Introduction
La fin des années 1970 et le début des
années 1980 sont marqués en Afrique par la domination du
libéralisme économique, l'exigence du désengagement de
l'Etat (politiques d'ajustement structurel) et un contexte de crise
marqué par l'échec des politiques de développement, le
surendettement des Etats et le mauvais bilan des grands projets nationaux de
développement. La nécessité de repenser les modèles
de développement s'avère donc très imminente suite
à ces échecs. Cette situation a interpellé les
économistes et les grandes instances internationales à
réfléchir sur les modèles de développement en
cours, en vue de redéfinir et de donner une nouvelle orientation aux
programmes de développement.
Les nouveaux plans de développement économique
et social qui furent décrétés devaient permettre aux pays
africains de combler leur retard et conférer le pouvoir de
décision aux populations pour qu'elles participent directement à
la création de leur propre richesse et à s'intéresser
à leur autopromotion.
La question du développement humain est devenu si
préoccupante qu'elle mobilise les acteurs à tous les niveaux :
institutionnel, administratif, associatif, etc. On voit émerger ici et
là dans les zones rurales en difficulté ou marginalisées,
des initiatives de regroupement des acteurs locaux et des collectivités
locales, pour monter des initiatives et de petits projets visant au
redémarrage des activités économiques (agriculture,
artisanat, tourisme etc.). C'est ainsi qu'est né le développement
local, en tant qu'approche opérationnelle du développement rural
avant de devenir une approche théorique car, après les
développeurs qui sont les premiers à théoriser sur le
développement local, au début des années 1980, l'on
perçoit en Europe que le concept va rapidement intéresser la
recherche. D'abord, les géographes qui vont
« théoriser » sur ce processus spontanée et
ensuite, viendront les sociologues et les économistes.
Cette approche est construite par des acteurs locaux qui ont
la volonté de prendre en charge leur propre développement. Ainsi,
le développement local pourrait se définir comme un processus
dynamique dans lequel les acteurs organisés et mobilisés initient
et mettent en oeuvre des actions sur un espace donné en vue de
l'amélioration de leurs conditions de vie (Lisch, 1995). Il doit par
ailleurs s'appuyer sur certains éléments de base tels que : la
gouvernance locale, une vision commune du développement de la
collectivité, une réappropriation de l'espace collectif, une auto
analyse des besoins, la participation des populations, la prise en compte des
besoins individuels et collectifs.
Pour Bernier (1984), le développement local est la
capacité généralisée d'une société de
se prendre en charge, ou encore un processus par lequel une
société se donne les moyens de mobiliser ses forces productives
dans la transformation de son milieu en vue d'améliorer les conditions
de vie et le bien-être de ses membres.
Cependant, dans la plupart des pays africains, la
capacité des populations rurales à se prendre en charge se heurte
à des difficultés dont les causes sont internes qu'externes
lesquelles sont les querelles liées à la chefferie
traditionnelle, la perte des valeurs de solidarité, l'environnement
sociopolitique et les influences des interactions des populations etc.
Cette recherche dont le thème s'intitule :
« Les obstacles à l'autopromotion communautaire des
populations à la base du canton d'Anfoin au Togo »
s'inscrit dans cette optique et est une contribution à la question du
développement local et de l'autopromotion des populations rurales.
L'étude vise à identifier les freins qui limitent le
développement par l'autopromotion des communautés à la
base et plus précisément celles du canton d'Anfoin au Togo.
Le document est subdivisé en deux parties. La
première partie est consacrée au cadre théorique,
conceptuel, physique et méthodologique.
La deuxième partie est dédiée à la
présentation et à l'interprétation des résultats de
la recherche.
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