Conclusion et Remarques
Ce travail de recherche se donnait pour tâche
d'étudier les différentes variables de la productivité de
l'investissement privé en Haïti pour la période allant de
1981 à 2010. Se renseigner sur les variables qui influent le plus sur la
productivité de l'investissement privé en Haïti se
révèle important dans une économie où la croissance
est de plus en plus faible.
À cet effet, la première partie de ce travail
présente les différentes variables théoriques et
empiriques de la décision d'investir. Le premier chapitre expose les
variables traditionnelles et économiques réparties en deux grands
courants de pensée à savoir : Keynésiens et
Néoclassiques. Ces derniers faisant l'objet de deux grandes sections
respectivement ; et le second chapitre expose les variables qualitatives,
institutionnelles, culturelles et administratives. Ces dernières ont
pour repère principal l'école institutionnelle et des travaux
empiriques pertinents comme ceux de Mauro, de Hall & Jones et de Doing
Business. Tout ceci constitue le fondement théorique et empirique de la
décision d'investir.
La seconde partie de ce travail, comportant également
deux chapitres, présente la réalité de l'investissement en
Haïti. Dans le troisième chapitre nous présentons les faits
saillants de l'évolution de l'investissement en Haïti. La
première section présente l'environnement des affaires à
travers certains aspects institutionnels comme la gouvernance politique, la
corruption et le cadre légal et institutionnel. La deuxième
section de ce chapitre présente brièvement le profil de
l'investissement de manière désagrégée à
savoir l'investissement global, privé, public et Étranger, leur
évolution au cours de la période sous étude et
l'évolution comparée de l'investissement privé et
certaines variables financières comme le crédit et
l'épargne.
Le quatrième et dernier chapitre de ce travail s'est
révélé crucial car il permet de mettre à
l'épreuve, toutes choses étant égales par ailleurs, les
hypothèses de ce travail. La première section de ce dit chapitre
s'adonnait à la présentation du Modèle à
Équations Simultanées (MES) et la seconde est un exposé du
modèle de recherche et d'analyse de ce travail. Nous avons pris les
données en logarithme nous permettant de réduire les biais et
intégrer deux variables indicatrices représentant respectivement
les deux variables clefs de nos hypothèse de travail, à savoir la
gouvernance politique et le cadre légal et institutionnel ainsi que le
P11B et l'investissement public dans l'équation de base. Ces
dernières forment l'équation d'investissement inspiré du
modèle de Hall & Jones (1999). Étant donné que le P11B
a été retenu comme l'une des variables explicatives de
l'investissement, une deuxième équation a été
spécifiée pour expliquer le P11B compte tenu de son double
statut. Cette équation de croissance s'est inspirée du
modèle de Mankiw, Weil et Romer (1992). Elle comprend les variables
explicatives suivantes : L'investissement privé, l'investissement public
et la population. Ces deux équations représentent le
système à estimer. Le système est sur-identifié.
Par la méthode des Doubles Moindres Carrées, le système a
été estimé.
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Le résultat de nos régressions établit
une relation négative entre le cadre légal et institutionnel et
la productivité de l'investissement privé en Haïti soit une
élasticité de (-0.987089) ; Il en existe également une
forte corrélation négative entre la gouvernance politique et la
productivité de l'investissement privé en Haïti soit un
coefficient de (-1.767706). Il en résulte aussi une relation
négative entre les dépenses d'investissements publics et la
productivité de l'investissement privé en Haïti. Ces
résultats ont confirmés nos hypothèses :
H1:. La faiblesse des investissements publics
a un impact négatif sur la productivité de l'investissement
privé.
H2 : le cadre légal et institutionnel a
un impact négatif sur la productivité de l'investissement.
H3: La gouvernance politique a un impact négatif sur la
productivité de l'investissement privé.
Les remarques en matière de politiques économiques
au terme de cette étude sont diverses :
1) Les dépenses d'investissements publics dans les
infrastructures, les ponts et les routes constituent une condition sine qua non
pour inciter et encourager les investissements privés productifs et
l'atteinte d'une croissance soutenue, équilibrée et durable.
L'impact négatif des dépenses d'investissements publics sur la
productivité de l'investissement privé révèle que
des mesures appropriées doivent être prises par les
décideurs de politique économique en vue de prioriser des
secteurs d'investissements publics favorables à la promotion
d'investissements privés productifs et compétitifs.
2) L'impact négatif de la gouvernance politique sur
l'investissement privé nécessite des mesures de politiques
économiques visant à assurer la stabilité politique, un
climat de paix et de sécurité
3) L'impact négatif du cadre légal et
institutionnel sur l'investissement privé indique que les
décideurs doivent réviser l'ensemble des institutions dans une
logique d'ingénierie d'État et des lois en vue de faciliter les
investissements en diminuant les coûts de transaction. Une infrastructure
institutionnelle meilleure peut contribuer à réduire les risques
et à abaisser les coûts, ce qui devrait à la fois favoriser
le développement des investissements et de leur productivité.
Dans les pays où les droits de propriété sont sûrs
et où le respect des contrats est assuré par le pouvoir
judiciaire, le foncier est garanti, les investisseurs ont beaucoup plus de
propensions de réaliser des implantations plus importantes et à
long terme.
4) Le Centre de Facilitation des Investissements (CFI) en
Haïti doit prioriser les investissements privés domestiques et
insérer dans sa politique un volet de facilitation des exportations dans
le cadre de la promotion des investissements. Les investisseurs doivent
s'assurer que leurs produits sont susceptibles d'être vendus sur le
marché international compte tenu des coûts et des frais
associés pour la commercialisation.
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