4.2.1. Les feux de brousse
Dans l'Adamaoua, 80 % de la superficie, soit pratiquement tous
les pâturages brûlent. Ce sont les feux de brousse qui ont
imprimé à la végétation sa physionomie actuelle. La
plupart des feux sont mis intentionnellement, soit par les cultivateurs qui les
utilisent pour défricher les champs, soit par les éleveurs qui
s'en servent pour dégager les herbes séchées non
appétées et permettre les repousses tout en escomptant
l'assainissement des pâturages ; soit encore par les chasseurs qui les
mettent pour dégager l'herbe et permettre la chasse (Doufissa, op cit.).
On rencontre dans notre zone trois principaux types de feux en
fonction de la période de pratique à savoir les feux
précoces de fin de saison des pluies/début saison sèche
qui brûlent une végétation très souvent encore
active, les feux de pleine saison sèche mis quand la
végétation est complètement sèche et les feux
tardifs mis lorsque l'humidité atmosphérique monte sans toutefois
qu'il y ait encore de véritables pluies ou quelques jours après
les premières pluies.
Les feux de brousse constituent un élément
clé de la dynamique des paysages de savane des régions
soudaniennes et peuvent être considérés selon les zones
écologiques concernées, soit comme un fléau contre lequel
il convient de lutter, soit comme un véritable outil de gestion, dont
l'utilisation raisonnée permet de maintenir ou d'entretenir certains
types de paysages (Grégoire J.M et al, 2003).
À l'issue de l'administration du questionnaire dans les
cinq villages enquêtés (Bardé, Nganhi, Bounou, Meidougou et
Dokolim), les informations à caractère social ont
été obtenues dans chacun de ces villages. Le nombre de personnes
enquêtées n'a pas été le même dans chaque
village (tableau 16) et ceci en fonction de deux paramètres retenus.
Tableau 16. Répartition des questionnaires
administrés par villages enquêtés
Villages enquêtés
|
Bardé
|
Nganhi
|
Bounou
|
Meidougou
|
Dokolim
|
Total
|
Nombre de questionnaires
|
12
|
35
|
12
|
18
|
13
|
90
|
Source : enquêtes de terrain, 2014
4.2.2.Une démographie en
pleine croissance
L'évolution de la population depuis 1987 s'est
accompagnée d'une occupation des terreset ce, au détriment des
paysages végétaux. Ce constat est perceptible aussi bien en
milieu urbain qu'en milieu rural (tableau 17).
L'enquête exploratoire menée au préalable
(du 7 au 13 de mai 2014) a permis de récolter des informations
préliminaires auprès des Chefs des différents villages
ainsi qu'auprès de la population parmi lesquelles le nombre estimatif
d'habitants dans le village, et de relever les activités
pratiquées par les habitants, ce qui nous a permis de déterminer
le nombre de questionnaires à administrer dans chaque village en
veillant à ce que l'échantillon retenu soit vraiment
représentatif.
Figure 39. Croissance
démographique de 1987 à 2015
L'évolution de la
population dans la ville de Meiganga ainsi que dans les villages environnants
sur une période de 28 ans est présentée dans le tableau
17.
Tableau 17. Population de la
ville et des villages enquêtés
Village
|
Meiganga
|
Barde
|
Nganhi
|
Bounou
|
Meidougou
|
Dokolim
|
Total
|
Nombre d'habitants en 1987
|
31 824
|
58
|
408
|
80
|
699
|
202
|
33270
|
Nombre d'habitants en 2005
|
38096
|
244
|
1720
|
336
|
2948
|
852
|
44196
|
Nombre d'habitants en 2015
|
52201
|
334
|
2357
|
460
|
4039
|
1167
|
60559
|
Source : deuxième RGPH, 1987, volume 3 Tome
9 ; Troisième RGPHC, 2005 Volume 4, Tome7et enquête de
terrain
La croissance de cette population a pour effet direct
l'extension de la zone habitée (figure 40) ainsi que l'occupation de
nouveaux espaces destinés aux champs. Brièvement, cette
population grandissante entraine l'intervention de nouveaux acteurs dans les
activités pratiquées.
Figure 40. Extension des
surfaces habitées
|