CHAPITRE II : REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE
Le présent chapitre est la partie critique de
l'étude. Il permet de faire le point des différents écrits
sur la problématique étudiée et les sujets connexes
à celle-ci. Elle conditionne la compréhension et l'importance du
problème de recherche, d'abord pour le chercheur et ensuite pour le
lecteur.
Le but recherché dans cette partie est d'écrire
la présente recherche dans la mouvance de la recherche scientifique en
générale.
En effet, comparée à certaines
problématique couramment étudiées, la littérature
sur le développement urbain est complexe car il y'a assez peu de
publications à la matière.
Ainsi, au Sénégal, le processus d'urbanisation
s'est fait sous des relents assez spécifiques. Il ne s'est pas
déroulé comme dans les pays industrialisés d'occident
où l'urbanisation est une conséquence directe de
l'industrialisation.
L'urbanisation a été favorisée ou du
moins accélérée par plusieurs facteurs dont le flux
démographique, les conditions sociales et économiques en monde
rural et la phycologie des jeunes à vouloir s'insérer dans le
tissu économique moderne.
Cependant, il a omis de prendre en considération un
certain nombre d'éléments tels que l'emploi qui paraissent
aujourd'hui un phénomène inéluctable. C'est dans ce
contexte que ABDOU SALAM FALL, dans son ouvrage «
Relations à distance des migrants et réseaux d'insertion à
Dakar » considère que l'Urbanisation apparait comme un
important défi« la Ville n'est donc pas dans ce cas un cadre
alternatif de développement, elle est bien plutôt un espace de
survie des individus et des ménages qu'ils constituent ou les
entretiennent à distance ». Il résulte de
façon apparente que l'urbanisation n'est pas un facteur d'insertion.
C'est dans ce sens que : ANTOINE PH. SAVANE,
1990, Urbanisation et migration en Afrique in : "The role of
migration in African development : issues and policies for the 90s",
UEPA, Conférence de Nairobi, p.55-81, dira que «
L'urbanisation au Sénégal en particulier, et en Afrique
indépendante en général, n'est ni le corollaire ni le
moteur d'un quelconque développement économique ; contrairement
à ce qu'on a observé dans le monde industrialisé, elle n'a
pas été entraînée par une mécanisation de
l'agriculture ayant dégagé une surpopulation relative. Elle
résulte plutôt de la dégradation rapide des conditions de
vie dans les villages, et donc fondamentalement de la crise de
l'agriculture.
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Mémoire Khady FALL ~ ESEA ~ ATEGU ~ DESS
~2012
Emploi urbain . · insertion des jeunes à
travers les programmes de développement urbain portes par les
collectivités locales . · cas du programme pavage des rues et
places publiques de la ville de Dakar
GRET/JVE-BENIN, dans une étude
commandité par le Ministère de la coopération en 1997
« Développement urbain participatif au Bénin : une
étude pour agir », affirme que : les sociétés
africaines s'urbanisent plus vite et dans les conditions difficiles, notamment
pour la jeunesse. Cette crise affecte le marché de l'emploi et les
jeunes ont du mal à s'y insérer. Chômage et sous-emploi
sont désormais leur lot. La délinquance progresse. Capable
d'initiatives, les jeunes tentent de sortir de cette situation mais se heurtent
de nombreux obstacles financiers et administratifs. Ces difficultés
affectent la majorité de la population par ce que les jeunes,
constituent, de par les caractéristiques de la démographie
urbaine, plus de la moitié de la population des cités. Il s'agit
donc d'une question essentielle pour le présent et pour le futur. Ce
constat qui est le point de départ du colloque de Paris en 1992,sur le
thème « Jeunes, ville, emploi. Quel avenir pour la jeunesse
africaine ? », un constat de l'inadéquation des
interventions sur l'Afrique notamment sur les problèmes de la jeunesse
africaine, ceux de la ville et ceux de l'emploi, sous l'égide du
Ministère de la Coopération et du Développement.
JACQUES VERON, dans son article «
Enjeux Economiques, Sociaux et Environnementaux de l'Urbanisation du
Monde 2008/2 n°142, p. 39-52. DOI : 10.3917/ med.142.0039, dira
également que : II a longtemps semblé qu'urbanisation et
développement allaient de pair, l'urbanisation étant à la
fois une cause et une conséquence du progrès économique.
Mais il pourrait en aller différemment aujourd'hui, comme le
suggère par exemple l'expression parfois utilisée d'"inflation
urbaine".
L'accumulation de la population dans des cités toujours
plus grandes serait devenue un phénomène largement autonome,
voire "antiéconomique", particulièrement dans les pays en
développement.
La ville et la campagne ont été longtemps
opposées, sur la base d'une ouverture à la modernité pour
la ville et d'un attachement à des traditions pour la campagne.
TONY CHAMPION ET GRAEME HUGO (2004)ont ainsi
présenté des stéréotypes associés au type
d'habitat : importance des secteurs économiques secondaire et tertiaire
en milieu urbain et du secteur primaire en milieu rural ; revenu plus
élevé en ville, meilleure éducation, plus large
accès aux services sociaux et à l'information,
fécondité et mortalité plus basses, moindre conservatisme
politique, etc. Le type de développement des villes, en particulier avec
le phénomène de périurbanisation, de même que le
formidable essor des
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Mémoire Khady FALL ~ ESEA ~ ATEGU ~ DESS
~2012
Emploi urbain . · insertion des jeunes à
travers les programmes de développement urbain portes par les
collectivités locales . · cas du programme pavage des rues et
places publiques de la ville de Dakar
moyens de communication de masse ont cependant rendu
l'opposition entre ville et campagne moins absolue, les modes de vie entre
citadins et ruraux ayant une plus ou moins forte tendance à
s'homogénéiser.
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Mémoire Khady FALL ~ ESEA ~ ATEGU ~ DESS
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Emploi urbain . · insertion des jeunes à
travers les programmes de développement urbain portes par les
collectivités locales . · cas du programme pavage des rues et
places publiques de la ville de Dakar
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