4- LA PHILOSOPHIE DE L HUMANITUDE
4.1-La définition de l'humanitude:
Le terme « humanitude » a été
utilisé, pour la première fois en 1980 par un écrivain
suisse, Freddy KLOPFENSTEIN, dans un essai du même nom. Puis celui-ci a
été repris par Albert
14www.alzheimer.ca/fr
16
JACQUARD, généticien dans son livre Cinq
milliards d'Hommes dans un vaisseau en 1986. Il dit : «
L'humanitude, c'est ce trésor de compréhension, d'émotions
et surtout d'exigences, qui n'a d'existence que grâce à nous et
sera perdu si nous disparaissons. Les hommes n'ont d'autre tâche que de
profiter du trésor d'humanitude déjà accumulé et de
continuer à l'enrichir ».15 Quelques années
plus tard, le terme est utilisé dans les soins aux personnes
âgées par MIAS Lucien, gériatre français.
Finalement, la mise en humanitude se fait dès les
premiers instants de la vie. A la naissance, les premiers contacts
établis entre le nouveau-né et ses parents se font par le regard,
la parole et le toucher pour permettre à cet enfant de grandir, de se
développer et être considéré comme un être
à part entière. Ces échanges devront se maintenir et se
poursuivre tout au long de la vie, de l'âge adulte jusqu'à la
mort. Nous connaissons l'exemple des « enfants sauvages » de Victor
de l'Aveyron ou le cas des enfants des orphelinats de l'Est,
élevés hors de tout échanges et privés de contacts,
de caresses, de regards, de mots, de sourires. Ces enfants ont subit de graves
troubles de développement à la fois intellectuel, affectif,
physique et psychomoteur. Séparés de leur mère et
privés d'attention, ils ont subit de graves séquelles qui en font
des êtres mutilés et déshumanisés. Le psychologue
René Spitz parle de « l'hospitalisme » ou le cas de
ces « vieux sauvages » malmenés et maltraités
en institution. Il est donc essentiel de comprendre qu'on ne nait pas en
humanitude mais que l'on y est mis par les « Hommes » qui nous
entourent.
La philosophie de soin Humanitude® est un prendre-soin
qui s'adresse aux personnes présentant des « troubles
cognitivo-mnésiques », chez qui un ensemble de «
comportements d'agitation pathologiques» nous interpelle, pour
reprendre les termes d'Yves GINESTE et Rosette MARESCOTTI. Un prendre-soin
d'une personne présentant des troubles cognitifs sera différent
d'un prendre-soin d'un autre patient. Pour dépasser ces
difficultés, les bonnes intentions ne suffisent pas. Comment entrer en
communication, établir un échange et avoir une attitude
bienveillante face ces malades désorientés? Je vais dès
à présent faire une description des concepts de
l'Humanitude® et des compétences spécifiques incontournables
à la relation humaine nous permettant d'être reconnu et
considéré comme des êtres vivants.
|