I.3. Différentes formes d'alcoolisme
On établit une distinction entre 2 formes d'alcoolismes
; l'alcoolisme aigu et l'alcoolisme chronique. L`alcoolisme aigu :
Il est caractérisé par l'ivresse. A partir de taux
d'alcoolémie comprit entre 0,3 et 0,5 g/L dans le sang, les premiers
effets de l'ingestion d'alcool se font sentir: l'ouïe diminue de 15 %, la
vision périphérique et la faculté d'estimer les distances
sont réduites de 50 % et l'attention diminue de 30 %. Des risques de
coma, voire de décès apparaissent au-delà de 5 g et
parfois même avant. L'alcoolisation aiguë peut aider certains
individus à écarter. Provisoirement, ou même à
affronter des difficultés, à se départir d'une
timidité ou d'une anxiété, l'alcool facilitant les
échanges. L'alcoolisation chronique : Il se
défini par une dépendance physique et psychique qui se
caractérise en général par une injection quotidienne et
exagérée d'alcool. Il est considéré comme
révélateur d'un stress physiologique ou social. La
dépendance s'installe au terme d'une durée variable: l'individu
ne peut supporter que son taux d'alcoolémie soit inférieur
à un certain seuil qui augmente avec le temps et l'accoutumance.
Au départ, l'alcoolique peut faire preuve d'une bonne
tolérance à l'alcool, buvant plus que les autres et
présentant moins d'effets secondaires. Par la suite, il va se mettre
à boire même si cela va à I encontre de ses
propres intérêts, comme si l'alcool était devenu plus
important que ses relations personnelles, son travail, sa réputation ou
même sa santé physique. Il perd alors très facilement tout
contrôle sur sa consommation et devient incapable de dire qu'elle
quantité d'alcool il a consommé à moment donné,
s'il a bu, s'il n'a pas bu... La dépendance devient telle que la prise
d'alcool se fait tout au long de la journée pour éviter
d'être en manque. L'alcoolisme chronique est favorisé par certains
facteurs (8)
I.4. Facteurs favorisants l'alcoolisme chronique
Des facteurs familiaux : une proportion
significative d'alcooliques ont vécu durant leur jeunesse en milieu
alcoolique; la consommation d'alcool est perçue comme normale, car elle
était habituelle.
Des facteurs socio-économiques :
l'alcoolisme peut être perçu comme un moyen de compensation face
à des difficultés sociales, économiques ou
professionnelles. Les relations spécifiques au milieu professionnel
peuvent expliquer l'alcoolisme de certaines personnes: les usages de
certaines
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professions favorisent la consommation d'alcool car elle est
liée à des représentations de l'individu (virilité,
puissance...) ou à des notions de « savoir-vivre » ou de
convivialité.
Des facteurs culturels :
éléments relatifs aux aspects relationnels signalés
à propos de l'alcoolisme aigu se retrouvent ici. Dans certains groupes
la consommation d'alcool est banalisée et constitue un facteur
d'intégration; de même le refus de consommer conduit à une
marginalisation.
Des facteurs psychologiques : l'alcool peut
être un recours contre l'émergence d'une angoisse; il semble
apparaître comme une possibilité de fuir du réel, une fuite
de la réalité sociale. L'alcool semble compenser l'insatisfaction
des besoins sociaux. Dans le cas de l'alcoolisme chronique, la pathologie peut
n'être qu'un révélateur de troubles de la
personnalité.
Des facteurs de dépendance physiologique
: l'ingestion régulière d'alcool augmente la
tolérance du buveur, les effets escomptés ne sont obtenus qu'avec
des doses de plus en plus importantes.
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