Chapitre 3 : Les Aspects culturels et religieux
1.3.1 Les théories de la mondialisation
culturelle : L'adaptation du religieux
« L'humanité, prise comme un unique corps,
entre dans une unique civilisation planétaire qui représente
à la fois un progrès gigantesque pour tous et une tâche
écrasante de survie et d'adaptation de l'héritage culturel
à ce cadre nouveau. Nous ressentons tous, à des degrés
différents et sur des modes variables, la tension entre, d'une part, la
nécessité de cet accès et de ce progrès et, d'autre
part, l'exigence de sauvegarder nos patrimoines hérités
»24.
Les religions on de tous temps étaient
présentes, et la mondialisation n'a en rien uniformisée les
croyances, les religions. Les religions sont de nos jours omniprésents.
Jean François MEYER de l'Institut Religioscope en Suisse nous dit :
« Cela ne signifie pas absence de changements : non seulement les
religions n'ont jamais été figées, mais le contexte sans
précédent créé par la mondialisation introduit de
nouvelles dimensions qui pourraient marquer les décennies prochaines
25».
La culture, le religieux n'ont pu et ne peuvent
échapper à la mondialisation, ils sont une partie de la
mondialisation. Il est évident que les rapports culturels, religieux et
la mondialisation sont sujets à des débats houleux et violents et
engendrent parfois des chocs entre civilisations. La dominance politique
à de nos jours fait place à la dominance culturelle et
religieuse, notamment entre les puissances du Nord opposés aux
puissances du Sud. L'éternel débat « Orient contre Occident
» en est un exemple.
La mondialisation à fait surgir une féroce
concurrence économique et culturelle, c'est un de ses
héritage.
L'antagonisme mondialistique ne se limite pas aux
échanges économique, l'antagonisme est présent parmi les
identités culturelles et se traduit par un regain de tensions entre
religions, ethnies, fraternités.
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24 Ricoeur, Civilisation universelle et cultures
nationales 1961
25 Hermès 51, 2008 Mondialisation, religion et
politiques du 21e siècle, introduction
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La mondialisation a fait surgir les vieux démons tels
la colonisation, l'esclavagisme qui se traduit également sous une
différente forme dans la mondialisation notamment par l'acceptation du
travail des enfants en Chine par exemple, esclavagisme muet et accepté
pour des raisons économique.
Tout passe également par l'acceptation de l'autre,
l'acceptation d'une autre culture, d'une autre pensée, d'une autre
religion. Le pas à franchir est semblable au qu'a fait Neil Armstrong
sur la lune : « un petit pas pour l'homme un grand pas pour
l'humanité ». L'acceptation de l'autre, la volonté de
le comprendre, de l'étudier et de l'accepter est la base du processus du
recul de l'emprise de la mondialisation sur le culturel.
Nous devons faire le deuil de la suprématie culturelle
occidentale. Ricoeur dans son oeuvre nous dit 26: Ç La
capacité à faire le deuil doit être sans cesse apprise et
réapprise. Il faut accepter dans nos échanges culturels qu'il y
ait de l'indéchiffrable dans nos histoires de vie, de
l'irréconciliable dans nos différends, de l'irréparable
dans les dommages subis et infligés.
Quand on a admis cette part de deuil, on peut se confier
à une mémoire apaisée, au feu croisé entre foyers
de cultures dispersées, à la réinterprétation
mutuelle de nos histoires et au travail à jamais inachevé de
traduction d'une culture dans une autre ».
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