CONCLUSION
Le marché du travail se caractérise par une
concurrence grandissante entre les demandeurs d'emploi. Ses effets peuvent
être dévastateurs sur les valeurs sociales et humaines :
repli, marginalisation, individualisme, perte d'identité. La
société de consommation, à travers les publicités,
induit des besoins virtuels et exacerbe, par la même, ce sentiment
d'exclusion sociale quand l'homme ne peut plus rentrer dans le moule, le
modèle de réussite parfaite qu'elle crée.
Les hommes sont soumis à la dure loi du marché,
peuvent-ils tout accepter pour conserver leur emploi ? Doivent -ils
devenir eux-mêmes des bourreaux pour survivre ou rester des
victimes ?
La loi du marché implique l'individualisme, c'est
chacun pour soi et le plus fort l'emporte telle la sélection Darwinienne
qui définit l'évolution des espèces, un tri naturel qui
s'opère selon les espèces les plus fortes qui s'adaptent plus
facilement à leur environnement.
De plus, sur le marché du travail, la concurrence est
rude. La loi est dictée par les entreprises qui se retrouvent en
position de force et d'exigences face à des employés qui ne sont
plus libres de leurs choix s'ils veulent subsister.
Mais l'exclusion sociale peut aussi intervenir quand le
salarié devient incompétent, quand il ne maîtrise plus les
savoirs liés à son poste. Ceci peut être lié au
développement des technologies par exemple.
Les auteurs prennent l'exemple intéressant des
employés analphabètes qui deviennent incompétents faute de
maîtriser les savoirs de base mais qui avaient toujours réussi
à contourner les difficultés jusqu'à maintenant avec
l'aide de leurs collègues. Cela est devenu chose improbable à
cause de la perte des valeurs d'entraide qui ont disparu pour laisser place
à l'individualisme et au chacun pour soi.
Une autre manière de provoquer cette exclusion est
d'embaucher des individus en CDD sur des postes qui ne correspondent pas du
tout à leur qualification.
Le monde du travail est de telle sorte que la concurrence
entre les demandeurs d'emplois est rude, il y a plus d'offre que de demande et
les individus sont obligés de postuler à des offres largement
inférieures à leur niveau de qualification. Les postes qu'ils
acceptent ne mettent pas en oeuvre les compétences qu'ils ont acquises
par leur scolarité ou leur expérience et ils prennent le risque
de perdre ces compétences en ne les utilisant pas.
Les renouvellements de CDD les enfoncent de plus en plus dans
la problématique jusqu'à se trouver rejetés sur le
marché du travail faute d'avoir utilisé leur qualification.
Le CDD leur permet de survivre grâce au salaire
gagné sans voir le revers de la médaille.
D'autres vont s'exclure car ils sont dans la contradiction, le
conflit. Ils n'acceptent pas la logique de l'entreprise et se trouvent dans
l'incapacité de résoudre ce paradoxe. Ils ne peuvent pas
répondre aux attentes de l'employeur en étant en accord avec
eux-mêmes.
Les employés n'ont d'autre choix que d'accepter leurs
conditions de travail en silence de peur de perdre leur emploi. Ils sont
impuissants face à la loi du marché « qui est plus
de l'ordre de la loi de la Nature que du social »
(Précarisation du travail et lien social), en d'autres termes une loi
qui s'impose à tout homme, intemporelle et immuable. Cette loi s'impose
d'elle-même car la société ne saurait s'organiser autrement
que par cette loi qu'elle a d'ailleurs construite.
En cas de conflit, ils ne sont pas solidaires mais
malgré tout se sentent coupables de ne pas l'être.
Le capitalisme a fait évoluer les valeurs de
l'entreprise dans lesquelles il faut impérativement faire sa place pour
se réaliser individuellement sans tenir compte des autres. La bataille
pour y arriver est dure et soumise à une violence constante
imposée pas les concurrents, « tous les coups sont
permis ».
Le travail, s'il la bien été auparavant, n'est
plus générateur de lien social et peut mettre être au
contraire à l'origine de l'exclusion sociale.
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