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Les stratégies d'adaptation des populations au changement climatique dans le sahel Burkinabe. Cas de Belgou dans la province du Seno.

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par Mamadou KABRE
Université de Ouagadougou - MaàŪttrise en Géographie (Option rurale) 2007
  

Disponible en mode multipage

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MINISTÈRE DES ENSEIGNEMENTS BURKINA FASO

SECONDAIRE, SUPÉRIEUR ET DE LA

RECHERCHE SCIENTIFIQUE Unité - Progrès - Justice

(MESSRS)

UNIVERSITÉ DE OUAGADOUGOU

UNITÉ DE FORMATION ET DE

 

RECHERCHE EN SCIENCES HUMAINES (UFR/SH)

DÉPARTEMENT DE GÉOGRAPHIE

OPTION GÉOGRAPHIE RURALE

MÉMOIRE DE MAÎTRISE

THÈME

LES STRATEGIES D'ADAPTATION DES

POPULATIONS AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

DANS LE SAHEL BURKINABE (cas de Belgou dans la

province du Seno)

Présenté par sous la direction du

KABRE Mamadou Pr Tanga Pierre ZOUNGRANA

Maître de Conférences

Année académique 2007-2008

1

2

DEDICACE

A mon père, ma mère qui m'ont donné la vie et appris à me

battre ;

A mes frères et soeurs ;

A CHERIF Beima ;

A la mémoire de :

ILBOUDO Hamidou et de COMPOAORE Assetou ;

A toute la famille KABRE ;

A ma fille et sa mère.

3

Avant propos

Ce mémoire s'inscrit dans le cadre des activités du programme Sahel Sudan Environmental REsearch INitiative SEREIN. Il a été réalisé grâce au soutien et aux encouragements de mes encadreurs, parents et amis.

Qu'il me soit permis à travers cette page de les remercier.

Je voudrais exprimer ma sincère reconnaissance aux enseignants du Département de

Géographie pour la formation que j'ai reçue durant mon cursus universitaire. Ma reconnaissance va en particulier au Pr Tanga Pierre ZOUNGRANA, mon directeur de mémoire et au docteur Lassane YAMEOGO, mon maître de stage. La compréhension et l'attention qu'ils ont portées à mon égard en dépit de leurs multiples tâches m'ont beaucoup aidé dans la rédaction de ce mémoire. Leurs soutiens moraux, matériels et financiers ont été d'une importance capitale pour la réalisation de ce travail.

J'exprime mes remerciements à :

-Madame REENBERG pour son soutien financier et matériel qui m'a permis de

travailler dans de bonnes conditions ;

-Mon ami Jonas NIELSEN depuis le Danemark qui m'a également soutenu

financièrement et matériellement ;

-Tous les stagiaires du laboratoire GEO-CFID ;

-Toute la population de Belgou pour leur disponibilité à notre égard ;

-OUATTARA Ibrahim mon aîné avec qui j'ai travaillé dans le cadre de cette étude ;

-Tous mes frères et amis, pour le soutien permanent ;

-Monsieur KABORE Remi, mon tuteur de Koudougou ;

-Mes frères SANKARA Inoussa, NAKOULMA Ousseni, et NAKOULMA Hamidou

avec qui j'ai pu vérifier l'adage mooré qui dit « Souvent une bonne amitié vaut

mieux qu'une parenté... » ;

-Toute la famille NAKOULMA plus particulièrement à NAKOULMA Souleymane ;

-La famille ZONGO à Tampouy ;

-L'association des étudiants, élèves et anciens élèves de Kombissiri (ADEEK).

Ma reconnaissance va également à ma chérie pour la compréhension dont elle a fait preuve

durant mes années d'absence à ses côtés.

4

SOMMAIRE

DEDICACE 2

Avant propos 3

SOMMAIRE 4

SIGLES ET ABREVIATIONS 6

INTRODUCTION GENERALE 7

PREMIERE PARTIE LE CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN 18

CHAPITRE I: LE MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN

1.1 - Le cadre physique 18

1.2-Le milieu humain 24

CHAPITRE II : LES ACTIVITÉS SOCIO-ÉCONOMIQUES 29

2.1 - L'agriculture 29

2.2 - L'élevage 31

2.3 - L'orpaillage 32

2.4 - Le commerce 33

2.5 - Les autres activites 34

Conclusion partielle 36

DEUXIEME PARTIE LA PERCEPTION PAYSANNE ET LES STRATEGIES D'ADAPTATION

AU CHANGEMENT CLIMATIQUE 37

CHAPITRE III LE CHANGEMENT ET LA VARIABILITE CLIMATIQUES SELON LES

POPULATIONS 38

3.1 - La representation paysanne de la variabilite et du changement climatique 38

3.2 - L'analyse de quelques parametres climatiques 42

3.3 - La perception paysanne des causes et des conséquences 55

CHAPITRE IV : LES STRATÉGIES D'ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE 68

4.1 - Les stratégies de limitation des effets negatifs du risque 68

4.2 - Les stratégies de lutte contre les causes de risque 76

4.3 - Les stratégies de contournement 82

Conclusion partielle 85

CONCLUSION GÉNÉRALE 86

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 87

ANNEXES 92

TABLE DES MATIERES 107

RESUME

5

Le changement climatique est un phénomène d'envergure mondiale. Il affecte plus les pays en voie de développement notamment du Sahel dont l'économie dépend de l'agriculture et de l'élevage qui sont aussi tributaires des conditions climatiques. Pour faire face aux caprices du climat, les populations développent des stratégies d'adaptation.

La présente étude s'est donc intéressée aux stratégies développées par les populations du village de Belgou, situé à une quarantaine de kilomètres de Dori. Il en ressort que les populations appréhendent le phénomène du changement climatique à travers la manifestation de certains paramètres climatiques. Aussi pour assurer leur survie, pratiquent-elles des stratégies d'adaptation endogènes et adhèrent souvent aux nouvelles stratégies que leur proposent les structures étatiques, les ONG, les projets et programmes.

Mots clés : Burkina Faso, Sahel, Dori, Belgou, changement climatique, perception paysanne stratégies d'adaptation,

6

SIGLES ET ABREVIATIONS

BNDT : Base Nationale de Données Topographique

BDOT : Base de Données sur l'Occupation des Terres

CCNUCC : Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique

CES /DRS : Conservation de l'Eau et des Sols / Défense et Restauration des Sols

CILSS : Comité Inter- Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel

CIVGT : Commission Inter- Villageoise de Gestion des Terroirs

CONASUR : Comité National de Secours d'Urgence

CVD : Conseil Villageois de Développement

CVGT : Commission Villageoise de Gestion des Terroirs

ENRECA: Enhancement of REsearch Capacities in Developping Countries

GEO-CFID : Centre de Formation et d'Investigations Géographiques pour le

Développement

GIEC : Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'évolution du Climat

GPS : Global Positioning System

IGB : Institut Géographique du Burkina

INSD : Institut National de la Statistique et de la Démographie

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique

OMM : Organisation de Météorologie Mondiale

ONG : Organisation Non Gouvernementale

ONU : Organisation des Nations Unies

OSS : Observatoire du Sahara et du Sahel

PANA : Programme d'Action National d'Adaptation à la variabilité et aux

changements climatiques

PGRN/SY : Projet de Gestion des Ressources Naturelles dans le Séno et le Yagha

PLCE : Programme de Lutte Contre l'Ensablement dans le bassin du fleuve

Niger

PSB/DANIDA : Programme Sahel Burkinabé, financement danois

SEREIN : Sahel Sudan Environmental REsearch INitiative

SPAI : Sous-Produits Agro-Industriels

UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature

UNSO : Bureau des Nations Unies pour la région soudano-sahélienne

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INTRODUCTION GENERALE

Les activités humaines (transports, industries, agriculture) exercent des pressions de tous genres sur l'environnement, causant ainsi l'augmentation très rapide de la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère et autres types de nuisances. L'une des conséquences principales est le changement climatique qui affecte la planète entière. Il en découle des sécheresses récurrentes, des canicules, la montée du niveau de la mer, des inondations, les raz de marée, etc.

Face à ces multiples catastrophes naturelles qui menacent les sociétés humaines et les écosystèmes, de nombreux spécialistes du domaine ont attiré l'attention de la communauté internationale. A cet effet, plusieurs rencontres internationales ont été organisées et ont abouti à la signature du protocole de Kyoto (Japon) en décembre 1997. Ce protocole, entré en vigueur le 16 février 2005, engage juridiquement les 38 pays industrialisés signataires à réduire de 5,2% leurs émissions de gaz à effet de serre.

L'Afrique, bien que produisant peu de gaz à effet de serre (environ 2% des émissions globales, UICN, 2002) est l'un des continents les plus exposés au changement climatique. En effet, dans la plupart des pays africains, la majorité des personnes dépendent directement des ressources naturelles. Les populations sont alors particulièrement vulnérables aux aléas climatiques.

Les effets du changement climatique, selon les prévisions des experts, se traduiront par l'extension des zones arides et une variabilité accrue des précipitations. Leurs manifestations sont déjà perceptibles en Afrique sahélienne. En effet, les conditions climatiques de cette partie de l'Afrique ont connu des variations chroniques et de grande ampleur surtout depuis le début des années 1970. Ces variations ont entraîné entre autres :

- la baisse de la pluviométrie moyenne de 15 à 30% environ selon les pays et le glissement des isohyètes d'environ 200 km vers le sud (Lebel et al, 1999) ;

- des crues dévastatrices des barrages de Kainji, de Jebba et de Shirro au Nigeria en septembre 1999 qui ont occasionné la destruction de 60 villages, la mort de dizaines de personnes et ont fait près de 80 000 personnes sans abris, détruit 100 000 hectares de champs de riz, de mil et de blé. (Lebel et al) ;

- en janvier 2002, des pluies diluviennes accompagnées d'une vague de froid hors saison se sont abattues sur le nord du Sénégal et le sud de la Mauritanie, causant la perte de plus de

5 000 bovins et 500 000 petits ruminants, plus de 20 000 habitations détruites et plus de 30 morts dans l'immédiat sans compter les cas de suicide survenus ultérieurement (ONU, 2002).

8

- des sécheresses et leur récurrence sont devenues la norme. Celles des années 1973 et 1983 ont ému le monde entier et ont été à l'origine de famines, de morts de plusieurs personnes, d'animaux et ont entrainé le déplacement des milliers de gens, etc.

Face à cette situation, de nombreuses initiatives ont été menées au plan régional et ont abouti à la création de nombreux organismes sous régionaux dont le plus important est le Comité Permanent Inter-Etats de lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS). Créé en 1973, le CILSS regroupe neuf pays : Cap-Vert, Gambie, Guinée-Bissau, Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, Sénégal, Burkina Faso (UICN, 2004) et vise l'autosuffisance alimentaire, une meilleure gestion des ressources naturelles et la réduction de la pauvreté. Le CILSS a son siège à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, pays dont la partie nord est plus exposée aux effets du changement climatique.

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I -LA PROBLEMATIQUE

Le Burkina Faso fait parti des pays sahéliens les plus vulnérables au changement climatique. Les conséquences désastreuses enregistrées ces trente dernières années en sont des illustrations. Ainsi selon Grouziz M. (1986), il y a eu déplacement vers le sud des isohyètes 500 et 900 mm au cours des années 1970-1984, ce qui a entraîné en 1984 un déficit pluviométrique dans tout le pays. Ces déficits sont à l'origine des mauvaises performances agricoles et entraînent souvent des sécheresses avec leur corollaire de famines (1974, 1984, etc.). Le changement climatique au Burkina Faso est aussi à l'origine de la dégradation des ressources naturelles et selon Ouedraogo B. Lédéa (1998), « le Yatenga est passé d'un climat soudano-sahélien (dominance soudanienne) à un climat sahélien ». Au Burkina Faso, la péjoration climatique pousse souvent certaines populations du nord du pays à emprunter le chemin de l'émigration à destination de pays voisins notamment la Côte d'ivoire. Ces migrations sont souvent définitives ; c'est le cas de certains Peuhl du Djelgodji partis se réfugier en Côte d'Ivoire suite aux sécheresses de 1974 (Gonin. P., 2002). Les inondations sont également d'actualité au Burkina; les plus récentes sont celles de juin 2008 qui ont occasionné la destruction d'infrastructures routières et fait de centaine de personnes sans abris. Au plan local, le Burkina à l'instar des autres pays sahéliens a opté pour des mesures d'adaptation. Ainsi plusieurs départements ministériels ont été impliqués dans la prévention et la quête de solutions aux problèmes engendrés par le changement climatique. Cela a amené les autorités à engager les « trois luttes »: les feux de brousse, la coupe abusive du bois et la divagation des animaux. Les départements ministériels à travers les projets et programmes soutiennent les populations à la base.

En plus de ces soutiens de l'Etat, les paysans sahéliens élaborent des systèmes de gestion de leur espace. Ils développent donc des stratégies d'adaptation. Selon BOSCO.P.M. et al. (1977) on a deux grandes catégories de stratégies : les stratégies défensives et les stratégies offensives.

C'est pour mieux connaître les impacts du changement climatique et les stratégies que développent les populations pour y faire face que nous avons initié cette étude sur les stratégies d'adaptation au changement climatique des populations sahéliennes, en nous appuyant sur le cas du village de Belgou, dans la province du Séno.

Des études ont été menées au Sahel sur le phénomène du changement climatique. Afin de mieux cerner et bien orienter notre étude, nous nous sommes intéressés à quelques

10

documents d'intérêt. Ainsi Howar D. (1980) a retracé l'évolution du climat mondial et a présenté les techniques dont disposent les spécialistes pour la reconstituer. La vulnérabilité de la société moderne aux variations du climat et celle du climat à l'action de cette société ont été également abordés par l'auteur.

Le CILLS (1992) présente les différentes stratégies fondamentales de la lutte contre la sécheresse adoptée par ses Etats membres. De même, il fait un rappel des orientations retenues à Ségou et des différentes recommandations en matière de politique de population, de production céréalière et des espaces régionaux. L'exploitation de ce document a permis de comprendre les stratégies élaborées par les spécialistes face au changement climatique

Pour Phil Bradley (1997) « Chaque système social, selon les traits qui le caractérisent rencontre des problèmes qui lui sont propres et leur trouve des solutions originales ». Les paysans de Belgou, en dépit de nombreux problèmes liés au changement climatique qu'ils rencontrent depuis plusieurs décennies, développent des stratégies d'adaptation à leur milieu. Il serait donc intéressant de chercher à comprendre ces stratégies locales.

Grandi J. C. (1998) a fourni des informations sur les différents changements intervenus dans les systèmes de production agricole durant les deux dernières décennies en Afrique de l'ouest. Il a fait cas des causes du changement climatique et a proposé des solutions pour une meilleure gestion des ressources naturelles au Sahel.

Bolwig S. (1998) fait ressortir les dynamiques d'usage de la terre et la productivité de la main-d'oeuvre à Belgou, notre site d'étude. L'auteur examine comment, au niveau des ménages et du village, les changements dans les conditions de ressources naturelles, des pratiques agricoles et des modèles d'usage de la terre ont affecté la terre et la productivité de la main-d'oeuvre. Il passe en revue l'organisation sociale du village, les contraintes édaphiques et environnementales auxquelles les populations de Belgou sont confrontées.

Sedogo P. M., et al., (1999) dans leur étude traitent de la contribution des femmes dans le développement économique et social au Sahel. Ils se sont également intéressés aux organisations féminines menant des activités non directement liées aux ressources naturelles mais dont les retombées concourent à une meilleure gestion des ressources naturelles.

Lompo O. (2003) a mené une étude dans trois terroirs sahéliens du Burkina : Oursi, Mani et Katchari. L'étude fait ressortir les stratégies et les techniques traditionnelles de récupération des terres dégradées. L'auteur conclut que les méthodes traditionnelles malgré leur efficacité ne sont pas durables.

11

Niasse M., Afouda A., Amani A. (2004) avant d'aborder la question des stratégies régionales de préparation et d'adaptation, font un tour d'horizon des caractéristiques environnementales de l'Afrique de l'ouest. Ils relatent les changements climatiques intervenus dans le passé et en cours. De même, ils évoquent les conséquences que pourrait engendrer le changement climatique actuel. De ce constat, ils concluent que la région ouest africaine est la plus vulnérable à la variabilité et au changement climatique. C'est ce qui justifie d'ailleurs la nécessité de l'élaboration de la stratégie régionale. De ce fait, ils définissent quatre objectifs stratégiques qui serviront de pilier à la mise en place de la stratégie régionale. Ce sont :

-l'amélioration et le partage des bases de connaissance et d'information scientifiques d'aide à la prise de décision ;

-la promotion des principes de la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) et l'approche écosystème dans la gestion des ressources en eau et des zones humides continentales et côtières ;

-l'identification, la promotion et la diffusion des technologies, techniques et mesures appropriées d'adaptation ;

- la mise en place d'un cadre de concertation au niveau régional.

Tous ces ouvrages abordent le changement climatique sur de grands ensembles

géographiques (continents, sous-régions ou pays). Cependant pour ce qui est des études sur une petite entité géographique, les études antérieures n'ont fait que l'état des lieux, c'est le cas du village de Belgou. Notre étude, se veut alors une contribution à la connaissance des réalités en matière de stratégies locales développées par les populations pour faire face au changement climatique. Cette thématique suscite beaucoup d'interrogations :

- Comment les paysans sahéliens perçoivent-ils le changement climatique ?

- Quelles sont, selon eux, les causes et les conséquences du changement climatique sur leurs activités agricoles et pastorales ?

- Quelles sont les techniques développées pour faire face aux aléas climatiques ?

I-1 Les objectifs de l'étude

L'objectif principal de cette étude est d'appréhender les stratégies locales développées par les populations de Belgou pour faire face au changement climatique. De manière spécifique, l'étude contribuera à :

- décrire la perception et les causes du changement climatique selon les paysans ;

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- identifier les conséquences du changement climatique sur les activités agricoles et pastorales ;

- répertorier les techniques culturales et pastorales développées par les habitants de Belgou pour faire face aux contraintes du changement climatique.

De ces objectifs, les hypothèses suivantes ont été émises :

I-2 Les hypothèses de l'étude

Face aux effets du changement climatique, les populations de Belgou élaborent des stratégies de contournement des risques, de limitation des effets négatifs des risques et de lutte contre les causes de risque.

De cette hypothèse principale découlent les hypothèses spécifiques suivantes :

- les paysans de Belgou perçoivent le changement climatique à travers la baisse de la pluviométrie et pensent que c'est de la fatalité ;

- le changement climatique précarise les activités agricoles et pastorales ;

- pour faire face au changement climatique, les paysans de Belgou pratiquent les méthodes DRS / CES, l'embouche, la transhumance et le nomadisme.

Afin de rendre le travail compréhensible, il est important d'expliquer certains concepts et de présenter l'approche méthodologique utilisée.

II- LA DEFINITION DES CONCEPTS

Ce passage clarifie certains concepts clés. La maitrise de ces notions facilitera la compréhension du travail.

-Le climat est selon Julius HANN (1882) «l'ensemble des phénomènes météorologiques qui caractérisent l'état moyen de l'atmosphère en un point de la surface terrestre» et Max SORRE le redéfinit en 1943 comme «la série des états de l'atmosphère au-dessus d'un lieu dans leur succession habituelle»

Les définitions de la variabilité climatique et du changement climatique sont l'oeuvre de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC) et du Groupe Intergouvernemental d'experts sur l'évolution du Climat (GIEC).

- la variabilité climatique est la variation naturelle intra et interannuelle du climat.

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- le changement climatique selon la CCNUCC se réfère à un changement dû à l'activité humaine directe ou indirecte, activité altérant la composition de l'atmosphère globale et qui vient s'ajouter à la variabilité naturelle observée sur une échelle de temps comparable.

Pour le GIEC Le changement climatique se réfère à une variation statistiquement significative dans l'état moyen du climat ou dans sa variabilité, variation persistant sur une longue période de temps (décade ou plus). Le changement climatique peut être dû aux processus naturels internes ou à des forçages exogènes ou à de changements anthropogéniques persistants dans l'atmosphère ou dans les usages du sol.

- la variabilité et le changement climatique: étant donné la difficulté d'isoler les effets du changement climatique de ceux de la variabilité naturelle du climat, le concept « variabilité et changement climatique » doit être compris comme la modification ou variation du climat, qu'elle soit naturelle ou due à des facteurs d'origine anthropique.

- la perception peut être définie comme l'action de saisir, de comprendre, de se représenter ou d'interpréter des phénomènes ou réalités par les sens et/ou par l'esprit (Ouattara K., 1997-1998 cité par Temsembedo S., 2007). La perception paysanne du changement climatique s'entend donc comme la vision ou l'interprétation de ce phénomène par les populations.

- l'adaptation se réfère à tout ajustement dans les systèmes naturels ou dans les activités humaines, en réponse aux impacts du changement climatique réels ou prévus ; ajustement permettant d'en atténuer les effets néfastes ou d'en exploiter les opportunités. L'adaptation permet de réduire la vulnérabilité au changement climatique du système ou du secteur considéré ; elle est anticipative quand l'ajustement se produit avant les impacts initiaux. Par contre, elle est réactionnelle lorsque la conception et la mise en oeuvre de l'ajustement s'inscrivent en réponse aux impacts initiaux.

III- L'APPROCHE METHODOLOGIQUE

Pour tester les hypothèses formulées, nous avons adopté une méthodologie qui s'articule autour des points suivants : le choix du site, l'échantillonnage spatial et démographique, la collecte et traitement des données.

III-1 Le choix du site d'étude

Des études au Sahel ont été menées depuis plusieurs années par le Projet ENRECA en collaboration avec le programme SEREIN. C'est dans le cadre de la réactualisation d'une

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étude menée dans la zone que ce travail a été initié. Sur trois sites proposés à savoir Yomboli et Bidi dans l'Oudalan et Belgou dans le Seno, notre choix s'est porté sur le dernier pour deux raisons principales.

Premièrement, Belgou a été choisi pour sa situation géographique, car il est facilement accessible par rapport aux deux premiers.

Deuxièmement, Belgou souffre particulièrement des méfaits du changement climatique. Selon Bolwig S. (1998) tous les champs du village ont été déplacés à deux reprises. Le premier déplacement s'est effectué aux environs de 1930 et le second vers 1975. Le même auteur mentionne qu'au niveau de l'alimentation, le sorgho qui ne faisait pas partie des habitudes alimentaires des habitants est devenu la principale culture céréalière. Ces changements constatés au niveau des champs de culture, des habitudes alimentaires ont aussi guidé le choix de cette localité.

III-2 Les populations cibles et les méthodes d'enquête

Afin de recueillir des informations utiles relatives à l'étude, des acteurs ont été ciblés : - Les informations relatives aux activités agricoles et pastorales ont été recueillies auprès des chefs de ménage.

- les responsables des services techniques de l'agriculture, de l'élevage, des projets et programmes ont été interrogés car ce sont les premiers acteurs de l'encadrement technique des paysans.

- les responsables coutumiers, garants des traditions ont aussi été retenus. Ils nous ont renseignés sur certains aspects culturels du village.

Afin de voir et d'apprécier certaines réalités, nous avons effectué des sorties dans les champs de certains paysans, dans le quartier tchadi où se trouvent les enclos de parcage des animaux en saison hivernale. De même, nous nous sommes rendu sur le site d'orpaillage situé au pied de la colline « Sokadji ». Le lieu de traversée à pirogue situé entre Belgou et Kargonouol a aussi été visité.

Toutes les informations ont été recueillies à l'aide de questionnaires et de guides d'entretien qui ont été administrés soit individuellement, soit en groupe. Certaines données quantitatives (levé des champs, des jachères, positionnement des habitats, d'infrastructures sociales...) ont été recueillies à l'aide du Global Positioning System (GPS).

15

III-3 L'échantillonnage

L'échantillonnage s'est fait au hasard. Ainsi nous avons recueilli l'avis de 50 chefs de ménage sur un total de 150. Ces ménages comprennent 45 agriculteurs, 4 éleveurs et 1 forgeron.

III-4 Le traitement des données

Les données recueillies ont été analysées à l'ordinateur. Pour cela, nous avons utilisé les logiciels suivants :

-«WORD» pour le traitement de texte (saisie, mise en forme),

-«EXCEL» pour le traitement statistique élémentaire et les graphiques (courbes, histogrammes, diagrammes et cercles proportionnels).

-«ARC VIEW» pour le transfert et la numérisation des données GPS; celles-ci ont permis la réalisation des documents cartographiques.

La phase de collecte des données a connu quelques difficultés inhérentes à toute activité de recherche en milieu rural. La principale reste liée à l'administration du questionnaire. En effet, notre sortie sur le terrain a coïncidé avec la période des travaux champêtres. Il a donc été difficile de trouver les paysans pour l'administration du questionnaire. Nous avons été quelquefois obligés de les retrouver dans les champs. Aussi, certaines enquêtes ont été réalisées la nuit. En dépit de ces problèmes nous avons pu accéder à une masse suffisante de données qui nous ont permis d'organiser notre travail autour de deux grandes parties.

La première partie qui est composée de deux chapitres décrit dans un premier temps le cadre physique et humain et dans un second temps les caractéristiques des activités socio-économiques.

La seconde partie est constituée également de deux chapitres. Le premier traite la question de la perception paysanne du changement et de la variabilité climatique et le second fait cas des stratégies d'adaptation au changement climatique.

PREMIERE PARTIE
PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D'ETUDE

16

Belgou est l'un des treize villages de la commune rurale de Falangountou située à une quarantaine de kilomètres de Dori, province du Seno. Le village est limité à l'est par Ekoué, au sud par Ilwalel, au sud-est par kargonouol et au nord-est par Falangountou (cf carte de situation).

Cette première partie du travail comporte deux chapitres. Le chapitre un présente le cadre physique et humain de la zone d'étude. Le second chapitre aborde les caractéristiques des activités socio-économiques.

17

Carte 1 : Localisation du département de Falagountou

Source : BNDT 2005 de l'IGB KABRE M. décembre 2008

Carte 2 : Localisation du site d'étude

Source : BNDT 2005 de l'IGB KABRE M. décembre 2008

18

CHAPITRE I :

LE CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN

L'organisation du terroir d'une société dépend de plusieurs facteurs liés à l'influence du milieu physique et humain. Selon S. A. Hien, pour mieux saisir les transformations et les modifications qui s'y opèrent, il faut connaitre non seulement l'environnement écologique, mais aussi les hommes, leurs systèmes de vie et les contraintes naturelles auxquelles ils sont soumis. Ce chapitre traite alors des traits spécifiques des milieux physique et humain de la zone d'étude.

1.1 - LE CADRE PHYSIQUE

L'étude du cadre physique concerne le climat, la pluviométrie, la température, les vents, l'hydrographie, le couvert végétal, les sols, le relief, et la structure géologique.

1.1.1 - Le climat

Le Burkina Faso a un climat tropical sec de type soudanien à deux saisons contrastées. En effet on a au Burkina Faso l'alternance d'une saison humide qui part de Juin à Septembre et d'une saison sèche qui va de Novembre à Avril. L'alternance de ces deux types de saison est sous l'influence de la convergence intertropicale (CIT). La CIT conditionne donc le climat du Burkina partant celui de Belgou.

En l'absence de données climatiques sur le site de Belgou, nous avons utilisé pour notre étude, les données de la station synoptique de Dori située à une quarantaine de kilomètre de Belgou. C'est la station la plus proche en latitude de notre site.

1.1.1.1 - La pluviométrie

La pluviométrie au Sahel est marquée par une forte irrégularité spatio-temporelle et une grande variabilité tant annuelle qu'interannuelle (graphique 1). Cette variabilité concerne aussi le nombre de jours de pluie (graphique 2). Les totaux annuels pluviométriques varient entre 200 et 600 mm. Les fortes précipitations sont enregistrées à partir du mois de juillet et se poursuivent jusqu'en septembre avec les maxima observés en août. Pour ces dix dernières années (1996-2006), la pluviométrie annuelle la plus élevée à été enregistrée en 2003 avec 753,2 mm et la plus faible en 2004 avec 310,7 mm soit un écart absolu de 442,5mm.

19

Le nombre de jours de pluie le plus élevé les mêmes dernières dix années a été enregistré en 2003 avec 56 jours de pluie tandis que celui le plus bas (37 jours) a été enregistré en 2004 et 2006.

La tendance générale de la pluviométrie et le nombre de jours de pluie est à la baise comme l'indiquent les droites de tendance des courbes (graphique 1 et 2), donc à l'assèchement.

Graphique 1 Variation interannuelle des précipitations (1955-2006)

Source : Direction Générale de Météorologie (2007)

Graphique 2 : Variation interannuelle du nombre de jours de pluie (1955-2006)

Source : Direction Générale de Météorologie (2007)

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1.1.1.2 - La température

Les grandes variations thermiques donnent lieu à deux périodes chaudes et deux périodes fraiches. La première période fraîche va de décembre à février et la seconde de juillet à août. Les températures les plus bases se situent en décembre et en janvier. Les moyennes mensuelles y atteignent 23°C.

Les périodes allant de mars à juin et d'octobre à novembre sont les périodes les plus chaudes. Les températures les plus élevées de l'année sont enregistrées généralement pendant les mois d'avril et de mai. La moyenne mensuelle à ces périodes varie entre 32°C et 35°C. Dans l'ensemble, on peut dire que les températures à Dori sont relativement élevées en raison du minimum élevé.

La tendance générale de la température à Dori est à la hausse comme l'indique la figure ci -dessous. De cette courbe, on remarque que 2004 à été l'année la plus chaude durant cette dernière décennie.

Graphique 3 : Variation interannuelle de la température (1955 à 2006)

Source : Direction Générale de la Météorologie (2007)

21

1.1.1.3 - les vents

Les vents qui soufflent sur la zone d'étude sont de deux types : Les vents continentaux et ceux océaniques.

- les vents continentaux de secteur nord-est à est-nord-est qui sont dominés par l'harmattan, vent très desséchant et chargé de poussière. Ces vents soufflent en février-mars.

- les vents du sud et du sud-ouest, provenant de l'Atlantique. Ils sont chargés d'humidité susceptibles d'apporter des pluies et soufflent à partir de mai-juin. Ce sont des vents violents précédant généralement les orages.

On remarque enfin des vents calmes, juste avant la saison des pluies en avril et immédiatement après l'hivernage en octobre.

La tendance générale de la vitesse des vents décrite par la courbe inter-annuelle de la vitesse des vents (figure 5) montre une baisse. De même, on constate que durant ces dix dernières années la vitesse annuelle des vents n'a pas excédé 1,5 m/s sauf en 2001 ou on a enregistré 1,6 m/s.

Graphique 4 : Variation interannuelle de la vitesse du vent (1961 à 2005)

Source : Direction Générale de la Météo (2007)

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1.1.2 - L'hydrographie

Un seul cours d'eau (affluent du Gourwol) borde l'extrême nord du village. Il coule du sud-ouest vers le nord-est et constitue une frontière naturelle entre Belgou et Kargonouol. Ce cours d'eau joue un rôle important dans les activités du village. En période hivernale, il est exploité par les piroguiers qui en assurent la traversée moyennant le payement d'une somme de 50 à 100 F CFA par personne pour les hommes et de 250 à 1 500 F CFA par tête de bétail et les bagages.

En saison sèche des puisards sont creusés dans le lit du cours d'eau pour assurer l'abreuvement des animaux.

1.1.3 - Le couvert végétal

Trochain cité par Drabo O. (1998) définit le type de végétation ou formation végétale comme "des grands ensembles végétaux qui imposent au paysage une physionomie particulière parce qu'ils résultent de l'accumulation d'espèces végétales, pouvant être spécifiquement variées, mais appartenant, en grande majorité à une forme biologique (arbre, arbuste, herbacée) qui est ainsi dominante." De cette définition, on constate que la steppe est la végétation dominante du village. On y distingue :

- une steppe arbustive épineuse dominée par Acacia radiana, Acacia seyal, Acacia senegal, Balanites aegyptiaca.

- une steppe herbacée, très abondante pendant l'hivernage et rare pendant la saison sèche. On y rencontre schoenefeldia gracilis, Panicum laetum, Cacia tora, Zornia glocidiata

- une forêt galerie dégradée constituée de Diospyros mespiliformis, Piliostigma reticulatum, Mitragina inernis, Anogeinus leiocarpus, Acacia pennata et Acacia nilotica.

Les abords de la rivière présentent un aspect de forêt avec des arbres plus serrés.

1.1.4 - Les sols

Les sols sont sous la dépendance des climats actuels et anciens, mais aussi du modelé et des matériaux sur lesquels ils se sont formés. Ainsi, selon l'étude de diagnostic conjoint et de planification participative du PLCE1 on rencontre à Belgou quatre, grands types de sols :

1 Programme de Lutte contre l'Ensablement dans le Bassin du Niger

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- les sols gravillonnaires au sud du village : ils sont caractéristiques des zones de glacis. Riches en nodules ferrugineuses issues du démantèlement des cuirasses, ils présentent une texture grossière et supportent une maigre végétation arbustive.

- les sols argilo-limoneux dans la zone pastorale et agricole occupent le bas glacis.

- les sols sableux dans la zone agricole et les habitations ont une texture sableuse en surface et sablo-argileuse en profondeur et Selon Guinko.S et Bandre E. (1991), ces sols ont un régime hydrique particulier (blocage de l'infiltration en profondeur, et installation d'une nappe temporaire favorisant l'alimentation du système racinaire), ce qui explique alors le choix des agriculteurs pour ce type de sol.

- les sols argileux occupent le bas fond et Selon Guinko.S et Bandre E. (1991) ce sont des sols développés sur matériaux d'altération récente issus des roches du socle ; ils sont chimiquement riches, mais difficiles à travailler. Aussi leur pouvoir d'infiltration limité les expose à une érosion hydrique et éolienne sévère lorsque le couvert végétal est dégradé.

A l'exception des sols gravillonnaires, l'ensemble des sols est exploité pour l'agriculture et le pastoralisme. Ainsi ils sont fortement utilisés et sont par conséquent exposés au phénomène d'érosion hydrique et éolienne. L'agriculture exploite généralement ces sols pour la culture du petit mil et du sorgho mais les agriculteurs préfèrent plus les sols sableux pour la culture du petit mil.

1.1.5- La structure géologique

La structure géologique du Sahel burkinabè est constituée de deux grands ensembles : le socle précambrien et la couverture sédimentaire.

Selon le ministère de l'économie et du développement, dans l'Atlas du Burkina (Juin 2006), le Burkina Faso fait partie du craton Ouest africain et est constitué à plus de 80% de sa superficie par des formations cristallines archéennes du précambrien C et D. Les deux formations sont constituées de massifs granito-gneissiques, des leptynites et migmatites leptynitiques, de migmatites à biotite de granites indifférenciés, de diorites, de quartz, de grés des roches plutonique. Sur notre site d'étude, on a constaté les modelés issus des roches métamorphiques et cristallines que sont respectivement la chaîne de collines birimiennes (métagabro, granito-gneiss) au sud et l'inselberg de quartzites à l'est du village. Elles sont respectivement appelées « Sokadji » et « Têfarê » par la population.

La couverture sédimentaire de la zone du Sahel est faite de formations récentes qui regroupent des sédiments continentaux du Quaternaire et des cuirasses ferrugineuses. L'induration des concrétions ferrugineuses ou manganésifères à la faveur de l'érosion

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différentielle, a entraîné la mise en place de plusieurs témoins de cuirasse disséminés sur le terroir d'étude.

Les cordons dunaires et les placages sableux éoliens sont les formations qui caractérisent les sédiments du Quaternaire. Les dunes, généralement fixes, ont une orientation est-ouest. Mais elles peuvent se raviver sous l'effet de certains facteurs climatiques et anthropiques. De ce fait, on a remarqué à Belgou la présence de dunes fixes localisées sur les glacis.

Le milieu physique présente une diversité au niveau de ses composantes. Les sols sont en général pauvres et sont recouverts d'une végétation de steppe. La pluviométrie se caractérise par une irrégularité spatio-temporelle et une mauvaise répartition. Les vents et les températures même s'ils sont périodiques, connaissent également des fluctuations. Toutes ces fluctuations ont des conséquences sur le milieu. Dans ce milieu physique ainsi décrit vit une société depuis prés d'un siècle. Cette société, en fonction des problèmes qu'elle rencontre, de son histoire, de ses expériences et de son niveau de connaissance, s'y adapte. Il est donc important de savoir l'histoire et les caractéristiques de cette société.

1.2-LE MILIEU HUMAIN

Cette section présente l'organisation socio-politique du village.

1.2.1-L'historique de la création du village

Lors des entretiens avec les personnes âgées, le profil historique du village a été abordé et il a été mentionné que la création du village remonte à plus de cent ans. Elle fut l'oeuvre de 3 personnes dont le chef s'appelait Arendé Biga. Ils étaient à la recherche de terre fertile et du gibier, choses qu'ils trouvèrent à Belgou. En effet, selon les doyens, leurs ancêtres seraient venus de l'actuel "Bafelé" situé à 7 kilomètres de Dori. Les terres de Bafélé étaient devenues trop exigues et pauvres et ainsi deux amis intimes à savoir Yara Boubou et Arendé décidèrent d'aller à la recherche de nouvelles terres. Quelques jours avant le départ, Arendé décéda. Après les funérailles, Yara informa le fils ainé d'Arendé du projet qu'il devait réaliser avec son père. Le fils de Arendé du nom de Arendé Biga adhéra au projet mais il exigea que son frère benjamin soit de l'aventure. Une fois à Belgou, ils trouvèrent des terres fertiles et toutes sortes d'animaux à l'exception du zèbre et de l'éléphant .Cela faisait de la localité un village où il faisait bon vivre d'où l'appellation Belgou qui veut dire « c'est bon ». Quelque temps après leur installation, Yara Boubou meurt et Arendé fit venir le reste de sa famille qui se trouvait à Bafalé et depuis lors il est considéré comme le fondateur du village.

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De ce fait, tous les chefs du village doivent être de la descendance de ce dernier, tradition respecté jusque-là.

De nos jours, le village compte trois grands regroupements familiaux : Le regroupement de la famille des Rimaybé au centre du village, celui des Bella à l'extrême nord et la famille des Peuhls Gaobé à l'ouest.

La physionomie des quartiers changent en fonction des saisons : en saison sèche, les Bella et une partie des Gaobés descendent s'installer près du centre du village pour profiter des forages et des puisards creusés dans le lit du cours d'eau. En période hivernale quelques Rimaybé abandonnent leur habitat et déménagent dans leurs champs de culture.

Au nombre des évènements climatiques ayant marqué la vie de la population, on peut citer la famine de 1973 appelée « djiguilé » qui signifierait la famine du son, car au cours de cette famine les hommes consommaient le son des céréales, puis la sécheresse de 1984.

1.2.2 - La composition de la population

Selon le recensement général de la population et de l'habitat de 1996, le département de Falangountou compte 26 047 habitants. Pendant la même période le village de Belgou comptait 494 habitants dont 248 hommes et 246 femmes.

La répartition de la population selon les grands groupes familiaux donne 70% de Rimaybé, 20% de Gaobé et 10% de Bella.

Graphique 5 : Composition de la population par grands groupes

familiaux

Source : enquête de terrain, août 2007.

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1.2.3 - L'organisation sociale

Les Rimaybé sont organisés selon le principe de descendance à travers le lignage agnatique. A Belgou, les segments de lignage agnatique résident ensemble dans des concessions dont le nombre d'habitants est compris entre 13 et 46. La production et la distribution du mil sont organisées dans des groupes de travaux plus restreints. Un tel ménage peut être composé de frères mariés et de leur père ou d'une seule famille conjugale lorsqu'un jeune frère marié devient indépendant de son frère aîné (Simon Bolwig, 1998). On note que chez les Peuhls surtout chez les Rimaybé de Belgou, les femmes sont exemptées de la plupart des principales activités comme l'agriculture et l'élevage.

1.2.3.1 - Le pouvoir politique et la gestion du foncier

Depuis l'avènement de la révolution, le village n'a plus de chef coutumier. C'est le délégué du village qui assure depuis lors les deux fonctions : coutumière et administrative. Il est aidé dans ses tâches par les conseillers élus et l'Imam. Il ne dispose pas de droit foncier sur les terres, ni de pouvoir religieux. Le délégué représente l'autorité de l'Etat au niveau du village ; voila pourquoi il répond des problèmes du terroir devant les organes étatiques. C'est donc une société « acéphale » sans structure traditionnelle hiérarchisée dans la gestion politique du terroir.

A Belgou il n'existe pas de chef de terre. Le foncier est sous le contrôle des lignages et sous la responsabilité des patriarches. On y trouve quatre manières d'appropriation de la terre : le don, le prêt, l'achat, et l'héritage.

1.2.3.2 - Le système de parenté

Le système de parenté aborde les patronymes et le système de mariage des groupes ethniques qui composent le village.

1.2.3.2.1 - Le patronyme

On distingue dans le village deux groupes ethniques :

- le groupe ethnique tamashek avec les Bella qui sont des allogènes,

- le groupe peuhl avec les Gaobé et les Rimaybe qui sont les autochtones du village.

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Les deux groupes ethniques n'ont généralement pas de patronyme. Ils ont un prénom juxtaposé au prénom du père exemple chez les peulhs Issouf Amadou signifie Issouf fils de Amadou, chez les Bella Akili Ag Oyé signifie Akili fils de Oyé.

1.2.3.2.2 - Le mariage

Le régime matrilinéaire était le système privilégié chez les peuhls. Dans ce système, le mariage entre cousins est autorisé et l'héritage d'un homme revient à ses neveux. Mais de nos jours le mode d'héritage de ce système a fait place au système édicté par le coran2

1.2.4 - Les infrastructures socio-communautaires

Parmi les infrastructures du village on dénombre : quatre forages dont deux fonctionnels, un puits défectueux, un bouli très ensablé, un parc de vaccination opérationnel, une banque de céréales non fonctionnelle.

Le village vient de bénéficier d'une école à trois classes équipée d'un forage, des latrines et des logements d'enseignants. Ce joyau qui fait la fierté de Belgou a ouvert ses portes à la rentrée scolaire 2007-2008, mais l'école a été fonctionnelle pour la rentrée 2006-2007. Les élèves ont suivi les cours dans le local qui servait de banque de céréales. Il existe dans le village une école medersa qui assure la formation islamique des enfants.

.Tableau 1 : Les différentes infrastructures socio-communautaires et leur état.

Infrastructures

Date de
création

Source de
financement

opérationnalité

observation

Forage 1

1989

DANIDA

non

panne

Forage 2

1989

//

oui

bon

Forage 3

1999

Etat

non

panne

Forage 4

2007

//

oui

bon

Puits

1984

FDC

non

défectueux

Bouli

1993

DANIDA

oui

ensablé

Parc de vaccination

1993

DANIDA

oui

bon

Ecole

2007

 

oui

bon

Source : enquête de terrain août 2007

2 Dans le système édicté par le coran, ce sont les enfants qui héritent de leur père ; toutefois le partage des biens se fait en tenant compte du sexe.

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1.2.5 - L'organisation de l'espace

L'observation du mode de vie montre que les populations exploitent un espace organisé en fonction de leurs besoins. Le village est constitué en trois quartiers qui sont Lettougal, Gorgal et Tchadi. L'habitat est de type groupé au centre du village, semi groupé à Tchadi. Les champs de case forment ainsi une auréole autour du village tandis que les champs de brousse sont disséminés sur le terroir.

L'ouest du village où se trouve le quartier Tchadi, est réservé au pâturage du bétail surtout en saison pluvieuse. A l'extrême sud-ouest du terroir où affleure la chaîne de collines « Sokadji » à 4 km environ du centre, l'orpaillage traditionnel y constitue l'activité exclusive. Par ailleurs, plusieurs infrastructures socio-communautaires sont implantées dans le village. Elles concernent les infrastructures hydrauliques, éducatives et pastorales.

En somme, la structuration de l'espace, la mise en place des infrastructures socio-communautaires tiennent compte d'une logique de création de conditions optimales pour la réalisation des activités socio-économiques.

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CHAPITRE II :

LES ACTIVITÉS SOCIO-ÉCONOMIQUES

Dans le village de Belgou, on pratique diverses activités socioéconomiques telles que l'agriculture pluviale, l'élevage, l'orpaillage, le petit commerce et autres. Les populations sont majoritairement des agro-pasteurs sédentaires, pratiquant une agriculture de subsistance et un élevage extensif.

2.1 - L'AGRICULTURE

L'agriculture est l'activité la plus importante du village. Elle est pratiquée par tous les ménages dans le but de disposer prioritairement d'un stock alimentaire capable de nourrir toute la famille en attente de la saison prochaine. L'agriculture est pluviale et donc tributaire des conditions climatiques.

2.1.1 - Les champs

Les champs s'étendent des concessions jusqu'à la limite du terroir villageois. Aucun champ du village ne se trouve à l'extérieur du terroir. Ainsi on distingue deux grands types de champ : les champs de versant et les champs de bas fond. Le sorgho et le petit mil sont les principales spéculations. On retrouve quelquefois des champs de sésame et l'association mil/niébé.

On utilise de la fumure dans presque tous les champs.

En hivernage, les femmes transforment les enclos de parcage des animaux en jardin potager et y cultivent généralement les légumes (gombo, oseille, piment...) et le maïs.

2.1.2 - L'outillage agricole

L'outillage agricole est toujours rudimentaire. On distingue dans la gamme l'hilaire « djâlo » c'est un instrument de sarclage. Il est constitué d'une lame en fer prolongée par un manche en bois que termine une poignée triangulaire ou en forme de T. A l'autre extrémité sur la tige en fer est rivée une lame métallique en forme de croissant qui est bombée à partir du point d'attache avec le manche (Photo n° 1). Cet instrument est utilisé en posture érigée.

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C'est un instrument typique au Sahel particulièrement le Seno et l'Oudalan. Il est adapté au sol sablonneux ; ce qui justifie son utilisation dans ces régions.

En plus de l'hilaire, les paysans de Belgou utilisent la daba qui se compose de deux parties : une lame en fer dont la partie supérieure enroulée sous forme d'anneau permet au manche en bois courbé de s'y enfoncer. La daba est généralement utilisée pour les semis. Les paysans utilisent aussi le coupe-coupe, qui est un outil à lame tranchante utilisé lors des récoltes de mil et de sorgho.

Photo 1 : Deux dabas et deux hilaires

Une daba

Un hilaire

Source : Enquête de terrain, Août 2007

2.1.3 - L'organisation de la production

L'organisation de la production à Belgou comprend deux niveaux. Le premier niveau, le ménage, est considéré comme "une unité de production définie par une consommation globale" (Le Petit Robert). Il regroupe dans un même champ un homme, ses enfants non encore mariés et ses femmes. Les productions sont sous la responsabilité du mari qui est le chef de ménage.

Le second niveau d'organisation de la production, la concession, est une unité d'habitation composée de plusieurs ménages. A Belgou, la concession est constituée d'un père qui forme un ménage avec ses enfants non encore mariés, ses femmes et ses frères mariés

formant chacun un ménage. Tous les habitants de la concession travaillent dans un champ commun placé sous la responsabilité du chef de concession qui est généralement le plus âgé du groupe. La production est donc organisée en unités d'habitation avec à la base le ménage (Some Y. S. C., 1997).

2.1.4 -Les productions

Le petit mil (Pennicetum americanum et Pennicetum glaucum) et le sorgho (Sorghum bicolor) sont les principales spéculations produites à Belgou. L'importance accordée à ces céréales s'explique par le fait qu'elles constituent la base de l'alimentation des villageois. Les productions sont exclusivement réservées à la consommation. Les différents mets sont le tô3, le couscous (latchiri), la bouillie (bita), le dêguè (gapal, tchôpal), les tartines cuites par la chaleur au sol (n'boudou), etc. La priorité accordée à ces cultures s'explique aussi par le fait qu'elles sont adaptées au sol et sont plus faciles à entretenir. Une autre raison réside dans le fait qu'il est plus facile pour les femmes de transformer le petit mil et le sorgho au mortier que le maïs. Mais le maïs est cultivé dans les enclos de parcage et il est consommé frais. Les céréales sont souvent cultivées en association avec le niébé.

A Belgou, les paysans ne pratiquent presque pas les cultures de rente. Car c'est un petit nombre de paysans qui produisent le sésame sur de petites surfaces. En somme, cette agriculture qui procure des nutriments aux populations, n'est en mesure ni de couvrir les besoins alimentaires des ménages, ni de procurer des revenus substantiels. Dès lors, les populations se trouvent dans la contrainte de mener des activités non agricoles.

2.2 - L'ELEVAGE

L'élevage, deuxième activité du village, occupe une place importante dans l'économie des ménages. Selon les enquêtes de terrain, 4 ménages en font leur activité principale. Les autres pratiquent l'élevage de subsistance ou de prestige. Les troupeaux sont composés de bovins, d'ovins, de caprins et de camélidés.

L'embouche bovine et ovine est pratiquée par quelques personnes surtout les femmes. Ces dernières organisées en groupements féminins contractent des crédits « embouche » auprès de la caisse populaire de Falangountou pour l'activité. On distingue donc dans le village l'élevage extensif, semi transhumant et mixte.

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3 Tô de petit mil (n'gniri) ; tô de sorgho (n'bayérè gniri)

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On y rencontre aussi l'élevage de volailles surtout des pintades qui rapportent des revenus substantiels pendant la période de ponte. En effet, 3 oeufs de pintade sont vendus à 100 F CFA. Malgré la rentabilité d'un tel élevage, il n'est pratiqué que par 3 ménages.

L'encadrement des éleveurs et le suivi sanitaire des animaux est assuré par le responsable de l'élevage résidant à Falangountou. Ce dernier rencontre un certain nombre de problèmes dans l'accomplissement de ses tâches. Etant fonctionnaire de l'Etat, les éleveurs l'assimilent à un agent des impôts qui pourra leur faire payer des taxes au cas où ils présentaient tout leur cheptel. Ils refusent donc de donner le nombre exact de leurs animaux ; aussi hésitent-ils à présenter tout le bétail aux vaccinations. Le tableau ci-dessous donne l'effectif approximatif du cheptel en 2006.

Tableau 2 : L'effectif approximatif du cheptel en 2006

cheptel

Bovins

Caprins

Ovins

Volailles

Camélidés

Effectif

300

600

200

400

5

Source : enquête terrain, Août 2007

Les animaux sont en vaine pâture en saison sèche, mais quand vient la saison pluvieuse ils sont regroupés à Tchadi, hors du centre du village. Pendant cette période les animaux se nourrissent d'herbacées annuelles telles Panicum laetum et de feuilles de ligneux. En début de saison sèche, le bétail s'alimente de résidus agricoles, de fourrages de légumineuses ou de sous-produits agro-industriels (SPAI).

Les sous produits issus de l'élevage sont utilisés à différentes fins : le lait et le beurre sont en grande partie consommés et une petite partie destinée à la vente tandis que le fumier est destiné à l'amendement des champs afin d'accroître leur productivité.

2.3 - L'ORPAILLAGE

C'est la troisième activité principale après l'agriculture et l'élevage. Elle occupe aussi bien les hommes que les femmes mais elle est plus pratiquée par les femmes .Celles-ci la pratiquent presque toute l'année. Quant aux hommes, ce n'est qu'en saison sèche qu'ils s'adonnent véritablement à l'activité. L'orpaillage est la première source de revenus des femmes. Il est pratiqué par la majeure partie d'entre elles. La recherche du minerai se fait à ciel ouvert à proximité de l'ancien site du village appelé «sokadji », situé à environ 4 kilomètres du site actuel. Le revenu journalier des femmes varie entre 500 et 2000 F CFA.

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Dès le levé du jour les femmes s'acquittent des différentes tâches familiales avant de s'ébranler aux environs de 9 heures par petits groupes vers le site de l'orpaillage (photo 2) d'où elles ne reviennent qu'aux environs de 18 heures.

Les hommes ne pratiquent l'activité que surtout en saison sèche car pendant la période hivernale, ils sont plus préoccupés par les travaux champêtres. Ils la pratiquent sur plusieurs sites : «Sokadji », Goulngountou, Essakane et Damguelboudil situé à l'est du village d'Ekwé. Contrairement aux femmes, les hommes sur les différents sites s'adonnent à plusieurs activités telles l'extraction d'or, le commerce (étalagiste, acheteur et revendeur d'or).

Photo 2 : Femmes sur le site d'orpaillage de «sokadji »

Source : Cliché de l'auteur, Août 2007

2.4 - LE COMMERCE

Le besoin en produits de consommation et l'absence d'activités de contre saison ont fait naître dans le village et sur les sites d'or (Goulngountou, Essakane, Damguelboudil) différents types de commerce. On retrouve :

- les tabliers : spécialisés dans la vente des produits comme les cigarettes, les feuilles sèches de tabac, le sel, les bouillons culinaires, les bonbons, la cola et les allumettes.

- les boutiquiers : le village en compte quatre qui, en plus des produits précités vendent aussi des céréales, du riz, du sucre, des produits manufacturés tels que les boîtes de sardines,

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l'huile, le thé. Tous ces commerçants s'approvisionnent au marché de Falangountou ou de Dori.

- les acheteurs-revendeurs d'or. On en distingue deux types : les grands et les petits.

Les petits acheteurs-revendeurs ou intermédiaires sont ceux qui achètent les petites quantités d'or et qui revendent sur place. Parmi eux, il y a ceux qui disposent de leur propre capital et ceux qui travaillent avec des patrons et perçoivent des commissions après livraison. Ils sont les plus nombreux. Le village de Belgou en compte au moins une quinzaine. Ces derniers achètent généralement les pépites d'or que les femmes ont renvoyées de « Sokadji ». L'équivalent du poids d'une buchette d'allumette coûte 500 F CFA.

Les grands acheteurs-revendeurs : Ce sont les gourous des transactions. Ils sont au centre de l'activité, sont souvent propriétaires de `'trou» (filon) et engagent des ouvriers avec qui ils partagent les roches. Les grands commerçants achètent l'or directement avec les orpailleurs (es) ou rachètent avec les petits acheteurs et partent revendre à Dori dans les entrepôts à un coût plus élevé.

Selon les différents acteurs de la filière, c'est une activité rentable et elle leur permet de résoudre un grand nombre de problèmes. L'enquête réalisée sur le terrain a permis de savoir que les retombées des activités connexes de l'orpaillage contribuent pour beaucoup dans l'achat des céréales pendant les périodes de soudure et elles servent également à l'achat des réserves alimentaires. Lors des enquêtes d'août 2007, les ménages ont affirmé avoir acheté en 2006, 245 sacs de 100 kg de céréales pour 40 ménages soit environ 7 sacs par ménage. L'argent issu des différentes activités permet aussi l'achat du petit bétail qui est gardé comme un investissement car en cas de problème il est vendu.

2.5 - LES AUTRES ACTIVITES

Plusieurs autres activités animent la vie socioéconomique de Belgou. Ce sont le métier de passeur, la vannerie, la bijouterie et le transport informel de marchandises.

2.5.1 - le métier de passeur

Il est pratiqué par huit personnes (2 employeurs propriétaires de pirogue et 6 employés). Ils assurent la traversée des personnes et des biens en saison pluvieuse. La traversée a lieu en deux endroits : le premier lieu se situe sur les émissaires du Gourwol Il permet de relier le village de Belgou à le celui de Goulgountou, le second lieu est la rivière de Sambonaye qui permet de relier Dori et le département de Falangountou.

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Le prix de la traversée est fonction du niveau de l'eau et de la nature du produit à transporter (voir tableau ci-dessous). Les enquêtes réalisées auprès des différents acteurs de l'activité nous ont appris que c'est une activité qui procure des revenus conséquents. En effet les gains journaliers varient entre 5 000 et 10 000 F CFA à Goulgountou et de 10 000 à 50 000 F CFA à Sambonaye. Les recettes journalières sont partagées de façon équitable entre les employés et les propriétaires de pirogue. A Sambonaye compte tenu du nombre élevé de pirogues, les propriétaires ont convenu de mettre ensemble les recettes journalières avant de procéder au partage les soirs. Les montants perçus par propriétaire seront alors fonction du nombre de pirogues ayant travaillé ce jour.

Tableau 3: Le prix des différents services en fonction du niveau des eaux

Les différentes traversées

Prix des différents services en FCFA

Niveau de l'eau bas

Niveau de l'eau élevé

Homme originaire de Belgou

50

50

Homme non originaire de Belgou

100 à 150

250

malade

0

0

bovin

1500

2000

Caprin et ovin

100

150

Charrette

1500

2000

Sac de céréale

200

200

vélo

250

500

Moto de petite cylindrée

250

500

Moto de grosse cylindrée

500 à 1000

1500 à 2000

Source : enquête de terrain, Août 2007

2.5.2 - La bijouterie

Elle est pratiquée par les forgerons qui sont au nombre de cinq. Ces derniers fabriquent en plus des outils agricoles. Ces outils sont généralement fabriqués à l'approche de la saison pluvieuse, le prix d'un hilaire varie entre 500 F CFA et 1 500 F CFA. Quant aux bijoux (bracelet, collier, boucle d'oreille, chaîne), ils sont confectionnés en argent ou en or pendant la saison sèche et à l'approche des différentes fêtes (ramadan, tabaski, nouvel an). Les prix sont fonction de la matière utilisée et du modèle demandé. Les prix peuvent souvent

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atteindre 75 000 F CFA. Les clients potentiels de ces parures sont les femmes de Belgou et des villages environnants.

Selon les forgerons, c'est en année de bonne pluviométrie que l'activité est plus rentable. En effet, lorsque les précipitations sont suffisantes, on a de bonnes récoltes. De ce fait les revenus tirés de l'orpaillage par les femmes au lieu d'être utilisés pour l'achat de céréales servent à l'achat de parures. Cependant l'activité rencontre un certain nombre de problèmes liés au manque et à la cherté des matières premières (fer, argent, or).

2.5.3 - La vannerie

Ils confectionnent des cordes pour le bétail. Il s'agit de deux vieillards qui n'ont plus la force de participer aux activités champêtres. Ils restent alors dans les concessions et fabriquent des cordes pour le bétail. Les cordes fabriquées sont ensuite échangées contre du grain, du tabac, de la cola et souvent contre de l'argent.

2.5.4 - Le transport informel de marchandises

Il est assuré par des charretiers. Les jours de marché, ils font la navette entre le village et les marchés en transportant les bagages des villageois.

Conclusion partielle

La présentation du milieu physique a permis de comprendre le milieu dans lequel vit la population de Belgou. Le terroir présente un paysage varié, avec des sols en général pauvres et recouverts d'une végétation essentiellement herbeuse. Les éléments du climat présentent dans leur ensemble une variation spatio-temporelle. En plus de l'agriculture et de l'élevage, les populations pratiquent plusieurs autres activités génératrices de revenus. Parmi ces activités, la plus importante est l'orpaillage qui mobilise aussi bien les hommes que les femmes. La pratique de ces différentes activités permet aux populations d'avoir des revenus pour faire face à l'incertitude climatique. Quelle est alors la perception de la variabilité et du changement climatique par les populations ? Que font-elles pour s'adapter à ce phénomène ?

LA PERCEPTION PAYSANNE ET LES STRATEGIES D'ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

DEUXIEME PARTIE

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Il s'agit dans cette partie de présenter la perception paysanne du changement et de la variabilité climatique et de passer en revue toutes les stratégies mises en place pour y faire face.

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CHAPITRE III :

LE CHANGEMENT ET LA VARIABILITÉ CLIMATIQUES

SELON LES POPULATIONS

Dans ce chapitre nous essayerons de faire ressortir la perception des populations sur l'évolution du climat durant ces trente dernières années. A partir des données météorologiques recueillies à la station synoptique de Dori, nous analyserons certains paramètres climatiques que nous mettrons en rapport avec les déclarations des populations.

3.1 - LA REPRESENTATION DE LA VARIABILITE ET DU CHANGEMENT

CLIMATIQUE PAR LES PAYSANS

Les enquêtes réalisées ont montré que toute la population reconnaît l'évolution du climat surtout après les sècheresses des années 1970. Elle appréhende le changement et la variabilité climatique à travers le déroulement des saisons et l'observation d'un certain nombre de phénomènes au fil des ans.

3.1.1 - Les saisons

Les populations peulh de Belgou se basent sur les éléments climatiques des deux grandes saisons de l'année (la saison des pluies et la saison sèche) pour caractériser la variabilité et le changement climatique.

3.1.1.1 - La saison pluvieuse

La saison pluvieuse est la période où on enregistre les quantités importantes de précipitations. C'est le moment le plus important de l'année pour les paysans car, la suite de la saison en dépend. Le début de la saison, sa variation dans le temps et dans l'espace, les signes annonciateurs de pluie, les quantités d'eau tombées et les types de pluie sont autant d'indicateurs de changement et la variabilité climatique pour les populations de Belgou.

3.1.1.1.1 - Le début de la saison des pluies et les premiers semis

La majeure partie des populations enquêtées (62%) estiment que de nos jours, les premières pluies tardent à s'installer, donc il y a un retard dans l'installation de la saison

39

hivernale. Du coup, on constate un recul de la date des premiers semis. Il y a une trentaine d'années, on enregistrait suffisamment de pluies en mi-mai pour commencer les travaux champêtres. Mais de nos jours, il faut attendre le mois de juin avant d'enregistrer les précipitations suffisantes pour les premiers semis. Cependant d'aucuns (21%) estiment n'avoir pas observé de changement dans l'installation de la période hivernale. Les 17% n'ont pas d'opinion sur la question. Contrairement au début de la saison pluvieuse, les populations pensent que la saison sèche s'installe plus tôt qu'auparavant. En effet, la fin des pluies qui se situait au début du mois d'octobre a connu un recul vers le début du mois de septembre. Cet arrêt précoce des averses annonce alors le prolongement de la saison sèche qui atteint souvent 8 mois. Toutes les personnes enquêtées ont souligné cela.

3.1.1.1.2 - Les signes annonciateurs de pluie

Lors de nos échanges avec certaines personnes âgées du village, il a été fait cas de changement observé sur les signes précurseurs de pluie ; c'est le cas de l'assombrissement du ciel, les forts grondements de tonnerre accompagnés d'éclairs. Les populations trouvent que ces signes sont aujourd'hui en voie de s'amenuiser. Selon les interlocuteurs, le changement ou la disparition progressive de ces signes a fait apparaître un nouveau type de pluie :"les pluies surprises?. Ce sont des pluies qui tombent de façon brusque et qui surprennent souvent les agriculteurs dans les champs. Ils soulignent aussi le fait que généralement ce sont des pluies de courte durée.

3.1.1.1.3 - La pluviométrie

De façon générale, les populations perçoivent le changement et la variabilité à travers la baisse de la pluviométrie. Elles déclarent qu'"il ne pleut plus comme avant". Le changement est perçu à travers le nombre d'évènements pluvieux et les quantités d'eau tombées. La majorité de la population (90%) a observé une baisse du nombre de jours de pluie. Cependant cette tranche de la population n'est pas unanime sur l'évolution des quantités d'eau tombées. En effet des 90%, certains (60%) estiment que malgré le nombre réduit d'évènements pluvieux les quantités d'eau reçues aujourd'hui sont supérieures à celles d'autrefois ; d'autres (30%) par contre soutiennent que la baisse des évènements pluvieux est synonyme de la baisse de la quantité d'eau tombée. 2% estiment que le nombre de jours des pluies et les quantités d'eau sont en hausse. Les 8% restants n'ont constaté aucun changement

40

du nombre de jours de pluie. Cependant leur remarque sur l'évolution des proportions d'eau diffère car 5% estiment qu'il ya une augmentation des quantités d'eau tombées et 3% soutiennent le contraire.

Tous s'accordent sur le fait que quelle que-soit les quantités d'eau reçues cela ne leur profite pas en saison sèche car la rivière qui passe à côté du village draine toute l'eau qui tombe en hivernage. Aussi, le bouli avec sa faible capacité de rétention due à son ensablement est soumis à la pression humaine, animale et à l'évaporation. Il n'arrive donc pas à conserver l'eau pendant longtemps. Cette baisse généralisée de la pluviométrie a donc un impact sur la durée de la disponibilité en eau de surface.

3.1.1.1.4 - les pluies de mousson et la période de crue du cours d'eau

La mousson s'installait au mois d'août. Mais aujourd'hui, on constate que ce phénomène même s'il continue d'apparaître, connais des variations dans leurs manifestations et dans leur durée : installation précoce ou tardive, irrégularité de l'intensité, etc. Ceci a un impact sur les périodes de crue du cours d'eau qui borde le village dans sa partie méridionale. De ce fait, les crues qui s'étalaient sur tout le mois d'août connaissent également des variations. On observe souvent des crues en juillet et même souvent en septembre, en fonction de l'installation de la mousson.

3.1.1.1.5 - Les pauses pluviométriques

Ce sont des poches de sécheresse au cours de la saison des pluies. Ces trêves pluviométriques n'excédaient pas généralement dix jours. Aujourd'hui, elles peuvent durer vingt jours et sont devenues la principale cause des mauvaises récoltes. Les cultivateurs estiment que lorsque les pauses excèdent deux semaines, elles jouent sur l'évolution des plantes et peuvent même entraîner la mort de celles-ci. Elles sont plus dangereuses lorsque les céréales sont au stade de l'épiaison.

3.1.1.1.6 - La répartition des pluies dans le temps et dans l'espace

Les paysans ont remarqué une diminution de la durée de la saison des pluies ainsi que la réduction de la durée d'une pluie. Selon eux, la saison des pluies pouvait atteindre auparavant 4 à 5 mois ; mais aujourd'hui elle n'excède pas 3 à 4 mois.

41

Quant aux durées des précipitations, les villageois soulignent la raréfaction des pluies de longue durée. Avant, il pouvait pleuvoir du matin au soir. Mais actuellement ce sont des évènements rares.

La répartition des pluies dans l'espace a été relevée par les paysans comme élément de changement. Ils constatent que les pluies ne couvrent plus de grandes surfaces. La preuve on pouvait avoir des pluies qui arrosent tous le département de Falangountou. Mais aujourd'hui, il peut pleuvoir dans un champ sans que le voisin ne reçoive aucune goutte d'eau.

3.1.1.2 - La saison sèche

C'est la période d'arrêt de toutes les activités agricoles dans le village. Au cours de cette période, les villageois se consacrent à des activités telles l'orpaillage, le commerce et l'élevage. La variation de la température pendant cette période est l'élément qui a attiré l'attention des populations. En effet les populations apprécient différemment la variation de température 54% des ménages enquêtés affirment avoir constaté une augmentation de la durée de la période chaude tandis que 42% pensent que c'est la période froide qui est devenue plus longue. Cependant tous reconnaissent qu'il fait maintenant plus chaud qu'auparavant.

3.1.2 - Les vents et les tempêtes de sable

Pour les populations, même si ces évènements se manifestaient auparavant dans le terroir, ils ont changé en intensité et en périodicité. Ils sont devenus maintenant plus fréquents, soufflent plus fort et soulèvent plus de sable.

3.1.3 - La disponibilité en eau de surface

Les eaux de surface à Belgou sont constituées d'un bouli et d'un affluent du gourwol. La disponibilité en eau en ces différents points a connu un changement. Les populations croient que les points d'eau tarissent vite. La cause serait l'insuffisance pluviométrique, la croissance démographique, l'augmentation du cheptel et l'ensablement progressif de ces points d'eau.

42

3.1.4 - Les prévisions saisonnières empiriques

Toutes les sociétés traditionnelles disposent de pratiques ou d'éléments sur lesquels elles se basent pour réaliser des prévisions sur les saisons. C'est-à-dire à partir de rites ou d'observation directe, les populations arrivent à deviner si la saison sera bonne ou mauvaise. A Belgou, les anciens ont fait cas de l'observation de deux phénomènes : le comportement des bovins, le fleurissement des arbres.

En début de saison pluvieuse, si l'on remarque que les animaux après s'être abreuvés vont uriner hors de l'eau, cela est signe annonciateur de mauvaise saison ; dans le cas contraire, cela annonce une saison abondante.

Lorsque les arbres commencent à fleurir sur les côtés cela est signe de bonne saison. Mais si les fleurs débutent par le sommet des arbres, cela signifie qu'on aura une mauvaise.

Ces connaissances bien que empiriques ont toujours guidé les populations dans la conduite à tenir au début des différentes saisons, surtout pluvieuses.

Les perceptions paysannes du changement et de la variabilité climatique se saisissent à travers la manifestation de certains éléments du climat et de certaines considérations empiriques. Pour appréhender les limites et les forces des perceptions, il serait important d'analyser certains paramètres du climat de la zone. Ces analyses permettront alors de faire un rapprochement entre les dires des paysans et les données ainsi analysées.

3.2 - L'ANALYSE DE QUELQUES PARAMETRES CLIMATIQUES

Notre analyse s'appuiera sur les données de température, de pluviométrie, de vent et d'évapotranspiration recueillies à la Direction Générale de la Météorologie (DGM). Les analyses portent sur les trente dernières années (1977-2006).

3.2.1 - L'analyse des données de précipitations et de nombre de jours de pluie

L'examen portera d'abord sur les variations interannuelles des précipitations et du nombre de jour de pluie et concernera respectivement la période 1977 à 2006 et les décennies 1977-1986, 1987- 1996 et 1997- 2006. Ensuite il portera sur les variations inter- mensuelles et décadaires des précipitations durant les trois décennies mentionnées plus haut. Tout cela permettra d'avoir une idée claire sur l'évolution de ces deux paramètres durant les trente dernières années. Aussi permettront-elles d'apprécier la perception paysanne liée à ces éléments climatiques.

43

3.2.1.1 - Les variations interannuelles des précipitations et du nombre de jours de pluie durant la période 1977-2006

L'observation du graphique 6 indique une tendance à la hausse des précipitations et du nombre de jours de pluie pendant ces trente dernières années. Ce qui donne raison à une certaine tranche de la population qui soutient que le nombre de jours de pluie est en hausse, entrainant ainsi une augmentation des précipitations. La pluviométrie au Sahel est marquée par une grande variabilité interannuelle. Ainsi l'évolution en dents de scie des deux graphiques traduit bien cette variation interannuelle des précipitations et du nombre de jours de pluie. Pendant les trente années, on a enregistré des pluviométries exceptionnellement hautes en 2003 (753,2 mm) et en 2005 (722,1 mm).

Le découpage de la série en périodes décennales permet de mieux saisir la perception des populations, car leur avis a été recueilli sur cette base.

Graphique 6 : Variations interannuelles des précipitations et du nombre de jours de pluie (NJP) entre 1977 et 2006

Source : D'après les données de la Direction Générale de la Météorologie (2007)

44

3.2.1.2 - Les précipitations décennales de 1977 à 2006

La décennie 1977-1986 est caractérisée par une baisse générale de la pluviométrie comme l'indique la courbe de tendance du graphique 7. La moyenne interannuelle durant cette période est de 412,64 mm. La plus forte pluviométrie a été enregistrée en 1978 avec 539,2 mm tandis que l'année 1984 a été la moins pluvieuse avec 323,6 mm. Quant au nombre de jours de pluie, il est très légèrement en baisse avec une moyenne annuelle de 38,6 jours de pluie. L'année 1982 a enregistré le plus grand nombre de jours de pluie (47 jours). Cependant les années ayant enregistré le moins de jours de pluie sont 1977 et 1984 avec respectivement 29 et 30 jours de pluie.

Graphique 7 : Variation des précipitations et du nombre de jours de pluie durant la décennie 1977-1986

400

600

500

300

200

100

0

1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986

Précipitations nombre de jours de pluie

Tendance des précipitations Tendance du nbr de jr de pluie

45

40

50

35

30

25

20

5

0

15

10

)

Source : D'après les données de la Direction Générale de la Météorologie (2007)

r

e

N

jrs Nore lp e

Durant la période 1987-1996, on constate une légère tendance à la stabilisation de la pluviométrie (Graphique 8) avec une moyenne interannuelle de 450,85 mm. On a enregistré 599 mm de pluie en 1988 correspondant à l'année la plus pluvieuse, contre 259,1 mm pour 1987 la moins pluvieuse. Cette décennie est marquée par une tendance à la hausse pour le nombre de jours de pluie. La moyenne interannuelle du nombre de jours de pluie est de 45,1. L'année 1994 avec 58 jours de pluie, enregistre le plus grand nombre de jours de pluie, contre 33 jours de pluie pour l'année 1987 qui est l'année ayant enregistré le plus faible nombre de

45

jour de pluie. Comparativement à la précédente, cette décennie a connu une hausse des précipitations et du nombre de jours pluvieux comme l'attestent les moyennes interannuelles.

Graphique 8: Variation des précipitations et du nombre de jour de pluie durant la décennie 1987-1996

400

700

600

500

300

200

100

0

1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996

40

70

60

50

30

20

0

10

Source : D'après les données de la Direction Générale de la Météorologie (2007)

V

d

itations nom

Précipitations Nombre de jours de pluie (NJP)

Tendance des précipitations Tendance du NJP

5392 45

D'après l'observation du graphique 9 qui correspond à la période 1997-2006, on constate une légère tendance à l'augmentation de la pluviométrie avec cependant une baisse sensible du nombre de jours de pluie. En effet, pour cette décennie, la moyenne interannuelle des précipitations est de 496,51 mm avec une pluviométrie maximale de 722,1 mm en 2005 et une pluviométrie minimale de 310,7 mm en 2004. Le nombre de jours de pluie indique une moyenne interannuelle de 47,7 jours, et respectivement 55 et 56 jours de maxima correspondant aux années 2005 et 2006. Les minima (37 jours) de la décennie ont été relevés en 2004 et 2006.

46

Graphique 9 : Variation des précipitations et du nombre de jours de pluie durant la décennie 1997-2006

400

200

700

600

500

300

800

100

0

Précipitations nombre de jours de pluie

Tendance des précipitations Tendance du nombre de jours de pluie

60 50 40 30 20 10 0

2004 2005 2006

Source : D'après les données de la Direction Générale de la Météorologie (2007)

1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

La comparaison des précipitations interannuelles des deux dernières décennies (19871996 et 1997-2006) laisse apparaître que la décennie 1997-2006 a été la plus pluvieuse. Aussi,

iu

l'observation des courbes de tendance indique une augmentation de la pluviométrie et une baisse du nombre de jours de pluie pour la décennie 1997-2006. Pour 1987-1996, on a une tendance à la stabilisation pour les précipitations et une baisse du nombre de jours de pluie. Ces observations viennent alors confirmer les dires de la majorité (60%) des enquêtés qui estiment que le nombre de jours de pluie a diminué avec une augmentation des quantités d'eau tombées.

N

N

3.2.1.3 -L'analyse des variations inter-mensuelles des précipitations durant les trois décennies

L'observation de la courbe de variation inter-mensuelle (graphique 10) des précipitations durant les trois décennies permet d'affirmer que le mois d'août reste le plus pluvieux. Le mois d'avril connaît une baisse considérable de la pluviométrie, alors que les mois d'août et de juillet connaissent des fluctuations. En outre, si l'on considère les deux dernières décennies, on observe une baisse des précipitations pour le mois d'août et une hausse pour le mois de juillet. Les mois de mai, de juin, de septembre et d'octobre connaissent quant à eux une augmentation des précipitations durant les trois décennies.

47

Graphique 10: Variations inter-mensuelles des précipitations durant les trois décennies

250 200 150 100

50

0

 
 

(1977-1986) (1987- 1996) (1997-2006)

Source : D'après les données de la Direction Générale de la Météorologie (2007)

La baisse de la pluviométrie au mois d'avril au profit du mois de mai conforte la position des paysans qui ont constaté un début tardif dans l'installation de la saison des pluies. Cependant, les remarques portées sur la diminution de la durée de la période hivernale ne sont pas vérifiées. En effet, au moment où l'on constate une baisse considérable de la pluviométrie au mois d'avril, on note que le mois d'octobre est en train de devenir pluvieux. Il ya donc une compensation en ce qui concerne le nombre de mois pluvieux. On peut donc dire qu'il y a un basculement de la période hivernale.

vie

rie

ar

iu

ille

o

Pendant la décennie 1997-2006, les précipitations de juillet ont tendance à égaler celles d'août. On observe une forte augmentation des précipitations en septembre. Ces deux constats appuient la déclaration des personnes interrogées selon lesquelles les périodes de

v

Av M crue varient entre juillet, août et septembre. Av

Md juillet,

Sep

e

Sep

Noes

No

c

3.2.1.4 - L'analyse des données décadaires de précipitation durant les trois décennies

Les courbes des précipitations décadaires (graphique 11) présentent presque les mêmes évolutions avec cependant quelques petites disparités. Durant les trois décennies, on enregistre des précipitations pendant le mois de mars. D'une manière générale, la saison des

48

pluies commence en mai, mais son installation définitive diffère d'une décennie à une autre. Pour la période 1997-2006, la saison s'est véritablement installée dans la première décade de juin. Quant aux deux dernières décennies, la saison s'est annoncée dans la première décade de mai avant de s'installer définitivement dans la dernière décade de ce mois. Les populations ayant constaté un recul dans le début des dates de semis semble avoir raison car la dernière décennie connait des débuts d'hivernage vacillants. En plus, les chutes brusques et longues de la courbe viennent conforter la position selon laquelle il y a maintenant des pauses pluviométriques plus longue à l'intérieur de la saison des pluies.

L'analyse des paramètres pluviométriques laisse apparaître que la pluviométrie de la zone connaît une variation tant mensuelle qu'annuelle. Cela pourrait donc expliquer les mouvements des isohyètes de la région (carte n° 3).

Carte 3 : Migration des isohyètes 600 et 900 de 1970 a 2000

· Bobo Dioulasso

· Dedougou

· Gaoua

600 mm

· Boromo

· Ouahigouya

50 0 50 Km

· Ouagadougou

·

· Bogandé

· Dori

· Fada N'gourma

· Localités

Isoyètes 1991-2000

Isoyètes 1981-1990

Isoyètés 1971-1980

Limite d'Etat

N

Source : Direction Générale de la Météorologie

Source: Dection générale de la météorologie Mai 2008

49

Graphique 11: Variations décadaires des précipitations durant les trois décennies

Source : D'après les données de la Direction Générale de la Météorologie (2007)

3.2.2 - L'analyse des données de température

Elle concernera les variations interannuelles et les variations inter mensuelles.

3.2.2.1 - Les variations interannuelles de température

L'observation des trente dernières années laisse apparaître une forte hausse des températures (graphique 12). Cette hausse s'est beaucoup accentuée surtout durant la dernière décennie où on n'a jamais enregistré des moyennes annuelles de températures en dessous de 29,8°C. La comparaison des moyennes décennales fait de la période 1997-2006 la plus chaude avec 30,1°C contre 29,8°C et 29,6°C respectivement pour les décennies 1987-1996 et 1977-1986. On peut donc soutenir la perception selon laquelle les températures sont en nette hausse par rapport à la décennie précédente.

50

Graphique 12: Variation interannuelle de la température

30,6

30,4

30,2

30,0

29,8

29,6

29,4

29,2

29,0

28,8

28,6

28,4

Temperature (°C) Tendance

Source : D'après les données de la Direction Générale de la Météorologie (2007)

3.2.2.2 - Les variations inter-mensuelles des températures

87

78

97 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89

L'évolution mensuelle des températures durant les trois décennies présente presque les mêmes phases d'évolution (graphique 13). Les années démarrent avec de faibles températures durant les mois de janvier, de févier et de mars. Après ces trois premiers mois, les températures croissent et atteignent leur maximum en avril, mai et amorcent une chute progressive jusqu'en août. A partir de ce mois, les températures recommencent à augmenter jusqu'en octobre. De là, on assiste de nouveau à une autre phase de baisse des températures jusqu'en fin d'année. Ainsi, les mois d'avril, mai, juin, et octobre restent plus chauds et ceux de janvier, février, mars et décembre restent plus froids avec cependant quelques petites évolutions. En effet, les mois les plus froids connaissent une hausse de températures de l'ordre de 1°C durant la dernière décennie. Il en est de même pour certains mois chauds. La perception des populations selon laquelle il y a un changement dans la durée des périodes chaudes et froides n'est pas trop perceptible. En revanche l'augmentation générale de la température semble une réalité.

51

Graphique 13: Variation inter-mensuelle des températures

38

36

34

32

30

28

26

24

22

20

1977-1986 1987-1996 1997-2006

Source : D'après les données de la Direction Générale de la Météorologie (2007)

3.2.3 - L'analyse de la vitesse du vent

Les variations interannuelles et les variations inter-mensuelles de ce paramètre seront analysées.

3.2.3.1 - La variation interannuelle de la vitesse du vent

L'indisponibilité de données pour l'année 2006 nous a amené à considérer l'année 1976 comme période de départ pour être dans la fourchette des trente années. L'observation sur ces trente années indique une tendance générale à la hausse de la vitesse du vent (graphique 14). Cependant, on remarque une variation interannuelle de la vitesse du vent. Les vitesses moyennes annuelles oscillent entre 1,2 m/s et 1,6 m/s sauf en 1980 où la moyenne annuelle est de 1,08 m/s. La vitesse moyenne annuelle de toute la période est de 1,34 m/s. Les moyennes décennales donnent 1,32 m/s, 1,31m/s et 1,39 m/s respectivement pour 1976-1985, 1986-1995 et 1996-2005, avec une tendance légère à la baisse pour cette dernière et une hausse pour les précédentes. De ce constat, la perception paysanne selon laquelle les intensités des vents ont connu une évolution progressive n'est pas perceptible.

52

Graphique 14 : Variation interannuelle de la vitesse du vent

1,8

1,6

1,4

1,2

1

vitesse (m/s

0,8

0,6

0,4

0,2

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1976

1978

1980

1982

1984

1986 1988 1990

Vitesse (m/s)

1992

1994 1996

Tendance

1998

2000

2002

2004

Source : D'après les données de la Direction Générale de la Météorologie (2007)

3.2.3.2 - La variation inter-mensuelle de la vitesse du vent durant les trois décennies

Les variations inter-mensuelles de la vitesse du vent pendant les trois décennies présentent des similitudes (graphique 15). En effet, pour toutes les décennies, on constate trois périodes dans l'année où les vitesses des vents croissent et deux périodes au cours desquelles les vitesses connaissent une régression. Les vitesses croissent du mois de janvier au mois de mars, du mois d'avril au mois de juin et d'octobre à décembre. Durant toutes ces périodes, on remarque que c'est la dernière décennie qui a enregistré les vitesses de vent les plus élevées sauf pendant la période allant de novembre à décembre. Sur toute la durée d'observations, c'est la décennie 1986-1995 qui a enregistré les vitesses les plus élevées.

On observe la première phase de chute des vitesses de mars à avril et la seconde phase de juin à octobre. Au cours de cette seconde période (juin-octobre), les vents deviennent rares et cette rareté se fait sentir surtout de septembre à octobre où on a des vitesses inférieures à 1m/s.

53

Graphique 15 : Variation inter-mensuelle des vitesses de vent durant les

décennies 1976-1985, 1986-1995 et 1996-2005

2,5

0,5

1,5

2

0

1

1976-1985 1986-1995 1996-2005

Source : D'après les données de la Direction Générale de la Météorologie (2007)

3.2.4- l'humidité relative

L'analyse de l'humidité relative concernera les variations interannuelles de 1977 à 2005 et les variations inter mensuelles des trois décennies de la même période.

3.2.4.1 - La variation interannuelle de l'humidité relative

La courbe du graphique 16 présente une forme sinusoïdale qui traduit une variation interannuelle de l'humidité relative. La tendance générale qui se dégage de la série chronologique des trente années est la baisse de l'humidité relative. Les moyennes annuelles sont toutes supérieures à 40 sauf la moyenne de l'année 1984 qui est de 39,08. Elle est donc l'année la moins humide et cela serait relatif à la sècheresse des années 1983-1984. La moyenne la plus élevée (48) a été enregistrée au cours de l'année 1991.

54

Graphique 16: Variation interannuelle de l'humidité relative

49

48

47

46

45

44

43

42

41

40

39

38

37

36

35

Source : D'après les données de la Direction Générale de la Météorologie (2007)

3.2.4.2 - La variation inter-mensuelle de l'humidité relative durant les trois décennies

Durant les trois décennies, les plus faibles valeurs d'humidité sont observées de novembre à avril tandis que les plus fortes valeurs se rencontrent entre mai et octobre. Le pic de l'humidité s'observe en août (graphique 17). L'humidité a connu une légère augmentation durant les mois de juillet, août, septembre et octobre. Cette augmentation pourrait être liée à l'évolution des quantités d'eau reçues pendant ces périodes.

Les différentes analyses ont permis de savoir que durant les trente dernières années, les paramètres climatiques ont subi des fluctuations tant mensuelles qu'annuelles. Les populations arrivent à cerner certaines de ces variations. Le tableau 4 résume les différentes variations constatées lors des analyses. De ces constats, on peut dire que le changement et la variabilité climatique sont une réalité bien perçue par les populations de Belgou. Qu'en est-il des causes et des conséquences ?

55

Graphique 17 : Variation inter mensuelle de l'humidité relative durant les trois décennies

40

80

60

50

30

20

70

10

0

1977-1986 1987-1996 1997-2006

Source : D'après les données de la Direction Générale de la Météorologie (2007) Tableau 4 : La variation des différents paramètres climatiques au cours de la

ériode 1977-2006

Paramètre

période

Pluviométrie

Nombre

de jours
de pluie

Température

Humidité relative

Vent

1977-1986

-

-

+

-

+

1987-1996

#177;

+

-

#177;

+

1997-2006

+

+

+

-

-

1977-2006

+

+

+

-

+

Source : D'après les données de la Direction Générale de la Météorologie (2007)

+ hausse - baisse #177; stabilité

3.3 - LA PERCEPTION PAYSANNE DES CAUSES ET DES CONSÉQUENCES DE LA VARIABILITÉ ET DU CHANGEMENT CLIMATIQUE

De façon générale, les causes du changement et de la variabilité climatique sont d'ordre naturel et anthropique. Cependant la perception des causes et des conséquences diffère selon les individus.

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3.3.1 - les causes d'ordre général

Les causes d'ordre général se résument en causes naturelles et anthropiques.

3.3.1.1 - les causes naturelles

Dans son étude sur la caractérisation du climat du sahel, Ouédraogo K. D (1999) souligne qu'une des causes naturelles du changement climatique est le phénomène el nino4. Selon lui, le climat sahélien, intimement lié à la circulation générale de l'atmosphère, en est corrélé. La circulation générale est vectrice de la distribution de l'énergie autour du globe ; tout changement de la direction de cette circulation s'accompagne nécessairement d'une nouvelle donne dans la distribution globale de l'énergie avec des répercussions sur les températures. Or la série chronologique de la composante zonale du vent fait ressortir une rotation du secteur EST(-) au secteur OUEST(+) à partir des années 1970. Ce passage du vent d'une circulation cyclonique à une circulation anticyclonique pourrait être alors à l'origine du réchauffement et/ou de la baisse de la pluviométrie dans la zone.

3.3.1.2 - Les causes d'origine anthropique

L'augmentation des gaz à effet de serre dans l'atmosphère est la principale cause du changement climatique. La production de ce gaz est liée intimement aux activités humaines à la surface de la terre. Un consensus d'environ 98 % des chercheurs s'est établi pour considérer que l'homme joue un rôle déterminant dans le réchauffement climatique (Durand F., 2007). Le rapport préliminaire du comité national sur le changement climatique a relevé que les activités humaines génératrices des gaz à effet de serre au Burkina Faso sont : l'industrie qui constitue la principale source (86%) des émissions, suivie de l'agriculture (9%) et de l'énergie combustible (5%). Le même rapport mentionne que le Sahel burkinabé contribue à l'émission des gaz au niveau de l'agriculture et de l'élevage.

3.3.2 - Les causes selon la population de Belgou

Les paysans situent la responsabilité du changement climatique à deux niveaux : divin et humain.

4 C'est le déplacement de l'ouest vers l'est au niveau de l'équateur d'une énorme masse d'eau chaude (grand comme les USA) qui réchauffe une partie des eaux de l'océan pacifique et modifie notamment le régime des pluies tropicales (www google)

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3.3.2.1 - La responsabilité divine

Pour la population cible de l'enquête, le changement ou la variabilité climatique n'est que du fatalisme. En clair, le seul responsable des modifications ou variations ne peut être que Dieu. Cette thèse est soutenue par près de 80% des personnes interrogées à Belgou. Elles avancent les arguments selon lesquels l'eau, le sol, la pluie, les vents, le soleil, etc. procèdent de la Providence. Ainsi, toute modification ou variabilité observée dans leur cours habituel est le fait de Dieu.

Dans le même ordre d'idées, certains anciens du village pensent que la rareté pluviométrique et l'apparition des phénomènes climatiques exceptionnels sont des châtiments divins dus à ?l'évolution négative du monde?. En effet, ils pensent que la dépravation des moeurs, le non respect des coutumes, des traditions et la cupidité conduisent les hommes à poser des actes inhumains, provoquant la colère de Dieu. Ainsi, Dieu à travers ces phénomènes naturels punit les fautifs.

Contrairement à ces visions de l'évolution climatique, d'autres attribuent les causes à des actions anthropiques.

3.3.2.2 - Les causes anthropiques spécifiques

Il est des paysans qui, sans avoir nié la responsabilité divine du phénomène, ajoutent qu'il existe d'autres causes liées aux actions humaines.

3.3.2.2.1 - La déforestation

Pour certaines personnes, le changement et les variabilités climatiques sont dus à la disparition des arbres et du couvert végétal. Elles affirment ne pas connaître le rôle que jouent les arbres dans le processus de la formation des pluies mais elles reconnaissent avoir appris qu'ils participent au système de formation des nuages. Par conséquent, s'il y a aujourd'hui un grand nombre d'arbres qui a disparu, il est logique que l'on constate des perturbations pluviométriques. La disparition des arbres est due au besoin en bois pour un certain nombre d'usages (bois énergie, bois d'oeuvre). Aussi ces personnes attribuent-elles la disparition des arbres aux sécheresses de 1973-74 et 1983-84 car ces deux événements ont été très catastrophiques pour la flore. Ils ont décimé la plupart des arbres qui existaient dans le terroir.

58

- La construction des maisons

La construction des maisons du village nécessite l'utilisation de beaucoup de bois. Les toitures sont faites de plusieurs troncs et de branches (cf photo 3). On estime qu'il faut, pour la construction d'une maison, les branches et les troncs d'au moins deux arbres. Cette pratique contribue donc à l'accélération de la déforestation qui a des répercussions sur la pluviométrie.

Photo 3 : Toit d'une maison vue de l'intérieur

Source : cliché de l'auteur, Août 2007

-Le bois de chauffe

Le besoin en énergie pour le ménage amène les villageois à couper le bois. Mais selon ces derniers, les quantités prélevées ne devraient pas avoir grande influence sur la végétation. Cependant, ils pensent que les véritables responsables de la surexploitation sont les charretiers5 qui viennent des villages voisins. Pour ne pas être en manque de bois pour l'approvisionnement de leurs clients, certains usent d'astuces pour dessécher les arbres. Le responsable de l'environnement du département de Falangountou parle à ce sujet

5 Ce sont des exploitants traditionnels des forêts. Avec leur permis d'exploitation ils sont autorisés à ramasser le bois mort qu'ils transportent à l'aide des charrettes pour le commercialiser à Dori.

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?d'étranglement d'arbres?. Ce procédé consiste à enlever l'écorce tout autour de l'arbre dans l'espoir qu'il s'assèche rapidement.

Le responsable de l'environnement, seul agent de son ministère en poste dans le département, affirme ne pas disposer d'assez de moyens pour surveiller tous les treize villages relevant de son ressort. Outre la disparition des arbres, on note la réduction du couvert herbacé due au surpâturage. La capacité de charge de la zone est dépassée face au nombre de plus en plus élevé de troupeau. En effet, selon les études de l'INERA (1995) cité par le ministère de l'économie et des finances, la capacité de charge de la région du Sahel devrait être de l'ordre de 395 000 UBT ; or elle est de 565 520 UBT soit un écart de charge de plus de 170 520 (+43%).

3.3.3 - Les conséquences selon la perception des villageois

Les conséquences du changement climatique et de la variabilité climatiques sont multiples et très diversifiées. Ces phénomènes affectent les hommes, les animaux et les ressources naturelles.

3.3.3.1 - Les conséquences sur les ressources naturelles

Les populations estiment que les sols, la végétation et la faune sont les principaux éléments naturels affectés par le phénomène.

3.3.3.1.1 - La végétation

Toutes les personnes interrogées ont souligné que la végétation à Belgou a connu une régression notable surtout depuis les grandes sècheresses des années 1973-1974 (djiguilé) et 1983-1984. Lors de ces sècheresses, les arbres ont payé un lourd tribut. Plusieurs d'entre eux se sont desséchés à cause du manque d'eau et de l'attaque de certains insectes nuisibles. De ce fait, le parc arboré est devenu clairsemé et plusieurs arbres parmi les plus grands ont disparu. Avant, « la végétation était si dense que les gens avaient des difficultés pour la traversée » dit-on ; aujourd'hui elle est très clairsemée. La dégradation actuelle de la végétation est un phénomène qui, d'après la population locale, n'a jamais été connue par leurs ancêtres. Tout le monde s'accorde pour attribuer la principale cause de la dégradation à la rareté des pluies au cours des 20 à 30 dernières années (Bolwig S., 1998). Ainsi 20% des populations interrogées

60

estiment que la végétation est moyennement dégradée tandis que 75% pensent qu'elle est très dégradée.

La dégradation de la végétation a des répercussions sur les populations ainsi que le bétail. La disparition ou la raréfaction de certaines espèces oblige les populations à se déplacer sur de longues distances pour satisfaire certains besoins. C'est le cas de la recherche de bois de chauffe, de plantes pour la pharmacopée, de plantes pour l'alimentation.

A Belgou la végétation est la principale source de fourrage pour les animaux. La détérioration de cette ressource rend très précaire l'activité pastorale à cause de la pénurie de fourrage qui en résulterait.

Les populations n'ont pas oublié de mentionner que la forte croissance démographique et l'augmentation du cheptel participent à la dégradation de la végétation. Pour elles, la demande en bois énergie est corrélée à l'effectif de la population ; la croissance démographique augmente donc la pression sur les arbres et arbustes, les exposant à la coupe. Le rythme souvent très élevé des coupes ne facilite pas la reconstitution des réserves. Pour le responsable de l'environnement, si la détérioration de l'environnement continue, on assistera à une modification profonde des formations végétales ainsi qu'à l'avancée du désert.

3.3.3.1.2 - Les sols

Selon la population, le niveau de fertilité globale des sols est moyen. Elle pense qu'il existe un lien entre la dégradation du couvert végétal et la baisse de la fertilité des sols. Car la dégradation du couvert végétal entraîne de facto une accélération de la dynamique érosive. Les sols étant moins bien protégés par le couvert végétal, les formes d'érosion éolienne et hydrique deviennent de plus en plus actives (Ministère de l'économie et du développement, 2006). Les enquêtes réalisées ont relevé l'existence de ces deux types d'érosion dans le terroir. Mais selon les paysans, l'érosion hydrique sévit plus dans la zone que l'érosion éolienne. La baisse de la fertilité du sol est aussi liée à l'extension des champs de cultures. En effet les superficies emblavées sont passées de 178,5 ha en 1996 à 314 ha en 2006, soit une augmentation de 135,5 ha en dix ans. Les sols auparavant mis en jachère pour retrouver leur potentiel agronomique sont aujourd'hui cultivés chaque année. Cette surexploitation entraine l'appauvrissement des sols. Selon l'analyse diachronique de l'occupation des terres de la zone d'étude, de 1992 à 2000 on observe :

61

? une augmentation des superficies des sols limono-argileux, limono-sableux, sablo-limoneux à tendance sableuse et sablo-gravillonnaires ;

? une régression des superficies des sols hydromorphes argilo-limoneux et des sols minéraux bruts, gravillonnaires sur lithosols (Tableau 5).

Tableau 5 : La dynamique des états de surface du sol entre 1992 et 2000

États de surface du sol

Superficie 1992 (ha)

Superficie 2000 (ha)

Évolution
(ha)

Sols hydromorphes argilo-limoneux

1880,11

406,12

-1474

Sols limono-argileux

1338,26

1465,05

127

Sols limono-sableux

1422,00

1851,30

429

Sols sablo-limoneux à tendance sableuse

1346,38

3146,33

1800

Sols sablo-gravillonnaires

1471,14

2185,30

714

Sols minéraux bruts, gravillonnaires sur lithosols

1875,81

279,90

-1596

Source : Images composées fausse couleur RGB 453 de Landsat4 (1992) et Landsat7 (2000)

Figure 1 : Évolution des types d'états de surface du sol de la zone du site : octobre 1992 et août 2000

Belgou

Belgou

Sols hydromorphes argilo-limoneux

Sols limono-argileux

Sols limono-sableux

Sols sablo-limoneux à tendance sableuse

Sols sablo-gravillonnaires

Sols minéraux bruts, gravillonnaires sur lithosols

Limite approximative du terroir de Belgou

Système de projection : WGS 1984 UTM Zone 31

Source : Images composées fausse couleur RGB 453 -TM de Landsat4 (1992, OUATTARA I., 2008

62

63

3.3.3.1.3-La faune

D'après l'historique du village, Belgou était une zone très giboyeuse où on rencontrait les gros et petits gibiers. Aujourd'hui, la faune à Belgou se résume par la présence de quelques varans, de perdrix, de tourterelles, de rats, de francolins et d'oiseaux migrateurs. La disparition de la faune est l'une des conséquences de la dégradation des formations végétales. En effet, l'absence d'une couverture dense empêche les animaux d'avoir des logis. Cela entraîne le départ des animaux du terroir vers des zones plus boisées. Aussi, avec la croissance de la population, on assiste à l'arrivé d'un nombre de plus en plus élevé de braconniers. Ces derniers abattent les animaux et cela participe à la disparition de la faune.

3.3.3.2 - Les conséquences sur les activités humaines

La péjoration des conditions climatiques affecte les activités humaines. A Belgou, ses impacts se perçoivent dans l'agriculture et l'élevage, principales activités de la région.

3.3.3.2.1 - Les conséquences sur l'agriculture

L'agriculture à Belgou est pluviale. Elle est donc tributaire des précipitations. La tendance à la baisse généralisée et les variations pluviométriques constatées ces dernières années ont des répercussions sur l'agriculture. On assiste alors à une modification du calendrier agricole, à l'introduction de nouvelles cultures, à une baisse des productions.

- une adaptation du calendrier agricole

Les populations enquêtées affirment avoir constaté un recul du début de la saison pluvieuse ; ce qui entraîne une modification du calendrier agricole. Les semis qui marquent le début de l'activité agricole dans le village commençaient auparavant dans le mois de mai, correspondant à la tombée des premières précipitations. Mais de nos jours, les semis débutent en juin avec des reprises de semis jusqu'en juillet.

Cette modification du début des activités n'engendre pas un grand bouleversement du cycle de travail. Les paysans se sont adaptés en remplaçant les anciennes variétés à cycle long (4-5 mois) par des variétés hâtives (3-4 mois).

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- L'abandon et l'introduction de nouvelles cultures

De nos jours, les principales spéculations cultivées à Belgou sont : le petit mil, le sorgho, le maïs, le niébé, et le sésame. D'après les anciens du village, le pois de terre était cultivé dans le terroir. Mais depuis vingt cinq ans environ, cette culture a été abandonnée. Les vieux n'attribuent pas cet abandon au seul facteur climatique. Ils pensent que la jeunesse est devenue paresseuse. Selon eux, lorsqu'on invite les jeunes à la culture de cette plante, ils renoncent pour cause de fatigue aux travaux des champs de sorgho et de mil.

Des spéculations citées plus haut (le sorgho et le maïs) peuvent être considérées comme de nouvelles cultures dans le village. L'introduction de la culture du sorgho date des années 1970, car selon Bolwig S. (1998), le sorgho n'était pas mangé au village avant 1970. Mais il est maintenant devenu le produit de récolte le plus important. Cela voudrait dire que c'est après les sècheresses de 1973-1974 que les populations se sont intéressées à la culture du sorgho.

Le maïs est cultivé sur de petites portions et consommé frais. Les difficultés alimentaires rencontrées en 2004 ont poussé les Rimaybé à la consommation de la farine de maïs qu'ils achetaient au marché de Falangountou. Certains estiment que le maïs procure plus de farine que le mil et le sorgho. Sa culture pourrait alors gagner du terrain.

- La fluctuation des productions

Les quantités de céréales produites au cours des saisons dépendent des conditions climatiques, de la qualité des sols et du paquet technologique appliqué. A Belgou, selon la population locale, la production céréalière varie d'une saison à une autre et elle lie cela aux variations et au changement climatiques. En effet, durant ces dernières décennies, l'on a constaté des déficits pluviométriques qui interviennent pour la plupart en milieu de campagne agricole. Cela expose les plantes au stress hydrique qui occasionne souvent le jaunissement et même l'assèchement.

A cela s'ajoute les pauses pluviométriques qui sont devenues plus longues et s'annoncent généralement au stade de l'épiaison. Ce sont les phénomènes les plus redoutés par les agriculteurs car une longue pause pluviométrique peut compromettre toute la récolte.

-L'envahissement rapide des champs par les adventices

L'un des problèmes rencontrés par les agriculteurs est la pousse rapide des herbes dans les champs, plus particulièrement ceux situés sur les sols argileux. Les propriétaires des champs expliquent cette prolifération rapide des herbes par le fait qu'il y a des périodes où les

65

pluies se succèdent jour après jour et cela ne leur permet pas de sarcler les champs à temps. Les herbes profitent donc de ce contretemps pour envahir les champs. Les champs situés sur les sols argileux sont pratiquement dans la zone de bas-fond. L'infiltration lente de l'eau dans ces types de sol fait qu'ils sont en permanence humides ; ce qui fait pousser rapidement les herbes. A cela, il faut ajouter le fait que l'hilaire, instrument de sarclage des villageois, n'est pas adapté au travail de ce type de sol.

- La difficile germination des semences

Souvent les très grandes quantités d'eau et les faibles précipitations enregistrées en début de saison ne facilitent pas la germination des semences respectivement dans les zones de bas-fond et de haut de pente. Cette situation s'explique par le fait que les trop grandes quantités d'eau pourrissent les graines mises en terre.

Toutes ces difficultés amenuisent l'activité agricole et mettent les producteurs dans l'incertitude totale jusqu'en fin de saison.

3.3.3.2.2 - Sur l'élevage

Les problèmes rencontrés au niveau de l'élevage sont d'ordre alimentaire, sanitaire, commercial, ainsi que la baisse quantitative et qualitative du cheptel.

-Le problème d'abreuvement

Belgou ne dispose pas d'un point d'eau permanent. Cela met les animaux et les éleveurs dans une situation difficile, surtout lorsqu'on enregistre des déficits pluviométriques au cours de l'année. En année de mauvaise pluviométrie, les deux points d'eau du village constitués de bouli (photo 4) et du cours d'eau s'assèchent rapidement. Leur dessèchement rapide s'explique aussi par leur faible capacité de rétention car ils sont très ensablés. A cela s'ajoute le nombre élevé de demandeurs surtout en saison sèche pour l'abreuvement de leurs animaux.

-La persistance des maladies

Les variabilités climatiques ont aussi des répercussions sur la santé des animaux. Lors de nos entretiens, les populations ont fait remarquer un certain nombre de problèmes sanitaires. La période de transition entre la saison sèche et la saison des pluies est la période des maladies diarrhéiques. Cela s'explique par le changement brusque du régime alimentaire des animaux

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qui passe de la consommation du fourrage sec à celle du fourrage frais. Pendant la période de l'harmattan, les animaux sont très affectés par les maladies respiratoires.

Photo 4 : Vue partielle du bouli de Belgou

Source : cliché de l'auteur, Août 2007

-L'insuffisance de fourrage

Les défaillances pluviométriques et la dégradation des sols empêchent le fourrage de pousser convenablement. La réduction de la zone pastorale et le nombre élevé du cheptel sont aussi des facteurs qui rendent le fourrage insuffisant. Le village de Belgou et son voisin Ekewe disposent d'une zone pastorale. Cependant le manque de terrains agricoles pour les voisins de Ekewe a poussé ces derniers à empiéter sur la zone pastorale.

L'exploitation collective des résidus de récolte, notamment les tiges de mil a connu une mutation. Durant ces dernières décennies, on a constaté que les tiges sont devenues commercialisables. Ainsi, après chaque récolte, les tiges sont ramassées et stockées dans le but premier de nourrir les animaux. Au cas où la saison prochaine s'annonce rapidement avec disponibilité de fourrage, le reste est vendu.

Selon le responsable de l'élevage, en 2005 la vente de tiges a causé des problèmes aux éleveurs. Pensant à l'installation définitive de la saison pluvieuse certains éleveurs ont vendu

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le reste de leurs stocks et se sont retrouvés en difficulté suite à un arrêt brusque des précipitations.

Le manque de fourrage oblige souvent les Peuhls à la transhumance. Ces longs déplacements épuisent les animaux et les expose au vol.

-La perte de forme et la mort des animaux

Le manque de fourrage, l'insuffisance d'eau et la persistance de certaines maladies ont un impact sur la conformation des animaux. Cela s'observe surtout en saison sèche où on assiste à l'amaigrissement du cheptel. En année de sècheresse prolongée, on assiste parfois à la mort des animaux comme au cours des décennies 1970 et 1980. Certains témoins affirment que presque tout le cheptel du village a été décimé lors de la sècheresse de 1973-74.

-La chute du prix des animaux

En année de mauvaise pluviométrie, les paysans ne comptent que sur leur cheptel pour faire face au déficit alimentaire. Cependant, ils rencontrent beaucoup de difficultés liées au prix des animaux sur le marché. Ainsi, lorsqu'il y a une famine ou un déficit de production céréalière, les commerçants baissent les prix des animaux. N'ayant pas le choix, les paysans bradent leurs animaux afin de subvenir aux besoins à la famille. Selon un commerçant, il n'y aurait pas braderie mais plutôt des prix justifiés par la mauvaise conformation des animaux.

Les problèmes qui découlent du changement climatique sont multiples. Ils se rencontrent dans presque tous les secteurs d'activités du village. Mais les secteurs les plus touchés sont l'agriculture et l'élevage. Face à toutes ces difficultés, les populations tentent tant bien que mal de trouver des solutions. Ils développent donc des stratégies pour s'adapter au changement et à la variabilité climatiques.

68

CHAPITRE IV : LES STRATÉGIES D'ADAPTATION AU
CHANGEMENT CLIMATIQUE

D'après les études de Mauss (Cité par BOSCO.P.M. & al, 1997), on entend par stratégie "l'art d'acteurs pour lesquels le processus agricole et pastoral de production occupe une place centrale dans le mode de vie et qui font concourir des moyens agricoles, mais non exclusivement tels, pour atteindre des objectifs de maintien, croissance et reproduction de leur unité de production familiale (UPF) dans un contexte plus ou moins fortement marqué par l'incertitude". C'est donc l'ensemble des moyens, des techniques ou des procédés par lesquels les hommes parviennent à atténuer ou à donner des réponses aux effets du changement ou de la variabilité climatique.

BOSCO.P.M. & al. ont identifié de ce fait plusieurs types de stratégies : les stratégies de limitation des effets négatifs des risques les stratégies de lutte contre les causes des risques et les stratégies de contournement. Cette typologie servira de cadre de repérage pour le traitement des données à Belgou.

4.1 - LES STRATÉGIES DE LIMITATION DES EFFETS NEGATIFS DU RISQUE

Face aux incertitudes (sur la durée du cycle pluviométrique, la durée des sécheresses, l'apparition de poches de sècheresse, le risque d'envahissement des champs par les adventices, le déficit alimentaire, l'apparition des maladies), les paysans développent des pratiques préventives des risques : associations de culture, cession de céréales à coût social, vaccination des animaux, entraide villageoise, etc.

4.1.1 - La pratique de l'association de cultures

«Soumis aux contraintes pluviométriques, le paysan a pour souci primordial de se protéger des méfaits d'un phénomène contre lequel il demeure impuissant et sur lequel il doit compter pour assurer sa subsistance. Les associations culturales consistent en l'ensemencement de plusieurs espèces de cultures dans le même champ. Ce sont des pratiques devenues banales mais qui écartent le hasard ; elle représente une formule contre la fatalité de la pluviométrie. Selon la répartition des pluies dans la saison et les quantités d'eau tombées, les différents types de sol répondront aux attentes du producteur» (Zoungrana T.P., 1998).

C'est donc une pratique culturale qui consiste à semer différentes cultures sur une même parcelle. A Belgou, généralement, on associe le petit mil ou le sorgho au niébé (cf

69

photo 5). L'objectif premier de l'association de culture est de pouvoir compenser les déficits céréaliers constatés au milieu de la saison hivernale. En effet, le niébé qui a un cycle plus court arrive rapidement à maturité. Bien avant la maturité des grains, les feuilles sont d'abord utilisées pour la préparation de sauce et d'autres mets. En plus de la compensation alimentaire, l'association de cultures permet l'exploitation maximale de l'espace à cultiver. C'est pourquoi le niébé est semé dans les intervalles laissés entre les pieds de mil ou de sorgho. Aussi cette pratique permet-elle de diversifier la production.

Photo 5 : Champ de petits mil associés au niébé

Niébé

Petit mil

Source : cliché de l'auteur, Août 2007

4.1.2 - Les dons et les achats de céréales à des prix sociaux

Belgou, à l'instar de nombreux villages du Sahel, bénéficie de la part du Ministère de l'Action Sociale de la vente à des prix sociaux ou de don de céréales. Les ventes ou les dons se font par l'entremise du Comité National de Secours d'Urgence (CONASUR). Ainsi, il ressort de nos entretiens avec le préfet du département de Falangountou que le village de Belgou a bénéficié en 2001 et en 2003 respectivement de 34 et 15 sacs de vivres.

Outre ces soutiens étatiques, certaines structures offrent des vivres aux populations pour atténuer un tant soit peu leur déficit céréalier. A cet effet, selon la préfecture de Falangountou, l'OCDE a octroyé aux ménages du village la somme de 10 000 F CFA, de

l'huile, du haricot, des semences et de la farine de maïs. En 2007, le partenariat PLCE/PAM a permis la distribution de céréales et de l'huile aux habitants ayant participé à leurs travaux d'aménagement et de reboisement.

4.1.3 - La vaccination des animaux contre les épizooties

Face au risque des maladies qui pourraient subvenir suite aux variations climatiques, les éleveurs procèdent à la vaccination de leurs animaux. Cette opération s'effectue généralement en début de saison pluvieuse et pendant la période de transition entre la saison pluvieuse et la saison sèche. La vaccination et le suivi médical du bétail sont assurés par le vétérinaire qui réside à Falangountou.

Le village à bénéficié en 1993, grâce au projet PSB/DANIDA, de la construction d'un parc de vaccination qui facilite le déroulement des opérations de vaccination.

4.1.4 - L'entraide villageoise

Face à certaines difficultés, les populations s'organisent et s'entraident. L'entraide s'exprime généralement dans les activités agricoles, dans les périodes difficiles (soudure, famine, décès) et lors de certaines cérémonies. L'entraide agricole s'organise généralement pour venir en aide à un agriculteur dont le champ est menacé par les adventices (mauvaises herbes).

L'activité se prépare quelques jours à l'avance (au moins une semaine). La sollicitation de l'aide doit être portée à la connaissance du village et cette tâche revient au propriétaire du champ qui peut faire du porte à porte ou passer par le canal de la mosquée. Ensuite il doit s'atteler à chercher de quoi nourrir et motiver les travailleurs du jour. Généralement, l'alimentation peut être du tô de mil, du riz, accompagné du gapal6. Le propriétaire du champ sert aux travailleurs du tabac, de la cola, du thé accompagnés du sucre. Le plus souvent certaines personnes soutiennent le propriétaire avec des dons de vivres, de thé, de tabac, de cola.

70

6 Boisson locale à base de petit mil et le plus souvent accompagné de lait

71

Photo 6 : Séance d'entraide dans un champ

Source Cliché de l'auteur, Août 2007

4.1.5 - L'espacement des dates de semis et l'extension des surfaces cultivées (plusieurs champs)

Face à l'instabilité dans l'installation de la saison des pluies, les agriculteurs ensemencent les champs à plusieurs reprises, en espaçant les dates, dans l'espoir de se situer dans la bonne période de culture. Souvent l'ensemencement se fait dans des champs différents, ce qui entraîne de facto une extension des surfaces cultivées. On a ainsi constaté une augmentation des champs de culture durant ces dix dernières années. La plupart des nouveaux champs se situent dans la zone récupérée à l'aide des techniques DRS/CES mises en place par le projet PGRN/SY (1997-2005) (cf carte n°4)

Les agriculteurs expliquent aussi l'extension des champs par le fait que la production est proportionnelle à la surface cultivée. Par conséquent, même en cas de mauvaise pluviométrie, la production d'un grand nombre de champ sera supérieure à celle d'un petit champ.

72

Carte 4 : Terres récupérées et extension des champs

 
 
 

pres e xtsin e cap

N

 
 
 
 
 
 
 
 

A AAAAA

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Village centre

A

A A

AA A

#

A

AAA A A

AA

A AA

A A

Vers Dori

0 1Km

Jachère

Zaï

Sources : Enquêtes de terrain et levés GPS, mai 2008

4.1.6 - Les pratiques religieuses : les doua

A

Habitats

Route départementale

Anciens champs (+ 10 ans).

Terres recuperées par le projet:

PGRN/SY

PLCE

Nouveaux champs (-10 ans)

La pratique religieuse dominante dans le village est l'islam. On pourrait même dire que

c'est la seule religion pratiquée dans le village. Lorsqu'un événement survient, comme le

manque de pluie ou une sècheresse, les villageois organisent une séance de prière sur la place

réservée à la prière de ramadan et de tabaski. Au cours de la cérémonie, des invocations sont

faites pour demander la clémence et la miséricorde de Dieu afin que la pluie tombe. Les anciens

ont souligné que les prières ne se font pas de façon systématique en cas de manque de pluie. Il

faut attendre que le besoin d'eau se fasse véritablement sentir afin d'implorer la grâce de Dieu. A

la question de savoir si ces prières étaient à chaque fois exaucées, les intéressés mentionnent que

l'exaucement n'est pas à 100%. Cependant, ils enregistrent plus de réponses positives que

négatives.

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4.1.7 - la constitution des réserves alimentaires humaines et animales

Pour se prévenir d'éventuelles pénuries alimentaires, les populations constituent des réserves alimentaires aussi bien humaines qu'animales.

Les stocks alimentaires humains sont généralement constitués de mil et/ou de sorgho. Les populations achètent les céréales autant que faire se peut pour assurer la consommation courante, en vue de préserver les récoltes de la saison. Celles-ci ne sont prélevées qu'en en cas de nécessité. Pour les habitants, cette façon de procéder les met à l'abri des pénuries qui pourraient subvenir au cours de l'année.

Le manque de fourrage en saison sèche contraint les éleveurs à réaliser des stocks alimentaires pour les animaux. Ces réserves sont généralement constituées de tiges de céréales, de vannes de niébé et de fourrage conditionné.

Le fourrage conditionné est obtenu grâce à une nouvelle technique de conservation. Cette nouvelle méthode consiste à couper le fourrage pendant la période hivernale et à le faire sécher à l'ombre. Après séchage, le fourrage est conditionné en bottes grâce aux botteleuses. Les bottes obtenues sont alors conservées pour la complémentation alimentaire du bétail lors des pénuries de fourrages.

4.1.8 - La capitalisation en bétail

Les populations capitalisent en bétail ce qui correspond à une forme d'épargne qui comporte moins de risque qu'un stock de céréales. Cette capitalisation concerne plus les petits ruminants comme en témoigne leur nombre élevé (environ 72% de l'effectif du cheptel du village). Cependant dans les familles Le cheptel se compose de différentes espèces et races. En outre, l'accent est mis sur les espèces les plus résistantes afin de mettre le patrimoine à l'abri des épizooties. Cette diversité du cheptel s'explique aussi par le fait qu'à Belgou les populations vendent généralement les animaux pour résoudre les problèmes circonstanciels. Les animaux sont alors vendus en tenant compte de la taille du problème à résoudre. Par exemple, pour la scolarisation des enfants, l'accent sera mis sur la vente des petits ruminants; pour l'achat d'une moto ou la célébration d'un mariage la vente concernera les gros ruminants tels les bovins.

4.1.9 - Le refus d'utiliser les engrais chimiques

Les enquêtes réalisées ont révélé que les agriculteurs de Belgou connaissent l'importance et l'utilité du recours aux engrais chimiques. Cependant, ils refusent de les utiliser dans leur

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champ. Pour eux, la pluviométrie étant variable et très souvent déficitaire, l'utilisation des engrais chimiques pourrait brûler les plantes en cas d'insuffisance pluviométrique. Ils refusent l'utilisation de tout engrais chimique pour se mettre à l'abri d'éventuels désagréments. Ils utilisent plutôt la fumure organique.

4.1.10 - L'utilisation de la fumure organique

Pour accroître leur production, les agriculteurs de Belgou fertilisent leur champ à base de fumure organique produite sur place. Les paysans ont bénéficié grâce à l'appui du PSB/DANIDA en 1997 et du PLCE en 2007 de formations pour la construction des fosses fumières (cf photo7). Dans ces fosses sont déversés les résidus agricoles, les déjections des animaux et les déchets ménagers biodégradables. Les fosses sont régulièrement arrosées et l'ensemble des déchets se transforme en fumure organique. Le fertilisant ainsi obtenu est répandu dans les champs quelques jours avant le début de l'hivernage.

Photo 7 : Une fosse fumière

Source : cliché de l'auteur, Août 2007

En plus de la fumure obtenue à partir des fosses fumières, les paysans fertilisent les champs grâce à la vaine pâture. En effet, après les récoltes, les animaux qui paissent librement les résidus des cultures dans les champs y déposent leurs déjections (Photo 8) ; ce qui contribue à

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la fertilisation du sol. A ces deux possibilités d'obtention de fumière s'ajoute le fait que les paysans transportent souvent les déjections d'animaux des parcs vers les champs.

Photo 8 : Epandage de bouses dans un champ

Source : cliché de l'auteur, Août 2007 4.1.11 - L'utilisation de certains ligneux

Souvent, face aux pénuries alimentaires, les Rimaybé exploitent certains ligneux. Ils utilisent les grains, l'écorce ou les feuilles. Des ligneux exploités, Panicum laetum (fonio sauvage) est la plante la plus recherchée car ses grains sont utilisés au même titre que les céréales. Il permet la préparation de tô « gniri », de la bouillie « bita » et du couscous « latchiri ».

Pour ce qui concerne les grands ligneux, ce sont les fruits et les feuilles qui sont importants. Cependant, un doyen du village a signifié l'existence autrefois d'une pratique très importante liée à l'utilisation des grands ligneux. Cette pratique consistait à utiliser la décoction fermentée d'une plante comme conservateur. La décoction s'obtient à partir de la préparation de quelques branches d'un arbre nommé « sinsin n'wonyi ». Elle était utilisée pour la préparation de beignets de mil qui étaient conservés pendant une longue période (plus de trois mois). Les beignets étaient généralement faits juste après les récoltes et étaient consommés en milieu de saison sèche. La consommation des beignets nécessitait leur hydratation. A la question de savoir pourquoi cette stratégie qui permettait d'atténuer la faim en saison sèche a été abandonnée, le doyen a fait savoir que c'est un travail très compliqué qui demandait beaucoup de temps et d'effort physique.

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4.1.12 - Le regroupement des populations autour des points d'eau

Pour faire face aux difficultés d'approvisionnement en eau pendant la saison sèche, les populations bellas et gaobés du quartier tchadi viennent s'installer autour du village centre, dans le but de profiter des forages qui s'y trouvent et des puisards qu'ils creusent dans le lit du cours d'eau. En saison sèche, les pénuries d'eau sont souvent source de querelles. Les mésententes sont le plus souvent le fait des femmes. Elles sont liées au non-respect de l'ordre d'arrivée sur les points d'eau, chaque femme voulant se servir la première

4.2 - LES STRATEGIES DE LUTTE CONTRE LES CAUSES DE RISQUE

Elles concernent l'utilisation de semences à cycle court et des techniques de restauration des sols, des techniques de conservation de l'eau et des sols (DRS/CES).

4.2.1.- La diversification des variétés cultivées

Pour répondre au contexte climatique actuel, les populations préfèrent diversifier les variétés de culture. De nos jours, elles utilisent de plus en plus les variétés hâtives. Et selon les doyens du village, c'est après les sècheresses des années 1983-1984 qu'ils ont véritablement fait la connaissance des nouvelles variétés. Par conséquent, certaines variétés héritées, qui pour l'essentiel ont un cycle long sont en train d'être abandonnées. C'est le cas du mil dont l'ancienne variété avait un cycle de près de 4 mois ; elle est remplacée aujourd'hui par une variété hâtive qui dure environ 3 mois. Quant au niébé, son cycle est passé de 3 mois à 2 mois environ. Cela fait que les paysans font souvent une double culture donc une double récolte durant la saison. Ces dernières décennies, on cultive à Belgou deux types de niébé : le niébé fourrager pour les animaux et le niébé grain pour l'alimentation humaine.

Selon la cellule « production végétale » de l'INERA, la durée maximale du cycle des semences améliorées cultivées au Sahel, du semis à la maturité, n'excède pas trois mois. Ainsi, pour le sorgho, la variété IRAT 204 a une durée de maturité de 75 à 80 jours ; pour le petit mil, les variétés IKMV 8201 et la SOSAT ont un cycle de 90 jours, contre moins de trois mois pour la variété GD. A cela s'ajoutent les variétés de niébé KVx 61-1 dont le cycle dure également moins de 90 jours.

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4.2.2 - La pratique des nouvelles techniques agricoles

Les agriculteurs pratiquent certaines techniques agricoles pour accroître les productions. Parmi les techniques existantes, les semis en ligne, le respect de l'espacement entre les sillons et le démariage des plants sont, selon le responsable de l'agriculture de Belgou, des pratiques qui contribuent de façon significative à l'accroissement des productions. En effet, si tout ce paquet est appliqué, on a une bonne aération des champs; ce qui favorise un développement harmonieux des céréales.

Depuis quelques années, le conseiller agricole tente de convaincre les paysans d'adopter ces techniques. On a constaté dans certains champs la mise en oeuvre de ces pratiques.

4.2.3 - Les techniques DRS / CES traditionnelles

Les techniques traditionnelles se composent de dépôts de branches et de troncs d'arbres, du paillage, du comblement et de déviation des ravines, et de la jachère.

4.2.3.1 - Les dépôts de branches et de troncs d'arbres

Les paysans prélèvent ces objets sur des arbres morts et les déposent perpendiculairement au sens de l'écoulement des eaux dans les champs. Cette pratique vise à ralentir le ruissellement des eaux, donc à atténuer l'érosion. De même, elle participe à l'augmentation de l'infiltration ; elle est pratiquée par environ 75% des agriculteurs. Mais cette technique rencontre de nos jours des difficultés liées à la raréfaction du bois mort.

4.2.3.2 - La pratique du paillage

Le paillage à Belgou consiste à recouvrir les sols épuisés de tiges de mil ainsi que de brindilles d'épineux. Sous l'effet conjugué de la chaleur, de l'humidité et des termites, les branches et les tiges se transforment en humus qui contribuent à l'enrichissement des sols. En plus de ce rôle, les dépôts permettent de lutter contre la déflation éolienne et participent au ralentissement de la vitesse de ruissellement des eaux. Cette pratique est sur le point d'être abandonnée à cause de l'insuffisance des pailles qui servent dans un premier temps à l'alimentation du bétail. Quant aux branches mortes, elles sont devenues très rares. Ainsi elle n'a été constatée que dans cinq parcelles de culture.

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4.2.3.3 - Le détournement et le comblement des ravines

Tous les paysans luttent contre les ravines soit en les comblant soit en modifiant l'itinéraire de leur écoulement. En effet, pour permettre le comblement des ravines, les populations y déposent du bois qui bloque le sable décapé depuis l'amont. Le sable remplit de façon progressive le lit de la ravine grâce à l'effet de l'érosion hydrique. Le complément permet donc d'éviter l'agrandissement de la ravine. D'autres paysans modifient le cours des ravines en les transformant en vue d'amener l'eau dans les champs. Pour pallier le manque de bois, les paysans déposent quelquefois des sacs remplis de terre au fond des ravines.

4.2.3.4 - La pratique de la jachère

Même si elle est en train de disparaître dans le village en raison du manque de terre, c'est une des vieilles pratiques de récupération de terres dégradées. Pour les paysans, elle consiste à laisser reposer pendant un certain nombre d'années une terre appauvrie par une longue exploitation. Selon un doyen du village, la jachère était l'une des techniques phares de récupération de terre. Mais aujourd'hui, avec l'augmentation de la pression démographique, le manque de terres ne permet plus la pratique efficace de la jachère. De ce fait, pour tout le village, on a identifié deux jachères qui représentent moins de 1% du terroir.

4.2.4 -Les techniques DRS / CES modernes

Grâce aux projets et programmes, les paysans ont bénéficié des formations pour la réalisation de certains ouvrages anti-érosifs permettant aux paysans de récupérer les terres dégradées ou d'atténuer les effets de l'érosion hydrique ou éolienne. Parmi les pratiques DRS/CES modernes, on a identifié : le zaï, les cordons pierreux et le reboisement.

4.2.4.1 - Le zaï

A Belgou c'est une nouvelle technique en expérimentation (photo 9). Il a été introduit dans la zone par le PLCE en 2007. Cette technique vise à réduire les espaces dénudés et accroître les productions céréalières. C'est une technique destinée à améliorer la survie des semis. Elle consiste à creuser des trous de 25 à 30 cm de diamètre et 10 cm environ de profondeur et d'y mettre du fumier. Ce dernier est légèrement recouvert par la terre tirée du trou. Les semis se font après la première « bonne pluie »

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4.2.4.2 - Les cordons pierreux

Les cordons pierreux sont constitués d'alignement de blocs de pierres suivant les courbes de niveau (photo 10). Cette technique vise à ralentir le ruissellement des eaux de pluie. Ils servent à piéger les éléments solides transportés par les eaux de ruissellement (LOMPO.O, 2002)

Cette technique a été introduite dans le terroir en 1997 par le PGRN/SY qui a réalisé l'aménagement d'environ 30 ha de terre. Lors de nos travaux de terrain en août 2007, nous avons trouvé sur place un nouveau projet (PLCE) qui intervient également dans la lutte contre la dégradation des sols et la récupération des terres. Le PLCE en deux années de fonctionnement a réussi à récupérer environ 120 ha de terre (cf carte 5). En plus des cordons pierreux, les projets interviennent dans le reboisement.

Carte 5 : Terres récupérées et anciens champs

Sources : Enquêtes de terrain et levés GPS, mai 2008

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Photo 9 : Zaï en expérimentation

Pied de mil dans un zaï

Source : cliché de l'auteur, Août 2007

Photo 10: Terre en récupération grâce au cordon pierreux

Cordon Pierreux

Source: cliché de l'auteur, Août 2007

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4.2.4.3 - Les reboisements

Depuis les années 1980, le village de Belgou procède à des reboisements, grâce à l'appui de certains partenaires. Mais ces reboisements n'ont pas donné les résultats escomptés. Ainsi, les deux derniers projets (PGRN/SY, PLCE) ont tiré des leçons des précédents échecs qui se situent à trois niveaux : la non-implication des bénéficiaires (populations), l'inadéquation des techniques de reboisement et la l'absence de protection des sites reboisés. De ces constats, les nouveaux projets impliquent d'avantage les populations. En effet pour un reboisement, les projets forment des villageois à la réalisation des pépinières dans le village d'intervention. Ensuite, les sites sont choisis de commun accord avec les villageois. La difficulté technique était liée à la manière dont les plantes étaient portées en terre. En effet, les trous étaient faits à la daba. De ce fait, l'infiltration et les retentions d'eau étaient faibles autour de la plante. Pour pallier ces problèmes, les projets utilisent maintenant des bulldozers pour réaliser des scarifiages ou des sous-solages en saison sèche. Les billons ou les crevasses obtenus piègent l'eau, facilitent l'infiltration et c'est à l'intérieur de ceux-ci que sont plantés les jeunes Acacia nilotica, Acacia tortilis, Acacia laeta, Acacia raddiana Prosopis juliflora, et Euphorbia balsamiflora.

Photo 11: Séance de reboisement

Source: cliché de l'auteur, Août 2007

Le PLCE en deux campagnes (2006, 2007) a porté en terre respectivement 49 000 et 9 018 plants à Belgou. Pour motiver les populations aux activités de reboisement, le PLCE octroie des primes en nature ou en espèces aux participants aux activités. Ainsi, le partenariat

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PLCE/PAM a permis en juin 2007 la distribution de 5,4 tonnes de mil, 1,1 tonnes de soja et 486 litres d'huile aux personnes ayant pris part aux activités. Le projet a recruté des volontaires dans le village pour assurer la sécurité des jeunes plants contre la divagation des animaux.

En plus de ces ouvrages modernes, les paysans disposent de techniques ou de pratiques traditionnelles pour lutter contre la dégradation des terres.

4.3 - LES STRATEGIES DE CONTOURNEMENT

C'est l'ensemble des pratiques qui visent à faire face aux risques de baisse des revenus monétaires agricoles, pastorales, aux risques de baisse des réserves vivrières et aux difficultés pour en acheter. A Belgou elles consistent en la diversification des activités agricoles et pastorales, à la pratique d'activités extra-agricoles et pastorales et à l'émigration.

4.3.1 - La pratique de l'orpaillage

« Si on n'avait pas l'or ici, je ne sais pas ce qu'on serait devenu » tels sont les propos de la présidente du Groupement Villageois Féminin (GVF). Ceci montre l'importance accordée à l'orpaillage dans le village. C'est la véritable activité génératrice de revenus après l'agriculture et l'élevage. Cette activité concerne toutes les couches sociales du village, mais elle est plus l'affaire des femmes qui s'y adonnent en toutes saisons. Quant aux hommes, c'est après les récoltes qu'ils la pratiquent. L'exploitation du minerai se fait généralement à ciel ouvert. Les orpailleuses creusent le sol et retirent la terre qui est plusieurs fois lavée dans un ustensile. Le lavage se termine souvent par l'apparition des pépites d'or au fond de l'ustensile.

Les enquêtes ont permis de savoir que la majeure partie de la population traverse les périodes de soudure en achetant les céréales avec les revenus tirés de l'orpaillage. Lorsque le ménage dispose de quoi se nourrir, ces revenus sont réinvestis dans le bétail. Le ménage entretient les animaux et les vend le jour où le besoin financier se fait sentir. C'est pourquoi on trouve dans presque chaque famille ce qu'on appelle « mouton de l'or », « chèvre de l'or » et même « boeuf de l'or ». En plus de l'orpaillage, l'embouche est un monopole des femmes du village.

4.3.2 - La pratique de l'embouche bovine et ovine

La pratique de l'activité dans le village remonte à une dizaine d'années. C'est dans les années 1990 qu'elle fut vulgarisée par le Projet de Gestion des Ressources Naturelles dans le

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Seno et le Yagha (PGRN/SY). De nos jours, c'est la caisse populaire de Falangountou qui soutient les femmes qui mènent l'activité en leur octroyant des crédits d'embouche.

La caisse octroie chaque année des prêts à dix femmes du groupement féminin. Chaque femme reçoit la somme de 50 000 FCFA qu'elle rembourse avec un intérêt de 10%. Les montants contractés permettent l'achat des animaux à engraisser ainsi que l'achat de leur alimentation (photo 12). Le suivi médical des animaux est assuré par un agent du ministère des ressources animales résidant à Falangountou. L'embouche consiste à maintenir les animaux au piquet en leur apportant l'alimentation nécessaire à leur croissance rapide. L'alimentation est généralement composée de son de céréale, de SPAT, de fourrage sec, de restes de repas. Les bénéfices tirés de l'activité permettent aux femmes de subvenir à certains de leurs besoins comme l'achat de pagnes, de parures (colliers, bracelets, boucles d'oreille...)

Photo 12 : Deux béliers en embouche

Source cliché de l'auteur, Août2007

4.3.3 - Le gardiennage des troupeaux

La garde des troupeaux du village est confiée à deux Peulhs spécialisés dans la conduite des animaux. Ils s'occupent de l'alimentation et de l'abreuvement des animaux pendant l'hivernage afin que les propriétaires puissent se consacrer aux travaux champêtres, et éviter que les animaux ne détruisent les cultures. La conduite des animaux se fait dans la zone de pâturage

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délimitée à cet effet et vers d'autres terroirs. Afin d'éviter que les animaux ne broutent dans les champs, les trois villages voisins (Ekew, Kargounoual Belgou) se sont accordés en délimitant une surface de prés de 30 ha prélevés sur les réserves foncières appartenant à chacun des villages concernés. Selon les clauses7 de l'accord de création de la zone de pâturage, aucune personne ne devrait y cultiver pour quelque motif que ce soit. Cependant, de nos jours plus précisément pendant la campagne agricole 2007-2008, on a assisté à la violation de cette règle par certaines populations de Kargounoual (Gourmantché), ce qui n'a pas été du tout apprécié par les populations voisines signataires des accords. Cet incident risque de mettre en péril la stratégie qui mettait les cultures à l'abri de la divagation des animaux. Aux dernières nouvelles, le maire de Falangountou s'est personnellement impliqué dans la recherche de solutions à ce problème qui risque de fragiliser les relations entre populations Peuhl et Gourmantché.

4.1.4 - La pratique du commerce

L'absence de marché dans le village y a fait naître plusieurs petites boutiques. On comptait une seule boutique en 1996, 4 aujourd'hui et autant d'étalagistes. Selon la population, cette augmentation s'explique par l'accroissement de la population dû à l'arrivée des migrants (orpailleurs) saisonniers. Ce petit commerce permet aux habitants d'avoir sur place les produits de première nécessité. En plus de cela, c'est une activité secondaire pour certaines personnes qui parcourent les marchés voisins. Ce sont les marchés de Kargounol (chaque lundi), de Dori (chaque vendredi), de Falangountou (chaque samedi), d'Essakane (chaque dimanche), d'autres partent jusqu'à la frontière du Niger. Les revenus tirés du commerce permettent de payer des céréales, des animaux et de satisfaire certains besoins sociaux.

4.1.5 - La pratique de l'émigration définitive ou partielle

Pour aussi faire face aux effets de la péjoration des conditions climatiques, les habitants partent souvent à l'aventure. Dans le village de Belgou, c'est généralement le groupe Bella qui migre temporairement à destination de Essakane, Dori et certains pays côtiers d'Afrique de l'Ouest. Avant la crise ivoirienne, ce pays était la destination privilégiée, mais aujourd'hui on enregistre de moins en moins de départs dans cette direction.

7 Selon le président de la CVGT de Belgou il a fallu deux ans de négociation pour trouver un consensus pour la création de la zone de pâturage avec la mise en place d'un comité inter villageois de gestion des terroirs (CIVGT)

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Dans les zones d'arrivée, les migrants pratiquent le commerce, l'agriculture, le gardiennage et sont souvent des dockers, etc. Les migrants jouent un grand rôle dans la vie du village car leurs apports financiers permettent l'achat de céréales et les produits de base. En plus de cela, ils participent à l'achat d'équipements agricoles et d'animaux. Ils participent également à la construction de maisons et apportent leur contribution à l'organisation de certaines cérémonies d'importance sociale (mariage, baptême, doua).

Conclusion partielle

Les populations à partir de leurs connaissances sont parvenues à relever quelques causes et conséquences du changement et de la variabilité climatiques. Les causes vont de la responsabilité divine à certaines actions anthropiques. Les principaux éléments affectés par le phénomène sont les sols, les activités agricoles et pastorales, l'eau, le couvert végétal et d'autres activités génératrices de revenus. En somme, le changement climatique affecte la vie des populations de Belgou. Malgré les nombreuses difficultés rencontrées, les populations ne s'avouent pas vaincues. Grâce à leur ingéniosité et aux différents soutiens qu'elles reçoivent de la part de l'Etat et des ONG, elles développent des initiatives qui leur permettent de s'adapter au changement et à la variabilité climatique.

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CONCLUSION GÉNÉRALE

Au terme de la collecte et du traitement des données, il ressort que le phénomène du changement et de la variabilité climatique est une réalité à Belgou. En effet l'analyse des données climatiques de la zone a relevé une variation tant mensuelle qu'annuelle des paramètres climatiques. Ces variations se traduisent par une fluctuation des isohyètes.

Cette étude a permis également de savoir que les populations de Belgou sont conscientes du phénomène du changement et de la variabilité climatique. Cette prise de conscience se mesure à travers leur capacité à reconnaître : les variations de certains paramètres climatiques, les causes et les conséquences de ces variations. Pour y faire face, elles développent des stratégies d'adaptation. Ces stratégies sont soit héritées soit introduites dans le terroir par le biais des structures étatiques, les ONG ou les projets.

De ce qui précède, les trois hypothèses de travail sont confirmées par les résultats de la recherche.

- La première qui prétend que les paysans de Belgou perçoivent le changement et la variabilité climatique à travers la baisse de la pluviométrie et pensent que c'est du fatalisme est partiellement vérifiée. Car en plus de cela, les populations perçoivent le phénomène à travers la manifestation d'autres éléments du climat et des considérations empiriques. Aussi, en plus de la responsabilité divine, ils attribuent les causes à l'action anthropique. Cette première hypothèse a permis de savoir que les populations sont conscientes du phénomène.

- La deuxième hypothèse qui stipule que le changement climatique rend précaires les activités agricoles et pastorales s'est confirmée. En effet, l'étude a révélé que les populations constatent la manifestation de certaines maladies animales, des déficits fourragers et une fluctuation des productions d'année en année, ce qui serait dû au changement et à la variabilité climatiques. Ainsi les secteurs les plus vulnérables à la manifestation du changement climatique sont l'agriculture et l'élevage, principales activités du village.

- Enfin, la troisième hypothèse qui soutient l'idée que, pour faire face au changement climatique, les paysans de Belgou pratiquent les méthodes DRS / CES, l'embouche, la transhumance et le nomadisme est aussi partiellement vérifiée. La recherche a montré qu'à Belgou les populations adoptent des stratégies endogènes et exogènes pour s'adapter au changement climatique. Parmi ces pratiques, celles citées dans l'hypothèse s'y trouvent sauf la transhumance.

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THIOMBIANO L., 2000, Etude de l'importance des facteurs édaphiques et pédopaysagiques développement de la désertification en zone sahélienne du Burkina Faso. Thèse de doctorat d'Etat ès sciences naturelles, Abidjan, 208 p.

THIOMBIANO L., et al, 1994, Etude du ruissellement, de la dégradation (désertification) et des techniques de récupération des milieux dégradés. Rapport d'activités 1992-1993, Ouagadougou, 79 p.

TOULMIN C., 1993, Lutter contre la désertification : Réflexions préliminaires à une convention mondiale. IIED Londres, 52p.

VALENTIN C., 1984, Sècheresse et érosion au Sahel. Sècheresse n°5, 191 p.

ZOUNGRANA T. P., 1988, Stratégies et adaptation paysannes face aux traditions et au changement dans le Moogo central (Burkina Faso). Contribution a la lecture d'une dynamique du changement dans le bassin versant oriental du lac Bazèga. Thèse pour le doctorat de géographie et aménagement, Université lumière - Lyon 2, 368 p.

Source Internet

WWW cills.bf

WWW.eier etsher.org

WWW.mediaterre. Org/ afrique ouest /php3 WWW.africatime.com

90

Liste des photos

Photo 1 : Deux dabas et deux hilaires 30

Photo 2 : Femmes sur le site d'orpaillage de «sokadji » 33

Photo 3 : Toit d'une maison vue de l'intérieur 58

Photo 4 : Vue partielle du bouli de Belgou 66

Photo 5 : Champ de petits mil associés au niébé 69

Photo 6 : Séance d'entraide dans un champ 71

Photo 7 : Une fosse fumière 74

Photo 8 : Epandage de bouses dans un champ 75

Photo 9 : Zaï en expérimentation 80

Photo 10: Terre en récupération grâce au cordon pierreux 80

Photo 11: Séance de reboisement 81

Photo 12 : Deux béliers en embouche 83

Liste des graphiques

Graphique 1 Variation interannuelle des précipitations (1955-2006) 19

Graphique 2 : Variation interannuelle du nombre de jours de pluie (1955-2006) 19

Graphique 3 : Variation interannuelle de la température (1955 à 2006) 20

Graphique 4 : Variation interannuelle de la vitesse du vent (1961 à 2005) 21

Graphique 5 : Composition de la population par grands groupes familiaux 25

Graphique 6 : Variations interannuelles des précipitations et du nombre de jours de pluie

(NJP) entre 1977 et 2006 43

Graphique 7 : Variation des précipitations et du nombre de jours de pluie durant la décennie

1977-1986 44

Graphique 8: Variation des précipitations et du nombre de jour de pluie durant la décennie

1987-1996 45

91

Graphique 9 : Variation des précipitations et du nombre de jours de pluie durant la décennie

1997-2006 46

Graphique 10: Variations inter-mensuelles des précipitations durant les trois décennies 47

Graphique 11: Variations décadaires des précipitations durant les trois décennies 49

Graphique 12: Variation interannuelle de la température 50

Graphique 13: Variation inter-mensuelle des températures 51

Graphique 14 : Variation interannuelle de la vitesse du vent 52

Graphique 15 : Variation inter-mensuelle des vitesses de vent durant les décennies 1976-

1985, 1986-1995 et 1996-2005 53

Graphique 16: Variation interannuelle de l'humidité relative 54

Graphique 17 : Variation inter mensuelle de l'humidité relative durant les trois décennies 55

Liste des tableaux

.Tableau 1 : Les différentes infrastructures socio-communautaires et leur état.. 27

Tableau 2 : L'effectif approximatif du cheptel en 2006 32

Tableau 3: Le prix des différents services en fonction du niveau des eaux 35

Tableau 4 : La variation des différents paramètres climatiques au cours de la

période 1977-2006

55

Tableau 5 : La dynamique des états de surface du sol entre 1992 et 2000

61

Liste des cartes

 

Carte 1 : Localisation du département de Falagountou

17

Carte 2 : Localisation du site d'étude

17

Carte 3 : Migration des isohyètes 600 et 900 de 1970 a 2000

48

Carte 4 : Terres récupérées et extension des champs

72

Carte 5 : Terres récupérées et anciens champs

79

Liste des figures

Figure 1 : Évolution des types d'états de surface du sol de la zone du site ; octobre 1992 et

août 2000 62

92

ANNEXES

93

ANNEXE 1 :

QUESTIONNAIRES A L'ADRESSE DES CHEFS DE MÉNAGES

IDENTITE

Date Nom du quartier...

Nom et prénom de l'enquêté...

Situation matrimoniale : Marié n Célibataire n Divorcé n Veuf n

Nombre d'épouse :...

Ethnie : Autochtone n Allochtone n

Nombre de personnes du ménage : H :... F :... E :...

Actifs : ... Inactifs : ...

Nombre de scolarisé : H :... F :...

Alphabétisé : H :... F :...

Membre résident : toute l'année : ... durant la saison pluvieuse :

Apports matériels n Apports financiers n

ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES Quelle est votre activité principale ?

Agriculture n Elevage n Autres (préciser)...
Activité secondaire du ménage :

A- Agriculture

1- Que cultivez-vous et pourquoi ?

2- Y a-t-il toujours de l'espace pour ouvrir de nouveaux champs ? Oui n Non n Cet espace est-il : grand n moyenne n petit n inexistant n Quelles sont les modalités d'acquisition d'une terre pour cultiver ?

3- Le calendrier agricole a-t-il changé en dix ans ?

Quelles sont les causes de ce changement du calendrier ?

Quelles en sont les conséquences ? Quelles solutions proposez-vous ?

4- Quelles techniques utilisez-vous ?

Semis en ligne n semis selon les courbes de niveau n

semis en quinconce n labour avant semis n

labour après semis n rotation de culture n

association de culture n

5- Connaissez vous la jachère ? Oui n Non n

Si oui la pratiquez vous ? Oui n Non n

Combien de champ avez-vous en jachère 1 n 2 n 3 n plus (préciser) ...

Quelle est la durée de vos jachères ? 1an n 2 ans n 3 ans n plus (préciser)...

6- 94

Utilisez-vous des fertilisants dans vos champs ? Oui n Non n Si oui quels types de fertilisant ?

Fumure organique n NPK n urée n autre (préciser)...
Pourquoi utilisez vous ces fertilisants ?

7- Quel est l'état général des sols réservés à l'agriculture ?

Non dégradé n peu dégradé n moyennement dégradé n très dégradé n

8- Existe t-il toujours des terres riches sur votre terroir ? Oui n Non n

Si oui où sont-elles situées ? Si non pourquoi ?

9- Existe-t-il une forme de partenariat (contrat) entre vous et un éleveur ? oui n non n Si oui quel forme ?

10- Selon vous, l'impact de l'agriculture sur l'environnement (eau, sol, végétation) est :

Positif n Négatif n Pourquoi ?

11- Quels sont les problèmes majeurs de l'activité agricole?

12- Que faite vous pour résoudre ces problèmes ?

13- Les récoltes parviennent-elles à couvrir vos besoins alimentaires annuels ?

Oui n Non n
Si oui pourquoi ? Si non pourquoi ?

14- A quelle période les stocks de céréales s'épuisent-ils ? Alors que faites-vous pour nourrir votre famille ?

Achat de céréales à partir de la vente de bétail n

Achat de céréales à partir de la vente d'or n

Achat de céréales à partir des activités rémunératrices n
Autres (préciser) :

15- En 2006, quelle quantité de céréales avez-vous : vendue : .... achetée : ...

16- Comment pensez-vous réduire la vulnérabilité de votre exploitation agricole ?

17- Que ferez-vous en cas d'une année de sécheresse ?

Chercher une autre activité (extraction minière, commerce, etc.) n

Baisse du nombre de repas quotidiens n

Baisse de la ration alimentaire familiale n

Autre (préciser) :...

18- Que ferez-vous si plusieurs années de sécheresse s'enchaînent, quelles seraient les options les plus efficaces pour s'adapter ? (Classez dans l'ordre les trois premières)

Options

Classement

Octroi de crédit agricole

 

Offre de travail salarié (manoeuvre routes, ...)

 

Faciliter la migration vers pays voisins

 

95

Utilisation de semences résistantes

Diversification des activités

L'irrigation

Réduction des prix des intrants

Aide alimentaire

B- Elevage

1-Quel type d'élevage pratiquez-vous ?

Sédentaire n transhumant n nomade n
Pourquoi ?

2- Pour la transhumance, à quelle période, où et vers quoi vous vous dirigez ?

3- Quels types d'animaux élevez-vous ?

Bovins n Caprins n Ovins n Camélidés n Asins n Volaille n

4- Effectif approximatif du cheptel en 1996 et 2006

Espèces

Bovins

Caprins

Ovins

Camélidés

Asins

Volaille

Effectif

1996

 
 
 
 
 
 

2006

 
 
 
 
 
 

5- Le calendrier pastoral a-t-il changé ? Pourquoi ? Quelles en sont les conséquences ?

6- Pratiquez-vous l'embouche ? Oui n Non n Quels animaux ?
Pourquoi ?

7- Où parquez-vous vos animaux ? Pourquoi ?

8- Que faites-vous du fumier du parc ?

9- Quelles sont les espèces fourragères préférées par les animaux ? Où les trouve-t-on (position topographique) ?

Existent-elles sur votre terroir ? Oui n Non n

10- Utilisez-vous les SPAT comme complément alimentaire ? Oui n Non n A quelle période de l'année les utilisez-vous le plus ? Pourquoi ?

11- Abreuvement pendant les différentes saisons de l'année

Lieux d'abreuvement

Saison

Pluvieuse

Sèche

 
 
 

12- Selon vous, l'impact des animaux sur l'environnement (eau, sol, végétation) est : Positif n Négatif n

Pourquoi ?

13- Quelles sont les maladies courantes des animaux ?

96

A quelle période de l'année les animaux sont le plus malade ?

14- Les prix ont-ils changés cette dernière décennie ? Oui n Non n

Quelle est la tendance ? hausse n baisse n

15- Quels problèmes rencontrez-vous dans le cadre de votre activité ?

16- Que faites-vous pour les résoudre ?

C- Orpaillage traditionnel

1- Quel type d'orpaillage pratiquez-vous ? Où ?

2- Quels techniques et outils utilisez-vous ?

3- L'activité est-elle rentable ? Oui n Non n Pourquoi ?

4- A quelles fins utilisez-vous l'or obtenu ?

Epargne par prestige n

Confection de parures n
Vente pour achat de céréales n Vente pour achat de bétail n

5- Quels problèmes rencontrez-vous ?

6- Les conséquences de votre activité sur l'environnement sont-elles ?

Positives n Négatives n

Pourquoi ?

ENVIRONNEMENT A- Végétation

1- Quel est l'état général du couvert végétal ?

Peu dégradé n Moyennement dégradé n Très dégradé n

2- Principales essences existantes ?

Ligneux : Herbacées :

3- Depuis 10 ans avez-vous constaté un changement au niveau de la végétation ? Oui n Non n

A quel niveau ? Pourquoi ?

4-A quoi tout cela est dû ?

5- Quelles sont les conséquences de ces changements sur vos conditions de vie ?

6- Mesures prises pour la protection et la sauvegarde de la végétation ? Mesures traditionnelles :

Mesures modernes :

B- Faune

7- Quel est l'état général de la faune ?

Abondante n Peu abondante n Rare n

8- Principales espèces existantes ?

97

9- Depuis 10 ans avez-vous constaté un changement au niveau de la faune ? Oui n Non n

Si oui à quel niveau ?

10- Y a-t-il des espèces animales qui ont disparu de votre terroir dans ces 10 ans ? Oui n Non n Si oui lesquelles :

11- Qu'est ce qui est à la base de cette disparition et des autres changements ?

12- Mesures prises pour la protection et la sauvegarde de la faune.

Mesures traditionnelles : Mesures modernes :

C- Sols

13- Etat général du sol : Peu dégradé n Moyennement dégradé n Très dégradé n

14- Quelles sont les causes de la dégradation du sol ?

15- Quelles sont les formes d'érosion les plus importantes constatées sur votre terroir ?

érosion hydrique n érosion éolienne n les deux n

16- A quel niveau (localisation topo) ces formes d'érosion sont-elles plus marquées ?

Bas-fond n Bas de pente n Haut de pente n

17- Comment luttez-vous contre ces différentes formes de d'érosion ?

Erosion hydrique : Erosion éolienne :

18- Quelles les sont les conséquences de la dégradation du sol sur le milieu ?

19- Mesures (DRS/CES) prises pour la protection et la restauration du sol. Mesures traditionnelles :

Mesures modernes :

D- Eau

20- Quelle utilisation faites-vous de l'eau ?

21- L'eau vous suffit-il pour vos différentes activités ? Oui n Non n Pourquoi ?

22- Existe-t-il dans le village une rivière ou une retenue d'eau (mare) permanente ? Oui n Non n

Si oui à quelle période

- elles sont en crue : les rivières : les mares :

- elles tarissent : les rivières : les mares :

Ainsi, quels constats faites-vous au cours des dix dernières années ? Quelles sont les conséquences de ce changement ?

23- Avez-vous constaté un changement au niveau des pluies ? Oui n Non n

Durée d'une pluie : plus courte n plus longue n pas de changement n Quantité d'eau tombée : en baisse n en hausse n pas de changement n

24- Y a-t-il un changement dans la durée des saisons : Saison pluvieuse : plus courte n plus longue n

98

Saison sèche : plus courte n plus longue n

25- Observe-t-on des traces de l'action de l'eau dans les champs, sur le sol ? Oui n Non n

26- Les conséquences sur - l'agriculture : - l'élevage : - l'environnement :

- la population :

27- Quels sont les principaux problèmes concernant l'eau dans le village ? Comment pensez-vous réduire la vulnérabilité liée à l'eau ?

PERCEPTION PAYSANNE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE

A- Pluies

1- Avez-vous constaté un changement au niveau des pluies ? Oui n Non n
Durée d'une pluie : plus courte n plus longue n pas de changement n Quantité d'eau tombée : en baisse n en hausse n pas de changement n

2- Y a-t-il un changement dans la durée des saisons : Saison pluvieuse : plus courte n plus longue n

Saison sèche : plus courte n plus longue n

3- Quels changements au niveau du début de la saison des pluies durant ces dix années ?

Début précoce n Début tardif n Ne sais n

4- Les quantités de pluie ont-elles été suffisantes durant les dix dernières années ? Oui nNonn

Si non quelles ont été les années déficitaires ?

Les causes ?

Les conséquences sur

-l'agriculture

- l'élevage

- l'environnement :

- la population :

- autres :

Comment avez-vous résolu ces problèmes ?

B- Températures

5- Avez-vous constaté des changements au niveau des températures ces dix dernières années ? Oui n Non n

Si oui, à quel niveau ?

6- Y a-t-il une hausse durant la saison sèche ? Oui n Non n

Une baisse durant la saison sèche ? Oui n Non n
Pourquoi ces changements ?

7- La période chaude est-elle devenue plus longue ? Oui n Non n Ne sais pas n Pourquoi ?

C- Vents

8-

99

Avez-vous constaté des changements au niveau de la vitesse des vents ces dix dernières années ? Oui
Non

Si oui à pourquoi ?

9- Les vents sont-ils devenus plus forts en saison sèche ? Oui Non Pas de changement

Si oui pourquoi ?

Plus forts durant la saison des pluies ? Oui Non Pas de changement

Si oui pourquoi ?

100

ANNEXE 2

GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES RESPONSABLES COUTUMIERS

CHEFS COUTUMIERS

1- Quel est le nom de votre village ? Sa signification :

2 - Quelle est sa date de création ?

Quel est l'historique du village (nom du fondateur, son origine et raisons de son installation) ?

3- Quel est le nombre de quartiers/hameaux ?

4- Quelles sont les ethnies qui composent le village ? Les plus nombreux ?

5- Quelles sont les religions présentes ? La religion dominante ?

8- Quels sont les différents groupes socioprofessionnels du village ? (chef de village, chef de terre, délégué, CVGT, groupements, associations, ...)

9 - Qui résout les problèmes qui surviennent dans le village ?

10 - Qui gère la terre dans votre village ? Comment se présente l'accès à la terre ?

11- Existe-t-il dans le village des arbres, des bois et des animaux sacrés ?

12- Quels sont les interdits et les totems du village ?

13- Existe-t-il des feux de brousse sur votre terroir ? Quelle est la fréquence ?

14- Que pensez vous de la pression foncière ?

15- Y a-t-il des réglementations (lois) traditionnels de pâturage, de coupe, de friche ou de chasse ? Sont-elles respectées ?

16- Existe-t-il des conflits liés à la terre, à l'eau ?

17- Ces conflits opposent généralement quels groupes socioprofessionnels ? Comment ces conflits sont-ils résolus ?

18- Des éleveurs transhumants traversent-ils ou séjournent-ils sur votre terroir ? Quels types de problèmes causent-ils ? Comment les résolvez-vous ?

19- Y a-t-il il des gens qui quittent le village ? Pourquoi ? Où vont-ils et que vont-ils chercher ?

20- Depuis votre arrivée dans le village comment perceviez-vous le sol, la végétation, l'eau, la faune sauvage ?

Y a-t-il eu un changement ? Pourquoi ?

21- Depuis dix ans quels changements avez-vous observés ?

Quelles sont les causes de ces changements ?

Quelles conséquences sur vos conditions de vie ?

22- Qu'est-ce que vos parents et grands parents vous ont appris pour lutter contre les effets du vent et de l'eau de pluie sur vos champs ?

Est-ce que vous et vos enfants appliquez toujours ces techniques ? Pourquoi ? Est-ce que par ces méthodes vous arrivez à conserver la fertilité de vos sols ?

23- Y a-t-il des méthodes modernes que vous connaissez et utilisez sur vos champs ?

24- Combinez-vous ces deux méthodes ou utilisez-vous une seule ? Laquelle et pourquoi ?

25- Existe-t-il d'autres méthodes que vous aimeriez utiliser ? Lesquelles et pourquoi ?

26- Existe-t-il des travaux collectifs dans le village ? Quels types de travaux ?

101

A quelle période ceux-ci se réalisent-ils ? Et quelle forme de compensation est offerte aux travailleurs aujourd'hui ?

27- La période et la compensation ont-elles changées dans le temps ? Quelle était la situation (période et compensation) il y a dix ans ?

28- Selon vous, quelles sont les causes et les conséquences de ces changements ? Quelles solutions préconisez-vous ?

102

ANNEXE 3

GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES GROUPEMENTS DU VILLAGE

GROUPEMENTS VILLAGEOIS (CVGT, GV)

1- Identification du groupement ou de l'association

2- Avez-vous déjà contracté un crédit ? Où et comment ?

3- Combien de prêts (argent ou matériel) vous avez contracté depuis 1996 ? Qu'en avez-vous fait ? Réalisations et dates ?

4- Combien de prêts ont été entièrement remboursées ? Tous, une partie, aucun. Pourquoi ?

5- Quelle a été la situation alimentaire depuis 1996 ? Y a-t-il eu une crise alimentaire ? Pourquoi ? Quels sont les problèmes que vous avez rencontrés ? Comment les avez-vous résolus ?

6- Avez-vous bénéficiez d'aide alimentaire de la part de l'Etat ou d'ONG ?

Quels types d'aide ? Quantité ? Comment s'est faite la gestion ?

7- Selon vous, quels sont les personnes / groupes les plus pauvres ?

103

ANNEXES 4

GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES RESPONSABLES ADMINISTRATIFS ET LES
STRUCTURES INTERVENANTS DANS LE VILLAGE

LE PREFET

1- Caractéristiques du département

Nom de la province/Chef lieu de province

Nom du département / Nbre de villages

Pop totale : Hoes / Fem/actifs

Distance entre le chef lieu de province et département

2- Caractéristiques du village

Nom du village :Nbre de quartiers/hameaux

Pop totale /Hoes:/Fem : /actifs

Distance entre le chef lieu de département et le village :

Activité prédominante

3- Quelles sont les ethnies en présence : leur proportion ?

4- Quelles sont les rapports qui existent entre ces différentes ethnies ?

5- Quelles sont les contraintes que connaît ce village ?

6- Quels sont les problèmes fréquents qui vous sont soumis ? Trouvent-ils tous des solutions ?

7- Quelles sont les causes et le mode de règlement ?

8- Quels sont les ONG, Projets ou Associations (groupements) intervenant dans le village ? Dates d'implantation et missions ?

Les actions déjà menées et les dates d'exécution ?

Dynamique migratoire

9- Différents types de courant migratoire dans le département : exode rural ; émigration ; immigration ?

10- Conséquences de chaque type de migration sur le département ?

11- Quel est le plus important courant migratoire ?

12- Couches sociaux concernés : tranche d'âge ; sexe : homme % ; femme %.

13- Destinations préférentielles et durée approximative ? Capacités organisationnelles dans le département

14- Principaux secteurs d'activités dans le département et le village ?

15- Mode d'organisation des acteurs et les difficultés rencontrées ?

16- Cas spécifique des activités en rapport avec l'eau : organisations locales et structures d'appui ? Crise alimentaire

17- Quelle a été la situation alimentaire depuis 1996 ? Y a-t-il eu une crise alimentaire ? Pourquoi ? Quels sont les problèmes que vous avez rencontrés ? Comment les avez-vous résolus ?

18- Avez-vous bénéficiez d'aide alimentaire de la part de l'Etat ou d'ONG ? Quels types d'aide ? Quantité ?

104

Comment s'est faite la gestion ?

LE RESPONSABLE DE L'AGRICULTURE

1- Les agriculteurs utilisent-ils des semences améliorées ? Lesquelles, leur cycle et coût ? Origine de ces semences ?

2- Quel est la fréquence de vos visites dans ce village ? A quelle période les fréquences sont-elles élevées ? Pourquoi ?

3- Quelles sont les principales difficultés de l'agriculture ?

Quelles initiatives les paysans développent-ils pour faire face à ces difficultés ? Lesquelles ? Parmi ces initiatives, quelles sont celles qui sont propres à ce terroir ? Sont-elles efficaces

4- Parmi les techniques modernes de CES/DRS, lesquelles sont appliquées dans le village ? Sont-elles efficaces ? Quelles difficultés rencontrez-vous pour leur mise en place ? Les solutions ?

5- Y a-t-il un appui technique des ONG ou projets pour la vulgarisation de ces techniques ? 6 - Tableau des campagnes agricoles du village/département

Campagne

Superf ha

Rendement t/ha

Production attendue

Production obtenue

Déficit / excédent

1996-1997

 
 
 
 
 

1997-1998

 
 
 
 
 

1998-1999

 
 
 
 
 

1999-2000

 
 
 
 
 

2000-2001

 
 
 
 
 

2001-2002

 
 
 
 
 

2002-2003

 
 
 
 
 

2003-2004

 
 
 
 
 

2004-2005

 
 
 
 
 

2005-2006

 
 
 
 
 

A quoi sont dues ces variations de la production ?

7- Que pensez-vous des techniques de lutte contre la dégradation des terres et la désertification dans le village ? Quelles sont vos suggestions ?

8- Selon vous, quelles sont les causes du changement climatique dans le Sahel ? Les conséquences sur l'agriculture ? Les solutions

105

LE RESPONSABLE DE L'ELEVAGE

1- Quel est la fréquence de vos visites dans ce village ? A quelle période les fréquences sont-elles élevées ?

Pourquoi ?

2 - Quel est le système d'élevage le plus dominant ?

3- Tableau des effectifs du cheptel

Espèces Années

Bovins

Ovins

Caprins

Camélidés

Asins

Effectif du
cheptel

Volaille

1996

 
 
 
 
 
 
 

1997

 
 
 
 
 
 
 

1998

 
 
 
 
 
 
 

1999

 
 
 
 
 
 
 

2000

 
 
 
 
 
 
 

2001

 
 
 
 
 
 
 

2002

 
 
 
 
 
 
 

2003

 
 
 
 
 
 
 

2004

 
 
 
 
 
 
 

2005

 
 
 
 
 
 
 

2006

 
 
 
 
 
 
 

4- Quelles sont les principales difficultés de l'élevage de ce village ? Les solutions ?

5- Maladies liées au cheptel

Désignation du cheptel

Maladies fréquentes

Bovins

 

Ovins

 

Caprins

 

Asins

 

Camélidés

 

Volaille

 
 

6- Existe-t-il des cas de mort de bétail due à l'ingestion des sachets plastiques ?

Quels sont la récurrence et le pourcentage des animaux morts ?

7 - Quelles suggestions avez-vous à faire pour lutter contre la dégradation des terres, la déforestation et l'effet du

piétinement ?

8- Selon vous, quelles sont les causes du changement climatique dans le Sahel ?

Les conséquences sur l'élevage ? Les solutions

LES ONG, PROGRAMMES ET PROJETS

1- Quelle est la dénomination de votre structure ?

2- Date d'implantation et domaines d'intervention dans le village ?

3- Quels sont les objectifs recherchés ?

4-

106

Dates et types de réalisations dans le village ?

5- Quels types d'activités avez-vous vulgarisé ?

6-Y a-t-il des techniques traditionnelles propres au village en relation avec vos domaines d'intervention ?

Lesquelles ?

Ces techniques sont-elles efficaces ? Pourquoi ?

Quelles sont les contraintes liées à l'adoption de ces techniques ?

7- Y a-t-il des méthodes modernes qui sont préférées par les paysans ? Lesquelles et pourquoi?

8- Quelles suggestions avez-vous a faire pour la lutte contre la dégradation des terres, la déforestation et la désertification ?

9- Selon vous, quelles sont les causes du changement climatique dans le Sahel ? Les conséquences et leurs solutions ?

107

TABLE DES MATIERES

DEDICACE 2

Avant propos 3

SOMMAIRE 4

SIGLES ET ABREVIATIONS 6

INTRODUCTION GENERALE 7

I -LA PROBLEMATIQUE 9

I-1 Les objectifs de l'étude 11

I-2 Les hypothèses de l'étude 12

II- LA DEFINITION DES CONCEPTS 12

III- L'APPROCHE METHODOLOGIQUE 13

III-1 Le choix du site d'étude 13

III-2 Les populations cibles et les méthodes d'enquête 14

III-3 L'échantillonnage 15

III-4 Le traitement des données 15

PREMIERE PARTIE: PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D'ETUDE 16

CHAPITRE I : LE CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN 18

1.1 - LE CADRE PHYSIQUE 18

1.1.1 - Le climat 18

1.1.1.1 - La pluviométrie 18

1.1.1.2 - La température 20

1.1.1.3 - les vents 21

1.1.2 - L'hydrographie 22

1.1.3 - Le couvert végétal 22

1.1.4 - Les sols 22

1.1.5- La structure géologique 23

1.2-LE MILIEU HUMAIN 24

1.2.1-L'historique de la création du village 24

1.2.2 - La composition de la population 25

1.2.3 - L'organisation sociale 26

1.2.3.1 - Le pouvoir politique et la gestion du foncier 26

1.2.3.2 - Le système de parenté 26

1.2.3.2.1 - Le patronyme 26

1.2.3.2.2 - Le mariage 27

1.2.4 - Les infrastructures socio-communautaires 27

1.2.5 - L'organisation de l'espace 28

CHAPITRE II : LES ACTIVITÉS SOCIO-ÉCONOMIQUES 29

2.1 - L'AGRICULTURE 29

2.1.1 - Les champs 29

108

2.1.2 - L'outillage agricole 29

2.1.3 - L'organisation de la production 30

2.1.4 -Les productions 31

2.2 - L'ELEVAGE 31

2.3 - L'ORPAILLAGE 32

2.4 - LE COMMERCE 33

2.5 - LES AUTRES ACTIVITES 34

2.5.1 - le métier de passeur 34

2.5.2 - La bijouterie 35

2.5.3 - La vannerie 36

2.5.4 - Le transport informel de marchandises 36

Conclusion partielle 36

DEUXIEME PARTIE:LA PERCEPTION PAYSANNE ET LES STRATEGIES D'ADAPTATION

AU CHANGEMENT CLIMATIQUE 37

CHAPITRE III : LE CHANGEMENT ET LA VARIABILITÉ CLIMATIQUES SELON LES

POPULATIONS 38

3.1 - LA REPRESENTATION DE LA VARIABILITE ET DU CHANGEMENT CLIMATIQUE PAR

LES PAYSANS 38

3.1.1 - Les saisons 38

3.1.1.1 - La saison pluvieuse 38

3.1.1.1.1 - Le début de la saison des pluies et les premiers semis 38

3.1.1.1.2 - Les signes annonciateurs de pluie 39

3.1.1.1.3 - La pluviométrie 39

3.1.1.1.4 - les pluies de mousson et la période de crue du cours d'eau 40

3.1.1.1.5 - Les pauses pluviométriques 40

3.1.1.1.6 - La répartition des pluies dans le temps et dans l'espace 40

3.1.1.2 - La saison sèche 41

3.1.2 - Les vents et les tempêtes de sable 41

3.1.3 - La disponibilité en eau de surface 41

3.1.4 - Les prévisions saisonnières empiriques 42

3.2 - L'ANALYSE DE QUELQUES PARAMETRES CLIMATIQUES 42

3.2.1 - L'analyse des données de précipitations et de nombre de jours de pluie 42

3.2.1.1 - Les variations interannuelles des précipitations et du nombre de jours de pluie

durant la période 1977-2006 43

3.2.1.2 - Les précipitations décennales de 1977 à 2006 44

3.2.1.3 -L'analyse des variations inter-mensuelles des précipitations durant les trois

décennies 46
3.2.1.4 - L'analyse des données décadaires de précipitation durant les trois décennies

47

3.2.2 - L'analyse des données de température 49

3.2.2.1 - Les variations interannuelles de température 49

3.2.2.2 - Les variations inter-mensuelles des températures 50

3.2.3 - L'analyse de la vitesse du vent 51

3.2.3.1 - La variation interannuelle de la vitesse du vent 51

3.2.3.2 - La variation inter-mensuelle de la vitesse du vent durant les trois décennies 52

3.2.4- l'humidité relative 53

109

3.2.4.1 - La variation interannuelle de l'humidité relative 53

3.2.4.2 - La variation inter-mensuelle de l'humidité relative durant les trois décennies

54

3.3 - LA PERCEPTION PAYSANNE DES CAUSES ET DES CONSÉQUENCES DE LA

VARIABILITÉ ET DU CHANGEMENT CLIMATIQUE 55

3.3.1 - les causes d'ordre général 56

3.3.1.1 - les causes naturelles 56

3.3.1.2 - Les causes d'origine anthropique 56

3.3.2 - Les causes selon la population de Belgou 56

3.3.2.1 - La responsabilité divine 57

3.3.2.2 - Les causes anthropiques spécifiques 57

3.3.2.2.1 - La déforestation 57

3.3.3 - Les conséquences selon la perception des villageois 59

3.3.3.1 - Les conséquences sur les ressources naturelles 59

3.3.3.1.1 - La végétation 59

3.3.3.1.2 - Les sols 60

3.3.3.1.3-La faune 63

3.3.3.2 - Les conséquences sur les activités humaines 63

3.3.3.2.1 - Les conséquences sur l'agriculture 63

3.3.3.2.2 - Sur l'élevage 65

CHAPITRE IV : LES STRATÉGIES D'ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE 68

4.1 - LES STRATÉGIES DE LIMITATION DES EFFETS NEGATIFS DU RISQUE 68

4.1.1 - La pratique de l'association de cultures 68

4.1.2 - Les dons et les achats de céréales à des prix sociaux 69

4.1.3 - La vaccination des animaux contre les épizooties 70

4.1.4 - L'entraide villageoise 70

4.1.5 - L'espacement des dates de semis et l'extension des surfaces cultivées 71

4.1.6 - Les pratiques religieuses : les doua 72

4.1.7 - la constitution des réserves alimentaires humaines et animales 73

4.1.8 - La capitalisation en bétail 73

4.1.9 - Le refus d'utiliser les engrais chimiques 73

4.1.10 - L'utilisation de la fumure organique 74

4.1.11 - L'utilisation de certains ligneux 75

4.1.12 - Le regroupement des populations autour des points d'eau 76

4.2 - LES STRATEGIES DE LUTTE CONTRE LES CAUSES DE RISQUE 76

4.2.1.- La diversification des variétés cultivées 76

4.2.2 - La pratique des nouvelles techniques agricoles 77

4.2.3 - Les techniques DRS / CES traditionnelles 77

4.2.3.1 - Les dépôts de branches et de troncs d'arbres 77

4.2.3.2 - La pratique du paillage 77

4.2.3.3 - Le détournement et le comblement des ravines 78

4.2.3.4 - La pratique de la jachère 78

4.2.4 -Les techniques DRS / CES modernes 78

4.2.4.1 - Le zaï 78

4.2.4.2 - Les cordons pierreux 79

4.2.4.3 - Les reboisements 81

110

4.3 - LES STRATEGIES DE CONTOURNEMENT 82

4.3.1 - La pratique de l'orpaillage 82

4.3.2 - La pratique de l'embouche bovine et ovine 82

4.3.3 - Le gardiennage des troupeaux 83

4.1.4 - La pratique du commerce 84

4.1.5 - La pratique de l'émigration définitive ou partielle 84

Conclusion partielle 85

CONCLUSION GÉNÉRALE 86

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 87

ANNEXES 92

TABLE DES MATIERES 107






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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault