L'union africaine et la lutte contre le terrorisme en Afrique. Cas du Sahel et la corne d'Afrique.( Télécharger le fichier original )par Musoda MUNGANGA Université officielle de Bukavu - Graduat 2011 |
CHAPITRE I. CADRE CONCEPTUELDans ce chapitre, il est question de donner les notions sur le terrorisme, la typologie des groupes terroristes, l'origine du terrorisme en Afrique ainsi que ses principaux foyers et ses conséquences. SECTION 1. NOTIONS SUR LE TERRORISMEI.1.1.Genèse du terrorisme1. DéfinitionIl n'existe pas une définition juridique du concept terrorisme. Le terrorisme est aujourd'hui très fréquent et employé dans le droit international et par les institutions internationales, mais ne donnent pas lieu à une définition unanime ou unique et universelle. Dans le cadre d'une guerre conventionnelle, il existe en effet un cadre juridique, le droit de la guerre1. Les actes violents du droit de la guerre sont alors qualifiés des crimes de guerre. La notion du terrorisme et d'actes terroristes servent donc à qualifier des actes en dehors du cadre bien défini des guerres conventionnelles et de droit de la guerre, même si leurs définitions précises ne sont pas établies du point de vue strictement juridique, ont plus exactement un usage à des fins religieuses que politiques. Le terrorisme est une stratégie dont l'objet est de déséquilibré un régime ou un pays par des moyens comme la subversion ou la violence. Il s'agit d'obtenir par la terreur ce qui est inaccessible par des moyens pacifiques2. La proposition des décisions cadres du conseil relative à la lutte contre le terrorisme a adopté par la commission européenne le 19 septembre 2001, pourrait marquer le début d'une harmonieuse définition communautaire, selon ce texte : « les infractions terroristes peuvent être définies comme des infractions commises intentionnellement par un individu ou un groupe contre un ou plusieurs pays, leurs institutions, leurs populations, en vue de les menacer 1 Voir à ce propos l'entretien accordé à G. BARRODANI, Qu'est-ce que le terrorisme, in le monde diplomatique, février, 2004, p.11. 2 P. BONIFACE et al, Lexique des Relations Internationales, Paris, Ed. Marketing, 1995, p222. +243823484376, +243978412703, +243898738588 et +243842269132 mail : musodamunganga@yahoo.fr 18 et de porter gravement atteinte aux structures politiques, économiques ou sociales de ces pays ou les détruire1. Le groupe des personnalités de haut niveau et le secrétaire de l'ONU en 2004 et soutenu par la France, précise que le terrorisme est toute action qui a pour intention de causer la mort ou des graves blessures corporelles à des civils ou des non combattants, lorsque le but d'un tel acte de par sa nature ou son contexte, d'intimider une population, ou de forcer un gouvernement ou une organisation internationale à prendre une quelconque mesure ou à s'abstenir2. Jean SEVIER soutient que ce que nous appelons terrorisme englobe les violences commises par un ou plusieurs individus contre les victimes choisies arbitrairement, uniquement pour affirmer un pouvoir, une volonté de puissance par la torture et la terreur devenues contagieuses sur toute une population. Ici, il considère le terrorisme comme un système offensif mené par une personne ou un groupe d'au moins deux personnes pour imposer la volonté, même la civilisation à une population innocente3. Gérard Chailland et Armant Blin dans leur ouvrage collectif intitulé Histoire du terrorisme de l'Antiquité à l'Al-Qaïda ont choisi ici de suivre Raymond Aron et rejetant les définitions restrictives. Pour eux, il y a acte terroriste lorsque ses effets psychologiques sont hors de proportion avec ses résultats purement physiques4. Madeleine Grawitz, le définit comme activités illégales des groupes clandestins (assassinats, pose de bombes) pour créer un climat d'insécurité, susciter une pression et créer un climat prérévolutionnaire, exercer une pression, faire reconnaitre son existence et ses revendications5. D'après toutes ces définitions précitées, nous pouvons dire que le terrorisme est l'un des moyens d'imposer la volonté sans consentement de celui à qui on l'impose et semer, la terreur dans le but d'obtenir un changement de la population, d'un gouvernement ou d'une organisation internationale en piégeant des engins explosifs aux cibles choisies. Aujourd'hui, 1 S. Marie-Claude et al, Dictionnaire des Relations Internationales, Paris, Ed. Dalloz, 2003, p.482. 2 Voir à ce propos : Les nouvelles menaces, les propositions du groupe des personnalités, archives, centre des nouvelles, ONU, 2004, p. 18. 3 J. SERVIER, le terrorisme, Paris, PUF, 1992, p.5. 4 G. CHALIAND et A. BLIN, Histoire du terrorisme de l'antiquité à Al-Qaïda, Ed. Bayard, 2004, p.668 5 M. GRAWITZ, Op Cit, p.400. +243823484376, +243978412703, +243898738588 et +243842269132 mail : musodamunganga@yahoo.fr 19 le terrorisme est considéré comme l'une des formes pour faire la guerre subversive. Nous osons croire que le terrorisme n'est pas une doctrine que nous pouvons mettre au même moment que le nazisme, le fascisme, le communisme, le tiers-mondisme mais nous pensons que c'est un moyen seulement de techniques pour faire imposer sa volonté aux populations, à des gouvernements ou à des organisations internationales. Le terrorisme n'est ni une fatalité ni une doctrine, c'est une méthode mais au service des stratégies et des objectifs les plus divers. |
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