B. OBJECTIFS ET ACTIONS
Suite au constat qu'une grande partie des territoires
pastoraux, sur lesquelles la Fédération Pastorale de
l'Ariège concentre son action, étaient constitués
d'anciennes terrasses de cultures, le programme 1001 terrasses d'Ariège
a été initié au cours de l'année 2000. Son
programme d'actions doit permettre de préserver de manière
durable ce patrimoine à travers quatre axes.
Les quatre axes du programme d'action de
l'opération 1001 terrasses d'Ariège y'
Mesurer : pour mieux connaître ces espaces et
établir des choix de gestion.
y' Souligner : pour rendre les
terrasses plus visibles dans le paysage ariègeois, auprès des
habitants et auprès du public touristique.
y' Préserver : autant que
possible pour le bénéfice des générations
futures.
y' Développer : pour servir
de support au développement économique en préservant et en
relançant les activités valorisant les terrasses, aussi en
mettant en réseau les acteurs et les sites.
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L'intérêt est porté sur un
élément, les terrasses de cultures, dont la portée est
universelle car il en existe un peu partout à l'échelle
planétaire. Les objectifs sont de mieux appréhender
l'étendue, en Ariège, de cet élément marquant de la
culture ariègeoise, de s'interroger sur leurs fonctionnalités
aujourd'hui (intérêt paysager, prévention des inondations
et crues torrentielles, espaces riches en biodiversité, qualités
agronomiques des parcelles, etc.) et de valoriser leurs potentialités
mésestimées à travers un programme d'action.
L'une de ses premières étapes fut la
réalisation d'un inventaire pour mieux cerner les espaces sur lesquels
le programme souhaitait agir. (PIOL, 2001). Cet inventaire a conclu à la
présence de 23 000 hectares de terrasses sur le département
ariègeois pour beaucoup en friche ou emboisées. La vocation
pastorale étant devenue, au fil du temps, principale sur nombre de ces
espaces, l'une des premières actions fut une expérimentation en
vue de la réduction de la dégradation des terrasses par les
troupeaux domestiques.
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En fonctions des différents porteurs de projets,
d'autres modes de valorisation agricoles existent, tels que la production de
petits fruits, le maraîchage ou encore la trufficulture. Des modes
d'utilisation des terrasses qui sont plus en lien avec leur fonction initiale.
Une autre vocation encore : des sites où le public est accueilli pour
des activités de loisirs et touristiques avec différentes
modalités de mise en scène du patrimoine, notamment à
travers des dispositifs scénographiques. Ces porteurs de projets ont pu
être soutenus grâce à un travail d'animation,
d'accompagnement et à travers différents moyens : travaux
d'aménagements et de restauration des constructions en pierre
sèche, formation à la technique de la pierre sèche,
valorisation scénographique, moyens de communication (supports
d'information) etc.
Par ailleurs, un réseau des porteurs de projet se
développe à l'échelle du département : une action
qui permet de fédérer ceux qui mènent des activités
sur terrasses et de définir un programme d'action collectif. Il doit
pouvoir être un lieu d'échanges et permettre la capitalisation
d'expériences. Dans le cadre d'une formation13,
l'identification de valeurs partagées pour développer une
identité collective a pu être définie afin de constituer un
cadre de référence et d'action. Dans ce but, plusieurs
collèges thématiques ont été créés
(foncier, pratiques culturales, pierre sèche, communication,
médiation et accueil) et un plan de communication commun va être
prochainement mis en oeuvre (dont un site internet). L'organisation d'une
journée événementielle, « la fête des terrasses
» dans le cadre des journées européennes du patrimoine
participe de cet objectif collectif de communication.
Une autre action est actuellement à l'oeuvre en
partenariat avec la Chambre de Métiers de l'Ariège. Il s'agit de
progresser dans la structuration de la filière des artisans de la pierre
sèche en Ariège en créant un collectif d'artisans à
même de répondre collectivement à des appels d'offres, en
organisant des formations techniques, en favorisant la mise en relation avec
des maitres d'ouvrage, etc. Le programme participe ainsi à la sauvegarde
d'un patrimoine technique, artisanal à travers la valorisation du
métier de murailler. La technique du bâti en pierre sèche,
loin de n'être que du folklore, conserve aujourd'hui toute sa raison
d'être notamment en termes de durabilité écologique, de
solidité des réalisations et d'esthétique du
résultat, le tout au bénéfice du territoire.
13 Assurée par deux intervenantes : Malika
Boudellal (ethno-muséographe) et Camille Provendier (Consultante en
Education à l'Environnement)
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