ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, UNIVERSITAIRE ET RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
INSTITUTS SUPERIEURS TECHNIQUES
INSTITUT SUPERIEUR DE DEVELOPPEMENT
RURAL
ISDR/BUKAVU
BP 2849 BUKAVU
ETUDE COMPARATIVE DES STRATEGIES D'ADAPTATION DES
MENAGES AGRICOLES FACE A LA CRISE AGRICOLE DANS LE KIVU
MONTAGNEUX.
Cas du territoire de Kabare
Directeur : Prof. Dr. MUHIGWA Bahananga
Berckmans
Par IRAGI CISHUGI Patient
Co-directeur :C.T KAMULETE MUTA
Mémoire présenté et défendu pour
l'obtention du diplôme de licencié en Développement
Rural
Option : planification régionale Niveau de
technicité : A0
Juillet 2014
ANNEE ACADEMIQUE: 2013-2014
i
EPIGRAPHE
« On ne fonde pas sur des promesses de lendemain, c'est
aujourd'hui et pas demain que nous devons protéger nos ressources
».
ICCN
IRAGI CISHUGI Patient
IRAGI CISHUGI Patient
II
DEDICACE
A toi mon Dieu Tout Puissant, de m'avoir donné tout ce qui
est nécessaire pour ma vie.
A vous père Gilbert CHISHUGI BACHIRHEBA et très
chère mère ADOLPHINE FURAHA pour votre amour que vous n'avez
jamais cessé de manifester envers nous.
A vous oncle Jean-Marie BYAMUNGU CHISHUGI et ton épouse
PHILOMENE Goya, Dieu seul vous rendra tous les bienfaits à mon
égard durant mon cursus académique.
A mes chers frères et soeurs CHIBALONZA CHISHUGI
Ghislaine, SHUKURU
BACHIRHEBA Freddy, BISIMWA CHISHUGI Justin, CIKURU CHISHUGI,
CIZA BACHIRHEBA Edouard, NSIMIRE CHISHUGI Guilaine, NEEMA CHISHUGI
Thérèse, AKONKWA CHISHUGI Yvette, NABINTU CHISHUGI Julienne,
Del'or BYAMUNGU, RENATA pour l'amour fraternel et des sacrifices consentis
à mon égard.
A vous oncle maternel MUSEMAKWELI CHISHUGI et toutes mes tantes
maternelles et paternelles.
A toi ma future épouse et à ma
progéniture.
A tous ceux dont le souci est d'améliorer les conditions
de vie en milieu rural. Je dédie ce travail.
Nous pensons aux amis et connaissances entre autre, Erick
AMISSI, MATHIEU, Darsin, Gloire BAGANDA, Dieudonné MUHINDO, Pascal,
Christian, Delphin, Rémy, John.
III
REMERCIEMENTS
Fruit des dures épreuves de cinq ans d'études en
développement rural, le présent travail autrefois perçu
comme un « rêve » ne s'est traduit en réalité que
par le concours des efforts conjugués de diverses personnes. Nous tenons
donc à remercier sincèrement tout ceux dont l'appui tant
matériel que moral nous a permis de réaliser ce travail.
Notre profonde gratitude s'adresse tout
particulièrement au professeur Dr Jean-Berckmans MUHIGWA BAHANANGA et au
CT KAMULETE MUTA d'avoir respectivement assumé la direction et la
co-direction de la présente étude en dépit de leurs
multiples occupations.
Aux corps académique et scientifique de l'ISDR/BUKAVU
qui ont contribué à notre formation. Nous serons ingrat de ne pas
reconnaitre les mérites de ceux dont nous sommes les fruits.
Nous sommes redevable à nos chers parents Papa Gilbert
CHISHUGI BACHIRHEBA et maman ADOLPHINE FURAHA pour l'affection dont ils nous
ont témoigné.
Nous remercions de façon particulière, notre
oncle Papa BYAMUNGU CHISHUGI Jean-Marie et son épouse PHILOMENE Goya qui
ont pris en leur charge les frais liés à la réalisation de
ce travail mais aussi grâce à leurs sages conseils qu'ils
continuent à nous prodiguer.
Nos remerciements s'adressent aussi à notre oncle
maternel MUSEMAKWELI SAFARI, aux tentes Sr Adeline, KWINJA MUSEMAKWELI et son
mari Olivier BATUMA, FURAHA MUSEMAKWELI, VENERANDA, MACULE, CIZA MUSEMAKWELI et
Gilberta CHISHUGI.
Nos remerciements s'adressent aux frères et soeurs
CHIBALONZA CHISHUGI Ghislaine et son mari KONDOLI KITUMAINI Janvier, SHUKURU
BACHIRHEBA Freddy, BISIMWA CHISHUGI Justin, CIKURU CHISHUGI, CIZA BACHIRHEBA
Edouard, NSIMIRE CHISHUGI Guillene, NEEMA CHISHUGI Thérèse,
AKONKWA CHISHUGI Yvette, NABINTU CHISHUGI Julienne, Del'or BYAMUNGU, RENATA,
MUMBARI Glodi, Exaucé et Moise. A tous mes beaux-frères, neveux
et nièces.
iv
Nous remercions en outre tous nos compagnons de lutte, plus
particulièrement Guelor RAMAZANI, BYAMUNGU MULEGA, DRAMANI NGUDR,
MUGALYHA, BAKOLE, KITUMAINI K, SINANYOFI KATA, FIKIRI Michel, TAMANI, MIRINDI
IRAGI, Daniel MASTAKI, MUGISHO BISIMWA Yves, NSHANGWE NKIS Germain, BAHATI
MPASWA. Sincèrement je vous remercie pour votre apport à la
formation que nous avons subie ensemble.
Que tous ceux qui n'ont pas été cités ne
se sentent pas oubliés, mais nous les portons sincèrement
à coeur. Que Dieu vous bénisse
IRAGI CISHUGI Patient
V
SIGLES ET ABREVIATIONS
$ : Dollars.
% : Pourcentage.
°C : Degré Celsius.
AFDL : Alliance de Forces Démocratiques pour la
Libération.
AQOC : Association Québécoise des Organismes de
Coopération internationale. CLD : Comité Local de
Développement.
Dr : Docteur.
Ed : Edition.
Etc. Et cætera.
FAO : Fonds des Nations Unies pour l'Agriculture et
l'Alimentation.
FIDA : Fonds International pour le Développement
Agricole.
Ha : Hectare.
ICCN : Institut Congolais de Conservation de la Nature.
INCA : Individuelle Nationale sur les Consommations
Alimentaires.
ISC : Institut Supérieur de Commerce.
ISDR : Institut Supérieur de Développement
Rural.
ISP : Institut Supérieur Pédagogique.
ISTD : Institut Supérieur de Techniques de
Développement.
ISTM : Institut Supérieur de Techniques
Médicales.
Kg : Kilogramme.
Mm : millimètre.
MOFF : Menace, Opportunité, Force et Faiblesse.
vi
N° : Numéro.
OMD : Objectif du Millénaire pour le
Développement.
ONGD : Organisation Non Gouvernementale de
Développement.
ONU : Organisation des Nations Unies.
Op.cit : Opus Citatum (oeuvre déjà
citée).
P : page.
PMA : Pays Moins Avancé.
PNKB : Parc National de Kahuzi Biega.
PVD : Pays en voie de Développement.
RDC : République Démocratique du Congo.
SPSS: Statistical Package for Sociales Sciences
ULPGL : Université Libre des pays de Grands Lacs.
VII
RESUME DU TRAVAIL
Le présent travail porte essentiellement sur les
stratégies d'adaptations des ménages agricoles face à la
crise agricole à Kabare. Cette crise touche toute les couches de la
population de la chefferie de kabare.
En effet, la chefferie de Kabare est parmi les territoire
où la crise agricole ne cesse de s'aggraver du jour le jour avec un
faible rendement, l'infertilité du sol, l'exigüité du
champs, l'insuffisance d'engrais, naissance des maladies de culture, vol des
cultures dans le champs, ceci ne permet pas aux ménages agricoles de
satisfaire les besoins sociaux de base tel que la scolarisation,
l'alimentation, les soins de santé... cette situation qui frappe tous
les territoires de la province du Sud-Kivu n'épargne pas le Kivu
montagneux, territoire de Kabare en générale et les groupements
de Miti, Cirunga et Mudusa en particulier.
Il se dégage des observations faites sur le terrain,
des études et des renseignements recueillis auprès des
ménages agricoles que, les indicateurs de la crise se manifestent par
l'insécurité alimentaire, baisse de la production agricole, la
dépendance alimentaire... Ainsi, il s'en suit que les ménages
agricoles ne sont pas encore bien informés sur la pratique culturale,
des formes d'utilisation des terres susceptibles de valoriser les ressources
locales de façon à résoudre adéquatement le
problème de déficit alimentaire.
L'épuisement des ressources locales dont dépend
la production agricole est entrainée, par la disparition de
jachère, répétition de plus en plus fréquente des
mêmes cultures sur les mêmes parcelles, l'insuffisance d'eau
d'irrigation, etc.
Le sous-équipement technique et l'insuffisance
d'intrants agricoles dus notamment à l'insuffisance des capitaux ne
permettent pas aux ménages agricoles de vaquer normalement aux
activités agricoles.
En outre, l'état du sol et les conditions non
appropriées sont souvent responsables de la baisse du rendement. De
toutes ces situations désastreuses, ce travail propose donc les
mécanismes de mise en oeuvre de ces stratégies d'adaptation face
à la crise agricole dans la chefferie de Kabare. Loin d'être une
panacée à tous les problèmes qui se posent dans ladite
chefferie, ces stratégies d'adaptation reflètent, sous une forme
condensée, les pistes ou moyens visant l'amélioration des
stratégies d'adaptation face à la crise agricole et
l'instauration de la sécurité alimentaire en milieu rural.
VIII
ABSTRACT
The present work essentially carries on strategies of
agricultural household adaptations facing the agricultural crisis in Kabare.
This crisis touches all the layers of the population of the kabare
chefferie.
Indeed, the chefferie of Kabare is among the district where
the agricultural crisis doesn't cease worsening everyday with a weak harvest,
the infertility of soil, the exigüité of fields, the insufficiency
of manure, birth of culturedeseases, theft of cultures in fields, it doesn't
allow the agricultural households to satisfy the social needs of basis such as
schooling, the feeding, health care... this situation that hits all territories
of the province of the South-Kivu doesn't save the mountainous Kivu, territory
of Kabare in general and groupings of Miti, Cirunga and Mudusa in
particular.
Observations made on the land, studies and information
collected close to the agricultural households show that, indicators of the
crisis appear by the food insecurity, decrease of the agricultural production,
the food dependence... So, the agricultural households are not again very aware
on cultural pratice, of shapes of earth utilization capable to valorize the
local resources in order to solve the food deficit problem adequately.
The local resource exhaustion on which depends on the
agricultural production is swept along, by the disappearance of fallow, the
frequent repetition of the same on the culture on same parcels, the
insufficiency for irrigation.
The technical under-equipment and the agricultural intrants
insufficiency due to the insufficiency of capitals normally their don't allow
the agricultural households to realize the agricultural activities.
Besides, the states of soil and conditions unsuitable
conditions are often responsible of the decrease of the output. Of all these
disastrous situations, this work proposes appropriate mechanisms
implementations of these adaptation strategies facing the agricultural crisis
in the chefferie of Kabare. Far from these strategies of adaptation reflect to
being a panacea to all the problems that are in Kabare. These strategies of
adaptation reflect under a condensed shape, tracks raining at the improvement
of strategies of adaptation facing the agricultural crisis and the institution
of the food security in farming middle.
1
0. INTRODUCTION
0.1.Etat de la question
La sécurité alimentaire passe par le
développement de l'agriculture, qui reste un atout majeur pour
l'amélioration des conditions de vie des populations et contribue
à la croissance économique du pays ; lequel développement
impose à son tour, la mise en place des programmes de production
(Ministère de l'agriculture et du développement rural, 2006).
L'Afrique est un continent qui dispose d'énormes
potentialités. Les difficultés auxquelles elle se heurte,
tiennent en partie à son retard dans le développement et dans
l'utilisation des nouvelles technologies. Les agronomes estiment par exemple
que les rendements agricoles pourraient encore augmenter de 20 à 25%
sans un accroissement notable de l'utilisation des intrants (Fida cité
par Souleymane Ouédraogo, 1957).
Le succès de l'agriculture africaine va donc
dépendre fortement des initiatives de changement à apporter dans
la structure des systèmes de production. Les agriculteurs doivent saisir
les opportunités de commercialisation offertes par l'urbanisation
accélérée des villes pour passer d'une agriculture de
subsistance à celle orientée vers le marché. Ils doivent
pour ce faire, prendre l'initiative de l'intensification et de la
diversification des systèmes de production. Les nouvelles technologies
agricoles peuvent les aider à saisir ces opportunités. Les
pouvoirs publics, quant à eux, doivent créer un environnement
favorable et incitatif pour faciliter la commercialisation des produits
agricoles. Ceci montre que le progrès de l'agriculture demeure encore la
clé du développement économique de l'Afrique ; d'où
la nécessité de redynamiser le secteur agricole pour
accroître la productivité. Celle-ci ne sera possible qu'à
travers une intensification des systèmes de production.
L'intensification des systèmes de production permettrait non seulement
d'augmenter la production vivrière pour satisfaire les besoins d'une
population croissante mais également, les productions commerciales afin
de générer des devises pour rembourser la dette et assurer les
besoins d'importation. C'est le seul moyen de sortir les pays africains du
bourbier de la dette et de l'insécurité alimentaire (Souleymane
Ouédraogo).
L'auteur expose les différents problèmes de
politique agricole qui limitent l'efficacité du fonctionnement des
marchés. On peut en énumérer sept problèmes
importants : les difficultés d'accès au marché, la
rigidité de l'offre agricole, l'instabilité des prix agricoles,
la formation des prix est souvent inéquitable, la tromperie sur la
qualité est fréquente, il est difficile d'accroître la
productivité, il est encore plus difficile d'améliorer la
qualité. Le même auteur soutient que dans tous les cas, les
produits africains doivent être plus compétitifs en
2
termes de prix et de qualité et par conséquent
la solution à tous ces problèmes suppose qu'existent des formes
satisfaisantes d'organisation des transactions et cela peut se réaliser
par des stratégies ne résultant que d'accords privés ou
bien des décisions publiques (Michel Griffon, 2001).
Souleymane Ouedraogo donne l'exemple du Burkina Faso en
indiquant que la production agricole est encore tributaire de la
pluviométrie. C'est ainsi que des années de déficit
alimentaire alternent avec celles des excédents en fonction des
aléas climatiques. D'une manière générale, le pays
est de temps en temps déficitaire depuis la grande sécheresse de
l'année 1973. Les populations sont soumises à des famines
saisonnières. Régulièrement, 500 à 600 mille
personnes sont menacées par la famine entre 1995 et 1997. Ce chiffre est
passé à 800 mille pour l'année 1998. Les systèmes
de production de cette partie du pays n'arrivent plus à couvrir les
besoins alimentaires de ceux qui y vivent et ce sont les productions d'autres
régions (Ouest, Est) et les importations qui permettent de combler le
déficit. La modélisation comme approche et la programmation
linéaire comme outil d'analyse lui a permis de palier à ces
problèmes (Souleymane Ouedraogo, 1957).
C'est à ce juste titre que la Fao énonce les
causes de la baisse des exploitations agricoles dans les pays en voie de
développement (PVD). Il s'agit entre autres de la situation
économique et sociale faible, de l'analphabétisme,... Ce qui
entraîne comme conséquence la réduction des revenus
procurés par le secteur agricole.
Comme solution, l'étude propose la reforme agraire, la
vulgarisation agricole, le système de coopérative, etc. (Fao,
1964).
C'est ce qui est à l'origine d'un exode rural massif
dont l'ampleur n'est pas encore mise en évidence ; c'est
l'insécurité qu'y font régner les milices locales et les
bandes armées étrangères. La solution légale qui
met en rapport la paysannerie avec l'administration foncière, est
jusqu'à ce jour ineffective et inefficace. Pour accéder à
la terre et/ou sécuriser leurs possessions, les paysans opèrent
selon le droit coutumier local et s'adressent comme autrefois aux
autorités coutumières. Celles-ci se considèrent comme
revêtues de compétences en matière foncière alors
que la loi les a exclues des rangs des autorités foncières. Elles
sont ainsi continuellement aux prises avec l'administration foncière qui
leur conteste toute compétence en ce domaine. La vénalité
des chefs coutumiers les conduit assez souvent à des spoliations
paysannes au profit des bourgeoisies urbaines qui entretiennent des rapports de
complicité avec ces autorités. Ces bourgeoisies sont par ailleurs
les seules à pouvoir mobiliser le droit positif et à diligenter
l'enregistrement des terres à travers les méandres de
3
l'administration. Pour apporter la preuve de la mise en valeur
des concessions acquises, ces bourgeoisies urbaines proposent des contrats
précaires aux paysans dont les terres ne suffisent plus à la
subsistance des familles. En contrepartie, les paysans fournissent, selon le
cas, des prestations en travail non rémunérées ou payent
des redevances en nature ou en argent. (Severin Mugangu Matabaro, 2008).
Face à ces corollaires de la crise foncière,
Severin Mugangu Matabaro avance des arguments pour une réforme de la
législation et une décentralisation de la gestion
foncière.
L'homme demeure le principal moteur du progrès social.
On sait que la RDC regorge d'hommes formés mais inutilisés et
souvent inutilisables parce qu'aigris, découragés et
diminués notamment par la faim.
Le problème de désertification et de famine
périodique auquel est confronté le peuple du Bushi au Sud-Kivu
date depuis 1948. Or, comme d'aucuns le savent, une bonne santé
entraîne un meilleur rendement des masses laborieuses. Le
développement de l'agriculture améliore la nutrition et partant
la santé. L'éducation contribue aux efforts d'augmentation de la
qualité de la vie grâce à l'éducation sanitaire.
La déficience de protéines et de certains
minéraux est une des formes les plus graves et
généralisées de faim spécifique ou de carence. La
faim spécifique des vitamines A, B, B2, D entraîne des
manifestations macabres, selon De Castro cité par c.b. Kinghombe wa
Kinghombe(2003).
La faim chronique ou la déficience alimentaire a une
action plus prolongée et plus persistante. Elle tend à provoquer
la dépression et l'apathie. La faim chronique des protéines et
celle des vitamines provoque une inappétence habituelle, une perte
d'intérêt pour les aliments, ajoute le même auteur.
L'accroissement de la surexploitation du travail et ses effets
sur la campagne font que les possibilités de stockage diminuent. Les
communautés domestiques dépendent de plus en plus des revenus
monétaires. Dans les campagnes, les populations vivent en partie de leur
production grâce à une agriculture vivrière
dégradée. Ils dépendent cependant des importations pour
combler les déficits. En ville, l'accès aux denrées
alimentaires dépend des possibilités d'emploi qui sont
précaires. La dégradation de l'économie atteint la phase
de dépendance presque complète du prolétariat d'Afrique au
capital et à la production agricole des Etats-Unis en particulier.
4
En cas de catastrophe naturelle, poursuit-il, les grandes
famines apparaissent comme un moyen de régulation de la population
provoquée par le grand capital international. Avec l'utilisation de la
technologie de très haute productivité, le prolétariat
créé par le capital international, ne convient plus. Ainsi, des
millions d'individus sont condamnés à la misère
physiologique et à la mort. La misère, la maladie ou la mort
passent inaperçues et apparaissent comme des effets de crises ou
fléaux naturels.
Selon Mandel E. (cité par c.b. Kinghombe wa Kinghombe,
2003), « la moitié de l'humanité est affamée non
parce que les produits alimentaires manquent "mais parce que la demande
solvable ne peut pas suivre la demande physique".
Berenbourg L., se demande pourquoi le Congo/Zaïre est un
pays riche et sa population vit mal. L'auteur note que le budget 1958 de la
colonie Belge prévoyait 24 millions de dollars pour la protection de la
santé publique, 47 millions pour l'entretien de l'administration, de la
police et de l'armée. Par contre, les trusts touchent 260 millions de
dollars par an. Selon l'auteur, en réservant au Congo-Belge la
moitié du bénéfice des trusts, on peut disposer de 130
millions de dollars et changer le niveau de vie des populations. La famine
serait vaincue en affectant environ 250 dollars par tête d'habitants au
lieu d'enrichir les trusts (c.b. Kinghombe wa kinghombe, 2003).
Quant à Ernest Kuyengila et Frans van Hoof(2010), les
principaux défis de la population paysanne sont liés au fait que
la RDC est un «Etat fragile»: le manque de marché
rémunérateur pour les produits agricoles suite à
l'inaccessibilité des zones de production, les tracasseries sur la route
par des militaires et agents de l'Etat, et l'inondation du marché par
des produits alimentaires importés à vil prix. S'y ajoute
l'absence de moyens de production : accès difficile à la terre
(particulièrement à l'Est), manque de semences
sélectionnées et autres intrants, manque de financement agricole,
qui fait que la quantité produite reste faible. Et en aval, l'absence
d'infrastructures de base pour stocker et transformer la production
empêchant la création d'une valeur ajoutée, maintenant les
paysans dans une grande pauvreté et sans perspectives
d'amélioration.
C'est ainsi que les auteurs suggèrent le renforcement
des capacités des organisations paysannes par un appui institutionnel au
même titre que les ministères partenaires, et de manière
générale de créer une plus grande professionnalisation et
spécialisation au niveau des différents acteurs du secteur
agricole et d'intégrer le secteur privé dans les
différents plans.
Selon Destin Ajabu Bihimana(2004), dans son mémoire,
les exploitants agricoles ne sont pas encore outillés des techniques
appropriées, des formes d'utilisation des terres
5
susceptibles de valoriser les ressources locales de
façon à résoudre adéquatement le problème de
déficit alimentaire. L'agriculture telle que pratiquée depuis
longtemps par les paysans, a entrainé l'épuisement de ressources
locales dont dépend la production agricole. Le sous équipement
technique et l'insuffisance d'intrants agricoles due notamment à
l'insuffisance des capitaux ne permettent pas aux paysans de vaquer normalement
aux activités agricoles.
En outre, les conditions inadéquates de
conditionnement, d'écoulement, de transformation et de commercialisation
des produits agricoles à la suite de mauvais état de route de
desserte agricole, voire de leur absence et par manque d'unités de
transformation de ces produits agricoles, sont souvent responsables de pertes
importantes.
Eu égard à toutes ces insuffisances, l'auteur a
proposé une politique agricole intégrée reflétant
sous une forme condensée, les stratégies visant à
promouvoir le secteur agricole afin d'assurer la sécurité
alimentaire.
C'est dans ce même cadre que Juvenal Zirimwabagabo
Bahizire(2004) constate que la pauvreté s'installe comme un engrainage
et affecte tous les éléments de la vie. Il s'avère que les
efforts sont réalisés par les différents acteurs de
développement pour combattre cette pauvreté. Même les
hommes fournissent d'efforts à travers différentes actions mais
les revenus restent toujours médiocres. L'auteur se pose quelques
questions qu'il considère comme perpétuelles : comment tant de
pauvres dans un milieu où beaucoup d'actions sont
déployées ? Y a-t-il eu gaspillage des ressources et du temps ?
Quels facteurs sont à la base de la faiblesse des revenus ? C'est ainsi
que cet auteur constate après sa réflexion que la
sécurité alimentaire, la structuration des artisanats, l'appui
à la promotion féminine représentent une ultime
réponse à la question de pauvreté. Il conclut en disant
que cela nécessite l'innervation des acteurs de développement.
Quant à Benjamin Wimba Michumbi(1999), il énonce
dans son mémoire que la mauvaise politique de gestion de la culture du
haricot fait chuter des productions à part les perturbations
éco-climatiques observées depuis un certain temps dans les deux
territoires de Walungu et Kabare. La mauvaise pratique culturale par les
paysans producteurs est à la base de la baisse de production du haricot
volubile chez les paysans. Il faut signaler également la non mise en
pratique des conseils donnés par les chercheurs, le manque de suivi
auprès des paysans producteurs, la paresse à outrance qui
caractérisent certains villages. Ce qui est à la base d'une
dépendance totale des fermiers vis-à-vis de la station de
recherche.
L'auteur suggère quelques traits importants pour une
bonne mise en place de la politique de développement agricole en vue de
bien mener à bon port la recherche et le
6
développement comme étant un soutien à la
masse productive, surtout dans le cas du haricot du type volubile.
Comme on peut le remarquer, ces différents auteurs ont
fourni des efforts considérables pour montrer les situations
économiques et sociale faibles des ménages agricoles dans le
territoire de Kabare. Certains auteurs se limitent simplement à
l'observation du problème lié à des crises agricoles sans
pour autant chercher les causes et d'autres comme Ernest Kuyengila et Frans Van
Hoof cherchent à identifier les principaux défis. Il s'agit entre
autres du manque de marché rémunérateur pour les produits
agricoles suite à l'inaccessibilité des zones de production, les
tracasseries sur la route par des militaires et agents de l'Etat, et
l'inondation du marché par des produits alimentaires importés
à vil prix. S'y ajoute l'absence de moyens de production : accès
difficile à la terre (particulièrement à l'Est), manque de
semences sélectionnées et autres intrants, manque de financement
agricole, qui fait que la quantité produite reste faible.
Toutefois, ces auteurs ne s'accordent pas quant aux
stratégies pour assurer la promotion et l'émergence des
ménages agricoles.
Apres l'analyse des différentes oeuvres de nos
prédécesseurs, nous avons focalisé notre travail à
l'étude comparative des stratégies d'adaptation des
ménages agricoles face à la crise agricole dans le Kivu
montagneux et particulièrement dans le territoire de Kabare. Cette
étude présentera les indicateurs de la crise agricole, dont
certains des auteurs ci-haut cités ont évoqué notamment
l'insécurité alimentaire, la diminution de la production agricole
sur le marché, la baisse du revenu agricole, la dépendance
alimentaire ainsi que le faible accès aux services sociaux de base suite
au faible revenu et les conséquences étant entre autres la
malnutrition et la maladie liée à l'alimentation (kwashiorkor,
marasme et les troubles gastro-intestinaux). La présente étude
relève les faiblesses de certaines stratégies
développées par les ménages agricoles pour
l'amélioration des conditions de vie socio-économiques de la
population de Kabare dans le groupement de Mudusa, Cirunga et Miti.
7
0.2.Problématique
Depuis plusieurs millénaires et jusqu'à nos
jours, l'agriculture demeure l'activité de base de la promotion humaine
et la principale source de sa survie.
Les pays sous développés dans le monde sont tous
des pays agricoles. Ces pays pourront-ils accéder au
développement économique moderne ? Pourront-ils réaliser,
en quelques années, la condition première de l'expansion
économique des grandes nations ? S'interrogent Jules Malhau et Roger
Montagne (1961).
Partout ailleurs, en Europe comme en Amérique et plus
encore en Asie et en Afrique, l'agriculture est dans un état chronique
de crise. Le mot « crise » ne convient pas exactement, mais c'est un
état permanent d'inadaptation (Jules Malhau Et Roger Montagne).
Le rôle essentiel de l'agriculture était de
fournir aux sociétés humaines en expansion les denrées
alimentaires indispensables à leur vie. Et d'une façon
accessoire, l'agriculture fournit des matières premières
nécessaires à la production industrielle. Ce sont les besoins de
la production agricole qui ont fait de la terre un bien rare et
approprié (Jules Malhau Et Roger Montagne, 1961).
Selon la Fao (2001), l'agriculture a joué un rôle
crucial dans l'économie des pays en développement. Elle a ainsi
constitué la principale source de nourriture, de revenus et d'emploi
pour leurs populations rurales. L'amélioration de l'agriculture et
l'utilisation des terres était fondamentale pour atteindre la
sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté
et le développement durable.
Le constat reste que dans les PMA, cette agriculture a
demeuré essentiellement sous-développée, bien qu'elle ait
légèrement augmenté pendant la période 1995-98. Le
taux d'augmentation a à peine dépassé le taux
d'accroissement démographique et pour les années 90 dans leur
ensemble, la production par habitant a diminué (
www.fao.org).
8
Dans le contexte du territoire de Kabare, l'activité
commerciale permet aux ménages de survivre mais n'est pas un moyen
efficace pour un développement rural durable dans ce milieu à
forte potentialité agricole. Les ménages à unique
activité agricole sont plus exposés au phénomène de
pauvreté. Des statistiques sont éloquentes quant à ce :
80,9% d'eux vivent avec un revenu inférieur au seuil minimum de
171,2$/pers/an. La profondeur de la pauvreté est plus accentuée
chez les ménages agriculteurs (37,6%) que chez les ménages
agri-commerçants (1,9%). En plus, la pauvreté est plus
sévère chez les ménages agriculteurs (21,9%) que chez les
ménages agri-commerçants (0,3%). Le secteur agricole contribue
moins à l'inégalité par rapport à l'activité
de commerce (Furaha Germaine et alii, 2013).
Dans le territoire de Kabare, le comportement de l'agriculteur
est dicté par un impératif de sécurité dans un
environnement incertain. Les principales causes de cette crise agricole sont
les suivantes : l'insuffisance d'outils aratoires, l'insuffisance des semences
améliorées et géniteurs à haut rendement,
l'ignorance de la population en techniques modernes d'agriculture et
d'élevage, la conservation et transformation non assurée, la
route de desserte agricole non entretenue, la dégradation du sol, la
faible production agropastorale, la dépendance alimentaire de la
province vis-à-vis des provinces et pays voisins ainsi que les
déplacements intempestifs dus aux différentes guerres provoquant
ainsi l'abandon des champs (Kamulete Muta, 2013).
Il faudra relever également qu'en dépit des
conditions naturelles favorables de la République Démocratique du
Congo, le secteur agricole est réduit depuis quelques années
à des activités de consommation. En effet, la superficie moyenne
des champs possédée par les ménages est de 100 ares et
celle des terres effectivement exploitées est de 86 ares. Cette
dernière valeur du milieu est caractéristique du milieu paysan
à Kabare. Les ménages possédants moins de 50 ares
représentent 25% de la population et leur exploitation couvre en moyenne
23 ares. Ils forment le lot des "paysans pratiquement sans terre" alors que
ceux possédant entre 50 et 100 ares ne représentent que 10% des
ménages et le groupe gérant plus de 100 ares 41% (Louvain
développement, 2008).
Toutefois, seulement un chef de ménage sur 10 estime
qu'il peut vendre, s'il le désirait, les terres qu'il possède car
il les a obtenues lui-même d'abord par héritage. En outre, 58% des
ménages possèdent des champs qu'ils exploitent dans d'autres
villages au sein de leur localité de résidence et 38% en dehors
de celle-ci. La distance à parcourir presque
9
toujours à pied, du village au champ a un impact
négatif sur la production agricole, suite principalement à la
fatigue consécutive d'une longue marche (Fao, 1989).
L'étude menée par Kamulete Muta (2013) montre
que dans le territoire de Kabare, la superficie totale emblavée a
augmenté mais le rendement agricole a baissé. L'étude
propose la redynamisation du secteur agricole dans le territoire de Kabare.
Pour l'auteur, il s'avère nécessaire de favoriser
l'émergence d'une classe moyenne de producteurs pouvant pratiquer une
agriculture intensive grâce aux appuis divers. Cela permettra d'avoir une
agriculture durable dégageant un surplus agricole et permettant de
préserver l'environnement.
A ce sujet Civava cité par Kamulete Muta(2013) part du
postulat selon lequel la structure agraire traditionnelle de la
collectivité chefferie de Ngweshe (son milieu d'étude) exerce une
influence sur la production vivrière et pastorale. Il renchérit
en disant que l'aliénation de grandes superficies pour des fins
capitalistes a détourné la vocation de certaines terres et
à forcé les paysans à se replier sur des petites
superficies à productivité insignifiante.
Tout ce qui précède, nous amène alors
à affirmer sans risque de se tromper qu'en dépit du dur labeur
des agriculteurs, qui dans les conditions technologiques déficientes,
consacrent une grande partie de leur temps à travailler la terre, les
revenus réalisés ne leur permettent pas à faire face
à leurs besoins monétaires élevés.
Face à cette situation désastreuse, une
série des questions nous vient en tête et pour les quelles nous
nous proposons de réfléchir dans ce travail. Il s'agit en fait
principalement de :
Quels sont les indicateurs de la crise agricole dans le
territoire de Kabare ?
En quoi les stratégies de lutte contre la crise
agricole développées par les ménages agricoles
contribuent-elles à l'amélioration des conditions
socio-économiques dans ce terroir ?
Quelles sont les forces et faiblesses de ces stratégies et
que faire pour les améliorer ?
10
0.3. Hypothèse
Pour cette étude, les hypothèses formulées
sont les suivantes :
La diminution de la production agricole,
l'insécurité alimentaire, la baisse du revenu agricole, la
dépendance alimentaire ainsi que le faible accès aux services
sociaux de base suite au faible revenu, tels sont les indicateurs de la crise
agricole dans le territoire de Kabare.
Les stratégies de lutte contre la crise agricole
prennent en compte les sources de revenus complémentaires à
l'agriculture telle que l'élevage, le petit commerce, l'enseignement, la
fabrique des briques et la coupe-couture.
Cependant le revenu issu de ces activités
complémentaires est insuffisant et ne permet pas de faire face aux
nombreux besoins alimentaires et non alimentaires de ménages dont la
plus part ne disposent pas d'un grenier.
0.4. Objectifs du travail
L'objectif de ce travail est de contribuer à
l'amélioration des stratégies d'adaptation face à la crise
agricole et l'instauration de la sécurité alimentaire en milieu
rural.
Plus spécifiquement, notre étude vise à :
Inventorier les indicateurs de la crise agricole dans le
territoire de Kabare (groupement de Mudusa, Cirunga et Miti).
Etudier les stratégies d'adaptations
développées par les ménages agricoles face à la
crise agricole dans le territoire de Kabare.
Dégager les forces et faiblesses de ces
stratégies et d'en proposer les stratégies susceptibles
d'adaptation à la crise agricole pour son amélioration.
0.5. Délimitation spatio-temporelle
Le Bushi étant vaste, nous avons mené notre
étude dans le territoire de Kabare en province du Sud-Kivu à
l'Est de la RDC.
Cette étude s'étale sur une période de 18
ans allant de 1996, la période des différentes guerres dites de
libérations et des différentes perturbations qui s'en sont
suivies. Il s'agit concrètement des périodes allant à
partir de 1996 avec l'avènement de l'AFDL et aux
11
déplacements de la population dans presque tous les
villages avec entre autres conséquences, la dévastation des
champs par les mauvaises herbes et les pillages systématiques des
animaux élevés, des outils aratoires et d'autres biens
ménagers.
0.6. Choix et intérêt du sujet
La faible production agropastorale, la dépendance
alimentaire, les techniques culturales inadaptées, les infrastructures
socio-économiques délabrées, l'abandon de champs....tel
est le cortège de maux qui affectent aujourd'hui les conditions de vie
de la population dans le territoire de Kabare. En effet, pour trouver de quoi
se nourrir et se vêtir, les agriculteurs travaillent durement la terre.
Paradoxalement, dans le territoire de Kabare, rares sont les agriculteurs qui
subviennent aux besoins de leur survie par des revenus tirés uniquement
de l'agriculture. Les agriculteurs sont obligés de recourir à
d'autres activités supplémentaires à l'agriculture.
Le rapport "agriculture And Achieving the Millenium
Development Goals" World Bank, 2007 (cité par Kamulete Muta, 2013)
stipule que pour atteindre les OMD, l'amélioration de la
productivité et de revenus agricoles dans les pays du Sud est
indispensable.
Le choix de ce sujet n'est pas un hasard. En tant que
ressortissant de Kabare, nous avons été préoccupé
par ce désastre qui vise à contrarier le pilier de
l'économie rurale (agriculture) et sommes habité d'un
désir ardent de provoquer une dynamique de développement durable
et de militer pour le bien-être des communautés rurales
pauvres.
Pour la population locale, notamment les agriculteurs, ce
travail constitue une pierre angulaire pour la relance de l'agriculture dans le
territoire de Kabare.
Pour nous même enfin, ce travail revêt un
caractère formatif étant donné qu'il vise à
susciter et à développer notre esprit de recherche, notre
capacité d'inventer des solutions aux problèmes vécus par
les communautés rurales en particulier.
0.7. Cadre théorique
Depuis des siècles, l'écosystème
terrestre se maintenait stable : l'homme, la faune, la flore, le monde
minéral, l'eau vivent en bonne entente, en parfaite interaction. Or,
depuis peu, la politique du développement, celle-là même
qui est prônée par l'évolutionnisme poursuivi par les pays
dits développés, perturbe dangereusement cette stabilité,
mettant en péril
12
l'équilibre de l'écosystème, donc la vie
même de la planète : les ressources végétales et
minérales sont pillées avec insouciance, les forets sont
décimées, la mauvaise gestion des eaux, les méthodes
culturales aboutissent à la désertification, la pollution des
eaux, de l'air, de la terre devient inquiétante, le bouclier d'ozone qui
nous protège voir même les étoiles dans l'atmosphère
est polluée ; ce qui ne parait tout de même pas idéal pour
l'avenir du genre humain.(Defour G, 1994).
Nous avons fait recours à la théorie
évolutionniste qui se base sur trois postulats :
? Un groupe humain est un organisme vivant, il s'inscrit dans
une évolution linéaire qui se développe depuis la
conception jusqu'à la mort. A ce terme, nous voulons montrer que le
territoire de Kabare c'est un système composé de plusieurs
éléments dans lesquels s'inscrivent les ménages agricoles
dans une évolution linéaire. Ceci a comme but de
développer les stratégies d'adaptation à la crise agricole
afin d'atteindre les objectifs du développement agricole.
? Les nations dites occidentales, qui se voient «
développées » par rapport à d'autres et qui sont
tentées par une optique ethnocentrique considèrent leur propre
état de développement comme « le développement »
à valeur universelle. Il est constaté que si les ménages
agricoles de Kabare suivent le modèle des nations dites occidentales,
ils peuvent aboutir à leur développement agricole.
? Les économistes et sociologues de ces mêmes
nations occidentales observent que, chez eux, l'agent transformateur a
été l'industrialisation. Face aux corolaires du territoire de
Kabare, les ménages agricoles ont développé un certain
nombre des stratégies qui leur permettra de sortir de leur état
de stagnation et d'erreur.
Cette théorie, nous a aidés à clarifier
les indicateurs de la crise agricole aux fins d'identifier les
stratégies pour y faire face. Elle nous permettra également
d'éclairer sur la manière dont les ménages agricoles
développent leurs stratégies d'adaptation à la crise
agricole afin d'aboutir aux résultats escomptés, les
expériences des ménages par cette théorie adaptée
aux réalités du Kivu-montagneux dans le territoire de Kabare.
Au demeurant, cette théorie évolutionniste nous
a aidé à accompagner les populations rurales dans leur parcours
qu'elles suivent jusqu'à en atteindre le sommet du développement.
Il est en fin opportun de signaler que, le contact avec les paysans n'a donc
pas comme objectif
13
de remplir leurs cruches, mais de les aider à savoir
remplir eux-mêmes leurs cruches, à prendre conscience de ce qu'ils
sont capables de produire par eux-mêmes.
Il est question ici d'éveiller, d'activer les valeurs,
les potentialités ou les capacités latentes, de compléter
les expériences du paysan agriculteur par cette théorie
adaptée aux réalités du Kivu montagneux dans le territoire
de Kabare, groupement de Mudusa, Cirunga et Miti.
0.8. Difficultés rencontrées.
Nul n'ignore qu'aucune oeuvre ne doit se réaliser sans
se heurter à certaines difficultés de parcours. C'est ainsi que
tout au long de notre recherche, nous nous sommes heurté aux diverses
difficultés dont les plus remarquées sont entre autres :
? La réticence de certaines personnes à nous livrer
les informations recherchées ; ? L'insuffisance des moyens financiers
pour mener à bon port nos recherches ; ? L'insuffisance des documents
écrits.
Seules notre expérience et notre connaissance sur le
milieu d'étude nous ont permis tant soit peu, de retourner la situation
à l'avantage de la présente étude.
0.9. Présentation sommaire du travail
Cette étude s'articule sur trois chapitres essentiels,
outre l'introduction générale et la conclusion
générale. Le premier chapitre parle de la
généralité et revue de la littérature. Il s'agit de
définir les mots clés et les mots qui peuvent prêter
à confusion.
Le deuxième chapitre sera consacré à la
méthodologie du travail, retrace une brève présentation du
milieu, annonce des approches méthodologiques. Le troisième et
dernier chapitre, met en exergue les stratégies susceptibles
d'adaptation face à la crise agricole au Bushi dans le territoire de
Kabare. Cette étude est sanctionnée par une conclusion
générale.
14
CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE
1.1. Définition des concepts clés
Il est impossible d'entrer dans le vif d'un sujet avant de
comprendre ses contours. C'est pourquoi, le présent chapitre a pour but
d'expliquer les différents concepts dans le cadre de faciliter la
compréhension à nos lecteurs. Nous avons défini entre
autres concepts : agriculture, étude comparative, stratégie,
adaptation ou résilience, crise agricole, ménage agricole,
l'insécurité alimentaire et le revenu agricole. Nous verrons les
dimensions et les composantes de l'un des indicateurs de la crise agricole
ainsi que celles des stratégies d'adaptation de celui-ci. Nous allons
atterris dans ce chapitre par l'étude du milieu.
L'agriculture
Le dictionnaire encarta (2009) définit l'agriculture
comme « l'ensemble des activités destinées à tirer de
la terre les productions des animaux et des végétaux utiles
à l'homme, notamment sur le plan alimentaire ». Cependant, le
concept d'agriculture peut changer de sens selon qu'on y ajoute
différents qualificatifs. Ainsi l'on parle de :
L'agriculture intensive
Pour Couty cité par Souleymane Ouédraogo (1957),
une agriculture intensive est celle qui utilise beaucoup de facteurs de
production outre que la terre. L'intensification correspond donc pour une
quantité de terre donnée, à un accroissement de travail et
ou de capital.
Etude comparative
Est une activité ou une recherche précise
destinée à une meilleure connaissance de la situation en
exprimant un apport de force, équilibre ou de faiblesse (Le petit la
rousse, 2011).
Stratégie
Art d'organiser et de coordonner un ensemble
d'opérations pour parvenir à un but (Le petit la rousse,
2011).
Adaptation ou résilience
Est la capacité des populations à maintenir un
certain niveau de bien-être face à un stress alimentaire, en
recourant à des stratégies de survie et de gestion des risques
adaptées (Communautés européennes, 2009).
La notion de revenu en agriculture est toujours
délicate à préciser sauf en agriculture de type industriel
; en agriculture tropicale paysanne ; elle l'est davantage encore du fait
que
15
Crise agricole
C'est une période de pénurie pendant laquelle
les ressources naturelles donnent un faible rendement pour tout ce qui est
crucial ou nécessaire pour l'alimentation de l'homme (Kazadi cité
par Kamulete muta 2013).
Ménage agricole
Est un ménage dont la personne de
référence en règle générale, le chef de
ménage tire sa principale source de revenu de l'agriculture. (
http://eur-lex.europa.eu).
L'insécurité alimentaire
Est un régime alimentaire inadéquat, persistant
en raison de l'incapacité constante des ménages à pouvoir
se procurer les aliments dont ils ont besoin soit sur le marché, soit en
produisant eux-mêmes. C'est aussi ne pas savoir atteindre la
sécurité alimentaire. Dans la publication de la (Fao, 2010, p8)
on parle d'insécurité alimentaire lorsque les personnes n'ont pas
un accès physique, social et économique à une nourriture
suffisante.
Il existe trois types d'insécurité alimentaire :
L'insécurité alimentaire temporaire : c'est le
fait pour un ménage, d'être momentanément dans
l'impossibilité de se procurer une alimentation suffisante.
L'insécurité alimentaire cyclique ou
saisonnière : est celle que subit de façon
répétitive un individu qui manque de nourriture toujours au
même moment dans l'année comme par exemple, aux périodes de
soudure où la récolte de l'année précédente
est déjà consommée et la nouvelle moisson n'est pas encore
faite. Cette insécurité est répétitive et
prévisible.
L'insécurité alimentaire chronique : est la
situation de ceux qui, faute de pouvoir se procurer de la nourriture, ont en
permanence une alimentation déficiente. L'insécurité
alimentaire chronique frappe les ménages qui ne peuvent jamais soit
acheter, soit produire en suffisance de quoi se nourrir (Niyomuvunyi Angelos,
2010).
Revenu agricole
Par un enchainement normal, cette exigüité des
surfaces cultivées et cette pauvreté des rendements conduisent
obligatoirement à une faiblesse des revenus que peuvent acquérir
les agriculteurs tropicaux.
16
l'exploitation est familiale, tribale ou villageoise ;
l'évaluation de l'équivalent pécuniaire du travail fourni
est à peu près impossible à déterminer car une
grande partie et parfois même la totalité de la production est
consommée (André Angladette, 1974).
I.2. Indicateur de la crise agricole
Le secteur primaire englobant l'agriculture et
l'élevage, contribue très fortement à la valeur
ajoutée nationale, malgré les contraintes agro climatiques,
affectant négativement la productivité agricole et pastorale
à Kabare.
Signalons qu'on ne peut pas développer tous les
indicateurs dans ce travail, raison pour laquelle nous allons détailler
l'un des indicateurs en donnant toutes ses dimensions, ses composantes et ses
sous-composantes.
L'insécurité
alimentaire
Parmi les facteurs contribuant à
l'insécurité alimentaire en Afrique subsaharienne, les fortes
fluctuations de la production agricole semblent les plus déterminantes.
En effet, contribuant pour près de 90% à la couverture des
besoins alimentaires, et constituant la principale source du produit
intérieur, les performances du secteur agricole déterminent
à la fois la disponibilité et l'accès aux denrées
alimentaires pour la grande majorité de la population. Par
conséquent, l'instabilité du secteur agricole se traduit par de
fortes fluctuations des prix des produits alimentaires, des revenus, des
balances de paiement, et des budgets des Etats. (Niama Nango
Dembélé, 2001).
Les facteurs influençant
l'insécurité alimentaire
Selon les objectifs du millénaire pour le
développement (OMD), l'insécurité alimentaire est une
situation préoccupante. Ces objectifs visent la réduction de la
moitié, à l'horizon 2015, du nombre de sous alimentés et
celui des plus pauvres en général. Le manque de la nourriture
suffisante et équilibrée dans les milieux ruraux, cela peut
paraitre peu logique puisqu'on estime qu'ils ont la terre à leur
disposition; ne peuvent-ils pas produire au moins la quantité de
nourriture nécessaire à l'amélioration de leur famille ?
(Aimé Valentin Jambere Bajoje, 2011).
La pauvreté des paysans et leur
insécurité font que les paysans vendent leurs produits agricoles
directement après la récolte, voire même avant, afin de
subvenir à leurs différents besoins financiers
immédiats.
17
Il est observé que la situation de nombreux paysans est
précaire, d'où l'examen des facteurs à la base de ce
corollaire est d'une importance capitale. Les voici :
Les aléas inhérents à
l'exploitation agricole
Le changement climatique représente une menace majeure
pour le développement et la sécurité alimentaire dans les
prochaines décennies (Pachauri et Reisinger cités par (Sunray,
2012)
L'augmentation des températures appauvrit plus
rapidement la terre de son humidité et peut entraîner une
pénurie d'eau au niveau régional, la salinisation des terres
agricoles et la destruction des cultures. Au fur et à mesure que les
températures augmentent, les précipitations deviennent plus
variables sur la plus grande partie de l'Afrique. Dans certaines
régions, la variabilité et l'imprévisibilité des
précipitations ont été importantes durant les 4050
dernières années. Selon Boko et al. (2007) cité par
Sunray(2012), il y a eu chaque année depuis la fin des années
1960, une baisse générale des précipitations sur l'Afrique
; certaines régions connaissant une plus grande diminution que d'autres.
Par exemple, le Sahel et l'Afrique australe sont devenus plus secs au cours du
XXe siècle. Les pluies très irrégulières ou
inondations dues aux aléas du climat, les fortes sécheresses, les
tornades, sont toutes néfastes à la production agricole, car
elles détruisent ou endommagent les récoltes. Dans les pays
riches comme dans les pays pauvres, les agriculteurs sont très attentifs
aux variations du climat vu leur importance pour la production agricole.
La pauvreté
Plusieurs questions permettent dans l'enquête INCA
(Individuelle nationale sur les
consommations alimentaires) d'appréhender les
problèmes ressentis vis-à-vis de l'alimentation. Ainsi, une
question porte sur l'« inquiétude à l'idée de manquer
d'aliments » et une autre porte sur la «difficulté, pour des
raisons financières, à manger de la viande, de la volaille ou du
poisson tous les deux jours ». De plus, lorsque les individus avaient
répondu ne pas avoir assez à manger souvent ou parfois, ou avoir
assez à manger mais pas toujours les aliments souhaités, une
question complémentaire leur était posée afin d'identifier
les raisons de cette réponse positive (question de régime, de
temps, d'argent, problèmes pour se déplacer, choix limité
en restauration hors foyer, question de place ou d'équipement). Les
personnes ayant répondu oui à l'une des trois dernières
modalités pour des raisons financières ont alors
été considérées comme étant en «
situation d'insécurité alimentaire pour raisons
financières » ( Nicole Darmon et alii,2010).
18
L'indisponibilité des terres
Bon nombre des agriculteurs travaillent comme métayers,
pour un faible salaire, sur des terres qui ne leur appartiennent pas, et dont
ils ne peuvent pas utiliser librement les produits, ni pour leur
autoconsommation, ni pour la vente. Ces paysans n'ont aucune
sécurité d'emploi, ils peuvent être renvoyés du jour
au lendemain. Pour certains, l'exode rural sera la seule solution. Il arrive
que les paysans obtiennent en fermage un petit lopin de terre. Ils peuvent donc
disposer de tout ou d'une partie de la production qu'ils consomment ou qu'ils
commercialisent. Cette production demeure insuffisante suite à
l'infertilité du sol pour payer le fermage, souvent exorbitant, pour
acheter les semences et les outils et pour acquérir des biens qu'ils ne
produisent pas, comme du savon, de l'huile, des vêtements... Beaucoup de
paysans ne possèdent pas de terre : une minorité de grands
propriétaires possèdent la plus grande part des terres, souvent
les meilleures. Peu de surfaces cultivables restent à partager entre la
grande majorité des paysans. Cette répartition inéquitable
des terres concerne surtout l'Amérique et l'Asie (Fogel et Audate,
1997).
Les paysans avec des parcelles trop petites
Vu que certains paysans sont propriétaires mais avec
une exigüité des parcelles qui ne leur permet pas d'obtenir de bons
rendements, le volume de leur production reste insuffisant pour atteindre des
revenus leur permettant de faire face à tous les besoins de la
famille.
Les terres cultivables disponibles diminuent, souvent à
cause de l'urbanisation des zones agricoles. La taille moyenne des
exploitations diminue elle aussi et de plus en plus d'agriculteurs cultivent
des terres écologiquement fragiles. Le manque d'eau et
d'électricité, l'accès difficile à l'irrigation de
même que l'absence d'investissement dans le développement
agricole, y compris la recherche développement, ont réduit les
possibilités de développer la production agricole et le rendement
des terres et des cultures. (AQOCI, 2009).
La forte croissance démographique
La croissance démographique est la cause principale de
l'augmentation de la demande alimentaire mondiale. En l'an 2020, nous serons
d'après les chiffres de l'ONU, huit milliards d'habitants. Entre les
années 1990 et 2020, la terre aura donc vu sa population augmenter de
deux milliards 700 millions de personnes. Cela veut dire que jusqu'en l'an
2020, tous les ans et pendant trente ans, en moyenne la terre devra nourrir 90
millions de personnes en plus. Cela veut dire que sans parler
d'amélioration de l'alimentation mondiale, en 2020, il faudra 750
millions de tonnes de céréales de plus qu'en1990 soit 40% de
plus. Les plus fortes
19
augmentations de population auront lieu en Afrique qui a le
plus fort taux de croissance démographique et ce continent verra le
nombre de ses habitants doubler et la population de l'Asie augmentera de 1,5
milliard de personnes. Faire face à une telle croissance
démographique sera d'autant plus difficile pour l'Afrique et l'Asie que
c'est justement dans ces deux régions que se situent les grosses
difficultés alimentaires actuelles (Fogel et Audate, 1997).
Des disponibilités des stockages
limités
Les récoltes sont dévastées par les
insectes et les rongeurs dans de nombreuses régions, si elles ne sont
pas stockées rapidement. Même dans les greniers à
céréales, il arrive que les ravageurs parviennent à
attaquer les vivres entreposés. Les pertes occasionnées par
l'absence ou l'insuffisance de moyens de stockages dépassant parfois 50%
de ce qui y a été récolté. Le stockage de certains
aliments requiert des conditions assez exigeantes, comme un certain
degré d'humidité, des températures correctes et
constantes. Faute d'être stockés dans de telles conditions, une
partie des aliments peuvent pourrir assez rapidement. En même temps,
soulignons que pendant que les prix des produits agricoles n'évoluent
pas, le prix des biens de l'échange sont défavorables aux petits
producteurs qui se trouvent, ainsi en situation d'insécurité
économique (nos investigations sur terrain).
Le manque d'infrastructure rurale.
Dans beaucoup de pays pauvres, les routes sont en mauvais
état ou inexistantes. Généralement, les axes routiers sont
conçus pour permettre le commerce avec les pays étrangers ou pour
faciliter les échanges entre les grandes agglomérations. Les
routes permettent aux agriculteurs de commercialiser leurs produits et
d'acheter ceux qui leur font défaut. Les voies de communications qui
mènent d'une région à une autre sont souvent
négligées. Les agriculteurs ne produisent pas tout ce dont ils
ont besoin pour une alimentation équilibrée. Il leur faut acheter
une partie de leur nourriture : plus de 60% de la population rurale en Afrique
subsaharienne sont des acheteurs nets de nourriture, c'est-à-dire qu'ils
achètent plus des produits agricoles qu'ils n'en vendent. Le manque de
route et de moyen de transport ne facilite pas le ravitaillement ni en temps
ordinaire ni en cas d'urgence (nos investigations sur terrain).
20
I.3. Stratégie de résilience ou
d'adaptation
La redynamisation du secteur agricole
L'objectif global de cette orientation stratégique est
d'améliorer les performances de l'agriculture des ménages
agricoles. Ceci permettra de la rendre capable d'assurer de façon
durable la souveraineté alimentaire de la population et contribuer au
développement économique et social du Bushi et à
l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement
(OMD).
Quatre objectifs spécifiques sont rattachés
à cet objectif global. Il s'agit de:
+ Contribuer à la croissance et à la
sécurité alimentaire à travers une production efficace et
une gestion durable des exploitations;
+ Réduire la proportion de la population de Kabare
souffrant de la faim et de malnutrition ;
+ Assurer la compétitivité et l'accès des
productions et produits aux marchés grâce à la promotion
des filières agricoles ;
+ Augmenter le volume des exportations de produits agricoles.
Les stratégies retenues dans ce plan de relance du
secteur agricole sont de s'assurer des semences de qualité disponibles
et accessibles, des intrants améliorés accessibles, la
mécanisation adaptée accessible là où c'est
possible, le financement accessible (financement et mécanisme
assuranciel). Il faut assurer l'accès aux connaissances professionnelles
et aux innovations, garantir l'aménagement agricole opérationnel,
la sécurisation et la gestion de l'accès au foncier et trouver
des marchés accessibles.
1.4. Milieu d'étude
Situation géographique
Le territoire de Kabare se trouve dans la province du Sud-Kivu
en République Démocratique du Congo. Il est limité :
+ Au nord par le territoire de Kalehe, + Au sud par le territoire
de Walungu, + A l'est par le lac Kivu,
21
? A l'ouest par le PNKB (Parc National de Kahuzi Biega).
Il est à une altitude de 1500 mètres et soumis
à un climat tropical humide. La pluviométrie y varie entre 1300
mm et 1800 mm par an. Il s'étend entre 28° de longitude Est,
29° de longitude ouest et entre 2° de latitude sud. Son relief est
dominé par des montagnes dont les sommets les plus élevés
sont : Kahuzi avec 3300 m et Biega avec 2700 m. A l'intérieur de cette
entité, nous trouvons également des collines entières qui
sont des structures défavorables à la vie humaine et elles sont
inhabitées. La température moyenne de ce territoire est de
19,5°C. Le sol de Kabare est par nature volcanique pour la plus grande
partie du territoire. C'est un sol riche et productif mais suite à la
surexploitation et l'exposition à l'érosion sous toutes ses
formes (hydrique et éolienne), il est devenu l'un des plus pauvres
(Rapport administratif de la chefferie de Kabare, 2013). Les ONGD et le pouvoir
coutumier se sont mobilisés à protéger ce sol au travers
les sensibilisations et les formations des paysans de Kabare sur la lutte
antiérosive, l'aménagement des pépinières.
22
Situation politico-administrative
Tableau 1 subdivision administrative de la chefferie de Kabare
N°
|
Groupement
|
Localités
|
1)
|
CIRUNGA
|
Ludaha, Cibungu, Mwitiabwe, Nshanga, Kagarabi
|
2)
|
BUSHWIRA
|
Canya, Nshongo, Mugurhu, Mulengeza, Cirhoranyi,
Bushwira-centre
|
3)
|
KAGABI
|
Mbiza, Mbobero, Cijo, Muganda, Kagabi-centre
|
4)
|
BUGOBE
|
Bugobe-centre, Kabare, Kalulu
|
5)
|
MUDUSA
|
Buhozi, Ihemba, Mudusa-centre, Luganda, Nyango, Cimpwidi,
Bukali
|
6)
|
MUMOSHO
|
Mumosho-centre, Nyantende, Igaza, Mandwe.
|
7)
|
BUGORHE
|
Nyamakama, Bwinika, Kamakombe,
Buhandahanda, Cegera, Kashenyi, Ciranga.
|
8)
|
MITI
|
Mititi-centre, Combo, Kashusha, Kakembe
|
9)
|
MUDAKA
|
Cifuma, Mudaka, Cirhogole, Cibumbiro, Cituz,
Kajeje
|
10)
|
IRHAMBI-KATANA
|
Mwanda, Kabushwa, Mbingu, Mantu, Kajucu, Kabamba, Kahungu
|
11)
|
LUHIHI
|
Luhihi-centre, Lubona, Nzinzi, Izimero, Kabuguli
|
12)
|
BUSHUMBA
|
Muganzo, Bushumba-centre, Murama, Lwangoma, Buhehe, Cishoke I
et II
|
13)
|
LUGENDO
|
Lugendo-centre, Irambira nord et sud, Cishoke.
|
14)
|
ISHUNGU
|
Mwamba, Kaboneke
|
|
Source : Rapport administratif de la chefferie de Kabare,
2013.
23
Situation démographique
Sur le plan démographique, la population du territoire de
Kabare était estimée en 2013 à 569 649 habitants.
En comparant ce chiffre avec les statistiques antérieures
de l'année 2012, on constate que ce chiffre a sensiblement
diminué suite à l'exode rural due à
l'insécurité dans certains groupements de la chefferie, ce
chiffre était estimé à 573 826 habitants en 2012.
24
Tableau 2 : statistiques de la population de la chefferie de
Kabare de 2013
Chefferie Kabare
|
Population congolaise
|
|
Population étrangère
|
Population totale
|
Groupements
|
H
|
F
|
G
|
F
|
TOT
|
H
|
F
|
G
|
F
|
TOT
|
H
|
F
|
G
|
F
|
TOT
|
Cirunga
|
11946
|
12946
|
16954
|
17276
|
59122
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
11946
|
12946
|
16954
|
17276
|
59122
|
Bugobe
|
5425
|
5722
|
10411
|
10459
|
32018
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
5425
|
5722
|
10411
|
10459
|
32018
|
Kagabi
|
7427
|
8667
|
12639
|
13397
|
42128
|
0
|
12
|
1
|
1
|
14
|
7427
|
8678
|
12638
|
13398
|
42142
|
Bushwira
|
13679
|
15564
|
10933
|
13502
|
53679
|
0
|
9
|
8
|
7
|
24
|
13679
|
15574
|
10941
|
13509
|
53703
|
Mudaka
|
9261
|
9275
|
11503
|
12330
|
42370
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
9261
|
9275
|
11503
|
12330
|
42370
|
Miti
|
3777
|
2969
|
8131
|
8100
|
22977
|
2
|
3
|
0
|
0
|
6
|
3779
|
2972
|
8131
|
8100
|
22983
|
Bushumba
|
9275
|
9402
|
14206
|
22952
|
55835
|
3
|
5
|
7
|
9
|
24
|
9279
|
9406
|
14213
|
22962
|
55860
|
Lugendo
|
3095
|
3957
|
6402
|
7679
|
21422
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3095
|
3957
|
6402
|
7969
|
21422
|
Ishungu
|
1920
|
2126
|
2532
|
2571
|
9132
|
3
|
1
|
3
|
5
|
13
|
1906
|
2127
|
2535
|
2576
|
9144
|
Luhihi
|
3928
|
4448
|
7403
|
7980
|
23759
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3929
|
4448
|
7403
|
7980
|
23759
|
Irhambi
|
10459
|
12852
|
20096
|
20197
|
63604
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
10459
|
12852
|
20096
|
20197
|
63604
|
Bugorhe
|
12438
|
11639
|
17131
|
25008
|
66215
|
5
|
3
|
1
|
0
|
9
|
12442
|
11643
|
17132
|
25008
|
66225
|
Mumosho
|
5733
|
7252
|
10824
|
11745
|
35554
|
138
|
96
|
191
|
151
|
576
|
5871
|
7349
|
11015
|
11895
|
36680
|
Mudusa
|
7921
|
8764
|
11862
|
11974
|
40521
|
146
|
159
|
188
|
153
|
646
|
8067
|
8923
|
12049
|
12127
|
41167
|
Total chefferie
|
106268
|
115583
|
161025
|
185460
|
568336
|
298
|
289
|
400
|
326
|
1312
|
106566
|
115872
|
161425
|
185785
|
569649
|
25
Source : Institut national de statistique, 2013.
Commentaire : Au vu de ce tableau, il sied de constater une
baisse de population de Kabare en 2013. Nos investigations sur terrain ont
montré que cette baisse est due aux guerres à
répétition qui provoquent des déplacements en masse vers
la ville sans parler du taux croissant de mortalité dans ce territoire
qui vit de la guerre et toutes ses conséquences.
Situation économique L'agriculture
Cette population est rurale. La majorité exerce
l'agriculture de subsistance
alimentaire. Elle se contente plus des pratiques agricoles
rudimentaires que les techniques agricoles appropriées. Les hommes
s'occupent le plus de fauchage et de la distribution agricole tandis que les
femmes sont plus chargées du labour, de l'entretien et de la
récolte. La production vivrière locale est composée
essentiellement par les légumineuses (manioc et soja), des feuilles
contenant des racines et des tubercules (manioc, patate douce et taro), les
fruits comme la banane Plantain, avocats, goyaves...les légumes (choux,
carotte, amarantes, etc.).A ces cultures s'ajoutent les cultures industrielles
telles que le thé dans les plantations de Kakonde. Cette agriculture ne
parvient pas à satisfaire les besoins alimentaires car la production
devient de plus en plus faible au fur et à mesure que les années
passent.
Plusieurs facteurs sont à la base de cette faible
production notamment :
La pratique des méthodes culturales traditionnelles ;
La surexploitation des terres dues à l'insuffisance des
terres arables liée à la
surpopulation ;
La faible restauration des sols entrainant leur vieillissement
;
Le type végétal non amélioré et la
déforestation ;
Le manque d'intrants agricoles (semences, outils) ;
L'exploitation des flancs des collines sans le protéger
entrainant ainsi les érosions
(Cirimwami, 1995).
26
Tableau 3 : Quelques productions agricoles jugées
importantes du point de vue superficie occupée à Kabare
culture
|
année
|
Nombre de
ménages
|
Superficie en ha
|
Production
totale en tonne
|
Rendement moyen en kg/ha
|
Manioc
|
2011
|
6871
|
517,50
|
232,875
|
9000
|
|
2012
|
6854
|
573,24
|
257,958
|
9000
|
|
2013
|
8069
|
646,48
|
296,916
|
9000
|
Haricot
|
2011
|
5793
|
470,12
|
159,338
|
17000
|
|
2012
|
5797
|
431,41
|
245,139
|
17000
|
|
2013
|
5897
|
601,29
|
504,061
|
17000
|
Patate douce
|
2011
|
4710
|
563,80
|
343,502
|
12000
|
|
2012
|
4712
|
563,31
|
252,663
|
12000
|
|
2013
|
5308
|
589,05
|
292,930
|
12000
|
Source : Chefferie de Kabare, service de l'agriculture, rapport
annuel 2013.
L'élevage
Les Shi se considèrent traditionnellement comme
éleveurs. L'élevage joue un rôle économiquement plus
important à Kabare. On y pratique l'élevage des chèvres,
poules, canards, moutons, vaches et les lapins surtout en grande
quantité à Lwiro. Les religieux de la paroisse Sainte
Immaculée de Kavumu font l'élevage en stabulation.
Le transport
Le transport en commun n'est pas organisé. Les voyageurs
sont embarqués avec leurs
marchandises dans les camions, mini bus, etc. Les normes de
tonnage ne sont pas respectées dans le bus, des accidents de circulation
y sont fréquents.
27
Le commerce
A part l'agriculture et l'élevage, le petit commerce de
denrées alimentaires y est pratiqué ainsi que celui de quelques
produits manufacturés. La vente des produits divers en provenance de la
ville de Bukavu, Goma, Burundi, l'Ouganda, Butembo contribue au
développement local et satisfait aux besoins des paysans. C'est ainsi
qu'à l'intérieur du territoire on rencontre des lieux qui
favorisent les échanges commerciaux entre quatre marchés
principaux à savoir :
? Le marché de Kavumu ; ? Le marché de Kabamba ; ?
Le marché de katana ; ? Le marché de Mudaka.
Situation socioculturelle
La chefferie de Kabare a une population
hétérogène composée de plusieurs tribus. Toutefois
la tribu Shi est dominante, les habitudes alimentaires sont diversifiées
à cause de cette hétérogénéité. Le
Mashi reste la langue locale bien qu'une partie de la population parle «
Swahili » une de langues nationales. La diversité des cultures
s'observe également au sein de notre champ d'étude.
La chefferie compte plusieurs écoles secondaires ainsi
que des institutions d'enseignement supérieur et universitaire dont
quatre sont officielles à savoir :
1) ISTM : Institut Supérieur de Techniques
Médicales
2) ISTD : Institut Supérieur de Techniques de
Développement
3) ISP : Institut Supérieur Pédagogique
4) ISC : Institut Supérieur de Commerce et
5) ULGL : Université Libre des pays de Grands Lacs et
université de proximité outre les institutions supérieurs
d'enseignement, le territoire compte 250 écoles primaires et 125
écoles secondaires en général. Cette dernière est
une institution privée agréée.
28
Situation socio-sanitaire
Dans le secteur de la santé, la zone de santé
rurale de Kabare compte en son sein trois grandes formations.
? L'hôpital général de
référence Fomulac ;
? L'hôpital général de
référence de Kavumu ; ? L'hôpital général de
référence Mukongola.
Outre ce qui précède, on dénombre
plusieurs autres structures sanitaires dont les centres hospitaliers et centres
de santé, mais la plupart sont sous équipées en
matériels médicaux et en médicaments, sans oublier que la
quantité de personnel et les soins dispensés restent d'une
efficacité limitée. Malgré la présence de ces
structures socio-sanitaires à Kabare les conditions actuelles de crise
ou de pauvreté ne permettent pas à la population d'aller se faire
soigner dans ces structures. Ainsi le recours à l'automédication
reste un mode de traitement courant à Kabare pendant que cette
dernière présente plus d'inconvénients que d'avantages.
Situation artisanale
Le secteur artisanale s'est surtout développé dans
les sculptures et la peinture.
Bien avant l'arrivée de colons, des statuettes et les
statuts étaient conçus et sculptés soit pour des fins
spirituelles, soit pour immortaliser les personnages marquant de l'histoire du
royaume de Bushi, soit encore commémorer les événements
importants vécus dans le passé, c'est seulement avec
l'arrivée des colons que l'artisanat a eu une valeur économique
au Bushi.
29
CHAPITRE II : METHODOLOGIE DU TRAVAIL
2.1. Approche méthodologique
Dans le cadre de cette étude, notre méthodologie
a consisté à faire la revue de la littérature, la prise de
contact avec les autorités locales et des personnes ressources et la
collecte des données sur terrain.
Au niveau de la recherche bibliographique, nous avons
consulté des documents divers, des ouvrages, des mémoires, des
thèses, des rapports et d'autres publications en rapport avec le sujet
traitant de la crise agricole qui se trouvent dans les différentes
bibliothèques et dans d'autres centres de documentations ainsi que
l'internet.
Pour la collecte de données sur terrain, nous avons
effectué une enquête des ménages agricoles dans le
territoire de Kabare et en particulier dans les groupements de Mudusa, Cirunga
et Miti.
Dans les lignes ci-dessous, nous parlons de la collecte de
données sur terrain. Nous décrivons successivement les
matériels utilisés, nous allons continuer par les
caractéristiques de l'échantillon, la description de
procédure des collectes des données auprès des
ménages, de la façon dont nous avons fait
l'échantillonnage et l'enquête. Nous allons terminer par le
traitement des données du point de vue quantitatif et qualitatif.
2.2. Matériels utilisés
Nous avons utilisé le questionnaire (voir annexe) lors
de cette enquête. Ce questionnaire a été soumis à
nos enquêtés, avec des explications sur la manière de le
compléter et pour ce qui ne savent pas lire et écrire, nous leur
avons facilité la lecture, la traduction et la transcription
intégrale des réponses données. Ces réponses
analysées et interprétées ont constitué le
résultat de ce travail.
L'appareil photo nous a servi pour la capture des photos des
plantés (bananiers et maniocs) déjà infectés par
les maladies, le carnet de bord nous a aussi servi à voir si toute les
activités prévues ont été réalisées
et en fin le stylo pour écrire.
30
2.3. Caractéristiques de
l'échantillon
Cette partie nous éclairait sur l'identité
complète de l'enquêté dont le sexe, son état civil,
son niveau d'étude, sa profession, sa localité et son
groupement.
Tableau 4 Répartition de l'échantillon
selon les groupements.
Groupement
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
MITI
|
40
|
33,3
|
MUDUSA
|
40
|
33,3
|
CIRUNGA
|
40
|
33,3
|
Total
|
120
|
100,0
|
Ce tableau renseigne sur la répartition des
ménages agricoles par groupement. Dans chaque groupement, un
échantillon de 40 ménages soit 33,3% était
interrogé.
Tableau 5. Répartition de l'échantillon
selon l'état- civil
Etat civil
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Marié
|
95
|
79,2
|
Célibataire
|
13
|
10,8
|
Veuf/Veuve
|
12
|
10,0
|
Total
|
120
|
100,0
|
Source : Nos investigations sur terrain.
La lecture de ce tableau 5, nous indique que 95 personnes, soit
79,2% sont mariés, 13 personnes soit 10,8% sont célibataires
tandis que 12 personnes soit 10% de l'échantillon sont veufs/veuves.
Les résultats de ce tableau 5 font état de la
quasi-représentativité de toutes les catégories
sociales.
31
Tableau 6. Répartition de l'échantillon
selon les localités à Kabare
Localités
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Combo
|
9
|
7,5
|
Ikambi
|
9
|
7,5
|
Kashusha
|
9
|
7,5
|
Miti-Centre
|
9
|
7,5
|
Ihemaba
|
9
|
7,5
|
Mudusa centre
|
9
|
7,5
|
Cimpwiji
|
10
|
8,3
|
Bukali
|
10
|
8,3
|
Ludaha
|
9
|
7,5
|
Cibingu
|
11
|
9,2
|
Mwitiabwe
|
10
|
8,3
|
Kagarabi
|
9
|
7,5
|
Nshanga
|
7
|
5,8
|
Total
|
120
|
100,0
|
Ce tableau 6 représente les localités dans
lesquelles nous avons effectué nos recherches. Certaines
localités ont un effectif un peu élevé que les autres
suite à une concentration de la population enquêté.
Tableau 7. Répartition de l'échantillon
selon les sexes
Sexes
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Masculin
|
63
|
52,5
|
Féminin
|
57
|
47,5
|
Total
|
120
|
100,0
|
Source : Nos investigations sur terrain.
La lecture de ce tableau 7, nous indique que 63 personnes soit
52,5% de l'échantillon sont les hommes tandis que 57 personnes soit
47,5% sont des femmes. L'interviewés ont plus été des
hommes que des femmes parce que la responsabilité du ménage
incombe plus à l'homme.
Bien qu'il y ait la présence des personnes instruites,
nous remarquons la présence de la crise agricole à Kabare qui est
devenue un fléau qui nécessite une solution. L'enquête a
montré
32
Tableau 8.Profession de nos
enquêtés.
Professions
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Agriculteurs
|
54
|
45,0
|
Commerçants
|
16
|
13,3
|
Eleveurs
|
30
|
25,0
|
Chômeurs
|
12
|
10,0
|
Etudiants
|
8
|
6,7
|
Total
|
120
|
100,0
|
Source : Nos investigations sur terrains
Au vu de ce tableau 8, nous trouvons que 54 ménages de
nos enquêtés soit 45% sont agriculteurs, 30 ménages soit
25% sont éleveurs, 16 ménages soit 13,3% sont des
commerçants, 12 ménages soit 10% sont chômeurs et en fin 8
personnes soit 6,7% sont encore étudiants. Quelle que soit la crise
agricole à Kabare, nous trouvons que la grande majorité des
ménages vivent de l'agriculture.
Tableau 9. Répartition des ménages
agricoles selon le niveau d'étude
Niveau d'étude
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Analphabètes
|
45
|
37,5
|
Primaires
|
34
|
28,3
|
Humanités
|
33
|
27,5
|
Universités
|
8
|
6,7
|
Total
|
120
|
100,0
|
Source : Nos investigations sur terrains.
D'après ce tableau 9, nous voyons que 45 ménages
soit 37,5% sont analphabètes c'est-à-dire sans instruction
scolaire, 34 ménages soit 28,3% ont fait les études primaires.
Quant aux ménages qui ont fait les humanités, nous avons 33 soit
27,5% tandis que nous n'avons que 8 ménages soit 6,5% qui ont fait les
études universitaires.
33
que la consommation alimentaire s'améliore avec le
niveau d'instruction du chef de ménage. Les personnes les plus
exposées à l'insécurité alimentaire sont
également analphabètes.
2.4. Procédure de collecte des
données
Nous avons vu, en parlant du problème du choix de la
population à étudier, qu'un échantillon
représentatif de l'ensemble de la population risque de ne comprendre
qu'un trop petit nombre de personnes appartenant à certaines
catégories, numériquement peu nombreuses, mais importante par le
problème étudié. Pour cela nous avons utilisé un
échantillon en grappe en effectuant notre enquête sur 120
ménages agricoles. cette enquête a été
effectuée en trois tranches: du 17 au 20 Février, du 24 au 27
Février et du 3 au 6 Mars 2014. Elle a duré 4 jours par
groupements qui font 12 jours dans ces trois groupements.
L'échantillon est une fraction d'une population
destinée à être étudiée. Dans notre
étude, les ménages agricoles constituent notre univers
d'enquête, or nous ne savons pas le nombre exact de ménages
agricoles dans le territoire de Kabare particulièrement dans le
groupement de Miti, Cirunga et Mudusa. Nous avons effectué ce choix
selon l'orientation géographique du territoire de Kabare dont un
groupement au Nord, au centre et au Sud. Comme tous les ménages ont, par
définition la même probabilité d'être tirés,
tous les individus auront eux aussi la même probabilité de faire
partir de l'échantillon. C'est ainsi que nous avions recourus à
la théorie d'unité et grappe de Rodolphe Ghiglione et Benjamin
Matalon (2004). On appelle grappe un ensemble d'unités tirées
simultanément. Pour cela nous avons tirés un échantillon
de 120 ménages agricoles. En sachant que si, par exemple, on
étudie des opinions il ya des chances pour que celle des
différents membres soient relativement semblables. Bien que l'importance
de ces effets de grappe, nous admettons que le risque existe souvent. Pour cela
il reste alors de savoir qui interroger dans les ménages.
Pour arriver aux résultats que cette étude
s'assigne, nous avons jugé utile d'utiliser la méthode de KISH
qui est un procédé aléatoire de désignation de la
personne à interroger de manière à éviter de tels
biais. Elle consiste à attribuer un rang à chaque membre du
ménage. Nous avons dressé une liste où toutes ces
personnes sont ordonnées selon une règle fixe ; dont A
représente le père, B la mère, C le garçon et D la
fille. Pendant l'enquête nous n'avons qu'à lire dans le tableau le
rang de la personne à interroger dans un ou autre ménage. Ce
tableau est conçu de manière que tous les membres des
ménages aient approximativement la même probabilité de
faire partir de l'échantillon.
34
2.5. Traitement des données
Après avoir terminé l'enquête, nous avons
procédé au dépouillement du questionnaire. Le
dépouillement se fait manuellement mais aussi avec l'aide du logiciel
SPSS et Excel. Pour
l'analyse de ce travail, les logiciels SPSS et Excel nous ont
facilité la tache pour la quantification et la présentation des
données numériques afin de mieux analyser et interpréter
les données. Nous avons donc essayé de dégager les
données intéressantes que nous avons traitées
quantitativement et qualitativement.
35
CHAPITRE III : LES RESULTATS
Dans ce chapitre, nous présenterons les
résultats de notre étude en fonction des hypothèses et
objectifs spécifiques préalablement définis. Ces
résultats sont essentiellement l'impact socio-économique de la
crise agricole à Kabare ainsi que les stratégies d'adaptation
développées par les ménages agricoles pour y faire
face.
3.1. Sources de revenu et production agricole
Analysons, dans se sous point de nos résultats, tous
les éléments ou toutes les questions en rapport avec les sources
de revenu et production agricole. Ainsi, à travers les figures et
tableaux suivants, voyons tour à tour la taille de ménage, la
source principale de revenu, la source secondaire de revenu, la culture
principale maraichère, la culture secondaire maraichère, La
quantité, la production autoconsommée et vendue et
l'étendue des champs occupée par le marais, la bananeraie et le
manioc.
Tableau 10. Répartition de la taille de
ménage
Taille de ménage
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Taille de votre ménage
|
120
|
3
|
15
|
7,30
|
Source : Nos investigations sur terrain.
D'après ce tableau 10, nous remarquons que la taille
moyenne d'un ménage est de 7 personnes tandis que le minimum est de 3
personnes et le maximum est de 15 personnes. Souvent les ménages qui ont
plus de 12 personnes soit le père du ménage a deux femmes mais
tous les enfants sont dans un même ménage sous la
responsabilité de leur père. Nos recherches s'associaient aux
normes de l'OMS qui estiment que chaque ménage compte en moyenne 7
personnes dont deux parents et cinq enfants.
36
Fonctionnair
e
6%
Commerce
12%
Elevage
11%
Agriculture
71%
.
L'enquête prouve que sur les 120 ménages qui ont
été interrogés, 39 ménages soit 32,5% de
l'échantillon d'étude pratiquent l'élevage, 38
ménages soit 31,7% pratiquent
Figure 1. Source principale de revenu
La figure 1 confirme que l'agriculture avec 71% est la source
principale de revenu à Kabare tandis que le commerce (12%),
l'élevage 11% viennent combler le déficit de l'agriculture et les
salariés donnent juste un complément sur le revenu de
l'agriculture. Bien que l'agriculture soit la principale source de revenu
à Kabare, nous remarquons l'état de l'insécurité
alimentaire persiste dans cette entité.
L'enquête indique que les ménages de la chefferie
de Kabare disposent de sources de revenu faibles. De plus, ces revenus ne
peuvent couvrir que partiellement les besoins des ménages. Par ailleurs,
l'enquête montre que ces revenus sont saisonniers et les ménages
dépendent fortement des marchés pour leur alimentation pendant
une grande partie de l'année les rendant davantage plus
vulnérables aux variations des prix.
Figure 2. Source secondaire de revenu
37
l'agriculture, 36 ménages soit 30% font le petit commerce
et 7 ménages seulement sur les 120 soit 5,8% sont des fonctionnaires.
En combinant la source principale et secondaire du revenu, nous
pouvons affirmer sans risque de se tromper que la population de la chefferie de
Kabare est essentiellement agro-pastorale.
Il reste à noter cependant, que l'agro-pastoralisme est
surtout plus pratiqué à Miti qu'à Cirunga et Mudusa. Pour
les deux autres groupements, le petit commerce y est beaucoup pratiqué
car le sol est vraiment improductif.
Tomates
11%
Sorgho
5%
Mais
16%
Amarentes
30%
Choux
19%
Haricot
19%
Figure 3. Culture principale
maraichère
Il ressort de ces résultats de la figure 3, que les
cultures principales maraichères sont : l'amarante, le haricot, le
sorgho, les choux, la tomate et le maïs dans la chefferie de Kabare.
Sur les 120 ménages interrogés, 30% soit 36
ménages cultivent l'amarante, 19% soit 23 ménages cultivent le
haricot, 19% encore soit 23 ménages cultivent les choux, 16% soit 19
ménages cultivent le maïs, 11% soit 13 ménages cultivent la
tomate et seul 5% soit 6 ménages cultive le sorgho. La
réalité est presque la même dans ces trois groupements. Les
modalités énumérées ci-haut varient sa
capacité de production selon les saisons culturales.
38
Mais
9%
Amarentes
23%
Tomates
18%
Choux
9%
Sorgho
18%
Haricot
23%
Figure 4. Culture secondaire
maraichère
En analysant des données de la figure 4, il se
dégage un constant selon lequel, concernant les cultures secondaires
maraichères, sur les 120 ménages, 28 ménages soit 23% de
l'échantillon d'étude cultivent l'amarante, 23% soit 27
ménages cultivent le haricot, 18% soit 22 ménages cultivent le
sorgho, 9% soit 11 ménages cultivent les choux et 9% autres soit 11
ménages cultivent le maïs. Signalons que toutes ces cultures
maraichères s'adaptent à Miti, Cirunga et Mudusa.
Amarentes
19%
Mais
20%
Choux
27%
Haricot
9%
Sorgho
6%
Tomates
19%
Figure 5. Culture tertiaire
maraichère
Par rapport aux types des cultures cultivées, il se
dégage que sur le total de l'échantillon d'étude, 27% soit
32 ménages cultivent les choux, 20% soit 24 ménages cultivent le
maïs, 19% soit 23 ménages cultivent les tomates, 9% soit 11
ménages cultivent le haricot et seuls 6% soit 7 ménages sur les
120 ménages de l'échantillon cultivent le sorgho.
39
Tableau 11. La quantité, la production
autoconsommée et vendue et l'étendue occupée
par le marais
Modalités
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Quantité produite
dans le marais
|
120
|
20 kg
|
660 kg
|
123,33 kg
|
Production
autoconsommée des
cultures maraichères
(sorhgo, tomate, etc)
|
120
|
5 kg
|
200 kg
|
37,71 kg
|
Production vendue
des cultures
maraichères
|
120
|
10 kg
|
500 kg
|
86,75 kg
|
Superficie ou étendue dans le marais
|
120
|
,0012 ha
|
8,0000 ha
|
,376956 ha
|
Source : Nos investigations sur terrain
Il ressort de ce tableau 11, que la quantité produite
dans le marais est de 660 kg au maximum avec une moyenne de 123,33 kg et le
minimum est de 20 kg. Pour la production autoconsommée des cultures
maraichères la population de la chefferie de Kabare ne consomme que 200
kg au maximum et 5 kg au minimum en faisant la moyenne de la production
autoconsommée nous avons trouvé seulement 37,71%. L'enquête
nous révèle que pour ce qui concerne la production vendue de
culture maraichères nous constatons une vente de 500 kg au maximum et 10
kg au minimum quand à la moyenne est de 86,75 kg.
Il reste cependant à signaler que, sur toute la
quantité produite dans le marais, nous observons que le niveau de la
vente est élevé que le niveau d'autoconsommation et cela entraine
par contre l'insécurité alimentaire dans ce milieu raison pour
laquelle notre analyse indique que l'insécurité alimentaire dans
la chefferie de Kabare est associée à la perte de moyens de
subsistance. Les mouvements de populations (déplacement, retour) sont
les catalyseurs de cette dégradation de la situation alimentaire des
ménages. De ce fait, les
40
problèmes d'accès prédominent sur la
disponibilité effective de la nourriture, même si la production
agricole est encore en dessous de ces valeurs d'avant les guerres.
Comme on peut le constater dans ce tableau après
analyse de résultats dans le logiciel SPSS et Excel, l'enquête
révèle que le ménage qui a une grande superficie à
8 ha au maximum, 0,012 ha au minimum et 0,376956 en moyenne. Cette
exigüité des champs à cultiver est aussi à la base de
la crise agricole à Kabare et cela à comme conséquence
l'insécurité alimentaire et la dépendance aux aides
extérieur.
Tableau 12. Dimension, production totale, production
autoconsommée et la production vendue de la bananeraie.
Modalités
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Dimension de votre bananeraie
|
120
|
,0004
|
6,0000
|
,556547
|
Production de votre bananeraie
|
120
|
40
|
600
|
106,08
|
Production autoconsommée de la
bananeraie
|
120
|
10
|
200
|
37,82
|
Production vendue de la bananeraie
|
120
|
20
|
400
|
68,27
|
Comme nous l'avons constaté pour la culture
maraichère, la dimension de la bananeraie à Kabare est entrain de
régresser au fil du temps suite à une maladie appelée
wilt bactérien qui attaque cette culture, raison pour la quelle nos
enquêtes révèlent que les ménages qui occupent une
grande étendue à 6 ha au maximum tandis que celui qui occupe une
petite étendue n'a que 0,0004 ha et cela après analyse
descriptive nous avons trouvé une moyenne de 0,556547 ha.
D'après ce tableau 12, nous constatons que la
production totale est estimée au maximum à 600 kg, le minimum de
40kg avec une moyenne de 106,08kg. En ce qui concerne la production
autoconsommée de la bananeraie nous avons observé que la
consommation maximale est de 200kg, minimum de 10kg et avec une moyenne de
37,82kg. L'enquête nous révèle que la vente maximale de la
bananeraie est de 400kg, le minimum de 20 kg avec une moyenne de 68,27kg.
41
La chefferie de Kabare dispose d'un potentiel agricole
important. Mais, pour diverses raisons, ce potentiel est sous valorisé.
Les ménages agricoles n'ont toujours pas un accès suffisant
à tous les facteurs de production et cela entraine un faible
rendement.
Tableau 13.Superficie, la production autoconsommée
et vendue et la production totale
de manioc
Modalités
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Superficie emblavée
de manioc
|
120
|
,0025
|
3,0000
|
,392953
|
Production
autoconsommée du manioc
|
120
|
10
|
200
|
34,38
|
Production vendue du manioc
|
120
|
10
|
300
|
64,83
|
Production totale de
manioc
|
120
|
20
|
500
|
99,13
|
Source : Nos investigations sur terrain
Ce tableau 13 nous donne un aperçu sur la production
totale de manioc dans le territoire de Kabare, nous remarquons une diminution
de la production en moyenne de 99,13kg, un maximum de 500kg et un minimum de
20kg, quant à la consommation aujourd'hui les ménages ne consomme
que 34,38kg en moyenne, cette production est vendue à une moyenne de
64,83kg avec un maximum de 300kg et un minimum de 10kg.
En comparant la production avant la crise et seule
actuellement nous constatons que la production à baisser suite à
des multiples problèmes qui envahissent cette culture.
Pour ce qui est du superficie emblavé de manioc sur le
120 ménages enquêtés nous trouvons que certains disent
qu'ils ont une moyenne de 0,392953 ha avec un maximum de 3 ha et un minimum de
0,0025 ha. Cette petitesse de champs influence négativement la
production agricole.
42
3.2. Indicateurs de la crise agricole
NON
4%
Stagnation
13%
OUI
83%
Figure 6. Existence de la crise agricole dans votre
milieu
A travers ce camembert 6, nous remarquons que sur 120
ménages interrogés, 100 ménages soit 83,3% affirment
l'existence de la crise agricole à Kabare, 15 ménages soit 12,5%
disent qu'il ya stagnation de la production et seuls 5 ménages soit 4,2%
de nos enquêtés relatent qu'il n'y a pas crise agricole.
Pour ceux qui disent qu'il n'y a pas de crise ou il ya
stagnation seulement de la production, nous constatons que ces terres
appartiennent aux grands propriétaires terriens qui les
détiennent pour le prestige social et y trouvent encore un revenu un peu
suffisant à leurs besoins. Cependant la majorité des
enquêtés affirment qu'il y a la crise agricole à Kabare et
cela se justifie par la famine, la pauvreté et l'exode rural. Tout cela
constitue les indicateurs de la crise agricole.
43
30,8
35,0
30,0
25,0
20,0
15,0
10,0
5,0
,0
26,7
23,3
Pourcentage
13,3
5,8
Figure 7. Si oui début de la crise
A la lecture de ce graphique 7, nous remarquons que 37
ménages soit 30,8% pensent que le début de la crise c'est entre
1990-1995, 32 ménages soit 26,7% pensent que le début de la crise
c'est entre 2001-2005, 28 ménages soit 23,3% pensent que c'est entre
1996-2000, 16 ménages soit 13,3% affirment que c'est entre 2006-2010
tandis que 7 ménages seulement soit 5,8% disent que cette crise a
débuté entre 2011 jusqu'à nos jours.
Il est remarquable que la crise agricole a commencé
depuis 1990-1995 mais la population de la chefferie de Kabare a ressenti cette
crise à partir de la guerre de 1996 où les ménages
agricoles ont commencé à faire une mauvaise gestion des
ressources naturelles à cause de la guerre qui conduit les gens à
se refugier à un endroit, pour s'y installer et cela crée une
surpopulation qui conduit à leur tour à la surexploitation des
ressources naturelles.
44
Stagnation de la production 5%
Faible rendement
17%
Famine
9%
Infertilité du sol
31%
Baisse de la production agricole 38%
Figure 8. Indicateurs de la crise
A la lumière de ce camembert 8, nous constatons que le
premier indicateur de la crise agricole c'est la baisse de la production
agricole avec 38% suivi de l'infertilité du sol avec 31%, puis le faible
rendement 17%, la famine 9% et la stagnation de la production 5%.
L'enquête révèle qu'à part ces
indicateurs cités ci-haut nous observons aussi l'insuffisance des
semences améliorées, la surpopulation, la perturbation
climatique, la non application des techniques culturales, la surexploitation du
sol, l'insuffisance d'engrais, etc.
Insuffisance des
semences améliorées 7%
Présence
des maladies
aux cultures agricoles
22%
Surexploitatio n du sol
17%
Instabilité politique
8%
Infertilité du sol
48%
Figure 9. Causes de la crise agricole
n°1
En analysant ce camembert 9, il prouve que 48% soit 57
ménages révèlent que l'infertilité du sol est
à la base de la crise agricole N°1 à Kabare, 22% soit 26
ménages relatent que la cause première c'est la présence
de maladies des plantes, 17% soit 20 ménages affirment que c'est la
surexploitation du sol qui a rendu le sol infertile, 8% soit 9
ménages
45
disent que c'est l'instabilité politique qui est
à la base de la crise et seuls 7% soit 8 ménages affirment que
l'insuffisance des semences améliorées et outils aratoires sont
à la base de la crise agricole.
Il reste cependant à signaler que suite à
l'exigüité des champs à Kabare les ménages agricoles
ne parviennent plus à appliquer la jachère à leurs champs
et toutes les techniques culturales appropriées.
production
15%
Faible
Surexploita tion des sols 21%
Faible accès aux engrais
17%
Dépendanc e aux aides humanitair es 25%
Présence
des maladies
22%
Infertilité des sols
26%
Maladies
20%
Pauvreté
13%
Insuffisa nce des semence
s
amélioré
e
25%
Inexisten
ce des marchés d'écoule
ment
16%
Figure 10. Causes de la crise agricole n°2 et figure
11. Causes de la crise agricole n°3
Après nos investigations sur terrain concernant les
causes 2 et 3, ils ont énuméré une liste de causes de la
crise agricole dans la chefferie. En faisant une étude comparative, nous
remarquons que la réalité de Kabare Nord est presque la
même qu'au Centre et au Sud de Kabare. Les causes prioritaires ont
été données par nos enquêtés notamment : la
pauvreté avec 13%, inexistence de marché d'écoulement 16%,
insuffisance des semences améliorées 25%, surexploitation des
sols 26%, faible accès aux engrais 17%. Et toutes ces causes ont des
effets néfastes sur la sécurité alimentaire de la
population ; raison pour laquelle nous observons toute sorte
d'insécurité alimentaire à Kabare.
46
3 Repas
23%
2 Repas
47%
1 Repas
30%
4 Repas et plus
26%
3 Repas
54%
2 Repas
20%
Mauvais
44%
Pas bien
26%
Très bien
12%
Assez bien
12%
Bien
6%
Assez bien;
7,5
Bien;
7,5
Pas bien;
9,2
Très bien;
75,8
Figure 14. Satisfaction de repas avant la crise et
figure 15. Satisfaction de repas actuellement
Figure 12. Nombre de repas par jour actuellement et
figure 13. Nombre de repas avant la crise
La figure 12 montre que suite aux catastrophes naturelles,
seulement 47% soit 56 ménages mangent deux repas par jour actuellement
tandis que 30% de ces enquêtés soit 36 ménages sur les 120
mangent un seul repas par jour et seuls 23% soit 28 ménages trouvent
encore trois repas.
Ceci porte donc à croire que le nombre de repas
journalier témoigne l'état de la sécurité
alimentaire de la population car on est ce qu'on mange. Quant à la
figure 13, sur 100% des ménages agricoles enquêtés, 54%
soit 65 ménages ont affirmé qu'ils mangeaient trois repas par
jour, 26% soit 31 ménages mangeaient plus de quatre repas et seulement
20% soit 24 ménages disent qu'ils mangeaient deux repas avant la crise
agricole. Tout cela était dû
à la bonne gestion des ressources naturelles.
47
En combinant les deux camemberts, nous constatons que la
satisfaction de repas avant la crise fut meilleure comme l'ont affirmé
76% de l'échantillon d'étude comparativement à la
période actuelle, car actuellement 44% de nos enquêtés
témoignent qu'ils vivent grâce à Dieu donc ils ne sont pas
satisfaits des repas pris. Il reste à signaler que c'est grâce
à ses stratégies d'adaptation notamment l'élevage, le
petit commerce, etc. que les ménages agricoles arrivent à advenir
à certains besoins quotidiens.
Toutefois, il faut préciser à ce sujet que la
satisfaction de repas actuellement est un peu améliorée dans le
groupement de Miti qu'a Cirunga et Mudusa.
Exiguîté du champs
10%
Insuffisance d'engrais
18%
Infertilité du sol
13%
Faible rendement
8%
Wilt bacterien
51%
Figure 16. Problème de la bananeraie
n°1
La lecture de ce camembert 16, nous indique que 51% soit 61
ménages de l'échantillon affirme que le wilt bactérien
c'est le grand problème fréquent de la bananeraie, 18% soit
22 ménages disent que ce l'insuffisance d'engrais, 13% soit 15
ménages relatent que ce l'infertilité du sol, 10% soit 12
ménages nous révèlent que le problème de la
bananeraie c'est l'exigüité du champ et seul 8% soit 10
ménages disent que ce le faible rendement.
Il reste cependant à noter que la bananeraie est
attaquée par de multiples problèmes que nous avons
constaté aussi, tel que l'utilisation de variété non
adapté, dégénération de bananier, pas des produits
phytosanitaires pour éradiquer ces problèmes et cela conduit
à une faible production. L'on se rend compte que la production de banane
à sensiblement diminuée suite aux maladies ravageuses de cultures
(wilt bactérien).
48
Entretien des champs agricoles 12%
Faible accès
aux
nouvelles variétés
32%
Infertilité des sols
31%
Wilt bacterien
11%
Faible rendement
14%
Insuffisanc e de la production 28%
Faible accès aux engrais 32%
Infertilité des sols
28%
Wilt bacteria
12%
Figure 18. Problème de la bananeraie
n°3
Figure 17. Problème de la bananeraie
n°2
Au vu de ce camembert 17, 3% soit 38 ménages
enquêtés disent que le problème majeur est dû au
faible accès aux nouvelles variétés, 31% soit 37
ménages affirment que c'est l'infertilité du sol, 14 % soit 17
ménages parlent de faible rendement, 13% soit 15 ménages
révèlent que c'est le faible entretien des champs, 11% soit 13
ménages parlent du wilt bactérien.
La seule culture qui venait en aide encore aux ménages
agricoles c'est la bananeraie mais suite à cette maladie elle est
entrain de perdre sa capacité de production et son impact sur la
sécurité alimentaire est évidemment négatif.
49
Comme on peut le constater, les mêmes problèmes
ci-haut cités apparaissent encore avec une marge d'écart pas
significative. Concernant les différents problèmes
évoqués, 32% relatent que c'est le faible accès aux
engrais, 28% affirment que c'est l'infertilité des sols, 28%
soulèvent le problème de l'insuffisance de la production et seuls
13% reviennent encore sur le wilt bactérien.
Figure 19. Problème de la culture de Manioc n
°1
En analysant les données de la figure 19, nous
constatons que 52, % de l'échantillon d'étude affirment que la
mosaïque est le problème de la culture de manioc, par contre 15%
soulèvent que l'indisponibilité d'engrais est à la base de
problème de la culture de manioc et que 14% renchérissent en
disant que le vol des cultures dans le champs est à la base de
problème de culture de manioc et d'autres par contre 11% et 8% ont dit
que les faibles accès au semences améliorées et
l'infertilité du sol sont à la base de la culture de manioc.
Il reste cependant à signaler à ce sujet que la
surexploitation, les insectes ravageurs, la perturbation climatique et le non
encadrement de la population sur les techniques culturales constitueraient
aussi des problèmes sérieux à ne pas sous estimer de la
culture de manioc. Car les techniques culturales inappropriées
favorisent l'érosion des sols et accentuent leur perte de
fertilité. Sur des sols peu fertiles, la compétition
imposée par les mauvaises herbes limite les rendements et favorise
l'apparition de maladies des plantes.
50
Indisponibili té des engrais 17%
Faible
accès aux sémences améliorées 16%
Erosion du sol
22%
Mosaîque
17%
Infertilité du sol
28%
Indisponibilité des engrais
17%
Faible accès
aux sémences améliorées 16%
Erosion du sol
22%
Mosaîque
17%
Infertilité du sol
28%
Figure 21. Problème de la culture de Manioc n
°3
Figure 20. Problème de la culture de Manioc n
°2
Il se dégage dans cette figure 20 que 28% soit 34
ménages affirment que l'infertilité du sol est à la base
des problèmes de la culture de manioc, 22% soit 27 ménages
affirment en deuxième position l'érosion du sol et la forte pluie
qui détruisent le manioc quand il est encore trop petit. Par contre, 17%
soit 20 ménages parlent de la mosaïque comme problème
central de la culture de manioc. Quant aux 17% de l'échantillon
d'étude, l'indisponibilité d'engrais constituerait aussi un
problème de manioc, et seuls 16% soit 19 ménages parlent du
faible accès aux semences améliorées.
51
En analysant la figure 21, il se dégage un constant
selon lequel l'analyse faite à la figure 19 et 20 révèlent
la même chose à la figure 21 dans laquelle 28% de
l'échantillon d'étude parlent de la perturbation climatique, 28%
de l'érosion du sol, 17% de l'indisponibilité d'engrais et les
autres soit 15% et 12% disent que le problème de la culture de manioc
c'est la mosaïque et les insectes ravageurs
Propriété individuelle
52%
Propriété coutumière
6%
Location
42%
Figure 22. Statut foncier de votre champ
Pour la plupart des ménages agricoles
rencontrés, 52% soit 63 ménages affirment que les champs
cultivés sont propres à eux tandis que 42% soit 50 ménages
prennent à location les champs cultivés et seulement 6% soit 7
ménages sur les 120 enquêtés ont des champs à
propriété coutumière.
Il reste à signaler à ce sujet que quelque soit
le pourcentage élevé de ménages qui ont des champs propres
à eux, nous constatons que l'agriculture appliquée est de
subsistance seulement car le sol ne produit plus comme d'avant la crise, il ya
pas aussi de grenier pour la conservation des produits récoltés
et pas même d'exportation.
52
3.3. Propositions pour surmonter les contraintes
agricoles
Figure 23. Proposition de solution au problème de
bananeraie n° 1
Cette figure 23 prouve que 65% soit 78 ménages sur 120
enquêtés proposent que avoir les produits phytosanitaires serait
une solution efficace à cette maladie du wilt bactérien,
13% soit 16 ménages parlent d'améliorer les techniques
culturales, 9% soit 11 ménages eux parlent de fourniture d'engrais, 9%
soit 10 ménages évoquent la disponibilité des
variétés améliorées et seuls 5% soit 5
ménages pensent que avoir l'espace suffisant et des nouvelles boutures
pallierait à ces problèmes.
Nous avons constaté que laisser les champs en
jachères pendant quelque temps (1 an) serait aussi une solution, mais
suite à l'exigüité des champs dûe à la
surpopulation fait à ce que les ménages agricoles n'appliquent
plus les techniques culturales recommandées par les agronomes. La
conséquence c'est la baisse de la production agricole qui, à son
tour, entraine l'insécurité alimentaire.
53
Améliorer les techniques culturales 25%
Avoir l'espace et bouture
28%
Fourniture de l'engrais
16%
Avoir les produits phytosanitair es
17%
Disponibliité des
variétés améiorées 14%
Il ressort de la figure 25 que 40,8% proposent la fourniture
de l'engrais, 34,2% la disponibilité des variétés
améliorées, 10,8% l'amélioration des techniques
culturales, 7,5%
Figure 24. Proposition de solution au problème de
bananeraie n° 2
Il ressort de ce camembert 24 que les mêmes
modalités sont proposées comme solution, mais avec variable de
pourcentage, tel que 28% proposent que avoir l'espace et des nouvelles
cultures, 26% proposent l'amélioration des techniques culturales, 17%
suggèrent avoir des produits phytosanitaires, 16% renchérissent
en parlant de la fourniture d'engrais et seuls 14% parlent de la
disponibilité de la variété améliorée.
Remarquons que les mêmes propositions sont
formulées dans tous les trois groupements du territoire. En effet, ces
propositions ont été considérées comme prioritaires
pour la population interrogée dans notre champ d'investigation.
Avoir l'espace et bouture;
7,5
Fourniture de l'engrais;
40,8
Améliorer les techniques culturales; 10,8
Disponibliité des variétés
améiorées; 34,2
Avoir les produits phytosanitair es; 6,7
Figure 25. Proposition de solution au problème de
bananeraie n° 3
Apport
des variétés améliorées; 32,5
Medicament;
8,3
Elevage; 7,5
Fertilisation du sol; 27,5
Application
des
techniques culturales;
24,2
Figure 27. Proposition de solution à la culture de
manioc n°2
54
proposent la disponibilité de l'espace et la nouvelle
bouture et seuls 6,7% proposent la disponibilité des produits
phytosanitaires.
Il est remarquable que, si ces pistes de solution sont mises
en oeuvre, elles peuvent pallier à ces problèmes posés par
la bananeraie dans la chefferie de Kabare.
Prevention des maladies
13%
Apporter des produits phytosanitaires 35%
Apport d'engrais
24%
Promouvoir l'élevage domestique 7%
Accès aux semences améliorées 21%
Figure 26. Proposition de solution à la culture de
manioc n°1
La figure 26 trace les grandes propositions de solution
à la culture de manioc. Sur les 120 ménages
enquêtés, 35% soit 42 ménages ont proposé l'apport
des produits phytosanitaires et 24% soit 29 ménages l'apport d'engrais,
21% soit 25 ménages enquêtés suggèrent qu'il faut
donner l'accès aux semences améliorées, 13% soit 15
ménages pensent qu'il faut prévenir les maladies et 7% soit 9
ménages suggèrent de promouvoir l'élevage domestique comme
palliatif aux problèmes de la culture de manioc.
55
Il se dégage dans cette figure 27 que 33% des
ménages interrogés ont proposé l'apport de
variétés améliorées et 28% la fertilisation du sol,
24% des enquêtés suggèrent l'application des techniques
culturales et les autres pensent que le médicament et l'élevage
seraient une solution à la culture de manioc.
Quant à nous, de par le constant du terrain, nous
pensons que l'entretien du sol, la promotion de l'élevage domestique
pour qu'ils nous produisent de fumure pour la fertilisation des champs serait
une solution palliative pour la diminution de ce problème.
Semences améliorées; 17,5
Apport d'engrais; 21,7
Disponibilité des produits sanitaires; 30,0
Application des techniques culturales; 30,8
Figure 28. Proposition de solution à la culture de
manioc n°3
Il ressort de cette figure 28 que 30,8% ont proposé
l'application des techniques culturales, 30% des enquêtés
suggèrent les disponibilités des produits phytosanitaires, 21,7%
pensent que l'apport d'engrais et seul 17,5% proposent l'utilisation des
semences améliorées.
Il est remarquable que les propositions des solutions aux
problèmes de la culture de manioc sont presque les mêmes pour nos
enquêtés. Cela est dû par le fait que dans tout Kabare nous
observons les mêmes catastrophes naturelles.
3.4. Propositions et stratégies de survie face
à la crise agricole
Ce sous point de nos résultats traite sur les questions
qui répondent aux stratégies des survies appliquées par
les ménages agricoles face à la crise agricole.
56
Recours aux crédits
7%
Fonctionnaire
22%
Utilisation des
semences améliorées 10%
Application des petits commerces 34%
Elevage domestique
27%
Figure 29. Stratégie de survie face à la
crise agricole n°1
Comme l'indique le camembert 29, les ménages agricoles
appliquent plusieurs stratégies de survies face à la crise
agricole à Kabare notamment l'élevage domestique, pratique des
petits commerces, fonctionnaire (enseignant, agent de l'Etat) qui apportent
quelque chose sur le revenu agricole, recours aux crédits rotatifs,
utilisations des semences améliorées.
En analysant les données de cette figure 29, nous
constatons que sur les 100% de ménages agricoles interrogés,41
ménages soit 34% exercent le petit commerce, 32 ménages soit 27%
pratiquent l'élevage domestique, 26 ménages soit 22% sont agents
de l'Etat, enseignants ou ils exercent le petit métier
(maçonnerie, menuiserie...), pour d'autres ménages qui, à
part l'agriculture, n'ont pas d'autres professions, utilisent des semences
améliorées sont à 10% de la population
enquêté soit 12 ménages agricoles et seuls 7% soit 9
ménages font le recours aux crédits.
57
Recours aux crédits
8%
Uitlisation
des semences améliorées 19%
Fonctionnaire
20%
Elevage domestique
25%
Application des petits commerces 29%
Figure 30. Stratégie de survie face à la
crise agricole n°2
Il ressort de cette figure 30, que 29% exercent le petit
commerce, 25% pratiquent l'élevage domestique, 20% des
enquêtés sont fonctionnaires, 19% utilisent les semences
améliorées et seuls 8% font le recours au crédit.
Il s'observe que la population de la chefferie de Kabare
possède presque les mêmes stratégies pour voir comment
s'adapter encore face à ces corolaires du milieu.
Entretien des champs agricoles 22%
Utilisation
des semences améliorées 29%
Fonctionnaire
15%
Elevage domestique
22%
Application des petits commerces 13%
Figure 31. Stratégie de survie face à la
crise agricole n°3
Au vu de ce camembert 31, le constant reste le même car
sur les 100% enquêtés, 29% affirment que l'utilisation des
semences améliorées est la stratégie de survie face
à la crise agricole, 22% disent que la pratique d'élevage
domestique est la stratégie de survie face à la
58
crise agricole car les fumures des animaux vont nous servir
d'engrais, 22% suggèrent que l'entretien du champ agricole est la
stratégie de survie face à la crise agricole, pour respectivement
15% et 13% d'échantillon d'étude, l'apport de salaire de
fonctionnaire et l'application de petit commerce sont à
considérer aussi comme des stratégies de survie.
Signalons que la même réalité de
stratégie de survie est remarquée dans les trois groupements de
Miti, Cirunga et Mudusa presque au même seuil.
Apports des engrais
24%
Utilisation
des semences améliorées 19%
Animation sur les pratiques agricoles 9%
Promouvoir l'élevage domestique 16%
Apport des produits phytosanitaires 33%
Figure 32. Propositions pour résoudre la crise
agricole
Comme l'illustre cette figure 31 ci-haut après l'apport
des produits phytosanitaires, promouvoir l'élevage domestique,
utilisation des semences améliorées, apports d'engrais, animation
sur les pratiquent culturales et l'implication des autorités en
rétablissant la sécurité dans les milieux ruraux
constituent une solution à la crise agricole.
Pour 33% des enquêtés soit 40 ménages sur
les 120 d'échantillon pensent que l'apport des produits phytosanitaires
c'est la meilleure solution, 24% soit 27 ménages parlent de l'apport
d'engrais, 19% soit 23 ménages parlent de l'utilisation des semences
améliorées, 16% soit 19 ménages pensent que la promotion
de l'élevage domestique pallierait à ce problème et 9%
soit 11 ménages suggèrent que l'animation sur les pratiques
culturales résoudrait aussi cette crise agricole.
3.5. Discussion des résultats
En ce qui concerne les questions en rapport avec l'objectif
spécifique 1, le résultat prouve qu'à Kabare la taille des
ménages qui se remarque à une moyenne de 7 personnes par
ménage selon les normes de l'OMS. La source principale de revenu est
l'agriculture avec 71%, soit 85 ménages.
59
La figure 2 renchérit en disant que la source
secondaire est l'élevage avec 32.5%. Les deux figures montrent que les
ménages agricoles de la chefferie de Kabare pratiquent
l'agropastoralisme.
En interrogeant la figure 3 sur les cultures principales
maraichères, les résultats affirment que 30% soit 36
ménages cultivent l'amarante en grande quantité, 23% soit 27
ménages cultivent le haricot comme la culture secondaire. Sur les 100%
enquêtés, 27% soit 32 ménages cultivent les choux comme
culture tertiaire maraichère. Le résultat du tableau 11 indique
la quantité produite en moyenne de 123.33kg que les ménages
agricoles obtiennent à la fin de la récolte. De cela ils
consomment 37.78kg et vendent 86.75 kg en moyenne pendant une saison de
récolte.
Comme on peut le constater toujours, l'enquête
révèle que les ménages détiennent une superficie
moyenne de 0.376956 hectares, le maximum de 8 hectares et le plus démuni
a au moins un minimum de 0.012 hectares. Comme nous l'avons remarqué
pour la culture maraichère, la dimension de la bananeraie dans la
chefferie de Kabare est entrain de régresser au fil du temps de plus de
6 hectares à 6 ha au maximum suite à une maladie qui attaque la
bananeraie « Wilt bactérien ».
Le tableau 12 estime que le maximum de la production totale de
la bananeraie est de 600kg, à cela les ménages agricoles
consomment en moyenne 38,82 kg et vendent 68,27 kg en moyenne. En analysant les
données du graphique sur le problème numéro 1 de la
bananeraie, le constant est que 51% soit 61 ménages affirment que le
wilt bactérien est le problème majeur de cette culture. En
interrogeant nos enquêtés sur le deuxième problème
de la bananeraie, 32% soit 38 ménages disent que le faible accès
aux nouvelles variétés est à la base du problème de
la bananeraie, 32% renchérissent à la figure 18 en disant que le
faible accès aux engrais est à la base du problème de la
bananeraie. A cela, la figure 23 propose une piste des solutions dont 65% soit
78 ménages sur le 120 enquêtés prouvent qu'avoir les
produits phytosanitaires serait une solution efficace à cette maladie.
La figure 24 soutien la proposition avec 28% en disant qu'avoir un espace
suffisant et des nouvelles boutures pallierait à ce fléau. Il
ressort de la proposition des solutions aux problèmes de la bananeraie
numéro 3 que sur les 100% enquêtés, 40.8% affirment que la
fourniture de l'engrais résoudrait ce problème. Le
résultat du tableau 13 nous donne un aperçu sur la production
totale de manioc qui a perdu son ampleur à cause de la mosaïque
avec une diminution de 99.13 kg en moyenne, dans cette production, la
consommation moyenne est de 34.38 kg alors que la quantité vendue est
de
60
64.83 kg en moyenne. Suite à la surpopulation, la
superficie emblavée de manioc a diminué avec un minimum de 0.0025
hectare et un maximum de 3 hectares.
Il se dégage dans la figure 19 qui parle du
problème de la culture du manioc que sur les 100% enquêtés,
52% de l'échantillon affirment que la mosaïque est à la base
du problème de manioc. En examinant nos enquêtés sur le
deuxième problème de la culture de manioc, 28% soit 34
ménages répondent en disant que l'infertilité du sol est
au noeud des problèmes de la culture de manioc tandis que, 28% insistent
sur la perturbation climatique comme la base du problème de la culture
du manioc numéro 3. Pour ce faire, la figure 26 propose des solutions
à la culture de manioc. Sur le 100% de l'échantillon, 35% soit 42
ménages suggèrent que l'apport des produits phytosanitaires
éradiquerait ce fléau. La figure numéro 27
renchérit la proposition de solution numéro 2 soit 33% en disant
que l'apport des variétés améliorées serait une
solution à ces problèmes de culture de manioc. Il ressort du
camembert numéro 28 que 31% ont proposé l'application des
techniques culturales.
A la lecture de ce graphique, nous constatons que, presque
tous nos enquêtés soit 83.3% ont souligné l'existence de la
crise agricole à Kabare et la figure 7 vient affirmer avec 30.8% que
cette crise a commencé à se manifester entre 1990 et 1995 et
26,7% disent que c'est entre 2001 et 2005 que la population a vraiment ressenti
cette crise agricole. Nous remarquons cette crise par la baisse de la
production agricole, soit 38% de l'échantillon affirmant cela comme
indicateur majeur.
Après analyse de la figure 9 parlant des causes de la
crise agricole, le résultat de ce camembert prouve avec une proportion
de 48% soit 57 ménages que l'infertilité du sol est à la
base de la crise agricole, 26% indiquent la surexploitation des sols comme
deuxième cause de cette crise agricole. En interrogeant en
troisième reprise, les enquêtés ont dit que la
dépendance aux aides humanitaires a fait que les ménages ne
s'adonnent plus avec toute force à l'activité de
l'agriculture.
En outre, tenant à savoir le nombre des repas par jour
actuellement, 47% soit 56 ménages affirment que suite à la faible
production, ils consomment 2 repas par jour. Tandis qu'avant la crise, 54% soit
65 ménages affirment qu'ils consommaient 3 repas par jour. Allez-y
comprendre qu'avant la crise, les besoins des ménages agricoles
étaient satisfaits comme l'affirment 76% des enquêtés. Par
contre, 44% prouvent actuellement la non satisfaction.
61
Face à cette crise agricole, 34% des
enquêtés soit 41 ménages ont élaboré des
stratégies de survie parmi les quelles la pratique des petits commerces.
25% de la figure numéro 30 renchérissent en disant que
l'élevage domestique leur permet de survivre malgré cette crise
agricole. Quant à la troisième stratégie, 29% de
l'échantillon affirment que l'utilisation des semences
améliorées leur permet de faire face à cette crise
agricole. Les ménages agricoles soit 33% des enquêtés soit
40 sur 120 ménages pensent que l'apport des produits phytosanitaires
pourrait résoudre cette crise agricole. Par rapport au statut foncier
des champs (figure 22), 52% des nos enquêtés affirment être
propriétaires des terres.
Quant à SOS Faim(2010), à l'heure actuelle, tout
le monde s'accorde à reconnaître que la réalisation de
l'objectif du millénaire pour le développement n°1
réduira l'extrême pauvreté et la faim de moitié
d'ici 2015, Il faut signaler que l'atteinte de cet objectif est fortement
compromise surtout dans les pays les plus pauvres. Les défis futurs en
matière de sécurité alimentaire, notamment liés
à la croissance démographique, le changement climatique, les
pressions sur les ressources naturelles et les services éco
systémiques, obligent à prendre des mesures pour prévenir
la manifestation de crises alimentaires plus aigues et l'augmentation de la
pauvreté. La projection des analyses menées par SOS Faim en 2010
sur les défis futurs en matière de sécurité
alimentaire est une réalité vécue aujourd'hui par la
population de la chefferie de Kabare.
La pauvreté n'est ni une banalité, ni une
fatalité. C'est une lutte qui concerne tout le monde, hommes et femmes,
à tous les niveaux, des ménages aux décideurs, pour la
survie des communautés et des pays. Dans la mesure de ses moyens et de
sa collaboration avec tout son réseau africain, Dimitra veut relever ce
défi en mettant en valeur le rôle fondamental de l'agriculture et
de ses producteurs, qui sont en grande majorité des femmes.
(FAO-Dimitra, 2008). Pour la Fao, face à la crise, ils ont
proposé une stratégie sur la valeur fondamentale de
l'agriculture. Quant à nous, nous avions pensés que suite aux
catastrophes naturelles, la promotion de l'élevage et de petit commerce
surviendrait en aide à cette paisible population en situation
désagréable.
Assurer la sécurité alimentaire en Afrique
demeure un défi. Le présent rapport montre que l'on ne s'est pas
encore suffisamment attaqué aux causes profondes de
l'insécurité alimentaire. La faible production induite par une
faible productivité et l'impossibilité pour les populations
d'accéder comme il se devrait à la nourriture en raison de la
pauvreté sont les principaux obstacles à vaincre.
62
Or, depuis les indépendances, les rendements
plafonnent, voire régressent, notamment en raison de la diminution de la
durée des jachères. Près des trois-quarts des terres sont
désormais dégradés et on assiste à une baisse de la
surface arable disponible par habitant, de moins de 25 % en 15 ans. (Mathieu
Mérino, 2009). Pour cet auteur la régression de la production
agricole est due à la pauvreté comme problème centrale
tandis que nos résultats nous ont montré que l'infertilité
du sol, la non application des techniques culturales, exigüité de
l'espace à cultiver seraient à la base de ce faible accès
à la nourriture.
Il ressort de l'analyse du professeur Séverin Mugangu
Matabaro (2008) que l'insécurité que fait régner les
milices locales et les bandes armées étrangères, sont
à l'origine d'un exode rural massif. Nos résultats
dégagent que l'insuffisance de la main d'oeuvre a un impact
négatif sur la production agricole.
C.b. Kinghombe wa Kinghombe (2003) a montré que le
problème de désertification et de famine périodique auquel
est confronté le peuple du Bushi au Sud-Kivu date depuis 19901995 et que
c'est cette situation qui a entrainé l'insécurité
alimentaire qui s'observe presque toute l'année.
63
CHAPITRE IV : L'AMELIORATION DES STRATEGIES
D'ADAPTATION FACE A
LA CRISE AGRICOLE ET L'INSTAURATION DE LA SECURITE
ALIMENTAIRE. Ce chapitre tente d'inventorier les implications auxquelles
donnent lieu les résultats obtenus et par la suite proposer des
orientations d'amélioration des stratégies d'adaptation des
ménages agricoles face à la crise agricoles à Kabare.
4.1. Souhait exprimé des ménages
Partant de nos entretien réalisées au
près du ménages dans notre milieu d'étude consommant les
souhaits pour contournez la ménages nous ont donné
différent avis et ils ont souhaités :
D'appuyer les activités agricoles et d'élevage ;
D'appuyer le petit commerce ;
D'apprendre des métiers ;
De relancer l'agriculture et l'élevage par la
modernisation de ces deux activités. Ceci était le grand souhait
de la majorité du ménage.
De créer un marché pour bien vendre les produits de
l'élevage et de l'agriculture ; D'accéder à des grandes
étendues de terre à cultiver.
D'avoir l'emploi, un salaire régulier et consistant
La méthode MOFF (menaces, opportunités, forces,
faiblesses) est indiquée pour y
arriver.
D'après A Roche cité par Mana Matabaro (2013),
la méthode MOFF permet d'évaluer une situation afin de prendre
les bonnes décisions pour l'amélioration, fournir des
alternatives stratégiques, organiser et synthétiser l'information
afin de simplifier la compréhension de la dite situation et de son
environnement pour être efficace.
A.Rochon présente l'analyse MOFF ou SWOF (stright,
wekness, opprtunity and threat) dans une matrice découpée en
cadrant de la manière suivante.
64
|
EXTERNE
|
Opportunités
|
Menaces
|
INTERNE
|
Forces
|
F.O
|
F.M
|
Faiblesses
|
F.O
|
F.M
|
La matrice, de la manière dont elle présente, offre
quatre combinaisons d'alternatives stratégiques potentielles qui sont
:
a) Utiliser les forces internes pour saisir les
opportunités
b) Utiliser les forces internes pour contourner les menaces
c) Saisir toutes les opportunités externes pour combiner
les faiblesses ou lacunes internes
d) Eliminer les faiblesses internes pour éviter les
menaces externes.
4.1. Tableau 14 : Analyse MOFF : la matrice Menaces,
opportunités, forces et faiblesses des stratégies
d'adaptation.
Forces
|
Faiblesses
|
+ Les ménages sont en majorités de
propriétaire et exploitant des champs ;
+ Les ménages ont des activités
génératrices de revenu.
+ Vente des produits agricoles des
ménages ;
+ Main d'oeuvre locale disponible
|
+ Faible revenu des ménages ; + Dépendance de la
population ; + Exploitation irrationnelle des champs ; + Faible production
agricole.
|
Opportunités
|
Menaces
|
+ Le territoire est traversé par des routes nationales
;
+ Existence des ONG dans le milieu ;
+ Existence d'un centre de recherche
agronomique
+ La facilité d'approvisionnement dans la ville
|
+ Faible exploitation agricole des
ménages ;
+ Taux élevé d'analphabétisme + Explosion
démographique ;
+ Importance accru des produits
alimentaires.
|
65
4.2. Matrice d'orientation stratégique
Pour arriver à mettre en présence les axes
stratégiques d'orientation future à proposer aux ménages
du territoire de Kabare, il nous parait nécessaire de faire le
croisement entre les éléments issus de l'analyse interne avec
ceux de l'analyse externe par la matrice MOFF.
C'est ainsi que, le choix des axes stratégiques
à soumettre aux ménages dépendra des scores
réaliser lors de ce croisement. Ce qui oblige que chaque force et
faiblesse décelées au sein des ménages soient
analysées par rapport à chacune des opportunités et
menaces de l'environnement externe.
|
|
NIVEAU EXTERNE
|
|
SCORES
|
|
OPPORTUNITES
|
MENACES
|
|
O1
|
O2
|
03
|
O4
|
M1
|
M2
|
M3
|
M4
|
NIVEAU INTERNE
|
FORCES
|
F1
|
X
|
XX
|
XXX
|
XXX
|
|
XX
|
----
|
XXX
|
14
|
F2
|
XXX
|
XXX
|
XXX
|
XXX
|
|
XXX
|
----
|
XXX
|
18
|
F3
|
XXX
|
XX
|
XX
|
X
|
XX
|
XXX
|
----
|
XXX
|
16
|
F4
|
X
|
XX
|
XXX
|
X
|
XXX
|
XX
|
----
|
XXX
|
15
|
FAIBLESSES
|
f1
|
XX
|
XX
|
XX
|
XX
|
X
|
XX
|
X
|
XX
|
14
|
f2
|
X
|
XX
|
XX
|
XX
|
X
|
X
|
X
|
X
|
10
|
f3
|
|
XXX
|
XXX
|
XX
|
X
|
X
|
X
|
X
|
12
|
F4
|
X
|
XXX
|
XXX
|
XXX
|
XX
|
XXX
|
X
|
X
|
17
|
SCORES
|
12
|
19
|
21
|
17
|
10
|
17
|
4
|
17
|
|
Légende :
XXX : forte influence XX :
influence moyenne X : faible influence --- :
sans influence Les orientations stratégiques : MOFF/BEEM
BEEM :
Octroyer des microcrédits afin de maximiser le plus de
revenu par les activités génératrices de revenu
exercées au bord de ce ces deux routes nationales.
66
B : Bâtir sur les forces
E : Eliminer les faiblesses
E : Exploiter les opportunités
M : Minimiser les menaces.
Les stratégies externes
0. Présence d'un centre de recherche agronomique (03),
les ménages sont propriétaires et exploitants des champs (F1)
La présence du centre Mulungu (o3) offre aux
ménages propriétaires et exploitants de champs agricoles des
techniques agricoles appropriées et des variétés des
semences améliorées (F1).
1. La présence d'un centre de recherche agronomique
(03), l'exploitation irrationnelle des champs (f3).
Vulgariser par l'Inera/Mulungu, les techniques et
méthodes d'exploitation rationnelle des champs.
2. Présence d'un centre de recherchée INERA
(03), faible production agricole (f4)
Vulgariser les techniques culturales de production agricoles
par l'INERA et octroyer des nouvelles variétés
améliorées en vue d'accroitre la production.
3. Taux élevé d'analphabétisme (M2), les
ménages ont des activités génératrices des revenus
(F2).
Appuyer l'alphabétisation de la population (M2) par la
plus value des activités génératrices de revenu de
ménages (F2)
Les stratégies internes
1). Activités génératrices des revenus
des ménages (f2), le territoire est traversé par des routes
nationales (01) ;
67
2). Les ménages ont des activités
génératrices des revenus (F2), la presence des ONG dans le milieu
(02) ;
Appuyer les activités génératrices des
ménages par les ONGs et le centre de recherche l'INERA.
3). La vente des produits agricoles par les ménages.
Appuyer des produits agricoles pour fournir les plus des
produits aux passages de ces routes nationales.
Le croisement des éléments internes et externes,
nous fait arriver à la proposition des stratégies ci-dessous pour
l'amélioration des stratégies d'adaptation face à la crise
agricole et l'instauration de la sécurité alimentaire dans la
chefferie de Kabare.
Il s'agit essentiellement de :
Intensification agricole;
Promotion de l'élevage et de petit commerce;
Encadrement des paysans et mise en place d'une politique de
planification de naissance.
Ces trois principales orientations sont étroitement
liées et interdépendantes, pour une restauration effective de la
sécurité alimentaire dans la chefferie de Kabare.
4.3. Intensification agricole
Cette stratégie a pour objectif général
de soutenir les efforts des petits producteurs/trices, de leurs OP
(organisations paysannes) et unions à travers la valorisation du
potentiel agricole des bas-fonds et l'amélioration durable des
productions agricoles et de leur valorisation tout au long de la chaîne
de valeur, en vue de contribuer à la lutte contre la pauvreté et
contre l'insécurité alimentaire et à l'amélioration
des conditions de vie et de revenus des groupes vulnérables dans la
préfecture de Kabare. Les priorités en matière
d'intensification agricole consistent à introduire le (s) :
Couverture en produits phytosanitaires : les
produits phytosanitaires permettent de protéger les
végétaux ou produits végétaux contre tout organisme
nuisible ; exercer une action sur les processus vitaux des
végétaux (régulateur de croissance) ; assurer la
conservation des végétaux ; détruire les
végétaux ou parties de végétaux
indésirables. Ces produits
68
phytosanitaires sont utilisés pour lutter contre les
mauvaises herbes (Herbicide), les champignons(Fongicide) et les
insectes(Insecticide). Il sera opportun de disponibiliser un grenier des
produits phytosanitaires et vétérinaires, des engrais, etc. pour
permettre aux ménages agricoles de s'approvisionner en cas de
nécessité.
Les semences améliorées : la
connaissance du milieu permet au chercheur de faire une sélection de
variétés améliorées qui doit s'adapter au milieu
étudié en vue d'avoir une meilleure production. Cette
sélection des semences améliorées requiert une recherche
agronomique performante pour laquelle il faudra faire recours aux
spécialistes de L'Inera/Mulungu pour qu'ils viennent réaliser des
recherches. Ces dernières permettront d'identifier les semences qui
produiront décemment et s'adapteront à la chefferie de Kabare.
Le crédit agricole : Elle aura comme objectif de
faciliter aux paysans l'accès au crédit agricole. Le
crédit agricole est une stratégie de développement, qui
s'inscrit dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et contre la sous
production. L'accès au crédit rural permettra aux paysans de
réaliser les investissements agricoles.
Ici, il s'agit de crédit en nature et en espèce.
La formule de crédit à des groupes ou à des individus
facilite l'accès au crédit et permet aussi un recouvrement plus
facile, par la pression que le groupe exerce sur l'individu. Il s'agit ici du
crédit avec la caution solidaire. L'utilisation de ces crédits
pour l'achat des engrais chimiques, les produits phytosanitaires, des semences
améliorées et des outils aratoires, produira un impact certain
sur la productivité agricole, et ipso facto sur l'accroissement des
revenus.
Engrais chimiques et organiques : pour cette
technique, on doit envisager une utilisation modérée,
raisonnée des engrais minéraux. Il a été
démontré que la combinaison d'engrais minéraux avec des
matières organiques accroit de manière durable les rendements
agricoles (Espoir BISIMWA, 2010).
Les engrais, que ce soit organique ou minéral,
permettent de doubler et même tripler les rendements agricoles. Les
plantes cultivées se développent mieux si elles reçoivent
des doses correctes d'éléments nutritifs.
L'animation sur les pratiques culturales : Il
faut informer et susciter le débat sur les pratiques culturales pour
faire comprendre aux paysans de la chefferie de Kabare les avantages de la
pratique culturale sur leur production. Cette stratégie de l'animation
sur les pratiques culturales doit s'orienter à la situation actuelle sur
la crise agricole à Kabare en fin de rechercher une adhésion aux
solutions préconisées pour la restauration de la
sécurité alimentaire.
69
L'intégration de la culture à
l'élevage : cette stratégie présente plusieurs
avantages notamment de relever la fertilité des sols par des apports de
fumure significatifs et conséquemment agir sur la productivité et
les revenus des exploitations, utilisation rationnelle de l'espace, le
recyclage des sous produits et déchets de l'agriculture et de
l'élevage. Cette intégration joue un rôle très
crucial d'autant plus que l'élevage est une source indispensable des
protéines et des revenus.
4.4. Promotion de l'élevage et de petit
commerce
Cette stratégie à pour objectif d'accroitre la
production alimentaire avec un taux de croissance
bien plus rapide que celui des cultures et d'accroitre les
revenus des petits commerçants en le
donnant des subventions à travers les autorités de
l'Etat ou en les octroyant des crédits.
Les priorités en matière de la promotion de
l'élevage et de petit commerce à Kabare
consistent à :
+ Sensibiliser et vulgariser la population sur l'élevage
en stabulation et la gestion de bétail
en transhumance ;
+ Octroyer des crédits aux petits commerçants et
les animer sur son utilisation ;
+ Reformer les zootechniciens et les approvisionner des
matériels nécessaires en leur
donnant des subventions à travers les autorités de
l'Etat et de les octroyer de crédit pour
accroitre le capital;
+ Créer la synergie des éleveurs à Kabare
;
+ Installer une pharmacie vétérinaire ;
+ Créer un syndicat de commerçant ;
+ Construire un marché moderne aux commerçants pour
l'écoulement des leurs produits ;
+ Aménager les routes de desserte agricole.
4.5. Encadrement des paysans et la mise en oeuvre d'une
politique de planification de
naissance
Créer un groupe de développement local
: il regroupera toutes les associations locales de
développement agricole du territoire de Kabare et
particulièrement du groupement de Miti, Cirunga et Mudusa. Il comprendra
en outre un service ou une activité d'info-communication pour le
développement agricole, qui sera un cadre de rencontre où les
membres échangeront sur les problèmes agricoles qui se posent
dans leurs villages. Il organisera, en partenariat avec les organisations
d'appuis externes, les séminaires de renforcement des capacités,
en vue de renforcer les capacités des moniteurs agricoles issues des
associations membres du CLD sur les nouvelles techniques agricoles et les
méthodes de lutte antiérosive, entendu que ces
70
derniers auront à leur tour la tache d'encadrer
techniquement les agriculteurs, les accompagnants dans leur processus quotidien
de production.
Renforcer les associations locales en les appuyant
financièrement et matériellement pour qu'elles luttent contre
tous les problèmes qu'elles connaissent.
Mettre en place une politique de la planification de naissance en
sensibilisant la population sur le planning familial en vue de limiter la
naissance qui du reste pèse sur les dépenses alimentaires.
Mettre en place un syndicat des ménages agricoles dans le
but de défendre les droits et les intérêts des agriculteurs
de la chefferie de Kabare.
Recommandations
Recommandations aux ONG et Association de développement
- La formation technique des continue aux paysans agriculteurs
;
- Aider les ménages agricoles de trouvé un
marché rémunérateur.
Recommandations aux ménages agricoles
- La collaboration de la population et les autorités de
l'Etat pour une bonne amélioration
de la production agricole ;
- Le regroupement en coopération agricole des
ménages agricoles pour bien gérer leur
production.
Recommandations à l'administration publique ce rôle
ne doit pas être minimal car le
développement a besoin d'un Etat qui agit :
- Permettre la population d'avoir l'accès des intrants
pour une meilleur production ;
- Mettre en place des infrastructures qui pourront permettre la
population à bien
travaille.
- 30% soit 36 ménages cultivent l'amarante, 19% soit 23
ménages cultivent le haricot, 19% encore soit 23 ménages
cultivent les choux, 16% soit 19 ménages cultivent le
71
CONCLUSION
Nous voici au terme de cette recherche qui a porté sur
« l'étude comparative des stratégies d'adaptation des
ménages agricole face à la crise agricole à Kabare »
qui a eu pour problématique résumée en 3 grandes
questions, qui sont :
Quels sont les indicateurs de la crise agricole dans le
territoire de Kabare ?
En quoi les stratégies de lutte contre la crise
agricole des ménages agricoles contribue-telles à
l'amélioration des conditions socio-économique dans ce terroir
?
Quelles sont les forces et faiblisses de ces stratégies
et que faire pour les améliorer ? Pour répondre effectivement
à ces questions, nous avons émis les hypothèses suivantes
:
? La diminution de la production agricole,
l'insécurité alimentaire, la baisse du revenu agricole, la
dépendance alimentaire ainsi que le faible accès aux services
sociaux de base suite au faible revenu sont les indicateurs de la crise
agricole dans le territoire de Kabare.
? Les stratégies de lutte contre la crise agricole
prennent en compte les sources de revenus complémentaires à
l'agriculture telle que l'élevage, le petit commerce, l'enseignement, la
fabrique des briques et la coupe-couture.
? Cependant le revenu issu de ces activités
complémentaires est insuffisant et ne permet pas de faire face aux
nombreux besoins alimentaires et non alimentaires de ménages dont la
plus part ne disposent pas d'un grenier.
Pour ce travail, nous avons utilisée la méthode
de KISH et les techniques d'observation directe, l'interview libre, le
questionnaire d'enquête, l'analyse documentaire et
l'échantillonnage en grappe pour afin vérifier nos
hypothèses.
Les résultats de l'enquête montrent que la taille
moyenne d'un ménage agricole à Kabare est de 7 personnes tandis
que le minimum est de 3 personnes et le maximum est de 15 personnes.
- 71% prouve que la source principale de revenu à
Kabare est l'agriculture et 32,5% de l'échantillon d'étude
pratiquent l'élevage comme source secondaire.
72
maïs, 11% soit 13 ménages cultivent la tomate et
seul 5% soit 6 ménages cultive le sorgho comme cultures principales des
ménages agricoles à Kabare.
- 83,3% des ménages agricoles affirment l'existence de
la crise agricole et 30,8% pensent que le début de cette crise c'est
entre 1990-1995 à Kabare ;
- 38% de l'échantillon prouve que l'indicateur de la
crise agricole c'est la baisse de la production agricole et cela est
causé par l'infertilité du sol comme l'affirment 48% soit 57
ménages de Kabare ;
- 51% soit 61 ménages de l'échantillon affirme
que le wilt bactérien c'est le grand problème
fréquent de la bananeraie et 12, 53% de l'échantillon
d'étude affirment que la mosaïque est le problème de la
culture de manioc ;
- 52% soit 63 ménages affirment que les champs
cultivés sont propriétaires;
- 65% soit 78 ménages sur 120 enquêtés et
35% soit 42 ménages proposent que avoir les produits phytosanitaires
serait une solution efficace à cette maladie du wilt
bactérien et de la mosaïque.
- 41 ménages soit 34% exercent le petit commerce, 32
ménages soit 27% pratiquent l'élevage domestique, 26
ménages soit 22% sont agents de l'Etat, enseignants ou ils exercent le
petit métier (maçonnerie, menuiserie...), pour d'autres
ménages qui, à part l'agriculture, n'ont pas d'autres
professions, utilisent des semences améliorées sont à 10%
de la population enquêté soit 12 ménages agricoles et seuls
7% soit 9 ménages font le recours aux crédits.
- Pour 33% des enquêtés soit 40 ménages
sur les 120 d'échantillon pensent que l'apport des produits
phytosanitaires c'est la meilleure solution, 24% soit 27 ménages parlent
de l'apport d'engrais, 19% soit 23 ménages parlent de l'utilisation des
semences améliorées, 16% soit 19 ménages pensent que la
promotion de l'élevage domestique pallierait à ce problème
et 9% soit 11 ménages suggèrent que l'animation sur les pratiques
culturales résoudrait aussi cette crise agricole.
Le travail poursuivait les objectifs suivants : la contribution
à l'amélioration des stratégies d'adaptation face à
la crise agricole et l'instauration de la sécurité alimentaire en
milieu rural. Plus spécifiquement, notre étude visait à
:
73
Inventorier les indicateurs de la crise agricole dans le
territoire de Kabare (groupement de Mudusa, Cirunga et Miti) ;
Etudier les stratégies d'adaptations
développées par les ménages agricoles face à la
crise agricole dans le territoire de Kabare ;
Dégager les forces et faiblesses de ces
stratégies et d'en proposer les stratégies susceptibles
d'adaptation à la crise agricole pour son amélioration.
Le travail s'est articulé sur 4 chapitres dont voici le
résumé du contenu :
- Le premier chapitre a porté sur la revue des
littératures.
- Le deuxième a traité de la méthodologie du
travail.
- Le troisième chapitre s'est consacré sur les
résultats.
- Le quatrième enfin, a porté sur les
stratégies d'adaptation face à la crise agricole et
l'instauration de la sécurité alimentaire en milieu
rural.
Ce quatrième chapitre nous a poussé à
proposer les stratégies suivantes :
o Intensification agricole ;
o La promotion de l'élevage et de petit commerce ;
o L'encadrement des payants et la mise en oeuvre d'une
politique de planification de naissance.
Notre étude ne prétend pas avoir touché
tous les aspects liés aux stratégies d'adaptation face à
la crise agricole à Kabare, mais elle reste une brèche pour tout
chercheur désireux de savoir plus sur cette étude. Ainsi, toutes
les critiques et suggestions pouvant contribué à
l'amélioration de ce travail sont les biens venus.
74
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
OUVRAGES
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d'agriculture dans le pays tropicaux, imprimerie a bon temps limoges (France)
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d'un ou plusieurs individus Kish", série Méthodologie
Statistique, Insee, France, 1999.
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4) Defour Georges, le développement rural en Afrique
centrale, théorie et essaie d'analyse critique, Bukavu, édition
Bandari 1994, p57.
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efficace à l'agriculture passe par davantage de
complémentarité et de synergie entre les organisations paysannes
et les autres acteurs, 2010, p89.
6) Jules Malhau et Roger Montagne, l'agriculture aujourd'hui
et demain, presse universitaire de France, 108 Boulevard saint-Grermain- Paris,
1961.
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alimentaire, DGCI, 1997.
8) Michel GRIFFON, Filière agroalimentaire en Afrique
: comment rendre le marché plus efficace, 2001, p314.
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alimentaire pour raisons financières en France, 2010, p586, p602.
10) Rodolphe Ghiglione et Benjamin Matalon, les
enquêtes sociologiques, théorie et pratique, Armand colin, France,
2004, p301.
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l'agriculture dans le plateau central du Burkina Faso, geboren op 1957,
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RAPPORTS, ARTICLES ET REVUES
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75
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pauvreté, 2009, p28 (consulté le 15 08 2014 à Heure).
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76
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(consulté le 7/12/2013)
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réalisation, chambre d'agriculture du Mali, Bamako, 2001, p25
(consulté le 30/11/2013).
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11) MANA MATABARO Herman, contraintes à la production
et les possibilités de relance de la culture du caféier dans les
groupements de Miti, Bugore, Irhambi-Katana en territoire de Kabare.
WEBOGRAPHIE
www.fao.org
http://eur-lex.europa.eu
77
TABLES DES MATIERES
EPIGRAPHE i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
SIGLES ET ABREVIATIONS v
RESUME DU TRAVAIL vii
ABSTRACT viii
0. INTRODUCTION 1
0.1. Etat de la question 1
0.2. Problématique 7
0.3. Hypothèse 10
0.4.Objectifs du travail 10
0.5.Délimitation spatio-temporelle 10
0.6.Choix et intérêt du sujet 11
0.7.Cadre théorique 11
0.8. Difficultés rencontrées. 13
0.9. Présentation sommaire du travail 13
CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE 14
1.1. Définition des concepts clés 14
L'agriculture 14
L'agriculture intensive 14
Etude comparative 14
Stratégie 14
Adaptation ou résilience 14
Crise agricole 15
Ménage agricole 15
78
L'insécurité alimentaire 15
Revenu agricole 15
I.2. Indicateur de la crise agricole 16
L'insécurité alimentaire 16
Les facteurs influençant l'insécurité
alimentaire 16
Les aléas inhérents à l'exploitation
agricole 17
La pauvreté 17
L'indisponibilité des terres 18
Les paysans avec des parcelles trop petites 18
La forte croissance démographique 18
Des disponibilités des stockages limités 19
Le manque d'infrastructure rurale. 19
I.3. Stratégie de résilience ou d'adaptation
20
La redynamisation du secteur agricole 20
1.4. Milieu d'étude 20
Situation géographique 20
Situation politico-administrative 22
Situation démographique 23
Situation économique 25
Situation socioculturelle 27
Situation socio-sanitaire 28
Situation artisanale 28
CHAPITRE II : METHODOLOGIE DU TRAVAIL 29
2.1. Approche méthodologique 29
2.2. Matériels utilisés 29
2.3. Caractéristiques de l'échantillon 30
2.4. Procédure de collecte des données 33
79
2.5. Traitement des données 34
CHAPITRE III : LES RESULTATS 35
3.1. Sources de revenu et production agricole 35
3.2. Indicateurs de la crise agricole 42
3.3. Propositions pour surmonter les contraintes agricoles
52
3.4. Propositions et stratégies de survie face à
la crise agricole 55
3.5. Discussion des résultats 58
CHAPITRE IV : L'AMELIORATION DES STRATEGIES D'ADAPTATION FACE
A LA CRISE
AGRICOLE ET L'INSTAURATION DE LA SECURITE ALIMENTAIRE. 63
4.1. Souhait exprimé des ménages 63
4.2. Matrice d'orientation stratégique 65
Les stratégies externes 66
Les stratégies internes 66
4.1. Intensification agricole 67
4.2. Promotion de l'élevage et de petit commerce 69
4.3. Encadrement des paysans et la mise en oeuvre d'une
politique de planification de naissance 69
Recommandations 70
CONCLUSION 71
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 74
OUVRAGES 74
RAPPORTS, ARTICLES ET REVUES 74
MEMOIRE, TFC ET COURS 75
WEBOGRAPHIE 76
TABLES DES MATIERES 77
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