1.6.Présentation de la République de
Guinée
1.6.1. Des rivières du sud à la
Guinée
Plusieurs réflexions théoriques ont
été faites sur l'origine du mot « Guinée ». Mais
il est établi de nos jours que ce terme dérive du mot
berbère « AGUINAOUI » qui désignait les populations
noires situées plus au sud. Pour la première fois, ce mot fut
mentionné sur la carte d'un navigateur italien Giovani de CARRIGNON vers
les années 1320. Des années plus tard, il apparu dans «
chronica de Freites de Guinée » du navigateur portugais
Fanès de Zurara. C'est depuis cette date que ce nom est apparu sur
toutes les cartes marines pour désigner les côtes de l'Afrique,
allant de la Casamance au Gabon et par extension tous les produits venants de
ces localités. C'est seulement après la conquête du
territoire par la France dans la période de 1889-1893 que les
frontières furent délimitées et la colonie porta le nom de
« Les rivières du Sud ». Elle fut rattachée à
l'Afrique Occidentale Française (AOF). Les limites actuelles du
territoire de la Guinée furent fixées le 1er juillet
1912 grâce à un traité franco-anglais qui précisait
ses limites avec la colonie anglaise de Sierra Leone. (STAR-GUINEE, 2008 : En
ligne)
S'agissant du contact avec les Européens, il semble
que ce sont les portugais qui furent les premiers à aborder les
côtes guinéennes. Mais ils en seront plus tard éloigner par
les anglais et les français qui devinrent les principaux animateurs du
commerce des esclaves. Ce n'est qu'au début du XIXème
siècle que la France manifesta clairement ses intentions de
posséder la Guinée. C'est ainsi que les deux puissances rivales
trouvèrent un accord entre elles mais aussi avec les chefs locaux, elles
conclurent des traités et des conventions
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permettant à la France d'occuper, à partir de
1875, les « Rivières du Sud ». (ibid) Mais il faut noter que
la pénétration coloniale s'était heurtée à
de fortes résistances des populations guinéennes en
général. La plus farouche résistance fut menée par
les troupes de l'Almamy Samory Touré pendant dix huit ans contre les
envahisseurs français. Cette résistance nationale fut affaiblie
par les contradictions entre certains groupes socioculturels. (BEAVOGUI, 2001 :
p. 102). Ce qui empêcha une résistance cohérente, forte et
unie pouvant regrouper le fouta djallon du Roi Alpha Yaya Diallo, le manding de
l'Amamy Samory Touré, la forêt de Kissi Kaba Keita et de
Zébéla Tokpa Pivi et la basse côte de Dinah Salifou Camara.
Après l'arrestation de Samory, la résistance se poursuivit
jusqu'au-delà de décembre 1908 mais grâce aux canons
français, le territoire des rivières du sud sera conquise
entièrement par la France. (BEAVOGUI, op. cit. p. 103). C'est par le
referendum du 28 septembre 1958 que la colonisation de la Guinée prendra
fin. L'indépendance fut proclamée le 02 Octobre 1958 sous la
direction du syndicaliste Ahmed Sékou Touré.
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