Dynamique des paysages végétaux autour d'une ville moyenne et sa périphérie. Cas de mMiganga (de 1987 à 2015)( Télécharger le fichier original )par Issouhou Mouhaman Université de Ngaoundéré - Master 2015 |
2.3.2. Une occupation du sol répartie en huit classesLa visu-interprétation associée à la connaissance du terrain nous ont permis d'identifier huit classes regroupées en quatre thèmes : le premier thème, celui de la végétation compte six classes notamment la forêt-galerie, la forêt claire, la savane boisée, la savane arborée, la savane arbustive et la savane herbeuse. Le second thème à savoir le sol comporte deux classes que sont les sols nus (champs, cuirasses latéritiques et habitations) et le réseau routier (route bitumée). Les brulis représentent le troisième thème qui se subdivise en feux récents et anciens feux. Le dernier thème est l'hydrographie. En combinant la connaissance du terrain, une image Google Earth de notre zone d'étude et les compositions colorées effectuées, nous nous sommes rendu compte que sur la composition en vraies couleurs, les différents éléments de l'occupation du sol étaient mieux identifiables que sur celle en fausses couleurs. Toutefois, en liant deux fenêtres contenant des différentes compositions via le « Link display » sous ENVI, la visu-interprétation s'est faite de façon complémentaire. Les illustrations présentées dans le tableau récapitulatif ( Tableau 3) proviennent de la composition en vraies couleurs. Ainsi, en corrélant la signature numérique des pixels aux données recueillies, nous avons pu obtenir : - Les forêts-galeries en vert citron La couleur vert citron traduit une végétation dense. En effet, cette couleur traduit les formations fermées de savane que sont les forêts-galeries, localisées le long des cours d'eau, généralement dans les vallées encaissées, la canopée de cette formation forme un couvert continu et les arbres, d'une taille comprise entre 15 et 20m influent grandement sur l'eau en empêchant les rayons solaires de les atteindre. C'est d'ailleurs ce qui explique la non-signature des cours d'eau que longent ces galeries dans la plupart des cas. - Les forêts claires en couleur verte Les forêts claires signent en vert et se situent sur les versants des massifs, inselbergs et sur les interfluves. Formations végétales denses, les forêts claires possèdent un couvert discontinu, qui laisse passer les rayons solaires. En outre, la discontinuité de la canopée laisse place au développement d'arbustes et herbes. Par ailleurs, leurs superficies sont généralement moins importantes et elles se situent généralement à proximité des forêts-galeries. - La couleur vert clair pour la savane boisée Le vert clair représente la savane boisée et la savane arborée. Ces deux formations ont une signature quasi similaire. Ce sont des formations au couvert discontinu, piqueté de quelques grands arbres, dont la strate inférieure est majoritairement constituée d'herbes et d'arbustes. Elles se développent sur les versants à faible pente. La date de prise de vue de la scène étudiée qui est de février (vers la fin de la saison sèche) explique les traces de feux observables au sein de ces formations. - Le marron clair destiné à la savane arbustive La faible couverture de cette formation donne une signature d'un aspect claire. En effet, l'absence d'un couvert continu permet aux rayons d'atteindre le sol, qui est dominé par une strate herbacée associée aux arbustes. Cette formation est plus présente à proximité des zones habitées. Ainsi, elle résulte d'une forte empreinte de l'Homme. - Le cyan, caractéristique de la savane herbeuse Constituée de près de 80% d'herbes d'une taille allant jusqu'à 3m, la savane herbeuse identifiée près des habitations représente les sols en jachère. Son faible taux de couverture laisse apparaitre des sols nus et le passage répétitif des feux de brousse laisse des traces sombres au sein de cette formation végétale. - L'hydrographie indiquée par le bleu Les cours d'eau et lacs sont faiblement représentés dans notre zone d'étude. En effet, les cours d'eau sont quasiment recouverts par la végétation (forêt-galerie). Les seuls signent de l'eau sont perceptibles au niveau des lacs. À ce niveau, l'eau, atteint directement par les rayons lumineux signent en bleu foncé. Aux endroits où le couvert est faible et le lit important, certains cours d'eau signent en bleu. - Le violet clair, assigné au réseau routier Le réseau routier est également identifiable sur l'image par son tracé linéaire et la couleur violette, d'une teinte claire, traduit d'une manière générale les routes principales et particulièrement les voies bitumées. Et de part et d'autre de ce tracé, on note la présence des feux, de la savane herbeuse et des sols nus. - La couleur blanche, représentant les sols nus, bancs de sable, les cultures et les habitations Le blanc traduit plusieurs éléments identifiables en rapport avec ce qui se trouve à proximité de ceux-ci. Les bancs de sable sont associés au cours d'eau. On les retrouve au sein des cours d'eau. Ils sont faiblement représentés à cause de l'étroitesse du lit des cours d'eau et de la couverture végétale des galeries forestières. Les cultures et habitations sont associées au réseau routier, généralement le long des routes principales et secondaires et occupent une superficie importante dans l'habitat groupé comme c'est le cas au centre urbain de Meiganga. Celles-ci se confondent aux sols nus, isolés et affectables aux affleurements granitiques. - Les brulis récents, signant dans le noir L'image prise en saison sèche (février) comporte plusieurs traces de feux récents qui se traduisent par la couleur noire, localisée au sein des savanes arbustives et herbeuses ainsi qu'à proximité des zones habitées. - La teinte gris foncé correspondant aux anciens feux Les feux anciens sont moins sombres que les brulis récents. Leurs signatures s'apparentent à celle des cours d'eau. Seules la forme irrégulière de ceux-ci et leur localisation au sein des savanes et en bordure des routes marquent la différence entre ces deux classes. Tableau 3. Récapitulatif des critères de visu-interprétation
Source : traitement d'image sous ENVI À l'issue du processus de visu-interprétation, on obtient comme résultat les grands ensembles d'occupations du sol. En effet, les deux types de compositions colorées nous ont permis d'identifier plusieurs thèmes (végétation, hydrographie, sols et brulis). Cependant, il en ressort une confusion des classes due à certains éléments entre autres la qualité de l'image, l'ombre des élévations, les sols nus et les traces de feux.En effet, des confusions rencontrées,on note celle entre les cours d'eau et les brulis, entre les savanes arborées et boisées, les sols nus, habitations et champs. Dans le souci d'améliorer le résultat de la visu interprétation, nous avons regroupé certaines classes dont la signature est presque identique. C'est ainsi que nous avons obtenu huit classes dont cinq classes pour la végétation : forêt-galerie, forêt claire, savane arborée à boisée, savane arbustive et savane herbeuse. Pour les trois autres classes, elles correspondent d'abord au cours d'eau et lac ensuite aux brulis et enfin aux sols nus et habitations. Ces classes ont été générées automatiquement via la classification non dirigée (Figure 15).
Figure 15.Carte d'occupation du sol issue de la classification non dirigée En créant automatiquement des classes via la méthode de classification non dirigée qui regroupe les pixels ayant la même signature spectrale en rapport avec le nombre de classes sollicitées, on note une confusion qui aboutit certes à la production d'une carte d'occupation du sol qui reflète plus ou moins la réalité, mais certaines informations tellesque les surfaces ou données appartenant à une classe se retrouvent imbriquées dans une autre (forêt-galerie et forêt claire), dégradant ainsi la qualité du résultat obtenu, d'où la nécessité de passer à une méthode personnalisée qu'est la classification dirigée. |
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