République Démocratique du
Congo
UNIVERSITE OFFICIELLE DE BUKAVU
Faculté des Sciences Sociales,
Politiques
et Administratives
DEPARTEMENT DES RELATIONS INTERNATIONALES
DES CONVENTIONS INTERNATIONALES POUR LA PROTECTION
DES
LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET L'APPLICATION
REFUGIES
Mémoire présenté et défendu
publiquement en vue de l'obtention du titre de Licencié en Relations
Internationales
Par MUNGANGA MUSODA
Directeur : Professeur BALAAMO MOKELWA Jean-Pacifique
Encadreur : Assistant AMANI BYENDA Adolphe
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II
EPIGRAPHE
Qui s'est montré le prochain de l'homme qui avait
été blessé pour mort
par des bandits. La notion du prochain ouvre un espace de la
charité fraternelle et à toute étendue du genre humain.
Jean Marie FAUX
+243823484376, +243978412703, +243898738588 et +243842269132
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III
DEDICACE
A toute la famille MUNGANGA MUSODA.
A tous les camarades et compagnons de lutte du
département des Relations Internationales
MUNGANGA MUSODA
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IV
IN MEMORIAM
Que ce travail soit le sacrifice dédié pour le
repos de l'âme de notre grand-père NAMUSHONA ZAGABE. Que le Dieu
Tout-Puissant et Miséricordieux continue à bénir sa
progéniture.
MUNGANGA MUSODA
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V
REMERCIEMENTS
En prélude à cette rédaction, nous nous
faisons le devoir d'adresser nos vifs sentiments de reconnaissance à
toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont contribué
à la réalisation de cette oeuvre.
En premier lieu, nous rendons grâce à l'Eternel
Dieu qui, par sa puissance et sa miséricorde nous a procuré la
force, l'intelligence et l'énergie nécessaires pendant notre
cursus académique.
Nos remerciements s'adressent au Professeur BALAAMO MOKELWA
Jean-Pacifique ainsi qu'à l'Assistant AMANI BYENDA Adolphe pour la
direction et l'encadrement assurés à ce travail et dont la
pertinence et la disponibilité des remarques ont efficacement concouru
à conforter la qualité de notre analyse.
Nous serons d'une ingratitude certaine si nous passerions sous
silence l'activisme des autorités académiques de l'UOB qui nous
ont assuré de bonnes conditions de formation, et le dévouement
des professeurs José NSABUA, Kadony NGUWAY KPALAINGU, Paulin NBABEREYE
NZITA, Alphonse MAINDO MONGA NGONGA, Timothée KAZADI KIMBU,
Déogratias MUSIMBI MUGANZA dont les enseignements ont grandement
contribué à nourrir cette réflexion ;
C'est le lieu également de remercier les Docteurs
Pierre BAKENGA SHAFALI, Philippe KAGANDA MULUMEODERHWA et Thomas FURAHA
MWANGALWA, les Chefs de Travaux et Assistants Jossart BAGALWA MALABI, Auguste
MWILO-MWIHI WATUTA, Amos CISHUNGULUKA KANANI, Pacifique MAKUTA MWAMBUSA,
WAKILONGO WAMULONDANI, MUNENGE MUDAGE Florent, HABAMUNGU BASHWIRA John et
Josué MATABISHI WABULAKOMBE, pour leur bienveillant et précieux
encadrement scientifique au cours de notre parcours académique ;
Nous remercions également notre papa MUSODA MBIRIBINDI
ZAGABE et notre dévouée Maman Jacqueline M'BASUSHANA pour autant
de sacrifices consentis pour atteindre ce niveau ;
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VI
Nos sincères remerciements s'adressent aussi à
notre chère épouse DEBORAH M'CIZUNGU Francine ainsi qu'à
nos enfants NSHOBOLE MUNGANGA Joëlle et IRAGI MUNGANGA Nelly pour leur
soutien ;
A nos soeurs Aline MUSODA, MUNYERENKANA MUSODA et NABAMI
MUSODA, et
A nos amis SAFARI BUJIRIRI, ASSANI NYANDWE, NTAHWAKUDERHWA
BANDUMA Aquilas et à tous ceux qui ont contribué de près
ou de loin pour la réalisation de ce travail et dont les noms ne
figurent pas sur cette page, qu'ils se sentent vraiment concernés par
ces remerciements.
MUNGANGA MUSODA
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VII
SIGLES ET ABREVIATIONS
1. AFDL : Alliance des Forces Démocratiques pour la
Libération
2. AGNU : Assemblée Générale des Nations
Unies
3. ANC : Armée Nationale Congolaise
4. ANR : Agence Nationale des Renseignements
5. Art. : Article
6. CICR : Comité International de la Croix Rouge
7. CNR : Commission Nationale pour les Réfugiés
8. DEA : Diplôme d'Etudes Approfondies
9. DSP : Division Spéciale Présidentielle
10. DUDH : Déclaration Universelle des Droits de
l'Homme
11. Ed. : Edition
12. FAR : Forces Armées Rwandaises
13. FDLR : Forces Démocratiques pour la Libération
du Rwanda
14. FNL: Front National de Libération
15. FPR : Front Patriotique Rwandais
16. FRODEBU : Front pour la Démocratie du Burundi
17. FSSPA : Faculté des Sciences Sociales, Politiques et
Administratives
18. HCR : Haut Commissariat des Nations Unies pour les
Réfugiés
19. IDLP : Institut pour la Démocratie et le Leadership
Politique
20. IET : Institut d'Etudes Théologiques
21. L2 : Deuxième année de Licence
22. LRA : Lord's Resistance Army
23. MINAFFET : Ministre des Affaires Etrangères
24. MONUSCO : Mission de l'Organisation des Nations Unies pour
la Stabilisation au Congo
25. N° : Numéro
26. OEA : Organisation des Etats Américains
27. ONU : Organisation des Nations Unies
28. OUA : Organisation de l'Unité Africaine
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VIII
29. P. : page
30. P.p. : pages
31. PUF : Presses Universitaires de France
32. PUZ Presses Universitaires du Zaïre
33. RI : Relations Internationales
34. RDC : République Démocratique du Congo
35. UA : Union Africaine
36. UNIKIN : Université de Kinshasa
37. UNILU : Université de Lubumbashi
38. ULPGL : Université Libre des Pays des Grands
Lacs
39. UOB : Université Officielle de Bukavu
40. UPRONA : Union pour le Progrès National
41. WWW : Wold Wide Web
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1
INTRODUCTION
0.1. OBJET, CHOIX ET INTERET DU SUJET
0.1.1. L'Objet du travail
Ce travail porte sur l'étude des mécanismes mis en
place par l'Etat
congolais dans le cadre de la protection des
réfugiés vivant sur le territoire congolais. Il s'agit d'analyser
les différentes conventions internationales signées et
ratifiées par la RDC et leur application en matière de protection
des réfugiés.
0.1.2. Choix du sujet
Le choix du sujet se présente comme le premier acte que
l'on pose
dans le processus de toute recherche scientifique1.
Nous avons choisi ce sujet intitulé ??La République
Démocratique du Congo et l'application des conventions internationales
pour la protection des réfugiés?? pour comprendre les
stratégies et les actions entreprises par la RDC, lesquelles permettent
la mise en application des conventions universelles et régionales
ratifiées par la RDC dans le cadre de protection des
réfugiés se trouvant sur son territoire.
0.1.2.1. Intérêt personnel
Tout au long de l'histoire, les réfugiés ont
toujours existé. Partant de la
période d'avant les nations en passant par les deux
conflits mondiaux, la question des réfugiés se pose toujours.
C'est après le deuxième conflit mondial que la question des
réfugiés a obtenu une attention particulière de la part de
la communauté internationale en créant en 1947, l'OIR
??Organisation internationale pour les réfugiés?? devenue plus
tard en 1951, le HCR. Entant que chercheur en Relations Internationales, nous
avons jugé utile d'étudier, comment la RDC met en application les
conventions internationales qu'elle a ratifiées dans le cadre de la
protection de cette catégorie de personnes.
1 K. KIDUM et S.KINYAMBA, Initiation aux
méthodes de recherche scientifique, Kinshasa, Ed. PUZ, 1995, p.
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2
0.1.2.2. Intérêt scientifique
La scientificité de ce sujet se fonde sur le Droit, la
Sociologie et les
Relations Internationales. Il servira d'autres scientifiques
à identifier, de plus en plus et à connaitre les obligations des
Etats concernant la protection des réfugiés. Pour y parvenir
cette étude se fixe comme objectif d'évaluer la mise en
application des instruments juridiques internationaux ratifiés par la
RDC, en matière de protection des réfugiés.
0.1.2.3. Intérêt pratique et social
Du point de vue pratique et social, l'intérêt ici
est lié à la
contribution que nous apportons aux multiples recherches
menées dans la mise en application des conventions internationales. De
ce point de vue, il réside dans la capacité de ce travail, de
proposer aux gouvernants quelques savoirs théoriques relatifs à
l'enrôlement des réfugiés dès leur entrée sur
le territoire national. Concrètement, notre contribution c'est de voir
comment la mise en oeuvre de ces conventions, à contribuer à
l'amélioration des conditions de vie des réfugiés.
0.2. ETAT DE LA QUESTION
La meilleure manière d'entamer un travail de recherche en
sciences
sociales, consiste à s'efforcer d'énoncer le projet
sous la forme d'une question de départ, pour cette question, le
chercheur tente d'exprimer le plus exactement possible ce qu'il cherche
à savoir, à élucider, à mieux comprendre. La
question de départ servira le premier fil conducteur à la
recherche2.
C'est dans cette perspective que nous avons consulté
les travaux de certains auteurs qui nous ont précédés, et
qui ont attiré notre attention dans leur étude respective.
Dans son ouvrage intitulé les réfugiés
rwandais dans la région de Bukavu, Congo RDC, Jérôme
KARIMUMUNYANGO constate qu'en plus des problèmes d'espace et
d'alimentation, le réfugié est préoccupé des
relations sociales dans l'intérêt social de sa famille et de son
groupe. Dans cette vie en
2 R. QUIVY et L.V CAMPENHOUDT, Manuel de
recherche en sciences sociales, Paris, 2e éd. Dunod,
1998, p.35
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exil, le mari, la femme et leurs enfants, d'une part, et les
autres familles, d' autre part, doivent rester unis et solidaires, sinon ils ne
peuvent pas avoir de la force et du courage d'affronter les divers
problèmes de la vie dans le camp de réfugiés. Il pense que
c'est cette nécessité qui fait qu'on n'observe pas de dispute
entre maris et femmes, ou entre familles au camp. C'est parce que les familles
réfugiées visitent, se rendent service et s'assistent dans le
malheur comme dans le bonheur, que l'enfant ou l'adulte trouve la joie et la
raison de vivre dans les siens (ami, connaissance et parentés),
malgré les conditions de vie qui sont extrêmement dures au camp.
Mais ces trois séries de problèmes ne peuvent pas être
résolues sans des moyens financiers propres à la famille.
L'argent reste donc un passage obligé pour le réfugié qui
tente de chercher des solutions en vue d'améliorer ces conditions de
vie. Sans argent, la vie au camp devient de l'enfer3.
Pour le conseil pontifical, dans son article intitulé
les réfugiés un défi à la solidarité, il
constate que les réfugiés ne sont pas un produit propre de notre
temps. Au cours de l'histoire, les tensions entre les groupes culturellement
différents et entre les droits de la personne et ceux de l'Etat, ont
souvent débouché sur les guerres et des persécutions, des
expulsions et des fuites. Le drame forcé continue d'exister et de
s'accroitre dans le monde entier, si bien que notre siècle a
été qualifié de siècle des
réfugiés4.
Beaucoup vivent une expérience aussi douloureuse depuis
des années, même depuis des générations, sans avoir
jamais connu un autre type de vie. Derrière les statistiques
approximatives mais significatives se cachent des souffrances personnelles et
collectives : perdus les lieux où leur vie trouvait sens de respect,
perdus les lieux où ils pouvaient célébrer les
événements de leur propre histoire et vénérer les
tombes de leurs pères .Des cas d'exode sont particulièrement
dramatiques comme ceux des « boat-people » ou ceux d'ethnies
persécutées, la vie est souvent très pénible dans
les camps dits de premier accueil, du fait soit du surpeuplement, soit de
l'insécurité frontalière, soit d'une politique de
dissuasion qui transforme certains camps
3J. KARIMUMUNYANGO, Les réfugiés
rwandais dans la région de Bukavu Congo RDC, Paris, Ed. Karthala,
2000, p.31
4 CONSEIL PONTIFICAL, Les réfugiés,
un défi à la solidarité, Rome, Ed. LEV, 1992, p.5
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en univers carcéral. Même quand, il est
traité avec humanité, le réfugié se sent
humilié, ne maîtrisant pas son destin à la merci des
autres5 .
Bernard COTTRET, dans son ouvrage intitulé terre
d'exil-Angleterre et ses réfugiés au XVIe-XVIIe siècle,
constate que les réfugiés, en effet, constituent un ensemble
humain relativement fugace aux rythmes instables qui, sans cesse, se
dérobent à l'approche démographique. De fait, il est
possible de tenter une approche sérielle, lorsque du moins les registres
de baptêmes existent, on peut tracer la courbe de la nationalité,
mais un obstacle majeur demeure, la fluidité de ces communautés
ouvertes qui communiquent sans arrêt avec le monde extérieur,
retour au pays, départ pour une destination inconnue, intégration
dans la population environnant, voir micro-migration vers une autre
communauté.
Cette instabilité du refuge, qui rend si difficile son
étude, en constitue également l'intérêt, puisqu'il
faut devant, ce territoire neuf, invoquer des critères neufs de
classement. Nombreuses localisations sont éphémères,
implantations humaines de Glastonbury, ou groupe en transit.
Plus délicate encore s'il se peut, la question du
nombre précis des réfugiés qui se heurte à deux
obstacles majeurs. En tout premier lieu, les sources sont lacunaires, registres
d'état civil perdus ou trop grande instabilité des
communautés. Paradoxalement donc, au moment où les
réfugiés sont plus nombreux, on a plus de mal à les saisir
sur le plan statistique, à cet argument technique s'en joint un autre
plus idéologique que si l'on veut, mais non moins épineux : le
statut de réfugié est par définition transitoire et
demande une reconnaissance sociale6.
Jean Marie FAUX, dans son ouvrage intitulé les
réfugiés et les nouvelles migrations, constate que pendant tout
ce temps, le problème fondamental qui était constamment dans
l'esprit des réfugiés était celui de l'octroi du statut de
réfugié, non seulement pour eux mais aussi pour leurs enfants
qui, avant leur inscription dans une commune, n'avaient aucune
5 CONSEIL PONTIFICAL, Op. Cit., p.6
6 B. COTTRET, Terre d'exil-Angleterre et ses
réfugiés 16-17 e siècles, Paris, Ed. Aubier, 1985,
pp.60-62
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identité juridique. Ils tenaient à travailler
quand leur dossier avait été jugé recevable, mais chaque
fois qu'ils recevaient une convocation pour se présenter au commissariat
général ; on la reportait à une date ultérieure.
Pendant plus de dix-huit mois, ils ont été condamnés
à vivre ainsi sans travail dans l'indécision la plus
complète. Ils disaient que même une réponse négative
à leur demande d'asile n'aurait pu être pénible que cette
attente sans fin. Dans une telle instabilité, la seule consolation
était de pouvoir chercher des solutions d'ensemble.
Les réfugiés sont des personnes d'origine et de
cultures différentes, qui ont fui leur pays à cause des
situations, et vécu des expériences bien diverses, mais qui, tous
ont refusé se laisser dormir, soit physiquement, soit moralement par
l'injustice de la mort7.
Selon la définition du pouvoir, l'honneur, et son
estime, dignité, réussite, autorité ; le
réfugié cherche ce pouvoir partout où il se trouve, en se
référant toujours à sa vie et à sa situation
d'avant l'exil. En effet, se référant à son passé,
le réfugié cherche soit à maintenir, à
accroître et à pérenniser le pouvoir qu'il détenait
avant l'exil, soit de créer de nouveaux pouvoirs adaptés aux
conditions de la vie de camps, pour qu'il puisse satisfaire ses ambitions dans
la famille, le groupe, la communauté et le milieu environnant les camps.
Ainsi venons-nous de comprendre, la raison de cette quête incessante du
pouvoir dans les conditions si difficiles, le réfugié refuse de
« mourir » c'est-à-dire d'être oublié,
négligé ou ignoré par les siens, le groupe et la
communauté tout entière. Même en exil, il tient à
manifester sa présence, à garder sa place, ses fonctions, ses
rôles, son statut et ses prérogatives, bref, ses droits et ses
devoirs.
Eu égard aux différentes contributions de nos
prédécesseurs, l'originalité de cette étude se
situe dans le fait qu'elle se focalise sur la manière dont la RDC met en
application les conventions internationales portant sur la protection des
réfugiés qu'elle a ratifiées. Il sera également
question d'étudier les mécanismes de protection des
réfugiés en RDC, ses
7 J. FAUX, Les réfugiés et nouvelles
migrations, Bruxelles, Ed. IET, 1993, pp.21-22
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mérites, ses limites ainsi que les défis
auxquels est confronté l'Etat congolais.
0.3. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES DU TRAVAIL
0.3.1. Problématique
La problématique consiste à construire une
orientation théorique en rapport avec l'objet d'étude, en
articulant deux dimensions qui s'y constituent mutuellement. Pour Madeleine
GRAWITZ, la problématique est l'ensemble des hypothèses, des
orientations, des problèmes envisagés dans une théorie de
recherche8. Raymond QUIVY et Luc Van CAMPENHOUDT soutiennent que la
problématique est l'approche ou la perspective théorique qu'on
décide d'adapter pour traiter un problème. Elle est l'angle sous
lequel les phénomènes vont être étudiés, la
manière dont on va les interroger. La problématique fait donc le
lien entre l'objet d'étude et les ressources théoriques que l'on
pense adéquates pour l'étudier9.
Ainsi par problématique, nous entendons, un commentaire
ou un regard sur la réalité que l'on veut appréhender et
expliquer, et qui constitue un objet de recherche.
Nous vivons dans un monde en perpétuelle mutation, un
monde connaissant des crises de tout genre, lesquelles poussent les individus
à quitter leur territoire national. Dans nombreux pays, les populations
se heurtent quotidiennement à des sérieux problèmes, dont
les plus récurrents, demeurent les déplacements forcés des
populations hors de leur pays d'origine ou de résidence.
En effet, les raisons de ces déplacements forcés
sont diverses, et sont liées soit aux conflits armés, soit
à des situations de violences généralisées, soit
aux violations des droits de l'homme, des catastrophes naturelles ou d'origine
humaine10. Le problème des réfugiés est devenu
particulièrement aigu en raison de la multiplication des cas
d'arrivées massives dans, les
8 M. GRAWITZ, Lexique des sciences sociales,
Paris, Ed. Dalloz, 2004, p.326
9 R.QUIVY et L.V. CAMPENHOUDT, Manuel de recherche
en sciences sociales, Paris, Dunond, 1995, p.264
10 HCR, Manuel d'application des principes
directeurs relatifs aux déplacements, Genève, HCR, 1998,
p.4
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différentes régions du monde et
particulièrement dans les pays
sous-développés11.
La RDC a vécu de situations des conflits multiformes
depuis le déclanchement du processus de démocratisation de ses
institutions politiques, de grandes violations des droits de l'homme en
général et ceux des réfugiés en particulier,
à cause de ces conflits récurrents qu'elle traverse. Elle a connu
depuis son indépendance une série de perturbations politiques et
sociales occasionnant souvent le manque de maîtrise même du nombre
de réfugiés se trouvant sur son territoire national, devenant
ainsi un problème de taille qui mérite une attention soutenue de
la part de tous.
En 1994, le Maréchal Mobutu, pour sa
réhabilitation politique sur la scène internationale a
été personnellement prié par la communauté
internationale d'accueillir les réfugiés rwandais sur le sol
zaïrois et d'autoriser l'opération Turquoise à utiliser Goma
comme base arrière. Tout aussi incapable de recenser avec exactitude les
réfugiés et de séparer les militaires des civils, le HCR
s'est résigné à payer 1500 hommes de la DSP pour assurer
la surveillance de camps12.
Pendant deux ans, un million de réfugiés
rwandais ont vécu dans un calvaire dans des camps immenses et inhumains,
presque comme des bétails sur d'anciennes coulées de lave. Devant
cette arrivée massive, les autorités zaïroises ne pouvaient
pas s'opposer à leur entrée13 . Or, à
cette question des réfugiés, on assiste depuis quelques
années dans la région des Grands Lacs, à une
révolution des pratiques. Ces réfugiés dans leurs pays ont
constitué un problème difficile à gérer, certains
parmi eux étaient des criminels ne pouvant bénéficier de
statut des réfugiés selon la convention de Genève de
195114.
11 HCR, Conclusion adoptée par le
comité exécutif du HCR à la 32ème
session sur la protection des personnes en cas d'arrivée massive,
Genève, HCR, 1991, p.48
12 B. LABAMA LOKWA et al, La protection des
crises et l'instauration d'une paix durable en RDC, Kinshasa, Ed. IDLP,
2001, p.101
13 B. MULABA, Le statut international des
réfugiés, Goma, ULPGL, 2005, p.1
14 P. BIYOYA, La géopolitique de
l'instabilité dans la région des Grands Lacs : Réflexion
sur les réfugiés, ces acteurs /auteurs de la mutation
géopolitique, Paris, Ed. L'Harmattan, 2009, p.18
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8
Au Zaïre, où les réfugiés avaient
été les plus nombreux, la situation dans les camps était
devenue préoccupante, cette insécurité permanente a
constitué une entrave à l'action humanitaire. Les soldats,
exemple des FAR et des extrémistes hutus ont voulu constituer à
l'intérieur des camps, la base arrière d'une reconquête du
pouvoir15, le Zaïre n'était pas capable de prendre en
charge les camps de réfugiés ce qui a entrainé le
développement des divers trafics d'armes, les camps qui les
hébergeaient, se seraient transformés à leur tour en bases
de lancement des attaques ou des opérations militaires contre le pays
d'origine.
Les réfugiés burundais s'évaluaient
à 13000 au Zaïre, en 1996, suite au génocide, l'on comptait
2 millions de réfugiés rwandais au Zaïre, parmi eux,
s'infiltraient toutes les forces armées rwandaises ainsi que les milices
« interahamwe » ce qui, conséquemment, changeait la
nature et le statut de réfugiés, leurs camps se transformaient en
maquis de guérilleros.
Mais depuis l'offensive de l'AFDL, plusieurs centaines de
milliers de réfugiés ont été contraints de
retourner au Rwanda. Le professeur Bob KABAMBA KAZADI avance les chiffres de
600 000 réfugiés en provenance du Zaïre, qui ont franchi les
frontières rwandaises pour retourner chez eux et plus de 500 000 autres
venant de la Tanzanie ont regagné leur pays16. Mais, plus de
200 000 réfugiés hutu ont été portés
disparus et visiblement ont fait des mouvements inverses. Ils ont
été soit massacrés ou bien se sont perdus à
l'intérieur des forêts congolaises.
Les groupes de réfugiés qui ont
échappé à la purge de l'AFDL ont demandé à
plusieurs reprises leur retour au Rwanda mais à condition qu'un espace
politique leur soit ouvert. Actuellement, les réfugiés candidats
au retour volontaire dans leur pays passent pour y mener une vie civile passant
par des camps de transit érigés au Nord et au Sud-Kivu.
15 P. BIYOYA, Op. Cit., p.45
16 B. KABAMBA, Interrégionalité des
pays des Grands Lacs Africains. Elaboration d'un modèle
d'intégration régionale en Afrique et son application à la
région des Grands Lacs (Burundi, République Démocratique
du Congo, Kenya, Ouganda, Rwanda et Tanzanie), thèse de doctorat,
Université de Liège, 2000, p.241
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9
Les stratégies adoptées par le HCR afin de
promouvoir et de protéger les droits de réfugiés sont
entre autres l'accueil et l'assistance, l'élaboration des
stratégies de retour, la réinsertion sociale et familiale, les
tentatives de restauration des services publics avec l'appui des partenaires
internationaux, la réhabilitation des écoles et hôpitaux.
Ce travail exige l'activisme des partenaires de développement, car les
agences humanitaires seules ne peuvent pas résoudre ces
problèmes.
Elles peuvent sauver des vies et temporairement soulager les
souffrances, des populations, mais elles ne peuvent pas résoudre la
source des problèmes dans le pays. C'est pourquoi l'assistance au
développement devrait être l'élément
déterminant dans la protection de réfugiés17.
Ainsi dit, ce travail se fonde sur un questionnement de fond auquel cette
recherche tentera de répondre : Comment évaluer la
mise en application des conventions internationales ratifiées par la RDC
dans le cadre de la protection des réfugiés ?
0.3.2. Hypothèses
Une hypothèse est une réponse provisoire
à une question de recherche et susceptible d'être affirmée,
infirmée ou nuancée dans la suite de la recherche.
Pour Madeleine GRAWITZ, l'hypothèse est une proposition
de réponse à la question posée. Elle tend à
formuler une relation entre les faits scientifiques. Même plus ou moins
précise, elle aide les faits observés18.
Répondant ainsi à la problématique, il
est important de savoir qu'en terme d'actions concrètes, la RDC aurait
mis sur pied des mécanismes nationaux en instaurant une structure
chargée spécialement des questions relatives aux
réfugiés, appelée CNR dans le cadre unilatéral,
mais aussi elle fait recours à la tripartite, qui inclue
également, le HCR et le pays d'origine des réfugiés. La
CNR et le HCR consacraient leurs activités dans la sensibilisation, le
regroupement dans les camps de transit et en fin le
17J.- D BOUKONGOU, Les droits de l'Homme et action
humanitaire, manuel l'UCAC en partenariat avec l'association de promotion des
droits de l'Homme en Afrique centrale, Yaoundé, Ed. AMA-CENC, 2006,
p.68 18 M. GRAWITZ, Méthodes des sciences sociales,
Paris, 11e éd. Dalloz, 2002, p.398
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rapatriement dans leur pays d'origine. Cependant, certains
défis notamment liés à un faible niveau de
sécurité et des moyens financiers constitueraient des obstacles
majeurs dans la mise en oeuvre des conventions relatives à la protection
des refugiés.
0.4. METHODOLOGIE ET TECHNIQUES DE TRAVAIL
En étudiant un phénomène, on cherche tout
simplement à connaître comment il s'observe en y jetant un regard
critique grâce à une démarche méthodologique qui
sera le levier puissant mis à la disposition d'un esprit logique
permettant la réalisation d'une construction sociale. Cette approche
contient à la foi une méthode et des techniques de collecte et
d'analyse des données19. La méthodologie est une
branche de la logique qui étudie les principes et les démarches
de l'investigation scientifique de ses méthodes.
0.4.1. Méthode
Celle-ci est un conducteur mis à la disposition d'un
esprit logique qui permet de réaliser une construction solide.
La méthode est un ensemble des opérations
intellectuelles par lesquelles, une discipline cherche à atteindre les
vérités qu'elle poursuit, les démontre, les
vérifie20, affirme Madeleine GRAWITZ. Ainsi, pour mieux
atteindre les objectifs de ce travail, nous avons fait recours à
la méthode historique qui était
appuyée par l'approche juridique.
D'après le professeur LABANA LASAY'ABAR, la
méthode historique permet d'appréhender la société
internationale dans sa propre dynamique évolutive. Il s'agit ici de se
référer à la genèse, aux antécédents
et à l'évolution dans le temps21.
Dans cette étude, la méthode historique a pour
finalité l'analyse chronologique de la présence des
réfugiés sur le sol congolais ainsi que des moyens et
mécanismes mis en oeuvre par l'Etat congolais depuis ces temps afin de
promouvoir la vie et le droit des populations réfugiées.
19 F. DEPELTEAU, La démarche d'une
recherche en sciences humaines, Bruxelles, Ed. Debeck, 1982, p.36
20M. GRAWITZ, Lexique des sciences sociales,
Paris, 7e éd. Dalloz, 1999, p.276
21 L. LASAY'ABAR, Les relations internationales :
Présentation panoramique et approches théoriques, Kinshasa,
Ed. Mediaspaul, 2006, p.17
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Nous avons recouru à l'approche juridique ou
exégétique basée sur l'interprétation d'un texte
écrit ou plus généralement d'une autre trace
matérielle dont nous proposons la compréhension. Cette approche
nous a amené à lire les conventions internationales
ratifiées par la RDC, portant sur la protection des
réfugiés, les interpréter mais aussi d'appréhender
la doctrine en vue d'en tirer des conséquences qui s'imposent.
0.4.2. Techniques
Dès l'instant où la recherche ne peut être
dissociée de son application, le jugement sur la science se double le
plus souvent d'un jugement sur la technique. Celle-ci peut être
définie comme, un ensemble des procédures fondées sur la
raison, mais éprouvées par la pratique et devenues la
propriété collective d'une civilisation, par lesquelles on
utilise efficacement un outillage en vue d'un but22.
Comme techniques de récolte des données, nous
avons utilisé la technique documentaire qui nous a permis de consulter
les documents écrits tels que les ouvrages, les articles, les revues,
les mémoires, les documents officiels.
Nous avons fait également appel à la technique
d'entretien qui nous a permis d'acquérir des renseignements par le biais
des questions posées, aux officiels chargés des questions des
Grands Lacs et aux agents de la CNR, en ce qui concerne la mise en oeuvre des
conventions internationales pour la protection des réfugiés se
trouvant en RDC.
L'analyse de contenu, comme technique d'analyse des
données, nous a été utile pour interpréter,
analyser les différentes informations tirées auprès de nos
sources.
0.5. DELIMITATION DU SUJET
0.5.1. Délimitation temporelle
Notre étude porte sur la période allant de 1994
à 2014, une période
marquant l'entrée massive des réfugiés
rwandais et burundais à l'Est de la RDC en particulier, et tous les
réfugiés se trouvant sur son territoire
22 G. FERRÉOL et P. DEUBEL, Op. Cit.,
p.24
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national en général. Elle se limite en 2014
comme année au cours de laquelle nous sommes appelés à
mener cette recherche sur la protection des réfugiés,
étude qui sanctionne la fin de notre deuxième cycle
universitaire.
0.5.2. Délimitation spatiale
En ce qui concerne la délimitation spatiale, notre
étude se limite en RDC, Etat qui a ratifié les conventions
multilatérales pour la protection des réfugiés
O.6. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Hormis l'introduction et la conclusion, notre travail est
subdivisé en trois chapitres. Le premier est consacré au cadre
conceptuel et théorique, le deuxième porte sur l'aperçu
historique sur la sociogenèse des réfugiés en RDC et dans
la région des Grands Lacs, et le troisième se base sur la RDC et
l'application des conventions internationales pour la protection des
réfugiés.
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CHAPITRE PREMIER : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE
L'ETUDE
SECTION I : CADRE
CONCEPTUEL I.1 Conventions internationales
Comme les Etats élaborent les normes destinées
aux relations internes, susceptibles d'être appliquées aux
relations internationales, il est aussi possible, parfois même
nécessaire, d'élaborer les normes substantielles
spécialement destinées aux relations internationales. Des
conventions internationales sont souvent conclues entre les Etats dans le cadre
bilatéral, plurilatéral ou multilatéral pour l'adoption
des règles relatives aux relations internationales. La raison
d'être de ces conventions résiderait, selon une opinion
répandue, dans la spécificité des relations
internationales et l'unification du droit23.
Les conventions internationales sont des accords entre sujet
du Droit international, qui désigne des accords multilatéraux ou
les accords conclus sous les auspices ou dans le cadre de l'Organisation
Internationale24. Elles sont des accords conclus entre deux ou
plusieurs Etats, ou organisations internationales, comportant l'octroi
réciproque de droits et l'acceptation d'obligations. Un accord
intervenant entre entités qui ne sont pas reconnues comme des Etats sur
le plan international (Etats membres d'un Etat fédéral,
provinces, départements) ne constitue pas une convention internationale,
pas plus que ne le sont les contrats entre particuliers ou entre Etats et
particuliers.
Divers termes sont employés dans la pratique
internationale pour désigner des conventions internationales :
traité, accord, arrangement, pacte, charte, échange de lettres,
protocole. L'usage manque d'homogénéité : si, parfois,
certains de ces termes sont utilisés dans des contextes comparables,
aucune règle de portée générale ne peut être
formulée. Les traités conclus par le Saint-Siège avec un
Etat, en vue de régler la condition de l'Eglise catholique dans cet
Etat, constituent une exception à cet égard,
23 P. MAYER et V. HEUZE, Droit international privé,
Paris, 8e éd. Montchrestien, 2004, pp.12-14
24 G. CORNU, Vocabulaire juridique,
Paris, Ed. PUF, 1987, p.239
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ils sont appelés traditionnellement concordats.
Au point de vue juridique, toutes les conventions
internationales ont la même nature et produisent les mêmes effets.
Une distinction peut être faite, selon le nombre des Etats contractants,
entre conventions bilatérales, plurilatérales et
multilatérales. Toutefois, cette différence est purement formelle
et n'affecte que certains éléments de la procédure de
conclusion, et non la nature juridique ou les effets des conventions.
I.2 Le réfugié
Les conflits humains et la situation qui menacent la vie
engendrent différents types de personnes qui quittent leur territoire
national qu'on appelle réfugiés. De la notion de
réfugié au sens matériel, il faut la distinguer au sens
politique ou sociologique, telle qu'elle est utilisée dans le langage
ordinaire. Dans le langage courant, le terme « réfugié
» désigne toute personne qui a fui son pays d'origine, que ce soit
à cause de persécutions, d'une situation de violences
généralisées, d'une catastrophe d'origine humaine ou
naturelle ou d'une situation de détresse personnelle (notamment de
nature économique).
Pour des raisons politiques, un Etat pourra reconnaître
comme réfugié une personne qui ne remplit pas les exigences
juridiques de la reconnaissance de la qualité de réfugié;
à l'inverse, et pour ces mêmes raisons politiques, la
reconnaissance de la qualité de réfugié pourra être
refusée à un étranger qui est pourtant bien un
réfugié au sens juridique. Sous l'angle sociologique, un
réfugié est toute personne qui abandonne son domicile contre sa
volonté et a ainsi besoin d'une protection particulière.
Le réfugié est toute personne qui a dû
fuir son pays d'origine ou le pays dans lequel, il avait sa résidence
habituelle afin de se soustraire des graves dangers25 , elles sont
des personnes qui, dans leur patrie ou dans leur dernier pays de
résidence, sont exposées ou craignent à juste titre
d'être exposées à de sérieux préjudices en
raison de leur race, de leur religion, de
25 G. CORNU, Op. Cit., p.784
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leur nationalité, de leur appartenance à un
groupe social déterminé ou de leur opinion
publique26.
Le mot « réfugié » évoque, en
général écrit SADAKO OGATA, l'image d'un camp immense
abritant des multitudes de personnes en proie à la détresse et au
dénuement, qui ont dû fuir leur pays précipitamment, avec
tout bagage, des vêtements qu'elles portaient sur le dos. Cette image
n'est pas particulièrement fausse, puisque la majorité des 22
millions de personnes, dont s'occupe le HCR viennent des pays pauvres, et que
beaucoup sont contraintes de vivre dans de vastes camps ou zones
d'installation, en attendant le jour où la situation sera suffisamment
sûre dans leur pays pour qu'elles puissent rentrer et reprendre une vie
normale27.
La signification du terme de réfugié varie
considérablement selon qu'il est utilisé dans le contexte du
Droit international public que celui du Droit international humanitaire. En
Droit international public, le terme a donné lieu à des
définitions très précises: il s'applique à toute
personne qui a fui le pays dont il a la nationalité en raison de
persécution. La convention de l'OUA ainsi que certaines
résolutions de l'Assemblée générale des Nations
Unies ont par la suite étendu le statut de réfugié
à toute personne ayant fui son pays en raison d'un conflit armé
ou des troubles internes.
Les personnes qui, remplissant les conditions prévues
par les instruments juridiques internationaux, acquièrent le statut de
réfugié. Elles sont liées par un régime de droits
et d'obligations spécifiques. Le Droit international humanitaire ne
contient pas quant à lui, de définition du concept
réfugié. Au sens de ce droit, le réfugié est avant
tout une personne civile, le critère déterminant ici est celui de
l'absence de la protection par un gouvernement 28 . En ce qui
concerne la définition contemporaine du terme «
réfugié », il existe trois références
juridiques établies respectivement en 1951, en 1967 et en 1969.
26 H. MAHNIG et al, La coopération
internationale et migration, Berne, Ed. CICR, 2001, p.180
27 HCR, Les réfugiés dans le monde,
les personnes déplacées couverte: l'urgence humanitaire,
Paris, La Découverte, 2000, p.2
28 P. VERRI, Dictionnaire du Droit international
des conflits armés, Genève, Ed. CICR, 1988, p.105
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Selon la convention des Nations Unies de 1951,
«Le réfugié est toute personne qui, par suite
d'événements survenus avant le 1er janvier 1951, et craignant
avec raison d'être persécutée, du fait de sa race, de sa
religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain
groupe social ou de ses opinions politiques, se retrouvant hors du pays dont il
a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se
réclamer de la protection de ce pays, ou qui, si elle n' a pas de
nationalité se trouve en dehors du pays dans lequel elle avait sa
résidence habituelle à la suite de tel événement,
ne peut, ou en raison de ladite crainte, ne veut, y
retourner»29.
En 1967, les Nations Unies adoptèrent un protocole au
terme duquel, les événements survenus après le 1er
janvier 1951, seraient désormais pris en compte dans la
définition du terme réfugié.
En 1969, l'OUA promulgua la convention régissant les
aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique,
comme complément à la convention de 1951 et au protocole
additionnel de 1967. L'OUA adopta la définition de «
réfugié » de 1951, tout en ajoutant un second alinéa
libellé ainsi : le terme réfugié s'applique
également à toute personne qui, du fait d'une agression, d'une
occupation externe, d'une domination étrangère ou d'un
événement troublant gravement l'ordre public dans une partie ou
dans la totalité de son pays d'origine ou du pays dont il a la
nationalité, est obligée de quitter sa résidence
habituelle pour chercher refuge dans un autre endroit à
l'extérieur de son pays d'origine ou du pays dont il a la
nationalité30.
La convention de l'OUA a donné une définition
qui inclut tout individu, le terme réfugié s'applique
également à toute personne qui, du fait d'une agression, d'une
occupation externe, d'une domination étrangère ou d'un
événement troublant gravement l'ordre public dans une partie ou
dans la totalité de son pays d'origine ou du pays dont il a la
nationalité, est obligée de quitter sa résidence
habituelle pour chercher refuge dans un autre endroit à
l'extérieur de son pays d'origine ou du pays dont il a la
nationalité.
29 J. KARIMUMUNYANGO, Op. Cit., p.10
30 Idem, p.11
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En vertu de cette convention, le statut de
réfugiés peut être accordé à des groupes, pas
seulement à des individus, et cette définition plus large a
revêtu une importance particulière lors d'exodes massifs des
populations comme au Rwanda dans les années 90, quand il devient
impossible d'examiner des demandes individuelles31. Le terme
réfugié s'applique aussi aux enfants non accompagnés qui
sont orphelins de guerre ou dont les parents ont disparu, et qui se trouvent en
dehors de leur pays d'origine. Ces enfants s'ils sont âgés de 16
ans ou moins recevront par priorité toute aide possible, y compris en
règle générale, l'aide au rapatriement qui sera
accordée à ceux dont la nationalité peut être
déterminée32.
En 1984, un colloque de représentants de gouvernements
et d'éminents juristes latino-américains, s'est tenu à
Carthagène, en Colombie, pour débattre de la question
internationale des réfugiés dans la région. Ce colloque a
publié une déclaration connue sous le nom de la
déclaration de Carthagène, qui recommande que le concept «
réfugié » utilisé dans toute la région
latino-américaine englobe non seulement les éléments de la
convention de 1951 mais aussi qu'il s'étende aux personnes qui ont fui
leur pays «parce que leur vie, leur sécurité ou leur
liberté étaient menacées par une violence
généralisée, une agression étrangère, des
conflits internes, une violation massive des droits de l'homme ou d'autres
circonstances ayant perturbé gravement l'ordre public33. Bien
que la déclaration n'ait pas une force obligatoire, la plupart des pays
d'Amérique latine appliquent la définition dans la pratique et
certains l'ont intégré dans la législation nationale. La
déclaration a reçu l'aval de l'organisation des Etats
américains (OEA) de l'Assemblée générale des
Nations unies et du comité exécutif du HCR.
En 1981, la Croix Rouge a pu donner une définition
humanitaire, quand elle parle de réfugié, elle ne se
réfère à aucune définition juridique ou
conventionnelle. Elle considère comme réfugié « toute
personne qui, pour
31 B. MULAMBA, Op. Cit., p.6
32 B. MULAMBA, Les réfugiés et le
Droit international, Rome, UPL, 1993, p.130
33 J. KATE et M. ANCHISON, Guide sur le droit
international relatif aux réfugiés, Genève, Union
parlementaire et HCR, 2001 ; p.15
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quelque raison que ce soit, a été contrainte de
quitter un pays ou une région pour s'établir
ailleurs34.
Le réfugié se différencie de l'apatride
par le fait qu'il ne perd pas sa nationalité, c'est seulement la
protection de son Etat qui lui fait défaut35.
I.3 Concepts connexes de réfugié I.3.1 Le
demandeur d'asile
Le terme « asile » appartient à la tradition
religieuse de l'humanité et plus particulièrement à la
tradition judéo-chrétienne. L'élaboration historique et
juridique du droit d'asile contemporain n'a jamais perdu la
référence à ses traditions. Le mot « asile »
lui-même vient du grec : a-solos (de a privatif et
sulé = proie, butin, spoliation ; sulan = piller). C'est un
endroit soustrait au pillage, qui ne peut être violé.
Dans l'Antiquité grecque, les temples constituaient le
lieu de refuge pour les personnes poursuivies : meurtriers, voleurs, esclaves
fugitifs. Mais on distinguait l'iketeîa (supplication) qui
pouvait se faire dans tous les temples, mais ne protégeait pas ceux qui
étaient coupables des crimes et sont livrés à la justice,
et l'asulia proprement dite, réservée à certains
temples et lieu sacré qui sont absolument inviolables, quel qu'ait
été le crime commis par le requérant.
On voit déjà la coexistence de deux conceptions
: une conception superstitieuse, qui reconnait au dieu d'un endroit
donnée une souveraineté absolue, laquelle s'étendait
également sur celui qui s'y refuge, le rend intouchable, et une
conception plus éthique qui voit plutôt dans l'asile une sorte de
recours ou d'intercession. Celle-ci tout en accordant à la personne
poursuivie, un répit qui la met à l'abri des sanctions
immédiates ou démesurées, ne prévaut pas sur la
reconnaissance de la légitimité du châtiment lorsque la
faute est avérée36.
34 Le CICR, « L'action de la croix rouge en
Afrique », Genève, Avril 1981, p.7
35 C. BACCHETTA et al, Lexique des Relations
Internationales, Paris, Ed. Marketing, 1995, p.204
36 J. FAUX, Op. Cit., p.23
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Dans l'Antiquité chrétienne, l'asile semble
être développé spontanément sous la forme d'un
recours à l'intercession personnelle d'évêques ou des
clercs. Les coupables des divers crimes (homicides, voleurs, adultères)
mais aussi les débiteurs insolvables, les esclaves fugitifs cherchaient
refuge au sein d'un évêque.
Ils espéraient que celui-ci les jugerait avec plus de
clémence que la justice impériale, qu'il intercéderait
pour eux et les protégerait éventuellement contre l'arbitraire ou
la cruauté de certains magistrats ; créanciers ou maîtres.
C'est une pratique qui s'est peu à peu établie, en liaison avec
une certaine dégradation de l'administration impériale et la
montée en autorité des évêques ; une justice se
substitue à une autre. Cette forme d'asile avait trouvé une
préfiguration dans la démarche de Paul accueillant l'esclave
fugitif, et ce type de recours ne serait peut-être sans connexion avec
les pratiques pénitentielles de l'Eglise primitive37.
Dès le XVIIe siècle, avec le
développement des Etats et les juridictions civiles, le droit d'asile
ecclésiastique entre dans une décadence lente mais continue,
soumise à une sous critique très limitative et à un
contrôle de plus en plus strict de la part de la jurisprudence
séculière. On arrive à une institution maintenue mais
vidée de son contenu, selon le canon 1179 du code de 1917 : «
l'Eglise jouit du droit d'asile, de telle façon que, les coupables qui
se sont réfugiés dans une église ne puissent en être
extraits, sauf en cas de nécessité urgente, sans l'assentiment de
l'Ordinaire ou du moins du recteur de l'église.
Le nouveau code de 1983, n'a plus loin rien sur ce sujet.
C'est assez normal, dans l'Etat de droit, l'administration de justice est
assurée par les juridictions civiles. Le principe de ne pas soustraire
un coupable à la justice semble indiscutable mais ; dans les
époques troublées le discernement n'est pas facile ; on peut
évoquer ici les réseaux ecclésiastiques ou monastiques qui
ont permis à nombre de nazis d'échapper à la justice.
37 J. FAUX, Op. Cit., p.24
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20
En ce qui concerne les problèmes contemporains des
réfugiés, l'esprit du droit d'asile ecclésiastique comme
protection et intercession revient dans le mouvement sanctuaire aux Etats-Unis
ou dans certaines actions menées en Suisse, notamment en accueillant
dans des églises des demandeurs d'asile menacés d'expulsion, et
en cherchant ainsi à les soustraire à l'intervention
administrative, fût-ce au prix de l'illégalité. Cette
ingérence dans l'administration de la justice est une forme de
protestation de l'Eglise contre une application inhumaine de la loi ou contre
une loi jugée trop répressive, au nom des droits humains et la
protection des faibles38.
L'asile (sa recherche et son octroi) est le corolaire
obligé d'un système international d'équilibre instable
(équilibre externe des forces) qui ratifie une
homogénéité religieuse et culturelle de chaque
société particulière encore considérée comme
allant de soi. Dans ce cadre, le droit d'asile est la faculté pour un
Etat d'offrir l'asile à qui le demande, et s'il le juge bon, c'est
d'abord un privilège d'Etat considéré comme sujet du droit
international, « l'expression privilégiée de la
compétence exclusive de l'Etat ». Dans ce contexte, l'accueil des
réfugiés en provenance d'un pays donné apparait comme, un
acte d'hospitalité à l'égard de ce pays, surtout si les
exilés ce qui est souvent le cas, prennent la partie du pays d'accueil
contre le pays qu'ils ont fui39.
En lien avec la reconnaissance de liberté d'opinion
dans les Etats modernes, confrontés aussi aux négations de cette
liberté ou au persécutions d'opinion en beaucoup d'endroits du
monde, de façon endémique ou lors d'une grande crise (guerres ou
révolutions), naît l'idée de droit d'asile comme droits de
l'Homme. C'est l'ampleur de la violation du droit qui provoque, par la
volonté d'y parer, une progression du droit.
L'ampleur des flux des réfugiés au XXe
siècle, a peu à peu amené le concert des nations à
affronter plus directement le problème et à lui chercher des
solutions qui ne soient pas laissées à l'arbitraire des Etats et
au jeu de choc des puissances. Il s'agit de garantir aux Etats le droit
38 J. FAUX, Op. Cit., p.26
39 Idem, p.27
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21
d'accueillir les réfugiés sans que cela soit
considéré comme un acte hostile à l'égard de l'Etat
qu'ils fuient, de garantir aux réfugiés une protection
internationale qui remplace leur apparence nationale, ainsi qu'un ensemble des
droits, finalement d'établir un droit d'asile qui comporte un minimum de
droit de chercher ou de demander asile et la garantie de non refoulement, on se
trouve ici aux recherches commencées à la fin de la
deuxième guerre mondiale et qui a abouti à la convention de
Genève de 1951, grand texte de référence pour la plupart
des pays concernés par l'afflux des réfugiés de nos
jours.
La problématique du droit d'asile et ainsi liée
à celle des droits de l'Homme et leur imprescriptibilité par
rapport au droit des Etats, domaine qui reste en pleine recherche et en plein
combat40.
I.3.2 Le déplacé interne
Pour un grand nombre de personnes, le déracinement
forcé de leur milieu de vie s'effectue sans sortir des frontières
nationales. En effet, lors de révolution et contre-révolution, la
population civile est souvent placée sous le feu croisé des
forces de la guérilla et des forces gouvernementales qui s'affrontent
pour des motifs idéologiques ou par la propriété des
terres et des ressources naturelles41.
Le nombre de personnes fuyant leur foyer a
considérablement augmenté ces dernières années
à la suite des conflits armés ou de menace de conflits, de la
violation massive des droits de l'homme, inondations, tremblements de terre et
d'autres catastrophes naturelles. Ce phénomène de
déplacements massifs s'explique également par des facteurs plus
profonds. C'est ainsi qu'ont été cités parmi les causes du
sous-développement, la répartition inégale des richesses,
le chômage, la dégradation de l'environnement, les tensions
ethniques, l'insoumission de minorités,
40 J. FAUX, Op. Cit., p.28
41 B. MULAMBA, Op. Cit., pp.7-8
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l'intolérance de la majorité, l'absence de
procédures démocratiques et bien d'autres
facteurs42.
Il y a dans le monde environ 25 millions de personnes
déplacées à l'intérieur de leur propre pays, nombre
qui dépasse de loin celui des réfugiés estimé
à 18 millions43. Tout comme ces derniers, les personnes
déplacées sont victimes des guerres civiles, des luttes internes,
des violences collectives, des réinstallations forcées et des
violations flagrantes de leurs droits fondamentaux. Leurs besoins
élémentaires : nourriture, logement, vêtement,
sécurité, soins de santé, scolarité ne sont pas
satisfaits. Mais puisque ces personnes demeurent à l'intérieur de
leur propre pays, elles ne bénéficient dans les mêmes
conditions de l'attention, de la protection et de l'assistance que la
communauté internationale prodigue à ceux qui franchissent les
frontières en tant que réfugiés.
Le sort des personnes déplacées, commence
toutefois à attirer l'attention de la communauté internationale.
La commission des droits de l'Homme des Nations Unies a demandé en mars
1992, au secrétaire général des Nations Unies de
désigner Francis M. DENG, comme son représentant spécial
pour étudier les problèmes, la législation internationale
qui permettrait de les protéger et de les secourir et les
mécanismes pour assurer son respect, et toute autre mesure que les
Nations Unies pouvaient adopter en vue d'améliorer leur
situation44.
Le rapport analytique du secrétaire
général sur les personnes déplacées qui fut soumis
à la commission des droits de l'Homme en sa 48e session de 1992, menant
à l'adoption de la résolution 1992/73, qui mandatait la nouvelle
étude, les droits fondamentaux de ces personnes déplacées,
vulnérables et dépourvues de tout refuge sont souvent
violées de façon persistante, tandis que leurs besoins vitaux ne
sont pas satisfaits. Pour la communauté internationale, les personnes
déplacées dans leur
42 L. Jean Philippe, « Personnes
déplacés à l'intérieur de leur pays, symposium du
23-24 octobre », Genève, 1995, p.112
43 Idem., p.127
44 F. M. DENG, Les réfugiés de
l'intérieur : un défi pour la communauté
internationale, Genève, Ed. Nouveaux Horizons, 1993, p.1
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propre pays sont dans une situation particulièrement
critique parce qu'elles relèvent de la juridiction des pays et ne
bénéficient donc pas de protection normalement accordée
aux réfugiées.
En général, le réfugié a franchi
les frontières nationales pour fuir un danger imminent, la personne
déplacée quant à elle, a été contrainte de
quitter son foyer et de perdre ses moyens de subsistance mais se trouvant
toujours à l'intérieur des limites d'un pays en proie à
des conflits internes violents. Or, les droits fondamentaux et les besoins
vitaux des personnes déplacées semblent
généralement avoir un besoin de l'aide et de la protection
internationale. Et pourtant, la doctrine légale et les dispositions
institutionnelles pour la protection et l'assistance des personnes
déplacées à l'intérieur de leur propre pays sont
beaucoup non développées que celles qui s'appliquent aux
réfugiés45.
Il existe une corrélation importante entre les causes
du déplacement, les besoins qu'elles créent et les solutions
appropriées par les gouvernements concernés. Lorsque les causes
sont des désastres naturels, il peut y avoir un consensus national pour
fournir aide et assistance, et le gouvernement local en assure souvent la
responsabilité avec l'aide de la communauté internationale. Mais
les cas, les plus graves , ont pour origine, des conflits armés dans
lesquels les personnes déplacées échappent à la
responsabilité de quelques autorités que ce soit du fait que
personne ne s'intéresse à elles, ou qu'elles deviennent de l'un
ou de l'autre camp46.
Selon la définition usuelle suivante des «
personnes déplacées à l'intérieur de leur propre
pays », élaborée par le symposium spécial en charge
de ce problème puisque celui-ci n'est encore régi par aucune
législation nationale, il s'agit de : « personne ou groupe de
personnes qui ont été forcées de fuir leurs foyers ou
leurs lieux de résidence habituels soudainement ou d'une manière
imprévue, par suite d'un conflit armé, des troubles internes, des
violations systématiques de droits de l'homme ou des
45 F.- M. DENG, Op. Cit., p.3
46Idem, p.4
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catastrophes naturelles ou causées par l'homme, et qui
n'ont pas franchi une frontière d'Etat reconnu au plan
international47.
I.4 L'apatride
Ce terme désigne une personne qui aucun Etat ne
considère comme son citoyen, sur la base de sa propre
législation48. L'apatridie est une situation de la personne
qui, aucun Etat ne considère comme son ressortissant. Elle se
caractérise par l'absence de protection internationale par un Etat. On a
cherché à améliorer le statut de l'apatride A et de
prévenir l'apparition de l'apatride B, cette apatridie résulte,
soit du fait que l'individu ne s'est jamais vu attribuer une
nationalité, soit du fait qu'il a perdu celle qu'il
possédait49.
L'article 15(1) de la Déclaration Universelle des
Droits de l'Homme stipule que tout individu a droit à une
nationalité. Nul ne peut arbitrairement être privé de sa
nationalité ou de droit de changer la nationalité. L'octroi d'une
nationalité demeure la prérogative souveraine d'un Etat qui,
aussi efficacement, en assurer la protection.
Paul Weis explique qu'il y a plusieurs causes d'apatridie,
mais les lois nationales demeurent la cause principale de la perte de
nationalité, et qui réduisent, ceux qui en ont perdu au rang
d'apatride. En vertu du changement du système jus sangunis au
système jus soli, l'enfant né sur le territoire d'un
Etat qui octroie sa nationalité in jus sanguis sera apatride de
plein droit et l'enfant d'un apatride né sur le territoire d'un Etat qui
accorde la nationalité in jus soli aura le plein droit de la
nationalité de cet Etat50.
SECTION II : CADRE THEORIQUE
Pour Madeleine GRAWITZ, le cadre théorique au sens
figuré, est une démarche intellectuelle qui n'implique pas les
mêmes étapes systématiques visibles comme la
méthode51. LABANA LASSAY'ABAR ajoute qu'elle
désigne
47 F.- M. DENG, Op. Cit., p.400
48 P. VERRI, Op. Cit., p.21
49 P. MAYER et V. HEUZÉ, le Droit
international privé, Paris, 8e éd. LGDJ, 2004,
p.621
50 B. MULAMBA, Op. Cit., p.175
51 M. GRAWITZ, Méthodes des sciences
sociales, Paris, Ed. Dalloz, 2001, p.425
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toute forme d'orientation des cadres conceptuels ou même
des techniques d'analyse permettant non seulement de rendre plus efficace une
critique motivée, mais aussi de mieux expliquer une
étape52.
II.1 Niveaux d'analyse
En Relations Internationales, la notion du niveau d'analyse
renvoie au problème de la localisation du niveau d'explication
appropriée des phénomènes observés. Cette notion a
une double valeur heuristique et épistémologique car, d'un
côté, elle permet de faire conscience au chercheur de la nature
multifactorielle qui est susceptible d'avoir toute explication donnée
à un événement international. De l'autre, elle contribue
à mieux différencier les différents paradigmes entre eux,
selon la position adoptée au sein du débat
structure-agent53.
De ce fait, notre étude englobe deux niveaux parmi les
trois niveaux d'analyse selon la typologie des « trois images » de
Kenneth Waltz. Ce niveau concerne les caractéristiques individuelles qui
se traduisent en contraintes, situations, conditions et déterminations
qui contraignent le réfugié et l'incitent à quitter son
pays pour rechercher refuge dans un autre pays. Le deuxième niveau a
trait au régime interne de la RDC dans l'application des conventions
internationales de protection des réfugiés.
II.2 les théories explicatives
La théorie est une proposition ou un ensemble des
propositions reprenant de façon systématique et expliquant un
certain nombre de générations. Selon le dictionnaire
Littré, une théorie est un rapport établi entre un fait
général et, ou le moindre nombre de faits généraux
possibles et les faits particuliers qui en dépendent54. Elle
permet des connaissances objectives et offre des possibilités,
peut-être supérieures, contribuant ainsi à rendre plus
efficace une critique motivée qui est un des outils propres à
amener soit du dedans, soit du dehors des changements dans la politique des
Etats. Enfin, elle permet de mieux expliquer la réalité et de
faire des prévisions.
52 L. LASSAY'ABAR, Op. Cit., p.94
53 M.-C. SMOUTS et al, Dictionnaire des Relations
Internationales, Paris, 2e éd. Dalloz, 2006, p.378
54 L. LASSAY'ABAR, Op. Cit., p.94
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Un travail scientifique exige, pour sa réalisation,
l'usage d'une théorie explicative qui circonscrit le champ d'analyse du
phénomène étudié. Ainsi, la présente
étude s'inscrit dans le cadre de la théorie
inter-gouvernementaliste et de la théorie de la protection
internationale des réfugiés.
1. L'inter-gouvernementalisme
Pour les néo-institutionnalistes, qui s'attachent
à l'influence des organisations internationales sur les comportements
des Etats, les organisations internationales sont des instruments à la
disposition des Etats pour faciliter la conclusion des conventions
internationales et assurer le respect des engagements55.
Pour cette étude, le recours à cette approche
théorique de l'inter gouvernementalisme, nous permet de comprendre et
d'expliquer comment la RDC opère la mise en application des conventions
internationales pour la protection des réfugiés ratifiées
par ce pays dans le cadre multilatéral. Au niveau universel, les Etats
ont mis en place la convention de Genève de 1951, dans le sillage de
l'Organisation des Nations Unies, et qui constitue l'institution par excellence
de protection internationale et un cadre de référence de la
coopération entre les Etats en matière de protection des
réfugiés mais aussi le HCR. Au niveau régional, nous nous
inscrivons dans le cadre de l'OUA une organisation internationale panafricaine
surtout sa charte en matière de protection des
réfugiés.
2. La théorie de la protection internationale des
réfugiés
Comme le dit François CREPEAU, cette théorie
n'est pas récente, mais date de plusieurs siècles. Dès
l'Antiquité, nous dit-il, l'on parlait déjà de l'Asylie ou
droit reconnu aux réfugiés d'échapper à la saisie
violente. Ce droit a eu un caractère païen, puis un
caractère chrétien, mais s'exerçait toujours
55 J. NSABUA TSHABUKOLE, Théories de
coopération et techniques de négociation, UOB-FSSPA, L2 RI,
20012-20013, Inédit
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dans le cadre interne, car ce sont les églises, qu'on
considérait comme sanctuaires, et les maisons de prélats
ecclésiastiques56.
Avec les vicissitudes de l'histoire, écrit Pierre
TIMBALE, ce droit de protection a connu ou a été l'objet des
innovations à tel point qu'il a été perçu à
partir du 20e siècle comme droit d'asile contemporain ou droit des
réfugiés. Ce siècle est celui durant lequel la
communauté internationale avait opté, pour la mise en place des
organismes opérationnels devant répondre aux catastrophes
d'origine naturelle, ou provoquées par une activité humaine en
l'occurrence les conflits armés et les déplacements massifs des
populations dont le contrôle échappe aux capacités d'une
seule nation57.
56 F. CRETEAU, Droit d'asile: De
l'hospitalité aux contrôles migratoires, Bruxelles, Ed.
Bruyard, 1995, p.425
57 P. TIMAL, Le droit d'asile, Paris, Ed. LRS, 1939,
p.229
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CHAPITRE DEUXIEME : APERCU HISTORIQUE SUR LA
SOCIOGENESE DES REFUGIES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET DANS LA REGION
DES GRANDS LACS
SECTION I : CONTEXTE HISTORIQUE
En Afrique, les premiers grands mouvements des
réfugiés remontent
aux années qui ont précédé et
suivi la vague des indépendances. Ainsi, dès janvier 1961, 120
000 personnes ont dû fuir le Rwanda vers les pays voisins. Au Nigeria par
exemple, la guerre du Biafra, entre 1967 et 1970, a fait 2 millions de
déplacés. À partir des années 1970, des milliers de
personnes quittent les colonies portugaises (Angola, Mozambique et
Guinée - Bissau) pour échapper aux violences des guerres de
libération.
La guerre civile au Libéria, à partir de 1989, a
ainsi conduit plus de deux tiers des habitants de ce pays à se
déplacer, soit 2,4 millions de personnes. Parfois, les mouvements se
font dans les deux sens : en 2002, des dizaines de milliers de
Sierra-Léonais rentraient chez eux en provenance du Libéria,
après la signature d'un accord de paix, tandis que des Libériens
passaient en Sierra - Léone, pour fuir la reprise de la guerre
civile58.
En tenant compte de la logique d'affinité qui
découle du facteur historique, les différents peuples de la
région des Grands Lacs sont susceptibles de connaître ce que
COMBLIN nomme les "échanges de populations" Ce
phénomène pourrait s'expliquer par le mode de gestion
adopté lors de la colonisation. Les entités (du Congo, du Rwanda,
du Burundi, de l'Ouganda et de la Tanzanie) gérées suivant le
système d'administration indirecte et ont pu garder une certaine
mobilité vers leur espace traditionnel. Ce mode de gestion indirecte a
permis le maintien et la persistance de cette affinité. Cette logique
d'affinité n'explique pas tous les mouvements de population de la
région, mais, peut être un effet catalyseur de
ceux-ci59.
58 P. NDONG BEKA, « Les
réfugiés congolais dans la région du Haut-Ogooué :
réseaux et modalités d'insertion dans la ville de Moanda
», Libreville, Ed. Omar, 2009, p.56
59 C. COMBLIN, Les
réfugiés, Instrument politique dans le tiers monde,
Bruxelles, Ed. GRIP, 1995, p.25
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I.1 Crises politiques et réfugiés dans la
région des Grands Lacs
La logique des mouvements de réfugiés
découle du scénario oÙ, un ou plusieurs pays de la
région des Grands Lacs sont pris dans un cycle de violence pour la
conquête du pouvoir. Cette quête se fait entre différentes
ethnies et/ou hommes politiques. L'ethnie évincée ou l'homme
politique écarté du pouvoir se retrouve dans ce que l'on nomme
«l'opposition» qui est la cible d'une répression de la part du
vainqueur. Selon les observateurs de la politique intérieure africaine,
sont "opposants" tous ceux qui ne se retrouvent pas dans le pouvoir.
Traquée, cette opposition n'a plus comme moyen d'expression que celui
des armes avec, pour conséquence, le recours à la violence, la
manipulation des identités, les activités de guérilla, la
guerre civile et les déplacements de populations qui engendrent des
réfugiés.
Le HCR estime qu'il y a près de 20 millions de
réfugiés dans le monde. Près de la moitié de
ceux-ci sont des Africains, s'agissant de l'Afrique des Grands Lacs, les
sources dénombrent de trois à quatre millions de
réfugiés dont la plupart sont des Rwandais et dans une moindre
mesure des Burundais et des Zaïrois. Cette région d'Afrique est
depuis de décennies le théâtre d'importants flux de
réfugiés60.
Notre analyse porte sur les divers événements
survenus dans quelques pays de la région des Grands Lacs. Nous avons
divisé cette étude en deux décennies à savoir les
années soixante et celles nonante, qui sont les époques qui ont
marqué les grands flux de réfugiés dans cette
région. Cette présentation nous permet de voir plus clair dans
l'évolution historique et contextuelle des mouvements de
réfugiés.
I.2 Les mouvements des réfugiés dans les
années soixante
Caractérisées par des luttes politiques, parfois
armées, ces années sont celles de la décolonisation pour
l'accession aux indépendances. Les anciens protectorats ou colonie belge
(le Congo, le Burundi et le Rwanda) ont connu des troubles politiques internes
qui engendrent des déplacements de réfugiés. Il y a eu
successivement la révolution sociale au Rwanda en 1960, les guerres de
sécession au Congo (entre 1960 et 1964) et les conflits
60 F. DEL MONDO, « Quel avenir pour l'asile
en Afrique ? », Réfugiés, no96, 1994,
p.30
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interethniques au Burundi qu'a engendrés la fin du
régime monarchique. Ces événements politiques ont
été à la base, comme il conviendrait de le rappeler,
d'importants flux de réfugiés. Nous examinons successivement la
situation au Rwanda, en RD Congo et au Burundi.
I.2.1 Le Rwanda
La problématique des réfugiés rwandais
est la plus vieille d'Afrique. Les réfugiés tutsis rwandais de
1959 ont constitué le premier flux de réfugiés de la
région et de l'Afrique. Au Rwanda, les déplacements de population
trouvent leur origine dans la révolution sociale, de novembre 1959.
Plusieurs milliers de personnes de l'ethnie tutsie fuirent le Rwanda vers les
pays limitrophes. Parmi ces personnes, on compte quelques chefs et plus d'une
centaine de sous-chefs. Au début, ils se réfugient d'abord dans
les paroisses et centres administratifs rwandais avant de prendre le chemin de
l'étranger, notamment au Congo, constituant ainsi les premiers
réfugiés africains.
Entre octobre 1959 et septembre 1961, les massacres et
l'insécurité ont généré de dizaines de
milliers de réfugiés et de déplacés internes aussi
bien les Tutsis que de Hutus dans un premier temps, puis presque exclusivement
tutsis. Lors de la proclamation de l'indépendance, les troubles
répétés et plus ou moins localisés dans certaines
préfectures du pays vont entretenir des flux qui gagneront
principalement le Burundi, l'Ouganda, la Tanzanie et le Congo61.
La région de Cyangugu a été
épargnée par les événements de 1959. Mais en
octobre 1960, des heurts entre les communautés éclatent qui se
soldent par le massacre de plusieurs milliers de Tutsis. Suite à ces
massacres, plusieurs milliers de Tutsis rwandais prennent le chemin de l'exil
et rejoignirent ceux déjà partis en 1959 et installés dans
les camps autour des villes de l'Est du Congo et du Sud de l'Ouganda. Au
début des années soixante, une guérilla dirigée par
les Tutsi réfugiés s'organise dans les pays voisins contre le
nouveau pouvoir au Rwanda.
61 A. GUICHAOUA cité par B. KABAMBA,
Interrégionalité des pays des Grands Lacs Africains.
Elaboration d'un modèle d'intégration régionale en Afrique
et son application à la région des Grands Lacs (Burundi,
République Démocratique du Congo, Kenya, Ouganda, Rwanda et
Tanzanie), thèse de doctorat, Université de Liège,
2000, p.339
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Les réfugiés mènent des campagnes de
déstabilisation du Rwanda en vue de rétablir la royauté de
KIGERI V, détrônée par la "révolution sociale hutu".
Menées par des Tutsis de l'extérieur, surnommés «
Inyenzi » (cancrelats) par le pouvoir rwandais, ces
campagnes de guérilla sont suivies de dures répressions à
l'encontre de l'ethnie tutsie, soupçonnée d'être de
connivence avec les partisans de l'UNAR62. Ces
événements occasionnent de nouveaux déplacements de la
population de l'ethnie tutsie vers les pays voisins63 .
Les attaques suivies de répressions ont connu leur
paroxysme en décembre 1963. L'action lancée par plusieurs
commandos tutsis du Congo, du Burundi et de l'Ouganda contre le pouvoir
rwandais se solde par un échec. Les massacres des populations à
l'intérieur du pays sont à la hauteur de l'attaque. Selon les
sources, le bilan varie: 8 000 morts par jour ou encore «18 000 Tutsis
exterminés». Pour LOUWAGIE 20 000 Tutsis ont été
assassinés au cours du seul mois de janvier 1964, Denis-Gilles VUILLEMIN
évalue le nombre des assassinats entre 8 000 et 14 000 Tutsis.
René Lemarchand estime que les violences ethniques ont fait 10 000
victimes chez les Tutsi. Ces massacres ont été qualifiés
de génocide par certains milieux de réfugiés tutsis
à l'étranger. Au cours de ces répressions, plusieurs
Tutsis ont dû, à nouveau, prendre le chemin de l'exil vers les
pays limitrophes.
Parmi eux figurent des commandos armés qui n'ont pas
réussi à renverser la jeune République rwandaise, et
presque tous se sont retrouvés à Bukavu et à Bujumbura. De
moindre importance, les actions de guérilla se sont poursuivies,
à partir du Burundi, jusqu'au renversement du pouvoir royal burundais en
novembre 1966, par MICOMBERO.
Au cours de la deuxième moitié des années
soixante, le nombre de réfugiés rwandais diminue pour atteindre
le seuil de 143 000 personnes, en 1969. Mais le nombre de
réfugiés vers l'Ouganda est passé de 54 000 en 1963
à 71 600 en 1969.
62 Union nationale rwandaise parti fondé en
1959 et regroupant les partisans de Kigeri V, dernier mwami rwandais.
63 B. KABAMBA, Op. Cit., p.196
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Retenons qu'au cours de ces troubles des années
soixante, ASSANI NYANDWE citant le professeur Bob KABAMBA, avance les chiffres
de près de 330 000 réfugiés qui ont regagné les
pays voisins dont la plupart de trouvés, ont été
accueillis dans les camps à l'Est du Congo64.
I.2.2 La République Démocratique du
Congo
Dès janvier 1959, suite à la création des
partis politiques et à la préparation de la Table Ronde à
Bruxelles qui devait conduire le pays à l'indépendance, la
République Démocratique du Congo connaît une certaine
agitation politique. De 1960 à 1963, le pays connaît une
période d'instabilité politique dont les faits majeurs ont
été la sécession du Katanga (11 juillet 1960-1963), la
sécession du Sud-Kasaï (8 août 1961) et la rébellion
de Pierre MULELE dans le Kwilu (décembre 1963).
En avril 1964, en préparation depuis plusieurs mois
à Bujumbura, la révolte des mulelistes "Mayi Mayi"
éclate à l'Est de la république. Au cours de
celle-ci, de nombreux Congolais se réfugient dans les pays limitrophes,
essentiellement au Burundi et au Rwanda, afin d'échapper aux
sévices que leur font subir les rebelles. Les rebelles mulelistes
occupent tout l'Est du pays, à l'exception de Bukavu et de ses
environs. L'alliance des insurgés rend difficile la vie des
réfugiés Tutsis rwandais et de la population tutsie du Kivu, car
elle est soupçonnée d'être de connivence avec les ennemis
de l'Etat congolais.
Cette opposition au Kivu influa les données tribales et
politiques de province. Depuis toujours les régions d'Uvira et de Fizi
(base et premier succès militaire des rebelles) sont
considérées comme difficiles car l'influence arabe y a depuis
longtemps favorisé la prise de conscience d'une culture swahili ouverte
vers l'extérieur. Ces régions sont des zones d'échanges
avec l'Africain de l'Est. L'ordre n'y a pas toujours régné
même pendant la colonisation. Depuis l'indépendance, les querelles
ethniques s'y sont multipliées. Pendant la période de
l'insurrection, les Bafulero, les
64 A. NYANDWE, La communauté
économique des pays des Grands Lacs : Gestion de migration et
perspectives de paix entre pays membres, UOB-FSSPA, L2 RI, 2012-2013,
p.41, inédit
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Bavira et les Bembe poussent à l'exil, toutes les
tribus dont les chefs coutumiers n'adhèrent pas à leur combat,
vers le Maniema.
A partir de novembre 1964, l'Armée Nationale
Congolaise, avec l'aide de mercenaires étrangers se lance dans une
offensive contre les mulelistes. Outre, les mercenaires, dans le Kivu,
l'ANC a pu compter sur le concours des Banyamulenge dans la reconquête de
la province, ce qui leur a permis le retour des réfugiés
congolais. Par ailleurs, la baisse du nombre de réfugiés de plus
de 25 000 unités s'explique aussi par la stabilisation politique qui a
suivi le coup d'Etat du général MOBUTU, en novembre 1965.
En 1967, les mercenaires qui ont aidé le Congo en
1964-1965, à retrouver son intégrité territoriale, se
rebellent pour percevoir leur solde impayée par le gouvernement. Leur
soulèvement a aussi pour but la chute de MOBUTU et le retour sur la
scène politique de l'ancien Premier ministre Moïse TSHOMBE. Cette
insurrection doit être suivie par d'autres, dirigées par le
mercenaire français Bob Denard. La mutinerie la plus sérieuse est
dirigée par le colonel belge Jean SCHRAMME, qui est parvenu à
pacifier tout le Kivu, avec son bataillon, après la défaite des
Mulele Maï 65 . SCHRAMME est nommé
officiellement gouverneur militaire de cette province.
Au cours de ces années, on constate deux vagues
importantes de réfugiés : la première est liée
à la guerre civile de 1964 et la seconde à l'insurrection des
mercenaires étrangers dans le Kivu. Suite à ces deux
événements, le nombre des réfugiés diminue pour se
stabiliser à 40 000 réfugiés congolais présents,
principalement, au Burundi et en Ouganda66.
Enfin, notons que le Congo et le Rwanda ne sont pas les seuls
pays "producteurs" de réfugiés dans la région. Le nombre
de réfugiés venant du Soudan et présents sur le territoire
congolais et ougandais s'élève à 13 000, en 1963. Ce
chiffre monte jusqu'à 140 000 en 1969 et c'est à cause du marasme
économique et aux militants communistes qui secouaient le Soudan. Des
réfugiés angolais sont aussi dénombrés sur le
territoire
65 B. KABAMBA, Op. Cit., p.201
66Idem, p.202
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congolais. De 170 000 en 1962, ils atteignent le chiffre de
400 000 en 1969, conséquence de la guerre d'indépendance
menée par les différents mouvements de
libération67.
I.2.3 Le Burundi
Depuis la mort de son Premier ministre et héros
national en 1961, le prince RWAGASORE, fondateur de l'UPRONA, le Burundi vit
dans l'instabilité politique. Au cours de l'année 1964, ce pays
va connaître son premier mouvement de population engendré par des
événements politiques. Des divergences de vue relatives à
la rébellion des Mulele Maï dans l'Est du Congo, sont
apparues entre le gouvernement congolais dirigé par TSHOMBE et celui du
Burundi dirigé par NYANGOMA. Ces différends ont abouti, en 1964,
à l'expulsion de tous les résidents burundais du Congo. Assez
particulier, ce mouvement de population consiste non pas en un exil mais bien
en un retour d'une partie de la population sur sa terre d'origine.
En octobre 1965, la tentative manquée d'un putsch
militaire hutu marque le début de la répression sur la population
hutue, par l'armée burundaise. Plusieurs milliers de Hutus burundais
trouvent refuge au Rwanda. C'est le premier flux de réfugiés
burundais.
En novembre 1966, l'armée burundaise prend le pouvoir
et mit fin à la monarchie avec, comme conséquence, la fin des
attaques des commandos rwandais, depuis le territoire burundais.
Déjà instauré au Rwanda et au Congo, l'ethnicisme
va gagner le Burundi au cours de la deuxième moitié des
années soixante68.
I.3 Les mouvements des réfugiés dans les
années nonante
Les années nonante sont caractérisées par
la montée en puissance des revendications démocratiques. Venu de
l'Est de l'Europe, le vent des changements démocratiques va aussi
souffler sur l'Afrique. Ces années nonante voient aussi l'accroissement
des tensions ethniques qui vont déboucher sur l'ethnicité.
67 B. KABAMBA, Op. Cit., p.201
68 Idem, p.205
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Exprimés de façon de plus en plus manifeste
à l'intérieur des Etats de la région des Grands Lacs, les
antagonismes ethniques aboutissent au déclenchement, au début des
années 90, des guerres civiles. Ces événements provoquent,
de nouveau, des chassés-croisés importants chez les
réfugiés.
En 1992, si le professeur GUICHAOUA hésite à
placer le Rwanda parmi les plus grands producteurs de réfugiés;
deux ans plus tard, le doute n'est plus permis, car les rapports du HCR,
illustrent la problématique des réfugiés rwandais dans la
région, selon les sources du H.C.R. en novembre 1994, le Rwanda est le
deuxième pays d'origine des réfugiés; il est au
cinquième rang de leur rapatriement, les réfugiés rwandais
sont les plus gros bénéficiaires des programmes spéciaux
du H.C.R., plus de 50 % du budget leur sont alloués69.
On peut penser que les terribles images des
réfugiés rwandais fuyant leur pays vers les pays limitrophes,
lors des événements survenus, d'avril à août 1994,
sont inédites. Pourtant, il s'agit d'un problème, qualifié
par Paul Matthieu, d'endémique. En effet, il ressort de l'analyse de
l'histoire politique contemporaine de la région des Grands Lacs, que les
mouvements de populations ont toujours existé dans cette zone et qu'ils
ont engendré des problèmes jamais résolus par les
différentes élites politiques de la région des Grands
Lacs.
Le problème des déplacements de populations ne
concerne pas uniquement l'Afrique des Grands Lacs, mais de façon
générale, toute l'Afrique noire. Toutefois, l'ampleur de l'exode
de 1994 dans l'Afrique des Grands Lacs est sans pareil dans toute l'histoire
contemporaine du continent. Les chiffres varient, selon les sources. Pour les
organisations non gouvernementales d'aide aux réfugiés, deux
à trois millions de Rwandais ont quitté leur pays pour se
réfugier au Congo, au Burundi, en Ouganda et en Tanzanie. Le ministre
rwandais de la réhabilitation et de l'insertion des
69 B. KABAMBA, Op. Cit., p.180
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réfugiés estime à quelque 3,4 millions le
nombre de réfugiés présents, en décembre 1994, dans
les pays limitrophes70.
La région des Grands Lacs a pour une autre
caractéristique géographique d'être la zone des
réfugiés. En effet, alors que l'Afrique dans son ensemble en
1996, comptait 6 millions de réfugiés, la région des
Grands Lacs en avait la moitié soit 3 millions, essentiellement des
Rwandais et des Burundais. Cette zone, s'est taillée une place de choix
dans le répertoire des mouvements de migrations africaines.
Cette caractéristique de la région contribue
effectivement à la définition des Grands Lacs comme une zone de
crise permanente, car faut-il remarquer, qu'en Afrique, les exilés ne
sont pas majoritairement des réfugiés politiques, ils se jettent
sur les routes pour des raisons économiques à la recherche des
terres arables, et généralement, ils se jettent sur les routes
pour fuir des guerres civiles, des troubles ethniques, des atteintes aux droits
de l'homme, des régimes autoritaires71ou réfractaires
à la démocratie.
Ainsi au Soudan, le conflit ethnique entre le régime
post-islamique du Nord et les opposants du Sud, a provoqué le
déplacement approximatif de 3 millions de réfugiés.
Le lien s'établit naturellement entre le
phénomène des réfugiés et la réalité
de crise et d'instabilité politique des Etats de cette
région72.
II.3.1 Au Rwanda
En octobre 1990, l'APR, branche armée du FPR, lance une
attaque pour revendiquer le droit de retour des réfugiés. Le
scénario, identique à celui des années 60, se
répète. Les Tutsis de l'intérieur du Rwanda ont du subir
la répression. Quelque 350 000 personnes essentiellement des Tutsis
trouvent refuge dans les pays voisins: au Burundi (près de 240 000
réfugiés rwandais), au Congo, en Ouganda et en Tanzanie.
70 B. KABAMBA, Op. Cit., p.182
71 P. BIYOYA, Op. Cit., p.24
72 Idem, p.25
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Les populations hutu fuient également les
régions de combat et se réfugient dans les faubourgs de la
capitale Kigali. Cette guerre ravive et exacerbe les tensions ethniques. Les
Tutsis paient un lourd tribut : ce sont les massacres de KIBILIRA, MUTARA et
BAGOWE. Parallèlement, le flux des réfugiés rwandais ne
cesse de croître et atteindre 400 000 en 1991 (la plupart au Burundi).
Durant cette période de trouble, le pays va
connaître d'autres bouleversements intérieurs. En 1992, face
à la pression interne et internationale, le président HABYARIMANA
accepte d'entamer des pourparlers avec le FPR. Le nombre de
réfugiés rwandais, cette année là, passe à
432 000 personnes dans la région. Les négociations
entamées avec le FPR sur le partage du pouvoir incitèrent les
durs du régime, membre de l'Akazu à
préparer un plan d'extermination des Tutsis soupçonnés
d'être de connivence avec le FPR. En août 1993, les accords
d'Arusha concrétisant un partage du pouvoir, sont signés entre le
gouvernement rwandais, le FPR et les différentes formations politiques
rwandaises. Encore plus, ces accords ne sont pas appliqués, ce qui
cristallise les tensions ethniques.
Le 6 avril 1994, l'avion présidentiel est abattu avec
à son bord, le président HABYARIMANA et le président
NTARYAMIRA du Burundi. Le génocide programmé contre les Tutsis et
les Hutus modérés est perpétré d'avril à
juin 1994 et près d'un million de personnes y trouvent la mort.
Déjà, dès fin avril 1994, plus de 500 000
réfugiés sont dénombrés dans la région de
BENAKO en Tanzanie. En juillet 1994, on en répertorie plus d'un million
dans la région de Goma et en août 1994, 300 000 dans la
région de Bukavu et 250 000 dans la région de Ngozi au
Burundi73.
En juillet 1994, la victoire du FPR entraîne la chute du
pouvoir en place à Kigali. Dans leur fuite, l'armée rwandaise va
pousser plus de deux millions de Hutus rwandais à se réfugier
dans les pays voisins en quelques semaines. La fuite des Hutu est
considérée comme le plus grand exode de l'histoire du continent
africain. Suite à cette victoire, plusieurs centaines de
73 B. KABAMBA, Op. Cit., p.233
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milliers d'anciens réfugiés essentiellement des
Tutsi du Congo, de l'Ouganda et du Burundi regagnent le Rwanda.
Ce chassé-croisé des populations est sans
précèdent dans l'histoire contemporaine africaine. Plus de deux
millions de Hutus rwandais quittent le Rwanda et près d'un million de
Tutsi rentraient d'exil. Ainsi que le nombre des réfugiés
rwandais présents en Ouganda tombe à 4 000, fin 1994, contre plus
de 150 000 en 1993. Plus de 250 000 Tutsi sont également de retour du
Burundi.
En octobre 1996, suite à l'offensive militaire de
l'AFDL, 600 000 réfugiés en provenance du Zaïre et plus de
500 000 autres venant de Tanzanie regagnent le Rwanda. Plus de 200 000
réfugiés hutu sont portés disparus: le régime de
KABILA et ses alliés rwandais sont rendus responsables de ce massacre
par la Commission d'enquête de l'ONU. Quelque 300 000 autres
réfugiés hutus sont dispersés à travers le
Zaïre74.
Les années nonante voient une véritable
explosion du nombre de réfugiés et de déplacés
rwandais. De quelques centaines de milliers répertoriés dans les
années quatre-vingt, ils sont des millions dans les années
nonante.
I.3.3 Au Burundi
Le Burundi connaît une guerre civile depuis
l'assassinat, en octobre 1993, de Melchior NDADAYE, premier président
désigné aux élections pluralistes de juin 1993, où
son parti le FROBEBU avait emporté la victoire sur l'UPRONA, ancien
parti unique75.
Il a été assassiné, le 21 octobre 1993,
par une faction des forces armées se plongeant dans le massacre, les
paysans hutus et tutsis de l'UPRONA sont tués par des Hutus qui
prétendaient « venger leurs président dans plusieurs
communes du pays. En retour la répression de l'armée dans
74 B. KABAMBA, Op. Cit., p.234
75 M-S FRERE et al, Afrique centrale,
Médias et conflits : Vecteurs de guerre ou acteurs de paix, Paris,
Ed. GRIP, 2005, p.55
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ces zones, est forte. C'est le début d'une guerre
civile meurtrière qui occasionnant la fuite de plusieurs personnes vers
le Zaïre76.
Les chiffres varient de 25 000 à 500 000 pour les
victimes, au moins 300 000 réfugiés et près d'un million
de déplacés. A partir d'octobre 1993, le Burundi est
plongé dans une guerre civile entre le CNDD et l'armée
burundaise. De nombreux Hutu fuient le Burundi pour le Congo, le Rwanda ou la
Tanzanie. Suite à ces événements vécus dans ce
pays, beaucoup de résidents congolais s'enfuient également et
deviennent des réfugiés dans leur propre pays rapatriés et
sont installés dans des camps d'infortune et abandonnés à
leur triste sort77.
En 1996, suite à l'offensive armée de l'AFDL,
plus de 100 000 réfugiés regagnent le Burundi en provenance des
camps de l'Est du Congo. En 1996, cependant, près de 400 000
réfugiés burundais vivotent toujours dans les camps de l'Ouest de
la Tanzanie78.
Au cours de cette période, les mouvements de
populations burundaises atteignent, également, des chiffres très
élevés : plus d'un million de personnes déplacées.
Une fois de plus, c'est la Tanzanie et le Zaïre qui restent la destination
de prédilection des réfugiés.
SECTION II : LES CONSEQUENCES DES FLUX DE REFUGIES EN
RDC
Le rôle de réfugiés occupe une place de
choix dans les études et recherches africaines à cause de la
permanence des conflits armés sur le continent. La plupart de guerres
qui y sévissent ces dernières décennies sont à
l'origine des guerres civiles, c'est-à-dire des conflits armés
à l'intérieur des Etats, conflits qui tendent ensuite de
s'élargir à la dimension régionale.
Pour la plupart, les Etats de cette région sont faibles
et très instables, les plus petits Etats étant les principaux
foyers d'instabilité. En effet, le Rwanda et le Burundi sont les
théâtres des crises les plus graves dans la région des
Grands Lacs et sur le continent. Ces pays sont les plus grands
76 M-S FRERE et al, Op. Cit., p.57
77 Idem, p.58
78 B. MULAMBA, Op. Cit., p.242
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pourvoyeurs des réfugiés, devenus une menace
à la sécurité et à la stabilité
régionale, car leurs mouvements élargissent à chaque
époque les crises de ces pays à la dimension de toute la
région.
A en croire Valérie PASCALINI, l'afflux de
réfugiés présente un risque important de
déstabilisation pour les pays d'accueil et l'ensemble de la
région : la crise qu'a traversé le Rwanda dans
l'été 1994 est devenue symptomatique de nouvelles crises
régionales en Afrique : flux de réfugiés,
insécurité grandissante, difficulté dans l'instauration de
l'Etat de droit, délitement des institutions politiques, exploitation,
des rivalités ethniques en vue de conquérir le pouvoir, camps de
réfugiés entretenus comme autant de foyers pour les insurrections
futures79.
Dans la période où le Rwanda et le Burundi
avaient connu les conflits ethniques et le génocide, le Zaïre avait
accueilli plus de 3 millions de réfugiés sur son territoire au
point de devenir le premier pays d'asile au monde. Situation qui a
créé des profondes perturbations et des dangers immenses dans
l'organisation sociale. Partout dans le monde, les réfugiés
provoquent de graves problèmes de santé, d'éducation et
d'écologie80.
L'octroi de l'asile implique donc une protection contre le
refoulement et la possibilité de rester sur le territoire, soit en
permanence, soit en attendant de trouver une solution. Or, sur cette question,
des réfugiés assistent depuis quelques années dans les
Grands Lacs, à une révolution des pratiques. Ainsi a-t-on vu un
pays d'asile accompagner par des armes des anciens exilés dans leur pays
en vue de renversement d'un régime politique. Ce retour armé non
conventionnel et contraire à tous les instruments juridiques
internationaux de gestion des problèmes de réfugiés,
risque souvent d'entrainer d'autres mouvements de population dont les
retombées peuvent se révéler dramatiques sur le plan
politique et humanitaire81.
79 V. PASCALINI cité par P. BIYOYA, Op.
Cit., p.27
80 Actuellement, à la suite de la guerre
civile en Syrie, la Jordanie a fermé ses frontières aux
réfugiés venus de la Syrie : Informations rapportées par
Radio France International
81 P. BIYOYA, Op. Cit., p.18
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II.1 Les conséquences politiques et
sécuritaires
Un triple constat se dégage de l'analyse de
conséquences sur le plan politique et sécuritaire des mouvements
de réfugiés des pays de la région des Grands Lacs vers la
République Démocratique du Congo.
Premièrement, des conflits internes connus au Rwanda et
au Burundi et qui se sont répercutés en RDC notamment en raison
de flux de réfugiés, ont eu des conséquences en termes de
destruction de l'environnement dans les zones d'accueil, la circulation et la
vente des armes, ou l'augmentation de l'insécurité. Depuis
quelques années, l'insécurité déjà
grandissante ne cesse de prendre de l'ampleur à l'Est de la RDC. Elle
est causée en partie par les exactions des milices interahamwe.
Certains autres mouvements d'autodéfense populaire ont vu le jour
devant une démission totale de l'Etat dans ses missions
régaliennes de défense du territoire et sécurisation de la
population.
Deuxièmement, les groupes des réfugiés
armés ont utilisé le territoire congolais comme base
arrière. La porosité des frontières et la
déliquescence de l'Etat congolais, qui n'arrive pas encore et toujours
à assurer le contrôle de son territoire jouent un rôle
clé. Les pratiques des mouvements rebelles burundais (FNL), ougandais
(LRA) et rwandais (FDLR) dans la région, en témoignent.
Troisièmement, malgré le principe de
l'intangibilité des frontières, reconnu par des conventions
internationales et notamment affirmées par la charte de l'OUA, le
Rwanda, l'Ouganda et le Burundi sont intervenus sur le territoire congolais
pour exercer le droit de poursuite contre les combattants qui menacent leur
sécurité, et y sont restés jusqu'à la signature des
accords de paix avec le régime de Kinshasa en 2002.
Même si les premiers ont retiré leurs troupes
conformément aux dits accords, la présence en RDC, des groupes
armés ougandais, l'armée de résistance du seigneur ou la
LRA notamment, et les ex-FAR et interahamwe regroupés dans les
forces démocratiques pour la libération du Rwanda, reste
problématique. Elle reste toujours de servir de justification pour
déroger aux
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principes de l'intangibilité des frontières.
Ainsi, en décembre 2005 et en septembre 2006, le Rwanda et l'Ouganda ont
respectivement menacé la RDC de renvoyer leurs troupes sur son
territoire à la poursuite des groupes armés basés sur le
sol congolais non loin de leurs frontières82.
II.2 La mauvaise gestion des camps des
réfugiés : les camps transformés en milieu de formation
militaire
En RDC, la mauvaise gestion des camps de
réfugiés s'est manifestée par beaucoup d'erreurs commises
par le HCR et l'Etat congolais. En effet, DIRK DE SCHRIJVER nous fait part de
ce constat malheureux en ces termes : « la constitution des
camps trop grands (donc difficiles à contrôler et à
gérer) ensuite ces camps étaient situés à
proximité de la frontière et enfin le pays hôte
(Zaïre) et le HCR utilisent les structures sociopolitiques rwandaises et
acceptent comme responsables les mêmes autorités administratives
avant les événements pour continuer à encadrer et
contrôler la population réfugiée. En effet, ces cadres
politiques militaires et paramilitaires avaient accompagné la population
en exil et continuaient à exercer leur pouvoir, et ils ont
traversé avec les armes »83.
Les camps de réfugiés installés à
la frontière, essentiellement au Nord et au Sud-Kivu ont changé
rapidement de nature. C'était devenu des endroits pour les anciens
belligérants hutus qui nourrissaient des préparatifs d'attaques
contre le Rwanda.
Au vu et au su des humanitaires, dans les camps de
réfugiés, les armes circulaient, car les ex-FAR et milices
génocidaires interahamwe, n'ont pas été
désarmées en passant la frontière et les paysans ont
emporté les machettes. YAGNYE TOM affirme même que le gouvernement
français sous le président Jacques Chirac envoyait d'autres armes
et munitions à ces miliciens pour pouvoir reconquérir le
Rwanda84.
82 P. SEBAHAYA, La conférence sur la
région l'Afrique des Grands Lacs : Enjeux et impact sur la paix et le
développement en RDC, Paris, Ed. GRIP, 2006, p.9
83 DIRK DE SHRIJVER, « les
réfugiés rwandais dans la région des Grands Lacs en 1996
» in Afrique des Grands Lacs, Annuaire1996-1997, Paris, Ed.
L'Harmattan, p.223
84 D. YAGNYE TOM, Afrique : 1/2 siècle
d'indépendances piégées. Cas du Cameroun et de la
RDC, Paris, Ed. L'Harmattan, p.185
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Après plusieurs appels à la communauté
internationale demeurés sans suite, le nouveau pouvoir rwandais a
décidé de soutenir une rébellion armée congolaise
en lutte contre MOBUTU, l'AFDL, dirigée par Laurent Désiré
KABILA pour qui une des missions essentielles est de démanteler les
camps des réfugiés rwandais à l'Est du
Zaïre85.
II. 3 Les conséquences environnementales et
écologiques
L'une des causes de la dégradation de l'environnement
est liée aux guerres. Non seulement elles sont destructrices pour les
territoires où se déroulent les conflits armés mais les
réfugiés qui partent dans les Etats voisins sont souvent
obligés pour survivre de porter atteinte à
l'environnement86 .Telle est justement la situation à l'Est
de la RDC, qui émerge de près de quinze ans de conflits
armés aux conséquences diverses et variées au rang
desquelles figure la dégradation de l'environnement.
Les réfugiés espéraient que ces villes
pourraient satisfaire leurs besoins fondamentaux notamment en eau, bois
à brûler et nourriture, tous ces éléments
étant disponibles dans et autour de ces villes situées dans la
partie orientale de la RDC. Les abords des aires protégées furent
particulièrement peuplés de toutes ces personnes
déplacées, avec des besoins humains urgents87.
Au-delà des enjeux humanitaires évidents, ces
conflits armés ont soulevé d'importants et cruciaux enjeux
environnementaux. Ces enjeux paraissent de plus en plus évidents quand
on songe aux effets immédiats que peuvent engendrer les
déplacements massifs de populations ou l'installation des camps de
réfugiés. En toutes autres circonstances, les déplacements
de populations, d'une ampleur beaucoup plus faible, font l'objet de mille et
une précautions sur le plan environnemental et constituent en soi
presque un champ entier de spécialisation88.
85 M-S FRERE et al, Op. Cit., p.93
86 J-M LAVIEILLE, Droit international de
l'environnement, Paris, 2ème éd. Ellipses, 2004,
p.10
87 « Impacts d'une décennie de conflits armés
dans le massif des Virunga », téléchargeable à
l'adresse URL
www.BSPonline.org/publications,
consulté le 20 juin 2014
88Actes de l'atelier sur : «Les impacts et
les enjeux environnementaux des conflits armés en RDC »,
organisé par l'Association Nationale pour l'Evaluation Environnementale,
en collaboration avec le Secrétariat sous-régional pour
l'évaluation environnementale en Afrique centrale, Kinshasa, RDC, du 26
au 27 octobre 2004
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Selon Sara De WEERDT, les guerres au Rwanda et au
Congo-Kinshasa, et plus généralement dans la région des
Grands lacs africains, ont considérablement augmenté notre
capacité à détruire le paysage naturel et à
produire les effets dommageables pour notre planète. La destruction du
paysage naturel en temps de guerre n'est pas nouvelle, mais l'ampleur de la
destruction apportée par les récents conflits, est sans
précédent89.
Les conséquences de ces conflits armés dans
l'Est de la RDC sont soit directes, en termes de dégradation du milieu
naturel pour l'exploitation des ressources, soit indirectes en termes de
dégradation du milieu et du contexte social par l'arrivée massive
des migrants et des refugiés.
Moins délibérés, mais toujours
dévastateurs, sont les effets sur l'environnement provenant du
déplacement massif des réfugiés. Le Parc National de
Virunga, le premier site du « patrimoine de l'humanité des Nations
unies » a par exemple été déclaré en danger
à cause de la présence des réfugiées qui y ont
déchiffré environ 35 km2 de forêts pour du bois
de chauffage et des abris.
Mais en regardant l'état de l'environnement
après la guerre, on peut apercevoir les cicatrices qui sont dues de
manière singulière aux déplacements de populations. Cette
situation interpelle non seulement le droit applicable en temps de conflits
armés, en l'occurrence le droit international humanitaire, mais aussi et
surtout le droit international de l'environnement qui a vocation à
appréhender le phénomène de la guerre et ses
conséquences sur l'environnement.
Comme on le sait, l'environnement ne peut pas être la
préoccupation principale quand des vies humaines sont en danger ou quand
des valeurs humaines fondamentales doivent être défendues.
Cependant, après les conflits, c'est sur l'environnement et ses
ressources que devra se fonder la reconstruction. On connaît à ce
point l'importance de l'eau, de la biodiversité, de la forêt, des
espaces agricoles, etc. Les dommages causés à
89 S.de WEERDT, « War and environnement »
cité dans l'article paru dans l'édition de
janvier/février 2008 du magazine World Watch, pp.1-S3
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ces ressources peuvent entrainer, bien après les
conflits, des effets néfastes, voire létaux, sur les populations
affectées90.
La RDC a aussi enregistré une énorme chute de
ses recettes touristiques étant donné que l'occupation des parcs
nationaux de Virunga, de Kahuzi Biega, de Maiko par ces groupes de
refugiés armés a rendu quasiment au rabais la
fréquentation de ces sites touristiques, tout de même vitaux pour
l'économie nationale.
SECTION III: LES CONVENTIONS INTERNATIONALES POUR
LA PROTECTION DES REFUGIES RATIFIEES PAR LA RDC
III.1 Les instruments juridiques universels
III.1.1 La Déclaration Universelle des Droits de
l'Homme
Une conséquence immédiate de la seconde guerre
mondiale a été un désir, partagé par tous les
États, d'empêcher que ces terribles événements
puissent se répéter. Avec la fondation des Nations Unies et la
création de la charte du même nom, le maintien de la paix et de la
sécurité internationale, et l'encouragement du respect des droits
de l'Homme, sont devenus les buts principaux des Nations Unies91.
Profondément marqué par la barbarie de la
seconde guerre mondiale, désireuse d'empêcher que ne se reproduise
un crime équivalent à la Shoah (le génocide des juifs
perpétré par Adolf Hitler pendant la deuxième guerre
mondiale), l'ONU adopte le 10/12/1948, un texte proclamant les droits
fondamentaux de la personne humaine92, ce texte a été
adopté par 48 voix, 8 absentions et aucune voix contre. La DUDH
constitue le texte international fondamental qui énonce les droits
aliénables et inviolables de tous les membres de l'humanité. Elle
doit servir l'idéal commun à atteindre par, tous les peuples et
toutes les nations qui cherchent à garantir la reconnaissance
90 Sénat français et WWF-France, «
Guerres et environnement », thème du colloque de Paris du
06 mars 2008, p.17 Ces assises ont connu la participation de plusieurs
intervenants dont notamment Silja Halle, chargée de communication du
PNUE.
91 C. ROVERS, Servir et protéger, Droit des droits de
l'Homme pour les forces de la police et de sécurité,
Genève, CICR, 2005, p.62
92 B. MULAMBA, Op. Cit., p.20
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et l'application universelles et effectives des droits et
libertés énumérés par cette déclaration.
La DUDH est actuellement le document le plus important qu'ait
jamais accepté l'AG/NU. Tous les autres traités relatifs aux
droits de l'Homme rédigés font référence à
la DUDH et formulent leurs dispositions comme découlant de ce premier
instrument. En outre, de nombreuses constitutions nationales comprennent des
éléments clés de la DUDH93.
Elle dispose par exemple :
1. Art 13§1 que : « toute personne a le droit de
circuler librement et de choisir sa résidence à
l'intérieur d'un Etat », §2 que : « toute personne a le
droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays
»
2. Art 14§1 que : « devant la persécution,
toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de
l'asile dans d'autres pays »,§2 que : « ce droit ne peut
être invoqué dans le cas de poursuite réellement
fondée sur un crime de droit commun ou sur des agissements contraires
aux buts et principes de l'ONU.
En lisant ces articles, il ressort que les Etats, en
dépit de leurs souverainetés sont tenus de déroger
à la fermeture de leurs frontières et d'accueillir les
réfugiés qui fuient les persécutions. A en croire F.
CREPEAU, il est donc question ici d'une orientation produisant le droit d'asile
dérogatoire et conduisant au droit d'asile axiologique dès lors
que le pays d'accueil se livre à aider symboliquement et
matériellement les victimes des persécutions94.
III.1.2 La convention de Genève de 1951 et son
protocole additionnel de 1967
Le 14/12/1950, la résolution 428(V) de l'AG/NU institue
le HCR, la résolution 428(V) convoque la conférence de
plénipotentiaires pour rédiger une convention des
réfugiés. A l'issue de cette conférence, il a
été défini, des modalités selon lesquelles un Etat
doit accorder le statut des réfugiés aux
93 C. ROVERS, O. Cit., p.63
94 F. CREPAU, Op. Cit., p.70
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personnes qui en font la demande, ainsi que les droits et les
devoirs de ces personnes95.
Ce droit international des réfugiés a
été élaboré pour protéger et assister
l'individu qui a traversé les frontières de son pays et est en
danger ou est victime de persécution. Ce droit interdit le retour
forcé d'un réfugié ou demandeur d'asile, et garantit le
respect des principes de base des droits de l'Homme à l'égard des
réfugiés pendant leur séjour dans le pays d'asile. Le
principe de non refoulement ayant reçu une vaste reconnaissance et
application fait partie de nos jours au droit international coutumier. De la
sorte, il lie même les Etats non partie à la convention de
Genève de 1951 relative au statut des réfugiés. Ce statut
est régi par les instruments relatifs au droit international de
réfugiés et certains textes fondamentaux du droit
international96.
Avec le passage de temps et l'apparition des nouveaux
problèmes des réfugiés, le besoin s'est fait sentir
d'étendre l'application des dispositions de la convention de 1951
à ces nouveaux réfugiés. C'est ainsi, qu'on
élabore, le protocole relatif au statut de réfugiés,
après son examen par l'AG/NU, il a été ouvert à
l'adhésion le 31/01/1967 et entré en vigueur le 04/10/1967. Les
Etats adhérant à ce protocole s'engagent à appliquer les
dispositions de fond de la convention de 1951 aux réfugiés
répondant à ce statut. Ainsi rattaché à la
convention, le protocole est cependant un instrument indépendant auquel
les Etats peuvent adhérer sans être partie de la
convention97. Le 19 juillet est la date d'adhésion et de
ratification de la convention par la RDC et pour son protocole additionnel, la
RDC a fait son adhésion et sa ratification le 13 janvier 1975.
III.1.3 Les pactes internationaux relatifs aux droits
de l'Homme
Il a fallu 6 ans à la commission des droits de l'Homme
pour venir à bout des pactes relatifs aux droits de l'Homme. Le premier
texte a été présenté par la commission à
l'Assemblée générale ne concernant que les
95 B. MULAMBA, Op. Cit., p.335
96 B. MULAMBA, les droits de l'Homme en
Afrique, Paris, Ed. Pedone, 1992, p.20
97 Idem, pp.79-80
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48
droits civils et politiques. On a considéré en
effet, que ces droits étaient plus faciles à mettre en
oeuvre98.
Adoptés et ouverts à la signature, à
l'adhésion et à la ratification, par l'AG/NU dans sa
résolution 2200 A(XXI) du le 16/12/1966, les deux pactes relatifs aux
droits de l'Homme, apportent une protection internationale pour les droits et
libertés bien précis. Ces pactes reconnaissent le droit de peuple
à l'autodétermination, ils comprennent tous les deux des
dispositions proscrivant toute forme de discrimination de l'exercice des droits
de l'Homme. Ils ont aussi force de loi pour les pays qui les ratifient
III.1.3.1 Le pacte relatif aux droits civils et
politiques
Adopté le 16/12/1966, le pacte relatif aux droits
civils et politiques constitue, avec le pacte relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels et la DUDH, la charte des droits de
l'Homme. Les articles 12 et 13 disposent que : « Quiconque se
trouve légalement sur le territoire d'un Etat a le droit d'y circuler
librement et d'y choisir sa résidence. Toute personne est libre de
quitter n'importe quel pays, y compris le sien. Un étranger qui se
trouve légalement sur le territoire d'un Etat partie au présent
pacte ne peut être expulsé qu'en exécution d'une
décision prise conformément à la loi, et à moins
que des raisons impérieuses de sécurité nationale ne s'y
opposent, il doit avoir la possibilité de faire valoir les raisons qui
militent contre son expulsion et de faire examiner son cas par
l'autorité compétente, ou par une ou plusieurs personnes
spécialement désignées par ladite autorité, en
faisant représenter à cette
fin»99. Le pacte relatif aux droits
civils et politiques, constitue le développement des idées
générales contenues à la fois dans la charte des Nations
Unies et de la DUDH. Le pacte reprend les différents droits en
détaillant les dispositions qui en traitent : droits à la vie,
droit de ne pas être torturé, droit de ne pas être
réduit en esclave, etc.100.
III.1.3.2 Le pacte relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels
Ce pacte reconnait le droit au travail et au libre choix de
l'emploi, le droit à des salaires équitables, le droit de former
des syndicats et de s'y
98 K. MBAYE, Op. Cit., p.98
99 Idem, p.99
100 Ibidem, p.100
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49
affilier, le droit à la sécurité sociale,
le droit à un niveau de vie suffisant, le droit d'être à
l'abri de la faim, le droit à la santé et à
l'éducation101. Il est certain que, le plein respect de tels
droits nécessite des moyens économiques et financiers
suffisants.
Les Etats qui ratifient ce pacte reconnaissent être
tenus à pouvoir améliorer des conditions de vie de leurs peuples,
ainsi que les droits de réfugiés, le rapport de ces Etats sur le
progrès qu'ils ont accompli en vue d'assurer le respect de ces droits,
sont examinés par un comité d'experts dont les membres sont
nommés par le conseil économique et social102. La RDC
a adhéré et a ratifié ces deux pactes jumeaux le 11
novembre 1979.
Outre les instruments que nous venons de passer en revue et
qui ont un caractère universel, pour la protection de toute personne en
général et du réfugié spécifiquement, il y
existe d'autres instruments particuliers.
III.2 Les instruments juridiques régionaux III.2.1
La convention de l'OUA de 1969
La convention de l'OUA régissant les aspects propres
aux réfugiés en Afrique. Adoptée le 10/09/1969, à
Addis-Abeba, cette convention est entrée en vigueur le 20/06/1974, la
notion des réfugiés dans cette convention régionale par
rapport à la convention universelle de 1951 et de son protocole de 1967,
contient plusieurs particularités. La réaffirmation de la
solidarité africaine et de la nécessité de supporter
collectivement les charges des problèmes de réfugiés
constitue l'un des principes directeurs de la convention de 1969.
Il faut aussi l'encouragement du dialogue en vue de la
solution des problèmes des réfugiés, qu'il s'agisse de
leur installation dans le pays d'accueil ou de leur rapatriement, ou encore de
leur réinstallation103.
III.2.2. La charte africaine des droits de l'Homme
C'est dans le cadre de l'OUA, qu'a été
adoptée la charte africaine en 1981, elle est entrée en vigueur
en 1986. Selon KEBA MBAYE, elle reflète des
101 B. MULAMBA, Op. Cit., p.335
102 Idem, p.336
103 K. MBAYE, Op. Cit., p.292
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50
valeurs de civilisation africaine, comme la communauté
et la famille, et une conception africaine du droit où la conciliation
prône sur la détermination exacte des droits de
chacun104.
L'article 12 de cette charte exige le respect de grands
principes du droit international en général et dispose :
« Toute personne a le droit en, cas de
persécution, de chercher et de recevoir asile sur le territoire
étranger, conformément à la loi de chaque pays et aux
conventions internationales. L'étranger légalement admis sur le
territoire d'un Etat partie à la présente charte ne peut en
être expulsé qu'en vertu d'une décision conformément
à la loi.
L'expulsion collective d'étrangers est
interdite, elle est celle qui vise globalement des groupes nationaux, raciaux,
ethniques ou religieux»105.
Le thème de respect de la vie est d'une
actualité évidente, pour ne pas dire brûlante, si l'on
songe aux attaques de toute sorte de la société contemporaine
porte à la vie dès le moment de sa naissance jusqu'à la
mort. C'est d'ailleurs un principe de la science juridique, puisque les
relations mutuelles des hommes entre eux et donc avec la vie sont régies
par le droit, dont les lois sont une expression, et c'est le droit qui nous
assure ou, qui devrait nous assurer une défense efficace de la
vie106.
En Afrique, le droit n'est pas conçu comme une sorte
d'épée mise entre les mains de l'individu pour permettre de se
défendre contre le groupe. Il est plutôt considéré
comme des règles protectrices de la communauté dont l'individu
fait partie. Cette conception africaine du droit et des droits de l'Homme ne
doit pas être interprétée comme anéantissant les
droits de l'individu. Cette double caractéristique est
reflétée par la charte qui prévoit les droits de
l'individu aussi bien que les droits des peuples en liant les uns aux autres et
en tirant leur origine commune de la dignité humaine107.
104 K. MBAYE, Op .Cit., p.187
105 B. MULAMBA, Op. Cit., p.21
106 J-B. ONORIO, Le respect de vie en droit
français, Paris, Ed. Pierre Téqui, 1996, p.209
107 K. MBAYE, Op .Cit., p.187
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51
La protection efficace des droits de l'Homme est
évidemment une des solutions pour les problèmes des
réfugiés, la charte comporte de nombreuses dispositions qui
peuvent être rattachées aux problèmes de
réfugiés, la liberté de circulation, le droit de quitter
tout pays et de revenir dans son pays, le droit d'asile, etc.
Quant au régime d'expulsion, l'expulsion est
licite à condition qu'elle soit légale. En définissant
certains droits des peuples, la charte établit un lien avec la
convention de l'OUA régissant les aspects propres aux
réfugiés en Afrique. A ce titre, tout peuple a droit à
l'assistance des Etats parties à la charte en cas de lutte, de
libération contre la domination étrangère, qu'elle soit
politique, économique ou culturelle.
En conséquence, tout départ des
réfugiés motivé par la conséquence de la lutte
contre la domination étrangère, crée pour les
intéressés des droits protégés par la charte des
droits de l'Homme et des peuples108. Entant que dernier
système développé dans le domaine de la protection
internationale des droits de l'Homme, le système régional
africain a bénéficié des apports des mécanismes
universels et régionaux qui l'on
procédé109.
Cet ensemble des règles protège,
organise les individus entre eux, et les individus dans les relations avec
l'Etat. C'est ce qu'on peut appeler les droits et devoirs de l'Homme, du
citoyen. Ces droits, en fait, sont des prérogatives, des
privilèges reconnus, attribués à un individu ou à
un groupe d'individus. Ces droits permettent de jouir d'une chose, d'une valeur
et d'exiger d'autrui des prestations et de l'Etat des
protections110.
L'on doit savoir que tous les Etats du monde n'ont pas
encore ratifié tous ces instruments juridiques qui consacrent les droits
des réfugiés, néanmoins certains principes
généraux de ce droit, jouissent de la part du bon nombre d'Etats
d'une force morale qui facilite leur applicabilité. C'est le cas
par
108 K. MBAYE, Op .Cit., p.290
109 E. BRIBOSIA et L. HENNEBEL, Op. Cit., p.383
110 UNESCO, les droits de la personne humaine et le maintien
de l'ordre, Cotonou, Université d'Abomey, Faculté de Droit
et des Sciences politiques, 2000, p.11
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52
exemple du principe de non refoulement, du principe de non
expulsion, du principe de rapatriement volontaire ou rapatriement librement
consenti.
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53
CHAPITRE TROISIEME : LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO ET L'APPLICATION DES CONVENTIONS INTERNATIONALES POUR LA PROTECTION DES
REFUGIES
SECTION I : LES MECANISMES NATIONAUX DE PROTECTION
DES REFUGIES EN RDC
D'abord, la première étape de la protection des
réfugiés est sans doute
la détermination légale de leur statut. Et
ensuite, il faudrait leur assurer une protection physique, matérielle et
respecter leurs autres droits. La protection consiste à promouvoir et
à sauvegarder les droits de réfugiés dans de nombreux
domaines, tels que le droit au travail, à l'éducation, à
la liberté de mouvement, etc. Un élément essentiel de
cette fonction c'est le principe généralement accepté de
non refoulement qui interdit à tout pays de renvoyer un
réfugié se présentant sur son poste frontière
111.
I.1 Protection juridique
La protection juridique c'est l'utilisation des lois internes,
des actes
juridiques internationaux et des principes juridiques pour
garantir aux réfugiés la reconnaissance et le respect de leurs
droits.
La protection de réfugiés incombe en premier
lieu au gouvernement du pays d'accueil. Les Etats parties à la
convention de Genève de 1951 et son protocole additionnel de 1967, sont
tenus d'appliquer les dispositions que ces instruments contiennent. Le HCR
veille à ce que les Etats respectent leurs engagements internationaux et
à ce que les réfugiés obtiennent l'asile et ne soient pas
renvoyés contre leur volonté dans les pays, où ils
risquent d'être en danger112.
Hormis les droits politiques, les réfugiés se
trouvant sur le territoire de la RDC jouissent du même traitement que les
nationaux et d'autres étrangers en ce qui concerne l'exercice des droits
sociaux, économiques et culturels. Tout réfugié est tenu
de s'abstenir de tout acte contraire à son statut et à
l'obligation de respecter les lois et règlements de la RDC, ainsi que
les mesures prises pour le maintien de l'ordre public et de la
sécurité nationale.
111 B. MULAMBA, Op. Cit., p.83
112 Idem, p.19
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54
La loi no 021/2002 du 16 octobre 2002 portant statut des
réfugiés en RDC traduit la volonté politique de l'Etat
congolais qui tient au respect de ses engagements internationaux et à la
tradition légendaire d'accueil et d'hospitalité. Cette loi
instaure également un cadre juridique, à l'instar de bien des
nations du monde, devant régir et améliorer les conditions des
réfugiés en RDC113.
I.2 L'Octroi de document d'identité et de voyage
L'art. 27 de l'arrêté reconnaissant
le statut de réfugié, le Ministère de l'intérieur
délivre à l'intéressé les documents suivants : Une
carte d'identité pour réfugié et un Titre de voyage
conforme au modèle visé à l'art. 28 de la convention de
Genève de 1951 relative au statut des réfugiés, si le
réfugié en fait la demande, par l'intermédiaire du HCR qui
apprécie. La carte d'identité pour
réfugié vaut un titre de séjour et d'établissement.
Elle est pour le réfugié ce qu'est pour l'étranger la
carte de résident étranger prévu par la législation
sur l'immigration en RDC. Sa validité est de deux ans renouvelable. La
délivrance de la carte d'identité, pour réfugié et
son renouvellement, sont gratuits et ne donne droit à la perception
d'aucune taxe114.
I.3 Le respect du principe humanitaire de non
refoulement
Le principe humanitaire de non refoulement a trouvé une
expression dans divers instruments internationaux adoptés au niveau
mondial voir l'article 33 de la convention de Genève relative au droit
de réfugiés, et tirés de l'article 45 de la convention IV
de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps
de guerre du 12 août 1949, et de façon générale
admis comme un acte pacifique et humanitaire et d'accueil des
réfugiés ne peut être considéré par un Etat
comme un acte de nature amicale115. L'art. 30 stipule
qu'aucun réfugié se trouvant en RDC ne peut être
refoulé ni expulsé contre son gré vers un pays où
sa vie, ou sa liberté serait menacée en raison de sa race, de sa
religion, de sa nationalité, de son appartenance à un
groupe
113 La loi no 021/ 2002 du 16 octobre 2002 portant
statut des réfugiés en RDC, p.2
114 Cfr notre entretien avec KIBALA DEMILI André,
Conseiller du Gouverneur de la province du Sud-Kivu chargé des questions
des Grands Lacs et des projets intégrateurs, le lundi 25 août 2014
en son cabinet de travail
115 Lire à ce propos la convention de l'OUA de 1969 sur
les problèmes des réfugiés en Afrique à son article
2, paragraphe 3
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55
social ou de ses opinions politiques. Selon l'art.
31, aucun réfugié se trouvant en RDC, ne peut être
refoulé ni expulsé contre son gré vers son pays d'origine
ou le pays dont il a la nationalité alors que ce pays fait l'objet d'une
agression, d'une occupation étrangère ou
d'événement troublant gravement l'ordre public dans une partie ou
de la totalité de son territoire. Quant à l'art. 31 stipule aussi
qu'aucun réfugié, pour des raisons de sécurité
nationale ou d'ordre public, fait l'objet d'une mesure d'expulsion, il doit lui
être donné l'occasion de présenter ses moyens de
défense devant la CNR.
En cas de maintien de la mesure d'expulsion, un délai
raisonnable concerté sera accordé au HCR en vue de la
réinstallation dans un autre pays d'asile.
I.4 La reconnaissance des réfugiés en cas
d'arrivée massive
En ce qui concerne l'importance de la procédure
conduisant à la détermination du statut de
réfugiés, un petit nombre d'Etats parties à la convention
de 1951 et son protocole de 1967, ont adopté des procédures pour
déterminer le statut des réfugiés en vertu de ces
instruments. Le HCR a aidé le gouvernement congolais a adopté une
loi relative à la reconnaissance du statut des réfugiés.
La question de la détermination du statut en cas d'arrivée
massive de réfugiés fait l'objet de délibération
tout au niveau du gouvernement de la RDC qu'au niveau du HCR116.
I.5 La protection temporaire
Elle repose sur l'idée que, dans les situations
d'exodes massifs, les refugiés pour rentrer chez eux dans un avenir
relativement proche. Elle inclut le principe de non refoulement et de la
garantie de respect des droits fondamentaux, en attendant la mise en oeuvre
d'une solution durable. L'asile temporaire après une durée
raisonnable, ne doit pas être prolongé et le statut des
réfugiés doit être accordé. Si l'Etat ne l'envisage
pas ainsi, les bénéficiaires de l'asile temporaire doivent
obtenir la permission de séjourner
116 B. MULAMBA, Le réfugié et le concept
d'asile, Mémoire de maîtrise, Québec,
Université Laval, no 9242, 1989, p.34
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56
sur le territoire du pays de refuge ou en attendant qu'ils
retournent en sécurité et avec dignité dans leur pays
d'origine117.
I.6 Rapatriement volontaire engagé
C'est la solution durable, la plus souhaitable, car,
idéalement, il
permet aux réfugiés de se tourner, dans une vie
normale en RDC et réinstaure les liens culturels et ethniques à
l'intérieur du pays. C'est également la solution qui, en
pratique, est applicable au plus grand nombre d'enfants réfugiés
en RDC. La planification d'ensemble d'une opération de rapatriement y
compris la logistique doit réduire la vulnérabilité et
s'articule autour des besoins spéciaux de ceux déjà
vulnérables118.
I.7 L'assimilation aux populations locales
L'intégration aux populations locales dans le pays
d'accueil constitue
un autre moyen d'améliorer son quotidien et ses
opportunités sur le plan économique et social. Si
l'intégration est souvent plus facile pour les réfugiés en
ville, même les réfugiés vivant dans des camps peuvent
développer les relations avec les résidents, comme c'est le cas
en RDC. Cette intégration se remarque notamment par l'usage des langues
nationales congolaises119.
Si le rapatriement volontaire est d'impossible, les
réfugiés bénéficient d'une assistance leur
permettant d'atteindre l'autosuffisance et de s'intégrer dans la
communauté congolaise locale, d'une manière planifiée ou
spontanée120.
I.8 Droits des réfugiés en RDC
L'art. 29, stipule que tout demandeur d'asile a
l'obligation de se
présenter à l'autorité locale
compétente dans les trente jours de son entrée sur le territoire
de la RDC. Passé ce délai, il peut être interpelé
par les services compétents qui les déféreront devant la
CNR.
117 B. MULAMBA, Op. Cit., p.47
118 HCR, « Les enfants réfugiés
», Genève, HCR, 1994, p.7
119 DANISH REFUGEE COUNCIL, « La voix d'exil :
Réalités du quotidien et perspectives d'avenir de
réfugiés congolais et burundais de la région des Grands
Lacs », Nairobi-avril 2003, p.86
120 HCR, « ONU pour tous : Résumé de
l'activité des Nations unies pendant les cinq ans, de 1966-1970
», Genève, HCR, 1970, p.6
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57
Art. 32 La RDC accordera à tout
réfugié reconnu le même traitement qu'aux nationaux en ce
qui concerne l'exercice d'une activité professionnelle, l'assistance
sociale, l'accès aux soins médicaux et à l'enseignement
ainsi que la liberté de mouvement sous réserve des restrictions
administratives applicables aux étrangers séjournant en
RDC.
Art. 33 Le réfugié reconnu par la
RDC jouit du même traitement que les nationaux en ce qui concerne
l'accès aux cours et tribunaux.
Le réfugié reconnu par la RDC, ainsi
que les membres de sa famille peuvent obtenir un acte de naissance, de
décès, de mariage ou tout autre document d'état civil,
dans les mêmes conditions que les nationaux.
I.9 Devoirs des réfugiés en RDC
L'art. 35, stipule que tout réfugié
en RDC a l'obligation de se conformer aux lois et règlements du pays
ainsi qu'aux mesures prises pour le maintien de l'ordre public et de la
sécurité nationale.
De même, l'art. 36, stipule que tout
réfugié est tenu de s'abstenir de toute activité
subversive de nature à compromettre la sécurité nationale
de la RDC ou les rapports de celui-ci avec son pays d'origine ou du pays dont
il a la nationalité.
De même, il doit s'abstenir de toutes les
activités incompatibles avec les buts, objectifs et principes de l'UA et
des Nations unies.
I.10 Activités de la CNR réalisées
entre 2011 et 2012
ACTIVITES
|
PERIODE
|
LIEU
|
TYPE
|
Réunion Tripartite
RDC - Tanzanie - HCR
|
1er- 03 février 2011
|
Kinshasa
|
Commission
Tripartite (Experts et Ministre)
|
Réunion Tripartite
RDC - Zambie - HCR
|
07 - 08 fév.
|
Lusaka
|
Commission
Tripartite (Experts
|
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58
|
2011
|
|
et Ministre)
|
Mission d'évaluation
dans les principales zones de retour des
réfugiés de la RDC vivant en République
du Congo
|
14 - 18 fév.
2011
|
Equateur (Gemena, Libenge, Dongo, Buburu)
|
Visite Tripartite
|
Réunion Tripartite
RDC - Angola - HCR
|
28 - 29 mars 2011
|
Luanda
|
Groupe de Travail
Technique (Experts)
|
Mission de
réévaluation de la situation
sécuritaire, de
protection et de réintégration à Uvira
et Fizi, zones de
retour des réfugiés
congolais vivant en Tanzanie
|
12 - 17 avril 2011
|
Sud-Kivu
(Uvira et Fizi)
|
Visite tripartite
|
Réunion Tripartite
RDC - Angola - HCR
|
20 - 21
avril 2011
|
Luanda
|
Sous-groupe de
Travail
technique (Experts)
|
Conférence sur les
déplacés internes organisée par l'UA
|
20 - 21 mai 2011
|
Kinshasa
|
|
Réunion Tripartite
|
1er - 3 juin
|
Dar-es-
|
Commission
|
+243823484376, +243978412703, +243898738588 et +243842269132 mail
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59
RDC - Tanzanie - HCR
|
2011
|
Salaam
|
Tripartite (Experts
et Ministre)
|
Réunion Tripartite
RDC - Angola - HCR
|
06 - 08 juin 2011
|
Kinshasa
|
Commission
Tripartite (Experts et Ministre)
|
Visite de zones de
retour (Gemena ;
Dongo, Libenge) et des sites abritant les
réfugiés congolais vivant en République
du Congo (Bétou)
|
20 - 22 juillet 2011
|
Gemena, Dongo,
Libenge et Bétou
|
VPM et délégation
|
Réunion Tripartite
RDC - Ouganda - HCR
|
26 - 28
juillet 2011
|
Kinshasa
|
Commission
Tripartite (Experts et Ministre)
|
Réunion Tripartite
locale CNR - Angola - HCR
|
02 septembre 2011
|
Kinshasa
|
Experts
|
Organisation du
Séminaire de
vulgarisation des
modalités pratiques et instruments juridiques relatifs aux
réfugiés en faveur des
|
12 - 21 sept. 2011
|
Bas-Congo
|
Secrétariat
Permanent CNR
|
+243823484376, +243978412703, +243898738588 et +243842269132 mail
:
musodamunganga@yahoo.fr
60
autorités locales du
Bas-Congo
|
|
|
|
Mission de
sensibilisation au
retour des réfugiés
congolais vivant en Zambie
|
14 - 22 août 2012
|
Zambie
|
Visite Tripartite
|
Participation à
l'Atelier sur la clause de cessation du statut des
réfugiés organisé par le HCR
|
15 septembre 2012
|
Kinshasa
|
Membres CNR
|
Source :
www.cnr.org
consulté le 2 septembre 2014
SECTION II : LA RDC ET LES COMMISSIONS TRIPARTITES
DE PROTECTION DES REFUGIES
La protection internationale est à la fois une
tâche quotidienne et une oeuvre de longue haleine pour le pays d'accueil.
Elle a pour objet d'aider les réfugiés à surmonter les
difficultés qu'ils rencontrent du fait qu'ils ne peuvent pas se
réclamer d'aucune protection diplomatique ou nationale. Elle a
également pour finalité de sauvegarder leurs droits fondamentaux
et leurs intérêts légitimes et de chercher à leur
assurer un statut juridique aussi proche que possible de celui des nationaux du
pays d'accueil.
L'objectif ultime de cette protection est d'aider les
réfugiés à sortir de ce statut, soit par la naturalisation
soit par le rapatriement volontaire ou celui engagé. Elle peut notamment
consister à favoriser l'adoption d'instruments juridiques
intergouvernementaux, pour inviter le gouvernement à adopter les
dispositions législatives ou réglementaires adéquates en
faveur de réfugiés, à suivre une politique d'asile
libérale que possible, en cherchant à faciliter aux
intéressés121.
121 M. BETTATI, L'asile politique en question, Paris,
Ed. PUF, 1985, p.172
+243823484376, +243978412703, +243898738588 et +243842269132 mail
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La protection internationale de réfugiés est de
nos jours un problème qui préoccupe, d'une manière
générale tous les pays, et en particulier les pays de la
région des Grands Lacs, à cause de leur arrivée massive
sur le territoire des pays d'asile. Vulnérables et
défavorisés au monde, les réfugiés ne peuvent pas
se défendre seuls, ils attendent d'être défendus par un
Etat qui les accepte sur son territoire et leur accorde un statut
juridique122.
II.1 Une stratégie de protection tripartite
L'attention de la communauté internationale s'est
concentrée au cours de la dernière année sur la situation
tragique en RDC. Cette préoccupation est amplement justifiée
dès lors qu'il y a effondrement complet de l'Etat de droit, violation
flagrante des droits de l'homme et tragédies humaines et que, de toute
évidence, l'aide et l'assistance humanitaire, ainsi que la restauration
de l'ordre public sont du ressort de la communauté internationale.
Pour mettre au point les mesures adaptées à
chaque situation, il est essentiel de la remplacer dans une vision d'ensemble
qui tient compte de ce qu'elle a, à la fois de général et
d'unique. Les critères juridiques justifiant l'intervention ainsi que
les mesures d'application doivent être eux aussi examinés dans le
contexte des normes internationales qui déterminent en fin de compte.
II.2 La tripartite RDC, Rwanda et HCR
Les trois parties ont notamment convenu de la tenue d'une
réunion de la commission tripartite au cours du mois de mai 2010 en
République Démocratique du Congo, en vue de l'adoption des
modalités pratiques de ce rapatriement. Les réfugiés
congolais vivant au Rwanda et leurs homologues rwandais vivant en RDC pourront
regagner leurs pays respectifs, conformément aux normes internationales
établies par le HCR, aux termes des accords tripartites signés
à Kigali par la RDC, le HCR et le Rwandais à l'issue de cette
première commission tripartite, les trois délégations ont
signé
122 A. PIERRE, Les conflits et guerres au Kivu et dans la
région des Grands Lacs : Entre tension locale et escalade
régionale, Paris, Ed. L'Harmattan, 1999, p.179
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des accords tripartites relatifs au rapatriement volontaire
des réfugiés dans leurs pays. En outre, les trois
délégations avaient convenu ce qui suit :
1. Le renforcement des campagnes de sensibilisation des
réfugiés rwandais afin de promouvoir leur rapatriement volontaire
;
2. L'établissement du profil des
réfugiés congolais et la production des informations sur les
lieux d'origine, de dernière résidence et de retour ;
3. L'établissement du profil des « recycleurs
» en vue de déterminer les raisons de leurs mouvements
irréguliers ;
4. Le renforcement des échanges d'informations entre
les services d'immigration, la CNR, le Conseil national pour les
réfugiés et les représentations du HCR en RDC et en
République du Rwanda afin d'assurer une gestion concertée du
phénomène de recyclage ;
5. La tenue d'une réunion de la commission tripartite
au cours du mois de mai 2010 en République Démocratique du Congo
en vue de l'adoption des modalités pratiques relatives au rapatriement
volontaire des réfugiés des deux pays et
6. La création d'un Groupe de travail technique
tripartite sur le rapatriement volontaire pour assister la commission
tripartite dans l'exercice de ses responsabilités123.
II.3 La tripartite RDC, BURUNDI et HCR
Conformément à l'accord tripartite relatif au
rapatriement des réfugiés de la République du Burundi
vivant en RDC, signé le 11décembre 2009, la commission tripartite
de la République du Burundi, la RDC et le HCR ont adopté le plan
d'opération intitulé « Modalités pratiques relatives
au rapatriement des réfugiés de la République de Burundi
vivant en RDC ».
II.3.1 Enregistrement et documentation
Le gouvernement de la RDC et le HCR, s'engagent à
compléter l'enregistrement et à partager avec le gouvernement de
le République du Burundi les informations sur les intentions de retour
des réfugiés de la République du Burundi vivant en RDC.
Cet enregistrement qui sert notamment de base à la planification de
rapatriement détermine les profils de bénéficiaires et
leurs zones de retour.
123
Http://www.hcr.org/publications,.consulté
le 2 août 2014
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Ces trois parties s'accordent à utiliser le formulaire
de rapatriement communément appelé « volontary Repatriation
From » (VRF) signé avec la photographie numérique du
réfugié qui servira de document de voyage valable pour un aller
simple et de preuve de la décision volontaire de rapatriement. Ce
document sert également de base de l'établissement de
pièce d'identité au Burundi.
II.3.2 Organisation du transport dans du
rapatriement
Le rapatriement des réfugiés de la
République du Burundi vivant en RDC, se fait par transport
organisé et coordonné par le HCR. Les autorités
congolaises procéderont au contrôle des effets personnels de
réfugiés préalablement à l'emballage et à
l'étiquetage au niveau du centre de transit. Tous les
réfugiés burundais quittant la RDC seront escortés en
toute sécurité et dignité par les représentants du
gouvernement de la RDC et du HCR, jusqu'au point de débarquement.
II.3.3 Rapatriement des biens personnels et
domestiques
Entant que principe général, la RDC et la
République du Burundi s'engagent à faire tout ce qui est en leur
pouvoir pour permettre aux réfugiés qui souhaitent le
rapatriement de ramener autant de biens personnels et domestiques que possible
en République du Burundi. Les réfugiés de la
République du Burundi qui retournent dans leur pays d'origine sont
autorisés à retourner avec leur bétail et autres animaux
domestiques.
Les biens et immeubles que les réfugiés
laisseront en RDC au moment de leur rapatriement devront être
traités d'une manière qui ne soit pas moins favorable que celle
qui est accordée, dans les mêmes circonstances, aux
étrangers en général124.
SECTION III : LES ENTRAVES LIEES A L'APPLICATION
DES CONVENTIONS INTERNATIONALES DE PROTECTION DES REFUGIES EN
RDC
III.1 Les problèmes liés au manque de
maîtrise du nombre des réfugiés en RDC
Le problème de réfugiés est devenu
particulièrement aigu en raison de
la multiplication d'arrivée massive dans les
différentes régions du monde. Les arrivées massives
causent surtout de sérieux problèmes aux Etats d'accueil ce qui
fait que certains, bien qu'ils soient engagés à trouver des
solutions durables n'ont pu qu'accueillir les personnes en quête d'asile
sans
124 Lire à ce propos les modalités pratiques
relatives au rapatriement des réfugiés de la République de
Burundi vivant en RDC, Kinshasa, 11 décembre 2009, pp.2-6
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engager au moment de l'admission, à assurer leur
installation permanente sur leur territoire125.
L'arrivée massive de réfugiés impose une
lourde charge à la RDC et dans ce cas là, on ne peut trouver de
solution satisfaisante à un problème international par sa
portée et sa nature sans la coopération internationale. Dans le
cas où la RDC installe, ces réfugiés dans des camps, et
souvent ne veille à ce qu'ils soient démilitarisés pour
éviter qu'ils deviennent des nids pour des combattants.
Aujourd'hui, il est difficile de déterminer avec
exactitude le nombre des réfugiés que le pays héberge, les
statistiques faisant défaut à ce sujet, on se livre parfois aux
chiffres et aux rapports publiés par les organismes des Nations unies.
Par exemple, pour cette année, la MONUSCO a estimé un entre 1500
et 1800 le nombre des ex-FAR à démobiliser et qui se trouvent
encore dans la partie Est du pays126.
L'absence de la maîtrise des réfugiés peut
également constituer une source d'instabilité du pays car ne
sachant pas les activités auxquelles ces derniers se livreraient.
III.2. Le rapport de l'ONU sur les exactions contre les
réfugiés
L'ONU poussée par des organisations humanitaires ou des
droits de l'homme occidentales d'urgences, tels que le MSF, Human Right Watch,
etc., exige de pouvoir enquêter sur la disparition depuis 1996, de
centaines de milliers de réfugiés hutus dans les forêts de
la RDC.
Voici, les principaux extraits du rapport de l'ONU, il
apparait des récits entendus ou lus par la mission , que les actes de
violences attribués à l'AFDL, ont été
perpétrés contre de réfugiés à
l'intérieur de camps, comme à l'extérieur, non seulement
au début de la guerre mais aussi jusqu'au mois de mai 1997 au moins.
Très souvent les cibles n'ont été ni les combattants
interahamwe, ni les anciens soldats de l'ex FAR, il s'est agi aussi
des femmes, d'enfants, des blessés, des malades, des moribonds et des
125 A. PIERRE, Op. Cit., p.49
126 Information suivie à la RFI, le 19 août 2014.
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personnes âgées réfugiés, sans que
l'on puisse leur attribuer un dessein belliqueux.
La mission a eu connaissance de plus de 135 allégations
de massacres, et les victimes sont souvent des réfugiés. Les
informations reçues font état de plusieurs milliers de personnes
tuées parmi lesquelles, figure un grand nombre des femmes et des enfants
réfugiés. Des dizaines de réfugiés auraient
disparu, certains d'eux poussés vers les forêts, sont probablement
morts de maladies, de malnutrition, s'ils n'ont pas été
massacrés. Des nombreux témoignages d'une insupportable odeur de
charnier dans le Kivu127.
III.3. La mauvaise gestion des camps de
réfugiés par le passé : L'installation de ces camps de
refugies près de la frontière
Les camps de réfugiés doivent être
installés dans une région telle que la sécurisation soit
assurée. On ne peut pas installer les camps des réfugiés
dans la zone près de la frontière de l'Etat d'origine de
réfugiés. En vertu de l'art. 2, alinéa 6 de la convention
de l'OUA de 1969, dispose que « pour des raisons de
sécurité, les Etats d'asile devront dans la mesure du possible,
installer les réfugiés à une distance raisonnable de la
frontière de leur pays d'origine ». Le respect d'une telle
disposition peut assurer une protection efficace aux réfugiés
contre les attaques armés de la part du pays d'origine128.
L'admission dans un pays d'asile, ne garantie pas la
sécurité de réfugiés. Le droit de vivre en paix et
en sécurité est parfois mis en cause par l'action de l'Etat
hôte, de la population locale, ou d'autres personnes appartenant à
la communauté en exil. Les camps de réfugiés sont
particulièrement vulnérables à l'insécurité
lorsque sont situés près d'une frontière internationale,
parce qu'ils risquent d'être perçus comme menace
127 HCR, Les réfugiés dans le monde : Cinquante
ans d'action humanitaire, Genève, Ed. HCR, 2000, p.5
128 E. MUHIGO MUPFUNI, La protection internationale des
réfugiés : Cas de la sécurité des refugiés
rwandais en RDC depuis 1994, Goma, ULPGL, 2000, p.34
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par les autorités du pays d'origine et parce qu'ils
peuvent facilement faire l'objet d'attaque depuis l'autre côté de
la frontière129.
Cette réalité avait été
vécue par le passé. En septembre 1996, l'APR balaie d'un coup les
camps de réfugiés situés à Mugunga à 10km de
la frontière rwandaise. Plus de 500 mille réfugiés ont
été ramenés de force au Rwanda, tandis que les militaires
de l'ex FAR et les génocidaires se sont enfuis pour se terrer avec leurs
familles à l'intérieur du Congo. L'APR les y avait
pourchassés et les centaines de milliers autres fugitifs civils rwandais
ont été massacrés.
Les attaques militaires dirigés contre les camps de
réfugiés constituent en elles mêmes une violation
incontestable de la protection de réfugiés. C'est ainsi que le
commissaire M. HARTING, écrit Mario BETTATI, a également
proposé que les gouvernements s'accordent pour inclure les camps de
réfugiés dans la catégorie juridique
protégée par la convention sur le droit de guerre, comme les
hôpitaux, qui aux termes des conventions de Genève, ne doivent pas
constituer les cibles de combattants, ainsi seront condamnées toutes les
violations des droits et de sécurité de réfugiés,
en particulier les attaques militaires ou armées contre les camps et les
zones d'installation de réfugiés, ainsi que les autres formes de
brutalité et la non assistance à cette catégorie de
personne130.
La cause des camps de réfugiés rwandais au
Zaïre était assurée par les contingents zaïrois, mais
cela n'a pas été un obstacle pour qu'il n'y ait de massacres des
réfugiés hutus131.
Pendant ce temps les accusations d'attaques menées par
les réfugiés hutus à l'intérieur du Rwanda se
faisaient de plus en plus pessimistes.
C'est dans cette optique que la France prit l'initiative d'un
projet de résolution du conseil de sécurité de l'ONU, pour
l'envoi d'une force internationale d'interposition le long de la
frontière entre le Rwanda et le
129 B. BEIGBEDEN, Le Haut Commissariat des Nations unies pour
les Réfugiés, Paris, Ed. PUF, 1999, p.66
130 M. BETTATI, Op. Cit., p.73
131 Idem, p.76
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Zaïre. Au même moment, l'armée rwandaise
intensifiait ses attaques, et pilonnait à coups de canon les camps de
réfugiés, tout en ouvrant un couloir codé pour ceux
d'entre eux qui voulaient rentrer au Rwanda132.
Toutefois selon les sources concordantes, environ 600 mille
seraient rentrés et entre 250 et 400000 autres auraient fui les attaques
de l'Armée rwandaise dans les forêts zaïroises, marchant le
plus loin possible vers l'Ouest jusque même au Congo
Brazza133.
III.4. Le manque de sensibilisation effective sur le statut
de réfugiés en RDC
La vulnérabilité des réfugiés n'est
pas seulement socio-économique
mais serait aussi sur le plan juridico-politique. Notant un
décalage entre les discours normatifs souvent très
théoriquement tenus par les agences d'assistance, et les
réalités de leur vie quotidienne, les réfugiés se
plaignent du manque d'information fiable et transparente sur leurs droits,
ainsi que sur la protection politique et les options juridiques qui leur sont
disponibles. Malgré différentes tentatives de sensibilisation
organisées par le HCR et la CNR, les réfugiés ont une
connaissance artificielle en ce qui concerne leur statut juridique.
Beaucoup se plaignent du fait qu'on ne leur a jamais
expliqué clairement les lois et traités qui régissent leur
statut, par conséquent, ils se sentent rapidement floués
lorsqu'ils constatent les différences de traitement d'un
réfugié à un autre. Ces incompréhensions influent
directement et négativement sur les perceptions qu'ils ont de cadre
formels d'assistance, et compromettent leur capacité à envisager
l'avenir de façon informée et objective134.
III.5. Le rapatriement forcé
La question du rapport entre la présence des
réfugiés et l'éclatement
des crises politiques en RDC a prouvé le rapatriement
involontaire des réfugiés à cause de la guerre de l'AFDL
en 1996-1997, c'est ainsi dans son
132 N. LALUVUEZIKOA, Congo-Zaïre : Le destin tragique
d'une nation, Paris, Ed. L'Harmattan, 2009, p.215
133 Idem, p.215
134 Cfr l'entretien avec Enest BWAMI, Assistant de protection
à la CNR Sud- Kivu en son bureau de travail, ce mardi 2 septembre
2014
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discours à la 52eme session ordinaire de l'AGNU, le
MINAFFET de la RDC pouvait dire « alors que pendant deux ans et demi, le
HCR et le gouvernement zaïrois, ainsi que les organisations humanitaires
de tout bord n'étaient pas parvenus à rapatrier plus de 100
réfugiés, alors qu'ils ont utilisé plus d'un milliard de
dollars américains, notre mouvement (l'AFDL) à aide le
rapatriement, en moins de quatre jours, plus de 700 mille
réfugiés du camp de Mugunga, et il a en outre réussi
à libérer les victimes innocentes devenues otages des ex
FAR135. Aujourd'hui, le gouvernement congolais, les Etats membres de
la CIRGL et la MONUSCO ont donné un ultimatum aux ex-FAR de
désarmer et d'entamer le processus de leur reddition qui devra se
clôturer au mois de janvier 2015, sous peine de leur désarmement
forcé. Cette action internationale de désarmement forcé
peut être justifié au regard du droit international étant
donné que ces anciens réfugiés sont devenus des acteurs et
des facteurs de la déstabilisation de la région des grands lacs
tout entière.
II. 6 Le non respect de la clause d'exclusion
Les mesures privatives de la liberté prises à
l'égard des réfugiés peuvent être légitimes
et justifiées au regard des instruments internationaux, l'art. 2 de la
convention de Genève de 1951 confirme l'obligation faite aux
réfugiés « de se conformer aux lois et règlements,
ainsi qu'aux mesures prises par l'Etat pour le maintien de l'ordre public. De
même l'art. 3 de la convention de l'OUA de 1969, stipule que « tout
réfugié a, à l'égard du pays où il se
trouve, des devoirs qui comportent notamment l'obligation de se conformer aux
lois et règlements en vigueur et aux mesures visant le maintien de
l'ordre public. Il doit en outre s'abstenir de tous les agissements subversifs
dirigés contre un Etat membre de l'OUA ». Un Etat pourrait se
trouver recourir à des mesures privatives de liberté à
l'égard d'un réfugié lorsque ce dernier viole ses
obligations136. L'extradition, on le sait a demeuré longtemps
aux affaires politiques. Et pourtant est un véritable moyen de lutte
contre la criminalité, avec l'afflux de réfugiés comme en
1994, parmi eux des criminels et des génocidaires, la question de
leur
135 P. BIYOYA, Op. Cit., p.43
136 D. YAGNYE TON, Op. Cit., p.188
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extradition s'est posée. Il est claire, nous l'avons
déjà dit que les criminels ne méritent pas la protection
nationale en RDC. Dans tous les cas, le gouvernement zaïrois de
l'époque avait scrupuleusement respecté le principe de non
refoulement et admettant sur son territoire de milliers de Rwandais en
quête d'asile, il est aussi vrai que certaines personnes, qui
étaient reconnues comme des réfugiés prima facie
tombaient malheureusement pour la plupart dans les clauses d'exclusion
à causes des crimes qu'elles avaient commis dans leur pays d'origine. En
pareil cas, la clause d'exclusion devrait entrainer l'annulation de leur
protection par la RDC137.
137 HCR, Guide de procédure et caractère
à appliquer pour déterminer le statut des réfugiés
au regard de la convention de 1951 et du protocole additionnel de 1967 relatifs
au statut de réfugiés, Genève, Ed. CICR, 1999,
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CONCLUSION
Tout au long de ce travail portant sur l'application des
conventions internationales pour la protection de réfugiés par la
RDC, nous avons réfléchi sur la manière dont la RDC tente
de s'acquitter de ses obligations internationales en ce qui concerne la
protection des réfugiés, les moyens ou mécanismes afin de
promouvoir les droits de cette catégorie de personnes.
Appréhender pareille question n'est pas aisé si l'on s'en tient
à la complicité des matières dans lesquelles ce travail
trouve sa substance et aussi lorsqu'on analyse de simples vues, la panoplie de
problèmes et les risques qui entachent la vie des réfugiés
en RDC.
Pour saisir cette complexité, nous sommes partis de la
problématique relative aux problèmes de mouvements des
réfugiés et les difficultés qui en résultent dans
le pays d'accueil en l'occurrence la RDC. Nous avons formulé les
hypothèses selon lesquelles, la RDC a mis sur pied des mécanismes
nationaux en instaurant une structure chargée spécialement des
questions relatives aux réfugiés, appelée CNR dans le
cadre unilatéral, mais aussi elle fait recours à la tripartite,
qui inclue également, le HCR et le pays d'origine de
réfugiés. La CNR et le HCR consacrent leurs activités
uniquement dans la sensibilisation, le regroupement dans les sites de transit
et enfin le rapatriement dans leur pays d'origine.
Cependant, certains défis notamment liés au
faible niveau de sécurité et des moyens financiers constituent
des obstacles majeurs dans la mise en oeuvre des conventions relatives à
la protection des réfugiés ratifiées par ce pays.
Pour vérifier cette hypothèse, nous avons fait
appel à un appareillage méthodologique fondé sur la
méthode historique accompagnée de l'approche juridique. La
méthode historique de LABANA LASAY'ABAR nous a amené à
étudier deux grandes périodes qui ont marqué les
mouvements d'entrée massive en RDC, des réfugiés provenant
de certains pays de la région des Grands Lacs, ainsi que les politiques
de leur gestion dans le passé et dans le présent.
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L'approche juridique, quant à elle, nous, a
aidé, à interpréter dans l'esprit et dans la lettre, les
conventions internationales, tous les mécanismes juridiques nationaux
qui sous-entendent les politiques de protection des réfugiés en
RDC.
Pour récolter les informations relatives à notre
thématique, la technique documentaire et l'entretien ont
été utiles. En outre, la théorie,
d'inter-gouvernementaliste nous a permis de comprendre et d'expliquer comment
la RDC opère la mise en application des conventions internationales pour
la protection des réfugiés qu'elle a ratifiées. Ce qui a
permis d'analyser les mécanismes nationaux mises en place par la RDC
pour sauvegarder et promouvoir les droits des réfugiés qui se
trouvent sur son territoire.
Nous avons divisé notre travail en trois chapitres. Le
premier chapitre a porté sur le cadre conceptuel et théorique, le
deuxième l'aperçu historique et la sociogenèse des
réfugiés en RDC et dans la région des Grands Lacs, et le
troisième a porté sur l'application par la RDC des conventions
internationales pour la protection des réfugiés.
L'arrivée massive des réfugiés en
dépit de controverses sur les chiffres de réfugiés, le
moins que l'on puisse dire est que les camps de réfugiés abritant
souvent d'anciens combattants. En outre, c'est à partir de ces camps que
se préparaient et étaient lancés des expéditions
militaires, car dès la traversée de la frontière de la
RDC, les services de migration ne parviennent pas à contrôler les
réfugiés pour que ceux qui sont armés soient
désarmés. Ces camps formaient donc en fait, l'alibi pour
constituer le véritable objectif de la guerre du Rwanda contre la
RDC.
L'Ouganda et le Burundi ont excipé le même motif
tenant à la sécurité des frontières communes pour
justifier leur intervention en RDC. Comme on le constate, la question des
réfugiés est donc une des questions clées, dans le
règlement des conflits qui sévissent en RDC, conflits qui ont
déjà fait plus de trois millions de morts et d'autres pillages de
ressources de la RDC.
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Eu égard à cette situation, il est donc
impérieux de rappeler rapidement le statut des réfugiés au
regard des instruments juridiques internationaux pertinents en la
matière, avant de plancher sur l'expérience congolaise en
matière de gestion des réfugiés, afin d'en tirer les
leçons ou enseignements à même de permettre d'éviter
les erreurs du passé. C'est ainsi que nous sommes arrivés aux
résultats selon lesquels la RDC s'acquitte de ses obligations
internationales de protection des réfugiés en leur assurant la
sécurité physique et une assistance matérielle et morale.
Sur place en RDC, contrairement aux apparences, la gestion n'est plus qu'une
simple affaire humanitaire, mais d'abord une question hautement politique.
Dans le passé, la RDC a eu à offrir son
hospitalité aux réfugiés rwandais et burundais en
particulier, qui fuyaient la violence récurrente dans leurs pays
d'origine et en conformité avec le droit international qui interdit leur
refoulement, ou leur retour forcé. Mais, à tout bien
conseillé, la présence des réfugiés semble avoir
posé plus de problèmes que d'avantages. Dès lors, il a
fallu choisir entre l'octroi de statut des réfugiés et leur
refoulement pure et simple en contradictions pour cela des conventions que la
RDC a pourtant ratifiées.
Parmi les mécanismes contribuant à
protéger les réfugiés, la RDC, a mis en place une
structure nationale chargée de traiter les questions relatives aux
problèmes des réfugiés, qui est souvent secondée
par le HCR et le pays d'origine de réfugiés dans de rencontres
tripartites pour trouver une solution durable, celle de rapatriement volontaire
et engagé.
D'après les enjeux politiques et humanitaires, les
réfugiés en RDC, le contexte de crise et de guerre ne cessent de
remettre en question la protection de ces derniers. Nous pensons quant à
nous que le contexte de guerre et de crise que connaît la RDC,
résulte d'une part des anciens réfugiés qui ce sont
constitués en mouvement de libération de leur pays d'origine et
qui tuent et massacrent les paisibles citoyens congolais. Précisons
qu'à l'issue de notre recherche, et les entretiens avec quelques
officiels qui ont dans leurs attributions la protection de
réfugiées, nos
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hypothèses ont été nuancées du
fait que la RDC protège les réfugiés, mais cette
protection n'est pas encore effective à cause de la non maîtrise
et du contrôle de tous les réfugiés se trouvant sur son
territoire, c'est pourquoi nous formulons une critique selon laquelle : La mise
en place des mécanismes nationaux de protection des
réfugiés en RDC, en créant la CNR, est un
élément capital en ce qui concerne l'obligation des Etats
à respecter les conventions internationales qu'ils ont ratifiées,
mais cette protection n'est pas effective du fait que, l'entrée massive
des réfugiés sur le territoire congolais, ne facilite pas la
tâche à la CNR.
En plus, les services de migration passent au contrôle
et à l'enregistrement des immigrants et des émigrés, en
échappant à ce contrôle souvent les frontières de la
RDC deviennent diaphanes et laissent pénétrer les combattants
avec la casquette de réfugiés, lesquels deviennent source
d'insécurité et d'exactions contre les vrais
réfugiés, la population congolaise et aussi leur pays d'origine.
Le manque de maîtrise du nombre réel et le pays d'origine de
réfugiés, limite la protection des réfugiés car
pour mieux les protéger, c'est de savoir d'abord leur nombre effectif et
de contrôler leur mouvement d'entrée et sortie dans le pays
d'accueil, en l'occurrence la RDC.
A ces imperfections, une solution alternative reste d'une part
l'instauration d'un climat favorable à la paix, et à la
sécurité nationale pour passer à la résolution de
ces imperfections susdites, et d'autre part, par le contrôle effectif des
sites qui hébergent les réfugiés : la RDC devrait
protéger d'abord son territoire national pour que les
réfugiés fugitifs ne l'élisent plus comme leur seconde
patrie.
Néanmoins, le pouvoir public congolais doit de
façon prioritaire renforcer les actions de la CNR, par la mise en place
des moyens conséquents, créer un environnement propice en
renforçant la sensibilisation des réfugiés, et en les
informant sur leur statut en RDC, pour qu'ils échappent aux tracasseries
judiciaires, administratives et policières.
Enfin, nous n'estimons pas avoir épuisé tout le
contour de cette thématique très complexe. C'est pourquoi nous
laissons le champ ouvert à
+243823484376, +243978412703, +243898738588 et +243842269132 mail
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d'autres chercheurs qui voudraient bien nous compléter,
nous infirmer en abordant d'autres aspects de ce sujet, ce qui confirmerait
davantage la pertinence de notre recherche.
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BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrages
1. BACCHETTA, C., Lexique des Relations Internationales,
Paris, Ed. Marketing, 1995.
2. BEIGBEDEN, B., Le Haut Commissariat des Nations unies
pour les Réfugiés, Paris, Ed. PUF, 1999.
3. BERNARD, L., et al, La protection des crises et
l'instauration d'une paix durable en RDC, Kinshasa, Ed. IDLP, 2001.
4. BETTATI, M., L'asile politique en question,
Paris, Ed. PUF, 1985.
5. BIYOYA, P., La géopolitique de
l'instabilité dans la région des Grands Lacs. Réflexion
sur les réfugiés, ces acteurs/auteurs des mutations
géostratégiques, Kinshasa, Ed.
L'Harmattan-Kinshasa, 2009.
6. COMBLIN, C., Les réfugiés, Instrument
politique dans le tiers monde, Bruxelles, Ed. GRIP, 1995.
7. COTTRET, B., Terre d'exil-Angleterre et ses
réfugiés XVI-XVII e siècles, Paris, Ed. Aubier,
1985.
8. CRETEAU, F., Droit d'asile: De l'hospitalité
aux contrôles migratoires, Bruxelles, Ed. Bruyard, 1995.
9. DENG, F-M., Les réfugiés de
l'intérieur : un défi pour la communauté internationale,
Genève, Ed. Nouveaux Horizons, 1993.
10. DEPELTEAU, F., La démarche d'une recherche en
sciences humaines, Bruxelles, Ed. Debeck, 1982.
11. FAUX, J-M., Réfugiés et nouvelles
migrations. Une interpellation pour la conscience chrétienne,
Bruxelles, Ed. de l'Institut d'études théologiques, 1993.
12. FRERE, M-S et al, Afrique centrale, Médias et
conflits : Vecteurs de guerre ou acteurs de paix, Paris, Ed. GRIP,
2005.
13. GERARD, C. Vocabulaire juridique, Paris,
Ed. PUF, 1987.
14. GRAWITZ, M., Lexique des sciences sociales,
Paris, 7e éd. Dalloz, 2004.
15. GRAWITZ, M., Méthodes des sciences sociales,
Paris, Ed. Dalloz, 200.
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rwandais dans la région de Bukavu Congo RDC, Paris, Ed. Karthala,
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17. KIDUM, K. et KINYAMBA, S., Initiation aux
méthodes de recherche scientifique, Kinshasa, PUZ, 1995.
18. LALUVUEZIKOA, N., Congo-Zaïre : Le destin
tragique d'une nation, Paris, Ed. L'Harmattan, 2009.
19. LASSAY'ABAR, L., Les relations internationales:
Présentation panoramique et approches théoriques, Kinshasa,
Ed. Mediaspaul, 2006.
20. LAVIEILLE, J-M., Droit international de
l'environnement, Paris, 2ème éd. Ellipses, 2004.
21. MAHNIG, H. et al, La coopération
internationale et migration, Berne, Ed. CICR, 2001.
22. MAYER, P. et HEUZE, V., Droit international
privé, Paris, 8e éd. Montchrestien, 2004.
23. MULAMBA, B., Le statut international des
réfugiés, Goma, ULPGL, 2005.
24. MULAMBA, B., Les droits de l'Homme en Afrique,
Paris, Ed. Pedone, 1992.
25. MULAMBA, B., Les réfugiés et le Droit
international, Rome, UPL, 1993.
26. ONORIO, J-B., Le respect de vie en droit
français, Paris, Ed. Pierre Téqui, 1996.
27. PIERRE, A., Les conflits et guerres au Kivu
et dans la région des Grands Lacs : Entre tension locale et escalade
régionale, Paris, Ed. L'Harmattan, 1999.
28. PIERRE, M. et VINCENT, H., le Droit international
privé, Paris, 8e éd. LGDJ, 2004.
29. QUIVY, R. et CAMPENHOUDT, L.V., Manuel de recherche
en sciences sociales, Paris, 2ème éd. Dunod, 1998.
30. REYNTJENS, F., L'Afrique des Grands Lacs en crise.
Rwanda-Burundi (1988-1994), Paris, Ed. Karthala, 1994.
31. ROVERS, C., Servir et protéger, Droit
des droits de l'Homme pour les forces de la police et de
sécurité, Genève, Ed. CICR, 2005.
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32. SEBAHAYA, P., La conférence sur la
région l'Afrique des Grands Lacs : Enjeux et impact sur la paix et le
développement en RDC, Paris, Ed. GRIP, 2006.
33. SMOUTS,
M-C. et al, Dictionnaire des Relations
Internationales, Paris, 2e éd. Dalloz, 2006.
34. TIMAL, P., Le droit d'asile, Paris, Ed. LRS,
1939.
35. VERRI, P., Dictionnaire du Droit international des
conflits armés, Genève, Ed. CICR, 1988.
36. YAGNYE TOM, D., Afrique : 1/2
siècle d'indépendances piégées. Cas du
Cameroun et de la RDC, Paris, Ed. L'Harmattan, 2009.
II. Documents officiels et textes
légaux
1. La convention de l'OUA de 1969 sur les problèmes des
réfugiés en Afrique.
2. La loi no 021/ 2002 du 16 octobre 2002 portant statut des
réfugiés en RDC.
3. Modalités pratiques relatives au rapatriement des
réfugiés de la République de Burundi vivant en RDC,
Kinshasa, 11 décembre 2009.
III. Articles et Revues
1. Actes de l'atelier sur : «Les impacts et les
enjeux environnementaux des conflits armés en RDC »,
organisé par l'Association Nationale pour l'Evaluation
Environnementale, en collaboration avec le Secrétariat
sous-régional pour l'évaluation environnementale en Afrique
centrale, Kinshasa, RDC, du 26 au 27 octobre 2004.
2. Actuellement, à la suite de la guerre civile en
Syrie, la Jordanie a fermé ses frontières aux
réfugiés venus de la Syrie : Informations rapportées par
Radio France International.
3. BOUKONGOU, J-D, « Les droits de l'Homme
et action humanitaire, manuel l'UCAC en partenariat avec l'association de
promotion des droits de l'Homme en Afrique centrale »,
Yaoundé, Ed. AMA-CENC, 2006.
4. Conseil pontifical, « Les réfugiés,
un défi à la solidarité », Rome, Ed. LEV,
1992.
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5. DANISH REFUGEE COUNCIL, « La voix d'exil
: Réalités du quotidien et perspectives d'avenir de
réfugiés congolais et burundais de la région des Grands
Lacs », Nairobi-avril 2003.
6. DE SHRIJVER, D., « les réfugiés
rwandais dans la région des Grands Lacs en 1996 » in Afrique des
Grands Lacs, Annuaire1996-1997, Paris, L'Harmattan, 1998.
7. DE WEERDT, S., « War and environnement »
citée dans l'article paru dans l'édition de
janvier/février 2008 du magazine World Watch.
8. DEL MONDO, F., « Quel avenir pour l'asile en
Afrique ? », Réfugiés, nO96, 1994.
9. HCR, « conclusion adoptée par le
comité exécutif du HCR à la 32ème session sur la
protection des personnes en cas d'arrivée massive »,
Genève, HCR, 1991.
10. HCR, « Conclusion adoptée par le
comité exécutif du programme du HCR en son 32e session sur la
protection des personnes en quête d'asile en cas d'arrivée massive
», Genève, Ed. HCR, 1998.
11. HCR, « Les enfants réfugiés
», Genève, HCR, 1994.
12. HCR, « Les réfugiés dans le monde,
les personnes déplacées couverte: l'urgence humanitaire »,
Paris, La Découverte, 2000.
13. HCR, « Manuel d'application des principes
directeurs relatifs aux déplacements », Genève, HCR,
1998.
14. HCR, « ONU pour tous : Résumé de
l'activité des Nations unies pendant les cinq ans, de 1966-1970
», Genève, HCR, 1970.
15. HCR, « Les réfugiés dans le monde
: cinquante ans d'action humanitaire », Genève, Ed. HCR,
2000.
16. JEAN, P., « Personnes déplacés
à l'intérieur de leur pays, symposium du 23-24 octobre »,
Genève, 1995.
17. KATE, J. et ANCHISON, M., Guide sur le droit
international relatif aux réfugiés, Genève, Union
parlementaire et HCR, 2001.
18. Le CICR, « L'action de la croix rouge en Afrique
», Genève, Avril 1981.
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19. Le monde, « La mission a eu connaissance de plus
de 135 allégations de massacres », 13-14 juillet 1997.
20. NDONG BEKA, P., « Les
réfugiés congolais dans la région du Haut-Ogooué
: réseaux et modalités d'insertion dans la ville de Moanda
», Libreville, Ed. Omar, 2009.
21. Sénat français et WWF-France, «
Guerres et environnement », thème du colloque de Paris
du 06 mars 2008, Ces assises ont connu la participation de plusieurs
intervenants dont notamment Silja Halle, chargée de communication du
PNUE.
IV. Thèses et Mémoires
1. KABAMBA, B., Interrégionalité
des pays des Grands Lacs Africains. Elaboration d'un modèle
d'intégration régionale en Afrique et son application à la
région des Grands Lacs (Burundi, République Démocratique
du Congo, Kenya, Ouganda, Rwanda et Tanzanie), inédit,
thèse de doctorat, Université de Liège, 2000.
2. MUHIGO MUPFUNI, E., La protection internationale des
réfugiés : Cas de la sécurité des refugiés
rwandais en RDC depuis 1994, Goma, ULPGL, 2000.
3. MULAMBA, B., Le réfugié et le concept
d'asile, Mémoire de maîtrise, Québec,
Université Laval, no 9242
V. Webographie
1. « Impacts d'une décennie de conflits
armés dans le massif des
Virunga », téléchargeable à
l'adresse URL
www.BSPonline.org/publications,
consulté le 20 juin 2014.
2.
www.cnr.org, consulté le 2
septembre 2014.
3.
Http://www.hcr.org/publications,.consulté
le 2 août 2014.
VI. NOTES DE COURS
NSABUA TSHABUKOLE, J., Cours de théories de
coopération et techniques de négociation, Inédit,
UOB-FSSPA, L2RI, 2012 - 2013.
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TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE I
DEDICACE III
IN MEMORIAM IV
REMERCIEMENTS V
SIGLES ET ABREVIATIONS VII
INTRODUCTION 1
0.1. OBJET, CHOIX ET INTERET DU SUJET 1
0.1.1. L'Objet du travail 1
0.1.2. Choix du sujet 1
0.2.3. Intérêt pratique et social 2
0.2. ETAT DE LA QUESTION 2
0.3. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES DU TRAVAIL 6
0.3.1. Problématique 6
0.3.2. Hypothèses 9
0.4. METHODOLOGIE ET TECHNIQUES DE TRAVAIL 10
0.4.1. Méthode 10
0.4.2. Techniques 11
0.5. DELIMITATION DU SUJET 11
0.5.1. Délimitation temporelle 11
0.5.2. Délimitation spatiale 12
En ce qui concerne la délimitation spatiale, notre
étude se limite en RDC, Etat qui
a ratifié les conventions multilatérales pour la
protection des réfugiés 12
O.6. SUBDIVISION DU TRAVAIL 12
CHAPITRE PREMIER : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE L'ETUDE 13
SECTION I : CADRE CONCEPTUEL 13
I.1 Conventions internationales 13
I.2 Le réfugié 14
I.3 Concepts connexes de réfugié 18
I.3.1 Le demandeur d'asile 18
I.3.2 Le déplacé interne 21
I.4 L'apatride 24
II.1 Niveaux d'analyse 25
II.2 les théories explicatives 25
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CHAPITRE DEUXIEME : APERCU HISTORIQUE SUR LA SOCIOGENESE DES
REFUGIES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET DANS LA REGION
DES GRANDS LACS 28
SECTION I : CONTEXTE HISTORIQUE 28
I.1 Crises politiques et réfugiés dans la
région des Grands Lacs 29
I.2 Les mouvements des réfugiés dans les
années soixante 29
I.2.1 Le Rwanda 30
I.2.2 La République Démocratique du Congo 32
I.2.3 Le Burundi 34
I.3 Les mouvements des réfugiés dans les
années nonante 34
II.3.1 Au Rwanda 36
I.3.3 Au Burundi 38
SECTION II : LES CONSEQUENCES DES FLUX DE REFUGIES EN RDC 39
II.1 Les conséquences politiques et sécuritaires
41
II.2 La mauvaise gestion des camps des réfugiés :
les camps transformés en
milieu de formation militaire 42
II. 3 Les conséquences environnementales et
écologiques 43
SECTION III: LES CONVENTIONS INTERNATIONALES POUR LA
PROTECTION DES
REFUGIES RATIFIEES PAR LA RDC 45
III.1 Les instruments juridiques universels 45
III.1.1 La Déclaration Universelle des Droits de l'Homme
45
III.1.2 La convention de Genève de 1951 et son protocole
additionnel de 1967 46
III.1.3 Les pactes internationaux relatifs aux droits de l'Homme
47
III.2 Les instruments juridiques régionaux 49
III.2.1 La convention de l'OUA de 1969 49
III.2.2. La charte africaine des droits de l'Homme 49
CHAPITRE TROISIEME : LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET
L'APPLICATION DES CONVENTIONS INTERNATIONALES POUR LA PROTECTION
DES REFUGIES 53
SECTION I : LES MECANISMES NATIONAUX DE PROTECTION DES
REFUGIES
EN RDC 53
I.1 Protection juridique 53
I.2 L'Octroi de document d'identité et de voyage 54
I.3 Le respect du principe humanitaire de non refoulement 54
I.4 La reconnaissance des réfugiés en cas
d'arrivée massive 55
I.5 La protection temporaire 55
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I.6 Rapatriement volontaire engagé 56
I.7 L'assimilation aux populations locales 56
I.8 Droits des réfugiés en RDC 56
I.9 Devoirs des réfugiés en RDC 57
I.10 Activités de la CNR réalisées entre
2011 et 2012 57
SECTION II : LA RDC ET LES COMMISSIONS TRIPARTITES DE
PROTECTION
DES REFUGIES 60
II.1 Une stratégie de protection tripartite 61
II.2 La tripartite RDC, Rwanda et HCR 61
II.3 La tripartite RDC, BURUNDI et HCR 62
SECTION III : LES ENTRAVES LIEES A L'APPLICATION DES
CONVENTIONS
INTERNATIONALES DE PROTECTION DES REFUGIES EN RDC 63
III.1 Les problèmes liés au manque de
maîtrise du nombre des réfugiés en RDC 63
III.2. Le rapport de l'ONU sur les exactions contre les
réfugiés 64
III.3. La mauvaise gestion des camps de réfugiés
par le passé : L'installation de
ces camps de refugies près de la frontière 65
III.4. Le manque de sensibilisation effective sur le statut de
réfugiés en RDC 67
III.5. Le rapatriement forcé 67
II. 6 Le non respect de la clause d'exclusion 68
CONCLUSION 70
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