Rôle des finances publiques dans la relance du secteur agricole en république démocratique du Congo de 2010 à 2014.( Télécharger le fichier original )par Akeem Gas AKONKWA SHALUKOMA Université Pédagogique Nationale - Licence sciences économiques et de gestion 2015 |
4.2.6. L'agriculture et la croissance économique43(*)La croissance agricole a préludé aux révolutions industrielles qu'a connues le monde tempéré, depuis l'Angleterre au milieu du XVIIIème siècle jusqu'au Japon à la fin du XIXème siècle. Plus récemment, en Chine, en Inde et au Viêt Nam, une croissance agricole rapide a précédé le développement de l'industrie. L'accroissement de la productivité agricole qui a entraîné un surplus agricole (en partie taxé pour financer le développement industriel) et permis une baisse des prix de l'alimentation a été à la base des succès de la transformation structurelle. Le paradoxe dans cette transformation est qu'une croissance agricole plus forte était nécessaire pour stimuler la croissance économique en général, ce qui a ensuite causé le déclin de la part du secteur agricole dans le produit intérieur brut (PIB). Dans le monde globalisé d'aujourd'hui, la croissance agricole peut-elle toujours déclencher une croissance globale ? Quelles sont les mesures essentielles pour accélérer la croissance agricole et lui permettre de remplir son rôle économique en RDC ? Telles sont les questions que traite le présent chapitre. 4.2.7. Raisons de déclencher la croissance par le secteur agricolea. Un vaste secteur Dans les pays à faible revenu au début de leur transformation, la part importante de l'agriculture dans le PNB laisse à penser qu'une forte croissance de l'agriculture est nécessaire à une croissance économique. De fait, l'agriculture a été à l'origine d'environ un tiers de la croissance en Afrique subsaharienne ces quinze dernières années. Avec l'augmentation du PNB par habitant, la part de l'agriculture dans le PNB régresse, de même que sa contribution à la croissance, même si ce secteur peut rester important dans certaines régions de pays plus développés, comme dans l'État du Bihar en Inde ou dans plusieurs États du Brésil. b. Réduction des prix alimentaires Dans nombre de pays d'Afrique subsaharienne, la commercialisation des produits alimentaires est imparfaite à cause de la prévalence des denrées alimentaires de première nécessité qui sont peu commercialisées au niveau international, c'est le cas notamment des racines, des tubercules et des céréales locales. Même pour les aliments qui sont largement commercialisés au niveau mondial, une grande partie de l'économie alimentaire nationale demeure isolée des marchés internationaux en raison du coût élevé du transport et de la commercialisation, en particulier dans les arrière-pays ruraux et les pays enclavés. Dans ces pays, la productivité agricole détermine le prix des aliments, qui détermine à son tour le niveau des salaires et la capacité concurrentielle générale. La productivité concernant les denrées alimentaires de première nécessité est donc la clé de la croissance. c. Avantage comparatif La plupart des pays d'Afrique subsaharienne dépendent d'un portefeuille différent de produits primaires exportés bruts ou transformés (y compris dans le secteur minier et le tourisme). Pendant de nombreuses années, l'Afrique subsaharienne gardera un avantage comparatif pour les activités primaires et la transformation des produits agricoles du fait de ses richesses naturelles favorables à l'agriculture, de l'absence de main-d'oeuvre qualifiée et d'un climat d'investissement difficile qui limite la compétitivité des biens manufacturés. d. Relations entre différentes formes de croissance La croissance agricole est très fortement liée à d'autres secteurs économiques. Lorsque les revenus agricoles sont dépensés pour acheter des biens et des services non commercialisables produits au niveau local, cela stimule la demande en produits industriels et en services au niveau local. Cela favorise ainsi la croissance de la production agricole et de la commercialisation des denrées alimentaires, ainsi que la hausse de la demande en produits et en services intermédiaires. * 43 Rapport sur le développement BANQUE MONDIALE, 2013 extraits pdf. |
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