INTRODUCTION
Ayant exercé un premier emploi dans les assurances et
aimant les rapports humains et la relation d'échange avec les individus,
c'est tout naturellement que je me suis orientée au métier
d'infirmière, profession qui me tenait à coeur depuis mon plus
jeune âge. Durant ces trois années de formation en soins
infirmiers, j'ai pu développer lors de mes stages une technicité
et un relationnel qui m'ont permis de me rendre compte que j'appréciais
travailler au contact des personnes âgées. Mon choix professionnel
s'est donc dirigé vers un établissement public de santé
gériatrique.
L'hôpital local dans lequel j'exerce est une structure
qui a pour mission d'assurer une prise en charge des personnes
âgées dépendantes et une activité sanitaire.
Composé de lits de soins de suite et de réadaptation
fonctionnelle, d'un hébergement de personnes âgées
dépendantes et d'une unité de vie protégée
accueillant des femmes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou de
démences apparentées. L'établissement est construit sur le
territoire de Remiremont et de ses vallées. Au cours de ma
carrière professionnelle, j'ai été confronté
à des situations délicates auprès de personnes
âgées démentes. J'ai découvert de
l'incompréhension, de l'agressivité, de la déambulation
excessive, de l'agrippement, des échanges altérés lors de
prise de contact, de soin ou de prise de traitements. Ces comportements m'ont
interpellé... Quoi dire? Quoi faire? Quelle attitude adopter? Je me suis
trouvée quelques fois impuissante face à ces comportements qui
pouvaient déranger les soignants, les familles et les résidents.
L'établissement de santé, dans lequel j'exerce, s'est
orienté progressivement à former l'ensemble de son personnel
soignant à une philosophie de soin appelé l'Humanitude®.
Cette formation permet aux personnels soignants d'améliorer les soins et
d'accompagner ainsi les personnes âgées Alzheimer dans la
tendresse et le respect de l'autonomie jusqu'à la fin de vie. Les
soignants ont pu ainsi constater une diminution des comportements d'agitation
en privilégiant les soins sans douleur et sans force. En
parallèle, une autre réalité du quotidien m'a
également questionnée: la fin de vie de nos aînés
vieillissants. Si la fin de vie pose des questions d'ordre éthique
à l'équipe professionnelle, la maladie d'Alzheimer va amplifier
ce questionnement... Ces situations, présentes au sein de mon
établissement, m'ont permise de m'interroger sur cette pathologie et sur
le soutien à apporter à ces personnes au cours de leur vie et ce
jusqu'à la fin de leur vie. Instaurer un échange, créer du
lien relationnel et un climat de confiance pour favoriser un accompagnement de
fin de vie chez la personne vieillissante Alzheimer est fortement
souhaité pour permettre l`adhésion au soin et au projet de
vie.
Après réflexion et questionnement, je souhaite
développer dans ce mémoire la philosophie de soins
Humanitude® comme méthode complémentaire à celle des
soins palliatifs pouvant permettre d'améliorer la qualité de
l'accompagnement du malade Alzheimer en fin de vie. Ma problématique
s'intitule ainsi:
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«L'Humanitude® favorise t-elle
l'accompagnement de la personne âgée Alzheimer en situation
palliative?»
Pour débuter ce travail, je vais aborder le cadre
conceptuel en y détaillant les différents concepts
présents. Puis, j'énoncerais mon travail de recherche afin de
répondre, de la façon la plus précise, à la
problématique énoncée précédemment en
effectuant une analyse du questionnaire remis au sein d'une équipe
soignante, formée à la philosophie de soins Humanitude® et
accueillant des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, de leur
entrée en institution jusqu'à la fin de leur vie.
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