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Dynamique des paysages végétaux autour d'une ville moyenne et sa périphérie. Cas de mMiganga (de 1987 à  2015)

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par Issouhou Mouhaman
Université de Ngaoundéré - Master 2015
  

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4.2.1. Les feux de brousse

Dans l'Adamaoua, 80 % de la superficie, soit pratiquement tous les pâturages brûlent. Ce sont les feux de brousse qui ont imprimé à la végétation sa physionomie actuelle. La plupart des feux sont mis intentionnellement, soit par les cultivateurs qui les utilisent pour défricher les champs, soit par les éleveurs qui s'en servent pour dégager les herbes séchées non appétées et permettre les repousses tout en escomptant l'assainissement des pâturages ; soit encore par les chasseurs qui les mettent pour dégager l'herbe et permettre la chasse (Doufissa, op cit.).

On rencontre dans notre zone trois principaux types de feux en fonction de la période de pratique à savoir les feux précoces de fin de saison des pluies/début saison sèche qui brûlent une végétation très souvent encore active, les feux de pleine saison sèche mis quand la végétation est complètement sèche et les feux tardifs mis lorsque l'humidité atmosphérique monte sans toutefois qu'il y ait encore de véritables pluies ou quelques jours après les premières pluies.

Les feux de brousse constituent un élément clé de la dynamique des paysages de savane des régions soudaniennes et peuvent être considérés selon les zones écologiques concernées, soit comme un fléau contre lequel il convient de lutter, soit comme un véritable outil de gestion, dont l'utilisation raisonnée permet de maintenir ou d'entretenir certains types de paysages (Grégoire J.M et al, 2003).

À l'issue de l'administration du questionnaire dans les cinq villages enquêtés (Bardé, Nganhi, Bounou, Meidougou et Dokolim), les informations à caractère social ont été obtenues dans chacun de ces villages. Le nombre de personnes enquêtées n'a pas été le même dans chaque village (tableau 16) et ceci en fonction de deux paramètres retenus.

Tableau 16. Répartition des questionnaires administrés par villages enquêtés

Villages enquêtés

Bardé

Nganhi

Bounou

Meidougou

Dokolim

Total

Nombre de questionnaires

12

35

12

18

13

90

Source : enquêtes de terrain, 2014

4.2.2.Une démographie en pleine croissance

L'évolution de la population depuis 1987 s'est accompagnée d'une occupation des terreset ce, au détriment des paysages végétaux. Ce constat est perceptible aussi bien en milieu urbain qu'en milieu rural (tableau 17).

L'enquête exploratoire menée au préalable (du 7 au 13 de mai 2014) a permis de récolter des informations préliminaires auprès des Chefs des différents villages ainsi qu'auprès de la population parmi lesquelles le nombre estimatif d'habitants dans le village, et de relever les activités pratiquées par les habitants, ce qui nous a permis de déterminer le nombre de questionnaires à administrer dans chaque village en veillant à ce que l'échantillon retenu soit vraiment représentatif.

Figure 39. Croissance démographique de 1987 à 2015

L'évolution de la population dans la ville de Meiganga ainsi que dans les villages environnants sur une période de 28 ans est présentée dans le tableau 17.

Tableau 17. Population de la ville et des villages enquêtés

Village

Meiganga

Barde

Nganhi

Bounou

Meidougou

Dokolim

Total

Nombre d'habitants en 1987

31 824

58

408

80

699

202

33270

Nombre d'habitants en 2005

38096

244

1720

336

2948

852

44196

Nombre d'habitants en 2015

52201

334

2357

460

4039

1167

60559

Source : deuxième RGPH, 1987, volume 3 Tome 9 ; Troisième RGPHC, 2005 Volume 4, Tome7et enquête de terrain

La croissance de cette population a pour effet direct l'extension de la zone habitée (figure 40) ainsi que l'occupation de nouveaux espaces destinés aux champs. Brièvement, cette population grandissante entraine l'intervention de nouveaux acteurs dans les activités pratiquées.

Figure 40. Extension des surfaces habitées

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon