Approche socio-anthropologique des institutions d'intégration des personnes à¢gées : le cas de l'êbeb chez les Odjukru (côte d?ivoire)( Télécharger le fichier original )par Fato Patrice KACOU Université Félix Houphouet Boigny de Cocody-Abidjan - Thèse Unique de Doctorat en Sociologie 2013 |
6.1.10- Répartition des enquêtés en fonction du statut matrimonialTableau 31 (PC) : Statut matrimonial des enquêtés selon le sexe
Source : enquête personnelle, 2010. Le tableau présente six types de statuts matrimoniaux les uns plus importants que d'autres en termes de proportion. Nous observons parmi la population enquêtée une proportion élevée de veuf, soit 45,8%. La population d'hommes âgés monogames est de 28,9%. Ce qui est largement supérieur au pourcentage d'hommes âgés polygames soit 5,4%. Les femmes âgées mariées ou divorcées font respectivement 9,9% et 8,1%. Nous avons un pourcentage très faible de célibataire, soit 1,8%. Dans la culture Odjukru comme dans beaucoup d'autres cultures africaines, le célibat n'est pas une valeur, il est infâmant. Cependant, il y a des individus célibataires à cause par exemple d'incapacité pulsionnelle. Cette dernière, l'incapacité sexuelle est cachée c'est-à-dire pas ouvertement avancée par l'individu ou sa famille comme étant les raisons du refus de contracter un mariage. Mais il y a des hommes qui en dépit de leur handicap se marient. Dans ce cas, le maintien de l'épouse dans le foyer dépendra de la permissivité du mari et de sa bravoure (travailleur). La permissivité signifie qu'il s'abstiendra d'être soupçonneux et d'exposer son épouse à la vindicte populaire, s'il arrive à cette dernière d'avoir des relations sexuelles extraconjugales. Il n'y a pas de limitation de nombre d'épouses qu'un homme peut avoir. La polygamie dans la société traditionnelle est une réponse à l'ampleur des travaux champêtres. Et le consentement de l'épouse est indispensable à l'époux qui envisage vivre la polygamie. Mais la tendance est à la monogamie eu égard aux normes qui ont cours dans les religions chrétiennes auxquelles les Odjukru ont adhéré. C'est ce que révèle la proportion de monogames plus importante que celle des polygames. A l'image des sociétés occidentales198(*), la proportion des veufs âgés est très significative soit 152 veufs sur un effectif total de 332. En principe, chez les Odjukru, après le décès du mari, la veuve quitte la cour de son défunt époux pour rejoindre sa famille. Mais avec les transformations sociales, présentement, suite au décès du mari, la femme choisit de rester auprès de ses enfants. L'invariant est qu'elle n'est plus à la charge de sa belle famille. Ce sont ses enfants qui s'occupent d'elle s'ils en ont les moyens. Le croisement des variables sexe et statut matrimonial dans le tableau nous permet de voir que 71,6% des femmes âgées interrogées sont veuves, soit 139 femmes âgées sur 194. 17% d'entre elles sont mariées et 11,3% ont été divorcées. Nous avons un pourcentage nul de femmes âgées célibataires. Dans la colonne des hommes âgés, nous constatons que, lorsque nous cumulons les proportions des monogames et des polygames (69,6%+13%), 82,6% des hommes vivent avec au moins une conjointe. Seulement 9,4%, 4,3% et 3,6% d'entre eux sont respectivement veufs, célibataires et divorcés. La proportion importante de veuves pourrait s'expliquer par l'âge avancé avec le risque de perte du conjoint. De même qu'il est facile aux hommes de contracter un mariage à tout âge, de même les chances d'une femme d'être mariée se réduisent avec l'âge. * 198Paul Paillat, op. cit., p. 2. |
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