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Les terrasses du Pech de Foix: recherches « ethno-historiques » pour la mise en oeuvre d'un sentier d'interprétation et perspectives de dynamisation du site

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par Elise LABYE
Université Toulouse Le Mirail - Master 2 professionnel Aménagement et développement transfrontalier de la montagne 2011
  

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ANNEXE 7 : PORTRAITS ET PAROLES46

Les habitants du Pech ?Suzanne DEPAS

Dans les années soixante, âgée d'une vingtaine d'années, elle fut l'une des dernières habitantes du Pech pendant environ un an et demi ; avec son mari, son fils de deux ans et sa fille, née durant cette période. Malgré des conditions de logement très rudimentaires, l'amour qui l'unissait à son mari et la tranquillité des lieux lui ont fait garder de très bons souvenirs de cette période et de ce lieu qu'elle appelle « son petit paradis ».

« J'allais aux asperges, aux champignons, je ramassais des oeillets sauvages...après y'avait des amandes, à l'époque y'avait de tout...On ramassait aussi des poireaux sauvages pour faire la soupe...on avait rien, on n'avait pas un sou ! Après mon mari a trouvé du travail, on a pu commencer à s'acheter ce qu'il fallait pour manger... »

« Je m'y plaisais beaucoup, je l'appelais `mon petit paradis' [...] De là-haut, j'ai vu construire le nouveau pont en 1962 [...] ce qui me plaisait c'était le calme, c'était la ville en dessous, on pouvait tout regarder...la tranquillité surtout...moi j'aime être tranquille ».

?Monsieur BARONA :

D'origine espagnole, il est probablement le dernier à avoir cultivé des terrasses aux Bentenaous, jusque dans les années soixante.

Ce monsieur, qui était puisatier, vivait avec sa femme dans la maison, aujourd'hui en ruines, située en contrebas du chemin plat menant au site de terrasses. Il avait des lapins, des poules, un âne et deux mulets. « Il faisait un peu de tout » pour sa consommation personnelle.

« Quand il y avait Barona, il entretenait la maison qui est démolie, il entretenait sous l'orry, une baraque basse. Il avait des lapins...il était puisatier...c'est-à-dire qu'il cherchait des points d'eau pour faire des puits. Il en aurait trouvé un plus bas, là ou il y a la baraque au drapeau...(M.Alozy)

« Mme Baronna c'était une dame petite assez costaud et son mari c'était un grand maigre. Il descendait à Foix sur son âne et il remontait sur l'âne...et elle, la bonne femme, elle tirait l'âne parce qu'il voulait pas qu'elle monte dessus...alors elle s'arrêtait à la maison pour boire un petit coup d'eau ou de café, elle disait `il faut que je monte sur cet âne je vais pas monter là-haut à pied moi j'en peu plus'...alors elle prenait un rocher, un peu haut, elle montait dessus et puis elle voulait monter sur l'âne et quand elle allait mettre la jambe, l'âne il avançait ! » (Mme Depas)

46 Tels qu'ils ont été livrés au bureau d'étude et présentés lors de la réunion du « groupe-projet » du 28 juillet 2011

109

? Albert PIQUEMAL

Il est né sur le Pech en 1928, à la ferme du Pech de Naut (Pech d'en haut) que ses parents avaient acheté en 1920 et qu'ils ont habité jusqu'en 1938. Il a donc vécu là jusqu'à l'âge de 10 ans et se souvient de la vie de la ferme.

Il y avait une dizaine de vaches, une trentaine de moutons et quelques cochons. Les agneaux et les veaux, après avoir été engraissés, étaient vendus sur le marché à Foix. Sa mère transformait le surplus de lait en beurre et le petit lait était donné aux cochons. La volaille et les lapins étaient aussi vendus sur le marché.

Ils cultivaient un jardin potager et des céréales : blé, avoine, seigle. Une fois récolté et dépité, son père descendait le blé à dos d'âne jusqu'au pont de l'Arget, chez le meunier, pour le faire moudre. Avec la farine, sa mère fabriquait du pain.

Le cochon, c'était pour la consommation familiale, lorsqu'on le tuait, il y avait une grande fête avec les amis qui étaient venus donner un coup de main. La semaine, pour être plus près de l'école, il dormait chez sa tante à Flassa. À partir de 1938, la famille Piquemal est descendue du Pech pour s'installer dans une ferme plus bas mais tout en continuant à utiliser les terres du haut. Puis, en 1955, la ferme sera vendue.

Ceux qui fréquentent(ou ont fréquenté) le Pech

Gérard ALOZY :

Artisan peintre à la retraire, il fréquente le Pech depuis ses plus jeunes années pour se promener, pour explorer, pour admirer la vue qu'il y a depuis là-haut et profiter de la tranquillité des lieux.

Vers l'âge de quatorze ans, avec ses copains, c'était le terrain de jeux et d'exploration mais toujours en évitant de passer trop près de la maison où vivait un monsieur avec une jambe de bois et son chien blanc, car il leur faisait peur.

Plus tard, c'est à la recherche de grottes ou autres cavités qu'il parcourt les lieux.

La photographie, autre de ses passe-temps, l'amène à prendre quantité de photos, principalement des fleurs, sur le Pech et ailleurs.

Autre but de ses escapades : la cueillette des asperges, au printemps, lorsque les jeunes pousses sortent de terre.

« Cet endroit là j'y vais pour les asperges, sur les terrasses il y en a plein...c'est fin...il faut prendre que le bout et on les fait en omelette...Après, je vais plus vers le haut du Pech. »

110

« On voit loin, c'est à deux pas de Foix y'a pas à prendre la voiture et le paysage est très diversifié sur le Pech selon le coin où l'on va. »

« J'y allais pour me promener, pour découvrir, trouver de nouveaux endroits...Je faisais des photos, surtout de fleurs »

« J'y allais le weekend quand je travaillais, maintenant je peux y aller quand je veux. »

Henri AILLERES :

Educateur sportif, Henri Aillères a vécu toute sa jeunesse à proximité du départ du chemin des asperges. Sa mère y tenait un café jusqu'au début des années quatre-vingt-dix. Pour les enfants du quartier, le Pech, c'était le terrain de jeux.

« Aller au Pech, c'était la nature, la construction de cabanes, la cueillette des asperges...des jeux ayant trait à la nature...on y était tout le temps. »

Le Pech pouvait aussi être le lieu d'autres cueillettes :

« Quand on allait chercher des truffes, avec les voisins, c'était quelque chose d'exceptionnel, j'étais content de les sentir... »

Lucette FAVERGEON :

Tout comme ses parents, Lucette Favergeon était marchande de chaussures à proximité du vieux pont. Lorsqu'elle avait une dizaine d'années elle allait sur le chemin du Pech pour se promener et ramasser des fleurs, notamment des pervenches. Quand sa mère l'accompagnait, elles allaient jusqu'au quartier de Flassa « pour faire la boucle ».

« Parfois, j'y allais avec un livre et je m'asseyais au bord du chemin pour lire...on y est bien...Mais c'était toujours sous l'oeil de ma mère qui surveillait depuis le pont...il fallait qu'on nous voit. »

Paroles diverses :

« Il y avait un manque d'eau sur le Pech. On utilisait la `Fount de Labat' sur la route du Pech de Naut ou on descendait chercher l'eau à Foix. Les filles Soula allaient tous les matins vendre le lait à des particuliers à Foix, puis elles remontaient les bidons remplis d'eau » (Yves ROUX)

111

« Quand ils faisaient le blé, ils accrochaient un tissu blanc pour que ceux du Saint-Sauveur viennent dépiquer...il y avait beaucoup d'entraide à l'époque » (Mme VAQUIÉ)

« Enfant, je venais cueillir des gentianes puis je les disposais dans une assiette à soupe pour en faire un coussin et l'offrir à ma mère. » (Richard DANIS)

« Au printemps, j'allais cueillir des pervenches sur le chemin des asperges. Par le chemin situé en face de la croix de Bouychères j'allais cueillir des iris avec ma mère et au bord des anciennes habitations, des lilas. » ( Annie CAZENAVE)

« Mon oncle Josépou, sur le chemin de l'école, passait par le Pech, faisait une petite botte d'iris violet clair et avec il se faisait un peu d'argent pour s'acheter une petite bagatelle » (Gaston GERAUD)

112

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS 1

INTRODUCTION 6

1ère PARTIE : CONTEXTE DE L'ETUDE REALISEE DANS LE CADRE DU PROJET

DE MISE EN PLACE DU SENTIER D'INTERPRETATION 9

I. La Fédération Pastorale de l'Ariège 9

A. Type de structure 9

B. Objectifs, territoires d'actions et missions 10

II. Le programme « 1001 terrasses d'Ariège » 12

A .Le système terrasse 12

1. Definition et principes 12

2. Un savoir-faire paysan complexe 13

3. Les terrasses de cultures en Ariège 14

B. Objectifs et actions 17

C. Un projet intégré au programme leader 19

III. Le site de terrasses du Pech de Foix 20

A. Présentation géographique du site 20

B. Une ressource territoriale « multi-patrimoniale » 23

C. Suivi du projet et mode de financement 26

1. Le Comité de pilotage 26

2. Le groupe-projet 27

3. Financement des différentes tranches du projet : 30

D. Travail confie et méthodologie mise en place 31

Conclusion de la première partie 33

2eme PARTIE : RECHERCHES ETHNO-HISTORIQUES : RESULTATS ET FONCTIONS

34

113

I. Résultats de l'enquête ethno-historique 34

A. Rappel des objectifs et précisions sur la méthode 34

1. Les recherches aux archives départementales de l'Ariège 35

2. L'enquête par entretiens 35

3. Les observations de terrain 36

B. Toponymie des noms de lieux 36

C. Habitat, usages et représentations 37

1. A propos des habitants et propriétaires 39

2. Evolution des rapports: d'un espace essentiellement agricole à un espace de loisirs

42

3. La question de l'eau sur le Pech 44

4. Les cueillettes sur le Pech 45

5. Faits divers et croyances : 48

6. L'abri en pierre sèche construit en encorbellement 50

7. Les terrasses monumentales 50

8. Le Pech: un espace de tranquillité, d'exploration voire d'apprentissage 52

9. Le Pech comme espace de « relégation »? 54

10. Un espace agricole périurbain 55

11. Le quartier du vieux pont 57

D. Portraits d'habitants du Pech 58

1. Suzanne DEPAS 58

2. Monsieur BARONA : 59

3. Monsieur PIQUEMAL 60

II. Synthèse et préconisations 61

A. Bilan de l'enquête 61

B. Préconisations pour un approfondissement des recherches 61

III. Apports pour la conception du sentier d'interprétation 63

A.

114

La notion d'interprétation 63

B. Une perspective ethno-historique 64

C. Portraits et paroles 65

D. Participation à la démarche partagée 65

Conclusion de la deuxième partie 66

3ème PARTIE: PISTES DE VALORISATION DU SITE ET MODALITES DE SUIVI PAR

LE GROUPE PROJET UNE FOIS LE SENTIER EN PLACE 67

I. Enjeux, objectifs, méthodologie et limites de cette partie 67

A. Les enjeux d'une dynamisation du site 67

B. Objectifs et méthodologie 68

C. Les limites 69

II. Autres sites de terrasses : Actions mises en oeuvre, modalités de gestion 69

A. Les terrasses de la carolle à Auzat 70

B. Le Mas d'Azil : site de Souribet 70

C. Camon : les cabanes en pierres sèches 71

III. Quels projets pour le site de Foix ? 73

A. Synthèse des potentiels du site de Foix 73

B. Domaines d'actions possibles et exemples de projets 74

1. Tourisme et randonnée 75

2. Les projets agricoles 76

3. Valorisations pédagogiques 78

4. Projets artistiques 79

5. Projets scientifiques 80

6. Projets événementiels 80

C. Possibilités de financements 81

IV. Modalités de pilotage et de développement d'activités sur les terrasses du Pech de Foix

81

A. Les réunions du groupe-projet, les besoins identifiés 81

B.

115

Les actions à mettre en oeuvre par le groupe-projet pour avancer dans le

développement d'activités sur le site 83

C. Mise en réseau avec le collectif 1001 terrasses d'Ariège 85

D. Synthèse pour la valorisation du site de terrasses du Pech de Foix 85

Conclusion de la troisième partie 87

CONCLUSION GENERALE 88

BIBLIOGRAPHIE 90

LISTE DES SIGLES UTILISES 93

ANNEXE 1 : PHOTOS ANCIENNES 94

ANNEXE 2 : PLAN NAPOLEONIEN 95

ANNEXE 3 : PLAN DE FOIX, ATLAS DES VILLES DE FRANCE, G.DE LLOBET 96

LEGENDE DU PLAN 97

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus