4.3.3 - Le gardiennage des troupeaux
La garde des troupeaux du village est confiée à
deux Peulhs spécialisés dans la conduite des animaux. Ils
s'occupent de l'alimentation et de l'abreuvement des animaux pendant
l'hivernage afin que les propriétaires puissent se consacrer aux travaux
champêtres, et éviter que les animaux ne détruisent les
cultures. La conduite des animaux se fait dans la zone de pâturage
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délimitée à cet effet et vers d'autres
terroirs. Afin d'éviter que les animaux ne broutent dans les champs, les
trois villages voisins (Ekew, Kargounoual Belgou) se sont accordés en
délimitant une surface de prés de 30 ha prélevés
sur les réserves foncières appartenant à chacun des
villages concernés. Selon les clauses7 de l'accord de
création de la zone de pâturage, aucune personne ne devrait y
cultiver pour quelque motif que ce soit. Cependant, de nos jours plus
précisément pendant la campagne agricole 2007-2008, on a
assisté à la violation de cette règle par certaines
populations de Kargounoual (Gourmantché), ce qui n'a pas
été du tout apprécié par les populations voisines
signataires des accords. Cet incident risque de mettre en péril la
stratégie qui mettait les cultures à l'abri de la divagation des
animaux. Aux dernières nouvelles, le maire de Falangountou s'est
personnellement impliqué dans la recherche de solutions à ce
problème qui risque de fragiliser les relations entre populations Peuhl
et Gourmantché.
4.1.4 - La pratique du commerce
L'absence de marché dans le village y a fait
naître plusieurs petites boutiques. On comptait une seule boutique en
1996, 4 aujourd'hui et autant d'étalagistes. Selon la population, cette
augmentation s'explique par l'accroissement de la population dû à
l'arrivée des migrants (orpailleurs) saisonniers. Ce petit commerce
permet aux habitants d'avoir sur place les produits de première
nécessité. En plus de cela, c'est une activité secondaire
pour certaines personnes qui parcourent les marchés voisins. Ce sont les
marchés de Kargounol (chaque lundi), de Dori (chaque vendredi), de
Falangountou (chaque samedi), d'Essakane (chaque dimanche), d'autres partent
jusqu'à la frontière du Niger. Les revenus tirés du
commerce permettent de payer des céréales, des animaux et de
satisfaire certains besoins sociaux.
4.1.5 - La pratique de l'émigration
définitive ou partielle
Pour aussi faire face aux effets de la péjoration des
conditions climatiques, les habitants partent souvent à l'aventure. Dans
le village de Belgou, c'est généralement le groupe Bella qui
migre temporairement à destination de Essakane, Dori et certains pays
côtiers d'Afrique de l'Ouest. Avant la crise ivoirienne, ce pays
était la destination privilégiée, mais aujourd'hui on
enregistre de moins en moins de départs dans cette direction.
7 Selon le président de la CVGT de Belgou il a
fallu deux ans de négociation pour trouver un consensus pour la
création de la zone de pâturage avec la mise en place d'un
comité inter villageois de gestion des terroirs (CIVGT)
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Dans les zones d'arrivée, les migrants pratiquent le
commerce, l'agriculture, le gardiennage et sont souvent des dockers, etc. Les
migrants jouent un grand rôle dans la vie du village car leurs apports
financiers permettent l'achat de céréales et les produits de
base. En plus de cela, ils participent à l'achat d'équipements
agricoles et d'animaux. Ils participent également à la
construction de maisons et apportent leur contribution à l'organisation
de certaines cérémonies d'importance sociale (mariage,
baptême, doua).
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