Annexe 1 :L'affrontement des théories.
Il est intéressant de se pencher sur les
différentes théories à propos de la mondialisation. Nous
savons que les quatre caractéristiques de la mondialisation sont :
· Une augmentation des interconnexions dans le monde.
· Des changements rapides et discontinus.
· Une augmentation du nombre et de la diversité des
participants dans les affaires.
Ici nous survolerons brièvement quelques
théories et définition, dix livres ne suffirait pas pour tout
expliquer, le but est de cerner ce qu'est la mondialisation, ses origines, ses
bases, son évolution et d'entrevoir les différentes passerelles,
les nouveautés qu'elle à apporte et les améliorations
à venir pour d'autres pays. La mondialisation pour qu'elle soit
pleinement réussie englobe obligatoirement la notion du capitalisme ou
du capitaliste. Le capitalisme regroupe en son mot deux valeurs l'une induisant
la propriété de quelque chose et la deuxième notion sera
le fruit, ma récolte tirée de cette propriété,
l'amassement du capital. Nous avons donc la rencontre entre la gestion de
biens, de sociétés et le fruit même de cette gestion, les
revenus qui accumulés et réinvestit dans la première
valeur la société ou le bien, vont permettre à cette
dernière de s'agrandir, de s'affirmer, d'accroitre sa valeur pour
s'assurer une pérennité et une rentrée de capital
supérieur, à nouveau réinvestit.
Quant au capitaliste il n'est autre que le détenteur
du dit capital, le gestionnaire du bien, de la société.
Mais il ne faut pas oublier la corrélation qu'il
existe avec la croissance et l'accumulation de capital. En effet il serait
totalement illusoire de voir un capital progresser sans une croissance dans
l'économie ou sans l'apport de nouveaux facteurs de croissance.
Joseph Schumpeter nous parle dans ses oeuvres de la
corrélation entre l'apport de facteurs de croissance et la croissance
elle-même. Schumpeter parle du capitalisme dans ses oeuvres (Le cycle des
affaires, La théorie de l'évolution) comme un tout dynamique
évoluant sans cesse. Selon lui là le système
économique produirait de lui-même de nouvelles combinaisons
productives dû à l'évolution, au progrès. Schumpeter
nomme ses innovations86 :
· Innovation de produit, Innovation de
procédé
· Innovation par de nouveaux marchés
· Innovation par l'apport de nouvelles sources
premières (le pétrole par exemple)
· Innovation par une réorganisation du travail.
Mais attention toutefois, toujours selon l'économiste
Schumpeter ses innovations n'apportent pas toujours la croissance continue. En
effet pour lui également la discontinuité dans
l'élaboration de ses mêmes innovations entraine de facto des
baisses de capital. En effet le temps qu'une innovation soit trouvés,
réfléchie, affiné, testé et mise en oeuvre de long
mois voire de longues années peuvent s'écoulées avant de
percevoir le fruit de celle-ci.
86 Joseph Schumpeter Les théories de
l'évolution économique 1912.
71
C'est pour cette raison qu'il faut selon Schumpeter
innové sans cesse. Cette même innovations ce verra reprise par
d'autres sociétés concurrentes, misent sur le marché
également ce qui fera jouer la concurrence entrainant une baisse des
prix, une hausse de la production. La concurrence féroce fera
disparaitre les sociétés les plus faibles.
L'Impulsion de l'innovation s'estompe entrainant la
Dépression. Cette étude n'a pas vocation à disserter sur
l'économie mondiale je le répète mais juste à en
cerner les contours expliquant la monté de la mondialisation.
Quelle définition allons-nous donnés de la
mondialisation ? Nous pouvons citer que la mondialisation : « peut
être conçue comme un processus (ou un ensemble de processus) qui
incarne une transformation dans l'organisation spatiale des relations sociales
et des transactions, exprimée en transcontinentales ou les flux
interrégionaux et des réseaux d'activité, d'interaction et
de puissance87 ». Nous pouvons dire que la mondialisation
est le processus d'intégration des nations dans un espace
économique mondial qui tend à échapper aux
régulations étatiques nationales. Joseph Stiglitz quant à
lui nous parle mondialisation comme d'un système permettant aux pays
pauvres de s'extirper de leur condition, la mondialisation telle qu'elle est
conçue et envisagée tend à se consacrer au service des
pays qui la dirigent, en servant notamment de voie de transmission de la
richesse des pays pauvres vers les pays riches88.
Le professeur Abbé MPALA MBABULA Louis 89
considère la mondialisation comme
l' « accroissement massif de l'interdépendance
». Accroissement de l'interdépendance de la production, des
échanges et du commerce, des marches financières, de la
technologie, des systèmes d'informations, de la culture et des
personnes.
Il y a différentes traduction de la mondialisation,
presque autant de définition qu'il y a d'économiste, il en est de
même sur les théories, mais il y a trois théories qui se
détachent principalement.
Held David nous les décries90 :
· Les hyper-globalistes
· Les sceptiques
· Les transformationalistes.
Les hyper-globalistes sont décrit comme enthousiastes,
avocats de la mondialisation. Les seconds diront que la globalisation n'a rien
apportés ou n'apporte rien, et enfin les transformationalistes diront
que la mondialisation apporte et implique de nombreuses choses, un nouveau
monde tous ensemble, de nouveaux enjeux plus ou moins bénéfiques
selon si l'on est pour ou contre.
Pour les tenants de la mondialisation, celle-ci est une chance
pour toute l'humanité, car elle est une garantie d'une plus grande
liberté d'échanges, d'une plus grande facilité de
circulation des hommes et des femmes autant que des produits. Une
liberté menant à un ordre mondial nouveau, un monde
d'équité, une chance pour les pauvres, une manne pour la race
humaine.
87 Held et McGrew, et al 1999.
88 Sigler Un autre monde. Contre le fanatisme du
marché.
89 Communication lors de la journée
scientifique du 8 juin 2OO7 organisée par le Centre Universitaire de
Kasumbalesa par les professeurs Abbe MPALA et professeur MBABULA Louis.
90 Held David , mc Grew, Anthony, Golbaltt, David and
Patterson, Jonathon (1999), Global Transformations : Politic, economics and
Culture
72
Les détracteurs de la mondialisation, ses pourfendeurs
de l'égalité selon les tenants de la mondialisation quant
à eux, arguent que la mondialisation n'est rien d'autre qu'un processus
d'ensemble qui a pour vocation première de rendre homogène
l'espace socio-politique mondial.
A) Les hypers-globalistes.
Dans les années 1990 les hyper-globalistes
demandés plus de visibilités, plus d'ouverture, critiquant
l'état nation et son protectionnisme. Pour eux les entreprises prennent
le dessus sur l'état nation en tant que tel. Ce sentiment était
dû par le ressentiment envers les politiques, par l'animosité
envers les religions, les préjudices ethniques91.
Anthony Giddens nous parle des hyper-globalistes comme des
radicaux, des extrémistes dans son ouvrage92 . Pour eux la
mondialisation n'apporte que du bien être, du bien vivre à chacun,
ils voient dans leurs théories les bénéfices à en
tirer pour chacun, ils demandent une réduction de l'implication de
l'état nation dans ce nouvel ordre qui surgit, une nation plus faible,
une nation qui laisse faire. Les hyper-globalistes partagent la conviction que
la mondialisation économique construit de nouvelles formes
d'organisation sociale qui supplanteront éventuellement les
États-nations en tant que principales unités économiques
et politiques de la communauté mondiale. Cette théorie de
l'état neutre face aux marchés serait la garantie de
l'augmentation des standards de vie.
Held nous dit dans son oeuvre93: «
Hyperglobalists purportedly argue contemporary globalisation defines a new era
in which peoples everywhere are increasingly subject to the disciplines of the
global marketplace », (Les hyperglobalists soutiennent que la
mondialisation contemporaine définit une nouvelle ère dans
laquelle les peuples sont partout de plus en plus soumis aux disciplines du
marché mondial). Pour eux l'émergence d'une nouvelle ère
est en marche. Les hyper-globalistes ne voient pas la nécessité
des contraintes imposés par les états, théorie contredite
par leurs deuxième revendication à savoir : Une
prospérité par un laisser faire du gouvernement, mais garder un
oeil sur l'état en dessous pour ne pas laisser un marché
dépérir. L'État joue d'après eux un rôle de
plus en plus central et actif dans la promotion internationale de ses
activités économiques et de l'élaboration de nouvelles
réglementations.
B) Les sceptiques.
Les sceptiques pensent que l'état a besoin de force, de
fermeté pour négocier avec la globalisation. Pour les sceptiques,
il n'y a rien de nouveau. L'État joue d'après eux un rôle
de plus en plus central et actif dans la promotion internationale de ses
activités économiques et de l'élaboration de nouvelles
réglementations.
Ils voient dans cette « mondialisation » comme un
mythe, une idéologie de mouvement, mais elle peut être capable de
passer au travers de l'action du gouvernement, de l'influencer. A l'inverse des
hyper-globalistes, les sceptiques rejettent la proposition selon laquelle
l'internationalisation économique en cours préfigure
l'émergence d'un nouvel ordre mondial où le rôle de
l'État serait considérablement diminué. Rejetant
l'idée d'une économie mondiale unifiée, la position
sceptique
91 Ohmae Kenichi (1995) The End of the Nation State
92 Giddens (2002), Runaway World: How Globalisation is
Reshaping our Lives.
93 Held, D., A. McGrew, D. Goldblatt, and J. Perraton.
(1999). GlobalTransformations: Politics, Economics and Culture.
73
conclut que le monde est décomposée en plusieurs
grands blocs économiques et politiques, dans lequel des formes
très différentes du capitalisme évoluent et continueront
d'évoluer. Ils restent prudents et sceptiques sur le caractère
dit révolutionnaire de la mondialisation, de l'aspect nouvel ordre
mondial. Les sceptiques affirment que la globalisation, la mondialisation n'est
point un acquis irréversible, une chimère contre laquelle on ne
peut lutter, non les sceptique ne voient pas cela comme une vision
unidirectionnel pour s'assurer un monde meilleurs.
C) Les Transformationalistes.
Leur théorie est tout autre. Partisans d'une ère
nouvelle, du monde nouveau est transformé, les transformationalistes
voient la fin du monde actuel et de sa gouvernance. Cela doit passer par une
réorganisation mondiale du marché une forte baisse de l'influence
des politiques sur les marches voir l'abolition de l'interventionnisme
étatique. Pour les transformationaliste une restructuration de la
société modernes est fondamentale, impérative. Ils voient
dans les effets de la mondialisation l'origine des transformations sociales,
politiques et économique actuelles. En accord sur le fait que
l'état garde son pouvoir central au sein du système international
mais que cette mondialisation impliquera une remise en question, une remise en
cause des pouvoirs et fonctions et autorité de ces mêmes
états.
Pour les transformationalistes, le débat actuel sur la
mondialisation devrait surtout porter sur la question du pouvoir : ses
modalités, les instruments, l'organisation et la distribution.
La mondialisation peut donc être compris comme
impliquant un changement ou une transformation dans l'échelle de
l'organisation sociale humaine qui étend la portée des relations
de pouvoir dans les principales régions du monde et les continents.
Elle implique un monde dans lequel les développements
dans une région peuvent venir à façonner les chances de
vie des communautés dans les régions éloignées du
globe. Très inégal dans son étreinte et l'impact, il se
divise comme elle intègre.
Dans son rapport : « LA MONDIALISATION COMME NOUVELLE ERE
DES PARADOXES ET D'INTERDEPENDANCE DU VIH/SIDA », le Professeur
Associé Abbé MPALA Mbabula Louis nous présente un tableau
ci-dessous regroupant les trois grandes théories de la mondialisation,
avec leurs caractéristiques propres, leurs arguments.
|
HYPERGLOBALISTES
|
SCEPTIQUES
|
TRANSFORMATIONALISTES
|
QUOI DE NEUF ?
|
Une ère nouvelle
|
Blocs commerciaux, gouvernance plus faible.
|
Niveau d'interdépendance mondiale sans
précédent historique.
|
CARACTERISTIQUES
|
Capitalisme mondial, gouvernance mondiale, société
civile mondiale.
|
Le monde est moins interdépendant que dans les
années 1890.
|
Mondialisation « dense » (intensive et extensive).
|
POUVOIRS DES GOUVERNEMENTS NATIONAUX
|
Sur le déclin.
|
Renforcé.
|
Restructuré.
|
MOTEURS DE MONDIALISATION
|
Capitalisme et technologie.
|
États et marché
|
Forces combinées de la Modernité.
|
TYPE DE
STRATIFICATION
|
Érosion des anciennes hiérarchies
|
Marginalisation accrue du Sud
|
Nouvelle architecture de l'ordre international
|
74
MOTIF DOMINANT
|
McDonalds, Madonna, etc.
|
Intérêt national
|
Transformation de la communauté politique
|
CONCEPTUALISATION DE LA MONDIALISATION
|
Réorganisation du cadre de l'activité humaine
|
Internationalisation et régionalisation
|
Réorganisation des relations interrégionales et
action à distance.
|
TRAJECTOIRE HISTORIQUE
|
Civilisation globale
|
Blocs régionaux, choc des civilisations.
|
Indéterminé : intégration et fragmentation
mondiale.
|
RESUME DE L'ARGUMENT
|
Fin de l'État-Nation
|
L'internationalisation dépend de l'accord et du soutien de
l'État
|
La mondialisation transforme le pouvoir étatique et la
politique internationale
|
A la vue de ces différentes théories, je peux en
conclure que la mondialisation a un passé derrière elle, qu'elle
n'est pas un système nouveau comme le pensent les transformationalistes,
mais plutôt qu'il y a derrière la mondialisation ou globalisation
selon les anglophones une longue histoire. Cela nous est montré par les
prémices de la mondialisation qui sont anciens, les échanges
commerciaux ont débuté bien avant la naissance du Christ.
Dès le IIe siècle av. JC les chinois avaient
développé un système commercial de la soie par exemple,
des épices vers l'occident. Nous avons aussi le commerce du bois, des
résines et des épices de l'Indonésie vendues en Chine, au
Moyen-Orient, en Inde. Et nous avons le fabuleux voyage de Marco Polo qui est
bien une preuve d'échange, de commerce, d'un début de
mondialisation.
Marco Polo, le Vénitien, entreprit son voyage en Chine
à la fin du XIIIe siècle pour en rapporter de la soie; deux
siècles après, Christophe Colomb, le Génois,
découvrit l'Amérique en cherchant une route plus rapide en
direction des Indes et de leurs épices.
C'est sur le commerce à la grande aventure que se sont
bâties initialement les fortunes, la fortune née des
prémices de la mondialisation. Nous pouvons définir
également la mondialisation comme le processus d'intégration des
nations dans un espace économique mondial qui tend à
échapper aux régulations étatiques nationales.
Un des enjeux, des défis important de la mondialisation
est également la fin des disparités entre les nations.
Disparités économiques, social et culturel, les aspects
juridiques, sans oublier le développement durable, un des aspects peut
être le plus important, du moins le plus discute de nos jours.
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