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Le cirque contemporain. Un nouvel atout de développement pour les territoires.

( Télécharger le fichier original )
par Jeanne NAVRAT
ISTHIA - Université de Toulouse Jean Jaurès - Master 1 2014
  

Disponible en mode multipage

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Année universitaire : 2013 - 2014 Sous la direction de : Anne ROSTAND

 

UNIVERSITE DE TOULOUSE II
LE MIRAIL

INSTITUT SUPERIEUR DU TOURISME DE
L'HOTELLERIE ET DE L'ALIMENTATION

 

MASTER TOURISME ET HOTELLERIE

Parcours « Tourisme et Développement »

MEMOIRE DE PREMIERE ANNEE

Le cirque contemporain :

Un nouvel atout touristique pour les territoires

Présenté par : Jeanne Navrat

Le CÉTIA de l'Université de Toulouse II-Le Mirail n'entend donner aucune approbation, ni improbation aux opinions émises dans les mémoires de recherche. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur(e).

3

REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier Anne Rostand, mon maître de mémoire, pour sa disponibilité, son aide et ses conseils tout au long de l'année.

L'ensemble des professeurs de l'ISTHIA, dont les cours m'ont permis d'acquérir des connaissances dans le domaine du tourisme depuis la licence 3 Tourisme et Développement et qui m'ont été indispensables dans mon travail de recherche.

Mes camarades de classe qui, par leur état d'esprit et leur bonne humeur, ont permis une bonne ambiance dans la classe.

Les professionnels que j'ai rencontrés, pour leur intérêt vis-à-vis de mon sujet, leur disponibilité et la sincérité de leurs propos.

Ma mère pour son soutien, et surtout pour le temps qu'elle a passé dans la relecture de mon mémoire.

Enfin, l'association Circonflex pour m'avoir accompagné durant toute ma jeunesse et pour m'avoir fait découvrir le monde du cirque.

5

SOMMAIRE

PARTIE 1 : Cirque, tourisme et développement territorial 10

Chapitre 1 - L'apparition du nouveau cirque dans le tourisme culturel 12

Chapitre 2 - Développement territorial et image de marque 25

Chapitre 3 - Problématiques et enjeux liés à la mise en tourisme du

cirque 33

PARTIE 2 : Les relations entre les arts du cirque et l'image de marque des

territoires 38

Chapitre 1- La mise en réseau d'acteurs pour une meilleure visibilité 41

Chapitre 2 - Les festivals de cirque; une couverture médiatique

importante pour les territoires 48

Chapitre 3 - Les NTIC au service des arts du cirque 54

PARTIE 3 : Cas du festival CIRCA de Auch 64

Chapitre 1 - Les arts du cirque à Auch 67

Chapitre 2 - Méthodologie de validation des hypothèses 72

BIBLIOGRAPHIE 87

TABLE DES ANNEXES 89

TABLE DES SIGLES ET ABREVIATIONS 113

TABLE DES FIGURES 114

METHODOLOGIE

Le mémoire est un exercice de recherche qui passe par une réflexion méthodologique. Il s'agit d'approfondir des champs d'études précis afin de les faire entendre au monde professionnel. Pour cela, il faut suivre des règles et des normes universitaires dans la rédaction et dans la forme du travail. Les étudiants choisissent en général des thèmes qui leur tiennent à coeur et dans lesquels ils aimeraient travailler plus tard. Pour ma part, j'ai choisi de m'intéresser à la question du nouveau cirque et sur ce qu'il pouvait apporter au territoire en termes de développement touristique. Cet intérêt pour le cirque est apparu il y a quinze ans lorsque j'ai intégré une association de cirque tarnaise « Circonflex ». Après le bac, je me suis dirigée vers des études sur le tourisme (BTS AGTL1 et licence 3 TD2) et c'est de cette manière que j'ai réalisé qu'il y avait un lien entre ces deux milieux qui méritait d'être étudié. C'est pour cela que je souhaite consacrer mon mémoire à l'étude de cette relation cirque - tourisme et en particulier au cirque comme facteur d'attractivité et de développement touristique pour les territoires présentant cette spécificité artistique.

6

1 Animation et Gestion Touristique Locale

2 Tourisme et Développement

7

Figure 1 : Schéma méthodologique

8

INTRODUCTION GENERALE

Le cirque contemporain est un courant artistique qui est apparu dans les années soixante dix en France. Il est venu se greffer au cirque traditionnel qui existe depuis le XVIIIe siècle mais qui était en train de s'essouffler et risquait de disparaître. Ce nouveau courant artistique est très complet et connait un réel succès, les acteurs territoriaux l'on bien compris et beaucoup de politiques culturelles s'orientent désormais sur ce créneau. Nous voyons des structures publiques et privées apparaître partout en France pour la valorisation et le développement des arts du cirque.

Parallèlement, le secteur du tourisme traverse une phase de changement avec notamment l'omniprésence des NTIC3. Les comportements des touristes sont de plus en plus complexes, imprévisibles et variés. Les professionnels doivent s'adapter à ces changements pour proposer des produits touristiques adéquats

Les destinations n'ont jamais été aussi soumises à la concurrence qu'aujourd'hui. La transparence existe et les touristes ont tous les outils nécessaires pour organiser leurs vacances depuis chez eux.

D'autre part, la génération actuelle, après avoir été « tout numérique » réalise qu'il lui manque des valeurs, des relations humaines, des expériences fortes, un retour aux sources... Aujourd'hui, les touristes recherchent des vacances imprégnées de chaleur, au cours desquelles ils vont rencontrer les populations locales et ainsi vivre des moments intenses et réels de partage et de communication.

En réalisant le contexte touristique actuel, j'ai choisi de parier sur les arts du cirque. Ce mémoire est en quelque sorte un défi pour moi car je crois aux valeurs du cirque et à son pouvoir d'attractivité touristique.

Cela fait longtemps que je fais partie d'une troupe, mais ce n'est que depuis que j'ai commencé des études sur le tourisme que j'adopte un regard critique et

3 Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication

à caractère touristique. J'ai pris conscience du potentiel que ce domaine artistique pouvait avoir en matière de développement et je pense qu'il est important de travailler là dessus.

Les circassiens4 sont aussi en train de s'en rendre compte, ils n'étaient pas sortis de leur univers jusqu'ici et n'avaient pas ouvert les yeux sur la dimension touristique que pouvait avoir leur art.

Il me semble que le nouveau cirque est en train de s'associer aux territoires dans une optique commune de développement (touristique pour les territoires et artistique pour les circassiens).

Je n'ai pas la prétention d'annoncer que ce mémoire va donner les réponses aux territoires pour faire du cirque leur nouvel atout touristique. Ce mémoire est juste une réflexion sur un sujet qui me tient à coeur depuis toujours. Je m'efforcerai donc de la rendre la plus juste possible.

Pour cela nous allons, dans une première partie, définir les concepts clés concernant le cirque et le tourisme afin de mieux cerner le sujet de la réflexion, ainsi nous pourrons faire ressortir une problématique. Dans la seconde partie, nous proposerons trois pistes de réflexion qui pourraient éventuellement répondre au problème exposé. Enfin, et à l'aide d'un terrain d'étude, nous tenterons de vérifier les hypothèses. Nous suggérerons aussi des outils méthodologiques qui, lors du mémoire de Master 2, pourraient nous permettre de vérifier concrètement nos hypothèses.

9

4 adjectif qui mentionne la relation avec le monde du cirque.

10

PARTIE 1 : Cirque, tourisme et

développement territorial

11

Introduction de la partie 1

Dans cette première partie nous allons essayer de mettre en évidence les relations entre tourisme, cirque et développement territorial car notre question de départ est : comment le cirque peut-il être facteur de développement ?

Pour cela nous commencerons par faire un bref historique du cirque et de son évolution jusqu'au cirque contemporain. De cette manière, nous aurons les notions nécessaires pour comprendre cet art et tenter de le rapprocher du monde du tourisme. En effet, il existe des liens entre ces deux mondes et nous les développerons ici. Mais surtout, il s'agit d'une ressource territoriale : un patrimoine culturel immatériel.

Dans un second chapitre nous aborderons l'autre aspect de notre sujet, les notions développement et d'identité territoriale. En effet, l'identité participe entre autre à l'attractivité d'une destination et nous allons définir ces termes touristiques pour mieux les comprendre. Les acteurs touristiques d'un territoire sont nombreux et de différentes natures, ils ont des rôles précis et variés, c'est pourquoi il faudra s'y attarder. Enfin, tout l'imaginaire qui tourne autour du monde du cirque pourrait participer à créer des valeurs pour un territoire et ainsi augmenter sa visibilité.

En dernier point, il serait intéressant de s'attarder sur les problématiques et les enjeux liés à la mise en tourisme du cirque. En effet, c'est un monde à part dans le tourisme culturel, et les produits touristiques qui en découlent doivent être abordés avec prudence par les acteurs concernés. Les touristes susceptibles d'être intéressés par le côté circassien d'un territoire ou d'un produit sont peu nombreux. Il s'agit en quelque sorte d'un marché de niche. Enfin, nous verrons que les autres ressources culturelles sont plus mises en valeur par les collectivités locales que les arts du cirque.

12

Chapitre 1 - L'apparition du nouveau cirque dans le tourisme culturel

Il m'a paru important de rappeler l'origine du cirque et d'évoquer son évolution avant de rentrer dans l'étude de ce sujet. En effet, comme pour tout sujet que l'on veut étudier, il est nécessaire de connaître son histoire et de le replacer dans le contexte actuel. Chaque domaine, qu'il soit scientifique ou non, est plus abordable lorsque l'on a assimilé toutes ses dimensions, et en particulier la dimension historique. Bien souvent, c'est dans l'histoire que l'on trouve les clés pour comprendre certains phénomènes et pour en saisir les différents aspects.

En effet le cirque est un art ancien mais qui a perduré et évolué jusqu'à s'inscrire dans la société actuelle, nous verrons comment il est ancré dans les pratiques d'aujourd'hui et en quoi il est un « miroir social ».

Enfin, nous aborderons le tourisme culturel immatériel car il s'agit du champ qui englobe les arts du cirque. Bien entendu nous ferons, au préalable, un paragraphe sur le tourisme en général, son apparition, son évolution et ses acteurs.

1. Les arts du cirque, apparition et évolution

Petit tour de piste :

Il est difficile de savoir exactement quand est né le cirque. Selon les spécialistes, le lieu et la date de la naissance du cirque varie. En l'occurrence, le sujet de notre étude n'est pas de faire un historique complet et détaillé des arts du cirque mais de cerner l'apparition et le contexte d'évolution de cet art pour pouvoir le mettre en relation avec le tourisme. Nous évoquerons donc ensemble l'histoire du cirque sans entrer dans les détails et sans apporter de véritables précisions. Ainsi, nous aurons les outils nécessaires pour comprendre ce concept dans l'optique de notre démarche de mise en relation avec le domaine du tourisme.

13

L'avis général des spécialistes5 sur ce sujet consiste à dire que les premières traces de spectacles vivant remontent à 5000 ans avant Jésus-Christ et seraient apparues en Chine. Il s'agissait de spectacles acrobatiques antiques, puis sont arrivés les contorsionnistes hindous et les équilibristes japonais. Vers 2000 ans avant Jésus-Christ, vient le tour des jongleurs égyptiens qui se produisent sur l'Agora aux cotés des montreurs d'animaux. C'est à Rome que toutes ces pratiques vont se théâtraliser avec les « ludi »6 réclamés par le peuple et le fameux « panem et circences »7 qui était offert aux spectateurs durant les combats de gladiateurs. Elles disparaîtront avec la chute de l'Empire romain et emporteront avec elles tous ce qui tourne autour des arts du cirque.

Ce n'est qu'au XVIIIème siècle que le mot « cirque » réapparaît dans le vocabulaire des européens. Durant toutes ces années, les acrobates, les bouffons et les contorsionnistes errent de village en village pour se produire lors des fêtes populaires. C'est à cette époque qu'apparaît le nom de « saltimbanque », on entend aussi de nouvelles expressions telles que « gens du voyage » ou encore « enfant de la balle ». Durand le Moyen-âge, beaucoup seront accusés de sorcellerie et envoyés au bûcher du fait de leur habileté lors des parades dans les banquets.

Il faudra attendre la seconde moitié du XVIIIème siècle pour voir naître des troupes de cirque. Ce sont des compagnies qui regroupent des artistes aux disciplines différentes comme le jonglage, l'acrobatie, le funambulisme... Mais il y a aussi des représentations équestres, en effet, c'est au sergent Anglais Philip ASTLEY que l'on doit la piste circulaire qui est présente dans tous les chapiteaux. Ce dernier choisira cette piste pour ses représentations de voltige, il complétera le spectacle en intégrant ensuite des petits numéros de danse, d'acrobatie et fera venir sur scène des personnages grotesques afin d'attirer plus de public. C'est donc en Angleterre qu'apparaît le cirque traditionnel, il

5 En particulier celui de Pascal JACOB, historien du cirque et professeur au Centre National des Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne, dans son ouvrage « La grande parade du cirque » publié en 1992.

6 Jeux donnés lors des grandes occasions dans les amphithéâtres justes avant les combats de gladiateurs, il s'agissait de jongleurs, d'écuyers, d'équilibristes, de dompteurs d'animaux...

7 Expression latine qui signifie « pain et jeux du cirque »

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s'agit d'un spectacle de quelques heures ou s'enchaînent plusieurs numéros sans relation entre eux mais qui présentent individuellement un intérêt du fait de la prouesse technique (acrobates et contorsionnistes) ou tout simplement du caractère extraordinaire ou comique (animaux sauvages, personnes naines et clowns).

Figure 2 : Cirque à ciel ouvert de Philip ASTLEY

http://www.theatresendracenie.com/educ_09_10/DP/dPcirque.pdf

Au siècle suivant, des écoles de cirque apparaissent comme celle du Cirque olympique d'Antonio Franconi à Paris qui devient la capitale mondiale du cirque. Les quelques centaines de troupes circassiennes qui parcourent l'Europe à cette époque sont essentiellement familiales. Le cirque est un milieu très standardisé avec des codes, des formes et des couleurs, le rouge et jaune, les étoiles, les objets coniques, les paillettes, les nez rouges, le maquillage, la sciure...

Au début du vingtième siècle le cirque subit une crise identitaire à cause du non renouvellement des numéros et de l'essoufflement du cirque traditionnel. L'effort des artistes pour le maintien du monde du cirque n'y fait rien. Les spectacles se multiplient partout en France et en Europe (et même aux Etats-Unis avec le film Le cirque « The circus », réalisé par Chaplin en 1928), sous les chapiteaux, lors des fêtes foraines, sur les scènes des cabarets... mais rien n'y fait, les spectateurs se lassent, se préoccupent du bien être des animaux et recherchent une nouvelle forme de divertissement. Ils en ont assez de Monsieur

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Loyal8, des barbes à papas et des dompteurs de tigre. Cela peut s'expliquer par la démocratisation des médias comme la radio ou la télévision après la seconde Guerre Mondiale.

Le déclin est amorcé et le désintérêt collectif représente une menace pour le cirque.

«Allez au cirque. Rien n'est aussi rond que le cirque. C'est une énorme cuvette dans laquelle se développent des formes circulaires. Ça n'arrête pas, tout s'enchaîne... Un cirque est un roulement de masses, de gens, d'animaux et d'objets... Allez au cirque. Vous quittez vos rectangles, vos fenêtres géométriques, et vous allez au pays des cercles en action... le rond est libre, il n'a ni commencement ni fin.» Fernand Léger

Il fallait un changement, un changement marquant dans le monde du cirque pour ne pas qu'il disparaisse, non seulement en ce qui concerne la composition du spectacle en lui-même, mais aussi tout ce qui touche à ce monde si particulier, l'état d'esprit, les lieux des représentations, la structure du spectacle ou encore la relation avec le public.

1.1. Le cirque de nos jours

Aujourd'hui le cirque n'est plus du tout ce qu'il pouvait être au Moyen-âge ou même au XVIIIème siècle (cf. annexe 1). Certes, les cirques traditionnels existent toujours, si vous passez vos vacances d'été sur la côte aquitaine, vous pourrez amener vos enfants au cirque Pinder ou Zavatta, le choix ne manque pas. Mais il ne s'agit pas de ces compagnies de cirque familiales qui parcourent la France avec leurs caravanes dont nous allons parler. En effet, ces cirques traditionnels itinérants sont des entreprises qui, comme leur nom l'indique, ne sont pas basées sur un territoire en particulier et ne représentent donc pas un atout de développement important même si elles participent à la fréquentation touristique d'un lieu lors de leur passage.

8 Nom qui désigne le chef d'orchestre du spectacle de cirque, ce personnage fait souvent des entrées comiques pour annoncer le numéro suivant.

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En revanche, le cirque contemporain9, en raison de ses multiples dimensions culturelles, économiques et sociales, est plus approprié à notre étude. Il présente plus de relations avec le secteur du tourisme et du développement territorial que le cirque traditionnel.

Le nouveau cirque a largement été lancé et diffusé par la compagnie québécoise du Cirque du Soleil, Anne Pélouasse décrit cette compagnie comme « l'une des plus grosse machine à spectacle du monde ». En effet, les Etats Unis n'ont pas connu les jeux romains, les saltimbanques et les dresseurs de fauves du Moyen-âge, les cirques itinérants du XVIIIème siècle... Ils ont donc eu une vision nouvelle sur le cirque et se sont directement approprié cet art en le transformant en une discipline polyvalente qui touche à plusieurs domaines. Même si au départ il s'agissait surtout de numéros associés au western avec notamment des démonstrations de rodéo et de lancés de couteaux faites par des cowboys. Les Etats-Unis, et plus particulièrement le Québec avec ses deux fameuses écoles de cirque de Montréal et de Québec, sont toujours les précurseurs dans le cirque contemporain. Des troupes québécoises comme « Les 7 doigts de la main » ou « Le cirque Éloize » sont reconnus dans le monde circassien comme la référence en matière de nouveau cirque, comme en témoigne cette citation présente dans le dossier de presse sur le Cirque Éloize :

« Mais le cirque est aussi poésie, humour, humeur, énergie et sensibilité. Précurseur dans le courant du cirque contemporain, il n'hésite pas à puiser dans d'autres formes d'art : la danse, la musique classique, le théâtre; à travailler également avec des concepteurs venus d'autres mondes : de Daniele Finzi Pasca (Nomade, Rain, Nebbia) à Dave Saint-Pierre (Cirkopolis), en passant par Alain Francoeur (Cirque Orchestra) ou encore Jamie Adkins (Typo). La multidisciplinarité est une qualité

9 Désigne une nouvelle pratique du cirque apparue dans les années 1970 plus basée sur l'interdisciplinarité que le cirque traditionnel, on parle aussi de « nouveau cirque »

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essentielle pour tout artiste désirant intégrer un spectacle du Cirque Éloize. »10

Aujourd'hui, Les artistes de cirque viennent de différents milieux comme celui du théâtre, de la rue, de la danse ou encore du domaine sportif. Ils s'approprient les techniques de cirque traditionnel en y ajoutant une dimension poétique, ils dramatisent leurs numéros pour aller au delà de la simple performance physique. Ils remettent en cause la piste et sortent parfois du cadre traditionnel du chapiteau pour jouer dans des théâtres, dans la rue, dans des salles de spectacles...

Dans un spectacle de nouveau cirque, les numéros ne sont plus un simple enchaînement de prouesses techniques, il s'agit plutôt de « tableaux » qui se jouent de manière cohérente sur une musique et qui entraine les spectateurs dans un univers. Les artistes sont aussi souvent des musiciens, ils ne sont plus exclusivement acrobates, magiciens ou jongleurs mais pratiquent plusieurs disciplines dans un même spectacle (ils ont quand même un art de prédilection). Le collectif d'artiste est présent sur scène du début à la fin et chacun tient un rôle durant toute la représentation. Il s'agit d'un spectacle artistique qui combine plusieurs arts, les « arts de la piste ».

L'intérêt d'un spectacle de cirque contemporain est qu'il nous fait vivre une histoire; lorsque l'on rentre dans un chapiteau, nous rentrons aussi dans un univers, dans un imaginaire, dans un monde avec ses propres codes, ses propres langages et ses propres images. Il ne s'agit plus seulement d'aller applaudir des athlètes accomplissant des exploits physiques ou de rire des blagues de l'Auguste11. Il s'agit désormais d'un spectacle complet et pluridisciplinaire, les arts du cirque mêlent la danse, le théâtre, la musique, voire les arts graphiques. L'être humain est au coeur du nouveau cirque, il est créateur de rêve, il allie

10 http://www.google.fr/url?sa=t£trct=j£tq=£tesrc=s£tsource=web£tcd=5£tved=0CEkQFjAE£turl=http %3A%2F% 2Fwww.cirque-eloize.com%2Fwp-content%2Fuploads%2F2013%2F03%2FDossierPresse_iD_OCT13_LowRes.pdf£tei=_Xq4UofFG4LK0QX OpoH4DQ£tusg=AFQjCNEOoH0dTMHmh6ham4VjrWgCzFCwFg, p4, consulté le 17/12/13

11 Un Auguste est un comique de cirque outrageusement maquillé ou vêtu de façon grotesque.

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avec intelligence des chorégraphies physiques, il ne fait qu'un avec les objets qu'il a mis au point, il met en scène tous ces éléments afin de faire vivre aux spectateurs une expérience unique, et surtout, il accepte afin de dévoiler ses limites et assume son statut d'être humain ordinaire (Cf. Annexe 2).

2. Le cirque, reflet de notre société en constante évolution

Roland AUGUET, à la page 240 de son ouvrage Histoire et légende du cirque édité par Flammarion Paris en 1974 nous dit à propos du cirque :

« Comme tout spectacle, il est tributaire d'un contexte social qu'il subit et reflète en même temps. On ne peut donc, sous prétexte qu'il est divertissement, laisser le cirque en marge de l'histoire. »

Aujourd'hui, le cirque contemporain puise son inspiration dans la société qui l'entoure. Comme pour beaucoup d'autres arts (peinture, cinéma...), et surtout pour beaucoup d'autres sciences (politiques, économiques...), l'environnement joue un grand rôle. Qu'il s'agisse de la situation politique, culturelle, économique, technologique, sociale ou même démographique; tout acteur, toute organisation, tout phénomène se verra influencé par l'environnement dans lequel il se situe. Le cirque, quant à lui, se voit surtout influencé par le contexte sociétal qui l'entoure et à l'intérieur duquel il évolue.

La société regroupe des êtres humains qui appartiennent à une même civilisation et qui se sont organisés entre eux pour répondre à leurs besoins. Des règles communes ont été élaborées afin que la vie en collectivité soit possible. Depuis quelques années, les populations sont très influencées par l'évolution technologique et en particulier par l'arrivée d'internet et des NTIC. Mais réciproquement, la société joue un rôle sur les individus et sur les groupes humains. C'est-à-dire que d'une part, elle évolue suivant les actes individuels et collectifs des citoyens qui la composent, mais elle agit aussi sur les comportements des individus et guide en quelque sorte leurs actes. Il s'agit donc

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d'une double relation entre les individus et le groupe social auquel ils appartiennent, il y aurait ainsi une réciprocité qui s'opère au niveau social12.

Souvent, les domaines artistiques, politiques, ceux de la mode ou même de l'architecture sont influencés presque « naturellement » par la société. En revanche, le cirque contemporain s'inspire volontairement du phénomène social, il puise dans les sujets sociaux ou politiques actuels pour s'enrichir. Les spectacles de cirque d'aujourd'hui sont très fortement ancrés le quotidien et reflètent vraiment le climat social dans lequel nous vivons. Les artistes ont bien compris que les attentes du public ont changé.

« Le contexte du cirque, c'est la société toute entière. Il est représentatif de cette société dont il tire sa substance en même temps qu'il la nourrit. Le cirque est un élément du patrimoine culturel et, tout à la fois, son évolution est induite par la culture dans laquelle il s'inscrit. Nous ne pensons pas que Philip Astley a inventé le cirque. Nous ne pensons pas que Tom Belling a inventé l'auguste. Nous sommes persuadés qu'un produit culturel est généré par l'air du temps, qu'il naît dans une culture et qu'il évolue avec elle.» (H.Hotier, 2010, p.167)

Les circassiens se sont adaptés et colorent leurs spectacles de la dynamique actuelle de la société. Ci-dessous, le spectacle « cet air-la » de la Compagnie des Les Hommes Sensibles évoque la question actuelle de l'homosexualité, c'est un bon exemple de la capacité des circassiens à s'approprier des sujets actuels, voire des sujets qui font polémique.

12 Cours de sociologie de Master 1 de Jacinthe Bessière sur les différences de pensée entre Durkheim et Weber.

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Figure 3 : Compagnie Les hommes sensibles

https://fr-fr.facebook.com/CieLesHommesSensibles

Le ton peut être ironique dramatique, l'ambiance chaleureuse ou sordide, la musique entrainante ou angoissante... Il n'y a plus de code ni de stéréotype et on pourrait dire qu'il y a autant de styles dans le nouveau cirque que d'artistes ! C'est grâce à cette ouverture, à cette curiosité et à cette tolérance que le nouveau cirque peut facilement aborder et s'adapter aux tendances.

« Mais le nouveau cirque c'est d'abord et surtout l'humour, trait commun à pratiquement tous les spectacles. S'agit-il, pour les circassiens, de surmonter par le rire une condition sociale plus dure ? »

Dans cette citation extraite du dossier pédagogique Le cirque publié par la scène conventionnée « Théâtre en Dracénie » sur leur site internet13, nous voyons bien que le cirque constitue, en quelque sorte, une échappatoire culturelle et émotionnelle pour ceux qui se sentent mal dans la société.

13 http://www.theatresendracenie.com/educ_09_10/DP/dPcirque.pdf, consulté le 12/12/13

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La citation du sociologue Edgar Morin « la vacance des valeurs fait la valeur des vacances »14 est valable pour le monde du cirque. En effet cet art, et plus particulièrement les spectacles de cirque, représentent une passerelle pour s'évader de notre quotidien stressant et répétitif. Dans le secteur de la santé, on évoque la dépression comme le « mal su siècle », pour diverses raisons et avec des conséquences plus ou moins graves, la dépression et le sentiment de mal être touchent de plus en plus d'individus dans les pays développés.

C'est en ces temps difficiles, ou les individus ressentent une perte de valeur et un besoin de sentiment d'appartenance, que les activités à forte implication ou dimension sociale sont les plus sollicitées. Le cirque serait dans certains cas un remède pour les individus empreints à une sorte de « dépression sociale ».

Aujourd'hui, les gens sont fatigués et lassés de la routine, mais la valeur structurelle de nos sociétés occidentales et développées reste encore le travail. Cependant, même lorsque l'on souhaite faire une rupture avec notre quotidien, nous gardons un lien avec notre environnement habituel. En témoignent les demandes de wifi dans les hôtels et la présence de plats de tous les continents dans les restaurants. Les artistes intègrent donc à leur spectacles les problèmes, les questions et les évènements actuels, cela est important peur eux car le nouveau cirque est un art pour tous, qui aspire à une porté sociale.

Il s'agit donc de donner une autre vision des phénomènes sociaux, d'apporter un autre regard sur la réalité. Les médias nous livrent des informations, le cirque nous les fait redécouvrir sous un angle artistique, cela permet quelques fois de les apprécier plus objectivement.

14 Citation parue dans son ouvrage L'Esprit du temps publié en 1975

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3. Le patrimoine culturel immatériel

Il est intéressant de regarder de plus près cette notion de patrimoine culturel immatériel car nous allons voir que les arts du cirque en font partie. Et dans notre optique de mise en relation avec le secteur touristique, il est important de pouvoir déterminer par quelle « porte » le cirque entre dans le monde du tourisme.

La notion de patrimoine touristique entend la totalité des richesses culturelles (matérielles et immatérielles) et naturelles d'un territoire (Cf. annexe 3). Il s'agit d'un bien collectif qui est différent suivant la communauté d'appartenance. C'est un héritage du passé qui participe à la construction identitaire d'un territoire et qu'il est indispensable de conserver et de transmettre.

Le patrimoine culturel immatériel et une entité particulière du patrimoine touristique qui comporte la spécificité d'être intangible et impalpable.

Le nouveau cirque est un art qui rentre dans la catégorie du spectacle vivant15 et fait donc partie du patrimoine culturel immatériel d'un territoire qui comprend « les traditions ou les expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants, comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs. »16

« Le tourisme culturel est un déplacement d'au moins une nuitée dont la motivation principale est d'élargir ses horizons, de rechercher des connaissances et des émotions au travers de la découverte d'un patrimoine et de son territoire. Par extension, on y inclut les autres formes de tourisme où interviennent des séquences culturelles. Le tourisme culturel est donc une pratique culturelle qui

15 Cirque, Communication et Culture, Hugues Hotier, 1995, p129

16 Partie de la définition paru dans un dossier publié par l'UNESCO « patrimoine culturel immatériel » : http://www.unesco.org/culture/ich/doc/src/01851-FR.pdf

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nécessite un déplacement d'au moins une nuitée, ou que le déplacement va favoriser.17 »

Le patrimoine culturel est divisé en deux sous catégories, le patrimoine culturel matériel et le patrimoine culturel immatériel. Selon la définition ci-dessus de Claude Origet du Cluzeau, aller voir un spectacle de cirque et dormir sur place dans l'optique de visiter la région ou d'assister à d'autre spectacles les jours suivant correspond à du tourisme culturel.

Le patrimoine culturel immatériel a été reconnu par l'UNESCO18 en 2003, cela est l'aboutissement d'un travail de plusieurs années mené par des professionnels spécialisés sur ce type de patrimoine. Cela témoigne d'une prise de conscience collective et mondiale de la nécessité de le protéger. En effet, sa nature même, le coté immatériel et le fait qu'il repose sur la transmission intergénérationnelle, nous indique à quel point ce patrimoine est vulnérable.

Aujourd'hui, le patrimoine immatériel est en vogue et prend désormais de l'importance dans toutes les actions de mise en tourisme des territoires. La diversité et la richesse des traditions culturelles sont les raisons qui poussent de plus en plus de touristes à découvrir un pays ou une région. Ils cherchent de l'originalité et sont attirés par les rituels, spectacles, contes, artisanats spécifiques à un territoire. Ils seraient ainsi plus proches de la culture locale et d'autant plus ouverts et respectueux à l'égard des habitants.

Par ailleurs, l'UNESCO se base sur l'idée que le tourisme, utilisé d'une certaine manière, participerait à la sauvegarde de ce patrimoine culturel immatériel et ferait naître un sentiment de fierté chez les habitants. En revanche, il faut être très prudent avec ce type de patrimoine car il est très volatile et fragile. Comme l'indique Aziza Benanni19, avec la mondialisation omniprésente, il est menacé

17 Définition du tourisme culturel de Claude Origet du Cluzeau, auteur du Que Sais-Je sur Le Tourisme Culturel

18 United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization

19 Aziza Benanni : Le patrimoine culturel immatériel, les enjeux, les problématiques, les pratiques, International de l'imaginaire N°17 Babel, 2004, p122

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par les pratiques des pays occidentaux et les modes mondiales qui se diffusent très rapidement aux quatre coins de la planète.

Il est nécessaire de prendre en compte l`avis des populations locales en ce qui concerne la mise en tourisme de leurs traditions et de leur culture car ce sont elles qui les font vivre. Cet aspect est très important car l'UNESCO nous dit aussi que ce patrimoine existe seulement s'il est reconnu par les populations locales. Le patrimoine culturel immatériel est donc une spécificité qu'approuvent les habitants, et dans le même temps, qu'ils légitimisent.

Conclusion

Nous pouvons voir que les deux notions de tourisme culturel immatériel et de cirque contemporain sont nouvelles et se sont intégrées à un processus déjà en cours.

Le tourisme culturel immatériel est apparu en 2003 au sein de l'UNESCO suite à une prise de conscience collective quant à l'intérêt qu'il pouvait représenter pour les territoires. Il s'agit effectivement d'un patrimoine en vogue et très recherché par les touristes aujourd'hui. De plus, il témoigne de l'histoire et de la spécificité d'un lieu et représente donc un atout touristique.

Le cirque contemporain a fait surface dans les années 70, suite à un essoufflement du cirque traditionnel. Ce dernier jugé trop répétitif et ennuyeux, le nouveau cirque a été un véritable vent nouveau au sein du monde circassien et a complètement relancé les arts du cirque dans la dynamique actuelle.

Notre premier volet nous ouvre les yeux sur l'entrée et la place du cirque au coeur du tourisme culturel.

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Chapitre 2 - Développement territorial et image de

marque

Nous allons maintenant nous tourner du côté du développement territorial. En effet, nous souhaitons faire du cirque un facteur de développement et, après avoir éclairci la première notion, il va nous falloir des éléments de compréhension sur la deuxième.

L'identité territoriale est nécessaire pour les destinations touristiques aujourd'hui, il s'agit d'un atout d'attractivité important. Nous nous attarderons ensuite sur les acteurs d'un territoire car ils participent grandement à la création et la diffusion de cette image. Nous verrons aussi qu'il existe un imaginaire fort associé au cirque et qu'il pourrait être utilisé dans une optique de création identitaire.

1. L'identité territoriale; une notion qui s'inscrit dans le cadre du développement territorial

Cela fait quelques années que les destinations ont pris conscience du réel intérêt de la stratégie de marque. Par contre, la question de l'identité n'est apparue que récemment et n'a pas toujours fait l'unanimité, ni primé aux yeux des acteurs locaux. Aujourd'hui l'identité touristique s'impose aux destinations dans un contexte beaucoup plus complexe. En effet, la concurrence est de plus en plus forte et les nouvelles technologies perturbent grandement la communication touristique. C'est dans ce monde en mutation que doivent s'imposer les destinations touristiques, et pour cela elles n'ont pas beaucoup de possibilités ; il faut se différencier des voisins et se faire entendre dans un environnement en perpétuelle évolution. L'action médiatique doit être innovante et se démarquer par rapport aux autres destinations pour exister dans un contexte internationalisé et banalisé par les nouvelles formes de communication.

26

Les territoires peuvent s'inspirer du mode de développement pratiqué dans les autres secteurs touristiques comme celui du transport ou de l'hébergement car ils ont souvent une stratégie de marque plus poussée. En effet, l'image d'un territoire, pour atteindre les prospects, devrait être construite sur la même logique que la marque. Cela implique de travailler sur l'inconscient collectif et d'explorer l'imaginaire individuel.

Nous allons maintenant nous attarder sur la notion de tourisme et plus particulièrement sur celle de développement et d'identité territoriale.

En effet, le développement des territoires est un processus complexe et en constante évolution que nous tenterons de comprendre, la multiplicité des acteurs et les différents échelons territoriaux présents dans le domaine touristique ne nous faciliterons pas la tâche.

La « marque » est une dimension très présente dans le secteur de la production, mais les territoires sont aussi un « produit » touristique et il est donc important de développer une stratégie marketing et en particulier de construire une image de marque. Nous essaierons de comprendre comment les acteurs locaux peuvent développer leur territoire et de quelle manière ils créent et entretiennent une identité territoriale.

Développement territorial :

« Le développement peut être défini comme l'accroissement de la qualité de la vie, c'est-à-dire non seulement la croissance exprimée en termes économiques, mais aussi le mieux-être social et culturel et l'amélioration du cadre de vie. Le développement est donc, par nature, transversal et décloisonné. Il regroupe, croise et associe diverses compétences sectorielles et divers types d'acteurs. Dans un projet de développement, les attributions propres à l'aménagement du territoire concernent essentiellement les localisations les plus adéquates par

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rapport aux objectifs fixés; d'autre part, l'aménagement du territoire rassemble les actions des différents intervenants »20

Nous voyons donc toute la complexité de cette notion, le développement est un processus long et du fait de sa dimension qualitative très importante, il est difficile de le mesurer. D'autre part, il est ancré dans le territoire et varie suivant le lieu et l'époque. Les facteurs de développement sont différents selon les ressources territoriales, il en est de même pour les retombées.

Cependant, tous les spécialistes s'accordent pour dire qu'il y a eu développement lorsqu'une situation A s'est modifiée pour arriver à une nouvelle situation B jugée meilleure. Le problème réside dans l'appréciation de la nouvelle situation. En effet, suivant certains acteurs, la situation finale peut-être décrétée meilleure que l'ancienne, mais d'autres la regretteront.21

Il s'agit donc de satisfaire le plus grand nombre et d'améliorer la vie des citoyens en général. Le développement n'étant pas un processus unanime, il est impossible de satisfaire tous le monde et il s'agit donc surtout d'une question de choix stratégique, d'où l'importance de la communication et du travail en réseau.

Pour faire du tourisme et plus particulièrement des arts du cirque un bon facteur de développement pour les territoires, il semble que plusieurs conditions doivent être remplies22 :

- Les territoires doivent présenter un intérêt et une histoire circassienne. - Les territoires doivent être bien desservis et disposer des infrastructures

nécessaires à l'accueil des touristes (hôtels, restaurants, activités de

loisirs...). On parle de la liberté d'accueillir.

- Le cirque en tant qu'activité touristique, doit venir compléter d'autres activités présentes sur le territoire. Il s'agit du principe de complémentarité.

20 Définition du développement territorial donnée par le Conseil wallon de l'Environnement pour le Développement durable (CWEDD)

21 Cours de licence 3 TD de Pierre Torrente sur le tourisme facteur de développement.

22 En se basant sur les principes du tourisme facteur de développement du cours de Pierre Torrente et sur ceux du cours de Paul Pichon sur le marketing stratégique

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- Les territoires doivent mettre en place une stratégie de communication adaptée et efficace.

- Les territoires doivent sans cesse remettre en cause leur offre pour qu'elle corresponde toujours à la demande.

- Les territoires doivent mettre en place un réseau d'acteurs efficace et s'unir pour disposer d'une légitimité et d'une visibilité au niveau régional, national ou même européen.

- Le territoire doit pouvoir offrir un produit « cirque » tout au long de l'année.

Identité territoriale :

C'est sur le concept d'identité territoriale que nous allons maintenant nous attarder. En effet, j'ai choisi d'entrer par cette porte pour analyser mon sujet et tenter de comprendre en quoi le cirque peut représenter un facteur de développement pour les territoires.

L'identité territoriale ou l'image de marque d'un territoire sont des notions de marketing territorial, en effet, comme un produit, un territoire correspond à un ensemble d'offre de biens et de services qui peuvent correspondre à une demande existante ou potentielle. On pourrait ainsi parler du positionnement d'un territoire, c'est-à-dire le fait qu'une destination prenne place dans l'esprit du consommateur.23

Ces notions sont très actuelles et tous les territoires cherchent à les développer et à les parfaire. En effet, aujourd'hui, avec le processus de mondialisation, la quantité d'offre touristique disponible, la qualité des prestations, le nombre croissant de labels, la mobilité accrue... les touristes doivent faire un choix et ont du mal à s'orienter dans la « jungle touristique ». Certaines destinations sont victimes d'une crise identitaire qui fait baisser leur fréquentation touristique. C'est ainsi que les territoires ont pris conscience de l'intérêt de se démarquer par rapport aux concurrents et de se créer une identité propre. Cette

23 Cours de Paul Pichon de Master 1 sur le marketing territorial

29

« étiquette » sera leur carte d'identité, c'est grâce à cela que l'environnement externe, et plus particulièrement les touristes, reconnaîtront une destination. L'identité d'un territoire correspond à l'image qu'en ont les individus ou les organisations extérieures. La subjectivité est très présente et l'imaginaire joue un rôle très important dans cette perception. Nous développerons cette notion d'imaginaire plus tard en la mettant en relation avec le monde du cirque.

Le lien entre identité et patrimoine local est très important. Un territoire est caractérisé par ses spécificités et son patrimoine est en quelque sorte sont ADN. Il est identifié par ses ressources naturelles, ses monuments, ses traditions, sa gastronomie... qui sont toutes différentes du territoire voisin.

En effet, pour Henri Ollagnon, le patrimoine correspond à « l'ensemble des éléments matériels et immatériels qui concourent à maintenir l'identité et l'autonomie de son titulaire dans le temps et dans l'espace par l'adaptation en milieu évolutif »24. Cette vision est durable dans la mesure où elle renvoie à l'héritage et implique un legs aux générations futures. Elle insiste aussi sur le fait que le territoire est un espace identitaire avec des ressources propres qui se différencie ainsi des autres destinations.

L'identité d'un territoire se base donc sur son passé, sur des marqueurs historiques ou géographiques, elle reflète la « personnalité » du lieu. Elle peut correspondre à une étape de son histoire, comme la destination « Aude, Pays Cathare » qui s'est démarquée en insistant sur l'époque du Moyen-âge et les croisades cathares qui ont laissé des traces (châteaux, abbayes...). Cependant, l'identité peut aussi se former à partir des spécificités environnementales du territoire. Comme les Cévennes qui mettent en avant la richesse de ses paysages avec le slogan « Cévennes, Un archipel de monde à part ».

L'image de marque d'un territoire est donc une partie intégrante du développement territorial, elle est d'autant plus indispensable qu'aujourd'hui,

24 Henri Ollagnon., 1989, « Une approche patrimoniale de la qualité du milieu naturel », in ; Mathieu N., Jollivet M. (dir.), Du rural à l'environnement : la question de la nature aujourd'hui, ARE, Paris, L'Harmattan, pp. 258-268.

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l'environnement est incertain, la concurrence est forte et les touristes demandeurs d'authenticité et d'expériences. Cependant, cette notion est complexe et des conditions sont nécessaires pour qu'elle soit effectivement bien mise en place et pour qu'elle ait une portée sur le long terme.

2. Les acteurs d'un territoire

Les acteurs d'un territoire sont les personnes physiques ou morales qui le font vivre. Il peut s'agir d'individus particuliers (habitant, leader d'opinion, élu) ou d'organisations publiques (office de tourisme, Conseil Général) ou privées (association de consommateur, entreprise). Les acteurs locaux ont un rôle de plus en plus important et sont vraiment impliqués dans la vie de leur territoire. Aujourd'hui, des termes comme démocratie participative ou gouvernance locale sont très en vogue et l'Etat mise sur l'efficacité de l'échelle locale.

Cependant, la France présente une importante multiplicité d'acteurs et un « millefeuille administratif » très complexe qui est dû au grand nombre des échelons territoriaux existants. Même si il est en train de se simplifier et de se normaliser, le système administratif français reste un des plus complexe d'Europe.

Il est donc indispensable que le système d'acteur d'un territoire soit parfaitement mis au point pour être efficace, chacun a un rôle précis mais les objectifs sont souvent communs, à savoir tendre vers le développement territorial.

Le tourisme est une compétence publique partagée entre l'Etat et les acteurs locaux compétents (Cf. annexe 4). Les actions de ces derniers doivent être cohérentes et respecter l'échelon supérieur. D'autre part, l'Etat et la dynamique européenne encourage les territoires à s'inscrire dans une dynamique durable et à se projeter dans le futur en travaillant avec des outils tels que les contrats ou les plans.

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Le tourisme étant un secteur pluridisciplinaire, les acteurs ont tout intérêt à collaborer pour avancer ensemble. De la même manière, l'image et l'identité d'une destination, comme nous l'avons vu dans la partie précédente, sont des notions qui englobent la totalité des caractéristiques d'un territoire. Pour qu'un territoire véhicule une image forte, viable sur le long terme et pour qu'il soit visible au niveau national ou international, cette image doit être commune à tous les acteurs territoriaux et à toutes les organisations en présence. Ainsi et avec l'appui de tous, l'identité d'un territoire sera durable et légitime aux yeux des individus extérieurs. Pour qu'une destination transmette une image de marque puissante, elle doit d'abord être acceptée et revendiquée par ses habitants.

3. L'imaginaire lié au monde du cirque

Après avoir éclairci les notions d'identité territoriale et de réseau d'acteur dans le tourisme, nous allons voir que l'imaginaire associé au monde du cirque y participe grandement. En effet, le Mercator définit le positionnement comme "une démarche volontariste du territoire qui consiste à choisir où l'on se situe sur un marché, face à quels concurrents et avec quelle proposition de valeur claire pour les clients". Nous en retenons deux concepts importants : l'identification et la différenciation. Ils se basent en grande partie sur des critères subjectifs et propres à l'interprétation de chacun. Le cirque, comme chaque art, chaque destination, chaque produit touristique... inspire, fait rêver, donne envie, crée un désir et développe l'imaginaire.

Le cirque est un monde qui oscille entre la réalité et l'imaginaire, c'est cela qui fait son succès. La dimension extraordinaire le spécifie et l'enrichi.

Même si au début du XVIIIème siècle, le cirque était surtout un spectacle réalisé par les bouffons pour distraire la haute société durant les banquets, aujourd'hui, il s'agit surtout d'un moment qui permet faire rêver les spectateurs. Certes, cet art s'inspire de la réalité mais l'imaginaire reste quand même le fil rouge de

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tout spectacle de cirque contemporain. Contrairement au cirque traditionnel des éléphants, des clowns et des dresseurs de fauves, le nouveau cirque cherche à garder un pied dans la réalité afin de faire passer un message social. Ne pas s'écarter complètement de ce que vivent les gens au quotidien est un enjeu pour les circassiens. Le pouvoir de l'imagination est d'autant plus fort qu'il vous touche directement, qu'il fait référence à votre vécu, au fait que vous vous retrouviez dans les rôles joués par les artistes sur scène.

Dans tous les cas, il est clair que le cirque est associé à des valeurs fortes et qu'il pousse au rêve. Nous verrons dans l'une de nos hypothèses que cette dimension sera importante et nous la considérerons comme une force pour faire du cirque un facteur de développement pour les territoires.

Conclusion :

Ce second chapitre nous a permis de cerner la notion de développement territorial et en particulier celle de l'identité. Aujourd'hui, il s'agit d'une question qui est constamment abordée par les acteurs du tourisme. Dans notre cas, le cirque étant associé à des valeurs et à un imaginaire fort, il est envisageable de l'intégrer dans l'image d'une destination pour participer à son développement, en passant par exemple, par l'augmentation de sa notoriété.

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Chapitre 3 - Problématiques et enjeux liés à la mise en tourisme du cirque

Il serait intéressant de réfléchir sur les problèmes qui peuvent apparaître suite à la mise en tourisme du cirque afin d'éviter certaines dérives possibles. Par ailleurs, il n'existe aucun modèle de l'activité touristique parfaite25, le micro marché des arts du cirque ne déroge pas à la règle, nous allons voir qu'il existe des limites et que suivant le territoire et les acteurs en présence, cette mise en tourisme produira différents effets.

1. Le cirque : un monde à part dans le tourisme culturel

Comme nous l'avons vu dans la troisième partie du chapitre 1, le cirque en tant qu'art du spectacle, fait partie du tourisme culturel immatériel. Et comme chaque ressource impalpable, il est plus difficile de la quantifier, de la protéger et surtout de l'ouvrir au tourisme. Cependant, cela est possible lorsque que les acteurs travaillent en réseaux et mettent en place les bons outils pour développer cet art.

Le cirque est donc un art qui attire les touristes tout en restant original.

Le fait de venir voir un spectacle de cirque ou d'assister à un festival d'art de rue est considéré comme du tourisme, en effet, cela correspond à un déplacement hors de son environnement habituel pour des fins de loisirs et de détente26. Certes, il ne s'agit pas de visiter un musée, un grand site ou un parc naturel, mais cela est tout de même considéré comme une forme de tourisme.

Le cirque est souvent associé à l'événementiel, cela aussi lui procure une spécificité. Mais nous nous attarderons sur cette dimension plus tard.

25 Cours de Pierre Torrente de Master L3 Tourisme et Développement sur le tourisme facteur de développement

26 Définition donnée par l'INSEE

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Les manifestations et les festivals rejoignent le cirque en jouant sur le côté éphémère. En effet, les gens viennent voir un spectacle27 et le gardent en mémoire, c'est une expérience humaine unique, cela est différent de la visite d'un château que l'on peut retourner voir plusieurs fois. Il existe un rapport entre le touriste et l'artiste, par opposition au tourisme naturel dans lequel la ressource est passive. Le cirque repose sur la ressource humaine et sur son interaction avec le public.

Il est très important de prendre en compte cette dimension « périssable » de l'offre touristique circassienne. Notamment car il est impossible de « calquer » sur le cirque les stratégies habituelles de mise en tourisme.

Le cirque est un univers à part entière dans le monde du tourisme (Cf. annexe 6), c'est non seulement un moment de détente et de loisirs, mais l'assurance de vivre une expérience unique et de pénétrer dans un monde particulier rempli de codes, de couleurs, de sons et de formes.

2. Un public concerné asses restreint

Le caractère singulier du cirque implique que le public soit assez restreint. Cependant, c'est la discipline de spectacle vivant28 qui enregistre le plus faible taux de non public, c'est-à-dire le plus faible taux de personnes déclarant n'être jamais allées au cirque. Selon le rapport réalisé par Hors les Murs29 les publics des spectacles de rue et du cirque qui exploite des données de 2008, « 22% seulement des Français de 15 ans et plus déclarent n'être jamais allés à un spectacle cirque au cours de leur vie, tandis que 42% ne sont jamais allés au

27 Il existe des musée de l'histoire du cirque et des expositions temporaires, mais cela est moindre comparé à l'offre touristique liée aux spectacles de cirque.

28 Selon le ministère de la culture et de la communication, le spectacle vivant concerne la danse, la musique, le théâtre, le cirque, les marionnettes et les arts de la rue.

29 Centre national de ressources des arts de la rue et des arts du cirque, il s'agit d'une association créé en 1993 par le ministère de la Culture.

35

théâtre. »30 Le cirque reste tout de même une discipline fréquentée, on se rappelle plus facilement être allé au cirque qu'au théâtre.

Le pourcentage de la population déclarant être allé au moins une fois dans sa vie

au cirque est passé de 13% à 14% entre 1997 et 2008. Cela représente 6,9

millions d'individus31 (9,4 millions pour le théâtre).

Le public des arts du cirque présente quelques spécificités :

- Relativement mixte

- Majoritairement occasionnel

- Concerne toutes les catégories sociales

- Est moins diplômé que celui des autres disciplines

- Vient des milieux urbains et ruraux

Le public du cirque comporte donc des particularités, il n'est pas aussi important

que celui du théâtre mais il augmente chaque année. Cela est en partie dû à

l'évolution fulgurante de la production circassienne au cours des quarante

dernières années.

Cependant, les spectateurs réguliers sont peu nombreux. Cela peut s'expliquer par l'arrivée des réseaux sociaux et de l'ère numérique qui favorisent l'échange fictif sur le web aux dépends du partage réel et du contact humain.

3. Un domaine peu médiatisé par rapport aux autres formes de tourisme culturel immatériel

L'Etat et les collectivités territoriales lancent, à des périodes déterminées, des campagnes de promotion touristique. Il s'agit souvent de stimuler ou de relancer un secteur touristique dans une zone géographique plus ou moins étendue. En revanche, il est plus rare de voir des campagnes promotionnelles visant à médiatiser un micromarché touristique ou un marché de niche comme le cirque.

30 Il est à préciser que l'on ne sait pas s'il s'agit de spectacle de cirque traditionnel ou contemporain.

31 L'enquête ne concerne pas les jeunes de moins de 15 ans qui représentent pourtant un nombre important de spectateur.

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Le patrimoine culturel immatériel est valorisé par les territoires car ce tourisme est en vogue aujourd'hui, mais il s'agit surtout de mettre en avant une culture, une histoire, un mode de vie. Certes, cela passe par la valorisation des spécificités du territoire, mais l'on va s'appuyer d'avantage sur la gastronomie, l'histoire (« Aude pays Cathare ») ou la nature plutôt que sur l'identité circassienne d'un lieu. Cela est compréhensible car les acteurs locaux choisissent des valeurs sûres pour attirer des touristes. Les monuments, les musées, les parcs d'attractions ou la situation géographique (sur le littoral) peuvent être des atouts touristiques majeurs qu'il convient de mettre en avant. C'est pour cette raison que nous ne voyons pas souvent des campagnes promotionnelles d'un territoire utilisant le cirque comme atout principal.

S'agissant souvent de festivals, le cirque ne peut être utilisé comme image durable. Cependant, le temps du festival, les territoires n'hésitent pas à mettre l'évènement en avant. Mais il est vrai que comparé au patrimoine culturel immatériel en général (par le biais notamment des écomusées), le cirque n'est pas la pratique la plus médiatisée par les acteurs touristiques locaux et nationaux.

Conclusion :

Le cirque peut-être un facteur de développement pour les territoires, mais nous venons de voir qu'il sera compliqué d'en faire un véritable levier. Plusieurs éléments viennent freiner son action dans le développement territorial comme la faible proportion de touriste qu'il touche.

Cependant, le cirque contemporain reste quand même un nouvel atout touristique pour les territoires et les acteurs locaux peuvent avoir un intérêt à s'y intéresser.

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Conclusion Partie 1

Nous venons d'éclaircir les notions clés du mémoire, le cirque, le tourisme culturel, le développement territorial et l'identité d'une destination.

Le cirque fait partie des arts du spectacle et appartient donc au patrimoine culturel immatériel d'une région. Après avoir regardé du côté du développement et en particulier de l'image de marque d'un territoire, il est apparu que les arts du cirque pourraient faire l'objet d'une campagne de promotion territoriale.

Dès lors, il est logique de considérer le cirque comme nouvel atout touristique pour les territoires. Nous pouvons affirmer que cet art pourrait participer à l'attractivité d'une ville ou d'une région. En revanche, comment les acteurs du tourisme peuvent-ils intégrer cette dimension à leur démarche marketing afin de faire du cirque une force d'attractivité ? La durabilité d'une telle image, basée sur du vivant et non sur un patrimoine bâti reconnu, est-elle viable sur le long terme ? Le public qu'elle peut toucher est-il assez important ou faut-il miser sur d'autres ressources ?

Nous en arrivons à nous poser cette problématique :

« Dans un contexte touristique très concurrentiel dans lequel la différenciation est un enjeu majeur, comment les territoires peuvent-ils se créer une identité en jouant la carte du cirque ? »

Cette prochaine partie va tenter d'apporter des pistes de réflexion à cette interrogation.

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PARTIE 2 : Les relations entre les arts

du cirque et l'image de marque des

territoires

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Introduction de la partie 2

Dans la première partie nous avons mis en évidence les relations entre le cirque et le tourisme. Maintenant, nous allons voir comment les corréler et faire du cirque un facteur de développement. Nous avons choisi de rentrer par la porte « image de marque », nous essaierons donc de trouver des moyens pour apporter une dimension « cirque » aux territoires.

Cette seconde partie tentera d'apporter des réponses à la problématique exposée plus tôt.

Dans un premier temps, il sera intéressant d'aller voir de plus près le système d'acteur qui existe sur un territoire, est-il toujours bien mis en place ? Participe t-il à une meilleur visibilité de la destination ? Les acteurs locaux peuvent-ils s'unir et s'entendre pour valoriser une ressource plus qu'une autre ?

En effet, un réseau d'acteur qui fonctionne bien sur un territoire sera une force pour son développement; par ailleurs nous allons voir quels acteurs peuvent s'intéresser et participer au développement des arts du cirque. Enfin, nous prendrons l'exemple de Pyrénées de cirque, un projet européen de coopération transfrontalière, pour tenter de clarifier notre hypothèse.

Nous verrons dans un second chapitre pourquoi les festivals connaissent un réel succès. À partir de ce constat, nous allons pouvoir nous demander s'il s'agit effectivement d'un outil de promotion touristique. Nous essaierons de voir si oui ou non, ces manifestations sont effectivement une source de couverture médiatique pour le territoire.

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Enfin, nous aborderons les NTIC et leur rôle dans la diffusion des arts du cirque. Nous verrons en quoi ces nouvelles pratiques numériques peuvent être de réelle force dans la promotion d'un territoire. D'une part, il s'agit d'un outil dont disposent les touristes pour faire leur choix, mais c'est aussi un support pour les professionnels du tourisme et les circassiens qui leur permet de valoriser leur territoire, leurs produits ou leur art. Il s'agirait ainsi d'un formidable atout dans l'optique de la création d'une identité « cirque » pour un territoire.

Nos trois hypothèses sont donc :

- La visibilité d'un territoire est accrue par le travail en réseau des acteurs touristiques.

- Les festivals de cirque apportent une couverture médiatique non négligeable.

- Les nouvelles technologies participent grandement à la notoriété des territoires.

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Chapitre 1- La mise en réseau d'acteurs pour une meilleure visibilité

Dan ce chapitre nous allons nous pencher sur notre première hypothèse. Le travail en réseau dans le domaine touristique pourrait peut-être répondre à notre problématique. En effet, nous souhaitons savoir comment les professionnels du tourisme peuvent se servir du cirque pour se forger une image de marque. Et le travail en réseau parait être un bon mode de fonctionnement pour augmenter cette visibilité.

1. L'importance des réseaux d'acteurs dans le développement territorial

Un territoire est « une portion de la surface terrestre que se réserve une collectivité humaine qui l'aménage en fonction de ses besoins »32. Cette définition géographique du territoire nous intéresse car nous allons nous attarder sur les acteurs qui le font vivre. En effet, c'est un espace vécu, c'est-à-dire un lieu vierge que s'est approprié un ensemble d'individus.

Les acteurs du tourisme sont nombreux et ont chacun un rôle précis. Nous avons déjà développé cet aspect dans le chapitre deux de la première partie et nous allons nous concentrer sur la mise en réseaux de ces acteurs.

Depuis quelques années, dans le milieu du tourisme, la tendance est au regroupement et à la coordination des actions. En effet, les acteurs du tourisme, notamment les offices du tourisme et syndicats d'initiatives, se sont rendu compte qu'ils travaillaient chacun de leur coté et de manière éclatée, cela entrainait des difficultés de communication et d'efficacité à l'échelle locale.

32 M. Le Berre, dans l'Encyclopédie de la géographie, Economica, 1992

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Ainsi aujourd'hui, beaucoup de projets, plans ou contrats, prévoient le travail en réseau des acteurs du tourisme d'un même territoire. Cela peut se traduire par la mise en place d'un outil informatique commun et par la fusion de plusieurs structures comme les maisons du tourisme qui regroupent plusieurs communes.

Cette interaction est un choix stratégique qui vise à augmenter l'efficacité des initiatives, autrefois isolées et individuelles, des acteurs d'un territoire afin de le rendre plus attractif. Il s'agit d'une approche systémique qui prend en considération les liaisons qui existent entre les différents acteurs33. En effet, le secteur touristique est plus complexe que les autres, et son fonctionnement réside dans la capacité des acteurs à proposer une offre complète et attractive aux touristes (transports, hébergement, restauration, activités culturelles, paysages naturels...).

Le développement touristique d'un territoire sera plus efficace si les acteurs locaux travaillent ensemble. La force d'action et la visibilité d'une destination sera plus grande s'ils se regroupent en unissant leurs compétences. Dans l'industrie nous parlons d'un système valeur qui consiste à imbriquer les différents maillons de la production jusqu'à la commercialisation pour satisfaire au mieux le client. Dans le monde du tourisme, le travail en réseau améliorera la crédibilité et la visibilité qui contribueront à développer le territoire.

Les experts en marketing touristique parlent de stratégie d'alliance34. En effet les entreprises concurrentes, plutôt que de s'affronter sur le même marché, ont intérêt à communiquer et à travailler ensemble pour que chacune d'elles tire un bénéfice de la situation. C'est la même chose sur un territoire touristique : avant de se battre pour attirer le touriste dans son restaurant, dans son hôtel ou dans son parc d'attraction, il faut d'abord que ce dernier ait choisi cette ville, cette région ou ce pays. C'est le rôle principal du maillage des acteurs.

33 Cours de Driss Boumeggouti de Licence 3 Tourisme et Développement en géographie du tourisme

34 Cours de Laurent Barthe de Master 1 Tourisme et Développement sur le marketing touristique

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La Corse est un bon exemple : les acteurs du tourisme sont solidaires et font passer les intérêts de l'ile avant les leurs. Le touriste potentiel perçoit cette solidarité qui agit immanquablement sur son imaginaire et l'incite à choisir cette destination. Plus les acteurs travailleront ensemble et plus ils trouveront un intérêt personnel dans la venue du touriste. Il faut donc d'abord élaborer une stratégie touristique commune qui augmentera l'attractivité du lieu.

2. Le soutien d'une multiplicité d'acteurs : un facteur de développement pour le cirque

Depuis 1981, le cirque a été rattaché au ministère de la culture (il était sous la tutelle du ministère de l'agriculture), et Hors Les Murs est l'interlocuteur entre le monde du cirque et l'Etat. Cette association a été créée en 1993 par le ministère de la Culture pour développer les arts de rue35. Son champ d'action a été élargi aux arts du cirque en 1996.

Dans n'importe quel domaine, il est clair que par soutien, nous entendons surtout soutien financier, dans le monde du cirque il sera de caractère médiatique. L'Etat dispose de crédit pour la culture en région, les arts du cirque en bénéficient de différentes manières (Cf. annexe 5).

Ce sont, en premier lieu, les Pôles Nationaux des Arts du Cirque (PNAC)36 qui bénéficient de crédits nationaux pour atteindre leurs 4 objectifs principaux37 : - Soutenir la création par des résidences et des coproductions.

- Elargir la diffusion des spectacles de cirque par des programmations régulières sur un territoire régional.

- Sensibiliser les publics à cette discipline en liaison avec divers partenaires (autres établissement d'action culturelle, monde associatif et éducatif).

35 Il s'agit des spectacles ou des événements artistiques donnés à voir dans la rue, c'est à dire sur les places, les berges d'un fleuve, une gare, un port, une friche industrielle, un immeuble en construction, voire les coulisses d'un théâtre.

36 Il existe douze PNAC en France dont Circuits à Auch

37 Objectifs tirés du site internet du Ministère de la Culture et de la Communication.

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- Favoriser la formation continue et le suivi des parcours professionnels des artistes associés, notamment celui des jeunes en démarrage professionnel.

L'Etat apporte aussi son aide aux compagnies se produisant sous chapiteaux dans son volet « aide à l'itinérance ». Certains grands festivals son conventionnés par l'Etat comme Circa à Auch ou le Festival Mondial du Cirque de Demain à Paris. La reconnaissance de cet art s'est aussi accompagnée de la création d'une spécialité « arts du cirque » pour la filière littéraire du baccalauréat en 2006.

Le nouveau cirque est de plus en plus reconnu car de plus en plus pratiqué et présent dans les festivals. D'où la croissance de son importance dans le tourisme culturel immatériel. L'Etat, les régions38 et les communes, notamment les collectivités qui accueillent des festivals, des résidences d'artistes ou des lieux de création, accordent une part plus ou moins conséquente de leur budget aux arts du cirque et à leur diffusion.

D'autre part, le cirque contemporain touchant à plusieurs domaines, le nombre d'acteurs susceptibles d'être intéressés augmente. C'est ainsi qu'un festival de cirque peut être aidé financièrement par des théâtres municipaux, des musées, des compagnies de danse et suivant le thème, par des associations concernées.

Comme pour beaucoup de phénomènes touristiques, tous les acteurs du territoire ont intérêt à ce que leurs ressources soient mieux valorisées et mises en valeur. C'est pour cela qu'en amont d'un festival de cirque, tous les commerçants, artisans, établissements culturels, structures publiques... mettent en place une stratégie visant à attirer le plus grand nombre de touristes (thème cirque dans les vitrines, affiches, bouche à oreille...).

38 Aides financières apportées par la DRAC (direction régionale des affaires culturelles)

45

Le directeur de la Grainerie39 nous parle de la « démarche de filière » mise en place pour développer le secteur des arts du cirque.

« Il s'agit de favoriser la création et l'emploi en s'impliquant dans la structuration de la filière cirque sur la région toulousaine. Cette ambition est portée par les compagnies, les bureaux de production, la Fédération Régionale des Ecoles de Cirque (FREC), et les structures clés comme le Lido de Toulouse, le CIRC40 à Auch. Structurer une filière régionale, c'est aussi lui permettre d'être mieux connue dans son Euro région, en Europe et à l'international, et de favoriser son rayonnement grâce à des partenariats forts avec des opérateurs étrangers d'autres capitales pour les arts du cirque, comme Barcelone et Bruxelles. »

On voit bien que tous les acteurs d'un territoire, à tous les niveaux et dans différents secteurs (production, artistique, pédagogique...) doivent être mobilisés et organisés autour d'objectifs communs pour développer les arts du cirque.

3. Exemple du projet européen de coopération transfrontalière Pyrénées de cirque

Pyrénées de cirque est un partenariat européen pour les arts du cirque. Ce projet réunit dix partenaires de l'espace transfrontalier autour d'une volonté commune : dynamiser le secteur sur ce territoire en accompagnant mieux les porteurs de projet dans leur parcours.

A partir de 2012 et jusqu'en 2014, des actions pour la formation, la création et la diffusion des arts du cirque seront mises en place sur la chaîne pyrénéenne.

39 La Grainerie est une fabrique des arts du cirque et de l'itinérance située à Toulouse, elle est dédiée au renforcement de la filière cirque et à l'accompagnement de ses acteurs.

40 Centre d'Innovation et de Recherche Circassien

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Les principaux objectifs de ce projet sont d'accompagner la création et l'innovation et de construire une plateforme de diffusion transfrontalière.

Pyrénées de cirque se conçoit en synergie avec le projet euro régional Process()s. Entre 2012-2013, il vise à encourager la création et la diffusion du cirque contemporain sur le territoire Pyrénées-Méditerranée. Cela se traduit par des actions basées sur la circulation des artistes et des oeuvres dont les bénéficiaires sont, bien entendu les artistes mais aussi les diffuseurs et les publics. Le partenariat global s'étend donc sur l'ensemble de l'espace transfrontalier et pyrénéen, de la Méditerranée à l'océan Atlantique.

Au travers de ce projet de coopération transfrontalière, nous voyons l'intérêt qu'ont les artistes et les territoires à s'associer. La portée de leur action et est plus grande, dans le cas de Pyrénées de cirque elle touche deux pays. En plus d'attirer un nombre plus important de touristes lors des évènements circassiens, les associations, projets euro-régionaux ou coopérations entre acteurs ont plus de crédibilité et une meilleure lecture au niveau national ou transfrontalier.

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CONCLUSION PREMIERE HYPOTHESE :

La collaboration entre le monde du cirque et le domaine purement touristique (surtout par le biais des collectivités territoriales et de l'Etat), est un facteur déterminant pour la diffusion et la valorisation des arts du cirque.

Un territoire qui veut se différencier et se créer une « identité cirque » doit avoir un maillage territorial très bien ficelé. Les structures touristiques publiques et privées doivent parfaitement relayer les actions des acteurs de la filière cirque, qu'il s'agisse des artistes ou des scènes culturelles qui les produisent.

Ce travail en réseau, avec peu d'intermédiaire et une bonne coordination, permettra sûrement l'expansion et la diffusion des arts du cirque à une échelle plus ou moins importante.

Nous pouvons conclure que le maillage des acteurs participe grandement à la visibilité d'un territoire et justifier la validité de notre première hypothèse.

Il serait également intéressant de s'attarder sur les moyens de valorisation et de diffusion de l'identité cirque. Nous allons maintenant nous y pencher à travers la question des festivals.

Chapitre 2 - Les festivals de cirque; une couverture médiatique importante pour les territoires

Ce deuxième volet nous donne une autre piste pour avancer sur notre problématique. Il semble que les festivals de cirque participent à donner une nature circassienne au territoire d'accueil, notamment par les retombées médiatiques qu'ils engendrent. Nous allons étudier cette possibilité plus en détails maintenant.

1. L'engouement pour les festivals

Les festivals sont des séries périodiques de manifestations artistiques appartenant à un genre donné et qui se tiennent habituellement dans un lieu précis.41 Leur nombre et leur taille augmentent chaque année, même si certains disparaissent, cela n'est pas significatif. La France est le pays européen qui accueille le plus grand nombre de festivals. Les entreprises telles que les loueurs de voitures, la SNCF ou les compagnies aériennes remarquent même une hausse de leur activité durant ces périodes.

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41 Définition tirée du Larousse.

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Figure 4 : Organisation des festivals de rue et de cirque sur l'année :

Source : rapport des chiffres clés sur les arts du cirque et de la rue de Hors les Murs de 201042

Hors Les Murs répertoriait en Juillet 2010, 64 festivals de cirque en France, ils se déroulent pour la plupart au printemps (34%) ou en été (38%). Mais cette saisonnalité n'est pas aussi marquée que pour les festivals d'art de rue. En effet, la diffusion du cirque à couvert et notamment en salle, permet d'organiser ces manifestations tout au long de l'année.

Cela est à prendre en considération, en particulier dans une optique de mise en tourisme et de développement des territoires, car les acteurs locaux cherchent sans cesse à étaler leur saison touristique. Il est en effet possible d'assister à des représentations à n'importe quelle période de l'année car elles peuvent se jouer dans des théâtres, des scènes conventionnées ou encore dans des chapiteaux en dur.

42 http://www.horslesmurs.fr/plugins/fckeditor/userfiles/file/Ressources/Documentation/Rappo rts%20et%20etudes/memento_1.pdf, consulté le 06/01/14

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En ce qui concerne la durée, les festivals de cirque se répartissent en quatre catégories43 :

34% : 1 à 4 jours 38% : 5 à 10 jours

19% : 11 à 20 jours 12% : plus de 20 jours.

Les festivals de cirque durent aussi plus longtemps que ceux de rue (58,5% d'entre eux se déroulent sur moins de 3 jours). C'est intéressant pour les territoires dans la mesure où plus les touristes restent sur les lieux, plus ils consomment et plus ils apportent du « bon développement »44.

Plusieurs raisons expliquent cet engouement. Selon une étude de Uysal et Li45 réalisée en 2008 sur les motivations qui poussent les individus à aller voir un festival46, quatre grandes lignes ressortent :

- le besoin de socialisation (24%)

- le ressourcement en famille (19,8%)

- l'envie de nouveauté et d'innovation (19,8%)

- le désir de s'évader (15,7%).

Ces raisons sont évoquées par beaucoup de professionnels du tourisme et sont pointées par la majorité des enquêtes de satisfaction. En effet, nous les retrouvons déclinées dans un tableau paru sur le site http://veilletourisme.ca47

43 Chiffre tirés d'un rapport publié par Hors Les Murs en Juillet 2010

44 Cours de Pierre Torrente sur « le tourisme facteur de développement » de Licence 3 Tourisme et Développement.

45 Mr Uysal et Mr Li sont des professeurs en tourisme et marketing international, ils travaillent ensembles sur les motivations et comportements des touristes. 46 http://scholarworks.umass.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1087&context=gradconf_hospitalit y, P.4, consulté le 27/01/14

47 «Segmentation of Festival Motivation by Nationality and Satisfaction», Tourism Management, no 25, 2004, p. 61-70. http://veilletourisme.ca

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Figure 5 : les motivations pour assister à un festival :

Ces motivations sont étroitement liées au fameux « mal du siècle » : la dépression. En effet, comme nous l'avons évoqué dans le chapitre 1 de la première partie, les individus seraient mal dans leur peau, stressés par la pression au travail, en perte de valeur humaine dans des sociétés de plus en plus virtuelles... et les festivals, en particulier ceux de cirque, seraient un remède à ce mal-être actuel. Ainsi, la motivation « évasion » pourrait soigner le stress au travail ou la routine quotidienne. La motivation « socialisation » : le besoin de contact humain, d'appartenance à un groupe et de reconnaissance sociale. Les festivals attirent donc de plus en plus de touristes chaque année.

2. Les retombées des festivals en termes d'image

« Un festival ou une manifestation, ça vaut toutes les publicités du monde » me répond Sylvain Pechcomtal, le directeur de l'office de tourisme du Grand Auch, lorsque j'évoque la question de la couverture médiatique apportée par le festival Circa. Cette citation traduit bien la réalité constatée sur le terrain par les acteurs du territoire. En effet, ces derniers ont une vision rationnelle et

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admettent qu'un festival est un énorme atout de communication pour la destination.

Financièrement, il s'agit aussi d'une action très intéressante étant donné que la publicité apportée est quasiment gratuite. « La couverture presse qu'on peut avoir sur une manifestation ou sur un événement, si on devait s'acheter l'espace presse équivalant, c'est un budget qui nous est totalement inaccessible » ajoute Mr Pechcomtal. C'est donc une très bonne opportunité, en termes de communication, pour le territoire qui l'accueille.

La rédaction d'un dossier et la parution d'articles dans la presse clôturent tout festival. Il s'agit d'une communication post-évènementielle qui contribuera notamment au succès de sa prochaine édition. Par ailleurs, des touristes étant présents sur place pourront avoir des échos dans les médias et s'intéresser au territoire en lui-même après y être venus pour les manifestations. Ainsi les festivaliers pourront devenir des touristes.

En prévision de leur future venue sur le site, les festivaliers seront amenés à chercher des informations en vue d'une activité complémentaire. La communication sur l'évènement contribue à la visibilité du territoire en général, de plus, certaine collectivités s'associent à la manifestation et sont donc présentes sur les affiches, dans les articles de presse ou sur les annonces radio.

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CONCLUSION SECONDE HYPOTHESE :

Dans un contexte où les individus se lassent des médias (TV, internet...), et sont blasés de leur vie quotidienne ou stressés par leur travail, les festivals de cirque sont une véritable échappatoire culturelle. Leur nombre augmente chaque année et leur succès est souvent au rendez-vous.

Comme le dit Sylvain Pechcomtal, « à travers le cirque on aborde aussi tout ce qui est humain ». C'est à cette dimension humaine que les individus cherchent à se raccrocher.

Par ailleurs, les festivals sont un outil médiatique très efficace pour le territoire. Comme pour chaque chose éphémère, il faut tout mettre en oeuvre pour la valoriser. Beaucoup de partenaires s'associent le temps du festival et unissent leur forces (moyens financiers, matériels et humains) pour sa réussite.

Ces deux constats peuvent rejoindre notre seconde hypothèse selon laquelle les festivals participent à la création d'une identité cirque pour les territoires en question.

Des éléments extérieurs peuvent-ils jouer en faveur ou au contraire aller à l'encontre de la création ou de l'expansion d'une image cirque pour les territoires ?

Nous allons étudier maintenant la question des nouvelles technologies et le rôle qu'elles peuvent avoir dans la diffusion d'une identité territoriale.

Chapitre 3 - Les NTIC au service des arts du cirque

Notre dernière hypothèse consiste à dire que les NTIC, en tant que véritable support de diffusion, de promotion, de vente, d'échange et même en tant qu'outil au service des arts, pourrait être une arme pour les territoires qui souhaitent intégrer une dimension circassienne à leur image.

1. Les NTIC, un outil puissant de diffusion...

Les NTIC font désormais intégralement partie de notre quotidien, que l'on soit touriste ou professionnel du tourisme, ces nouvelles technologies ont bouleversé notre comportement, depuis notre façon de consommer jusqu'à la manière d'aborder la production et la commercialisation d'un produit. Et aujourd'hui, en tant qu'entreprise ou destination touristique il est indispensable d'être présent sur internet, d'avoir un équipement numérique, d'animer son produit ou son territoire sur les réseaux sociaux ou d'avoir une application mobile pour sa ville ou son musée. Productivité et notoriété riment désormais avec NTIC dans le secteur du tourisme.

Figure 6 : Le poids d'internet dans les sociétés développées

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Source : http://www.actu-mag.fr

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Cette photographie est un cliché certes, mais elle a le mérite de mettre l'accent sur un phénomène réel. Que l'on soit pro-numérique ou anti-nouvelles technologies, le constat reste le même. Les NTIC ont envahi le quotidien des sociétés développées. Ces nouvelles formes de communications ont aussi changé l'approche marketing dans l'industrie du tourisme. En effet, tant pour la promotion que pour la commercialisation d'un produit, les professionnels du tourisme utilisent désormais internet et notamment les réseaux sociaux pour augmenter leur visibilité.

Ainsi, de nouveaux métiers liés aux NTIC sont apparus dans le domaine du tourisme. Les entreprises de ce secteur ont dorénavant besoin d'animateurs de réseaux, de gestionnaires d'informations touristiques ou de vendeurs spécialisés dans le commerce électronique. Nous avons l'exemple en Ariège de l'office de tourisme de Tarascon-sur-Ariège qui a travaillé en partenariat avec l'ISTHIA48 pour la mise en place d'une application mobile. Les étudiants ont été chargés de créer une application de visite de la ville : «de Tarascon au Vicdessos» qui permet aux propriétaires de Smartphones de visiter virtuellement Tarascon.

Le tourisme est un secteur très mouvant, avec des acteurs de plusieurs milieux et vraiment ancré dans la société et les tendances actuelles. Il est aussi en constante évolution pour des raisons de compétitivité mais aussi dans le but de toujours répondre aux demandes des touristes. Les NTIC, en plus d'être de puissants outils de communication, sont utilisés par les acteurs du tourisme pour communiquer sur leur destination ou sur leurs produits touristiques. Il s'agit d'un outil quasi-gratuit et très efficace dans la diffusion d'informations touristiques.

De plus, c'est un dispositif complet qui permet aux touristes de se renseigner sur un produit, de comparer, d'évaluer (notamment avec les avis des internautes) et d'acheter tout en restant chez soi. On peut ajouter à cela que contrairement à d'autres services touristiques, les sites internet des territoires, les applications

48 Institut Supérieur du Tourisme, de l'Hôtellerie et de l'Alimentation

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sur les musées ou monuments, les réseaux sociaux... sont accessibles partout et ne sont presque jamais payants.

La Chambre du Commerce et de l'Industrie nous informe que « 81% des internautes ont consulté internet avant d'effectuer leurs achats ». Ainsi, une entreprise présente sur internet a beaucoup plus de chance d'être « choisie » par les touristes. Par ailleurs, 98% des acteurs chargés de la promotion d'un territoire considèrent le référencement sur internet essentiel49. C'est en cela que les NTIC et, en particulier internet, sont de puissants outils de promotion et des atouts de visibilité indispensables à tout territoire aujourd'hui.

2. ...dont s'accaparent les circassiens...

De plus, comme nous venons de le voir, ce ne sont pas seulement les professionnels du tourisme qui s'en accaparent, les autres secteurs économiques, la politique, le sport, les individus à titre personnel... sont aussi très présents sur internet.

C'est dans cette optique que même les circassiens se sont approprié l'outil numérique, ils s'en servent pour se faire connaître, pour augmenter la notoriété de leur compagnie ou bien encore pour faire la promotion de leur nouveau spectacle. En effet, comme toute organisation, ils ont besoin d'un support médiatique pour transmettre un message et augmenter leur notoriété. Les NTIC sont un moyen très efficace et peu couteux pour atteindre ces objectifs. Aujourd'hui, toutes les compagnies de nouveau cirque, les artistes en free lance, les festivals de cirque, les écoles, les pôles des arts du cirque, la FFEC50... ont des sites internet et des comptes Facebook. Il ne s'agit plus de passer avec la voiture publicitaire dans les petits villages pour annoncer le spectacle du cirque Pinder avec ses acrobates et ses dompteurs de tigres. Les circassiens ont un produit à vendre, une image à créer et une réputation à forger. Comme les

49 Selon une enquête réalisée par Objectif Papillon, une agence de visibilité internet. Les réponses proviennent de 165 organisations de promotion territoriale et touristique françaises, contactées d'avril à juin 2013.

50 Fédération Française des Ecoles de Cirque

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magasins de prêt à porter, les concessionnaires automobiles, les magasins d'électroménager et tous les autres commerçants ou professionnels vendant des biens ou services, touristiques ou non, les compagnies de cirque sont présentes sur internet. Certaines, les plus grosses, font directement la réservation et la vente en ligne sans passer par des intermédiaires.

En revanche, ce qui est plus étonnant c'est qu'ils s'approprient ces nouvelles technologies pour les intégrer dans leurs représentations. Cela n'est même pas envisageable dans des spectacles de cirque de tradition !

Certaines troupes contemporainnes associent par exemple des numéros de jonglage à des effets numériques de trompe l'oeil. Les artistes ont un rapport à l'espace qui est totalement différent avec les progrès technologiques qui sont entrés dans l'univers du spectacle vivant.

La compagnie québécoise les 7 doigts de la main, dans son spectacle « Traces » utilise par exemple des techniques vidéo pour projeter sur l'arrière plan ce que les artistes dessinent avec leur corps sur le sol. La magie nouvelle va encore plus loin, elle s'accapare totalement les sciences technologiques pour recréer par exemple des clones humains en 3D qui se déplacent sur scène à coté des vrais artistes. La compagnie 14 : 20, dans leur nouvelle production « Vibration » nous donne l'illusion de corps qui flottent dans l'air, le sentiment d'apesanteur est véritablement présent tellement ces techniques sont bien utilisées par les metteurs en scène.

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Figure 7 : Spectacle de la Compagnie 9.81

Sur cette photo, il s'agit du spectacle « Coléomur » de la compagnie 9.81. La représentation a eu lieu dans le cadre du festival Circa à Auch et s'est déroulée sur la façade du donjon de la Cathédrale Sainte-Marie d'Auch qui est classée à l'UNESCO.

Cet exemple est intéressant car il nous montre jusqu'où peuvent aller les spectacles de cirque grâce aux nouvelles technologies (techniques de projection vidéo ici). Mais nous voyons aussi que le cirque peut valoriser le patrimoine et nous le faire voir sous l'angle artistique.

3. ... et les professionnels du tourisme pour valoriser le cirque

Comme nous venons de l'évoquer, tous les professionnels, quelque soit le secteur d'activité, sont présents et utilisent les NTIC pour se développer. Ainsi ils transmettront mieux les messages, commercialiseront des produits ou feront la promotion d'un territoire. Internet est un formidable outil de diffusion pour

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eux car c'est un gage de visibilité incomparable en terme de couverture géographique et de prix.

Figure 8 : Enquête d'Objectif Papillon sur le référencement

Selon cette enquête d'Objectif Papillon51 (une agence de visibilité sur internet basée à Toulouse) la présence d'un territoire sur le web permet d'être visible pour pratiquement un professionnel du tourisme sur deux. Il s'agit de la première utilité du référencement naturel sur internet52.

Dans le domaine du tourisme cette sensibilisation aux nouvelles technologies est très présente car ce secteur a la spécificité de faire venir le touriste sur le lieu de production. En effet, contrairement à l'industrie automobile, le tourisme ne marche que si le client vient sur le territoire en question. Le client achète sa voiture en fin de processus sans participer à la construction en usine; en revanche, un touriste apporte de la richesse à un territoire lorsqu'il s'y rend et à

51 Etude sur la démarche de visibilité internet des territoires réalisée en 2013. Les réponses recueillies auprès de 160 organisations nous donnent un aperçu des connaissances et pratiques des acteurs de la promotion territoriale et touristique en France.

52 Le référencement naturel désigne l'ensemble des techniques qui consistent à positionner favorablement un site ou un ensemble de pages sur les premiers résultats des moteurs de recherche.

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partir du moment où il s'y arrête pour consommer (hôtel, restaurants, musées...). Et c'est en cela que les acteurs d'un territoire ont tout intérêt à être présent sur internet et à offrir des services numériques. Ils attireront surement d'avantage de touristes sur leur territoire et en percevront les retombées.

Pour attirer des clients, il faut que la ville, le parc, la région... aient des atouts naturels, culturels ou historiques à proposer aux touristes. Aujourd'hui, presque toutes les régions du monde sont accessibles, ce n'est donc pas sur ce critère qu'il faut jouer. En effet, ce qui attire les touristes sur un territoire, c'est son caractère original, le fait qu'il présente un monument unique, des traditions très particulières ou une gastronomie renommée. Nous sommes de plus en plus en quête d'authenticité, de traditions, d'émotions, d'expérience et d'originalité. Les territoires doivent donc miser sur leurs spécificités et les faire valoir au plus grand nombre.

C'est à ce niveau que les NTIC, et en particulier internet, sont indispensables. Ainsi, les sites sont visités par la plupart des touristes avant de se rendre sur le territoire en question. Lorsqu'ils ressentent le besoin de partir en vacances et qu'ils hésitent sur la destination, ils vont visiter les sites internet des offices de tourisme, des CDT, des musées...

Dans le cadre de notre étude, c'est sur le cirque que nous avons choisi de miser. Et certains professionnels du tourisme ont déjà valorisé cet art sur leur site internet. En effet, il s'agit d'une spécificité territoriale qu'il convient de mettre en avant pour la faire connaître et reconnaître auprès des habitants locaux et des touristes.

Sur le site internet de l'office de tourisme de So Toulouse, on retrouve par exemple dans l'onglet « agenda », une rubrique « cirque » qui permet aux visiteurs de savoir s'il y a des spectacles de cirque sur Toulouse durant leur séjour. L'office de tourisme du Grand Auch à mis au point l'an dernier une visite virtuelle des lieux circassiens de la ville et un clip vidéo sur les arts du cirque à Auch.

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CONCLUSION TROISIEME HYPOTHESE :

Nous avons émis une dernière hypothèse selon laquelle les NTIC pouvaient aider les territoires à se forger une spécificité autour des arts du cirque. Les NTIC pourraient ainsi, en se mettant au service du cirque, apporter aux territoires un support de diffusion et de communication. L'identité cirque serait donc plus visible.

Il est évident que le numérique et en particulier internet et les réseaux sociaux sont de véritables outils de communication. Ils participent, comme pour tous les autres secteurs, à la promotion d'un produit, d'une personne politique, d'un groupe de musique... De la même manière, les NTIC peuvent faire la promotion d'une destination, et insister notamment sur une de ses spécificités comme le cirque.

De plus, ces nouveaux outils numériques ont la particularité d'être accessibles aux professionnels du tourisme, mais aussi aux touristes et de façon quasi-gratuite. Dans un contexte où l'on recherche la transparence, la proximité avec le produit, la rapidité dans l'échange et la possibilité d'évaluer la prestation, internet s'avère être le parfait support pour répondre à cette tendance.

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Conclusion Partie 2

Cette seconde partie nous a permis de développer et de confirmer de façon relative nos trois hypothèses. Il ne s'agit pour l'instant que d'une réflexion théorique et c'est pour cette raison que, dans la dernière partie, nous allons essayer de réfléchir à des outils capables de les vérifier sur des cas concrets.

Ainsi, nous avons démontré que le réseau d'acteur était un facteur déterminant dans le développement touristique durable d'un territoire. De la même manière, nous avons constaté que pour qu'un territoire arrive à se forger une identité cirque, il fallait aussi que tous les acteurs de la filière travaillent ensemble. En effet, les arts du cirque en eux même ne sont pas facteur d'attractivité ou source d'originalité pour le territoire. En revanche, si les acteurs locaux (en l'occurrence les collectivités locales) valorisent cette ressource culturelle immatérielle, alors les arts du cirque peuvent devenir la marque de fabrique d'une ville ou d'une région et participer à sa renommée.

Notre seconde hypothèse qui misait sur les festivals de cirque comme outil de diffusion de ces arts a aussi été démontrée. Nous avons d'abord expliqué que les festivals étaient effectivement fréquentés et qu'ainsi, ils avaient un impact en termes de promotion et de couverture médias. A partir de ce constat, nous nous sommes demandé s'ils pouvaient participer à la transmission d'une identité territoriale. Les festivals de cirque, par delà la publicité qu'ils apportent à la discipline en elle-même, s'associent naturellement au territoire sur lequel ils ont lieu et leur apportent une notoriété. Ils collent par la même occasion une étiquette cirque au territoire qui devra ensuite s'en servir comme une ressource propre pour être plus attractif.

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Notre dernière hypothèse semble vérifiée. Effectivement, il est reconnu que les outils numériques sont de véritables catalyseurs pour les organisations. Internet a largement bouleversé les méthodes de promotion et de distribution dans tous les secteurs. A partir de ce constat, le numérique peut aussi largement stimuler la diffusion d'une image territoriale. Pour acquérir et diffuser une identité cirque, un territoire se doit d'utiliser les NTIC. De plus, c'est un outil gratuit et accessible à tous.

Dans la dernière partie, nous allons tenter de proposer des outils capables de mesurer la véracité de ces propositions de réponses

PARTIE 3 : Cas du festival CIRCA de

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Auch

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Introduction de la partie 3

Dans la première partie de ce mémoire nous avons fait un bref historique des arts du cirque et les avons replacés dans le contexte touristique actuel. Après avoir mis en évidence le caractère de patrimoine culturel immatériel du cirque, nous nous sommes demandé comment les territoires pouvaient s'en servir pour être plus attractifs.

L'analyse de l'image et l'étude de l'« identité cirque » a été l'objet de notre sujet de mémoire cette année. En effet, il s'agit d'une dimension du marketing territorial assez précise pour apporter des éléments de réponse à notre problématique :

« Dans un contexte touristique très concurrentiel dans lequel la différenciation est un enjeu majeur, comment les territoires peuvent-ils se créer une identité en jouant la carte du cirque ? »

Nous avons ensuite développé trois hypothèses :

1. La visibilité d'un territoire est accrue par le travail en réseau des acteurs touristiques.

2. Les festivals de cirque apportent une couverture médiatique non négligeable.

3. Les nouvelles technologies participent grandement à la notoriété des territoires.

Dans cette dernière partie, nous allons regarder vers Auch, la capitale du cirque et zoomer sur Circa. Il s'agit d'un festival reconnu internationalement, mais c'est aussi une saison culturelle et une structure qui fonctionne toute l'année.

Il semble donc que Circa corresponde parfaitement à notre sujet et à notre problématique. Nous allons présenter dans un premier chapitre, Auch et son caractère circassien. La proposition d'une méthodologie pour

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vérifier ou, au contraire, nuancer ou rejeter nos hypothèses, sera le sujet de notre second chapitre. Pour cela, nous réfléchirons à deux outils : les enquêtes qualitatives (entretiens semi-directifs) et quantitatives, (questionnaires de satisfaction).

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Chapitre 1 - Les arts du cirque à Auch

Nous avons choisi Auch comme terrain d'application pour tenter de vérifier nos hypothèses. En effet, il s'agit de la « capitale des arts du cirque »53 et c'est donc le parfait territoire pour notre étude.

1. Présentation d'Auch : une ville circassienne

Auch est la préfecture du département du Gers, il y a un peu plus de 20000 habitants, ce qui en fait une des plus petites préfectures de Midi-Pyrénées derrière Cahors et Foix. Auch n'est pas très connue par les touristes en revanche le Gers est réputé pour sa campagne, ses festivals (entre autre le festival de jazz à Marciac) et aussi sa gastronomie avec le Foie gras.

« Le patrimoine d'Auch est méconnu, ils (les touristes) sont étonnés de voir cette cathédrale sur son éperon rocheux, son musée des Jacobins et sa collection d'art précolombien. Il y a un riche patrimoine dont le cirque fait partie. Mais de manière générale, c'est quand même un patrimoine méconnu du grand public parce que les gens viennent dans le Gers pour passer des vacances à la campagne. » Sylvain Pechcomtal, directeur de l'office de tourisme du Grand Auch.

Cette citation traduit bien l'état d'esprit des touristes qui visitent à Auch, ils recherchent des valeurs qui sont associées au territoire : la nature, le calme, la tradition, le « bien vivre » et le « bien manger ».

53 Citation parue dans plusieurs médias : Le monde, France 3 Midi-Pyrénées, la dépêche...

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Figure 9 : La ville d'Auch

http://www.paysenfrance.fr/32-terres-gers/Auch/france/pratique-venir.html

Mais Auch c'est aussi une ville de cirque. Historiquement, il est apparu à Auch en 1975 lorsque que l'abbé de Lavenère-Lussan crée l'école de cirque Pop Circus. Ensuite, c'est Achille Zavata qui, en posant ses camion à Auch en 1986, associera un peu plus cet art à la ville. L'année d'après, le festival de cirque actuel Circa est crée et la région Midi-Pyrénées devient ainsi la première région d'accueil d'artistes avec plus d'une centaine de troupes implantées. Auch est donc un lieu de diffusion important avec son festival de cirque actuel, mais il s'agit aussi d'une « pépinière des arts du cirque » qui accueille et accompagne les artistes dans leur production.

2. Les structures qui représentent directement ou indirectement le cirque

Le Pôle National des Arts du Cirque (PNAC) :

La ville est un des douze pôles nationaux des arts du cirque (PNAC). En 2001 Catherine Trautmann, Ministre de la Culture, lance « L'année des arts du Cirque » sur la saison 2001-2002 et désigne 12 pôles cirque.

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Ces structures sont spécialisées dans la production et la diffusion des arts du cirque et appliquent au niveau local un des principes du ministère de la culture : proposer à tous les territoires et à tous les citoyens un accès à la culture, et plus précisément aux arts du cirque. Certains pôles travaillent avec d'autres structures culturelles pour mieux diffuser le cirque et ainsi permettre aux territoires voisins de profiter de la venue des artistes.

Le CIRC :

La construction du Centre d'innovation de Recherche Circassien s'est achevée en 2012. Le bâtiment est entière dédié aux arts du cirque et à la création circassienne. Il est unique en France et a valu à la ville d'obtenir le label « pôle d'excellence rurale » dès le lancement du projet en 2007. C'est dans le cadre de ce label, que l'Etat a participé au financement du lieu. Le complexe a coûté au total 5,9 millions d'euros, l'Etat et les trois échelons territoriaux ont participé au financement : l'Etat (13 %), la région (36 %), le département (21 %) et la ville.

Le bâtiment à été construit sur l'ancien site de la Caserne d'Espagne qui se trouvait dans le quartier de la cavalerie. Le Pays d'Art et d'Histoire du Grand Auch propose des visites guidées au CIRC sur l'historique du lieu et son passé militaire.

Le festival Circa :

Ce festival de cirque a lieu à Auch à la fin du mois d'octobre et dure en général dix jours. Il est reconnu internationalement par le monde circassien et attire chaque année entre 25000 et 30000 visiteurs. Cela est en partie dû à son rôle de vitrine pour les différentes formations professionnelles. Des élèves viennent du monde entier pour présenter leur travaux d'étude aux cotés des compagnies professionnelles. Les spectacles se déroulent en ville, sous des chapiteaux, dans des théâtres ou dans la rue, mais depuis la création du CIRC, ils ont désormais presque tous lieu au CIRC.

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Ce festival propose aussi une restauration : la Cant'Auch qui est une cantine publique installée au CIRC, une radio : Radio Circa qui diffuse des informations, interviews d'artistes, reportages, paroles de spectateurs durant toute la durée du festival, des expositions photo sur les compagnies accueillies, des scènes ouvertes et des parades en ville pour les amateurs ou encore une boutique vendant des produits issus du commerce équitable.

Tout cela contribue au succès du festival et à la fidélité des artistes, « j'ai l'exemple de ce couple d'artistes en tête : lui est Brésilien, elle vient d'Argentine, ils sont venu cinq fois de suite au festival Circa »

L'office de tourisme du Grand Auch :

C'est une communauté d'Agglomération de 15 communes gersoises, « il s'agit de la plus petite communauté d'agglomération de France » nous dit Mr Pechhcontal. Il est intéressant de noter que le Grand Auch a été labélisé « Pays d'art et d'histoire » en 2011. Ce réseau dépend du ministère de la culture et de la communication et participe « à la valorisation et à l'animation de l'architecture et du patrimoine : présentation de leurs activités de découverte (visites guidées, expositions, services éducatifs...), tourisme culturel... »

54. Le CIRC présente un intérêt architectural du fait de son implantation dans l'ancienne caserne d'Espagne. Le Pays d'Art et d'Histoire du Grand Auch propose ainsi des visites guidées au CIRC. Son intérêt est également culturel par les arts du cirque qu'il diffuse et le Grand Auch présente la structure et le festival Circa sur son site internet.

Aujourd'hui, les distances (temporelles et géographiques) se sont largement réduites et les citoyens sont hyper connectés avec la société et le reste du monde. Les informations circulent très vite et se diffusent partout grâce à l'efficacité des réseaux de communication (internet avec notamment les réseaux sociaux). C'est dans cette optique que nous sommes très à l'écoute des phénomènes de mode et des tendances sociales.

54 Rôle des Pays d'Art et d'Histoire tiré du site internet du label : http://www.vpah.culture.fr/, consulté le 02/03/14

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Conclusion :

Dans ce premier chapitre, nous avons exploré notre terrain d'étude en vue de vérifier nos deux dernières hypothèses. Nous avons cerné l'importance du caractère circassien de la ville et pris conscience du nombre et de la complémentarité des différents acteurs et organisations impliqués.

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Chapitre 2 - Méthodologie de validation des hypothèses

Après avoir présenté le terrain d'application de nos hypothèses, nous allons nous attarder sur l'élaboration d'outils capables de tester leur validité. En effet, nos suppositions doivent être confrontées à des cas réels et concrets pour que nous en mesurions le degré de vérité. Nous allons proposer des outils méthodologiques et commencer à tester nos hypothèses à l'aide de nos différents entretiens.

1. Présentation des outils méthodologiques

J'ai fait le choix de laisser de côté la première hypothèse et de la voir plus en détail l'année prochaine. En effet, d'après celle-ci, le travail en réseau des acteurs locaux permet d'augmenter la visibilité de l'identité « cirque » de leur territoire. La mise en réseau d'acteur est une notion complexe, il s'agit d'une approche systémique qui implique un regard sous différents angles et prenant en compte tous les acteurs du système. Comme cela sera plus long à analyser, Il me parait important de prendre le temps de l'étudier en détail pour en cerner tout les rouages. Ce n'est que de cette manière que nous pourrons comprendre si cette mise en réseaux joue effectivement un rôle dans la visibilité d'un territoire.

Nous nous concentrerons donc sur la seconde et la dernière hypothèse :

2. Les festivals de cirque apportent une couverture médiatique non négligeable.

3. Les nouvelles technologies participent grandement à la notoriété des territoires.

Pour chaque hypothèse, nous présenterons un outil quantitatif et nous utiliserons la méthode quantitative des entretiens semi-directifs pour compléter les données chiffrées des premiers outils. Ainsi, nous ferons une ébauche de

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constat que nous analyserons plus précisément avec les entretiens. Ces outils nous seront utiles l'année prochaine lors de l'approfondissement de ce travail de recherche.

Outils quantitatifs :

Seconde hypothèse :

Pour tester la véracité de cette hypothèse, nous nous servirons de données existantes : les bilans et revues de presse du festival Circa. En effet, pour mesurer la couverture médiatique d'un festival, ce dossier est un outil totalement adapté.

C'est un document qui comme son nom l'indique, fait le bilan général de la manifestation. Il regroupe les données chiffrées générales (nombre de spectacles et de visiteurs, budget total du festival, recettes, taux de remplissage, tarif moyen des spectacles...), la programmation, les différents participants professionnels ou non (présentation des structures participantes, des sponsors et des partenaires), la fréquentation (nombre de nuitées générées, origine géographique des touristes, fréquentation des spectacles, des stages de formation, des rencontres professionnelles...) et les retombées médiatiques. C'est ce dernier point qui va nous intéresser.

La revue de presse d'un festival est un document qui regroupe tous les titres et articles parus dans la presse généraliste ou spécialisée. Il s'agit d'un panorama médiatique qui peut donner une indication aux organisateurs sur l'importance de la couverture presse dont ils ont bénéficié.

Le site du festival Circa met à notre disposition, sous format numérique, tous les bilans et toutes les revues de presse depuis 2008. Nous allons non seulement pouvoir étudier en détail les retombées médiatiques mais aussi leur évolution jusqu'à l'édition 2013. Ensuite, grâce à la revue de presse, nous analyserons les articles pour voir si oui ou non la ville, le département ou la région bénéficient

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d'une promotion touristique. Si le festival participe effectivement à la promotion du territoire sur lequel il est implanté, nous essaierons de voir quelle est la nature du patrimoine valorisé par ces articles de presse.

Pour cela il faudra construire une grille d'analyse qui prendra en compte plusieurs dimensions :

Bilan festival - retombées médiatiques

Revue de presse

 

Insertion publicitaire (fréquence ?) Presse écrite (supports ?)

Voyage de presse

Radio et TV

Quels niveaux ? Local, régional, national et international

Comparaison avec les autres festivals de la région

Quantité de titres

Quantité d'articles

Valorisation de la ville, région ? Patrimoine mis en avant : Nature, culture, cathédrale, escalier monumental, musée des Jacobins ... Photographies, images : paysage, Auch, chapiteaux, musées... ?

?

Grace à cette grille que l'on complètera à partir du bilan et de la revue de presse de Circa, nous pourrons savoir si la couverture médiatique apportée par le festival profite à la notoriété de la ville et du Gers en général.

Afin d'étudier s'il y a corrélation entre ces deux éléments, il serait intéressant de regarder si les années de forte médiatisation du festival sont aussi celles qui drainent le plus de touristes à Auch.

Il conviendrait d'analyser le type de public concerné suivant le média utilisé, pour cela il faudrait se renseigner auprès du journal ou de la radio en question pour en savoir d'avantage.

Dernière hypothèse :

Notre dernière hypothèse consiste à dire que les nouvelles technologies, en particulier internet, participent grandement à la notoriété des territoires.

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Il nous faut un outil capable de juger si les supports numériques peuvent aider les territoires à se créer une image « cirque ». Pour cela nous réaliserons un questionnaire à destination des touristes présents au festival Circa (Cf. annexe 7). Nous le leur distribuerons dans les files d'attente avant les spectacles. Nous chercherons à connaître leur point de vue sur la relation entre les NTIC et la diffusion des arts du cirque. Il m'a paru important de cibler des touristes connaisseurs du cirque contemporain car les réponses devraient être plus fiables et plus réalistes. Ils pourront aussi être distribués aux artistes pour avoir une vision professionnelle.

Les questionnaires sont des outils très utilisés en sciences humaines et sociales. Leur but est de produire des données essentiellement quantitatives sur un sujet précis. Il est donc nécessaire d'avoir un échantillon d'individus important, beaucoup de sociologues annoncent un minimum de 1000 questionnaires pour avoir des données fiables. Par ailleurs, suivant le nombre d'enquêteurs disponibles, il serait intéressant d'utiliser la méthode du face à face pour remplir les questionnaires. Ainsi, s'il existe des points flous, les enquêteurs seraient là expliquer afin de ne pas fausser la réponse. Nous utiliserons Sphinx pour pratiquer le dépouillement car il s'agit du logiciel référence en matière d'enquête et d'analyse de données. La méthode de tri à plat, couplée à celle de tris croisés, donneront des résultats plus intéressants.55

Outils qualitatifs :

En ce qui concerne le qualitatif, nous opterons pour les entretiens semi-directifs pour vérifier les deux hypothèses.

« L'entretien semi-directif est une méthode d'étude qualitative basée sur la réalisation d'entretiens individuels ou collectifs durant lesquels l'animateur dicte uniquement les différents thèmes devant être abordés sans pour autant pratiquer un questionnement précis»56.

55 Cours d'analyse de données d'Anne Dupuy durant le premier semestre de Master 1 TD

56 Définition tirée du site internet http://www.definitions-marketing.com, consulté le 15/03/14

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L'intérêt de ce type d'entretien est de nous permettre d'entrer dans le sujet avec plus de précision et plus de détails qu'un simple questionnaire de satisfaction. Il s'agit en réalité d'une discussion en face à face qui dure généralement entre trente minutes et une heure. L'enquêteur est surtout là pour orienter les réponses et n'intervient que pour animer la discussion. En aucun cas, il ne donne son avis. A l'inverse de l'entretien directif dans lequel l'enquêté répond à une seule question de départ, nous dirigeons les réponses suivant les précisions qu'il nous manque sur une étude quantitative. L'interaction est donc de mise avec notamment des relances, des approbations ou encore des citations.

Nous avons déjà pratiqué deux entretiens semi-directifs auprès de professionnels concernés par notre sujet : Le cirque contemporain, nouvel atout touristique pour les territoires.

Le premier (Cf. annexe 8) avait la particularité de regrouper trois acteurs Auscitains :

- Sylvain Pechcomtal : directeur de l'Office de Tourisme du Grand Auch - Marc Fouilland : directeur de CIRCa

- Laure Baqué : secrétariat général, pôle public

Ce fut très intéressant car il y avait autour de la table des représentants d'une structure de diffusion des arts du cirque et le directeur d'une collectivité locale. Mais il s'agissait surtout d'un entretien ayant pour but l'obtention de renseignements sur notre sujet et non pour vérifier nos hypothèses. Cependant, nous verrons dans la dernière partie que certaines réponses viennent confirmer ou infirmer nos propositions.

Il nous faudra donc compléter ce premier guide d'entretien pour qu'il nous aide au mieux dans la validation ou non des deux dernières hypothèses. Cet outil qualitatif, à l'inverse des deux premiers outils quantitatif (bilan du festival et questionnaire) ne sera pas cloisonné par hypothèses. En effet, il serait dommage

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de n'interroger qu'un acteur sur un seul aspect. L'entretien semi-directif est intéressant pour les ponts que peuvent faire les professionnels entre deux sujets. Nous allons donc tenter de vérifier en même temps si les festivals apportent une couverture médias au territoire et si les NTIC sont favorables à la diffusion d'une identité circassienne.

Le second s'est déroulé à la Grainerie à Toulouse, avec le directeur de la Structure. Ce dernier nous a donné son point de vue sur le nouveau cirque et la relation qu'il pourrait entretenir avec le développement touristique d'un territoire. Il nous a surtout fait part de son envie de restructurer toute l'offre circassienne présente sur son territoire avec l'aide des organisations touristiques. Nous analyserons en détail cet entretien l'année prochaine car il propose des pistes de réflexion très complexes et très poussées.

Nous pourrons envisager d'interroger d'autres types d'acteurs pour aller plus loin dans notre analyse qualitative. Sous la forme d'entretiens semi-directifs, il serait intéressant de rencontrer d'autres professionnels provenant des deux milieux qui nous concernent:

- Artistes de cirque

- Directeurs de structure qui valorise les arts du cirque comme Hors les Murs

- Scènes culturelles qui diffusent du nouveau cirque - Professeurs en marketing

- Chefs de marque

2. Vérification des hypothèses :

Il nous reste un peu de temps pour essayer de tirer des informations de notre entretien au CIRC et ainsi apporter un premier regard analytique sur nos deux dernières hypothèses. A l'aide de certaines de leurs citations, nous aurons déjà une ébauche de leur pertinence.

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- Les festivals de cirque apportent une couverture médiatique non négligeable.

« Ce qui est certain, c'est qu'en termes de communication, un festival et une manifestation valent toutes les publicités du monde. La couverture presse que l'on peut avoir sur une manifestation ou sur un événement, si l'on devait s'acheter l'espace presse équivalant, le budget nous serait totalement inaccessible. Et une manifestation ou un festival, c'est notamment ce qui peut donner des retombées de presse pour la notoriété d'une destination.» Sylvain Pechcomtal

Dans ce propos, deux idées majeures ressortent :

- Un festival apporte sans nul doute une couverture médias au territoire - Un festival est en quelque sorte une publicité gratuite

Le directeur de l'office de tourisme du Grand Auch nous dit clairement que pour son territoire, le festival Circa est un atout touristique. Il nous dit aussi qu'ils n'ont pas les moyens de faire une campagne publicitaire qui leur apporterait autant que Circa.

Notre seconde hypothèse serait donc pertinente selon Mr Pechcomtal. En revanche, il ajoute :

« ... mais si l'on veut vraiment en faire (du cirque) un produit fort de notre destination, il faut avoir des choses à proposer tous les jours. Et aujourd'hui, (regarde sa montre) on est le 3 mars, et j'ai rien à proposer. »

Il apporte une nuance sur l'efficacité réelle de cette publicité « éphémère ». Car certes, elle participe à la notoriété du territoire, mais seulement durant le festival. Ensuite, pour que cette spécificité associée à Auch soit reconnue et légitime, il faudrait qu'après le festival, cette facette soir toujours présente sur

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territoire, or, selon lui, l'offre cirque n'est pas assez présente et les touristes ne peuvent pas « vivre l'expérience cirque ».

- Les nouvelles technologies participent grandement à la notoriété des territoires.

« Il y a des outils qu'on a mis en place l'an dernier et l'on a tenté d'intégrer le cirque sur internet, clip vidéo, visite virtuelle, à chaque fois. Le cirque est un atout sur lequel on a de la matière pour mettre en avant non seulement le cirque lui-même, mais aussi le territoire » Sylvain Pechcomtal

La dernière hypothèse tend aussi à se vérifier selon les propos du directeur du Grand Auch. Ils ont en effet intégré le cirque au site internet de l'office de tourisme. Mais c'est la dernière partie de la phrase qui donne de la crédibilité à notre hypothèse : « mais aussi le territoire ». En effet, notre étude porte en partie sur les arts du cirque, mais il ne faut pas oublier que notre objectif est de développer un territoire par la création d'une identité « cirque ». Et ici, c'est exactement ce que nous dit Mr Pechcomtal, ils ont intégré les valeurs du cirque (l'échange, l'authenticité, le partage, l'humain...) à leur territoire afin de véhiculer une image plus forte. Leur site internet est donc support numérique très complet (visite virtuelle du CIRC, agendas des spectacles de cirque...) qui participe à la diffusion de cette facette circassienne de la vile d'Auch.

« Les nouvelles technologies sont au coeur de nos actions parce que ce sont les dernières choses que l'on peut se payer. » Sylvain Pechcomtal

Cette citation évoque aussi le coté économique de l'outil. La quasi gratuité des NTIC est importante pour les professionnels du tourisme et les touristes dans un contexte de crise.

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« Par rapport à l'image du cirque contemporain, si on prend l'exemple de la compagnie Akoreacro, en dehors de la plaquette et avant qu'on ne développe l'outil numérique, il y avait trois lignes sur le spectacle et les spectateurs n'avaient accès qu'à ces trois lignes là. Aujourd'hui, il y a un autre rapport, le spectateur peut aller chercher des informations sur internet, ça permet justement de savoir à quoi s'attendre, et comme dans le cirque aujourd'hui on ne sait jamais à quoi s'attendre (rire), non mais c'est vrai ! Tout ça aide le spectateur dans ses choix. Un spectateur qui reçoit le programme de Circa a l'information nécessaire pour faire la différence entre deux spectacles, alors qu'avant ce n'était pas le cas. La relation avec le public est différente pour nous maintenant, c'est vraiment important. » Marc Fouilland

Par cette citation de Marc Fouilland, le directeur de Circa, nous voyons qu'internet a bouleversé le rapport entre les arts du cirque et le spectateur, en particulier son comportement avant d'aller voir un spectacle. Il nous dit que nous disposons désormais de tous les renseignements possibles sur un spectacle en se rendant simplement sur internet. Il y a une quinzaine d'année, c'était la surprise à chaque spectacle. Aujourd'hui nous pouvons regarder des extraits du spectacle, voir des photographies, lire des commentaires ou des articles de presse... et cela est en quelque sorte une de démocratisation des arts du cirque en ce sens oû, une personne qui n'aurait jamais eu l'idée de venir au festival peut être intéressée en voyant la compagnie sur internet.

Indirectement, les réseaux sociaux, les sites internet des compagnies, les vidéos qui tournent sur youtube font connaître le festival Circa et font, par la même occasion, connaître la ville d'Auch. Il faudra en revanche s'attarder à savoir dans quelle mesure la présence d'un festival sur internet participe à la notoriété d'un territoire.

Limite de l'analyse : Nous n'avons le point de vue que de certains acteurs, il nous faut d'avantage d'entretiens pour obtenir des données qualitatives

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exploitables. Par ailleurs, toutes les personnes interrogées sont présentes sur le territoire de Midi-Pyrénées (Auch et Toulouse) et leur vision peut être différente de celle d'acteurs d'autres régions françaises. En effet, Midi-Pyrénées a la particularité d'être une région très active au niveau du cirque contemporain et les acteurs sont donc « conditionnés » par leur territoire d'appartenance.

Nous n'avons pas non plus eu le point de vue d'artistes de cirque, il serait intéressant d'avoir un regard circassien et professionnel sur la question.

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Conclusion Partie 3

Nous venons de proposer deux outils méthodologiques quantitatifs pour vérifier nos deux dernières hypothèses. Il s'agit d'une grille d'analyse du dossier de presse du festival Cira et d'un questionnaire de satisfaction concernant les relations entre l'univers numérique et circassien. Ces deux outils nous serviront l'année prochaine dans notre démarche de vérification des hypothèses.

Par ailleurs, nous avons émis l'idée de venir compléter ces méthodes d'analyses quantitatives avec des entretiens semi-directifs qualitatifs. Ainsi, nous aurons des chiffres sur nos différentes hypothèses et surtout des explications qui viendront nous éclairer sur ces données quantitatives.

Nos premiers entretiens, dont l'objectif n'était pas spécialement de venir approuver ou non nos propositions, se sont avérés utiles dans notre phase de vérification. Il est donc très important de mener en Master 2, des entretiens spécifiquement destinés à venir donner des précisions ou à contredire nos hypothèses.

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CONCLUSION GENERALE

Les arts du cirque constituent un réel intérêt pour moi depuis longtemps, mais ils ont pris une nouvelle dimension dès que j'ai entrepris des études dans le tourisme. Cette approche m'a donné une autre vision sur cette ressource culturelle et le cirque me semble de plus en plus un bon facteur d'attractivité pour les territoires. C'est pour cela que j'ai choisi d'étudier cette année la relation entre le cirque et le tourisme. En effet, il est intéressant d'identifier le lien qui peut exister entre cette pratique et l'activité touristique. Nous essaierons de vérifier si elle peut effectivement constituer un levier d'attractivité et de développement.

Pour commencer, il a fallu s'approprier la notion de cirque et en particulier celle de cirque contemporain. Par le biais d'une approche diachronique, nous avons pu cerner ce courant artistique, depuis son apparition jusqu'aux formes nouvelles qui existent aujourd'hui. Nous avons ensuite défini le tourisme. Un focus sur le tourisme culturel immatériel était nécessaire puisqu'il englobe tous les arts du spectacle, dont ceux du cirque. La notion de développement territorial était aussi importante car notre recherche vise à faire des arts du cirque un atout de développement touristique. Nous sommes donc partis du fait que le cirque appartient au patrimoine culturel immatériel d'une région ou d'une ville, ainsi, il serait possible de s'en servir comme facteur de développement, selon certaines conditions bien entendu.

Nous avons terminé notre première partie en évoquant les problématiques et les enjeux liés à la mise en tourisme du cirque.

En réalisant les difficultés que connait le monde du tourisme aujourd'hui (la forte concurrence entre les destinations, la compétitivité entre les territoire), il est apparu que les territoires gagnaient à se différencier des destinations voisines grâce à leur une spécificité ou en se créant une identité forte pour rester attractifs.

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A partir de ce constat et avec les concepts que nous avons développés, nous avons posé une problématique qui a guidé notre seconde partie :

Dans un contexte touristique très concurrentiel dans lequel la différenciation est un enjeu majeur, comment les territoires peuvent-ils se créer une identité en jouant la carte du cirque ?

Trois hypothèses ont été proposées et ont fait l'objet de notre seconde partie :

- La visibilité d'un territoire est accrue par le travail en réseau des acteurs touristiques.

- Les festivals de cirque apportent une couverture médiatique non négligeable. - Les nouvelles technologies participent grandement à la notoriété des territoires.

Nous avons tout d'abord évoqué la question des réseaux d'acteurs et mis en évidence leur importance dans une stratégie de développement territorial. Depuis quelques années, les arts du cirque disposent du soutien de plusieurs acteurs dont celui des instances du tourisme. Cela consolide l'image circassienne que peut avoir un territoire. Nous nous sommes rendu compte, notamment à travers l'étude de cas du projet Pyrénées de cirque, que le travail en réseau pouvait participer à la diffusion et au développement des arts du cirque. Le maillage territorial est alors apparu comme un élément essentiel dans la visibilité d'un territoire.

Nous avons abordé ensuite le cas des festivals de cirque et des retombées médiatiques qu'ils apportent aux territoires. Ces derniers étant en vogue aujourd'hui, il était important de faire un paragraphe sur ce type d'évènement qui est aussi un atout de communication territoriale. Il est ressorti que ces manifestations participaient automatiquement à la promotion d'une destination : les organisateurs devant communiquer pour augmenter les chances de succès du festival, le territoire en perçoit les retombées.

Comme dernière piste de réflexion, nous avons choisi de considérer les NTIC comme un support de création et de diffusion identitaire. En effet, le numérique

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est un outil puissant ancré dans le monde professionnel et dans la vie quotidienne. Les territoires feraient une erreur de ne pas le prendre en compte.

La dernière partie est venue concrétiser tous nos concepts et toutes nos idées (plus ou moins claires...) développées dans la première et seconde partie. Nous avons tenté de vérifier si les hypothèses que nous avions formulées répondaient ou non à notre problématique.

Notre étude de cas sur Auch nous a permis de constater que les arts du cirque étaient bien une ressource territoriale. Les acteurs locaux en ont conscience et sont en train de s'organiser pour ouvrir ce patrimoine culturel au tourisme. Nous avons identifié les différentes structures en relation directe ou indirecte avec les arts du cirque. Nous avons pu constater qu'il existe des partenariats et que d'autres démarches de mise en réseau sont à venir.

En ce qui concerne la validation des hypothèses, j'ai fait le choix de me concentrer seulement sur les deux dernières, la première étant plus complexe et impliquant une approche systémique, il serait préférable de s'y pencher plus longuement l'année prochaine.

Nous avons proposé deux outils quantitatifs : une grille d'analyse du bilan du festival Circa, pour vérifier la seconde hypothèse et un questionnaire sur la relation entre les NTIC et le nouveau cirque à destination des festivaliers, pour la dernière hypothèse. L'année prochaine, il serait intéressant de compléter cette étude quantitative par des données qualitatives. Nous avons déjà mené des entretiens terrain semi-directifs qui nous ont apporté quelques éléments de réponse. Il serait cependant nécessaire d'interroger d'autres acteurs pour avoir une vision plus objective sur nos hypothèses. Ces entretiens expliqueront de manière qualitative les résultats quantitatifs recueillis par nos deux outils (grille d'analyse et questionnaire).

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Ce travail de recherche m'a permis d'acquérir des connaissances sur un type de tourisme particulier qui m'intéresse. Cela fut enrichissant car je n'avais pas complètement fait le lien entre ces deux milieux. Aujourd'hui, je m'aperçois que les politiques culturelles et touristiques sont dans une démarche de diffusion et de valorisation des arts du cirque. Je me réjouis de voir que ce milieu artistique, relativement fermé, commence à s'ouvrir au tourisme et à participer à l'attractivité d'une ville ou d'une région.

La problématique soulevée à la fin de la première partie reste floue et complexe. Nos premiers entretiens ont en partie confirmé nos hypothèses, même s'ils ont mis en évidence certaines limites. Il me semble, en arrivant à la fin de ce mémoire et sûrement avec un regard plus objectif, qu'un territoire ne peut pas miser seulement sur les arts du cirque pour se créer une identité et espérer attirer des touristes. C'est une vision utopique qui n'atteindra peut-être pas un public assez large pour être efficace en termes d'attractivité. En effet, malgré leur démocratisation, les arts du cirque ne concernent pas un très grand nombre de touristes et l'offre est majoritairement évènementielle (spectacles, festivals...). Or, pour faire d'une activité touristique un bon facteur de développement, cette dernière doit être vivante et présente sur le territoire tout au long de l'année.

En revanche, j'aimerais approfondir ces hypothèses l'année prochaine en les testant réellement grâce aux outils méthodologiques. Il me faudra réaliser d'autres entretiens plus axés sur la validation ou la correction des hypothèses. Il serait sûrement plus perspicace de nuancer cette approche d'image de marque par la seule dimension circassienne.

Pourquoi ne pas intégrer les arts du cirque à une politique de communication territoriale déjà existante ? Il s'agirait d'apporter une plus value à la destination par l'association des valeurs du cirque au territoire.

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BIBLIOGRAPHIE

Ouvrage

· ORIGET DU CLUZEAU, Claude et al. Le tourisme culturel, Editions PUF, 2000, 126p.

· JACOB Pascal, La Grande parade du cirque, collection Découvertes Gallimard, (n° 134), Série Culture et société, 1992, 176p.

· AUGUET Roland, Histoire et légende du cirque, Edition Flammarion Paris, 1974, p.240

· GUY Jean-Michel, Avant-garde, Cirque ! Les arts de la piste en révolution, collection Mutations N° 209, Editions Autrement, 2001, 256p.

· LAURENDON Laurence et Gilles, Nouveau Cirque, La grande aventure, Centre National des arts du cirque, Le cherche midi Editeur, 2001, 127p.

· HOTIER Hugues, Cirque, Communication et Culture, Edition PU Bordeaux, 1995, 255p.

· ORIGET DU CLUZEAU Claude et TOBELEM Jean-Michel, Culture, tourisme et développement, Les voies d'un rapprochement, Edition Gestion de la culture, 2009, 274p.

Revues

· Revue Espace n°245, Communication touristique (1ere partie), Identité et marque de destination, 2007, 34p.

Mémoires :

· LAVIGNE Léa, Street Art et Tourisme : « Analyse des impacts d'une relation complexe », Mémoire de Master 1 Tourisme et Développement, Foix : Université de Toulouse II - Le Mirail ; département ISTHIA, 2013. 101p.

88

Documents électroniques : Documents pdf :

· MONTEIL Nicolas, Les fondamentaux du cirque et le nouveau cirque, http://www.cndpfr/crdpreims/poletheatre/service educatif/fondamenta ux_cirque.pdf, 2009, 10p.

· MONIN Brigitte, Les différences entre cirque traditionnel et cirque contemporain, http://www4.ac-nancy-metz.fr/ia54-gtd/eps/sites/eps/IMG/pdf Les differences entre cirque traditionnel et cirque contemporain.pdf, 2012, 1p.

Sites internet :

· http://www.horslesmurs.fr, consulté le 28 décembre 2013

· www.la-grainerie.net, consulté le 02 février 2014

· http://www.toulouse-metropole.fr, consulté le 03 janvier 2014

· http://www.circa.auch.fr, consulté le 22 avril 2014

Emission radio :

· France Inter, « l'identité des destination » du 11.03.2014 - 7h50

· France Culture : « Rencontre autour du nouveau cirque » du 25.07.2012 - 12:45

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TABLE DES ANNEXES

Annexe 1 : Cirque traditionnel / cirque contemporain

Annexe 2 : Tableau comparatif entre le cirque traditionnel et le cirque contemporain

Annexe 3 : Organigramme des différents types de patrimoine

Annexe 4 : Organisation du tourisme en France

Annexe 5 : Crédits centraux et déconcentrés pour les arts du cirque (2007-2008) Annexe 6 : Le cirque comme patrimoine culturel immatériel, Caractéristiques Annexe 7 : Entretien au CIRC le 03/03/14 (guide d'entretien et retranscription)

Annexe 1 : cirque traditionnel / cirque contemporain

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Jeanne Navrat, Décembre 2013

Annexe 2 : Tableau comparatif entre le cirque traditionnel et le cirque contemporain

Définition

Cirque classique/ traditionnel

 

Entreprises familiales itinérantes qui présentent un spectacle sous un chapiteau. Il s'agit d'une succession de numéros qui reposent sur des performances physiques et la présentation d'animaux (et aussi d'être humains au Moyen-âge)

Cirque contemporain / nouveau cirque

Compagnies composées d'artistes venant de différents horizons qui proposent un spectacle vivant sous un chapiteau ou sur d'autres types scènes. Le spectacle est poétique et fait appel à différentes disciplines

Objectif

 

Organisation

 

Impressionner et faire rire le spectateur en lui présentant de l'extraordinaire

Les membres de ces cirques vivent autour de leur chapiteau dans des caravanes et les artistes sont aussi les régisseurs

Faire rêver le spectateur en lui proposant un spectacle pluridisciplinaire, accessible et narratif en s'appuyant notamment sur le contexte social

Les artistes dorment à l'hôtel et ont des techniciens dans leur compagnie qui les assistent durant leur tournée (pour les grosses compagnies)

Date d'apparition

Brevets des numéros, droits d'auteur

 

Seconde moitié du XVIIIème siècle en Angleterre

Les artistes parlent

d'interprétation différente et ne se soucient pas du « copiage »

 

1970 en France

Les circassiens se considèrent comme des metteurs en scène ou des créateurs et son soucieux de préserver leur numéros, leur mouvements ou leur objets, ils ont recours à la SACD57

Vocabulaire

 

Disciplines propres

L'entreprise de cirque Jonglage Le cirque Spectacle, numéro

 

Dressage (après la simple exposition d'animaux), magie, jonglage, acrobatie, clown, trapèze, funambulisme, contorsionniste...

Compagnie, collectif Jonglerie

Les arts du cirque Représentation

 

Main à main, mat chinois, corde soupe, théâtre, danse, musique, trapèze volant, magie nouvelle, cannes, tissus, bascule...

Quantité (source : site de Hors Les Murs)

Environ 200 cirques traditionnels

 

Environ 350 compagnies de cirque contemporain

Jeanne Navrat, décembre 2013

91

57 Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques

92

Annexe 3 : Organigramme des différents types de patrimoine :

CIRQUE

Source : Jeanne Navrat

Annexe 4 : Organisation du tourisme en France :

de concertation

ATOUT FRANCE

 
 

 

{instance de concertation}

 

H

Bureau des Clientèles

Bureau des Professions

Sous-direction du tour =nle

rro w

Ministère chargé du tourisme,

93

www.veilleinfotourisme.fr/... /organisation-du-tourisme-en-france-2012

94

Annexe 5 : Crédits centraux et déconcentrés pour les arts du cirque

Hors les Murs

95

Annexe 6 : Le cirque comme patrimoine culturel immatériel, caractéristiques :

peu médiatisé
/ tourisme
culturel

public restreint

univers

ressource

CIRQUE

humaine

échange

éphémère

évènementiel

Jeanne Navrat, janvier 2014

96

Annexe 7 : Questionnaire de satisfaction à destination du public du festival Circa

Relation NTIC - cirque contemporain

Comment avez-vous connu le festival ?

bouche à oreille

internet

radio

affichage

7 presse

_] Autre

Recherchez-vous des renseignements sur les spectacles sur internet avant d'y assister ? oui

non

Allez-vous pratiquer d'autres activités touristiques en plus d'assister au festival ? musée. ballades. cathédrale

oui non

si oui, comment effectuez-vous votre choix ?

· en consultant le site internet de l'office de tourisme

e en demandant des brochures touristique à l'office de tourisme (voie postale) ® en visitant l'office de tourisme

comment avez-vous acheter vos places ? sur internet

m sur place (billetterie ou rachat) [] on vous les a offertes

Vous consultez le site internet de Circa pour : pour acheter vos places

e pour consulter le programme du festival e pour consulté le bilan du festival

® par simple curiosité

e je ne le consulte pas

· Autre :

Pensez-vous que la présence de circa sur internet accroit sa notoriété ?

ü oui non

aimeriez-vous y trouver aussi des renseignements sur les autres activités touristiques du territoire ?

adresse des restaurants, des hôtels, horaires musées

LI oui

D non

97

Jeanne Navrat, mars 2014

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Annexe 8 : entretien au CIRC le 03/03/14

Participants :

Sylvain Pechcomtal : directeur de l'Office de Tourisme du Grand Auch Marc Fouilland : directeur de CIRCa

Laure Baqué : secrétariat général, pôle public

Guide d'entretien :

Intro : étudiante M1 TD, mémoire : « Le cirque contemporain, un nouvel atout pour les territoires »

Problématique : « Comment les territoires peuvent-ils intégrer les arts du cirque à leur stratégie de marque dans un environnement touristique concurrentiel ? »

thème

questions

relances

Q° générales

Pouvez-vous décrire rapidement votre parcours professionnel ?

Rôle de chacun dans leur structure

Description de CIRCA / OT Grand Auch ?

Missions, particularités

Relation cirque- tourisme

Liens entre les deux structures, comment travaillez-vous ensemble ?

 

Pour vous qu'est ce que le nouveau cirque ?

S'agit-il d'un art qui reflète les tendances actuelles ou la société dans son ensemble ? S'agit-il en fait d'un art social ?

OT : considérer vous que le cirque fait parti de votre patrimoine ?

Comment le valorisez-vous ?

Pb mise en tourisme

D'après vous quelles seraient les difficultés liées à la mise en tourisme du cirque ?

Existe-il des limites ?

Retombées territoriales ?

Ot : qu'apporte le cirque à votre territoire ?

Le cirque peut-il être facteur de

développement ?

99

Image - visibilité du territoire

 

Le travail en réseau est-il important pour vous, travaillez vous en réseaux avec d'autres structures ?

La visibilité du territoire est-elle renforcée grâce à la mise en réseau d'acteurs ?

Le festival CIRCA apporte -il une couverture médiatique importante à votre territoire ?

Chiffres, données... Renforce t-il l'identité circassienne de Auch ?

Le cirque comme spécificité

Le cirque est-il un atout unique pour votre territoire ? s'agit-il d'une ressource rare et propre à Auch ?

 

PARTIE 3, LES ARTS DU CIRQUE A AUCH :

Politique touristique, image

Mettez-vous en avant le

Si oui, auriez-vous un

 

caractère circassien de la

exemple à me donner ?

 

ville ? à travers par

Avez-vous des résultats

 

exemple des campagnes

concernant ces actions de

 

publicitaires, d'affichage, des spots radio ...

mise en valeur du cirque ?

 

Utilisez-vous les NTC

Comment ?

 

(réseaux sociaux, site internet...) pour mettre en avant le cirque

 

hypothèses

D'après vous, comment votre ville peut-elle jouer la carte du cirque pour se différencier des autres destinations touristiques ?

 

Code noms :

Laure Baqué : L

Sylvain Pechcomtal : S

Marc Fouilland : M Jeanne Navrat : J

J : Pour commencer est ce que vous pouvez chacun nous expliquer votre métier et votre rôle au sein de la structure.

L : Je m'appelle Laure Baqué, je suis secrétaire générale à CIRCA et je suis dans la structure depuis aout 2005. Je suis responsable de ce que l'on appelle le pôle public qui comprend les secteurs de la communication, des relations au public et

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aussi de la billetterie. On est 5 dans ce pôle que j'anime et je suis dans l'équipe de direction avec Marc Fouilland pour définir les stratégies de développement et je suis en charge de les appliquer au niveau de ce pôle là. Et sur la question du tourisme je commence à suivre à ce niveau là, à cerner les relations entre une structure culturelle en l'impact qu'elle peut avoir en thermes d'attractivité sur le territoire. Je suis effectivement ce volet là et le fait d'être arrivé dans ce lieu qui existe depuis 2012, en thermes d'image et d'attractivité ça a eu un impact.

J : D'accord

S : Voila donc Sylvain Pechcomtal, directeur de l'Office de Tourisme du Grand Auch, poste que j'occupe depuis un an, heuuu, donc directeur d'une structure c'est un petit peu de tout, ressources humaines, gestion financière, gestion de projet, et avec les missions classiques d'un office de tourisme, information, promotion, on est immatriculé pour la commercialisation de produits touristiques, service réceptif pour les groupes, et puis les projets de développement liés au tourisme sur la médiation en partenariat avec nos collègues « Pays d'Art et d'Histoire » par exemple.

J : hum hum

M : Voila, donc moi je suis Marc Fouilland, directeur de Circa, ahhhhhhhh, je suis à Auch depuis 16 ans je crois, depuis septembre 97, et à la direction de Circa depuis 2001, et la spécificité de cette structure est d'avoir regroupé en 2001 l'association qui organisé le festival portée par des bénévoles et ce qui était à l'époque le service culturel municipal de la ville gérait la saison culturelle touristique. Voila et depuis 2001 on a travaillé à développer un projet cohérent qui soit à la fois axé sur le cirque, qui nous a valu en 2011 de devenir pôle national des arts du cirque avec les 12 pôles national des arts du cirque, et qui nous valu après 15 ans de chemin long et .... Et long, et long d'arriver en 2012 à avoir cet équipement du CIRC. Ou évidement je dirais, il y deux, il y a deux choses comme le disait Laure, à la fois cet équipement renvoi une image pour le territoire importante qui relativement importante parce que c'est quand même (toussèrent) le plus bel équipement complet dédié à la création circassienne en France et puis à Auch il se voit, à Paris il se verrait peut-être moins, et en parallèle de ca, heuuuuuu, on a longtemps été très loin d'une dynamique touristique , heuuuu, et même on l'a regretté pour le festival en particulier, un

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moment qui fait vivre la ville et je dirais suivant la volonté politique du Maire et aussi du président du Grand Auch de développer le tourisme, la question de notre rôle dans la politique touristique, heuuuu, se pose voila.

J : hum, d'accord, du coup vous avez déjà répondu à ma question, je voulais vous demander de me présenter Circa et l'Office de Tourisme

S : peut-être je peux vous parler du Grand Auch

J : oui, peut-être

S : c'est une communauté d'Agglomération de 15 communes autour d'Auch, donc heuu avec quand même la ville d'Auch qui représente 95% de son territoire, c'est un territoire très rural, heuuu, quelque chose de particulier c'est que c'est la plus petite Communauté d'Agglomération de France

J : ah oui !

S : ce qui est important de noter par là, au delà du coté anecdotique, c'est que c'est rural, peu peuplé, de petites villes, heuuu, sans gros pôles économique comme on peut voir à Montauban, à Albi ou il y a une production industrielle forte voila, donc forcement avec des moyens...

J : Et oui du coup des moyens moins importants

M : et ce que je peux ajouter à ça, c'est que Circa, depuis le premier janvier est désormais sous la tutelle de la Communauté d'Agglomération alors qu'avant il était en relation avec la ville. Du coup ça peut changer les choses dans l'avenir et en tous cas ça légitime d'autant plus les relations entre l'Office du tourisme, et la politique touristique plus largement et heuu, et Circa.

J : Bien sur, et du coup est ce que vous travaillez ensemble ?

M : Non

J : Non, mais vous...

S : ce qu'on fait, naturellement, parce c'est le minimum syndical,

M : (rire)

S : l'office de tourisme dans sa mission d'information et de promotion c'est évidement de relayer les activités culturelles qui sont réalisées par Circa.

J : Oui, je vois

S : que ce soit dans le cadre de la saison culturelle ou dans le cadre du festival, voila, mais juste parce que nous c'est notre devoir, c'est à l'office de tourisme de mettre l'écoute sur les actions de communications.

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J : comme vous le faite pour les autres...

S : comme je le fais pour les autres activités culturelles ou non culturelles d'ailleurs qui peuvent se dérouler sur le territoire.

J : D'accord

S : Ce qui est certain, c'est qu'en thermes de communication, un festival ou une manifestation, ça vaut toutes les publicités du monde. La couverture presse qu'on peut avoir sur une manifestation ou sur un événement, si on devait s'acheter l'espace presse équivalant, c'est un budget qui nous ait totalement inaccessible, et une manifestation ou un festival, c'est notamment ce qui peut donner des retombées de presse pour la notoriété d'une destination.» Alors, est ce que c`est une notoriété touristique, et bien c'est là ou faut qu'on arrive à faire valoir que, haut delà du festival, et bien on est dans une région qui vaut le coup d'être visitée. C'est pas du tout la même chose, le CDT s'intéresse beaucoup à cette dynamique touristique.

M :... qui est aussi une façon de faire venir les gens dans le département et aussi une façon de transmettre l'image du département. Après des fois, il y a des difficultés en thermes d'image, heuu, quelle est l'image du cirque actuel aujourd'hui et aussi quelle est l'image département rural, on s'aperçoit que c'est à travailler en thermes de communication.

S : Puisque le département du Gers à cette spécificité qui le différencie de beaucoup d'autres campagnes française, voila en le comparant à d'autre destinations voisine, par exemple la Dordogne qui peut avoir plus d'atout touristiques, les grands festivals qu'on peut avoir dans ce département, Marciac , qui nous dépasse largement, faut pas se voiler la face, mais aussi en thermes de billetterie, Tempo Latino à Vic Fezensac, festival de bandas de Condom, heuu le festival country de Mirande, qui connait quelques difficultés, mais au moins il fait parti des grands évènements. Et heuu c'est vraiment quelque chose qui nous différencie des autres départements.

J : D'accord, alors du coup pour vous, peut-être tous les trois, qu'est ce que le nouveau cirque, comment le définiriez-vous ?

S : Le nouveau cirque ? heuuu, je commence si j'ai compris (rire).

M : et oui (rire)

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S : Quand j'essaie d'expliquer les spectacles que j'ai vu au festival, pour moi c'est quelque chose qui se rapproche plus de la danse contemporaine ou de l'expression, sur des ...

J : oui, c'est complexe effectivement ...

S : (rire) : oui et effectivement, en thermes de communication grand public le mot cirque n'évoque pas forcément ce que l'on va voir au festival Circa. Mais moi je trouve que c'est un faux amis, parce que pour moi c'est plus de l'expression corporelle, de la musique expérimentale, ou ...

M : c'est comme ça qu'on en parle, c'est-à-dire que pendant 20 ans, c'était les arts du cirque, et pas le cirque, déjà pour faire reconnaitre le cirque comme un art et faire évoluer le mot cirque tel qu'il est dans l'imaginaire collectif parce que je le dis souvent, même en 2014, tous bons grands parents se voient d'amener leurs petits enfants au cirque, et les grands qui amènent les petits enfants au cirque, c'est pas au cirque contemporain. Heuuuuu, à la fois, le cirque reste difficile à définir parce qu'excessivement mobile, des formes multiples et variées, c'est pour ça qu'ici on parle du cirque actuel et pas du cirque contemporain, pour parler de l'actualité du cirque et essayer de témoigner que les formes peuvent aller d'un solo d'un jongleur, ou même une personne dans une boite d'un mètre carré à une forme sous chapiteau, avec tout un tas de disciplines avec un coté théâtral. Donc toutes ces formes là rendent le mot d'autant plus difficile à définir, mais c'est aussi qui en fait son intérêt. Mais ça reste compliqué, à la fois je pense, qu'ici, à Auch, c'est sans doute la ville ou le taux de la population est au clair sur ce qu'est le cirque actuel ou contemporain, et sur ce qu'est le cirque traditionnel ou de tradition, ce qui n'empêche pas au cirque de tradition de fonctionner aussi à Auch et d'avoir un public.

J : Oui d'accord

S : Laure, je sais pas, tu veux rajouter quelque chose ?

L : heuu, non... (rire), je m'y risquerais pas, b comme le disais Marc, on a commencé à parles des arts du cirque parce que justement on est sur une discipline qui est très poreuse aux autres discipline et qui est s'inspire de la danse contemporaine, de la musique expérimentale comme tu le dis (sourire vers Sylvain), même si aujourd'hui on a plutôt tendance parler, en tous cas la

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Société des Auteurs, de, de, d'art du cirque mais de cirque. Justement à essayer d'assumer le mot cirque tout seul, sans l'accompagner des arts.

M : C'est vrai qu'en thermes de communication, on le voit bien, à chaque fois qu'on parle de festivals dans les médias nationaux, c'est pas souvent mais ça arrive, c'est quasiment sur qu'à tous les coups, il y aura, ou une tentative de définition du cirque, ou une approche par le cirque traditionnel, plus ou moins heureuse. Heuuuu, et il presque impossible de parler du cirque contemporain sans essayer de coller, et dans le discours et dans les images, à quelque chose qui se rapprocherait plus au cirque traditionnel. Ce qui est assez étonnant dans un pays qui est quand même le pays fondateur du cirque contemporain, et qui a une histoire d'une trentaine d'années avec le cirque contemporain, mais on est toujours là.

L : (rire), mais on a aussi des valeurs communes avec le cirque traditionnel parce qu'on est issus de çà et heuu, c'est de la prise de risque, c'est de l'exploit, voila, oui du risque, et après le risque, en fonction des situations, il n'est pas situé au même endroit, mais on est quand même sur des techniques physiques, c'est le centre quoi. Même si depuis on s'est échappé de la piste, du cirque couvert, du chapiteau... tout en sachant que nous, dans notre projet, on défend aussi cette forme de chapiteaux, on essaye aussi d'aider les artistes qui prennent ce risque de jouer sous chapiteaux.

M : et plus de 30 ans après le renouvellement du cirque, on voit pas mal d'artistes de formation cirque contemporain, proposer des formes artistiques qui sont relativement proches du cirque traditionnel. Ils s'appellent pas Zavatta c'est tout (rire).

J : d'accord, heummm, alors est ce que vous considérez que le cirque fait parti de votre patrimoine ? vous avez déjà répondu oui, mais...

S : oui effectivement, bien sur, alors c'est vrai que lorsque les gens, d'abord le patrimoine d'Auch est méconnu, ils sont étonnés de voir cette cathédrale sur son éperon rocheux, son musée des Jacobins et sa collection d'art précolombien, fin il y a un riche patrimoine dont le cirque fait parti, mais de manière générale c'est quand même un patrimoine méconnu du grand public, heuuu parce que les gens viennent en vacance dans le Gers pour passer des vacances à la campagne, et aussi parce qu'ils passent par la ville que lorsqu'il pleut ou pour faire leur

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courses, et heu le cirque contribue à faire de notre patrimoine quelque chose de vraiment très original, en plus de la cathédrale qui est quand même colossale par rapport à la taille de la ville, parce qu'Auch à été une capitale quasiment du sud de Bordeaux jusqu'aux pieds des Pyrénées, qui est d'ailleurs inscrite à l'Unesco, donc voila, ça justifie la taille de sa cathédrale, le patrimoine du musée, le cirque, que des choses tout à fait étonnantes, et donc oui, le cirque fait parti de notre patrimoine.

J : D'accord, par ailleurs, en rapport avec la mise en tourisme, pour vous quelles seraient les difficultés liées à la mise en tourisme du cirque ?

S : alors, les difficultés, heuuu, liés au cirque c'est liés à... pour mettre quelque chose en tourisme il faut avoir un produit à proposer, et aujourd'hui, on a un festival qui dure...

M : 10 jours

S : 10 jours c'est ça, on a des spectacles durant toute l'année mais qui sont pas forcément des spectacles de cirque, on a des associations qui portent d'autre spectacles, il y a des choses quand même, mais quand on veut parler de mise en tourisme, il faut avoir une offre qu'on peut proposer presque quotidiennement.

J : Oui, et du coup le festival, c'est pas...

S : voila, donc on peut, que ce soit sur un spectacle ou dans le cadre du festival, mais si on veut vraiment en faire un produit fort de notre destination, il faut avoir des choses à proposer tous les jours. Et aujourd'hui, (regarde sa montre) on est le 3 mars et j'ai rien à proposer, on est en vacances scolaire, j'ai par exemple une visite guidée à 15h30 pour visiter la ville, mais sur le cirque j'ai rien à vendre ! Et c'est liée intimement au fait qu'on soit sur du vivant et où la présence de l'artiste est fondamentale

J : Oui

S : C'est vrai que c'est là dessus qu'on a surement des choses à réfléchir

M : et il y a une autre difficultés aussi, bizarrement c'est aussi compliqué le 3 juillet et encore plus le 3 aout, heuuu qui est pourtant la grosse période touristique, alors je sais pas si on veut se caler sur ces périodes là mais e tous cas, on a la chance je pense d'avoir un festival qui est décalé par rapport à cette période touristique, mais à la fois l'été, ou c'est la période touristique la plus importante, nous c'est à ce moment là qu'on a la plus faible activité...

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heuu, donc c'est un problème, pendant longtemps ça a été un choix, la ville nous demandait de rien faire l'été, ils se passe plein de chose dans le département au moment de l'été donc à Auch il doit rien se passer pour pas faire de concurrence, mais depuis 5 ans, c'est l'inverse, c'est-à-dire que la ville dit voila, il faut proposer une offre de « Pays d'Art et d'Histoire », une offre d'animation, des visites etcétéra, et nous on est un peu loqués la dessus pour des questions de moyens principalement. On n'arrive pas à avoir une offre qui permettrait de coller à un territoire de cirque, une fois à Auch, voila, ya rien.

S : Comment est ce qu'on vivrait une expérience cirque à Auch ?

M : voila...

J : est ce que vous travaillez en réseau avec d'autres structures ?

M : J'ai fit le bilan de l'année 2013 tout à l'heure et je me suis posé cette question, et je crois que si je devais faire le bilan... c'est assez vertigineux, et pourtant c'est la réalité.

L : c'est vrai que notre activité est assez étendue, on travaille aussi sur l'Europe J : Du coup c'est vrai que, c'est peut être ce travail en réseau qui fait la visibilité du territoire

M : oui, très clairement, fin en tous cas pour nous c'est vrai que Circa est reconnu comme étant le principal festival de cirque contemporain en France parce que il est connu par les français et les étrangers, l'année dernière on avait des troupes qui venaient d'Australie, d'autres du Japon, heuu voila, c'est lié à tous les réseaux, on a des rendez-vous un peu partout dans le monde dans monde ces prochaines années. Et c'est vrai qu'à chaque fois qu'il y a une rencontre comme ça, ça contribue à la notoriété du festival. Une autre chose est intéressante à signaler, c'est que le lieu ici (le CIRC) à été crée dans une démarche de pôle d'excellence rurale, et donc il avait comme vocation le développement économique et l'emploi, et lorsque l'on a parié là dessus, la question de l'argumentaire pour défendre un tel projet s'est posée. En travaillant avec la chambre du commerce et de l'industrie et j'ai découvert que les artistes qui venaient en résidence ici étaient des touristes !

S : et oui, c'est vrai, ils se déplacent en dehors de leur environnement habituel

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M : et ça c'est quand même pas inintéressant parce que du coup si on prend l'année 2013 on a fait 4500 nuitées d'artistes en résidence, ce qui correspond à un petit hôtel de 20 chambre occupé à l'année

S : à l'échelle d'Auch c'est pas négligeable

M : Donc du coup, on par là, une activité touristique, je parle même pas du restaurant. Tout ça fait naturellement de la promotion pour la ville, même si, et on le regrette un peu, un artiste en résidence peu passer un mois ici en se déplaçant de là (montre l'espace résidence du complexe) à là (montre la salle de travail) sans même sortir du complexe, donc la ville en prend un coup là effectivement (rire).

S : c'est du tourisme d'affaire en fait, comme un cadre sui viendrait passer une semaine de réunion de travail, même si le tourisme d'affaire a un poids économique important... évidemment, à titre personnel ils peuvent revenir ensuite...

M : oui, oui, dans le cadre du pôle d'excellence rural on avait fait un travail sur les artistes de cirque qui habitaient dans le Gers. Et à l'échelle du Gers c'est loin d'être ridicule, j'ai l'exemple de ce couple d'artistes en tête, lui est Brésilien, elle vient d'Argentine, et heu ils sont venu cinq fois de suite au festival Circa. Et bien quand ils sont sortis de l'école et qu'ils ont décidé de s'installer en France, ils ont dit, tient le Gers c'est plus sympa que la Champagne-Ardenne et ils se sont acheté une petite maison dans la campagne gersoise. Et des choses comme ça il y en a certainement beaucoup plus que ce qu'on le croit, ça joue sur l'attraction touristique.

J : alors ensuite, du coup vous nous en avez parlé Monsieur Pechcomtal, le fait que le festival apportait une couverture médiatique importante au territoire, est ce que d'ailleurs vous auriez des données chiffrées, des études ou des rapports sur lesquels s'appuyer pour mesurer les retombées économiques du festival au niveau du territoire ?

M : non, on a des revues de presse, elles sont téléchargeables sur le site, dans le bilan du festival il y a une partie retombées.

J : d'accord, j'irais voir ça alors, ensuite je voulais vous demander, je suis désolée ça se répète un peu du coup

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S : C'est pas grave, on peut peut-être développer plus, ça va peut-être nous amener sur des thèmes qu'on a pas abordé encore.

J : D'accord, alors d'après vous, le cirque est-il un atout unique pour le territoire, s'agit-il en fait d'une ressource propre à Auch ?

S : bé oui, il y a peu d'autres territoires qui ont cette spécificité cirque, mais il y en a d'autres, il y a aussi 12 pôles des arts du cirque au niveau national donc bon... Et ça renvoie aussi au public du cirque d'aujourd'hui, c'est-à-dire que quand Circa fait 25000 entrées, c'est important, mais ça n'a pas les mêmes répercussions qu'un festival qui en fait 150000.

M : mais il y a aussi autre chose, c'est qu'il y a Toulouse, qui a cette image, moins forte car noyée au milieu de plusieurs choses, mais il faut quand même savoir que la métropole, Toulouse Métropole, sa s'appelle comme ça maintenant, a décidé de faire du cirque un marqueur identitaire

S : A bon ?

M : oui, depuis longtemps même, fin de puis longtemps, l'agglomération a découpé ses compétences culturelles sur quatre domaines :

- La lecture publique

- La culture scientifique

- L'aménagement culturel

- Les arts du cirque

Pas le théâtre, pas la danse, pas l'opéra et le capitole mais les arts du cirque. En affirmant clairement que pour eux c'est réellement un marqueur identitaire de la ville et c'est pour ça qu'ils ont créée une manifestation qui s'appelle « Toulouse en Piste ». Donc il y a, soit un espace de complémentarité, soit de concurrence ici, sachant que le jour où vraiment ils se réveillent...

S : Le jour où ils mettent les moyens surtout...

M : oui voila, on aura que l'antériorité, mais ce qui est déjà énorme. D'autre part, l'institut français, qui est le bras armé du ministère des affaires étrangères en matière culturelle, et qui fait la promotion de la culture française à l'étranger, a organisé il y a deux ans pour la première fois, et de nouveau cette année, un focus cirque. C'est-à-dire l'invitation d'une centaine de professionnels directeurs de festivals du monde entier pour leur faire découvrir en 4 jours le cirque contemporain français et les inciter à diffuser. Cette année,

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ça a été tranché, ça sera pendant le festival Circa, et ils passeront 2 jours à Toulouse et 2 jours à Auch pour aussi découvrir d'autres spectacles, donc on voit la complémentarité là. Après, Marseille l'a fait à l'occasion de Marseille 2013, un mois sur le cirque, c'est sur qu'à un moment donné voila, il faut qu'on joue nous sur, heuu, sur autre chose. Mais à la fois, on a une spécificité en matière de cirque, c'est l'histoire du festival, c'est le lien entre la transmission avec les écoles et les spectacles professionnels. On est les seuls positionnés sur ce terrain là de façon aussi claire. Parce qu'on reçoit à la fois les écoles française avec la Fédération Française des Ecoles de Cirque et la Fédération Européenne des Ecoles de Cirque. Ça c'est un positionnement qui est différent par rapport à un festival qui n'afficherait que des spectacles, et qui est intéressant parce que ça créé un lien dès la pratique amateur, du coup il y un capital sympathie avec les artistes qui reviennent plusieurs années d'affilées.

J : D'accord, je vois oui, ensuite, en ce qui concerne la politique touristique et l'image, mettez-vous en avant le caractère circassien de la ville, à travers par exemple des campagnes publicitaires, des spots radios, des affichages... ?

S : oui, il y a des outils qu'on a mis en place l'an dernier et l'on a tenté d'intégrer le cirque sur internet, clip vidéo, visite virtuelle, à chaque fois le cirque est un atout sur lequel on a de la matière pour mettre en avant non seulement le cirque lui-même, mais aussi le territoire. Un autre exemple, je vous en ai pas parle (s'adressant à Laure et Marc), l'office de tourisme va être amené à déménager dans un nouveau cadre et la décoration et l'ambiance que l'on veut mettre en avant effectivement c'est le cirque. Les valeurs qui ont été mises en valeur pour définir l'ambiance de ce bâtiment, qui aura vocation à évoquer le patrimoine bâti, les atouts culturels, la campagne gersoise, les chemins de St Jacques, fin voila, mais l'idée générale c'est de valoriser le cirque parce que Circa est le principal festival de la ville d'Auch, parce qu'à travers le cirque on aborde aussi tous ce qui est humain, l'homme, et que l'homme ça rappelle aussi les gascons, on est des hommes sympas, joviaux, grande gueule et, voila, et plein de valeurs positives.

J : Du coup ma question suivante vous l'avez anticipé, utilisez-vous les réseaux sociaux ?

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S : oui, oui, réseaux sociaux, site internet... Et oui, évidemment les nouvelles technologies sont au coeur de nos actions parce que c'est les dernières choses que l'on peut se payer, si l'on devait se payer un spot de pub sur TF1 on pourrait pas tout simplement, en plus par le numérique on arrive à toucher et à mesurer, parce qu'on nous le demande, on sait ce que ça nous a couté et les personnes que l'on a touchés. Le numérique c'est aussi quelque chose que l'on arrive à faire nous même, et si on arrive à y consacrer des ressources humaines, on arrive à faire de l'animation, c'est vrai qu'on investit beaucoup ce champ là.

M : par rapport à ce que l'on évoquait tout à l'heure, par rapport à l'image du cirque contemporain, si on prend l'exemple de la Cie Akoreacro, en dehors de la plaquette et avant qu'on ne développe l'outil numérique, il y avait trois lignes sur le spectacle et les spectateurs n'avaient accès qu'à ces trois lignes là. Aujourd'hui, il y a un autre rapport, le spectateur peut aller chercher des informations sur internet, ça permet justement de savoir à quoi s'attendre, et comme dans le cirque aujourd'hui on ne sait jamais à quoi s'attendre (rire), non mais c'est vrai ! Tout ça aide le spectateur dans ses choix. Un spectateur qui reçois le programme de Circa a l'information nécessaire pour faire la différence entre deux spectacles, alors qu'avant ce n'était pas le cas. La relation avec le public est différente pour nous maintenant, c'est vraiment important

J : Pour finir, je voulais vous poser la même question que je me suis posée moi personnellement dans mon mémoire, à savoir comment votre ville peut-elle jouer la carte du cirque pour se différencier des autres destinations touristiques ?

S : (rire), hélas, c'est une question difficile (rire), savoir parmi tous les aouts que nos avons, comment prioriser les uns par rapport aux autres. Aujourd'hui, les gens qui arrivent à Auch passent 30min, ils visitent la cathédrale, font le tour de la place de la mairie et ils se barrent, le gros challenge c'est d'arriver à leur montrer qu'il y a pleins d'autres atouts sur le territoire et les faire rester plus longtemps, la difficulté à jouer la carte du cirque c'est d'arriver à offrir aux visiteurs du cirque, est ce que c'est demain, un musée des arts du cirque ou un centre d'interprétation des arts du cirque comme l'a fait Marciac avec le Jazz ? Ou faut-il qu'on demande à nos guides du Pays d'Art et d'Histoire de se mettre dans la peau d'un gymnaste et de nous faire une visite guidée d'Auch

111

circassienne ? (rire) heuuu, bon, aujourd'hui si on veut assumer cette identité, il faut être dans la capacité de proposer, heuu, pas que dans la communication, on pourrait communiquer « Auch 100% cirque », mais la difficulté c'est qu'on fait une promesse et qu'il faut l'assumer ensuite.

M : ça et puis en plus, l'autre difficulté c'est que le touriste qui vient dans le Gers, il vient chercher du patrimoine, du rural... et l'image du cirque n'est pas forcément celle-ci, alors elle n'est pas incompatible, mais en tous c'est pas une image qui vient conforter l'image du rural, du patrimoine : « on va aller dans les champs, on va aller voir les canards, les oies, on va aller au marché au gras, on va aller ... »

L : Oui mais en même temps cette image là du rural est véhiculée par tellement d'autres régions que c'est aussi un...

M : tout à fais, mais bien sur, mais bien sur

L : et nous on est plus à apporter le contre poids de l`innovation dans un cadre paisible, une imagerie

M : A la fois, la ou il y a quand même plusieurs convergences, tu parlais tout à l'heure (s'adressant à Sylvain) des valeurs humaines qui sont vraiment présentes dans le cirque et que vraiment les gens ont du Gers, il y a aussi l'autre image : le cirque c'est familial et le tourisme gersois se pratique en famille, on vient à la campagne en famille parce qu'on en a raz le bol d'aller sur les plages, donc voila, c'est aussi un autre type d'approche. Dans ce qu'évoquait Sylvain, c'est vrai que s'il y avait un musée, un centre d'interprétation du cirque, ce qui est une idée excellent et qu'il faut travailler et développer, faudrait que ce soir quelque chose qui s'adresse à un public familial. Et donc aussi avec un aspect ludique pratique, qu'on puisse expérimenter sur un fil, mais il y certainement quelque chose comme ça à réfléchir si on veut effectivement consolider notre activité touristique sur l'année sachant qu'on ne pourras pas avoir toute l'année des artistes qui font des spectacles parce qu'économiquement ça tient pas. Même si on ouvre le bâtiment pour les répétitions des artistes, ils ne travaillent pas forcément tout le temps à faire des exploits, des fois au contraire ils les miment, on les voie pas, et quelqu'un qui s'échauffe, bon... voila, il n'y a pas beaucoup d'intérêt.

112

J : D'accord, voila, j'ai posé toutes mes questions, donc je vous remercie beaucoup de m'avoir accordé du temps, ça va m'aider pour mon mémoire. Si vous le souhaitez je vous le ferais passer en Avril.

113

TABLE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

NTIC : Nouvelles Technologie de l'Information et de la Communication

PNAC : Pôle National des Arts du Cirque

DRAC : Direction Régionale des Affaires Culturelles

CIRC : Centre d'innovation et de Recherche Circassien

ISTHIA : Institut Supérieur du Tourisme, de l'Hôtellerie et de l'alimentation

FFEC : Fédération Française des Ecoles de Cirque

FEDEC : Fédération Européenne des Ecoles de Cirque

CDT : Comité Départemental du Tourisme

UNESCO: United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization.

INSEE : Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques

114

TABLE DES FIGURES

Figure 1 : Schéma méthodologique

Figure 2 : Cirque à ciel ouvert de Philip ASTLEY

Figure 3 : Compagnie Les hommes sensibles

Figure 4 : Organisation des festivals de rue et de cirque sur l'année

Figure 5 : les motivations pour assister à un festival

Figure 6 : Le poids d'internet dans les sociétés développées

Figure 7 : Spectacle de la Compagnie 9.81

Figure 8 : Enquête d'Objectif Papillon sur le référencement

Figure 9 : La ville d'Auch

115

TABLE DES MATIERES

PARTIE 1 : Cirque, tourisme et développement territorial

Chapitre 1 - L'apparition du nouveau cirque dans le tourisme culturel

 

10

12

1. Les arts du cirque, apparition et évolution

12

 

2. Le cirque, reflet de notre société en constante évolution

18

 

3. Le patrimoine culturel immatériel

22

 
 

Chapitre 2 - Développement territorial et image de marque

 

25

1. L'identité territoriale; une notion qui s'inscrit dans le cadre du

développement territorial

25

 

2. Les acteurs d'un territoire

30

 

3. L'imaginaire lié au monde du cirque

31

 

Chapitre 3 - Problématiques et enjeux liés à la mise en tourisme du cirque

33

 

1. Le cirque : un monde à part dans le tourisme culturel

33

 

2. Un public concerné asses restreint

34

 

3. Un domaine peu médiatisé par rapport aux autres formes de tourisme

culturel immatériel

35

 

PARTIE 2 : Les relations entre les arts du cirque et l'image de marque des

territoires

 

38

Chapitre 1- La mise en réseau d'acteurs pour une meilleure visibilité

 

41

1. L'importance des réseaux d'acteurs dans le développement territorial 41

2. Le soutien d'une multiplicité d'acteurs : un facteur de développement

pour le cirque 43

3. Exemple du projet européen de coopération transfrontalière Pyrénées

de cirque 45

Chapitre 2 - Les festivals de cirque; une couverture médiatique importante

pour les territoires 48

1. L'engouement pour les festivals 48

2. Les retombées des festivals en termes d'image 51

Chapitre 3 - Les NTIC au service des arts du cirque 54

1. Les NTIC, un outil puissant de diffusion... 54

2. ...dont s'accaparent les circassiens... 56

3. ... et les professionnels du tourisme pour valoriser le cirque 58

116

PARTIE 3 : Cas du festival CIRCA de Auch 64

Chapitre 1 - Les arts du cirque à Auch 67

1. Présentation d'Auch : une ville circassienne 67

2. Les structures qui représentent directement ou indirectement le cirque 68

Chapitre 2 - Méthodologie de validation des hypothèses 72

1. Présentation des outils méthodologiques 72

2. Vérification des hypothèses : 77

BIBLIOGRAPHIE 87

TABLE DES ANNEXES 89

TABLE DES SIGLES ET ABREVIATIONS 113

TABLE DES FIGURES 114

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Résumé

Le cirque contemporain est un courant artistique qui est apparu dans les années soixante dix en France. Il est venu se greffer au cirque traditionnel qui existait depuis le XVIIIe siècle mais qui était en train de s'essouffler. Cette nouvelle forme de spectacle vivant est très complète car elle emprunte à plusieurs domaines.

Parallèlement, le secteur du tourisme traverse une phase de changement avec notamment l'omniprésence des NTIC. Les comportements des touristes sont de plus en plus complexes, imprévisibles et variés. Les professionnels doivent s'adapter à ces changements et proposer des produits touristiques adéquats.

Les destinations doivent se positionner, en termes de stratégie marketing et de communication. La création d'une identité singulière est essentielle et sera une force de promotion touristique.

Les arts du cirque représentent un atout culturel de différenciation et sont gages de la singularité du lieu. Les touristes recherchent des expériences rares avec une dimension humaine. Le cirque contemporain semble pouvoir répondre à cette demande naissante. Les acteurs territoriaux l'ont bien compris et beaucoup de politiques culturelles et touristiques s'orientent désormais sur ce créneau.

La ville d'Auch (avec notamment son festival de cirque contemporain Circa) sera notre terrain d'application et nous permettra d'inscrire notre analyse dans un contexte réel.

Mots clés : Cirque contemporain - Développement territorial - Image de marque Tourisme culturel immatériel - Mise en réseau - Retombée médiatiques

Summary

Contemporary circus is a new artistic trend which appeared in France during the seventies. It was united to the traditional circus which existed since the XVIII century, but which was struggling. This new form of performing arts is very complete because it borrows from a lot of fields.

At the same time, tourism sector goes through a changing period with especially the arrival of NTIC. Tourist's behaviour is more and more complex, unpredictable and varied. Professionals have to be compatible in order to suggest appropriated touristic products.

Destinations must be positioned in marketing and communication terms. The creation of a singular identity is essential and it will be a strength of touristic promotion.

Circus arts represent a cultural asset of distinction and are the guarantee of the place's singularity. Tourists are looking for rare experiences with a human dimension. It seems that contemporary circus matches this emergence demand. Territorial actors got it and a lot of cultural and touristic politics are positioned on this market opportunity.

The city of Auch (with its famous contemporary circus festival Circa) will be our field survey to make the theoretical analysis a concrete study.

Key words: contemporary circus - territorial development - brand image Cultural and immaterial tourism - networking - media impact






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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera