2.3 Travaux de Hall & Jones (1999)
Selon les économistes Robert E. Hall & Charles I.
Jones (1999), Un faible niveau d'infrastructures sociales diminue les profits
des investisseurs et accroit leurs coûts, décourageant ainsi les
investissements en capital humain, en capital physique et en technologie. Hall
et Jones ont construit un indice d'infrastructures sociales basé sur
l'indice des politiques gouvernementales anti-diversions et le degré
d'ouverture d'une économie. Cette dernière variable, selon les
auteurs, est un indicateur des opportunités de corruption d'une
économie. Ils ont trouvé qu'une baisse de 1 % de l'indice
d'infrastructures sociales réduit l'investissement en capital physique
de 1%, celui en capital humain de 1.3 % et celui en productivité de 2.7
%, au total de 5% sur le total de la production. Ces économistes
entendent par infrastructure sociale, les institutions et les politiques
gouvernementales qui déterminent l'environnement économique dans
lequel les agents accumulent les connaissances et prennent leurs
décisions de production.
2.4 Le modèle de la Banque Mondiale41
La Banque Mondiale a établi un classement annuel
relatant les progrès réalisés par les pays (178) en terme
de réformes pour améliorer le cadre des affaires.Ce classement
est désigné par <<Doing Business>>. Ce dernier permet
de auner les réalisations des nations en matière d'incitation
à l'investissement privé domestique et d'attraction des
Investissements Directs Etrangers (IDE). Il permet également de mesurer
le cadre général d'accueil des affaires et son application dans
chacun des 178 pays à partir de 10 indicateurs. Ainsi, la voie à
emprunter en vue d'accoucher un
41 Cf.voir les rapports annuels de Doing Business de
2004 à 2010.
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processus de développement dynamique en incitant
l'initiative privée, l'entrepreneuriat, en développant l'esprit
d'entreprise repose sur l'assainissement des cadres sociopolitique, juridique
et macroéconomique.
À cet effet, un ensemble de critères ont
été répertoriés suivant le modèle de Doing
Business et, renvoient aux normes de la bonne Gouvernance. Un climat
sociopolitique stable caractérisé par la primauté du
droit, l'Etat de droit, le respect de la propriété privée,
la transparence dans toutes les transactions d'affaires concourent au maintien
et au renforcement de confiance des investisseurs avisés. Au niveau
macroéconomique, la stabilité macroéconomique
définie par l'évolution de variables précises fluctuant
dans un intervalle donné, bien défini, relativement
contrôlable et souhaitable. Il s'agit de la fiscalité souvent trop
pesante, des conditions propices d'importation et d'exportation,
l'assouplissement aux crédits, de taux de change et d'inflation
relativement stables évoluant dans une fourchette préalablement
déterminée. Au niveau du cadre juridique, le cadre légal
et réglémentaire caractérisé par un délai
raisonnable pour immatriculer un nouveau projet d'investissement, la protection
de la propriété privée, les conditions d'emploi de la
main-d'oeuvre, de clôture des entreprises, etc. devraient être
susceptibles de stimuler les investisseurs privés tant domestiques
qu'étrangers à emboiter le pas dans le tissus
économique.
Partant de ces considérations, bon nombre
d'études récentes ont éxaminé les liens qui
existent entre les indicateurs Doing Business et les performances
économiques.C'est ainsi que, Djankov, Ramalho et Shleifer (2007) ont
testé les réformes en rapport avec la variable Doing Business
<<obtention de prêts>> et ont conclu que les prêts
augmentaient lorsque des améliorations étaient apportées
aux droits et l'imformation des créanciers.
Toutefois, des résultats mitigés ont
été enregistrés par d'autres études. Commander et
Svejnar (2007) n'ont pas trouvé assez d'éléments
permettant d'établir une relation avérée entre les
indicateurs du modèle Doing Business, les contraintes de l'environnement
et les performances des entreprises mesurées par le ratio de
rentabilité. Commander et Tinn(2007) ont abouti dans leurs travaux
à l'absence de relations statistiquement significatives entre les
indicateurs Doing Business 2004 et les taux de croissance. Par contre, Ils ont
observé quelques relations significatives avec des résultats
intermédiaires. Ainsi, une meilleure protection des droits légaux
des créanciers et des emprunteurs a été associée
aux prêts privés, aux flux de capitaux et à
l'investissement Direct Etranger(IDE). Par ailleurs, d'autres études
aboutissent à une corrélation
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faible entre l'investissement et les indicateurs du Doing
Business,<<octroi de licences>> et <<Exécutions des
contrats>>.
Les conclusions de ces travaux doivent être faits
l'objet de certaines réserves, du fait du caractère relativement
récent par le modèle Doing Business, ainsi que d'autres limites
liées aux contraintes pesant sur les entreprises informelles et les
microentreprises qui sont différentes des entreprises formelles
captées par les indicateurs du Doing Business.
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