vins de
qualités, cependant cet article nous montre que ces vins de
qualité seront trop cher pour les consommateurs du pays ;
51
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
52
Graphiques :
2.0
29,914
2.2
32,906
2.2
33,927
2.4
36,350
2.1
33,339
2.2
34,222
2.0
32,634
2.1
33,596
2.1
34,036
2.1
34,660
2.1
35,191
1.1
2.7
-0.9
0.6
0
35,000
30,000
25,000
20,000
40,000
5,000
15,000
10,000
2.5
2.0
1.5
VOLUME - '000s nine-litre cases
PER CAPITA - Litres per Adult
Still Light Wine
Chart 22: Annual Consumption vs. Per Capita
Consumption
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Source:The IWSR
2009
2010
2011
IWSR/Vinexpo Report 2015: Brazil
2008
Table 38: Annual Consumption vs. Per Capita
Consumption
2012
Volume - '000s nine-litre cases j Per Capita - litres
per adult
2013
2014
2015
2016
2017
2018
% CAGR
2008-13
2013-18
29,914
34,222
35,191
Per Capita
Consumption
IWSR/Vinexpo Report 2015: Brazil
Rose
Red
White
651
Source: The IWSR
4,750
24,513
2008
436
4,605
27,865
2009
463
4,900
2010
505
Table 39: Volume Development by Colour
28,564
2011
5,055
532
30,790
2012
4,657
522
28,150
2013
4,550
527
29,150
Volume - '000s nine-litre cases
4,500
27,607
2014
575
28,371
2015
4,650
601
4,750
28,686
2016
612
4,850
29,199
2017
621
29,621
2018
4,950
-4.3
3.5
-0.9
2008-13
% CAGR
2013-18
0.3
1.7
3.5
VOLUME - '000s nine-litre cases
Chart 23: Volume Development by Colour
0
5,000
15,000
10,000
30,000
25,000
20,000
35,000
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Red Rose White
65 1 522 62 1
4, 750 4,550 4,950
24,513
29,62 1
29,150
IWSR/Vinexpo Report 2015: Brazil
VALUE - Millions USD
500
1,500
1,000
2,500
3,000
2,000
0
1,931
3,500
Chart 24: Value Development
2,177
2,404
2,95 1
2,887
2,816
2,695 2,727 2,758
2,680
2,616
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Premium
Standard
Value/Low-Price
Super Premium & Above
Source: The IWSR
27,297
73
518
2,026
2008
29,856
101
860
2013
3,404
Table 40: Consumption by Price Point
30,310
Volume - '000s nine-litre cases
118
943
3,820
2018
1.8
2008-13
10.9
10.7
6.7
% CAGR
0.3
3.2
1.9
2.3
2013-18
0.2
2,513
0.2
2,555
0.2
3,010
0.2
3,219
0.2
3,370
0.2
3,360
0.2
3,460
0.2
3,588
0.2
3,718
0.2
3,849
0.2
3,972
4.3
6.0
1.9
3.4
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Source:The IWSR
2009
2010
2011
IWSR/Vinexpo Report 2015: Brazil
2008
Table 41: Sparkling Wine Consumption vs. Per Capita
Consumption
2012
Volume - '000s nine-litre cases j Per Capita - litres
per adult
2013
2014
2015
2016
2017
2018
% CAGR
2008-13
2013-18
VOLUMES - '000s nine-litre cases
Sparkling Wine
Chart 25: Sparkling Wine Consumption vs. Per Capita
Consumption
500
3,500
3,000
4,500
4,000
1,500
1,000
2,500
2,000
0
0.0
0.1
0.2
0.3
2,513
3,360
3,972
PER CAPITA - Litres per Adult
Per Capita
Consumption
IWSR/Vinexpo Report 2015: Brazil
Source: The IWSR
Source: The IWSR
Table 43: Consumption of Imported Sparkling Wine by
Country of Origin
French Spanish Italian Argentinian Chilean Portuguese German
International South African US
|
|
115 47 192 102 10 7 0 1 1 0
|
2008
|
International Trade - '000s nine-litre
cases
|
129
85 140 98 11 9 0 1 1 0
|
2009
|
151 141 210 122
29
10
1
1
1
0
|
2010
|
208 187 216 115
25
11
8
2
3
0
|
2011
|
226 220 155 110
28
9
6
7
3
2
|
2012
|
192 174 125 101 26 9 9
5
4
2
|
2013
|
10.8 30.0 -8.2 -0.2 21.3 5.2 102.4 38.0 33.6 47.6
|
2008-13
|
% CAGR
|
Chilean
Argentinian
Portuguese
Italian French Spanish Uruguayan
South African Australian
US
|
|
2,040 1,613 672 1,075 276 109 98 34 22 7
|
2008
|
International Trade - '000s nine-litre
cases
|
2,500 1,535 645 955 270 123
86
54
24
6
|
2009
|
3,110 1,861 876 1,300 315 185 135 101 42 20
|
2010
|
3,305 1,841 966 1,350 425 225 141 58 92 42
|
2011
|
3,295 1,690 1,050 1,204
387
285
147
72
70
43
|
2012
|
3,600 1,475 1,100 1,038
382
320
154
64
64
58
|
2013
|
12.0 -1.8 10.4 -0.7 6.7 24.1 9.6 13.5 24.2 51.7
|
2008-13
|
% CAGR
|
Internationa l Trade
Table 42: Consumption of Imported Still Light Wine by
Country of Origin
Source: Uvibra
IWSR/Vinexpo Report 2015: Brazil
Source: Uvibra
Table 45: Exports of Sparkling Wine by
Country
USA
Paraguay Uruguay Japan
UK
Canada Germany Angola France Spain
|
|
Total in Volume
Total in Value - Millions US$
|
|
|
N/A N/A
|
2008
|
International Trade - '000s nine-litre
cases
|
4
1
1
|
N/A N/A
|
2009
|
6
1
1
1
0
|
N/A N/A
|
2010
|
7
0
0
0
0
8
|
N/A N/A
|
2011
|
14
0
1
|
19
814
|
2012
|
10
3
3
2
2 1 1 1 1 0
|
24
929
|
2013
|
N/A N/A N/A N/A N/A N/A N/A N/A N/A N/A
|
N/A N/A
|
2008-13
|
% CAGR
|
Paraguay
Colombia
USA
Japan
Germany
UK
Netherlands China Finland Canada
|
|
Total in Volume
Total in Value - Millions US$
|
|
|
N/A N/A
|
2008
|
International Trade - '000s nine-litre
cases
|
3
37
18
12
2
27
|
N/A N/A
|
2009
|
116 230 4 10 8
|
N/A N/A
|
2010
|
27
17
35
11 4 14 14 6
3
|
N/A N/A
|
2011
|
40 23 16 3
9
15
10
|
665
6,031
|
2012
|
43 21 21 10 7 7 6
4
4
3
|
169
4,467
|
2013
|
N/A N/A N/A N/A N/A N/A N/A N/A N/A N/A
|
N/A N/A
|
2008-13
|
% CAGR
|
Table 44: Exports of Still Light Wine by
Country
37,197
|
47,552
|
|
27,258
|
37,980
|
|
24,453
|
35,712
|
|
33,938
|
51,172
|
|
28,664
|
47,645
|
|
27,367
|
41,272
|
|
24,000
|
34,000
|
|
29,500
|
39,000
|
|
33,000
|
42,500
|
|
33,750
|
43,000
|
|
34,250
|
43,500
|
|
-6.0
|
-2.8
|
|
IWSR/Vinexpo Report 2015: Brazil
Source: Uvibra (volume)/Brazilian Ministry of Agriculture and
IBGE (Hectarage)/IWSR Projections
Table 46: Annual Production vs. Area under
Vine
Production
Chart 26: Annual Production vs. Area under
Vine
PRODUCTION (inc. Brandy) '000s nine-litre
cases
10,000
60,000
50,000
40,000
30,000
20,000
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
47,552
41,272
43,500
80,000
94,000
92,000
90,000
88,000
86,000
84,000
82,000
HECTARAGE - (area under cultivation)
Volume (Excl. Brandy)
|
Volume (Inc. Brandy)
|
Hectarage
|
|
90,000
2008
92,000
2009
92,000
2010
92,000
2011
91,000
2012
87,000
2013
86,500
2014
86,000
2015
85,500
2016
85,250
2017
85,000
2018
-0.7
2008-13 Production - '000s nine-litre cases j
Hectarage
|
% CAGR
The Americas
VOLUME - '000s nine-litre cases
Source: The IWSR
IWSR/Vinexpo Report 2015: The Americas
0
100,000
300,000
250,000
150,000
350,000
200,000
400,000
50,000
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
United States Argentina Canada Brazil
277,555
34,222 3 5, 1 9 1
29,9 1 4
312,500
48, 230
43,908
37,9 53
115,940
108,485 1 06,026
356,710
Chart 1: Regional Consumption 2008- 20 18
White
Red
Rose
440
645
45
320
520
45
265
445
45
330
595
55
310
525
50
395
725
60
465
845
65
540
975
75
615
1,135
85
700
1,290
95
780
1,465
110
-2.1
5.9
2.4
14.6
15.1
12.9
VOLUME - '000s nine-litre cases
Chart 39: Volume Development by Colour
Source: The IWSR
Table 55: Volume Development by Colour
IWSR/Vinexpo Report 2015: India
2010
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Red Rose White
200
1,200
1,000
1,600
1,400
800
400
0
600
44 0
645
45 60
725
3 9 5
7 8 0
1 1 0
1,465
2008
2009
2011
2012
Volume - '000s nine-litre cases
% CAGR
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2008-13
2013-18
IWSR/Vinexpo Report 2015: India
Premium
Standard
Value/Low-Price
Super Premium & Above
Source: The IWSR
675
36
83
336
2008
429
2013
62
573
117
Table 56: Consumption by Price Point
888
Volume - '000s nine-litre cases
101
178
1,133
2018
-8.7
2008-13
11.5
7.0
11.3
% CAGR
15.7
10.3
8.8
14.6
2013-18
VALUE - Millions USD
150
50
200
0
100
300
250
117
Chart 40: Value Development
96 94
1 1 5
1 2 9
1 5 0
1 7 1
1 9 4
2 1 9
2 4 8
277
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
0.0
1,130
0.0
885
0.0
755
0.0
885
0.0
980
0.0
1,180
0.0
1,375
0.0
1,560
0.0
1,785
0.0
2,035
0.0
2,300
-1.2
0.9
12.1
14.3
Source:The IWSR
2008
Table 54: Consumption vs. Per Capita
Consumption
2012
IWSR/Vinexpo Report 2015: India
2009
2010
2011
Volume - '000s nine-litre cases j Per Capita - litres
per adult
2013
2014
2015
2016
2017
2018
% CAGR
2008-13
2013-18
VOLUME - '000s nine-litre cases
Still Light Wine
Chart 38: Consumption vs. Per Capita
Consumption
500
1,000
2,000
1,500
2,500
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
0 . 0 0
0.01
0.02
0.03
1,130 1 , 1 80
2 , 3 00
PER CAPITA - Litres Per Adult
Per Capita
Consumption