Année universitaire 2013-2014
MÉMOIRE
Des Ressources Humaines pour
des Humains sans Ressources ...
Comment appréhender la fonction
RessourceHumaine
en milieu associatif ?
Aubin Ouédraogo
Master 1 : Économie et Management des
Organisations (Ressources Humaines)
Sous la direction de Madame Nicole Attia
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Introduction
Partie A
1-Les Associations
2-Associations et Dignité Humaine
3-L'Humain : Matière et Ressource
4-La décentralisation des pouvoirs publics
Partie B
1-Contexte socio-économique de Nice
a) La pauvreté
b) la création d'association
c) Les Associations Employeurs : un enjeu économique et
social
2-Les Ressources Humaines dans les Associations
a) Emplois d'Avenir
b) Le Bénévolat dans les Associations
c) Gestion des Ressources Humaines des Associations
3-La Réalité Niçoise
-Exemple1 : Association MIR
-Exemple2 : Association ALC
Partie C
1- Qu'est-ce que INTER-SECOURS NICE ?
a)De l'insertion à l'urgence
b) Principes et Charte
2- Réalisations et Commissions
a)Réalisations
b) Commissions ISN Aujourd'hui
Conclusion
Bibliographie
Introduction
La gestion des ressources humaines, ou GRH, anciennement
dénommée gestion du personnel, recouvre l'ensemble des pratiques
mises en oeuvre pour administrer, mobiliser et développer les ressources
humaines impliquées dans l'activité d'une organisation.
Ces ressources humaines sont l'ensemble des collaborateurs de
tous statuts (ouvriers, employés, cadres, bénévoles)
appartenant à l'organisation mais aussi et de plus en plus liés
à elle par certains rapports. L'articulation de ces différents
statuts d'acteurs n'est pas aisée et implique parfois d'être
clarifiée afin que chacun puisse trouver sa place et connaître les
missions qui lui sont confiées.
L'organisation des ressources humaines est essentielle dans le
fonctionnement et le développement des associations.
La gestion des ressources humaines au niveau des associations
est différente d'une structure à une autre. Cela varie en
fonction de différents facteurs parmi lesquels il y a la taille de la
structure, la zone d'intervention et la capacité de mobilisation des
ressources.
Il arrive également que certains modes de gestion des
ressources humaines au sein d'une association soient
« imposés » par un bailleur de fonds du fait que ce
dernier y met énormément de ressources financières et donc
impose le mécanisme de gestion qui lui convient. Ce mécanisme de
gestion n'est pas prévu dans les textes de création de
l'association.
Dans ce contexte, nous avons souhaité comprendre quels
sont les enjeux d'une gestion des RH des associations ? Notamment les
associations d'actions sociales.
Jean DEFRASNE dans « Histoire des associations
Françaises »1(*)
nous explique que, de tous temps, les associations ont été une
forme spécifique de l'action collective et un espace de liberté
en marge des institutions. Historiquement, en France elles tiennent une place
importante: associations religieuses soulignant l'influence de l'Église
; associations professionnelles, corporations, compagnonnages, syndicats
encadrant le monde du travail ; associations politiques qui voient le jour avec
la commune, clubs, ligues, partis ; associations socio culturelles qui joueront
un rôle déterminant, sur le levier du loisir et de la
solidarité ; associations d'action sociale qui seront à l'origine
des politiques sociales... Martine BARTHELEMY (dans son livre «
Associations : un nouvel âge de la participation ?» 2000) nous dit
que le modèle associatif français a trouvé la forme qu'on
lui connaît avec l'ère industrielle sous la forme du «
compromis de 1901». Au travers d'un modèle unique, cette loi
exprime des réalités historiques, idéologiques,
politiques, sociales, fonctionnelles multiples.
Dans une société française aux
équilibres fortement perturbés, les valeurs, les modèles
et les organisations qui les portent sont aujourd'hui bousculés,
discutés, contrôlés. Les mouvements associatifs
n'échappent pas à la remise en cause des institutions en
général, mais, en même temps ils connaissent une
vitalité étonnante.
Lorsque des personnes se réunissent pour créer
une association, c'est parce qu'elles veulent faire vivre un projet qu'un seul
individu ne peut mettre en oeuvre. Les associations peuvent jouer un
rôle, parce qu'elles peuvent être à l'écoute des
populations, parce qu'elles sont nées de la volonté d'hommes et
de femmes qui ont perçu le besoin et ont décidé ensemble
d'apporter des solutions aux difficultés et aux attentes. Bien avant que
l'État ne s'en préoccupe, les phénomènes de
pauvreté, d'indigence, de marginalité et de déviance sous
toutes leurs formes ont suscité des initiatives, de la part de groupes
caritatifs ou confessionnels pour les plus anciennes et, dès le
début du XIXe siècle, de mouvements philanthropiques.
Ces actions n'ont pas pour objectif la rentabilité
économique ; c'est pourquoi elles ne peuvent être mises en
oeuvre par les actions du marché. Elles ne peuvent pas non plus
être réalisées par les pouvoirs publics parce qu'elles sont
le résultat de la réflexion et du travail des acteurs
eux-mêmes.
Les pouvoirs publics agissent pour l'intérêt
général, pour les individus et les citoyens. Dans le cas des
associations, ce sont les individus et les citoyens eux-mêmes qui
agissent. La décentralisation a donné aux collectivités
territoriales de nouvelles responsabilités et de nouveaux pouvoirs.
Elles doivent assurer des services, qu'elles ne peuvent mettre en oeuvre
directement ; elles lancent donc des appels d'offres auxquels des
associations peuvent répondre.
Face à la décentralisation des pouvoirs publics,
quels seront les enjeux et les conséquences pour les
associations ?
De ce fait, les institutions et organisations de l'action
sociale traversent des moments de crises, de changements et sont
confrontées à des innovations.
Les associations nationales ont alors perçu la
nécessité de se réorganiser, au moins pour celles qui
développaient des actions sur l'ensemble du territoire, sans avoir
d'implantation réelle. Il apparaît également pour elles le
besoin de redéfinir leurs fonctions, qu'elles soient associations
nationales ou fédérations. En effet, leur principale mission
n'est plus d'apporter des financements, mais désormais de conforter un
réseau, par la création d'outils communs : information,
formation, échange d'expériences... au service d'un projet.
L'objectif de ce travail est de répondre à ces
différentes questions. Nous allons pour cela procéder en trois
étapes.
La première partie nous fournira des informations sur
le rôle des associations, le public touché par leurs actions, et
ses relations avec les pouvoirs publics au niveau européen et
national.
Dans la seconde partie, nous étudierons le contexte
social Niçois. Cela à travers les différents
symptômes rencontrés à Nice, avant de se focaliser
sur les créations d'associations. Deux exemples seront pris afin
d'illustrer l'importance des ressources humaines au sein des associations.
Elles permettent une meilleure répartition des rôles mais
également d'être un support et un pré requis. La gestion du
capital humain (bénévole et/ou salarié) représente
un ensemble de pratiques de management visant à mobiliser et/ou à
développer les ressources humaines pour une plus grande
efficacité dans la mise en oeuvre du projet de l'association
Dans la dernière partie, nous verrons comment les
relations inter-associations par l'étude, la réflexion et la
participation à des manifestations d'intérêt commun, ont
permis de mettre en place un groupement d'associations à Nice atypique
et très actif. Ce groupement d'associations, unique en France, est
appelé Inter-Secours Nice et existe depuis maintenant 28 ans.
Animé par des bénévoles et en lien avec les
différents services sociaux et les pouvoirs publics, il a permis la mise
en place, à Nice et dans le département, de nombreuses structures
au profit des personnes en grande difficulté.
Partie A
1) Les Associations
La France compte un 1,3 millions d'associations en
activité en 2013 et ce nombre ne cesse de s'accroître.
La loi du 1er juillet 1901 définit
en ces termes : «L'association est la convention par laquelle deux ou
plusieurs personnes mettent en commun, d'une façon permanente, leurs
connaissances ou leur activité dans un but autre que de partager des
bénéfices".
Cette loi institue un régime très
libéral, en rupture complète avec une tradition séculaire
de méfiance à l'égard de toute coalition hors du
contrôle des pouvoirs publics. Ainsi, les citoyens se voient
reconnaître l'entière liberté de s'associer et l'objet
de l'association est laissé au libre choix de ses membres fondateurs.
Unélément vient confirmer le caractère libéral du
régime des associations. Il s'agit de la très grande latitude
laissée aux membres pour la rédaction des statuts de
l'association. Cependant les associations reconnues d'utilité publique,
qui obtiennent certains avantages en matière de financement, se voient
imposer des règles qui sont définies par décrets en
Conseil d'État.
La liberté d'association est la conquête d'une
liberté, un moyen de libération individuelle.
Elle est une construction volontaire, et de ce fait dépasse les
autres appartenances : statut social, professionnel, lieu de naissance,
héritage religieux ou spirituel. Cette évolution
génère une richesse de choix inégalée dans
l'histoire du monde. Pour ceux qui le souhaitent et en voient
l'intérêt, toutes les portes se sont ouvertes. Il n'y a,
légalement, plus d'interdits ni de numerus clausus. L'individu qui en
profite peut utiliser tous ses droits pour se défendre, se cultiver,
rencontrer des gens qui ont les mêmes intérêts que lui, agir
sur la société grâce aux lois républicaines.
En ce sens, on peut dire que la liberté d'association
contribue, avec toutes les autres transformations du monde,à modifier et
transformer les individus. Les associations remplissent plusieurs rôles
étant donné la diversité des motivations qui animent ceux
qui en sont à l'origine. Ellepeut jouer un rôle à
destination essentiellement de ses membres ou de l'ensemble de la
société.
On en distingue quatre grandes fonctions:
· partage d'un loisir entre membres :
associations sportives par exemple
· défense des intérêts des
membres : association de locataires par exemple. Ces associations
peuvent constituer des groupes de pression, des lobbies.
· rôle caritatif,
humanitaire :associations venant en aide aux autres, que ce soit
à l'échelle d'un quartier comme par exemple un cours de
rattrapage scolaire, d'une ville avec la distribution de nourriture comme MIR,
cas sur lequel nous reviendrons un peu plus tard.
· expression, diffusion et promotion d'idées ou
d'oeuvres : il peut s'agir de principes démocratiques tel
qu'Amnesty International ou la Ligue des droits de l'homme, de créations
artistiques.
Les associations crées pour les habitants dans la
proximité et la souplesse, constituent des groupes, libres, où il
est possible de s'exprimer, de se confronter, de faire part de ses
difficultés, de ses projets, de se former par la pratique, de
s'intégrer par un emploi de proximité et d'utilité
sociale. Le « faire ensemble » produit
« un vivre ensemble », c'est là la principale
fonction socialisatrice de l'association qui est avant tout une création
culturelle. Si le premier centenaire de la loi 1901 vient d'être
célébré, consacrant l'utilité sociale et le
rôle majeur de l'association comme vecteur d'intégration, de
promotion sociale et d'intermédiaire démocratique, force est de
constater que la pratique associative commence à faire ses preuves dans
certains milieux, tels que le logement, la santé, l'intégration
sociale, en particulier l'immigration où le droit d'association n'est
reconnu que depuis 1981, ou encore les associations caritatives et humanitaires
auxquelles nous allons nous intéresser. Elles sont à l'origine du
travail social et leurs actions se sont fortement développées
avec la crise au travers de toutes les oeuvres et organismes qui font appel
à la générosité publique. Elles constituent un
corps intermédiaire à part entière, essentiel à
l'exercice de la démocratie et au développement des
solidarités.
2) Associations et Dignité Humaine
Les associations sont aujourd'hui, principalement au plan
local, le principal vecteur d'intégration, constituant des groupes
d'appartenance dans lesquels peuvent se retrouver des personnes isolées,
endifficulté, exclues.
L'exclusion sociale est avant tout une
dépossession de soi, une individualisation de sa trajectoire
personnelle, on ne maîtrise dès lors plus ses problèmes et
on perd l'essentiel, son rôle social et sa capacité
d'agir. Ces phénomènes touchent en priorité les
populations défavorisées, au sein desquelles les femmes sont
particulièrement touchées, résidant le plus souvent en
zone d'habitation défavorisée et, d'une manière encore
différente, les populations issues de l'immigration. Une politique de
lutte contre l'exclusion sociale, en faveur de l'intégration, est
nécessairement globale, cohérente, pérenne et passe avant
tout par une reconnaissance de la dignité humaine.
La dignité de la personne humaine n'est pas
seulement un droit fondamental, mais constitue la base même des droits
fondamentaux.
La Déclaration universelle des droits de l'homme de
1948 a inscrit la dignité humaine dans son préambule: "...
considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente
à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux
et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la
justice et de la paix dans le monde"
|
Dans ce cadre, la dignité est considérée
comme partie intégrante des droits inaliénable de la
personnalité. C'est ainsi que Jean PRADEL, dans son ouvrage
intitulé Droit Pénal Spécial, définit les
infractions portant atteinte à la dignité comme «
celles qui, hors les cas d'attentat à la vie, à
l'intégrité ou à la liberté, ont pour effet
essentiel de traiter la personne comme une chose, comme un animal ou, dans le
meilleur des cas, comme un être auquel serait dénié tout
droit à l'honneur et à son honorabilité ».Ainsi,
les atteintes à la dignité humaine se déclineraient en
atteintes à l'égalité, au respect dû à la
personne et à son honorabilité. La société doit
être organisée de manière à donner sa chance
à chacun.
Malgré l'affirmation de grands principes
démocratiques et du respect des droits de l'homme dans les fondements de
la République tel que le respect des droits de l'homme, la situation des
personnes en difficulté, des exclus, demeure précaire. Sans
domicile fixe, allocataires de minima sociaux, jeunes issus des banlieues,
jeunes femmes s'occupant seules de leurs enfants, chômeurs de longue
durée, jeunes couples dépassés par les traites et loyers,
familles du quart-monde, marginalisés de l'âge ou du
handicap,... « Les exclus ont mille noms, mille visages,
mille voix »2(*). Il apparait difficile de tracer le contour
de cet ensemble de personnes vivant dans des situations de pauvreté, car
elles ne représentent pas une catégorie sociale distincte.Il
reste que l'exclusion est devenue en quelques années la notion par
laquelle sont nommées et pensées les questions de la
pauvreté, de l'inégalité, de la citoyenneté3(*).Dans son enquête sur les
bénéficiaires du revenu minimum d'insertion, Serge
Paugam évoque ainsi « les lignes de
fracture »qui traversent le monde social et rendent compte de
ces « figures nouvelles de la
pauvreté »4(*).Dans leur étude de la politique de la
ville, Jacques Donzelot et Philippe Estèbe parlent eux aussi de
« risque d'une fracture de la
société », dans la mesure où
« il y a, à présent, "la société
utile", celle des ingénieurs, techniciens et cadres, et celle des exclus
vivant d'allocations diverses»5(*). Vouloir comptabiliser les personnes en
difficulté (notamment du fait de leur
hétérogénéité) s'avère des plus
périlleux comme le précise PierreRosanvallon
« compter les exclus ne sert à rien ».
Toutefois, si l'on se réfère au rapport du
Conseil Économique Social et Environnemental6(*), 8,7 millions de personnes
vivaient en dessous du seuil de pauvreté en 2012 (qui correspond
à 60% du niveau médian de la population) soit un revenu de 977
euros par mois en fin 2011.La moitié vit avec moins de 790 euros par
mois. Le taux de pauvreté monétaire s'établit en 2011
à 14,3% de la population contre 14% en 2010. Pour l'INSEE, en
début2012, 103 000 adultes ont utilisé au moins une fois les
services d'hébergement ou de restauration dans les agglomérations
de 20 000 habitants ou plus, 141 500 personnes
étaient sans domicile en France métropolitaine, soit une
progression de près de 50 % depuis 2001. Ces chiffres sont
révélateurs d'un problème de cohésion sociale de
notre pays, que monsieur Chirac qualifie pour la première fois lors de
sa campagne pour les élections présidentielles de 1995,
« de fracture sociale ».
Pour certains, la précarité peut
s'interpréter comme un phénomène de rupture dans les
trajectoires individuelles. Une première rupture peut
intervenir dans le domaine professionnel et conduire à un enchainement
successif de plusieurs autres types de rupture : perte de logement,
décomposition de la cellule familiale,...
Le caractère permanent de toutes ces
précarités cumulées dans plusieurs domaines de l'existence
peut conduire des personnes et des familles à basculer dans des
situations de grande pauvreté. Cette dernière constitue un cercle
vicieux duquel il est possible de sortir comme de s'y enfermer. L'exclusion
recouvre une dimension plus englobante, mais ce qui la caractérise
serait l'isolement relationnel. Elle s'apparente à la pauvreté
dans le sens où elle résulte d'un cumul de plusieurs handicaps
(travail, logement, santé, éducation,....) mais revêtirait
un aspect plus dangereux, celui de l'affaiblissement des liens sociaux, soit
une rupture d'appartenance à un groupe. En effet, le sociologue
Robert Castel, analyse ce phénomène et considère
que la population touchée par l'exclusion est « non
seulement en voie de paupérisation mais aussi en cours de
désaffiliation »7(*)c'est-à-dire menacée par l'absence
ou la précarisation du travail mais également par la
dégradation du lien sociétal.
L'évolution de la société
française se caractérise donc par une certaine
désocialisation : les liens sociaux traditionnels paraissent
fragilisés, même si à côté de ceux-ci, de
nouvelles formes de solidarités émergent.
Les associations, notamment caritatives et humanitaires,
trouvent ici une place fondamentale pour essayer de restituer ce qui
« fait société » entre les individus, dans
une ère d'individualisme prononcé. Partenaires des pouvoirs
publics, elles contribuent à la prise en compte de
l'intérêt général par leurs fonctions de veille,
d'innovation et d'animation des territoires. Lavitalité associative en
2013s'appuie sur plus de 12,5 millions de français
bénévoles8(*)qui, de façon
désintéressée, consacrent chaque jour du temps pour animer
les associations. Mais, il ne faut pas non plus oublier les 2 millions de
salariés des associations9(*)qui, par leur professionnalisme, participent au
développement associatif.
3) L'Humain : Matière et Ressource
Il apparait alors que la principale ressource des associations
réside dans leur force « humaine », plus
précisément dans l'implication de leurs bénévoles.
Elles doivent donc prendre soin de cette ressource et lui permettre de
s'épanouir au sein de leur structure. Si la Gestion des Ressources
Humaines est indispensable pour toute organisation, elle l'est encore plus dans
les organisations à but non lucratif, qui s'appuient dans une grande
mesure sur les compétences de ses membres. Néanmoins, ses enjeux
et ses politiques appliquées sont complétementdifférents.
Dans ce monde appelé « économie sociale », les
entreprises légitiment également leurs missions, leurs raisons de
survie, leurs marché et pourquoi pas leurs « clients ». Il va
de soi qu'elles tentent d'adopter des techniques etoutils de gestion modernes
pour pouvoir rimer avec l'évolution de leurs environnements. Parmi ces
techniques de gestion, ces acteurs de l'économie sociale se retrouvent
face à un besoin intense d'adaptation du corpus scientifique et
managérial relatif à la GRH pour servir leurs propres besoins en
termes de recrutement, motivation, gestion de carrières...etc.
Ce besoin d'adaptation est d'autant plus important car tout au
long de son histoire, le secteur associatif français a montré une
très grande capacité d'adaptation aux changements
économiques, sociaux ou sociétaux. Les évolutions
intervenues dans les 10 ou 12 dernières années ont
été marquées par des changements considérables qui
autorisent à parler de mutations. Ces évolutions ont
fragilisé le secteur associatif et ont conduit à des
bouleversements en matière de mode d'organisation ou de logique d'action
; des pans entiers du secteur se sont restructurés.
4) La décentralisation des pouvoirs publics
Dans ce contexte, les associations ont aussi subi les effets
d'une crise économique importante qui se traduisent notamment par une
raréfaction de leurs ressources, alors même que les besoins de
solidarité augmentent du fait de la crise. L'absence de données
sur le secteur associatif ne permet pas de dater avec précision le point
de départ de ces mutations, mais c'est vraisemblablement vers le milieu
ou la fin des années 90 que l'on a assisté à des
transformations majeures de l'environnement du secteur et à ses
adaptations.
Le 1er juillet 2001, dans le cadre du centenaire de la loi
relative au contrat d'association, était signée la charte des
engagements réciproques entre l'État et les associations. 12 ans
après, malgré quelques avancées présentées
plus loin, force est de constater que cette charte n'a pas connu toutes les
suites que l'on pouvait en attendre. Notamment, aucune évaluation n'a
été réalisée.
Aussi, le candidat François Hollande s'exprimant lors
d'une rencontre organisée en mars 2012 par la Conférence
Permanente des Coordinations Associatives (CPCA), devant plusieurs centaines de
militants associatifs, a indiqué sa volonté de reprendre cette
charte, déclarant : « Nous reprendrons la charte
élaborée sous Lionel Jospin, nous l'améliorerons et elle
constituera la base à partir de laquelle nous travaillerons ensemble.
»Cette charte concerne toutes les associations, quel que soit leur secteur
d'intervention, quelle que soit leur taille ; elle a vocation à fonder
le partenariat entre les associations et les pouvoirs publics. Ce texte ne doit
pas être seulement un symbole ou une déclaration de belles
intentions. Il doit être l'occasion de mettre en oeuvre des principes
partagés pour une construction commune de l'intérêt
général.
La charte depuis 2001
En février 1999, les Assises de la vie associative se
donnèrent comme objectif de clarifier les relations entre les pouvoirs
publics et les associations. Le texte signé en 2001 correspondait
à une réelle attente des acteurs associatifs. Il avait
été inspiré par le Compact anglais signé en
novembre 1998 entre le National Council for Voluntary Organisations (NCVO) et
le gouvernement britannique.
Le cadre du centenaire de la loi de 1901 a donné une
audience particulière à ces engagements réciproques et
permis des avancées intéressantes mais limitées dans le
temps. « Ce premier juillet 2001, un siècle après le
vote de la loi de 1901 qui a institué la liberté d'association,
l'État et la Conférence Permanente des Coordinations
Associatives, expression du mouvement associatif reconnue comme interlocuteur
de l'État, décident, par la signature de cette Charte, de
reconnaître mieux encore le rôle fondamentale la vie associative
dans notre pays en intensifiant leur coopération mutuelle. Cet acte, sur
la base d'engagements réciproques, reconnaît et renforce ainsi des
relations partenariales fondées sur la confiance réciproque et le
respect de l'indépendance des associations ; il clarifie les rôles
respectifs de chaque partie par des engagements partagés.
L'Etat reconnaît l'importance de la contribution
associative à l'intérêt général ». Le
préambule de la Charte des engagements réciproques, signée
en 2001 entre l'État et la CPCA, est on ne peut plus clair. Dès
lors, au-delà de l'apport économique, le financement de
l'État a valeur de symbole pour une association. La subvention
accordée par la puissance publique à une association est un acte
de reconnaissance de son projet et de son concours à
l'intérêt général. Dans le cadre de la subvention,
c'est en effet le projet de l'association que l'Etat doit financer avant tout,
et non pas les activités qui en découlent.
Au niveau européen
Constat
Ces transformations sont observées aussi bien en France
qu'en Europe. Formant un modèle régional diversifié, les
organisations et institutions sans but lucratif en Europe sont
fragilisées par la crise économique et l'évolution
libérale de la politique communautaire. Appauvries, transformées
en sous-traitantes des programmes européens, leur innovation
bridée, elles risquent, surtout dans le secteur social, de ne plus
pouvoir, comme c'est le cas aujourd'hui, garantir une part importante du
bien-être des Européens. Au cours des dernières
décennies, les grands pays européens centralisés ont connu
une évolution vers un système politique et administratif plus
décentralisé ; c'est évidemment le cas de la France avec
les lois de décentralisation de 1983 et 2003 et du Royaume-Uni avec la
Dévolution de 1999, qui a donné leur autonomie à
l'Écosse et au pays de Galles. Or la décentralisation favorise
les réponses de proximité aux problèmes locaux, et donc
les Institutions Sans But Lucratif (ISBL), lesquelles se sont
multipliées au cours de la période récente partout en
Europe. La tertiarisation de l'économie jointe à l'augmentation
de l'emploi salarié des femmes a également joué en faveur
des ISBL, qui produisent principalement des services et emploient partout plus
de femmes que d'hommes. Par ailleurs, cette montée du salariat
féminin crée elle-même de nouveaux besoins en
matière de garde d'enfants et d'accueil des personnes âgées
dépendantes auxquels les structures publiques peuvent de moins en moins
répondre ; ce sont donc des opportunités supplémentaires
pour les ISBL. Des tendances démographiques et économiques
lourdes sont aujourd'hui partagées par la plupart des pays
européens avec une intensité variable : vieillissement de la
population, faible niveau de fécondité, arrivée de
populations immigrées de plus en plus lointaines et nombreuses,
croissance insuffisante pour résorber un chômage de longue
durée, paupérisation des bassins industriels traditionnels et
désertification des zones rurales, montée des
inégalités sociales. Ces changements posent des problèmes
sociaux multiples, très divers localement, auxquels les ISBL sont aptes
à répondre. Elles attirent partout, y compris dans les nouveaux
pays membres de l'Union européenne, une classe moyenne de plus en plus
éduquée et de plus en plus désireuse de prendre des
initiatives pour apporter des solutions locales aux problèmes locaux.
La Commission européenne et le Parlement
européen affirment périodiquement que les ISBL sont essentielles
au maintien de la cohésion sociale et constituent une part de
l'identité européenne. L'Année européenne du
bénévolat et du volontariat a été l'occasion, en
2011, de célébrer l'engagement citoyen sur lequel repose la
plupart des ISBL. Par ailleurs, la Commission et le Parlement encouragent la
création de regroupements européens des ISBL qui travaillent dans
les mêmes domaines, dont ils sollicitent l'avis sur les textes qui les
concernent et reçoivent les lobbyistes. Enfin, le Conseil
économique et social européen récemment créé
représente, comme en France, la société civile
organisée et inclut un groupe des associations. En dépit de ces
signes de reconnaissance de l'utilité sociale et de la
spécificité des ISBL, les institutions européennes
soumettent celles-ci aux mêmes règles de concurrence que les
entreprises lucratives et considèrent que les pouvoirs publics, en les
subventionnant, faussent cette concurrence, notamment dans le domaine
très important des services sociaux. Ce faisant, la politique
européenne pousse les États à recourir à la
commande publique et aux appels d'offres, et banalisent ainsi les ISBL qui
perdent leur capacité d'initiative. La lente négociation sur les
services sociaux d'intérêt général témoigne
de la lutte contre cette banalisation. On constate ici la position ambiguë
des Institutions Européennes.
Textes en vigueur
Par ailleurs, l'Union européenne prépare des
textes comme la révision des directives sur les marchés publics
qui devrait déboucher sur de nouvelles directives d'ici fin 2013, ou a
déjà adopté en 2011-2012 des textes comme le « paquet
Almunia », qui ont des conséquences directes sur le financement des
associations. Ainsi, ce dernier texte qui encadre les dispositions relatives
aux compensations de Services d'Intérêt Economique
Général (SIEG), ne peut être appliqué sans une
analyse précise de la situation de chaque association et de son
environnement. Les possibilités offertes aux États doivent
être utilisées afin de ne pas aboutir à une application
trop restrictive du droit communautaire.
Dans cette perspective, la circulaire du 18 janvier 2010,
relative aux relations financières entre l'État et les
associations et sur l'application de la réglementation européenne
sur les aides d'État, doit être revue afin de tenir compte des
évolutions introduites par le « paquet Almunia ». Cette
révision doit permettre la mise en place de conditions favorables au
respect de l'initiative associative, et à la capacité
d'innovation qui la caractérise.
Au niveau national
Les transformations de l'environnement politique,
économique et social ont fait évoluer en France les interactions
entre associations et institutions publiques. Les associations connaissent
alors un infléchissement de leur poids économique.
La baisse des financements de l`État et la
montée en charge des collectivités locales
D'une part, l'évolution de l'origine des financements
publics a été marquée par une baisse considérable
de la part de l'État et un rôle plus important des acteurs locaux,
notamment des conseils généraux. La décentralisation
explique une part de cette évolution car elle se traduit
mécaniquement par une baisse du rôle de l'État et une
montée en charge des collectivités locales. D'autre part, le
contexte des déficits publics explique aussi
l'accélération des modifications en matière de financement
et le recul de l'État. La question des déficits publics et de la
dette n'est en effet pas récente, même si elle se pose
désormais avec plus d'acuité. À la fin des années
90, les finances de l'État sont en déficit, et c'est un
déficit structurel qui n'est pas lié à des
phénomènes conjoncturels qui explique que l'État soit
progressivement amené à contracter ses dépenses et
à augmenter les responsabilités des collectivités locales
dont les finances ne sont pas en crise, au moins en ce qui concerne les
départements et régions. Les financements en direction du secteur
associatif vont alors évoluer dans ce cadre.
Rappelons qu'il y a encore quelques années, les
financements publics et privés alimentaient les budgets associatifs dans
des proportions équivalentes. Les financements privés proviennent
pour l'essentiel de la participation des usagers au service rendu par
l'association sous forme de cotisations (12 % du budget total) et, surtout, de
ventes par l'association : les recettes d'activités privées
représentent 32% du budget cumulé du secteur. Dons et
mécénat occupent une place très limitée dans le
financement du secteur associatif, en contribuant pour 5 % au budget total.
L'autre moitié des ressources est constituée par des financements
publics de toute nature : subventions, conventions, ventes, prix de
journée, vente de prestations à des partenaires publics. Tous
confondus, ils représentaient il y a encore peu 51 % des ressources du
secteur associatif. Toutefois, les ressources financières varient
considérablement selon les associations, en particulier d'un secteur
d'activité à l'autre. Le secteur social se distingue des autres
secteurs d'activité par l'importance des financements publics, qui
contribuent pour 67 % aux ressources des associations sociales et
médico-sociales. Celles-ci sont en outre les principales
bénéficiaires des financements en provenance des organismes
sociaux qui représentent 14 % de leur budget, contre 7 % du budget
cumulé de toutes les associations.
Structure des budgets selon le secteur
d'activité principal de l'association (en %)
Prestations
|
Action humanitaire
|
Action sociale
/ Santé
|
Militantes
|
Éducation formation insertion
|
Sports
|
Culture
|
Loisirs
|
Défense
des intérêts écono.et
dév.local
|
Total secteur associatif
|
Cotisations
|
2
|
3
|
24
|
4
|
38
|
17
|
18
|
11
|
12
|
Dons et mécénat
|
26
|
4
|
7
|
2
|
6
|
5
|
2
|
2
|
5
|
Recettes d'activités privées
|
32
|
27
|
30
|
47
|
23
|
31
|
44
|
39
|
32
|
Total financement privé
|
60
|
34
|
61
|
53
|
67
|
53
|
64
|
52
|
49
|
Communes
|
6
|
11
|
6
|
6
|
20
|
22
|
25
|
21
|
14
|
Conseils généraux
|
14
|
17
|
6
|
8
|
5
|
6
|
2
|
5
|
10
|
Conseils régionaux
|
1
|
2
|
2
|
7
|
1
|
7
|
1
|
10
|
4
|
État
|
13
|
18
|
10
|
19
|
4
|
9
|
4
|
4
|
12
|
Europe
|
1
|
1
|
1
|
3
|
0
|
0
|
0
|
2
|
1
|
Organismes sociaux
|
4
|
15
|
12
|
2
|
1
|
1
|
2
|
2
|
7
|
Autres financements publics
|
1
|
3
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
4
|
3
|
Total financement public
|
40
|
67
|
39
|
47
|
33
|
47
|
36
|
48
|
51
|
Total financement public et privé
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source : Viviane Tchernonog, Le paysage associatif
français. Mesures et évolutions, Dalloz/Juris Associations, 2007
Voyons en profondeur la nature des financements
publics
Rappelons que :
-L'action publique vise l'intérêt
général, mais ce dernier dépasse l'action publique si, par
celle-ci, on entend l'action des pouvoirs publics.
-L'intérêt général peut aussi
être complété par l'action privée et par celle des
associations.
L'action publique évolue et restreint son champ
d'intervention faute de moyens humains et financiers et pour répondre
à la demande, les pouvoirs publics s'adressent à des
opérateurs privés à qui ils passent commande.
Subventions
Deux méthodes sont théoriquement concevables
pour récapituler tous les versements effectués au profit d'une
association : la première s'appuie sur une centralisation des
données comptables, la seconde suppose une unification des circuits de
traitement des demandes de subvention :
· La centralisation comptable
Tous les paiements effectués par l'État au
profit d'une association sont identifiables au moyen du N° SIRET (dont
l'emploi est obligatoire). Il devrait donc être possible à terme
de les regrouper par bénéficiaires ; c'est une fonction
qu'intègre normalement CHORUS, le nouveau logiciel de gestion comptable
de l'État. Pour les collectivités, le problème est plus
difficile à résoudre mais il n'est pas insurmontable. Toutes les
collectivités ont l'obligation de faire figurer dans leurs comptes
administratifs les subventions versées. Il suffirait d'identifier chaque
subvention avec le N° de code de l'association (SIRET ou WALDEC), puis de
saisir et centraliser automatiquement ces opérations au niveau du
contrôle budgétaire. À l'avenir, une aide pourrait venir du
système de télétransmission des opérations de
dépense en cours d'implantation (HELIOS). Au prix de modifications
mineures, sur un système il est vrai, déjà très
complexe, il devrait être possible d'extraire l'information sans
ressaisie des données. Il faudrait pour cela rechercher la collaboration
des éditeurs de logiciels pour qu'ils intègrent cette nouvelle
fonctionnalité dans les logiciels de base de gestion comptable.
La direction de la comptabilité publique,
consultée, juge ces évolutions faisables, mais dans un horizon de
moyen terme, une fois les nouveaux systèmes de traitement de
données bien assimilés et stabilisés.
· L'instruction unique
Le document unique de demande de subvention a
été institué par circulaire du Premier ministre du 24
décembre 2002, dans un esprit de simplification. Celle-ci prévoit
:
- l'obligation pour toutes les administrations d'État
d'utiliser le même formulaire de demande de subvention (et la
recommandation aux collectivités de faire de même)
- l'interdiction de demander la communication de documents
comptables lors d'une première demande d'un montant inférieur
à 23 000€
- la constitution au sein de chaque service d'un dossier
permanent par association pour éviter d'avoir à demander à
nouveau des informations déjà communiquées
- l'obligation pour les associations de fournir avec chaque
nouvelle demande leurs comptes ou un compte rendu d'exécution. Cette
instruction peine à trouver sa voie, faute d'un outil de gestion commun
à tous les ministères. D'où l'idée du portail
unique de télétransmission SUBV-NET développé par
la DGME au ministère de l'économie et des finances. SUBV-NET
répond à une idée simple : permettre aux associations de
déposer leur demande auprès d'un ou plusieurs financeurs de
manière unique et standardisée, en ne fournissant qu'une fois la
description de leur projet et les pièces justificatives exigées
par la réglementation.
Baisse des financements de l'État
La part des financements de l'État baisse sous
plusieurs effets. En premier lieu, la poursuite de la décentralisation
contribue mécaniquement à baisser cette part et à
augmenter celle des collectivités locales - pour l'essentiel les
départements - qui a compensé la baisse des financements de
l'État jusqu'à la crise. Ensuite, on observe une baisse des
financements de type subventions, une orientation tendancielle depuis la fin
des années 1980 due à plusieurs facteurs :
- le cadre juridique et fiscal de la subvention a
été de plus en plus réglementé ; de nombreuses
subventions ont été requalifiées par les services fiscaux,
d'où une plus grande prudence des bailleurs de fonds.Si le droit
communautaire réglemente la subvention, les acteurs publics ont souvent
été tentés de sur interpréter ce droit
communautaire pour justifier la modification de leur mode d'intervention ;
- la visibilité des bailleurs publics est moindre dans
les projets développés à partir d'une subvention publique,
dans lesquels c'est l'association qui apparaît au premier plan ;
- le développement d'appels d'offres ou d'appels
à projets et l'achat de prestations à des associations permettent
aux bailleurs publics de formater l'action des associations et de l'articuler
aux programmes d'action qu'ils mettent en place au niveau local.
La transformation des modes de financement des associations
n'est pas neutre, à un double niveau : elle a un impact, d'une part, sur
les types de projets qui sont développés par les associations et,
d'autre part, sur les publics cibles des associations.
La montée en charge des financements locaux et la
privatisation croissante du financement du secteur associatif accroissent la
dépendance des associations au contexte économique local. Dans
les territoires riches, où l'emploi et l'activité
économique sont importants et la démographie dynamique, les
collectivités locales ont davantage de moyens pour soutenir leur secteur
associatif que dans les territoires en déclin, confrontés
à l'absence d'activités économiques et à un
vieillissement de la population, alors même que les associations y
auraient un rôle plus important à jouer. Les évolutions en
matière de financement risquent donc de générer
d'importantes inégalités entre les tissus associatifs locaux.
La privatisation croissante des financements contribuera aussi
à un déplacement de fait des projets associatifs vers des publics
plus solvables susceptibles de participer financièrement au service qui
leur est rendu par les associations. À plus long terme, ces
évolutions peuvent modifier de façon substantielle les
caractéristiques des publics associatifs.
La transformation des subventions en commandes publiques a par
ailleurs pour effet d'instrumentaliser les associations, en limitant leur
rôle à celui d'exécutantes des politiques publiques, et
d'entraver leur capacité d'innovation sociale qui a inspiré tout
au long du XXe siècle de nombreuses politiques publiques.
La crise économique de 2009 a
accéléré toutes ces évolutions. Bien que les
données actuellement disponibles ne permettent pas de mesurer la baisse
des financements publics du secteur associatif, un triple constat peut
déjà être fait :
- si la baisse des financements de l'État ne peut pas
être encore mesurée au niveau national, elle est reconnue par les
nombreux représentants de l'État en contact avec les
associations, au niveau national ou dans les administrations
déconcentrées ;
- l'analyse des évolutions des financements des
conseils généraux en direction du monde associatif permet de
formuler l'hypothèse sérieuse d'une stabilisation de ces
financements qui n'ont plus été, en 2010, en mesure de compenser
la baisse des financements de l'État ;
- la baisse de l'emploi salarié dans les associations,
amorcée en 2010 et qui s'est poursuivie en 2011, même si elle est
encore très faible, constitue une rupture dans l'histoire du monde
associatif.
Quelles perspectives ?
La privatisation des financements du secteur associatif n'est
pas récente : elle découle, pour une part, du ralentissement de
la croissance des financements publics du secteur et, pour une autre part, de
l'arrivée de nombreuses associations qui vivent pour l'essentiel des
cotisations de leurs membres et de quelques subventions communales. Au final,
la croissance du secteur associatif s'est appuyée sur la croissance des
financements privés qui ont augmenté deux fois plus rapidement
que les financements publics. Les marges de manoeuvre dans ce domaine sont
désormais plus limitées.
Nouvelle charte
L'évolution des relations des associations avec la
puissance publique, dans certains secteurs au moins de l'association partenaire
à l'association prestataire, rend une nouvelle charte
nécessaire.
La révision de la charte de 2001 s'inscrit
également dans un contexte législatif en évolution avec
des conséquences pour les associations.
Ainsi, le projet de loi relatif à l'économie
sociale et solidaire dans sa rédaction actuelle comporte des
éléments concernant directement les associations, notamment la
définition de la subvention, le fondement légal des
opérations de fusions entre associations et la rénovation du
titre associatif. La définition de la notion de « subvention »
prévoit qu'il s'agit de financement d'actions ou de projets
initiés, définis et mis en oeuvre par les organismes de droit
privé dont les associations. Cette définition aura des incidences
importantes, car elle met l'accent sur l'initiative de l'association et devrait
ainsi permettre de stabiliser ce mode de relations financières avec les
collectivités territoriales en limitant le recours à la commande
publique sous prétexte de sécurité juridique.
Même si ce projet de loi doit avoir des
conséquences importantes pour les associations, la charte des
engagements n'est pas liée à ce texte pour plusieurs raisons :
Tout d'abord, il ne s'agit pas d'un texte d'application, la charte n'est pas
inscrite dans la norme juridique, mais dans une forme d'engagements
partagés avec les associations. En outre, la charte concerne l'ensemble
des associations, sans distinction de secteur, de taille ou d'activité,
et en particulier les associations qui n'exercent pas d'activité
économique.
L'autre texte en cours est le projet de loi sur la
décentralisation aujourd'hui scindé en trois textes, qui ne
comporte aucun élément sur le rôle des habitants. Michel
Dinet, président du Conseil général de Meurthe et Moselle
et membre du groupe de révision de la charte, mobilise les acteurs
associatifs et interpelle les pouvoirs publics pour introduire dans l'un des
textes une clause sur la capacité des habitants à intervenir et
agir. Ces propositions, si elles sont retenues, sont directement en lien avec
la charte puisqu'elles devraient permettre de mieux entendre les citoyens,
notamment les associations, qui souhaitent intervenir au nom de la
responsabilité collective dans le cadre de l'intérêt
général, et ainsi développer la participation
citoyenne.
Pour l'État
Le soutien aux associations doit être
réaffirmé. Alors que les textes relatifs aux aides d'État
encadrent plus précisément la possibilité de subventionner
les associations, il convient d'utiliser toute la souplesse offerte par les
textes. L'initiative associative doit être respectée, tout en
apportant la sécurité nécessaire aux collectivités
territoriales qui souhaitent aider les associations. Ainsi, des
réflexions sont en cours au sein du ministère de la vie
associative, afin de proposer un nouvel outil dans le cadre d'un travail de
co-construction avec les acteurs associatifs. Il s'agit du «
recueil d'initiatives », permettant en amont un travail de
recensement avec les associations pour connaître les besoins, les
réponses déjà existantes et identifier les réponses
nouvelles qui pourraient être apportées. Les modalités de
mise en oeuvre de cette nouvelle procédure restent à
préciser.
Les subventions d'État, même si elles constituent
une ressource financière importante pour les associations, ne
représentent plus en 2011 qu'un peu plus de 11 % de leurs budgets. Les
financements privés, que ce soit sous forme de dons de particuliers ou
de mécénat d'entreprises, progressent, grâce notamment
à une fiscalité encourageante pour les donateurs. Il ne faudrait
pas, qu'au nom d'économies à court terme, on prive les
associations d'un apport financier dont elles ont besoin et qui constitue pour
les donateurs une forme d'engagement. Il ne peut y avoir de « double peine
» avec à la fois une réduction des subventions publiques de
l'État et des collectivités et une restriction des avantages
fiscaux pour les donateurs. Le dispositif d'incitation fiscale doit donc
être préservé car il ne s'agit pas d'une niche fiscale
comme on peut l'entendre parfois, mais d'une autre façon de payer
l'impôt. Le financement public et le financement privé aux
associations doivent se compléter en vue de servir
l'intérêt général.
Cet engagement des citoyens se manifeste surtout dans le temps
donné, à travers le bénévolat, qui progresse
toujours, même s'il change de nature. Ce bénévolat doit
être encouragé, notamment auprès des plus jeunes et des
seniors, soutenu par le biais de formations adaptées, reconnu dans les
parcours de valorisation d'acquis de l'expérience et par les
employeurs.
La reconnaissance de ces engagements passe aussi par la place
qui est faite aux habitants et aux citoyens dans les instances de consultation
et plus largement au sein des lieux d'expression du dialogue civil. La
possibilité de participer à la construction des politiques
publiques doit être effective.
Il convient à cette occasion de clarifier le
vocabulaire entre consultation et concertation notamment.
Un récent rapport10(*)identifie 3 types de participation :
« - l'information, qui implique seulement que
l'acteur public informe tel ou tel organisme avant de mettre en oeuvre une
réforme,
- la consultation, dans laquelle il est demandé un
avis à une organisation en raison de son expertise dans un domaine
particulier,
- la concertation, qui est une discussion préalable
sur un projet et qui a lieu toujours à l'initiative des pouvoirs publics
».
Les instances de consultation et de concertation au sein
desquelles des associations sont représentées sont assez
nombreuses ; elles sont souvent liées à un secteur particulier
(environnement, consommation, droits de l'Homme ...) ou plus
générales comme le Haut Conseil à la vie associative. Leur
multiplicité pose parfois problème car les membres, souvent
bénévoles dans leur fonction, n'ont pas le temps de siéger
dans toutes les instances, nationales ou locales et, parfois, leurs frais de
participation ne sont pas pris en charge.
Ces instances doivent être composées de membres
proposés par les associations elles-mêmes afin de s'assurer d'une
certaine indépendance vis-à-vis des pouvoirs publics. Même
si les propositions issues des travaux de ces instances ne sont pas retenues ou
seulement en partie, il est important que l'ensemble des travaux de ces
consultations soit diffusé au moins aux participants et plus largement
si possible. Cette communication montre l'intérêt porté
à l'engagement des membres des groupes de travail. Les engagements de
l'État pour soutenir et encourager le développement de la vie
associative passent aussi par une meilleure visibilité de l'organisation
institutionnelle de l'État et de sa dimension interministérielle.
En effet, la récente réorganisation des services
déconcentrés de l'État, qui se traduit par la diminution
du nombre de directions régionales et départementales, a rendu
les relations avec les associations plus complexes. Les plus modestes d'entre
elles ont parfois des difficultés à identifier leurs
interlocuteurs. Aussi, les délégués départementaux
à la vie associative, véritables interfaces entre l'État
et les associations au plan local, doivent être confortés dans
leur rôle et disposer de moyens suffisants pour accompagner les
associations avec efficacité.
Au plan national, le travail interministériel, sous la
responsabilité du ministère en charge de la vie associative, est
le garant de la cohérence des politiques en direction des
associations.
Il doit être renforcé. Ainsi, aucune mesure,
aucun dispositif en direction de l'ensemble des associations, ne doit
être préparé sans une concertation
interministérielle organisée par le ministère en charge de
la vie associative.
Les bénévoles sont les acteurs essentiels de la
vie associative sans lesquels tout ce mouvement de mobilisation au service de
l'intérêt général n'existerait pas.
Néanmoins, dans bien des cas, l'efficacité de cet engagement
nécessite la présence de salariés et le rôle
d'employeur est également important dans ce secteur. Les emplois
associatifs constituent une part significative de l'emploi du secteur
privé. Dans certaines régions, ils représentent plus de 10
%. Il convient donc que les employeurs associatifs soient reconnus à la
place qu'ils occupent aux côtés des autres employeurs
privés, et que l'État soutienne le développement de
l'emploi associatif. Le soutien à la vie associative doit
également se traduire par des simplifications administratives. En effet,
les responsables d'associations doivent pouvoir consacrer l'essentiel de leur
temps à mettre en oeuvre le projet associatif, surtout lorsqu'ils sont
bénévoles. Le dossier unique de demande de subvention qui existe
depuis déjà plusieurs années doit être
utilisé par tous les financeurs. Les procédures administratives
doivent être allégées chaque fois que cela est possible,
sans pour autant supprimer les contrôles et procédures qui
demeurent nécessaires et constituent un gage de transparence.
L'attribution des subventions doit répondre aux
exigences de transparence, notamment quant aux critères et aux
modalités.
Pour les collectivités territoriales
Même si la présence des collectivités
territoriales comme signataires constitue la principale novation de cette
charte de 2013, certaines d'entre elles ont, depuis plusieurs années
déjà, signé des chartes précisant le type de
partenariat qu'elles souhaitent développer avec les associations.
Dans ces textes, les collectivités se sont
engagées à respecter la liberté des associations,
notamment dans leur organisation en reconnaissant le rôle des
fédérations.Cette reconnaissance à participer à la
construction des politiques publiques doit s'accompagner d'une reconnaissance
des réseaux et fédérations qui structurent la vie
associative et permettent souvent aux associations de mettre en commun des
moyens pour être plus efficace au service de l'intérêt
général.Les associations ne peuvent agir sans moyens, notamment
financiers. Cependant, il ne peut être envisagé de demander aux
collectivités territoriales de s'engager à soutenir
financièrement, de manière pérenne, les associations ; les
contraintes budgétaires les concernent autant que l'État.
Néanmoins, les collectivités devraient appliquer une certaine
transparence dans l'attribution des subventions aux associations avec quelques
critères établis au préalable et lisibles pour les
bénéficiaires des subventions.
Des difficultés ont été
évoquées par les représentants de l'Association des Maires
de France (AMF) au cours des travaux du groupe, en particulier sur la nature
des engagements qui pourraient être pris. En effet, ceux-ci ne pourraient
pas avoir un caractère contractuel contraignant dans la mesure où
l'AMF est une association de personnes, les maires. Il en est de même de
l'ADF (assemblée des départements de France) pour les
présidents de conseils généraux, alors que l'ARF
(association des régions de France) est une association de
collectivités. Cette spécificité ne doit pas constituer un
obstacle et doit pouvoir être surmontée par un dialogue approfondi
avec la conférence permanente des coordinations associatives.
Pour les associations
Comme en 2001, la charte repose sur le principe d'engagements
réciproques ; c'est pourquoi les associations proposent, elles aussi,
des évolutions.
Face à un environnement qui doit être mieux
articulé entre le niveau de l'État et celui des
collectivités territoriales dans ses relations avec les associations, il
importe que ces dernières entretiennent entre elles des relations
permettant un travail en bonne intelligence oeuvrant pour
l'intérêt général.
Ainsi, les associations s'engageront à faire respecter
des règles de bonne gouvernance, en étant ouvertes à tous
sans discrimination, en faisant prévaloir les principes de
parité, notamment dans la composition des instances dirigeantes. Elles
seront attentives à la limitation du cumul des mandats et à leur
durée, afin de permettre l'accès du plus grand nombre aux
responsabilités.
Elles valoriseront les acteurs qui, bénévoles,
volontaires, salariés, interviennent ensemble et de façon
complémentaire pour faire vivre le projet associatif. Cependant,
certaines dispositions s'adressent plus particulièrement aux uns ou aux
autres.
Ainsi :
· Pour les bénévoles, cela se traduit
par des actions de formation, d'information et de reconnaissance, tant pour
leur parcours personnel que dans le cadre de leur participation au projet
associatif.
· Pour les salariés, il s'agit entre autres du
respect de leurs droits sociaux et de leurs qualifications.
Les associations devront être attentives à
prendre en compte les besoins sociaux, définir préalablement
à toute action les objectifs quantitatifs et qualitatifs qu'elles
souhaitent atteindre et participer à la mise en place de politiques
publiques.
Enfin, les associations gestionnaires doivent faire davantage
de place aux usagers.
L'ensemble des associations doit être à
l'écoute des habitants et être plus ouvert aux formes moins
instituées de participation collective qui tendent à se
développer ces dernières années (collectifs informels
etc.).
La charte, parce qu'elle a vocation à être
l'outil des relations des pouvoirs publics avec le mouvement associatif,
s'adresse à toutes les associations, qu'elles soient
fédérées ou non, employeuses ou ne fonctionnant qu'avec
des bénévoles, développant des activités
économiques ou pas.
Une Nation peut se maintenir seulement si entre l'État
et les individus est intercalée une série de groupes
intermédiaires assez proches des individus pour les attirer fortement
dans la sphère de l'action et les entraîner sur cette voie dans le
cours général de la vie sociale.
Ainsi à Nice, pour une mise en oeuvre de la
reconnaissance de « l'égale dignité de tous les
êtres humains » affirmée dans la loi du 29 juillet 1998,
des associations ce sont regroupées dans le social autour
d'Inter-Secours Nice en lien avec les pouvoirs publics.
Partie B
LesAlpesMaritimes en quelques mots
Les AlpesMaritimes s'étendent sur une superficie de 4
300 km² avec une population de plus de1 079 100 habitants avec comme
préfecture Nice.
-Situé à l'extrême sud-est de la France,
le département possède un trésor touristique
réputé dans le monde entier, palette de paysages et de cultures
provençales.
-L'économie se caractérise par l'importance du
secteur tertiaire. Le département compte, outre les activités
touristiques et les services traditionnels, un nombre assez élevé
d'entreprises de recherche et du secteur tertiaire supérieur.
- Abritant la première technopole d'Europe Sofia
Antipolis, le département est tourné vers les sciences de la
santé, la chimie fine, la biotechnologie, l'informatique et les
énergies nouvelles.
Les Alpes Maritimes font partie des départements
à pauvreté moyenne avec un profil proche du
niveau métropolitain :
13,9 % des habitants du département vivent
sous le seuil de pauvreté, un pourcentage un peu
supérieur à la moyenne nationale qui est de 13,2 % mais
inférieur à la moyenne de la Région PACA avec 15,5 %
où seules les Hautes-Alpes font mieux avec 13,4%. 11(*)
1) Contexte socio-économique de Nice
Nice, avec une superficie de 7300 ha et 347100 habitants est
la 5ème ville de France avec un microclimat exceptionnel
rendant sa visite agréable toute l'année. Ses 7,5 km de plages
aux eaux turquoise, la beauté de ses paysages entre mer et montagnes et
sa culture très particulière en font la destination touristique
la plus prisée de France après Paris, avec plus de 4 millions de
visiteurs par an.
Étant une zone à forte composante urbaine, une
étude de l'INSEE sur les revenus disponibles dans le département
dans les Alpes-Maritimes montre que la pauvreté concerne surtout les
catégories de personnes touchées par le chômage, vivant
essentiellement de prestations sociales. Pour ce qui est de la catégorie
d'âge, on note que ce sont surtout des enfants et des jeunes, 22% des 0
à 19ans et 16,4 % des 20 à 24 ans. Quant au type de
ménage, il concerne surtout des familles monoparentales dont 26,2 %
de pauvres, des hommes et des femmes seules autour de 17% de pauvres dans
chaque catégorie alors que le taux de pauvreté s'élevait
déjà à 13,9 % de la population en 2006.12(*)
Une carte postale envoyée depuis la Côte d'Azur
représente la plage, la mer, le soleil, voire si elle est envoyée
depuis Cannes, de somptueux palaces ou un attirail de voitures de rêve.
L'image et l'idée associées sont celles du farniente et de
l'argent.
Mais une carte postale n'a pas vocation à montrer la
complexité d'une réalité :
1 Niçois sur 5 est
« pauvre »
|
Derrière le décor de luxe et des grands projets
menés par la ville tels que le centre aquatique ou la promenade du
paillon, existe une pauvreté bien présente.
a. La Pauvreté
On en distingue trois symptômes:
Problèmes de logement
Il y a un cruel manque de logements sociaux car 50 000
logements sont à loyer modéré dont 16 000 pour la seule
ville de Nice selon l'Association ADEMONICE13(*) en 2006, 45 000 logements à loyer
modéré selon la Fondation Abbé Pierre en 2008 feraient
défaut dans le département alors que dans le même temps ,
toujours selon l'Association ADEMONICE, 30 000 appartements resteraient
vacants, les propriétaires préférant payer une amende si
le logement n'est pas loué au bout d'un certain temps, plutôt que
de le louer à un prix inférieur à celui du marché.
La crise du logement est une réalité à Nice. Outre le prix
des loyers relativement élevé, avec 12% de l'habitat
niçois affectés au logement social, la loi SRU (Solidarité
et de renouvellement urbain), votée en 2000, impose un quota de
logements sociaux dans les communes de plus de 3 500 habitants qui est de 25%
d'ici 2025.
La situation actuelle ne permet plus de
répondre aux besoins des actifs, il y a 1.200 attributions de
logements sociaux par an, pour 10.000 demandes.
Pour atteindre les 25% au titre de la loi SRU, la ville de
Nice devrait produire 2.013 logements locatifs sociaux par an, contre 779
aujourd'hui. Or actuellement sur Nice, ce sont en moyenne 1.196 logements, tous
secteurs confondus, qui font l'objet d'une mise en chantier annuelle. Atteindre
25% semble donc utopique au vu de la réalité actuelle. Il n'y a
aucun foncier d'Etat sur Nice dans la liste des terrains établie par le
ministère du logement, comme susceptibles d'être
cédés à prix intéressant pour faire du logement
social.
Voir en référence article en ligne sur
www.codani.info
Problème d'alimentation
Dans notre département, comme partout en France, de
plus en plus d'individus manquent de moyens pour se nourrir et ont recours aux
distributions de nourriture des organisations caritatives et humanitaires.
Comme nous le démontre les restos du coeur ayant franchi le million de
bénéficiaires deux semaines après le lancement de la
29e campagne hivernale. Ainsi,14(*) le jeudi 19 décembre 2013, le
présidentde l'association Olivier Berthe, précisant
qu'une « hausse de 5 % du nombre de
bénéficiaires par rapport à la fin de la campagne
2012-2013 » a été observée. Ce chiffre
auquel s'attendait l'association créée par Coluche en 1985,
après 965 000 personnes aidées et 130millions de repas servis
lors de l'hiver 2012-2013, elle avait déjà, le 25
novembre, la « quasi-certitude » que le seuil
symbolique du million de bénéficiaires serait atteint.
L'aide alimentaire telle que nous la connaissons en France
aujourd'hui, est née en 1987 lorsque la Commission européenne a
instauré le Programme européen d'aide aux personnes les plus
démunies (PEAD), qui autorisait la mise à la disposition des
populations les plus en difficulté de la surproduction agricole issue de
la politique agricole commune (PAC). Au fil du temps et face à la
disparition de certains stocks européens, les gouvernements successifs
se sont lancés dans une entreprise de modernisation de l'aide
alimentaire.
C'est ainsi qu'en 2004 a été
instauré le Programme national d'aide alimentaire (PNAA), financé
de 2009 à 2012 en loi de finances initiale dans le programme 177, «
Prévention de l'exclusion et insertion des personnes vulnérables
» de la mission « Ville et logement ».
Aujourd'hui, l'article L. 230-6 du code rural et de la
pêche maritime précise que : « l'aide alimentaire a pour
objet la fourniture de denrées alimentaires aux personnes les plus
démunies.
|
Cette aide est apportée tant par l'Union
européenne que par l'État ou toute autre personne morale. Selon
des données de l'INSEE15(*) publiées en 2011, 3,5 millions de personnes
auraient bénéficié de l'aide alimentaire fournie par les
associations têtes de réseau, soit 1,450 million de foyers.
Conséquence directe de la crise économique, ce chiffre n'a
cessé d'augmenter au cours des dernières années,
enregistrant même une hausse de 25 % entre 2008 et 2010 passant de 2,8
à 3,5.Les données nationales officielles n'intègrent donc
pas les personnes qui ont recours à l'aide alimentaire au travers
d'autres associations caritatives, nationales ou locales en dehors de la
Fédération française des Banques alimentaires, le Secours
populaire français, les Restos du Coeur et la Croix-Rouge
française. Par ailleurs, la comptabilisation du nombre de repas servis
pouvant varier d'une association à l'autre selon l'équivalence en
poids de nourriture retenue, les chiffres disponibles quant au nombre de
bénéficiaires sont nécessairement partiels et ne rendent
compte que d'une partie de la demande réelle.
Dans les Alpes Maritimes, la quantité de
denrées distribuées par la Banque Alimentaire ne cesse de
progresser: on est ainsi passé de 400 tonnes distribuées en 1990
à plus de 1328 tonnes en 2013.
|
Problème de Solitude
La solitude est déclarée grande cause
nationale 2011, qui touche aussi de plus en plus souvent ces personnes
laissées sur le bord du chemin par la pauvreté et la
précarité. Cette progression s'accompagne de
l'arrivée de nombreux « primo accueillis », et parmi
eux surtout des jeunes couples en CDD, des travailleurs à temps partiel,
des intérimaires, des retraités percevant une faible pension et
des familles monoparentales.
b. La Création d'Associations
16(*)Avec
un nombre de créations d'associations pour 1000 habitants sur 10 ans
(12,8 °/°°) supérieur à la moyenne nationale (10,7
°/°°), le département des Alpes Maritimes qui compte plus
de 50 000 associations déclarées, démontre son dynamisme
associatif. Lesecteur associatif se renouvelle
régulièrement : Avecen moyenneprès de 1400 nouvelles
associations chaque année, pour répondre aux attentes et aux
besoins des habitants.L'évolution départementale est proche de la
courbe régionale.
17(*)
L'évolution régionale est
reconstituée
en tendance pour être comparée
à l'évolution départementale,
à
partir de la même base pour l'année
associative 2002 - 2003
Commentaire sur le graphique:
L'année 2007-2008 marque un tournant. A un rythme
de créations assez constant et plus soutenu qu'au plan national. On
constate que l'évolution départementale est proche de la courbe
régionale notamment entre 2007-2008 et 2010-2011. Elle s'en
écarte nettement depuis deux ans, avec une tendance opposée en
2012-2013. La dynamique de créations est un repère
intéressant, montrant que ceux que l'on nomme les «
bâtisseurs associatifs » sont actifs.
|
Département
|
Région
|
France
|
Nombre de créations pour 1000 habitants
|
12,8
|
13,5
|
10,7
|
On constate ici que le département des Alpes-Maritimes
présente un nombre de créations pour 1.000 habitants proche de la
moyenne régionale, elle-même nettement supérieure à
la moyenne nationale.
Depuis avril 2007, les associations nouvelles sont
répertoriées au Journal officiel sous 29 thèmes
différents, le plus souvent décomposés en
sous-thèmes très ciblés. Une association peut être
classée sous 2, voire 3 rubriques, pour tenir compte de son
éventuelle polyvalence. La diapositive suivante porte sur les
inscriptions des nouvelles associations, inscriptions dont le nombre
dépasse forcément celui des créations. Elle
présente la répartition, en pourcentage, des inscriptions dans
les principaux thèmes au niveau du département, en le situant par
rapport aux moyennes régionale et nationale.Le département se
distingue par des créations proportionnellement plus nombreuses dans
l'éducation, la formation et l'environnement.
Inscriptions des créations,
par thème en %
|
Département
|
Région
|
France
|
Culture
|
23,9
|
25,2
|
23,0
|
Sport
|
14,9
|
15,4
|
16,0
|
Loisirs
|
10,3
|
14,3
|
13,2
|
Social
|
7,4
|
6,9
|
8,0
|
Education, formation
|
8,6
|
6,0
|
6,1
|
Economie
|
3,9
|
3,2
|
4,3
|
Aide à l'emploi, développement local
|
1,5
|
1,8
|
2,1
|
Environnement
|
4,7
|
3,9
|
3,6
|
Autres
|
20,2
|
19,1
|
19,6
|
On connaît la date de naissance d'une association mais
on ne connaît généralement pas la date de fin
d'activité ou de mise en sommeil. Un certain nombre menant une vie
totalement discrète, entre leurs membres et sans besoin de
visibilité ou de soutien.
D'après les références contenues dans les
bases qu'actualise Fédération Asso1901, pour une estimation
nationale de l'ordre de 1.300.000 associations, le département pourrait
comporter entre 17.000 et 19.000 associations en activité.
|
En 2013, les bénévoles intervenants dans les
associations sont estimés à 12,5 millions (24% des
Français pour 22% en 2010). En tenant compte des engagements pluriels de
nombre d'entre eux (un peu plus de 40%), on parvient à une moyenne,
inchangée depuis des années, de 13 à 14
bénévoles par association. Sur cette base actualisée, on
peut estimer entre 176.000 et 190.000, le nombre de bénévoles
dans les associations du département, en 2013. La dernière
enquête IFOP18(*)
révèle en revanche un changement radical depuis 2010, quant
à la proportion de bénévole intervenant
régulièrement, au moins une fois par semaine. Elle est
passée de 55% à 44%, ce qui conduit à une fourchette
nettement révisée, comprise entre 70.000 et 76.000 pour le
département.
c. Les Associations Employeurs : un enjeu
économique et social
Près de 17.400 associations ont été
repérées dans les Alpes-Maritimes, pour lesquelles de multiples
informations sont désormais disponibles. La moitié d'entre elles
se distribuent entre le secteur social 25% et celui de la culture et des
loisirs.
Répartition des Associations Employeurs
Tranches
|
Nombre d'associations employeurs
|
Ventilation départementale
|
Ventilation nationale
|
1 ou 2 salariés
|
1209
|
55%
|
53%
|
3 à 5 salariés
|
325
|
15%
|
15%
|
6 à 9 salariés
|
218
|
10%
|
10%
|
10 à 19 salariés
|
193
|
9%
|
9%
|
20 à 49 salariés
|
171
|
8%
|
8%
|
50 à 99 salariés
|
63
|
3%
|
3%
|
100 salariés et +
|
36
|
2%
|
2%
|
Total
|
2214
|
100%
|
100%
|
Les petites associations de 1 ou 2 salariés sont ici
proportionnellement plus nombreuses qu'en moyenne nationale (55% pour 53%). Le
département compte toutefois une centaine d'associations de plus de 50
salariés.
D'après les données 2012 ACOSS-URSSAF et MSA, De
2000 à 2010, l'emploi dans les associations a augmenté de
façon continue (+ 7000 salariés), à un rythme proche de
celui observé au plan national. Il fléchit depuis, de
façon un peu plus accentuée.
Evolutions entre 2008 et 2012 :
Les secteurs les plus touchés par les disparitions
d'emplois, toutes tailles confondues, sont : la santé - 250 emplois,
l'aide à domicile - 90 emplois, l'hébergement social pour
handicapés mentaux - 80 emplois, l'hébergement social pour
enfants handicapés - 30 emplois et la culture - 50 emplois.
Après une hausse continue depuis de nombreuses
années, l'emploi associatif a fléchi tout au long de
l'année associative 2010- 2011 (septembre à septembre), et s'est
stabilisé au cours de l'année suivante.
Voyons la répartition des salariés des
associations par secteur (en %), dans le département et au niveau
national :
|
Départementale
|
Nationale
|
|
Enseignement
|
10,7
|
11,9
|
|
Sport
|
5,0
|
4,2
|
|
Santé
|
15,6
|
7,2
|
|
Social (ventilé dans la diapositive suivante)
|
36,2
|
48,4
|
|
Loisirs
|
0,8
|
0,6
|
|
Culture
|
2,6
|
3,3
|
|
Autres activités 19(*)
|
7,7
|
10,9
|
|
Autres 20(*)
|
21,5
|
13,5
|
|
Total
|
100,0
|
100,0
|
|
On peut observer ici l'importance de l'emploi du
secteursocial qui compte un nombre important de salariés qui se
répartissent comme suit :
|
Départementale
|
Nationale
|
Hébergement médicalisé
|
4,8
|
9,5
|
Hébergement social
|
8,4
|
9,2
|
Aide à domicile
|
7,8
|
9,8
|
Accueil d'adultes handicapés ou de pers.
âgées
|
0,7
|
0,5
|
Aide par le travail
|
5,5
|
7,7
|
Accueil de jeunes enfants
|
1,3
|
1,9
|
Accueil d'enfants handicapés
|
1,2
|
1,3
|
Accueil d'enfants et d'adolescents
|
0,0
|
0,6
|
Autres actions sociales sans hébergement 21(*)
|
6,5
|
8,0
|
Ensemble du secteur social 22(*)
|
36,2
|
48,4
|
La moindre présence des salariés du domaine
social s'observe dans tous les secteurs, à l'exception de l'accueil
d'adultes handicapés ou de personnes âgés, un peu plus
présent dans le département.
Les emplois associatifs représentent 8,1% des emplois
privés soit 588,8 millions d'euros : un élément fort qui
permet aux acteurs concernés et aux décideurs du
département de prendre conscience de l'enjeu économique et social
que représente le secteur associatif.
2) Les Ressources Humaines dans les Associations
a. Emplois d'Avenir
Le bilan de l'année 2012-2013, se solde par un
équilibre acquis notamment grâce au dispositif des emplois
d'avenir mis en place en fin d'automne 2012.
L'emploi d'avenir est un contrat d'aide à l'insertion
destiné aux jeunes particulièrement éloignés de
l'emploi, en raison de leur défaut de formation ou de leur origine
géographique.il comporte des engagements réciproques entre le
jeune, l'employeur et les pouvoirs publics, susceptibles de permettre une
insertion durable du jeune dans la vie professionnelle.
Les emplois d'avenir sont développés dans des
activités présentant un caractère d'utilité sociale
ou environnementale ou ayant un fort potentiel de création
d'emplois et susceptibles d'offrir des perspectives de recrutements
durables. On peut citer, à titre d'illustration : les
filières vertes et numériques, le secteur social et
médico-social, le secteur des aides à la personne, le secteur de
l'animation et des loisirs, le tourisme. Ce dispositif est beaucoup
utilisé par les associations.
Avec en moyenne près de 1400 nouvelles associations
chaque année associatif, le secteur associatif se renouvelle
régulièrement pour répondre aux attentes et aux besoins
des habitants. Cela se réalise grâce à l'aide d'hommes et
de femmes qui, en parallèle de leurs vies professionnelles et
familiales, sont sensés assumer d'autres responsabilités et
être animés par des valeurs et des motivations à la fois
unifiées mais personnalisées, unanimement validées mais
également « négociées ».
b. Le Bénévolat dans les Associations
Voyons ce que la notion de bénévolat nous
renvoie !
« Est bénévole toute personne qui
s'engage librement pour mener une action non salariée en direction
d'autrui, en dehors de son temps professionnel et familial »
|
À partir de cette définition communément
admise, cet engagement peut s'exercer au sein d'une association (environ 22%
des Français). Les dernières données consolidées
dont nous disposons (IFOP23(*) pour France Bénévolat24(*), 2013) conduisent à
uneestimation de12.7 millions de Français
bénévoles dans une association. À ne pas
confondre avec les « interventions bénévoles », de
l'ordre de 18 millions, compte-tenu des engagements multiples de 40% de ces
bénévoles.
Motivations
À partir de motivations personnelles et profondes, une
personne passe à l'acte et s'engage selon un processus de
déclenchement qui peut être par exemple : le besoin
d'activités, une sollicitation par des amis, ou encore par tradition
familiale surtout chez les bénévoles les plus
diplômés. Quant à ces motivations, que les sociologues
nomment ressorts d'engagement, elles varient assez fortement selon le
secteur dans lequel on agit. On peut retenir le souhait d'être utile
à la société ; l'épanouissement personnel qui
est d'autant plus partagé que l'on est jeune ; le souhait
d'appartenir à une équipe ; une cause défendue ;
l'acquisition d'une compétence ou encore le désir d'exercer une
responsabilité.
Une mission prise au sérieux
Car pour la majorité des bénévoles, leur
mission doit être précisément et préalablement
définie, avec des objectifs précis et un suivi
d'exécution. Cette mission suppose un savoir-faire et des
compétences, mais précisons que ces compétences pourront
être acquises et développées dans le cadre de l'engagement.
La nécessité d'une formation, tout au long de l'engagement,
apparaît clairement aux yeux des bénévoles ; auxquels il
faut ajouter ceux qui pensent que ce serait souhaitable, et d'autres qui
avouent qu'ils ne prennent pas ou qu'on ne leur donne pas le temps
nécessaire.
À leurs yeux, cette formation revêt pour eux des
formes multiples, parfois éloignées des standards du milieu
professionnel. Elle peut se présenter tout autant, et cumulativement,
sous la forme de l'apprentissage d'un savoir-faire sur le terrain, directement
dans l'action, de conseils de bénévoles
expérimentés, plus anciens ou dans le cadre de modules
organisés par des professionnels d'un domaine particulier , ou encore
par l'acquisition de connaissances par auto-formation.
Satisfactions
D'après une étude25(*) menée par Recherches et
Solidarités en partenariat avec France Bénévolat en 2013,
on a dans l'ordre des satisfactions spontanément
déclarées, d'abord le contact et les échanges avec
l'autre(72%), le plaisir d'être utile et
efficace(68%), et la convivialité(63%). Parmi
ces trois satisfactions qui se détachent nettement, deux concernent les
relations interpersonnelles, ce qui montre aux responsables d'associations
à quel point les bénévoles y sont sensibles.
L'épanouissement personnel vient
nettement plus loin (49%), avec une réelle différence entre les
plus jeunes qui n'hésitent pas à exprimer cette satisfaction
(59%), et les bénévoles les plus âgés (38%).
Le sentiment de changer un peu les choses (44%) et
le plaisir d'avoir fait progresser l'association (42% en moyenne
mais avec un écart très net en faveur des femmes), viennent
ensuite, devançant très nettement le sentiment du devoir
accompli (28%) ou encore le plaisir de découvrir un univers
jusque-là inconnu (27%, mais avec un nouvel avantage en faveur
des femmes).
Lorsqu'on pousse un peu le bénévole dans ses
retranchements, et que l'on substitue le terme de « satisfaction
» qui peut freiner certains parmi les plus anciens, par un terme plus
objectif comme celui « d'apport », les réponses sont
plus tranchées.
C'est avant tout le sentiment d'être utile
(73%), suivi de l'épanouissement personnel (62%) et
des rencontres et des amitiés fortes (60%) qui sont ressentis
le plus souvent par les bénévoles. Cette hiérarchie,
appuyée sur cette double notion d'action pour les autres et
d'action pour soi, se retrouve à tout âge, mais elle est
beaucoup plus resserrée chez les plus jeunes (78% - 75% - 67%). Par
exemple, c'est à travers cet engagement que 4% des
bénévoles en moyenne (7% chez les moins de 40 ans) ont
rencontré leur conjoint ou leur compagnon.
Le bénévole se trouve généralement
bien dans son association, dans une proportion supérieure à 90%,
même si 3% estiment ne pas être à la hauteur de la mission,
et si 6% estiment n'avoir pas choisi la bonne association. Il peut consacrer
beaucoup de temps : parmi les bénévoles qui agissent
régulièrement, tout au long de l'année, 43% consacrent au
moins cinq heures chaque semaine à leur association.
La fidélité est une caractéristique
forte, puisque 56% des bénévoles ont une ancienneté de
plus de 5 ans dans la même association. Mais le bénévole
peut également faire preuve de curiosité et de
mobilité.
|
Engagement bénévole et vie
personnelle
Du sens et des compétences :
source d'épanouissement personnel, le bénévolat
permet de donner du sens à sa vie à tout âge. Si le
bénévole met ses compétences au service de son engagement,
il en acquiert d'autres, dont il aura une large utilité dans ses
études, comme dans sa vie professionnelle. Il aura aussi à coeur
de les partager au sein du secteur associatif, notamment dans une
démarche de transmission entre les générations.
Un véritable équilibre :
contrairement aux idées reçues, être
bénévole ne veut pas dire renoncer à d'autres
activités. Le partage du temps se fait sans trop de difficultés
pour ceux qui s'engagent dans les associations. L'engagement des jeunes ne se
distingue pas vraiment de celui de leurs aînés : ils sont
attachés aux projets collectifs et ils sont plus « mobiles
» (parfois par contrainte) que « zappeurs ».
Un effet de levier sur les autres domaines :
les bénévoles marquent l'influence de leur engagement
dans leur vie, dans leurs études, dans leur recherche d'emploi, dans
leur parcours professionnel et dans leur vie post professionnelle. D'une
manière d'autant plus incontestable qu'ils le font sur des sujets
concrets, ils expriment à quel point se préoccuper des autres
les satisfait et les épanouit.
Quelques marges de progression :
Certains ne savent pas comment valoriser leur expérience
bénévole sur le plan professionnel, notamment dans leur CV, tout
comme bien des employeurs sont encore trop peu convaincus des apports du
bénévolat, lors d'un recrutement, et de l'intérêt de
le valoriser au sein de leur entreprise.
· Focus sur les étudiants :
Mener à bien ses études mais aussi
s'engager...
Apporter ses connaissances à une cause
d'intérêt général, donner du sens à sa vie,
avoir une activité en équipe sont les trois principales sources
de motivations des étudiants bénévoles. Ils sont 26%
à être encouragés au cours de leurs études, dans le
cadre de leur cursus ou par le biais des associations étudiantes. D'une
manière générale, ils parviennent assez bien à
articuler études et bénévolat, même si 27%
regrettent de ne plus avoir assez de temps pour eux. Ils ne sont en tous cas
que 7% à craindre de devoir arrêter leur activité
bénévole pour la bonne réussite de leurs études.
Ils voient dans leur engagement de nombreuses influences positives pour leurs
études : ouverture d'esprit et appréciation positive des jurys
d'examen, avant tout ; et aussi, des rencontres, l'utilisation des
compétences acquises, une meilleure gestion de leur temps. Ils mettent
les connaissances acquises dans leurs études au service de leur
activité bénévole, mais ils se réfèrent
aussi à leur expérience bénévole pour renforcer
leurs connaissances. Aujourd'hui, rares (5%) sont ceux qui tiennent à
bien distinguer ces deux facettes de leur vie et ils ne sont que 20% à
constater que le décalage est trop grand entre leur activité
bénévole et le cursus qu'ils ont choisi. Ainsi convaincus des
interactions positives entre études et bénévolat, ils sont
aussi conscients de la reconnaissance croissante du bénévolat par
les employeurs : ils sont 62% à ne pas hésiter à en faire
mention systématiquement dans leur CV.
Les étudiants ne sont pas les bénévoles
« zappeurs », idée souvent avancée. Une large
majorité préfère avoir une activité
bénévole continue. Les autres, compte tenu de leur
mobilité, construisent leur bénévolat au travers
d'expériences successives. Pour 16% d'entre eux, c'est par contrainte
(déménagement, stage...) et pour 26% c'est par choix personnel.
Cette mobilité peut être difficile à gérer pour les
associations, mais elle est aussi source de retours d'expériences
enrichissants pour le bénévole et pour les associations qu'il
fréquente. On les savait très présents sur les
réseaux sociaux. Notons que 63% des jeunes bénévoles les
utilisaient aussi pour soutenir une cause, faisant de ces modes de
communication un véritable outil moderne d'action collective.
· Focus sur les actifs :
Parcours professionnel et engagement
bénévole...
Les actifs, tout comme les étudiants s'engagent avant
tout pour donner du sens à leur vie, ensuite pour apporter des
compétences à une cause d'intérêt
général, et aussi pour intégrer une équipe.
À noter aussi que pour 18% des bénévoles, c'est pour
pallier des insatisfactions rencontrées dans leur vie professionnelle.
Pour les deux tiers des répondants, l'action bénévole peut
avoir une influence positive sur leurs objectifs professionnels. En tout
premier, c'est la capacité de prendre du recul par rapport aux objectifs
professionnels, sans doute en lien avec le sens que l'on trouve dans
l'activité bénévole. Vient immédiatement
après la possibilité d'utiliser en milieu professionnel des
compétences acquises dans l'activité bénévole. Dans
une moindre mesure, l'activité bénévole facilite aussi le
travail en équipe, elle conduit à mieux s'organiser et offre des
opportunités de contacts utiles pour exercer un métier
donné.
· Focus sur les retraités :
Quand retraite rime bien avec
bénévolat...
Près de 80% des répondants retraités ont
trouvé un équilibre entre leur engagement, leurs autres
activités et leurs proches. Au-delà des propos entendus ici ou
là, la proportion des bénévoles qui trouvent qu'on les
sollicite trop, sous prétexte qu'ils ne travaillent plus, est
très faible (7%). Avec les proches également (conjoints, enfants,
petits-enfants...), un équilibre a été trouvé : les
relations sont un peu tendues pour seulement 12% des répondants. La
rencontre avec des personnes intéressantes et d'horizons divers, la
possibilité de se sentir utile, et la faculté de conserver une
vie sociale sont, dans l'ordre, les trois principaux apports signalés
par les bénévoles. Ils ont à coeur de transmettre leur
savoir-faire à des jeunes bénévoles (41%) et
préfèrent ne pas trop se poser de questions sur leur engagement
dans les prochaines années.
L'engagement associatif a de nombreux atouts :
- Il permet à de nombreuses personnes d'agir, de
prendre des responsabilités, de se sentir utile, performant. Ce constat
est notamment vérifiable pour celles et ceux qui ne
bénéficient pas toujours d'une reconnaissance professionnelle.
L'association devient donc parfois un terrain d'épanouissement personnel
qui permet de s'ouvrir et de ne plus s'interdire d'évoluer vers de
nouvelles expériences (notamment lorsque le cadre familial ou
professionnel peut être lieu de blocage).
- Dans le sens de l'adhésion à plusieurs
associations ou de bénévolat dans au moins une association, il
produirait donc un impact positif sur la satisfaction par rapport à sa
vie, à partir du moment où l'intensité de l'engagement
atteint un certain point, où l'individu est réellement
impliqué dans la vie associative et y développe ainsi une culture
spécifique.
Nous voyons là le regard des bénévoles
sur la société, car ils comptent moins sur l'Etat et la
collectivité pour améliorer les choses, et croient dans le
pouvoir d'agir au travers des associations. Engagés dans l'action, ils
sont plus optimistes, plus confiants, et tissent autour d'eux un lien social
qui leur fait moins redouter une éventuelle situation de
précarité. C'est bien un autre modèle social qu'ils
dessinent, une nouvelle organisation des différents acteurs de la
société, qui s'éloigne d'un Etat providence au retrait
toujours plus marqué.
C'est ainsi que les bénévoles jouent, au
sein des associations, différents rôles sociaux :
moteur de l'action collective, renforcement de la dynamique associative,
développement du capital social et du bien-être des
bénévoles, et économiques: renforcement du signal de
confiance émis vers les différentes parties prenantes de
l'association, ressource économique vitale, source de
créativité et d'innovation sociale ou technologique.
Les bénévoles représentent une
force de travail importante, tant en nombre de travailleurs qu'en nombre
d'heures prestées.
|
c. Gestion des Ressources Humaines des Associations
Cette ressource, essentielle en économie sociale,
engendre certaines difficultés de gestion spécifiques, car le
management des bénévoles doit non seulement s'adapter à
leurs particularités en termes de relations de travail mais aussi
prendre en compte l'importante diversité des bénévoles en
termes de profils sociodémographiques et professionnels, de motivations
(motivations "altruistes", mais aussi plus "individualistes") et de sens qu'ils
donnent à leur engagement comme nous l'avons vu un peu plus haut.
On peut alors considérer la gestion des ressources
humaines comme un facteur de développement quantitatif et qualitatif du
bénévolat, au centre du projet associatif. Projet qui a une
importance capitale, car comme le dit Laville et Sainsaulieu « Au
commencement était le projet »26(*). La gestion des ressources humaines est enjeu
fondamental en raison de la finalité sociale caractérisant la
mission et la raison d'être même de l'organisation. Il en va de soi
que les ressources humaines seront considérées, tantôt
comme la principale ressource de richesse et le plus important facteur de
production et tantôt comme le moteur principal de l'action sociale.
Néanmoins, cette primauté du travailleur sur le
capital est frappée par une absence de structuration de la GRH comme
fonction, voire sa non légitimité et ses pratiques encore
informelles. Les dirigeants de ce type d'organisations souffrent d'un manque de
pré requis en matière de techniques de gestion en
général et en GRH en particulier.
Le monde associatif doit en effet relever le défi de
s'adapter aux attentes, aux rythmes et aux différentes
caractéristiques sociologiques de chacune des classes d'âge de
bénévoles : jeunes, actifs salariés, demandeurs
d'emplois, nouveaux retraités, etc. Plus précisément, les
associations doivent améliorer leur gestion de bénévoles
pour plusieurs raisons :
· Les bénévoles peuvent se permettre des
infidélités. Contrairement au salariat, le
bénévolat est encadré ni par un statut ni par un contrat.
La relation entre l'association et le bénévole est donc
d'égal à égal.
· Un bénévole déçu par une
association est souvent perdu pour toutes les associations. À cet
égard, les associations ont donc une responsabilité
vis-à-vis du secteur tout entier de ne pas décevoir, voire de
fidéliser leurs bénévoles.
· Le bénévolat se professionnalise pour
répondre à des besoins en compétences pointues. Alors que
les ressources financières des associations diminuent, que les besoins
sociaux augmentent et que la loi se complexifie, les associations ont la
possibilité d'accéder aux compétences professionnelles et
personnelles des bénévoles. Cela implique de trouver le juste
équilibre être besoin en compétences et droit à
l'engagement bénévole, ainsi que la mise en oeuvre de bonnes
pratiques de gestion des bénévoles.
· Les seules contreparties du bénévolat
sont symboliques, elles sont donc d'autant plus importantes. Il s'agit la
plupart du temps de remerciements, du regard du bénéficiaire, de
lien social ou encore de la reconnaissance des compétences acquises lors
de la mission.
Suivant une approche scientifique, l'étude de la GRH
dans les associations commence par une observation rigoureuse des pratiques
dans leurs contextes.27(*)
L'originalité de ces associations, en termes
d'utilisation des ressources humaines, est le fait que travail salarié
et travail bénévole s'y côtoient, et que les
frontières entre l'un et l'autre ne sont pas toujours clairement
définies.
|
Quels que soient le secteur observé et le ratio
salarié(s)/bénévoles, la constante de la coexistence du
bénévolat et du salariat est une spécificité
irréductible du travail associatif.
Cette coexistence s'accompagne souvent de ce qu'on pourrait
assimiler à une « contamination » d'un statut
par l'autre, un brouillage des frontières qui fait que
l'on en vient à attendre des compétences toujours plus fines et
spécifiques, « professionnelles», de la part des
bénévoles, et un engagement au-delà du contrat de travail
de la part des salariés. Le brouillage des frontières entre
bénévolat et salariat ainsi opéré semble bien se
traduire la plupart du temps par une dégradation du rapport salarial, au
nom des valeurs de l'association : il est porteur d'une certaine acceptation,
de la part des salariés, de conditions de travail qui ne sont plus/pas
acceptées dans d'autres circonstances où l'engagement ne prime
plus (faible niveau de rémunération, horaires de travail
extensibles, heures supplémentaires non rémunérées
voire non récupérées, fonctions d'encadrement
assurées hors du statut de cadre, ...).
Ce brouillage des frontières pose alors la question du
risque de précarisation du travail salarié, dans un mouvement
d'assimilation à un travail effectué gratuitement28(*). Dans les associations, le
travail des salarié apparaît souvent «
dévalorisé », au sens le plus fort du terme,
c'est-à-dire à la fois plus mal considéré et moins
bien rétribué du fait de la comparaison avec l'activité
déployée par les bénévoles. Paradoxe apparent,
l'influence négative du bénévolat sur le salariat se
construit au nom des valeurs associatives. Il faut noter en particulier comment
l'attention portée à la qualité du service
délivré par l'association, à travers la notion de
réponse aux besoins des usagers, entraîne l'établissement
de compromis pas toujours favorables aux salariés.
Par ailleurs, on peut se demander si ce brouillage n'est pas
d'autant plus facile que dans les associations les salariés sont souvent
des femmes (70% des salariés associatifs), ainsi mises en demeure
d'accepter, grâce à la référence aux valeurs
associatives, des conditions de travail ou d'emploi atypiques dans le cadre
salarial. Les valeurs d'altruisme, de solidarité, la notion de don,
portées par les bénévoles associatifs entreraient alors en
résonance avec le genre pour construire une norme d'emploi sexuée
spécifique, dérogatoire aux conditions communes
Il apparait important pour nous de clarifier l'organisation du
travail et des activités, les Relations humaines et les rapports sociaux
entre acteurs.
3) La Réalité Niçoise.
On distingue trois types d'associations :
· Des associations avec peu de bénévoles et
beaucoup plus de salariés tels qu'Acte
· Des associations avec peu de salariés et plus de
bénévoles tels que le Secours Catholique, le Secours Populaire,
MIR
· Des associations avecuniquement des
salariés tels qu'ALC
Exemple 1 :
Association MIR
MIR qui veut dire « Paix » en
Serbo-Croate est une association caritative fondée sous le régime
de la loi du 1er juillet 1901 et du décret du 16 août
1901 en 1992.
Elle est née à l'origine d'une révolte et
d'un désir.
* Une révolte devant les forces de morts qui touchent
au coeur de nombreux jeunes et moins jeunes de notre temps (drogue, alcool,
dépendances, exclusions et pauvreté diverses).
* Un désir : celui d'aider ces personnes en leur
donnant une chance de vivre « libre » en passant de «
l'Homme couché à l'Homme debout ».
Elle a pour but d'accueillir et d'accompagner des personnes en
souffrance marginalisées ou en voie de marginalisation en participant
par les moyens de l'éducation à leur reconstruction personnelle
pour faciliter leur réinsertion au sein de notre
société.
Son siège social se situe au Quartier Sainte Marie,
06380 Sospel avec une antenne à l'Eglise Saint-Pierre de l'Ariane, 06300
Nice. L'association se compose de membres d'honneur, bienfaiteurs et actifs ou
adhérents, et dont le conseil d'administration est
représenté que par des bénévoles avec pour
président le Père Patrick Bruzzone Curé de l'Eglise
Saint-Pierre de l'Ariane.
L'association MIR a trois activités principales qui
sont :
- Une Épicerie Sociale et Solidaire appelée
« Épicerie de Marie »
- La Mission SAMU Soupe et Maraude
- La Communauté de l'Ariane appelée
« Volontaires Missionnaires des Banlieues »
L'Épicerie de Marie
Elle est située dans le quartier de l'Ariane et a
accueilli durant la période de 01/12/2012 à 01/12/2013 plus de
520 familles et 1355 personnes. Les bénéficiaires sont pour la
plupart des résidents du quartier ou aux alentours, mais elle accueille
également des personnes envoyées par les différents
partenaires sociaux (CAMS, CCAS, Association du quartier Est de la ville), ou
tout simplement les personnes qui poussent la porte pour demander de l'aide.
Lors de leur premier accueil, à travers le dossier d'inscription, la
responsable étudie avec eux leur situation familiale et sociale pour
définir au mieux leur « panier » mensuel.
L'orientation se fait pour une durée maximale de 6
mois renouvelable après une évaluation de la situation et de
l'engagement du bénéficiaire dans un suivi social (une attention
particulière sera portée aux personnes âgées ou
percevant l'allocation aux adultes handicapés). Le barème du
reste à vivre permet de déterminer « le pouvoir
d'achat » mensuel de chaque foyer : les ressources moins les
charges divisées par le nombre de personnes composant le foyer, soit par
exemple : (1300euros-936euros)/4= 91 euros de reste à vivre.
Dans cette situation, une famille de 4 personnes dont le
reste à vivre est de 91 euros, pourra bénéficier de 75
euros par mois de pouvoir d'achat au sein de l'Épicerie Sociale de
Marie.
SAMU Soupe
En collaboration avec le SAMU social inter-associatif
niçois, l'Association MIR effectue la préparation et la
distribution de la soupe deux jours par semaine durant l'hiver et trois fois
durant l'été afin de combler le départ en vacance de
certaines associations.
La mission SAMU Soupe se déroule en deux
temps :
· Il y a tout d'abord la préparation de 14h
à 17h30, avec une première équipe en cuisine afin de
préparer le plat chaud et une seconde dans la salle des volontaires pour
couper le pain et confectionner et emballer les sandwichs.
· Et la distribution de 19h à 21h00 qui s'effectue
sur deux points fixes attribués par la mairie de Nice.
L'envoi en mission débute par un briefing durant lequel
le responsable de mission attribue les différents postes et se termine
par un débriefing où la parole est donnée aux
bénévoles.
Cette action de distribution a lieu dans « la
rue » auprès de personnes en grande précarité
notamment les SDF, les travailleurs pauvres, les personnes âgées,
des familles etc.
Résumé statistique sur les sorties SAMU Soupe en
2013
|
Nb de sorties
|
Nb de repas distribués
|
Moyenne repas /soirée
|
TOTAL
|
119
|
23782
|
199.84
|
La Maraude
Elle est constituée d'une équipe de trois
à quatre bénévoles dont un infirmier ou médecin qui
vont par les rues de la ville de Nice pour aller au-devant de ceux qui ne
viendraient pas, qui existeraient encore un peu moins. Tous les samedi soirs,
en marge de la Mission Soupe et en lien direct avec le 115 Samu Social 06, une
camionnette embarque une cinquantaine de sacs-repas et une mallette de petits
soins infirmiers en attendant mieux.
Résumé statistique de la maraude en
2013
|
Nb de sorties
|
Nb de repas distribués
|
Moyenne repas /soirée
|
TOTAL
|
52
|
2872
|
55.23
|
Les Volontaires Missionnaires des
Banlieues
Ils sont accueillis à MIR où 5 chambres sont
disponibles afin de garantir une ambiance familiale et conviviale. Depuis
maintenant 7 ans, l'Association MIR accueille des personnes en détresses
sociales diverses et les aide par l'accompagnement et la formation à
rejoindre le tissu social régulier ; deux piliers de mission :
le travail social caritatif et pastoral, et la prière.
Pour que l'association puisse mener à bien ses
missions, elle a besoin d'un budget annuel de 160000 euros.
Elle embauche et rémunère à cet effet 7
salariés, dont deux à temps plein :
Un responsable SAMU Soupe et Communauté
Un responsable Épicerie de Marie
Et cinq en contrats aidés :
Un chauffeur
Une animatrice
Un agent d'entretien
Deux agents d'accueil
Elle compte également plus de 100
bénévoles qui tout au long de l'année se relayent
été comme hiver sur le service du Samu Soupe.
L'association a pour fondement, la pensée
chrétienne.
|
Elle mène son action dans le seul but de l'Amour du
Prochain et recherche tous ceux qui sont animés de ce même esprit,
afin que celui-ci suscite toujours développement, diversification et
action sans cesse proches des « Pauvres parmi les
Pauvres » de notre société.
Les volontaires constituent une grande diversité au
sein de l'organisation tant au niveau de l'âge que la catégorie
sociale. S'il est vrai que la pratique religieuse y joue un rôle
important dans l'engagement des uns tels que les lycéens
d'établissement catholique, d'autres y trouvent une expérience
professionnelle enrichissante tel que l'Association Étudiante
Niçoise Solidaire et Citoyenne (HUMANICE). Il y a aussi des demandeurs
d'emploi, des retraités, des jeunes actifs, des professionnels issus de
Monaco et Nice... la nature de la motivation est différente les uns des
autres.
« Il n'y a pas les bonnes ou les mauvaises
motivations à l'engagement bénévole. Toutes sont
légitimes à condition d'être
clarifiées »29(*)
Recrutement des
Bénévoles
MIR, comme plusieurs autres établissements, compte sur
ces propres membres afin de stimuler et motiver leur entourage (proches,
familles, amis, etc.) à faire du bénévolat. Même si
le bouche-à-oreille reste un des meilleurs moyens de recruter,
l'association a souvent recours à Inter-Secours Nice et au 115 notamment
durant les fêtes : réveillon de Noël et la
Saint-Sylvestre.
Le diocèse de Nice y joue un rôle primordial, car
à travers le journal diocésain, les aumôneries du
diocèse ainsi que les établissements catholique oeuvrent pour des
actions de charité collectives ou individuelles. Des
établissements comme le Collège Sasserno, le Collège et
Lycée CFA de Don Bosco, l'Institut Saint Joseph etc...viennent à
tour de rôle une fois par mois participer à la préparation
et la distribution des repas du SAMU Soupe MIR. A noter que des paroissiens de
l'Eglise Saint-Pierre de l'Ariane et d`autres paroisses donnent activement de
leur temps afin de renforcer les rangs des volontaires de l'Association.
Compte tenu de la réalité de l'Association MIR
et celle de ces bénévoles réguliers, elle va utiliser la
planification afin de savoir qui part, qui reste et où sont les manques
à combler. En effet, durant la période estivale qui va de juillet
à septembre, période où la plupart des
bénévoles et des associations partent en vacances, le Samu Soupe
MIR distribue trois fois par semaine. Avec la Croix Rouge Française qui
distribue les dimanches de Juillet, MIR doit faire face à une
pénurie de bénévoles pour pouvoir accomplir sa mission.
C'est ainsi qu'un appel est lancé à travers le réseau de
Scout de France dès le mois de Janvier afin de proposer des camps
d'été dans les locaux de l'Association aux jeunes scouts. En
moyenne, deux à trois camps scouts se relayent l'été
à MIR.
Outre ces différentes approches de recrutement, MIR
réalise chaque année un journal annuel de bilan d'activité
qu'elle envoie à ces différents membres et partenaires et
reçoit en général des réponses positives aussi bien
des donateurs que des bénévoles. Même si pour la plupart
ceux sont des bénévoles occasionnels qui viennent
découvrir l'Association. Exemple, cette année un couple
d'américain de la Californie a offert trois mois de volontariat au
service SAMU Soupe. Ce mode de recrutement s'avère efficace, il demeure
un outil essentiel.
Voyons maintenant comment sont accueilli les
bénévoles à MIR.
Accueil et Intégration
Lorsqu'un volontaire prend contact avec l'Association,
celui-ci est reçu par un responsable : soit le président de
l'association où soit le responsable du SAMU Soupe. Ceci correspond
à une entrevue.
Après lui avoir expliqué et informer sur
l'association, sa mission, ses services, ses façons de faire, il lui
fait remplir deux documents : le premier est la «Charte du
Bénévole de MIR », et le second est le
« Dossier du Volontaire » notamment pour la
sécurité aux points de distribution soupe. Les attentes du
bénévoles sont aussi nommées, il s'agira pour le
responsable de trouver une adéquation entre le besoin de l'association
et ses attentes. Le journal de MIR ainsi qu'une petite documentation est
donné au volontaire.
Le responsable présente ensuite le
bénévole aux membres de la communauté ainsi qu'aux
différents bénévoles présents.
L'intégration se fait par le biais des membres de la
communauté.
Les membres de la Communauté appelé
« Volontaires Missionnaires des Banlieues » jouent un
rôle essentiel au sein de l'association.
En effet, les membres de la communauté sont des
résidents permanents et connaissent bien l'association ainsi que ces
différentes activités. A l'arrivée d'un
bénévole, en fonction de prime abord des affinités un
membre accompagnera celui-ci à l'équipe de travail qui le prendra
en charge. Bien attendu le choix lui sera laissé, mais le membre e la
communauté devra le rapporter au responsable de mission.
Les membres de la communauté qui sont en
majorité jeune, font naitre au sein de l'association un climat amical.
Les bénévoles (jeunes ou retraités) ainsi que ces derniers
y trouvent leur compte car ils sont là aussi bien pour apporter leur
aide à la préparation de la soupe au profit d'une population
défavorisée, que pour passer un bon moment.
Animation des
bénévoles
« On ne manage pas des bénévoles,
on les anime »
Précisons que le responsable de mission peut être
aussi bien le responsable salarié du SAMU Soupe, un autre
salarié, un bénévole choisit par le président et
son équipe où également un des membres de la
communauté.
L'association recherche à la fois efficience de
l'engagement bénévole, pour répondre aux besoins de
l'association et la qualité du fonctionnement collectif qui est une fin
en soi et non un moyen.
Elle se doit d'être un lieu de gouvernance associative.
Le responsable de mission doit être au service des
bénévoles. Aussi bien qu'il supervise, il doit savoir
déléguer et établir les responsabilités de
manière collective pour recréer a chaque mission du collectif
afin d'enrichir le fonctionnement collaboratif, car faire société
est au coeur de l'ambition associative. Il doit également s'assurer du
bien être de chacun et savoir écouter.
Comme nous le dit DominiqueThierry « tous les
chefs (petits et grands) devraient être envoyés à apprendre
à animer des bénévoles un tel exercice vaut tous les
séminaires sur le management participatif et apprend
l'humilité »
A MIR, le responsable de mission se doit avant de distribuer
les rôles de chacun en vue de la préparation du repas, remercier
les uns et les autres pour leur disponibilité. L'animation des
différentes équipes notamment trois dont : la cuisine du
plat chaud, confection et emballage des sandwichs, confection des sacs
appartient en grande partie au responsable de mission. Ce dernier est soutenu
par les volontaires missionnaires des banlieues, qui ensemble, veuillent
à l'application des tâches dans un bon climat.
Avant le départ en mission, le rôle
spécifique de chacun est donné au briefing ainsi que les
dernières consignes, notamment de sécurité au(x)
nouveau(x) bénévoles(s). Puis l'envoi en mission est
souligné par une prière de bénédiction ou chacun
devient porteur d'accueil de rencontre et de partage.
Cependant, il faut s'adapter à la diversité des
motivations, engager de manière plus contractuelle et gérer les
parcours des bénévoles dans l'association de manière
pragmatique et individuelle. C'est pourquoi à la fin de chaque mission,
un débriefing a lieu afin de donner la parole aux
bénévoles pour exprimer lesémotions, constater
l'efficacité de l'action et se donner des objectifs
d'amélioration pour le futur.
L'action bénévole contribue à la
solidarité « l'humain ensemble ».
|
Elle permet de travailler en équipe vers un but commun
et de voir le meilleur de l'humain. C'est une occasion de mieux se
connaître les uns les autres, de se «sensibiliser aux
vulnérabilités des autres forme de conscientisation, de faire
preuve d'ouverture d'esprit et de tolérance.Elle permet également
« d'augmenter l'efficacité de la ressource » et contribue
à « son développement. C'est pourquoi en face d'une
population marginalisée, en proie à de grandes souffrances, une
place importante est accordée à la formation des
bénévoles.
Formation des
bénévoles
Le thème de la formation des bénévoles
est très peu abordé par les spécialistes de la formation
des adultes. Il existe très peu de travaux universitaires, peu de
débats de fond sur le sujet. Stéphane Tahri a
présenté en 2009 un mémoire de Master 2 Professionnel au
CNAM intitulé « La formation, pratique de contrebande ! » ; ce
mémoire peut être considéré comme le premier travail
de fond sur la formation des bénévoles. Dans les
représentations, tant des spécialistes de la formation que des
responsables associatifs, tout fonctionne selon un paradigme implicite : «
Former des bénévoles, c'était identique à la
formation continue des salariés ! ».Parallèlement, ce
thème est également peu abordé par les associations
elles-mêmes surtout les petites, en tant que thème de
réflexion de fond. En préalable, il y a nécessité
de clarifier et de segmenter les différents registres de la formation
des bénévoles et salariés.
MIR étant une association du secteur social, les
formations seront axées sur l'activité centrale
c'est-à-dire centrée sur les bénéficiaires.
Elles concernent généralement à la fois
:
- la connaissance des bénéficiaires
spécifiquement concernés par le Projet Associatif : les SDF
et certains demandeurs d'emploi
- les milieux et le contexte réglementaire dans
lesquels ces personnes vivent : la rue, les pathologies, le droit
d'asile... ;
- ce qu'on appellerait en langage d'entreprise, « la
formation métier » :l'écoute, les différentes
formes d'accompagnement, et de suivi des bénéficiaires, les
relations et rôles entre bénévoles et professionnels.
On rajoute également des formations concernant la
manipulation avec les aliments.
Pour les bénévoles, ces formations sont le plus
souvent obligatoires ; elles sont parfois lourdes, presque toujours
portées et animées en interne par l'association. Ces formations
sont le plus souvent complétées par la mise en place
formalisée d'un dispositif de tutorat ou de parrainage et, pour les
situations les plus difficiles, de groupes de paroles, encadrés, soit
par un professionnel (souvent psychologue), soit par un Responsable très
expérimenté.
L'association a établi par le passé des
formations dans le secourisme. Compte tenu du passé du
Président de MIR qui fut un membre actif de la croix rouge, certaines
équipes ont bénéficié de cette formation
nécessaire notamment à la maraude mais aussi sur les points de
distribution. Peu de bénévoles ayant reçu cette formation
sont encore présents, mais ces derniers continuent de transmettre leur
expérience aux nouveaux volontaires. Aujourd'hui, compte tenu de
l'évolution du public (des bénéficiaires) en nombre et en
grande diversité, et également des partenariats de l'association
notamment avec le réseau Inter-Secours Nice et la Banque Alimentaire, de
nouvelles formations sont proposées.
Il y a entre autre la formation Hygiène et
Sécurité Alimentaire et la formation « Acteur de la
Sécurité des Aliments », proposées par
la Banque Alimentaire à ces partenaires associatifs dont MIR fait
partie. Les bénévoles de l'association peuvent ainsi
bénéficier de ces formations indispensables car ils ont le devoir
de préserver la santé des personnes accueillies. On y apprend les
bonnes pratiques concernant le respect de la chaîne du froid, comment
gérer la Date Limite de Consommation et la Date Limite d'Utilisation
Optimale, à quoi sert la traçabilité, ... et pourquoi les
aliments peuvent devenir dangereux si ces bonnes pratiques ne sont pas
respectées. Un formateur de la Banque Alimentaire, ayant suivi une
formation spécialisée et ayant l'agrément de la
Fédération assure l'animation de ces formations par petit groupe
de personnes dans les locaux de la Banque Alimentaire ou dans ceux de
l'association afin de toucher le plus grand nombre.
Aussi, vu la précarité qui ne fait que
s'intensifier de jour en jour, il est important pour les
bénévoles et les salariés découvrir certaines
« règles » ou constantes qui régissent
les processus de communication. Lorsqu'on bafoue d'une manière ou d'une
autre, l'un ou plusieurs de ces présupposés, la communication
devient difficile, se ferme, ou n'est plus productive et peut engendrer des
situations difficiles avec les bénéficiaires et même avec
certains bénévoles. La formation
« écoute active » a ainsi été
proposée par MIR à ces volontaires et salariés.
De telles formations, qui sont davantage conçues pour
les salariés que pour les bénévoles, partent du constat
qu'une association, même si elle pratique excellemment un ou plusieurs
« métiers », ne se gère pas comme une entreprise et
qu'il lui faut dégager une plus-value sociale tout en utilisant un
modèle économique viable. Le secteur associatif dans son
ensemble, même s'il évolue assez rapidement, n'en doit pas moins
se professionnaliser sans y perdre son âme militante. Mais notons qu'il
peut y avoir contradiction entre l'engagement et la professionnalisation. Car
même si le terme professionnalisation des associations avec
d'ailleurs des définitions polysémiques fait moins peur et
suscite moins de réactions passionnées, il n'en reste pas moins
une perception de contradiction entre ce que France Bénévolat
appelle la logique du coeur et la logique de compétences, entre
la volonté de donner son temps dans un engagement volontaire et gratuit
pour une cause et la nécessaire exigence de compétences, entre le
droit au bénévolat pour tous et le risque d'une
sélection non légitime des bénévoles par les
associations. Du coup, le nécessaire développement des
compétences, surtout quand il est tenu au sein d'un discours maladroit,
voire de pratiques inacceptables, de la part des associations, qui assimilent
les bénévoles « à des salariés non
payés », est entendu par les bénévoles comme une
exigence trop élevée. Il existe une ligne de crête complexe
entre ces deux pôles nécessairement en tension car vouloir se
former c'est accepter de reconnaitre que l'on ne sait pas.
Reconnaissance et Valorisation du
Bénévolat
La reconnaissance interne des bénévoles est
d'autant plus importants qu'elle ne peut être que symbolique. Elle
s'effectue notamment dans l'échange avec l'association ou avec les
autres bénévoles, grâce aux remerciements, à la
compréhension de son rôle associatif, à la valorisation et
la reconnaissance de ses compétences, etc.
A cet effet, la reconnaissance des bénévoles
à MIR, se fait quotidiennement à travers les débriefings
où d'une part la parole est donné au volontaire pour s'exprimer
sur le déroulement de la mission et d'autre part le responsable et le
président commentent l'efficacité de chaque poste de
distribution, corrigent les conduites à tenir et remercient tout le
monde pour leur engagement.
Aussi durant les fêtes de Noël et de Pâques,
un repas est prévu à la fin de la mission ou tous les volontaires
présents sont invités afin de permettre aux uns et aux autres de
mieux se connaître et de partager un moment de convivialité et
d'amitié.
Le rapport annuel de bilan d'activité permet
également à l'association de remercier aussi bien les volontaires
que les donateurs où tout autre personne oeuvrant à
l'accomplissement des missions de MIR.
Enfin, il y a la présence et la disponibilité
des salariés et des membres de la communauté envers
« la personne » bénévole.Il s'agit ici de
s'assurer que « la personne » bénévole
entende qu'elle est nécessaire aux yeux des responsables associatifs et
des personnes en grande précarité que l'association rencontre, et
qu'en accomplissant et comprenant mieux le sens du travail effectué,
qu'elle se réalise.
A titre exceptionnel, certains bénévoles et
salariés ont reçu des décorations à travers un
évènement qui est « La Nuit Des
Associations » de Monaco afin de leurs remercier de l'effort fourni
durant l'année.
Relations
salariés/bénévoles
Le problème des relations entre salariés et
bénévoles n'en demeure pas moins complexe, car il ne s'agit pas
des relations entre deux catégories homogènes que seraient les
salariés et les bénévoles, mais plutôt des relations
entre salariés, bénévoles élus (dirigeants),
bénévoles de terrain.
Il y a un problème de rôle qui concerne les deux
parties.
Au cours du développement d'une association, le premier
salarié est souvent embauché pour soulager les
bénévoles d'une partie de leur travail ou améliorer la
qualité du travail réalisé. Cependant, alors que la
fonction du bénévole se professionnalise, ce n'est plus la
compétence qui distingue le salarié du bénévole, et
les bénévoles sont parfois accusés de prendre la place des
salariés. A l'inverse, les salariés sont accusés de ne pas
s'inscrire dans une logique militante.
On voit alors qu'il existe un problème de
représentations réciproques qui associent grossièrement
les salariés à la compétence et les
bénévoles à la générosité.
A ce problème peut s'ajouter un problème de
génération qui oppose des salariés jeunes à des
bénévoles âgés, ou un problème social qui
oppose des salariés ou des bénévoles de terrain de classes
modestes à des anciens cadres dirigeants.
Le problème de pouvoir est bien souvent le plus
visible. Lorsque les salariés ont le pouvoir, l'association est
marquée par l'absence de débat démocratique. Les
bénévoles réalisent uniquement des tâches pour
lesquels l'association n'a pas de financement. Enfin, lorsque les
bénévoles de terrain ont le pouvoir, ils ont souvent une grande
complicité avec les dirigeants et les salariés deviennent de
simples exécutants.
Dans l'association MIR, outre le problème de
génération et le problème social que l'on rencontre dans
la plupart des associations, on constate un conflit de positionnement. En
effet, ce conflit est lié à l'antagoniste conflit entre les
salariés et les bénévoles pour un travail donné.
On constate également un souci de fiche de poste mal
accomplie ou mal respectée par rapport à des tâches
ingrates comme sortir les poubelles par exemple. Ce conflit existe entre les
salariés à temps plein et les contrats aidés.
Enfin, il y a la problématique du pouvoir donnée
à un bénévole pour une mission donnée. On constate
que cela peut se transformer en un despotisme et une ambiance exécrable
au sein de l'équipe envers cette personne représentant le
pouvoir.
Nous avons pris l'exemple d'une petite association de quartier
afin de montrer l'importance de la Gestion des Ressources Humaines des
bénévoles et également des salariés.
Bien entendu, nous aurons pu prendre d'autres exemples
d'associations tels que : le Secours Catholique, le Secours
Populaire...
MIR est une association assez atypique et est sur la ville de
Nice un acteur dynamique en faveur d'un public en très grande
précarité. Bien vrai qu'elle tient cela en partie du charisme de
son fondateur et président, le Père Patrick Bruzzone (ci-joint
une entrevue), MIR ne serait distribuer autant de fois dans l'année sans
le concours de ces différents bénévoles.
Aussi, nous allons illustrer en chiffre le travail des
bénévoles de l'association. Supposons que l'association n'a que
des salariés notamment pour le SAMU Soupe :
En se référant à l'article 24.4 du
décret du 29 novembre 1983 et au Règlement n° 99-01 du 16
février 1999, on estime :
Le Tarif horaire charges sociales et fiscales comprises
à 14,61 d'un salarié.
Mission SAMU Soupe :
Prestation des salariés par mission
|
Temps (en jour)
|
Salaire brut journalier charges
comprises/salarié
|
Nombre de salariés
|
Coût total
journalier
|
Préparation
|
3
|
14,61
|
4
|
175,32
|
Distribution
|
2,5
|
14,61
|
10
|
365,25
|
Maraude
|
2,5
|
14,61
|
3
|
109,575
|
Total
|
8
|
14,61
|
17
|
650,145
|
L'Association reçoit des subventions du Conseil
Général, de la Mairie de Nice et de la Direction
Départementale de la Cohésion Sociale à hauteur de 60000
euros.
Si nous déduisons les achats, les frais et les
amortissements à hauteur de 25668 en 2013 il reste 34332 euros.
Ce qui signifie que l'association ne pourrait servir que
34332/650,145=52,80
MIR
SAMU Soupe
|
Avec des
Salariés
|
Avec des
Bénévoles
|
Nombre
De Sorties/ an
|
53
|
119
|
Nous voyons ainsi l'importance du travail des
bénévoles dans cette petite association.
Exemple 2 : Association ALC
Accompagnement Lieu d'Accueil Carrefour Educatif
et Social
Bien que le nom ALC existe depuis 1913, c'est en 1958 qu'elle
est née et reconnue d'utilité publique. Deux femmes au grand
coeur, énergiques et Prévoyantes, Monique GILLETTA DE SAINT
JOSEPH cheftaine de guides et Jeannine PENNONE dite «Colibri
»cheftaine de Louveteaux à la Paroisse Ste Jeanne d'Arc,
après avoir fondé l'Association Montjoye sont à l'origine
de la création de l'association ALC, Accueil, Loisir, Culture.
L'association accueille depuis son origine des personnes
confrontées à des difficultés ou à des situations
de rupture, en voie d'exclusion ou déjà exclues. La promotion des
droits de l'homme et de la citoyenneté, la confiance en l'homme et sa
capacité à évoluer, la défense de la dignité
de l'être humain, le refus de la misère et de l'injustice et de la
solidarité entre tous sont les valeurs essentielles à son projet.
Chaque année, environ 7500 ménages sont
soutenus, 2500 personnes sont hébergées dont près de 1000
enfants au sein des 900 places d'hébergement gérées par
les pôles et les différents services.
Elle comporte à ce jour 6 établissements en plus
du siège.
- CHORUS 06 gère à la fois des
actions financées par les services de l'Etat notamment en matière
d'urgence sociale, de mise à l'abri, d'hébergement pour les
populations les plus précaires et répond aux missions de
protection de l'enfance. Elle est organisée autour d'un service de
téléphonie et de veille sociale comprenant le 115 et le
dispositif des places d'accueil d'urgence (PAU), un service
d'hébergement comprenant un Centre Hébergement et
Réinsertion Sociale d'urgence de 54 places et un hébergement de
stabilisation de 12 places, un service d'accompagnement et d'évaluation
des familles (SAEF)
- Le pôle Prévention Hébergement
Insertion. Ce pôle recouvre les Lucioles (AMAR et AcSé)
pour la protection des victimes de la « traite » en France,
des filles en danger de prostitution, et l'accompagnement des familles gitanes.
Il recouvre également Inserpro qui permet la mise en situation
professionnelle de personnes en très grande difficulté dans un
parcours d'insertion socioprofessionnelle, et YUCCAS (CHRS avec
hébergement)
- Pôle Adolescence Education et Famille
ou 85 adolescents en moyenne sont accueillis chaque année dans des
maisons d'enfants à caractère social. Le redéploiement de
ce pôle est envisagé.
- Le Centre Maternel accueille,
héberge et accompagne 28 femmes et leurs enfants (de moins de 3 ans
avec une dérogation d'âge en cas de fratrie) à la
réalisation de leur projet de vie. L'établissement fonctionne en
continu toute l'année et dispose de 2 structures d'hébergement
(quartier Mont Boron et Bon Voyage). Quatre appartements situés à
proximité des 2 structures complètent ce dispositif
d'hébergement.
- L'OLIVIER s'adresse aux personnes
isolées et familles migrantes pour l'accès aux droits via la
politique de l'ACSE et de la politique de la ville, pour une demande d'asile et
un accompagnement en Centre d'Accueil de Demandeurs d'Asile, pour un suivi dans
le cadre du RSA pour les personnes isolées en difficulté avec la
langue française.
- ReSo (Regain Solidarité) :
né d'une fusion entre les Chrétiens Antibes Solidarité et
ALC. Sa mission est l'insertion de toute personne en situation de
décrochage social et de pauvreté, a reçu et suivi 640
personnes en 2012 et se caractérise par la diversité de ses
actions d'insertion sur deux territoires qui sont Grasse et Antibes.
Siège et Direction
Générale : sont regroupés la Direction des
Ressources Humaines, la Direction comptable et financière et le Service
du patrimoine. C'est au siège que sont coordonnées les montagnes
de projets décidés par le Conseil d'Administration, le traitement
des dossiers assurances, les questions liées aux mises en
conformité des structures, les investissements en matière
immobilière, le suivi des plans de formation, l'élaboration des
comptes administratifs et des budgets prévisionnels.
Afin de réaliser au mieux ces différentes
missions, ALC reçoit des subventions de fonds publics : les
Services de l'Etat, les Services du Conseil Général
particulièrement le Service de l'Aide Sociale à l'Enfance et la
Famille, le Conseil Régional notamment au titre de la Politique de la
Ville, plusieurs communes dont Antibes, Cannes, Grasse, Menton ; des
Bailleurs Sociaux et quelques Fonds Européens.
L'établissement a effectué une
réorganisation de ces établissements compte tenu du Plan de
Sauvegarde de l'Emploi validé le 7 juin 2011. L'objet du plan
étant de favoriser au maximum les départs volontaires. Une
Commission Technique et de suivi paritaire a été mise en place
à cet effet.
Avec 299 salariés au 31 décembre 2013, et 150
adhérents30(*),
voyons comment s'articule la Gestion des Ressources Humaines au sein de
l'Association ALC :
Recrutement
ALC est une association laïque oeuvrant dans le social.
Les nouveaux salariés doivent avoir certaines valeurs comme le respect
de l'être humain et la volonté de vouloir aider les personnes en
difficulté, cela semble être une évidence pour tous que la
question ne se pose pas lors du recrutement. Pour les fonctions supports telles
que les secrétaires par exemple qui n'ont pas de contact direct avec les
bénéficiaires, les valeurs du projet associatif citées
plus haut sont évidemment mises en avant par les recruteurs.
Le recrutement d'un non cadre se fait par les directeurs
d'établissement, le seul habilité à intervenir lors du
recrutement est le directeur général car c'est ce dernier qui
signe le contrat de travail. Le DRH, lui ne fait qu'un contrôle de
légalité et n'intervient que lorsqu'il y a un problème
notamment dû à la loi ou lorsque le nouveau salarié a eu
des antécédents avec l'association ou d'autres associations.
Le recrutement d'un chef de service se fait par les directeurs
et les chefs de service. Celui d'un cadre hiérarchique tel qu'un
directeur, se fait par le directeur général et la commission du
personnel composé du DRH et des Administrateurs.
Rappelons que durant les années 80, 90 voire une partie
des années 2000, les ressources humaines étaient vouées
à l'interne. Des salariés accédaient à des postes
de cadres moyennant une bonne formation.Fort est de constater que cela
entrainait des dysfonctionnements au sein des associations. Un économe
pouvait être formé au poste de Drh, mais notons qu'un poste de
manager par exemple malgré des formations, ne peut être
confié à tout le monde car certaines personnes ont du mal
à s'imposer et n'ont pas la capacité à diriger une
équipe etsusciter des performances élevées de ses
collaborateurs. Le choix d'un poste comme directeur était la chasse
gardée des anciens.
Aujourd'hui avec la crise économique et des
restrictions budgétaires, il y a un changement de politique. Les
exigences du travail social sont telles qu'aujourd'hui on demande une certaine
rentabilité du travail.Il y a une professionnalisation du travail
social.
Les ressources humaines bien qu'étant encore
vouées à l'interne, recrutent de plus en plus des salariés
externes. A cet effet, même si les recrutements externes sont
limités depuis 3 à 4 ans pour des raisons financières avec
le plan de sauvegarde des emplois, ALC recrute pour des postes bien
spécifiques comme ce fut le cas en 2011 pour la responsable de la petite
enfance.
Accueil et Intégration
L'accueil se fait en interne au niveau de
l'établissement. En 2014, il y a mise en place d'un livret d'accueil par
le DRH car effectivement, des documents sont fournis aux nouveaux
salariés comme le contrat de travail, le règlement, la convention
collective, la mutuelle ; l'idée étant de regrouper tout
cela dans un document unique. La notion de sécurité, longtemps
délaissée retrouve sa place à l'accueil des nouveaux
salariés par la visite des locaux et des plans de
sécurité.
Dans le social, on constate que les gens sont pour la plupart
très ouverts. Cela facilite l'accueil et l'intégration des
nouveaux salariés. L'association projette de rétablir une
journée d'accueil et d'intégration des nouveaux salariés
qui fut délaissé depuis la mise en place du plan de
sauvegarde.
Formation
Depuis une quinzaine d'années, les transformations du
champ et des pratiques du travail social ont été si nombreuses
que l'on peut parler d'une véritable recomposition de cet univers
professionnel. Pour l'essentiel, les évolutions concernent les cadres et
les modalités de la formation et de la professionnalisation des
travailleurs sociaux. La professionnalisation, c'est la reconnaissance d'une
fonction, c'est aussi l'établissement d'un statut, avec une formation et
un diplôme.
Les travailleurs sociaux correspondent en France, au
regroupement opéré à partir du début des
années 1970, de toute une série de professions sociales et
éducatives jusque-là différenciées et
cloisonnées dont l'essor, lié à la tertiarisation de
l'économie et à l'émergence d'une société de
service, s'est révélé spectaculaire depuis 35 ans.
Jusqu'au début des années 1980, c'est une logique de ciblage qui
a animé le mode de structuration et de développement du travail
social : définition d'une population à problème
à laquelle on s'efforce de faire correspondre une compétence
professionnelle, voire un traitement institutionnel spécifique.
En tant qu'acteurs de la relation d'aide, les travailleurs
sociaux constituent assurément un groupe professionnel, mais
segmenté et aux qualifications spécifiques. La montée de
l'exclusion appelant à poser en d'autres termes la question sociale.
L'impact de la décentralisation conférant une place
déterminante aux collectivités territoriales dans la
définition des politiques sociales, développement de politiques
transversales (politique de la ville, prévention de la
délinquance, etc..), développement de nombreuses initiatives
bénévoles en direction de public en difficulté. Sous
l'effet conjugué de ces facteurs, plusieurs mouvements sont
repérables simultanément en matière d'emploi dans le
secteur social :
- Apparition e nouveaux postes de travail qualifiés
(chargés de mission, chefs de projet, agents de développement,
formateurs d'insertion...) liés à l'émergence de nouveaux
dispositifs institutionnels ;
- Développement d'emplois peu qualifiés, le plus
souvent occupés par des jeunes en difficultés d'insertion, pour
assurer des activités de médiation au contact de publics
diversifiés ;
- Augmentation de postes d'encadrement, notamment dans les
services sociaux départementaux, après la décentralisation
davantage occupés par des titulaires de diplômes de management
(droit, sciences économiques...) que par des professionnels issus des
métiers traditionnels du travail social, d'où l'opposition entre
un social d'intervention et un social de gestion.
Aussi, quand il a été question d'identifier les
évolutions dans le secteur social, à la fin des années
1990, les chercheurs ont-ils choisi de recourir à l'expression
« intervenants sociaux » plus globalisante que celles de
« travailleurs sociaux », qui désigne les
métiers traditionnels du social ; en formulant l'hypothèse
que les premiers étaient davantage recrutés en fonction de leur
compétence, alors que c'est une qualification qui procurait leur assise
aux seconds. En effet, selon une logique de qualification professionnelle, les
salariés sont recrutés sur la base d'un statut défini par
des conventions collectives et dont l'acquisition repose sur l'obtention d'un
diplôme national. La logique de la compétence est d'avantage
d'ordre individuel, puisque recrutement, salaire et position dans
l'organisation sont fonction de l'expérience, du parcours et des acquis
professionnels de la personne.
C'est certainement l'assimilation de l'action des
professionnels du travail social à une prestation de service et
l'introduction de référentiel professionnels, à partir
desquels sont élaborés référentiels de
certification et référentiels de formation professionnelle.
Après la loi 2000-02 rénovant l'action sociale et
médico-sociale avec la mise en place de référentiels et
schémas, de procédures d'évaluation interne et externe
destinés à promouvoir de « bonnes
pratiques », c'est le domaine de la formation qui se trouve contraint
d'adopter des procédures relevant d'un registre managérial peu
compatibles avec la culture professionnelles et ses modes de régulation
en vigueur. On en vient à opposer deux modèles concurrents de
professionnalisation des formateurs du secteur social : un
« modèle managérial centré sur la maitrise des
savoirs techniques au niveau de l'organisation, du droit de la
gestion » et un « modèle réflexif-critique
centré sur une culture de la relation de formation et intégrant
des savoirs techniques et organisationnels ».
Jusqu'aux années 2000, les formations proposées
étaient de type épanouissement personnel. C'est ainsi que depuis
2003-2004, avec la professionnalisation du travail social, on assiste à
une approche différente avec de nouvelles compétences au sein de
l'association. Aussi, les formations proposées par ALC sont maintenant
en vue de se perfectionner, et avoir des diplômes. Par exemple, des
formations d'économe sont proposées, les surveillants de nuit ont
une qualification, au CADA obligation pour les travailleurs sociaux de se
former sur le droit des étrangers et le droit d'asile car le niveau
d'erreur est de zéro, le diplôme de niveau 2 :certificat
d'aptitude au fonction d'encadrement d'unité intervention sociale
permettant au travailleur sociale d'accéder au poste de directeur ou
chef de service.
Ainsi, la politique de formation a été revue de
2008 à 2009 car elle reposait sur la demande des salariés.
En 2010, la politique fut réorientée sur les
besoins de l'association. Avec un budget de 100000 euros doublé par les
fonds annexes, la culture de la formation est très importante au sein de
l'association et est centralisée au niveau du siège avec le
concours des directeurs d'établissements.
Précisons que l'animation des équipes se fait
par les cadres hiérarchiques de façon quotidienne et à
travers une réunion d'équipe chaque semaine.
Evaluation du travailleur social
Il faut évaluer. Ces trois petits mots qu'on entend,
ici ou là sous forme de recommandation, de suggestion ou d'injonction,
interpellent comme on dit aujourd'hui, les travailleurs sociaux. Quelquefois
démunis d'outils et de connaissances sur le sujet de
l'évaluation, ne trouvant pas toujours matière à mettre en
place une réflexion au sein des équipes, certains responsables de
structures médicosociales et gestionnaires de programme semblent se
désintéresser de la question.
Beaucoup s'interrogent : de quoi s'agit-il, pourquoi,
comment et pour quel résultat ?
En effet, les années 80 et 90 ont été
marquées par la remise en cause des interventions du travail social et
que de fois n'avons-nous pas entendu ou lu des propos symptomatiques de cette
attente qui prenait parfois les allures d'une incantation : il faut
évaluer. Dans les années 80, le législateur a introduit
l'évaluation de l'action sociale dans les textes31(*). Le mouvement de
décentralisation confie aux instances locales une mission de
planification et de contrôle qui implique une évaluation des
établissements intervenant dans le registre de l'action sociale et
éducative, fondée sur des critères affichés.
L'évaluation est au coeur de nouvelles exigences de
transparence et de démocratie. Celle des politiques publiques,
confortée par la création, en 2007, d'un secrétariat
d'État à l'évaluation, ainsi que sa diffusion dans tous
les secteurs illustrent la demande accrue de rendre compte de l'action
publique, éducative, sociale et de ses effets. En instituant
l'obligation d'évaluation, la loi 2002-2 rénovant l'action
sociale et médico-sociale met l'accent sur la responsabilité des
acteurs, responsabilité éthique et technique des professionnels
et responsabilité des personnes morales qui « portent » et
garantissent les établissements et services, le plus fréquemment
associatifs. Elle signifie que ces acteurs fondent leur engagement social au
sein de la société civile, au service et en faveur des usagers,
sur un certain nombre de principes, de références
éthiques, philosophiques ou politiques qui les situent clairement comme
étant préoccupés par la qualité et la pertinence de
leurs actions. Elle les convoque explicitement à réinterroger
leur engagement social en questionnant la cohérence entre le projet, les
dispositifs mis en place et la qualité des prestations
délivrées.
Un deuxième enjeu, rappelé par Guy Cauquil
(2000), concerne la nécessité de réguler, de
rénover et de moderniser le secteur social, qui a longtemps
fonctionné en auto-organisation. Ainsi, l'introduction de
l'évaluation s'inscrit dans le contexte global de la philosophie de la
loi 2002-2 rénovant l'action sociale et médico-sociale, contexte
qu'il faut compléter avec la loi du 11 février 2005. Ces textes
visent l'amélioration comme terreau propice à cette mutation,
rappellent le droit des usagers et manifestent le souci de la lisibilité
des pratiques, de leur formalisation ainsi que de leurs
références.
Un troisième enjeu touche à la clarification des
modalités de l'évaluation, notamment du point de vue de sa
conception (normative ou aidante), de son usage, de la pertinence des
indicateurs et du statut de l'évaluateur, afin que l'action sociale ne
devienne pas une arène où s'affronteraient différents
acteurs. Mais, bien au-delà d'une évaluation fonctionnelle et
opératoire appréciant l'efficacité du service rendu et
l'organisation fonctionnelle, c'est l'enjeu de l'évaluation qualitative
et significative concernant les usagers qui prime : d'une part, une
évaluation permettant d'anticiper les besoins sociaux ; d'autre part,
l'évaluation comme uneétape importante au sein du processus
d'aide et d'accompagnement des personnes (évaluation privilégiant
la régulation interactive, la réponse à leurs attentes et
à leurs besoins, la participation aux décisions qui les
concernent...).
Enfin, l'évaluation de l'utilité même du
travail social est marquée elle aussi par de forts enjeux et semble
devenir une exigence pour fonder la légitimité de celui-ci
vis-à-vis des partenaires (en particulier étatiques) et de
l'opinion publique. Or elle se focalise surtout sur le travail social comme
outil de régulation, mécanisme de légitimation et/ou
instrument de coordination. Pourtant, l'utilité du travail social envers
les usagers est aussi affaire de présence, de qualité, de temps.
C'est donc aussi autour des principes, des valeurs et de la philosophie qui
fondent l'engagement du travail social au profit des usagers-acteurs que
s'établira la pertinence de l'évaluation. Il ne s'agit pas de la
juger dans la perspective d'une éventuelle (auto)justification ni au
regard d'une efficacité essentiellement quantitative et normative, mais
dans une finalité d'aide et de reconnaissance des personnes, avec une
visée émancipatrice, créatrice de sujet acteur-
citoyen.
Peu importe l'argumentation plus ou moins rigoureuse
apportée en démonstration aux attentes des financeurs, des
tutelles ou des instances qui encouragent les travailleurs sociaux à
évaluer. L'important est de reconnaître que l'évaluation,
plus qu'une mode passagère, constitue bien une nécessité
nouvelle pour les travailleurs sociaux. Au demeurant, les travailleurs sociaux
d'aujourd'hui semblent eux-mêmes de plus en plus intégrer
l'idée, sinon la nécessité d'une évaluation outil
de travail et de gestion.
UN ESSAI DE DÉFINITION
Évaluer, (du latin Valère, être bien
portant), signifie porter un jugement sur la valeur, le prix de quelque chose.
Évaluer c'est aussi mesurer un écart ou une grandeur globale, par
jugement, estimation ou appréciation. Dans une acception large,
l'évaluation se définit comme un .jugement porté sur
quelque chose par référence à sa valeur supposée ou
réelle. Sans entrer dans les nuances théoriques qui sont
suggérées ici ou là dans les différentes
définitions, et ramenée au registre de l'action sociale et/ou
médico-sociale, l'évaluation est l'application de méthodes
usuelles en recherche en sciences sociales à l'examen d'une série
de questions :
- telle action sociale ou médico-sociale a t'elle
atteint les objectifs qui lui étaient assignés?
- Y a t-il eu adéquation entre les objectifs et les
réalisations concrètes ?
- Aurait-on pu obtenir de meilleurs résultats ou au
moins tout aussi bons avec des moyens différents et moins coûteux
?
-Les outils, les supports utilisés ont-ils
contribué à la réalisation des objectifs ; dans
quelle mesure ils y ont contribué ?
Pour répondre à ces questions qui ne sont pas
exhaustives, mais fort opportunes, on ne possède pas de
méthodologie explicite et modélisable. Chaque action, de la plus
simple à la plus compliquée, met en cause une multiplicité
de variables que le meilleur des méthodologistes n'est pas en mesure de
maîtriser dans leur totalité.
Tout cela pour dire, qu'au-delà des certitudes que l'on
voit affichées, ici ou là, sur la nécessité ou les
bienfaits de l'évaluation, force est de reconnaître qu'en termes
méthodologiques, l'évaluation repose sur des procédures de
quantification de type approximatif, qui plus est, s'appliquent à des
phénomènes difficiles à cerner.
Deux définitions nous permettent de toucher de plus
près cette démarche dans le travail social ou plus
généralement au sein des politiques publiques.
L'évaluation, selon le Manuel de la Cour des Comptes, est
« une appréciation portée sur l'efficacité d'une
politique ou d'une action publique à la suite de la recherche,
scientifiquement exigeante, de leurs effets réels, au regard des
objectifs affichés ou implicites, et des moyens mis en
oeuvre. »
Pour sa part, le Conseil scientifique de l'évaluation
présente l'évaluation comme « l'activité de
rassemblement, d'analyse et d'interprétation de l'information concernant
la mise en oeuvre et l'impact de mesures visant à agir sur une situation
sociale ainsi que la préparation de mesures nouvelles.. »
Pour le travail social, les actions qui représentent un
coût financier mais dont les bénéfices ne peuvent
être quantifiés en valeur marchande doivent être
évaluées conformément à la loi. L'article 22 de la
loi 2002-2 relative aux droits des malades mentionne ainsi que les «
établissements et services [...] procèdent à
l'évaluation deleurs activités et de la qualité des
prestations qu'ils délivrent, au regard notamment de procédures,
de références et de recommandations de bonnes pratiques
validées ou,en cas de carence, élaborées, selon les
catégories d'établissements ou de services, par unConseil de
l'évaluation sociale et médico-sociale ». Le dispositif
d'évaluation comporte une double évaluation, interne et
externe.
Au sein de l'association ALC l'évaluation interne a
été mise en place de 2009 à 2013 ou chaque semaine les
équipes s'autoévaluent lors de réunion.
L'évaluation directe a également été mise en place
lors d'entretien professionnel.
En 2014, l'association a eu recours à une entreprise
afin d'établir une évaluation externe d'ALC.
Le travail social et l'argent
Chacun est concerné par la question du lien social en
relation avec l'argent. Nous sommes en effet des citoyens reliés les uns
aux autres par de multiples liens, et nous ne pouvons exister qu'en
construisant en permanence du lien avec nos semblables. Sans lien social, pas
de vie possible, ni individuelle, ni collective.
Nous sommes également concernés parce que nous
avons tous affaire avec l'argent, qui entretient avec le lien social des
relations étroites et multiples.
Le mot « argent » désigne des
réalités multiples. C'est en premier lieu un métal
précieux. Ce sont ensuite les pièces de monnaie faites avec ce
métal, et par extension toutes les sortes de monnaies (billets,
chèques, cartes bancaires etc.). On parle enfin d'argent pour
désigner l'ensemble du patrimoine d'un individu évalué en
équivalent monnaie : au sens large, l'argent est la fortune d'une
personne.
L'argent est par nature un objet social et un instrument du
lien social, en ce sens qu'il permet la spécialisation des
métiers et les échanges de biens entre les individus. Ce qui
fonde la cohésion de cette société, ce qui crée du
lien social entre ces individus, ce sont les échanges de produits ou de
services qu'ils font entre eux. Mais à une condition : que ces
échanges soient réciproques et équilibrés. C'est
précisément l'argent, contrepartie de la valeur des biens, qui va
permettre de solder et d'éteindre ces dettes, d'équilibrer les
échanges entre les différents membres de la cité, et de
poursuivre de nouveaux échanges. En ce sens, l'argent est un lien
essentiel et fondateur entre les membres d'une même communauté
à la fois économique et politique. Aristote définit
l'argent comme le « substitut du besoin », c'est-à-dire le
gage et l'équivalent du besoin. Et ce besoin, c'est d'abord le besoin
que nous avons les uns des autres32(*).
Il faut dire que l'argent est assimilé à un
sujet tabou par les travailleurs sociaux, car effectivement ces derniers ne
font pas leur métier pour de gros salaires. A tel point qu'aujourd'hui
on constate dans certaines associations et aussi a ALC des travailleurs sociaux
avec un niveau de précarisation proche des bénéficiaires.
Ce qui pose un réel problème.
Au sein de l'association, lorsque les financeurs notamment
l'état ont annoncé une restriction budgétaire de l'ordre
de 10% à l'échéance de 10 ans, et que le plan de
sauvegarde des emplois a fait son apparition en 2011, les mentalités ont
été secoué de façon un peu brutale. De plus en
plus, avec ces différentes difficultés financières,
l'argent apparait comme un élément important et moteur et
commence petit à petit à rentrer dans les moeurs.
Licenciements
Les licenciements dans le social étaient peu
fréquents.
On a véhiculé l'idée que dans le social
il y a du travail. Ce qui était vrai auparavant ne l'est plus
aujourd'hui. En effet, outre le fait qu'il y a très peu d'offre d'emploi
dans le secteur, il y a de plus en plus d'étudiants qui sortent
d'écoles spécialisées environ 200 par an. Les
associations qui n'avaient pas trop de choix, en ont énormément
aujourd'hui.
Le licenciement est devenu une arme pour les employeurs et un
véritable casse-tête pour les associations. En effet, elles qui
avaient des actions multiples sont obligées maintenant de réduire
leur champ d'action duaux contraintes de la baisse des subventions. L'approche
financière et l'évaluation du travail social ont changé la
manière d'aborder le licenciement au sein des associations. Les grosses
associations ont masqué les plans de licenciements sur des
réorientations et des plans de retraite.
A ALC, le seul habilité à licencier est le
directeur général ou le président. Sur les 15
dernières années, il y a eu 4 ou 5 licenciements pour inaptitude
au travail, 4 disciplinaire pour faute grave et 10 ruptures
conventionnelles.
Pour 299 salariés, on peut constater que le nombre de
licenciements est peu.
Les différentes Relations au sein de
l'Association :
Entre les salariés
Le Directeur des Ressources Humaines à ALC n'avait
qu'une fonction administrative et de légalité car les
établissements étaient de vraies forteresses au début des
années 2000. Il a fallu 3 à 4 ans pour que s'établisse une
collaboration entre le DRH et les directeurs. Il y a aujourd'hui un
véritable partenariat entre ces acteurs et les salariés et cela
permet d'améliorer des domaines comme la santé par exemple.
De la même manière, la transversalité
entre les différents services a été mise en place vers
2003, ce qui a permis d'effectuer des réunions hebdomadaires entre les
chefs de service et l'équipe.
Aussi, le rapport hiérarchique voit une réelle
transformation. Comme on l'a indiqué plus haut, les cadres
étaient formés en interne. De jour au lendemain, certains
devenaient directeur ou chef d'équipe. Les relations étaient
compliquées car on ne vouvoyait pas ou presque les cadres, cela a
évolué avec la sectorisation, et la professionnalisation du
travail social.
Même si le plan de sauvegarde a été mal
vécue au sein de l'association avec des mouvements d'humeurs pour
certains et plus de travail pour d'autres, on constate une bonne ambiance entre
les salariés de l'association.
Entre les salariés avec les
bénéficiaires
Avant la loi 2002-2, le travailleur social était tout
puissant vis-à-vis du bénéficiaire car c'est lui qui
savait ce qui était le mieux pour ce dernier. Maintenant le
bénéficiaire est acteur, on le renseigne et il y a travail de
projet professionnalisé. Le contrat est établientre le travail
social et bénéficiaire conférant à chacun des
droits et des devoirs. L'intervention sociale consiste moins à
agir sur la personne que sur les conditions qui permettent à cette
personne de mettre en oeuvre ses propres capacités. Le
travail social repose sur des valeurs fondamentales qui
sont essentiellement des valeurs humanistes qui prônent la foi
en l'homme et le respect de celui-ci, et
des valeurs démocratiques. De
ces valeurs découlent des principes éthiques : la
singularité qui conduit à l'acceptation de la
personnalité d'autrui et de ses différences La liberté et
l'autodétermination des personnes c'est-à-dire leur droit
à disposer d'elles-mêmes et de faire leurs propres choix Le
respect de l'intimité et de la vie privée des personnes qui
implique notamment la recherche du consentement de la personne pour toute
intervention la concernant. L'autonomie de la personne : chacun a en soi
des capacités et des potentialités L'interdépendance, qui
se traduit par les droits et devoirs de chacun ainsi que les
responsabilités sociales de tout citoyen.
L'intervention sociale est une aide qui concerne non seulement la
situation de la personne, mais se situe au niveau du rapport de cette personne
avec cette situation.
La rencontre, l'accueil, l'écoute, la
disponibilité sont primordiales ; elles favorisent la
reconnaissance et la considération de chaque être humain. Le
professionnel s'inscrira non pas dans une relation affective de compassion
(« souffrir avec »), mais dans une relation d'empathie.
L'empathie, c'est cette démarche d'ouverture et de compréhension
de la souffrance de l'autre qui permet de l'accueillir, sans se laisser
posséder par elle, sans que sa propre personne ne s'y noie.
L'affect a un cadre temporel, institutionnel qui doit
être géré par le professionnel. La vision de ce dernier est
conditionnée par l'approche théorique que l'on avait. Durant une
époque, les travailleurs sociaux rentraient beaucoup dans l'affect a tel
point que certains éducateurs dormaient dans des foyers. C'est vrai
qu'il est difficile de s'engager sans affect, c'est pourquoi aujourd'hui les
écoles de formation préparent au mieux les travailleurs sociaux
à le gérer.
Au sein de l'association, est organisé chaque quinzaine
une supervision animé par un psychologue et permettant aux travailleurs
de prendre du recul.
Dès lors, l'effort
du travailleur social portera à la fois sur la
valorisation /revalorisation du sujet à ses propres yeux et à
ceux d'autrui, et sur la résolution des difficultés
rencontrées en prenant appui sur le lien social.
Délégué du personnel et
Comité d'entreprise
Ils représentent un véritable contrepouvoir.
Lorsque l'on touche à la convention collective et au droit du travail du
personnel, les syndicats ont droit à un regard.
Le problème majeur est qu'il y a très peu de
gens syndiqués dans le social. Que ce soit à ACTES, ou à
ALC ou on ne compte pas plus de 3% des salariés syndiqués. Chaque
service devrait avoir un titulaire et un suppléant, ce qui n'est pas
vraiment le cas. La 33(*)CGT qui est propre à l'association ne compte
que deux candidats en 2014 pour 5 postes à pouvoir, et la CFDT34(*) au niveau départemental
rencontre le même problème.
Cela est peut-êtredûà une mauvaise
communication entre les syndicats et n problème d'approche des
travailleurs sociaux car être membre d'un syndicat entraine des
obligations notamment des réunions en plus.
Par contre, il y a de bonnes relations entre les syndicats et
le Conseil d'Administration à ALC comme nous démontre la mise en
place du plan de sauvegarde ou les syndicats ont répondu de
manière favorable aux décisions du Conseil.
Ce qui n'est pas le cas partout car nous pouvons rappeler la
grève du 9 mars 2010 à EMMAUS à l'appel des principaux
syndicats de l'établissement (CGT, FO et Sud)35(*)motivée par une
plateforme précise de revendications. Cette mobilisation des
salariés de l'association a interpellé l'opinion par son
caractère inédit car une association dont la devise fondatrice
est « servir en premier leplus souffrant » et dont «
l'esprit » est fondé sur les valeurs républicaines de la
citoyenneté et de la démocratie, symbolisées de
façon emblématique par la loi de 1901, a fait l'expérience
de pratiques, sinon identiques, du moins tout à fait comparables aux
conflits du travail tels qu'ils peuvent être observés dans
l'entreprise marchande.
Conseil d'administration
Il est composé de 16 membres
bénévoles.
Au cours de l'année 2011, il a effectué 10
réunions de bureau dont un élargi, 3 conseils d'administration,
deux commissions financières, deux assemblées
générales dont une extraordinaire et un séminaire. Aussi,
il y a eu des réunions régulières du comité de
pilotage de la réorganisation, les réunions mensuelles de la
commission technique de suivi du plan de sauvegarde des emplois, les
réunions mensuelles du comité d'entreprise et plusieurs
réunions extraordinaires.
En 2012, le Conseil d'Administration s'est réuni 4
fois. Il a dû prendre des décisions concernant la
réorganisation de l'association, le plan de sauvegarde des emplois, les
budgets, les comptes administratifs, l'acquisition de Soledor (immeuble
accueillant les places de stabilisation gérées par Chorus), le
CPOM et enfin plusieurs questions immobilières (vente de Lorenzi, projet
de restructuration de l'immeuble accueillant le secteur Ados).
On peut constater que le Conseil d'Administration à ALC
est très présent, très actif, disponible avec les
partenaires externes et a de bonnes relations avec les salariés.
Il n'intervient pas de façon spécifique mais
donne la politique générale de l'association. Cela requiert aux
membres des valeurs humaines très importantes.
Au sein d'ALC, le directeur général a un grand
pouvoir de décision.
Lorsque la décision concerne un service, la prise de
décision appartient au chef de service et au directeur. Pour
l'établissement, c'est au directeur général et aux
directeurs d'en décider. Par contre, pour une décision d'une
grande importance, intervient le Conseil d'Administration.
A travers cet exemple, on constate que pour des associations
constituées uniquement de salariés, le Directeur des Ressources
Humaines ne joue essentiel qu'un rôle administratif et de
légalité. Il intervient très peu dans la gestion des
salariés. Par contre, celui-ci manifeste son désir de voir encore
plus évoluer le secteur social afin de développer en interne la
communication orale et écrite.
A Nice, ces deux d'associations que nous venons de prendre en
exemple se rassemblent autour d'Inter-Secours Nice. Ce groupement
d'associations, unique en France permet à ces membres une
coopération et une mutualisation en lien avec les pouvoirs publics, afin
de donner une efficacité aux services pour les personnes en grande
difficulté.
Partie C : Inter-Secours Nice
1) Qu'est-ce que INTER-SECOURS NICE ?
a. De l'insertion à l'urgence
Jusqu'au milieu des années 80, l'hébergement
social s'inscrit dans un cadre administratif et budgétaire unique
construit par la loi de 1953 qui crée l'aide sociale à
l'hébergement et les centres d'hébergement et de
réadaptation sociale (CHRS) puis par la loi de 1974 qui élargit
de façon substantielle la définition du public qui peut y
prétendre. Avec la progression du chômage, le début des
années 80 est marqué par la montée des
précarités et l'émergence d'un débat sur les
"nouveaux pauvres". C'est pendant cette période qu'apparaît la
notion de "sans domicile fixe" qui succède aux termes "vagabond" ou
"clochard".
Le premier programme de « lutte contre la pauvreté
et la précarité » est mis en place par l'État en
octobre 1984 à un moment de forte médiatisation de la question de
la pauvreté. La circulaire du 23 octobre 1984 relative à la mise
en place de dispositifs d'urgence pour les personnes en situation de
pauvreté et de précarité précise que « ces
actions doivent viser aussi bien à prévenir les situations de
détresse qu'à les traiter en répondant mieux aux besoins
les plus urgents ». La réalisation de ces actions demande « la
mobilisation de toutes les initiatives et de tous les efforts locaux, sans
exclusive ». A cet effet, il est demandé aux préfets «
de réunir immédiatement les représentants de toutes les
personnes publiques et privées susceptibles d'apporter leur concours aux
actions envisageables ou de proposer des initiatives, élus locaux,
bureaux d'aide sociale, caisses de Sécurité sociale, ASSEDIC,
organismes d'HLM, associations, caritatives ou non ». Les orientations de
cette mobilisation sont de rechercher « les réponses
immédiates à apporter aux besoins des personnes en situation de
détresse. Trois orientations sont à retenir : mises en place d'un
dispositif temporaire d'accueil d'urgence, d'une organisation pour
répondre aux besoins alimentaires des personnes en difficulté,
d'actions d'aide aux personnes ou aux familles en difficulté de logement
»36(*).
« L'urgence, la mobilisation d'acteurs très
différents, le caractère immédiat des réponses
à apporter, sont trois éléments qu'il importait de
souligner. »
Dans la circulaire de lancement, les orientations de ce
premier plan d'urgence sont précisées : distribution aux plus
démunis des excédents alimentaires, logement des familles en
difficulté, amélioration de la situation des chômeurs
âgés.
« En janvier 1987 une vague de froid provoque, comme en
janvier 1985, la mort de plusieurs personnes sans-abri (on ne parle pas encore
beaucoup de « SDF ») et, partant, une couverture médiatique
assez importante des opérations. Les fonctionnaires, les journalistes
les associations se concentrent de plus en plus sur ces personnes qui
n'étaient, à l'origine, qu'une cible parmi d'autres de ces
programmes. »37(*)
La mobilisation de l'État a permis de mettre en place
des « plans hivernaux » sur une durée de 4 ans. Les
plans hivernaux traduisent également une partie des évolutions de
l'action publique à l'égard des sans-abri. En effet, la
compassion hivernale de l'opinion publique pour les personnes à la rue a
progressivement conduit à une conception humanitaire de cette question,
appelant une prise en charge étatique saisonnière et
professionnalisée. Cette évolution peut s'interpréter
comme le transfert des outils des plans de sécurité sanitaire et
civile au domaine de l'action sociale. Le Plan d'urgence hivernal
relèverait d'une technicisation de la lutte contre l'exclusion38(*).L'accueil et
l'hébergement d'urgence des sans-abri sont donc devenus les composantes
prédominantes de ces plans.
Des subventions ont ainsi donc été
octroyées aux différents Services d'Accueils et Orientations, aux
Centres d'Hébergement et de Réinsertion Sociale et aux
associations afin d'assurer l'hébergement d'urgence qui sont des besoins
primaires de ces personnes.
A Nice, conscient que « l'union fait la
force » et que la mise en place d'un réseau serait à
même de mieux faire face à ces difficultés
d'hébergement, Monsieur Bruno DUBOULOZ Directeur d'Association
réunit tous ces collègues autour d'une table ronde.
C'est ainsi qu'en 1986, certains directeurs d'associations se
regroupent afin de mieux appréhender les difficultés liées
aux problèmes de logement sur le centre-ville de Nice. En
coopération avec certains bénévoles, ils partent des
besoins des personnes en grande difficulté. Ces dernières
ont « une valeur égale les unes les autres, qui ont une
dignité et ont également droit au respect ». Tous
s'efforcent de donner une efficacité maximale à l'action qu'ils
mènent entre eux et les pouvoirs publics. Un répertoire
départemental d'urgence est ainsi créé.
Ce groupement d'associations a pris le nom d'Inter-Secours
Nice. Il s'intéressera d'abord aux questions d'hébergement en
mettant en place un certain nombre d'actions comme l'ALAM,
« opérations d'urgence » sur laquelle nous
reviendrons un peu plus tard, ainsi qu'aux questions d'insertion. En effet,
à cette époque deux filières se créent : la
filière « urgence » et la filière
« insertion ».
En 1992, une Cellule de Liaison Inter-Accueils qui a
fonctionnée 3 ans, se forme au sein d'ISN avec de grandes associations
telles qu'Actes, Alc, Montjoye, etc...ainsi que la Croix Rouge, tous avaient
développé des cellules de liaison. La notion d'accueil se
développe, car au départ l'accueil était perçu
comme une protection : la personne dans la rue est en danger et il faut la
protéger. Apparaît alors un répertoire de ces associations
avec leur mode de fonctionnement et leurs horaires.
ISN met en place un dispositif beaucoup plus large et les
personnes en difficulté sont intégrées dans la
filière insertion avec une gestion de l'hébergement en
meublé dans le long terme.
En 1997, en lien avec la Cellule de Liaison Inter-Accueil
d'ISN, une équipe spécialisée du Service d'Aide et
d'Orientation donne naissance au 115. L'association ALC gérant un SAO a
été missionnée en 1997 pour porter le dispositif
du 115 dans les Alpes maritimes.
Le rôle du 115 est déterminant dans le
fonctionnement d'ISN.L'association ALC a été missionnée en
1997 pour porter le dispositif du 115 dans les Alpes
maritimes, ISN s'est immédiatement et naturellement rapproché de
ce dispositif et plus particulièrement des écoutants et de la
rédactrice documentaliste ; en effet, par leur écoute
quotidienne, ceux-ci avaient connaissance des évolutions des besoins
des personnes et devaient dans leurs réponses avoir la meilleur
pertinence possible ; D'où la mise en place d'un partenariat
indispensable aux deux instances ISN et le 115
En effet, le premier Répertoire de l'urgence
sociale dans le département est apparu suivi du site internet
en 2004.
Voyons plus précisément le rôle du
115 :
Plate-forme de Premier Accueil, le 115 est
le numéro d'Urgence Sociale destiné aux personnes sans
domicile stable. Des travailleurs sociaux répondent 7/7jours de 9 heures
à 23 heures et ce, durant toute l'année.
Ecoute et traitement des appels par des travailleurs sociaux
pour :
· informer sur le dispositif de veille sociale des Alpes
Maritimes (accueils de jour, accueils de nuit, équipes mobiles) sur
l'accès aux soins et à l'hygiène, sur les aides
alimentaires, sur les services sociaux ou associations
· proposer une réponse immédiate en
indiquant notamment l'établissement ou le service dans lequel la
personne ou la famille intéressée peut être accueillie, et
organiser sans délai la mise en oeuvre de cette
réponse, notamment avec le concours des services publics
· effectuer un relais, notamment dans le cadre d'un
signalement auprès des services d'urgence : le 15 du
SAMU, le 112 de l'urgence européenne, les pompiers ou
une équipe mobile d'urgence sociale
· Le 115 est également accessible
pour tout citoyen désireux de signaler une situation de détresse,
ou pour tout intervenant social souhaitant une information ou un conseil.
Le 115 est aussi un centre de ressources et de
documentation sur l'ensemble des dispositifs d'urgence du département :
l'édition d'un Répertoire s'est
transformée en gestion de site internet, diffusion de la
plaquette Nice-Urgence sur les périodes de l'hiver et de
l'été.
Piloté par l'Etat, fonctionnant par département,
ses principales missions sont l'accueil, l'écoute, l'information,
l'évaluation de la situation des personnes et leur orientation vers
l'hébergement, l'accès aux soins, l'aide alimentaire et les
services sociaux du département.
Maillon essentiel dans la chaîne qui va de l'accueil
d'urgence à l'insertion sociale, le 115 est parfois le dernier recours,
quand le cercle familial et amical ne peut plus servir d'appui à la
personne en souffrance sociale. Actuellement bien développé. Le
« 115 » ayant une connaissance globale du dispositif
d'hébergement d'urgence du département, est en lien
régulier selon les saisons avec les différents accueils de nuit
du département, Halte de Nuit, salle Saint Barthélémy, il
recense quotidiennement les capacités du dispositif d'hébergement
d'urgence. De plus, le soir après la fermeture des services sociaux, le
weekend et jours fériés, il assure durant toute l'année
une mise à l'abri de familles, personnes vulnérables, victimes de
violence ou demandeurs d'asile en hôtels meublés le soir. Un lien
avec le travailleur social référent peut ainsi donner lieu
à une place d'accueil d'urgence.
On peut rajouter que pour l'année 2013, le 115 a
répondu à 50408 appels dont le motif principal
est la demande alimentaire avec 15078 appels.
Avec une mission de service public, de mission
départementale, le 115 couvre l'ensemble des besoins du
département. C'est un invité de droit aux réunions
d'Inter-Secours Nice car il doit répercuter les informations aux
associations faisant partie ou non du réseau.
A Nice, ce réseau associatif a gagné
en visibilité depuis sa création mais aussi en
lisibilité. Ce groupement d'associations est reconnu par l'ensemble des
associations et des pouvoirs publics. A ce titre, le fondateur d'ISN, Monsieur
Bruno DUBOULOZ fait partie du Conseil d'Administration du CCAS (Centre Communal
d'Action Sociale) à Nice en tant que représentant des
associations.
Il serait intéressant pour nous d'aborder ses principes
et ses différentes réalisations depuis sa création
à ce jour.
b. Principes et Charte
Principes
« INTER- SECOURS- NICE »
(ISN), n'est pas une association mais un groupement d'associations intervenant,
aujourd'hui, sur le territoire de la commune de NICE. Il n'a pas de
personnalité juridique mais fonctionne, de fait, depuis Mars1986,
selon un consensus dont le contenu et les contours peuvent se définir
comme suit :
· Champ d'intervention. Le
groupement rassemble des associations concernées par les
réponses urgentes aux personnes qui se trouvent en détresse
matérielle et sociale. Pour ces associations, il s'agit de prendre en
compte les besoins les plus élémentaires et d'amorcer le meilleur
parcours possible vers un accès à la sécurité
matérielle, à des ressources, un emploi, des droits,
vers l'établissement ou la reconstruction des liens sociaux, vers
une plus grande autonomie dans une personnalité renforcée. Ces
associations exercent, d'une manière ou d'une autre, des fonctions d
`accueil, d'orientation, d'accompagnement, et proposent, dans
l'immédiat, des prestations indispensables.
· Participants. Sont membres du
groupement, quelle que soit leur taille, des associations dites
« humanitaires », fonctionnant principalement sur le
bénévolat, et des associations « de travail sanitaire
et social », reposant majoritairement sur du personnel salarié
(au total une quarantaine d'associations). L'acceptation d'une adhésion,
tout informelle qu'elle soit, ne se fait pas sans une explicitation des valeurs
de référence de l'association candidate et de ses engagements
dans le champ de l'action sociale. Cette adhésion est finalisée
par la signature de la charte d'ISN.
Sont invités à des réunions et peuvent
consulter nos informations, les représentants d'organismes publics ou
parapublics concernés par l'intervention dans l'urgence sociale.
· Valeurs communes. Les
participants se réfèrent aux principes humanistes exprimés
dans le préambule de la Constitution de la République de
1946 : « tout être humain...possède des
droits inaliénables et sacrés » ; de
même, dans la loi du 29 Juillet 1998, est affirmée :
« l'égale dignité de tous les êtres
humains ». De cette dignité découlent, pour
chacun, sans distinction de sexe, d'origine, d'histoire, de culture, des droits
naturels et sacrés : vivre, depuis la satisfaction de ses besoins
élémentaires jusqu'au plus grand développement de ses
possibilités et de ses désirs ; jouissant d'un statut
reconnu, faire librement ses choix de vie et participer à la vie
sociale ; bénéficier, enfin, de la solidarité,
lorsque la malchance ou les erreurs ont entraîné une exclusion,
une situation de détresse.
Le respect de chaque personne se manifeste logiquement par la
manière dont nous gérons ensemble nos séances de travail
et nos activités. Chacun doit y être écouté, les
débats se menant avec le souci de conjuguer la tolérance, les
inévitables véhémences, la diversité des opinions,
la volonté d'aboutir à des constatations objectives et des
projets efficaces.
Le sens du bien commun nous conduit à chercher la
meilleure coordination locale de nos interventions et une relation active avec
différents réseaux qui, sur une plus large échelle,
apportent à l'action sociale la pertinence de leurs constats et
l'efficacité de leurs interventions.
Dans le travail commun, nos valeurs et nos débats ne
sont pas attachés à des analyses et projets de formations
politiques, d'écoles philosophiques particulières, ni de
convictions et communautés religieuses ; le travail reste
très concret, délimité à l'action sociale locale.
Les appartenances des uns et des autres ne sont pas cachées ; si
elles enrichissent notre activité commune, c'est en toute
discrétion.
·
« Inter-indépendances ».Inter-Secours-Nice
ne peut exercer aucune ingérence sur le fonctionnement interne des
associations. On n'y prend pas de décisions qui les engagent, sauf en
des matières où le consensus est habituellement assuré.
Celui-ci ne se forme que par la pratique d'échanges nombreux, et par
l'expérience réussie d'actions utiles au bien commun. Pour une
association, participer à ISN n'implique pas non plus que toutes les
autres s'en portent garantes ; chacune fera ses preuves. Il est donc bien
clair qu'ISN n'exerce qu'une représentation informelle dont la
légitimité ne tient qu'au contenu d'un consensus nettement
dégagé et à la confiance inspirée aux acteurs
sociaux publics et privés.
· Fonctions d'ISN. Sous son
caractère spécifique, ISN assure les fonctions suivantes :
connaissance réciproque entre les acteurs concernés par l'urgence
sociale ; échange d'informations sur les problématiques
rencontrées, les actions de chacun, les loi décrets et
circulaires, les dispositifs établis par les pouvoirs publics ;
émergence d'associations pour répondre à des besoins non
couverts ; émergence de projets qui seront ensuite mis en oeuvre
par tel ou tel acteur ; organisation des liens et des
complémentarités ; montage d'opérations
communes ; propositions adressées aux pouvoir publics.
· Conditions actuelles de
fonctionnement. La pratique montre qu'ISN peut fonctionner avec
des moyens relativement légers et une organisation simple.
Réunion mensuelle commune (en moyenne une trentaine de
participants bénévoles et salariés d'associations services
publics et communaux).
Réunions régulières (au moins une fois
par trimestre) de groupes de travail dans tel ou tel domaine (p.ex. veille
sociale et hébergement d'urgence ; alimentation ;
santé ; jeunes ; demandeurs d'asile ; transport...).
Un animateur pour l'ensemble du groupement.
Une secrétaire bénévole pour la
rédaction des comptes rendus généraux et diverses
communications.
Un (une) responsable et secrétaire pour chaque groupe.
Un service (comprenant le 115) qui est, de par ses missions,
le noeud où se fait la centralisation de l'information actualisée
et d'où partent les renseignements nécessaires aux
coordinations.
Tout ceci n'a pas demandé de création de
postes ; l'essentiel est assuré par des bénévoles et
par des salariés dans le cadre des missions normales de leur service,
ce qui représente un fort investissement.
Budget d'environ 400 euros, alimenté par une
participation des membres, comprenant des frais postaux et un très
modeste défraiement pour l'institution qui prête la grande salle
de réunion générale.
Charte d'Inter-Secours Nice
Inter-Secours Nice est un groupement d'associations, et de
services mutualistes, intervenant, à Nice, dans le champ de l'urgence
sociale, en réponse aux graves besoins de personnes et familles
auxquelles manquent des appuis matériels élémentaires et
un environnement favorable à leur insertion.
Le groupement informel, fédératif repose sur un
consensus quant à ses valeurs, ses objectifs, son mode de
fonctionnement, ses interventions. Ce consensus s'établit sur la base de
nombreux échanges et sur l'expérience réussie
d'initiatives utiles aux personnes et au bien commun.
Il s'appuie sur les principes suivants :
1 - Egale dignité de tous les êtres humains,
impliquant, à l'égard de chacun, le respect de sa personne,
l'acceptation de son identité culturelle de ses choix de vie, et la
promotion de ses droits fondamentaux.
2 - Reconnaissance de la personne dans la globalité de
sa situation matérielle, physique, sociale et de sa personnalité,
appelée à l'initiative dans son parcours et dans la vie
sociale.
3 - Prise en compte de l'exclusion dans l'ensemble de ses
domaines (social, économique, sanitaire, politique, culturel), de
l'échelle mondiale jusqu'à celle de notre champ de travail.
4 - Pour les personnes exclues, et sans discriminations,
promotion des conditions de vie conformes à leur dignité.
Le groupement définit ainsi ses principaux
objectifs :
5 - Sur ce territoire, mettre en commun toutes les
informations utiles, partager notre connaissance des situations et notre
réflexion sur leurs origines, pour une recherche de solutions ou
l'émergence de projets.
6 - Favoriser la coordination entre les différents
acteurs répondant à l'urgence sociale.
7 - Alerter les acteurs concernés, voire l'opinion
publique, sur les besoins rencontrés, les réponses
nécessaires, les effets des politiques appliquées.
8 - Etre une force de proposition dans le champ de l'action
sociale en montant en commission des micros -projets qui sont soumis à
des financeurs potentiels. Si cela aboutit, le projet est mené dans sa
réalisation par une association membre d'ISN
Le groupement fonctionne selon quelques règles
consensuelles.
9 - Respect du dialogue démocratique. Courtoisie des
débats. Confidentialité quant aux situations personnelles.
10 - Attention portée au consensus interne pour les
démarches effectues à l'extérieur du groupement, notamment
vers les pouvoirs publics. Concernant les politiques publiques, liberté
d'opinion sur les dispositions annoncées ou sur les conséquences
observées.
11 -Régularité dès la présence
à la réunion mensuelle et aux groupes de travail dans lesquels on
s'est engagé. Participation aux frais de fonctionnement.
2) Réalisations et Commissions
a. Réalisations
ISN fonctionne donc régulièrement depuis plus de
28 ans ; de par sa présence sur le territoire niçois et
l'animation de commissions s'attachant à poser les problématiques
à partir des besoins des personnes, ISN a contribué à la
création de réalisations indispensables dont voici un
récapitulatif :
1988 : L'ALAM (Association Logement des
Alpes-Maritimes)
Courant 1986, onze associations, dont ALC, se sont
regroupées dans un collectif intitulé Inter Secours Nice (ISN).
Son objectif : réfléchir et proposer des solutions aux
problèmes de l'exclusion et de la marginalité. ISN est à
l'origine de l'ALAM.
L'ALAM (Association Logement des Alpes-Maritimes),
créée en 1988, est une association loi 1901. Son objectif est de
permettre l'accès au logement de familles modestes, soit en aidant
à la location directe, soit par le biais de la sous-location de
logements loués par l'ALAM aux HLM ou à des propriétaires
privés consentant des loyers modérés en contrepartie de la
garantie de loyer. Dans le parc privé, l'ALAM sert
d'intermédiaire entre le bailleur et le futur occupant, prépare
les dossiers, veille à la rédaction des baux, vérifie le
bon état des logements et assure leur entretien. Le candidat fait
l'objet d'un suivi social et peut bénéficier du FSL (Fonds
Solidarité Logement).
1989: Mise en place de "l'opération
urgence"
Cette opération a été prévue afin
de mettre en place lors de la fermeture des services sociaux, la
proposition d'une nuit par semaine et de 3 nuits pour le week-end pour
l'hébergement des personnes en
difficultés.
Gérée par le SAO ALC, tout public
était accueilli entre autre les personnes seules, les familles, les
femmes avec enfant. L'opération urgence n'était conçue que
pour l'hébergement et pas en alimentation. Par contre, le SAO offrait
des colis alimentaires très maigres liés à la demande de
la personne. Les personnes seules étaient logées en hôtel
et les familles dans une villa.
Face à la montée de la précarité,
devant la multiplication du nombre de demandes, l'opération urgence
s'est étendue de façon beaucoup plus conséquente. Des
nuitées en meublé ou en hôtel ont été
recherchées et louées à l'année.
En 1990, dans l'opération urgence :
· 433 situations ont été
hébergées.
· 795 personnes dont 258 enfants en ont
bénéficié.
· Ceci représente 1458 nuitées soit une
durée moyenne de 1,8 nuitée par personne.
Concernant le public, le constat est :
· Augmentation des personnes isolés (68.3%) et
notamment des hommes ;
· Un vieillissement de la population hébergée
(40- 64 ans).
1992 : Cellule de Liaison Inter Accueils, commission
au sein d'ISN
La CLIA cellule de liaison inter accueil, au 1 er octobre
1992 regroupe 25 associations du groupe ISN dont 3 CHRS et associations
caritatives (secours catholique, Equipe Saint Vincent, Croix Rouge), avec
trois axes principaux :
-Collecte et diffusion d'informations au
moyen du répertoire départemental
1995 :
répertoire 80 fiches sous forme de classeur
-Cohérence des accueils;
-Gestion
d'hébergement en hôtels meublés
Son but est d'établir une liaison aussi étroite
que possible entre tous les organismes qui accueillent des personnes en
difficulté. Trois axes sont définis.
1) Collecter les informations au moyen d'un guide
départemental qui répertorie toutes les actions entreprises par
les organismes publics ou associatifs du département. La première
édition sort en octobre 1994.
2) Renforcer la cohérence des accueils et la
complémentarité des services rendus.
3) Assurer la gestion d'un hébergement en hôtels
meublés. Ce sera chose faite en janvier 1994 avec la mise en place
d'»Inter Meublés», petit parc de 13 chambres meublées
permettant d'accueillir 17 personnes. À cela s'ajoute le SCHEMA
DEPARTEMENTAL de L'URGENCE avec 80 places en hôtel meublé.
1994 : La Banque Alimentaire née d'une
commission ISN alimentation
La banque alimentaire des Alpes Maritimes fut
créée en juillet 1994 sous l'impulsion d'André Cathagneet
de trois associations humanitaires : Action Educative et Sociale (ACTES),
l'Armée du Salut et Inter Secours Nice avec ces fondateurs, qui est
elle-même un groupement de plusieurs associations, et c'est Éric
Vandroux, de l'Armée du Salut qui en est le premier président. Et
ce sont 25 tonnes de nourriture qui ont ainsi pu être
récoltées et distribuées par la Banque Alimentaire des
Alpes Maritimes dès sa première année d'activité.
La première campagne de collecte dans 4 magasins ramène 6 tonnes
de nourriture.
En créant la Banque Alimentaire, les associations
regroupaient leurs capacités de collecte et de gestion des
denrées alimentaires pour une meilleure efficacité dans la lutte
contre le gaspillage et l'aide aux démunis du département.
Les fondateurs pensaient alors que cette Banque Alimentaire
n'aurait une durée de vie que de quelques années, le temps de
faire face à la crise (déjà !).
Hélas,
nous en sommes toujours là et sa présence est devenue
incontournable dans le paysage de l'aide sociale.
Après un démarrage dans des locaux provisoires,
la BA AM 06 déménage en 1997 dans un entrepôt
de 400 m2 à Saint Laurent du Var. Avec une vingtaine de
bénévoles, elle distribue cette année-là
près de 400 tonnes de nourriture à ses
80 associations partenaires.
Fin 2011, la BA AM 06 a dû déménager
dans de nouveaux locaux à Nice
Lingostière pour faire face à une demande d'aide toujours
croissante d'aide alimentaire. Avec 1 300 m2 d'entrepôt, une chambre
froide et un sas de tri réfrigéré de 250 m3, les 110
bénévoles et 5 salariés sont à présent
équipés pour recevoir, gérer et distribuer dans de bonnes
conditions les 1 400 tonnes de nourriture annuellement
nécessaires à ses 108 Associations Partenaires. Les 255 m2 de
bureaux et salles de formation permettent aussi d'accueillir dans de bonnes
conditions les Associations Partenaires et leurs
bénéficiaires.
Afin de répondre aux exigences des pouvoirs publics
quant à la traçabilité des produits et au respect tout au
long de la chaîne alimentaire des règles d'hygiène les plus
strictes, la BA AM 06 a entrepris depuis quelques temps déjà sa
professionnalisation et la modernisation de ses outils informatique. Elle
fournit aussi assistance et formation aux associations et CCAS partenaires pour
qu'ils puissent eux-mêmes satisfaire au mieux à ces exigences.
Précisons que les associations membres d'ISN sont
pour la plupart toutes partenaires de la Banque Alimentaire. Cette
dernière est aujourd'hui un acteur incontournable dans le paysage de
l'aide sociale niçoise. Elle collabore avec ISN afin de préparer
la distribution alimentaire estivale qui s'annonce, chaque année
problématique. En effet, que ce soit en hivers ou en été,
la précarité reste la même sinon qu'elle augmente quand
« il fait chaud dans le sud » et plusieurs associations
sont fermées. Seules quelques associations dont la Croix Rouge
Française, MIR, la légion de Marie continuent la distribution.
Au vu des restrictions budgétaires de la
collectivité, Mme Joëlle MARTINAUX, adjointe au maire
déléguée aux affaires sociales, a souhaité associer
la Ville de Nice à travers l'organisation d'une opération
caritative en partenariat avec l'OGC Nice. Des contacts ont été
pris avec l'OGN Nice depuis novembre 2010. Ainsi, chaque année 1 euro
est reversé sur chaque place vendue lors d'un match au profit des
associations membres de l'I.S.N contribuant à financer en partie la
campagne d'été. Inter Secours Nice n'étant pas une
entité juridique à part entière mais un groupement de
fait, ne peut pas recevoir directement les fonds et sollicite la Banque
Alimentaire afin de percevoir le chèque et redistribuer la somme aux
associations de l'ISN en les faisant bénéficier de colis
alimentaires à hauteur du montant récolté, colis qui
seront eux-mêmes distribués aux plus démunis.
1994 : Le Schéma Départemental
d'Urgence (S.D.U.)
Dispositif financé par l'Etat, il assure un
hébergement limité dans le temps.
Le SDU totalise en 2004, 80 logements dans le
département (Nice, Cannes, Menton, Grasse). Il s'agit d'un
hébergement d'urgence, assuré en hôtels meublés et
chambres d'hôtel répartis sur l'ensemble du département,
s'adressant aux personnes avec ou sans enfant(s), suivies par des services
sociaux (publics et associatifs), inscrites dans une démarche
d'insertion et qui ne peuvent pas accéder immédiatement aux
dispositifs de droit commun (service d'accueil et d'orientation, FSL, loi
Besson ou RMI, CHRS, Secours Hébergement du Conseil
Général...).
Ce dispositif d'hébergement des personnes et familles
en difficulté est essentiellement activé au travers d'un accueil
téléphonique permanent. La durée d'hébergement est
de 1 à 8 jours, éventuellement renouvelable 1 fois.
1997:Ouverture du 115 géré par ALC,
partenaire naturel d'ISN
(Confère page 54)
2002 : De l'annuaire départemental papier
réactualisé au site internet et au Nice urgence
Avec l'apparition du 115, la rédactrice
embauchée, toujours en lien avec le SAO de l'association ALC a
exprimé son envie de mettre en place un répertoire papier avec
toutes les informations sur le fonctionnement des associations et services
partenaires. Toutefois, elle a été confrontée aux
contraintes administratives vu la complexité de cet annuaire.
C'est pourquoi, ISN a repris le projet et a permis de le
réaliser. Celui-ci a donné lieu à la mise en place de
« Nice Urgence ».
Il s'agit d'une plaquette avec toutes les informations pour
les personnes en difficulté. Les informations sont
réactualisées chaque période. Il y a la plaquette Nice
Urgence Sociale du printemps et la plaquette Nice Urgence Sociale de l'hiver.
On y trouve des informations sur les lieux : où manger, où
se laver, où dormir, où se poser, où aller pour des
démarches administratives, où se soigner et les horaires de
passage de l'équipe mobile du Centre d'Accueil, d'Accompagnement
à la Réduction des risques pour Usagers de Drogues.
Ces informations sont aujourd'hui sur le site internet du115
http://www.le-115-06.org/veille-sociale/infos-du-115-32
Précisons également que le site internet du 115 fut
créé en 2002 par la
société i2N.
Avec la rédactrice documentaliste du 115, conception et
rédaction commune du document NICE urgence été -hiver
destiné aux personnes sans abri traduit en anglais, italien et roumain.
Diffusé dans toutes les associations niçoises et services
d'accueil dont la gare et l'hôpital.
2004 : Création de la Halte de nuit
géré par ACTES ; fruit de la commission ISN grands
marginaux.
La Halte de Nuit est un lieu d'accueil immédiat,
inconditionnel, anonyme et sans jugement, dans le respect de la dignité
des personnes.
Elle se veut d'accueillir les personnes seules ou en couple,
comme elles se présentent ; c'est-à-dire avec leurs
problèmes d'addictions (tabac, alcool, substances psycho actives), leurs
problèmes psychiatriques, leur état de souffrance psychique, une
hygiène parfois relative et aussi avec leur animal de compagnie.
Les personnes se présentent spontanément
à la porte de la Halte de Nuit, il n'est pas indispensable d'être
orienté par un service partenaire ou un travailleur social, toutefois
l'orientation vers la Halte de Nuit peut être réalisée
aussi par : (115, SAMU Sociaux, Services d'Accueil et d'Hébergement,
Associations Caritatives, CHU, ...).
Une priorité à l'accueil est donnée aux
personnes que l'équipe considère comme vulnérables, c'est
à dire aux personnes âgées, où fortement
alcoolisées, les malades, aux femmes et aux nouveaux arrivants ainsi
qu'aux personnes accompagnées d'un animal qui ne sont reçues
nulle ne part ailleurs.
Afin de garantir l'accès de la Halte de Nuit à
des personnes très désocialisées et/ou fragiles, un
protocole a été mis en place avec le 115. Il s'agit pour la Halte
de Nuit de "réserver" cinq places d'accueil à l'équipe de
maraude du SAMU Social Croix Rouge et ce jusqu'à 22h00. Pour les
ayant-droit, lorsqu'il y a de la place, une orientation vers le gymnase
(structure du CCAS) peut être proposée.
La Halte de nuit, propose d'octobre à mars, une mise
à l'abri temporaire, des prestations d'hygiène et d'alimentation
pour 35 places. Elle complète son offre par l'accueil de passagers
Capacité : 35 couchages - Un espace
réservé aux femmes
Cuisine industrielle - 35 repas prévus + 15 pour
les personnes de passage
Equipes mobiles de santé le mercredi soir :
les médecins du CLUB FRANCO-AFRICAIN en alternance
avec les équipes médicales de MEDECINS DU MONDE.
Public visé : Public majeur en grande
précarité - Sans Domicile Stable
2010 : Les Consignes -Vestiaire, un projet ISN en
instance
Un travail regroupant de nombreux partenaires s'est
déroulé lors du premier trimestre 2010 suite au constat
suivant : quand on vit dans la rue, laisser un sac dans un coin revient
à prendre le risque de perdre ses affaires. Quelle que soit la saison,
les conditions peuvent être difficiles pour les sans-abris.
Le projet présenté à la Mairie de Nice et
à aux services décentralisés de l'Etat a donné lieu
à un dépôt de dossier comprenant le projet en soi, le
résultat du questionnaire « usagers potentiels », un
règlement intérieur de la structure. Il s'est inspiré du
fonctionnement de consignes sur Paris et Marseille.
A ce jour, il n'a pu se mettre en place faute de subventions.
Par contre il a rendu évident le fait de concevoir chaque
création d'un nouveau service en y intégrer d'office une consigne
pour les personnes accueillies.
Ce projet est donc toujours légitime et la demande de
son ouverture réapparait avec force lors de la démarche
actuelle : « diagnostic coeur de ville ».
2010 : Répertoire jeunes
réactualisé en 2014 Commission ISN jeunes
Depuis quelques années en France, une série
d'acteurs situés principalement dans le champ social et sanitaire se
préoccupe d'un problème d'envergure : celui
des jeunes en errance. Il était certes déjà
question de sans domicile fixe (SDF), et parmi eux de jeunes39(*).
Les jeunes en errance sont apparus
récemment en France, et s'y multiplient.
Ils sont âgés pour la plupart de seize
à trente ans, souvent accompagnés de nombreux chiens, se
déplaçant sans but et sans projet en petits groupes informels
à la structuration éphémère, utilisant massivement
l'alcool et des psychotropes divers, errant du printemps à l'automne au
hasard des occasions et des rencontres. « Bien qu'ils ne
soient pas les produits directs de la crise économique comme le sont les
jeunes sans domicile fixe sédentarisés des grandes villes, ou
comme l'étaient les hobos nord-américains de la crise
économique des années trente, ils [les jeunes en
errance] sont bien plus les produits et les victimes d'un affaiblissement
des liens sociaux et de fragilités familiales, que les acteurs et les
créateurs conscients et responsables d'un nouveau style de
vie »Chobeaux, 1996,23.
Les errants sont des personnes rejetées de la famille,
du foyer, de l'hôpital, des copains, du travail, du RMI [revenu minimum
d'insertion]. Rejetées de l'avenir, ils arrivent sans projet, sans
espérance. Rien n'est moins initiatique que l'errance. Rien n'est plus
mortifère. Ainsi aucun préjugé ne doit-il nous faire
oublier que l'errant est un être humain. Ne pas oublier non plus que
l'errant est un citoyen à part entière40(*).
De l'errance il est encore largement question
dans les Diagnostics partagés sur l'errance des jeunes et la
grande marginalité. Indiquons ici la définition retenue par
la DAS (1999,5):(...) l'errance peut recouvrir deux acceptions selon qu'on
la considère : dans un sens restrictif comme le passage par la rue
et des formes de désinsertion grave; dans un sens plus large, comme
décrivant les trajectoires complexes et chaotiques au sein desquelles
les jeunes ne cessent de circuler.
Les jeunes sont présentés comme des victimes de
la crise, qui deviennent parfois des rebelles. Ils vivent un réel
malaise, rejettent cette société ou cachent leur situation.
Même chez les plus « menaçants » d'entre
eux, qui se posent en rebelles, et défendent leur errance comme choix de
vie, on découvre, lorsqu'un contact a pu se créer, qu'il s'agit
en fait d'un choix par défaut: faute d'une autre
solution; dans la plupart des cas c'est d'une errance
forcée et non choisie qu'il s'agit.
Concrètement, jeunes en errance signifie
tantôt jeunes SDF, tantôt jeunes en difficulté
en proie à des parcours précaires et des situations instables.
Les jeunes en errance refusent les contraintes liées
à l'inscription dans les dispositifs sociaux d'insertion. D'où la
nécessité, sociale, de développer de
nouvelles techniques qui s'inscrivent largement dans l'accueil inconditionnel,
l'écoute, les techniques dites à bas seuil d'exigence. Les
acteurs concernés par la démarche de diagnostic partagé ne
se limitent pas à ceux de l'urgence sociale et ceux de
l'hébergement. La réflexion doit être élargie
à l'ensemble des acteurs et institutions intervenant par rapport
à des jeunes marginalisés ou en difficulté, pour
questionner la cohérence des interventions.
Ainsi à Nice, le problème des jeunes a
été posé au sein d'Inter-Secours Nice. Ces jeunes ont une
tranche d'âge allant de 18 à 30 ans, car les mineurs
relèvent du Conseil Général.
Les associations membres d'ISN avec les différents
partenaires sociaux et les pouvoirs publics ont mis en place un
répertoire destiné uniquement aux professionnels et
bénévoles de services ou associations intervenant auprès
des 18 -30 ans ; ils pourront y trouver ou non des informations.
On y trouve : l'accueil téléphonique,
information et orientation, accueils de jour (généralistes et
spécialisés), les droits, consultation et santé,
consultation et soutien psychologique, l'hébergement, l'alimentation,
les vêtements, et les questions relatives à l'hygiène et
l'entretien du linge.
Ce répertoire a été
réactualisé en 2014
2011 : Fiche unique d'orientation vers les
associations
Commission Epicerie Sociale
Dans le cadre de l'Inter Secours
Nice ISN, les associations partenaires ont
établi une
Fiche
d'Orientation Sociale Unique
à laquelle se référer lors d'une demande d'aide
alimentaire (colis alimentaire, épicerie sociale ou solidaire, bon ou
ticket service). Document "unique" comme indiqué, elle constitue une
information commune et claire, nécessaire entre les différents
services sociaux et les bénévoles des associations caritatives,
tout en simplifiant la démarche de l'usager.
Le calcul du Restant à Vivre RAV
demeure à l'appréciation de chacune des associations proposant de
l'aide.
La Fiche sociale unique est toujours utilisé
à ce jour et circule des services sociaux demandeurs CCAS et Maison des
solidarités
2012 : mise en place d'un COPIL
Le comité de pilotage est composé d'un
représentant de la Croix rouge, du 115, de l'Armée du salut,
d'habiter la rue, de médiation cité, du secours catholique, des
deux animateurs bénévoles d'ISN
Le COPIL se réunit tous les deux mois pour échanger
sur :
- l'actualité locale,
- un point sur les différentes
commissions et la réunion générale,
- sur l'organisation et le contenu de la
réflexion sur ce qui peut être mis en place dans les deux mois
à venir.
C'est un lieu essentiel de concertation et de stratégie
d'ISN
c. Commissions ISN Aujourd'hui
Le réseau associatif formé par ISN s'est
développé, enrichi par les connaissances des membres ; il
constitue alors un réseau plus important, plus complexe ou chacune des
personnes où association pourra fonctionner de façon autonome et
communiquer avec d'autres, sans hiérarchie et indépendamment de
tout élément dominant. Au final, le réseau ressemble
à un maillage très développé, comme les mailles
d'un filet de pêche (et non pas à une toile d'araignée
où tout est dirigé vers le centre !), avec des points ou des
sommets qui représentent les associations et des liens entre elle comme
de grandes voies de communication.
ISN participe également aujourd'hui à plusieurs
réseaux.
· celui de La
FNARS (Fédération nationale des
associations d'accueil et de réinsertion sociale) qui
regroupe 870 associations de solidarité et organismes qui vont vers
et accueillent les plus démunis. C'est un réseau
généraliste de lutte contre les exclusions. la FNARS promeut le
travail social, ouvre des espaces d'échanges entre tous les acteurs du
secteur social, et défend la participation des personnes en situation
d'exclusion à la réflexion sur les politiques publiques qui les
concernent.
· Le réseau associatif centre-ville de Nice
· Le réseau de la banque alimentaire
Il est représenté également au CCAS
(Centre Communal d'Action Sociale) qui est un établissement public
communal avec pour mission :
· D'animer une action générale de
prévention et de développement social dans la commune en
étroite liaison avec les institutions publiques et privées;
· D'instruire les dossiers des demandes d'aide sociale
soit au titre de la solidarité nationale, soit au titre de la
solidarité communale ;
· De procéder à une analyse des besoins
sociaux de la commune
De même, il entretient un fort lien avec le CRIJ (Centre
Régional d'Information Jeunesse) de la Côte d'Azur. En effet, le
CRIJ Côte d'Azur a développé un réseau de
près de 50 structures dans les Alpes-Maritimes et le Var afin de porter
l'information au plus près de chacun. Avec son réseau, il
répond à une mission de service public définie et garantie
par l'État : découvrir les métiers, connaître
les débouchés, trouver un stage, construire un projet
professionnel, accéder à la formation, préparer un
séjour à l'étranger, bénéficier d'aides
à la recherche d'emploi et au logement, connaître ses droits,
etc...
Bénévoles où salariés des
différentes associations ainsi que partenaires et pouvoirs publics se
regroupent tous autour de la table et partagent des informations.
Les points de convergence sont permanents : avec le
partenaire naturel le 115, une salle de réunion attenante à ce
dispositif pour les réunions des différentes commissions et une
plus grande salle prêté par l'Evêché de Nice pour la
réunion générale qui se fait une fois par mois.
Ces réunions sont dirigées par une animatrice
bénévole qui est aujourd'hui l'ancienne directrice de Chorus 06
(établissement de l'association ALC) Marie Louise FENART. L'objectif des
réunions n'est pas le même selon les commissions, et les
différents acteurs travaillent sur les dispositifs en partant des
besoins du public compte tenu de leur égale valeur les uns les
autres.
En effet, la dignité doit être reconnue pour que
les personnes puissent être au fur et à mesure active. Cela
suscite une réelle connaissance des différents acteurs et un
travail de collaboration dans le respect et la non-ingérence dans le
fonctionnement des uns et des autres.
Le rôle de l'animatrice bénévole
s'avère important, car c'est elle qui pilote les réunions avec
les différents acteurs clés ; nous y reviendrons un peu plus
tard. Elle met en mouvement le groupe vers les objectifs de la réunion,
ceux-ci diffèrent selon que c'est une réunion de commission ou
générale. On peut d'ores et déjà distinguer trois
fonctions :
-fonction de production : en rendant le groupe et la
réunion efficace avec des solutions, des décisions, des
propositions, des informations et même des interrogations.
-fonction d'organisation : en garantissant l'expression
de tous dans un cadre structuré
-fonction de gestion : en gérant la mise en
relation d'individus qui vont réagir selon leur personnalité,
leur statut, leur appartenance a tel groupe, leur implication plus ou moins
grande dans le sujet de la réunion.
En plus, l'animatrice joue un véritable travail de
coordination avec les associations, les services et pouvoirs publics. Elle met
en lien ces derniers et avec l'appui de la secrétaire, rédige les
comptes rendus diffusés ensuite par email aux associations
présentes ou pas aux différentes réunions.
Certains acteurs ont un rôle déterminant,
notamment le 115 présent à toutes les réunions et dont
nous avons montré le rôle un peu plus haut. Il y a
également la banque alimentaire pour ce qui concerne l'alimentation et
d'autres intervenants en fonction des commissions.
Cette collaboration demande à tous de la
réactivité, une adaptabilité, une mobilisation face aux
difficultés et pour tout le monde une responsabilité face aux
différents problèmes.
Malgré le rôle déterminant de certains, il
n'y a pas au sein d'ISN de hiérarchie de pouvoir, mais plutôt une
diversification de fonctions. Chacun a le pouvoir de proposer et il y a un
rôle de concertation. Ce sont les initiatives de chacun qui permettent de
donner une efficacité à cette coopération.
Les problèmes se résolvent de manière
directe avec les membres ou en se reportant aux pouvoirs publics. Et la mise en
place de nouveaux projets se réalise par délégation
avec : soit les associations disposant de structures adaptées et
qui sont porteuses du projet, soit les services d'Etat.
Afin de faire le maximum pour les personnes en grande
difficulté et emmener le plus d'efficacité dans les services,
voyons comment sont structurées les commissions ISN.
Commission Santé :
Cette commission regroupe toutes les associations ayant une
structure santé et des services spécialisés oeuvrant sur
la ville de Nice.
On y trouve certains acteurs qui sont des invités de
droit tels que : l'Hôpital Urgence avec la PASS (Permanence
d'Accès aux Soins)qui sont des cellules de prise en charge
médico-sociale, facilitant l'accès des personnes démunies
non seulement au système hospitalier mais
aussi aux réseaux institutionnels ou associatifs
de soins, d'accueil et d'accompagnement social ; il y a
également l'hôpital psychiatrique, le CCAS avec des actions
Carrefour santé, le SAMU Social, l'équipe mobile Psychiatrie
Précarité, le 115. On peut ajouter également des
associations humanitaires telles que médecins du monde et entraide.
Il y a complémentarité et interactions des
dispositifs existants.
Commission étranger :
Etant donné toutes les difficultés
rencontrées, cette commission est en recherche d'orientation.
La complexité des problèmes rend difficile la
mise en oeuvre de cette commission.
Elle regroupe d'un côté des associations comme
ATE (Accueil Travail Emploi), ACTE (Fondation de Nice patronage Saint Pierre
Actes), ALC recevant des financements publics ; et de l'autre AMNESTY
International (mouvement mondial et indépendant rassemblant des
personnes qui oeuvrent pour le respect, la défense et la promotion des
droits humains), COVIAM (Comité de Vigilance Des Alpes Maritimes, qui
est une association de défense des droits des personnes
étrangères), Habitat et Citoyenneté (Associations
humanitaires, d'entraide, sociales) qui eux ont des actions beaucoup plus
politique.
Commission Hébergement/Accueil
Le projet CLIA (cellule de liaison inter accueil) a permis
à ISN de mettre en place avec les associations membres, des dispositifs
d'accueil et d'hébergement. Il y a ISN Nice Urgence, la Halte de Nuit et
les consignes. Le Centre d'Accueil de jour XV° Corps
se veut être un lieu ouvert aux personnes sans abri majeures. Il n'offre
pas directement d'hébergement mais des services divers :
- accueil, orientation, accompagnement social,
- repas, colis alimentaire,
- douche, coiffeur, pédicure,
- lieu d'écoute, de loisirs (jeux, journaux),
téléphone...,
- ateliers de redynamisation...
Il offre un espace de repos et d'écoute en proposant
également divers services.
Commission ISN jeunes
L'ampleur du risque sanitaire lié à la
précarité ainsi que le problème d'hébergement des
jeunes de 18-30 ans, représentent donc des enjeux fondamentaux pour ISN,
les pouvoirs publics et pour les institutions de prise en charge du risque
sanitaire et social. C'est pourquoi ISN et les différents
partenaires ont mis en place un répertoire jeune (confère
Commission alimentation
Cette commission regroupe toutes les associations qui sont
pour la plupart des associations humanitaires de Nice et de Monaco ainsi que
des acteurs clés comme la Banque Alimentaire et le 115.
On retrouve au sein de cette commission, ISN distribution de
rue et maraude et ISN colis-épiceries sociale.
Au sein d'ISN distribution de rue et maraude, les associations
ont pût coordonner leurs jours de distribution sur les deux points fixes
attribués par la mairie de Nice, et les points de maraude
spécifique à chaque association mais en lien avec le 115.
Les points fixes étant : le Centre d'Accueil de
Jour du CCAS -rue du XVe Corps et le parking face à la Gare du Sud.
Il convient de préciser que le travail réalisé par cette
commission a permis aux personnes en grande difficulté, de
bénéficier d'une distribution de rue tous les jours de la semaine
à Nice.
ISN colis-épicerie sociale regroupe toutes les
épiceries sociales de Nice et les associations offrant des colis
alimentaires. La fiche unique d'orientation réalisée au sein de
cette commission a renforcée la collaboration entre les épiceries
sociales, les associations et les services de la fonction publique.
Commission grands précaires
C'est une commission assez récente. En effet, elle est
née de la problématique posée par les personnes dans la
rue. Il convient de distinguer les grands marginaux, des grands
précaires.
La marginalité est une précarité
assumée, où l'individu s'est isolé peu à peu de
toute vie sociale ; ses repères psychologiques ne sont plus suffisants
pour l'inciter à la réintégrer. Par
précarité on entend : dont l'avenir, la durée ne sont
pas assurés. Incertain, instable, fragile, avec des conditions de vie
précaires.
Les grands précaires ont le désir de changer
leur situation. C'est pourquoi certains acteurs tels que PSA (Prévention
Soins des Addictions), les SAMU jours et nuits, ainsi que les
différentes structures d'accueils se regroupent au sein de cette
commission afin d'aider les grands précaires de sortir de leur isolement
et de conserver du lien social.
Les différents acteurs d'Inter-Secours Nice s'accordent
tous à dire qu'il ne faut pas abandonner.
Quel que soit les situations des personnes en
difficultés et des différentes politiques de la ville de Nice,
il est tout à fait indispensable que les gens se réunissent, se
connaissent, deviennent complémentaires et qu'il y est moins
d'antagonisme. Mais cela est commandé par le respect des gens en
difficultés et des autres acteurs.
Aujourd'hui, par le Contrat Urbain de Cohésion
Sociale, la ville de Nice manifeste son désir
d'améliorer la vie quotidienne des habitants des quartiers et favorise
l'égalité des chances entre tous les habitants d'une même
collectivité. Ce contrat prend en compte : les politiques territoriales
mises en place en termes d'emploi, de développement économique,
de transport, d'habitat, de politique éducative et culturelle, de
santé, d'insertion sociale, les actions conduites au sein même de
ces quartiers pour améliorer le cadre de vie ou la situation
individuelle des habitants. On constate d'ores et déjà le
développement des pôles dans les quartiers.
ISN étant sur le réseau Centre-Ville qui est
plutôt administratif, a plus vocation à animer ce réseau.
Il faudra alors travailler et faire comprendre les spécificités
d'ISN au pôle de quartier. Ce groupement d'associations fonctionnera
suivant les changements, car le plus important est le sort des personnes en
difficulté. Pour cela, il faudra bien asseoir les différentes
commissions avec leur contenu pour qu'elles se complètent et poursuivre
l'information communautaire, confirmant la réalité des autres
partenaires notamment des pouvoir publics.
Une véritable gestion de coordination des informations
et des actions.
CONCLUSION
La dignité est le respect, la considération ou
les égards que mérite quelqu'un ou quelque chose. Respecter la
personne, son intégrité physique et mentale, son intimité
et sa dignité représente une valeur essentielle de notre
société.
Elle est le principe selon lequel une personne ne doit jamais
être traitée comme un objet ou comme un moyen, mais comme une
entité intrinsèque et mérite un respect inconditionnel,
indépendamment de son âge, de son sexe, de son état de
santé physique ou mentale, de sa condition sociale, de sa religion ou de
son origine ethnique.
Le droit à la dignité est aujourd'hui un droit
fondamental et désigne aussi une attitude de respect de soi,
caractérisée par la gravité, la réserve, la
noblesse des sentiments, la fierté. Elle est inspirée par un
désir de respectabilité et traduit le sentiment que la personne a
de sa propre valeur. Contrairement aux choses qui ont un prix, les hommes ont
une dignité qui est sans degré et sans parti. La valeur de
l'homme est inestimable et tous les hommes ont une dignité.
Aujourd'hui, la pauvreté est au coeur de notre
société. L'exclusion ne se résume pas à ceux qui
n'ont pas de toit, et la grande pauvreté s'est installée au coeur
de la société, et même de la société des
classes moyennes.
Le mot «exclusion» est devenu à la mode. Un
homme, dix hommes, cent hommes jetés à la rue avec femme et
enfants, après des «accidents de la vie», cela fait un peu mal
pour certains, et un peu tâche pour d'autres. Et pourtant, l'exclusion
frappe toutes les couches sociales. Pas seulement tous ces hommes, surtout de
la quarantaine, qui se suppriment ou vont à la rue comme on se mettrait
soi-même à la poubelle quand la société vous
rejette, vous juge, vous condamne. À ce jour, il faut bien mesurer que
tous les rouages institutionnels posent le risque de mener à toutes les
exclusions humaines; cela s'appelle la précarité, et elle est
bien loin de ne frapper que les "jeunes"...
Personne âgée, célibataire,
divorcé, non épaulé dans les missions parentales,
criblé de dettes, non assisté même: à la rue.
Licencié, sans fortune personnelle, sans
possibilité d'être aiguillé vers un travail
rémunérant après toutes les démarches que l'on
conseille: à la rue.
Alcoolique, drogué, déprimé, incapable
d'en sortir tout seul, peu à peu délaissé par son
entourage: à la rue.
Même si ces personnes se trouvent dans une situation de
précarisation, ils ont droit à une reconnaissance de leur
dignité. Les associations, constituant un corps intermédiaire
à part entière, essentiel à l'exercice de la
démocratie et au développement des solidarités, veillent
au respect des droits de ces personnes.
En revanche, compte tenu de la décentralisation des
pouvoirs publics, les associations sont confrontées de plus en plus
à des restrictions budgétaires, limitant leur champ d'action.
Quelle que soient leur taille et leur importance, toutes les associations
peuvent en effet rencontrer, à un moment ou à un autre, des
problèmes qui, à des degrés divers, sont souvent du
même ordre. Si une gestion saine et efficace des ressources humaines
constitue un atout essentiel pour toute organisation, à la fois comme
avantage concurrentiel sur le marché et comme moyen de réaliser
la mission de l'organisation, que celle-ci soit capitaliste ou sociale, les
caractéristiques intrinsèques et les valeurs fondamentales des
organisations d'économie sociale sont autant de facteurs qui engendrent
des enjeux spécifiques de GRH. Les définitions de
l'économie sociale soulignent le principe de primauté du facteur
"travail" dans la répartition des revenus ; les organisations
d'économie sociale sont dès lors amenées à
développer des pratiques de GRH qui traduisent concrètement cette
primauté du travail. Ensuite, les ressources humaines constituent le
principal facteur de production des organisations d'économie sociale,
car leurs ressources financières et technologiques sont limitées.
De plus, les associations et coopératives se développent
généralement dans des secteurs d'activité qui
présentent un taux élevé de main-d'oeuvre car elles
produisent des services plutôt que des biens matériels.
Au-delà d'une "force de travail" fondamentale, les travailleurs de
l'économie sociale constituent le "moteur de l'action collective" sur
laquelle repose toute organisation de ce secteur particulier. Or, il apparait
aujourd'hui de plus en plus de travailleurs se trouvant dans une
précarisation proche des bénéficiaires. Quant à
l'idée selon laquelle les associations seraient gérées de
manière "naturelle" ou "spontanée" grâce à la force
intégrative de la mission sociale, elle doit être
nuancée.
Ainsi, le monde associatif s'est complexifié et il se
trouve aujourd'hui confronté à une multiplicité de sources
de financement, d'acteurs organisationnels, de partenaires et de publics
d'usagers, ce qui pose des problèmes particuliers de gestion par rapport
aux entreprises capitalistes. La complexification actuellement constatée
touche les processus de production, mais aussi les modalités de gestion
interne des organisations de ce secteur. D'une part, ces dernières sont
appelées à produire des biens/services complexes afin de
répondre aux besoins sociaux et économiques de la population, qui
renvoient à plusieurs dimensions (sociales, économiques,
psychologiques, etc.). Face à cette complexification de l'environnement,
les outils de GRH sont capitaux pour les associations, particulièrement
pour assumer le recrutement, la formation et la gestion de professionnels
hautement qualifiés, capables de réaliser ces missions complexes.
D'autre part, la croissance et la complexification des processus de production
observés dans les organisations d'économie sociale
requièrent des évolutions au niveau de leur gestion interne.
Enfin, une double croissance est observée au sein du
secteur de l'économie sociale: d'une part, le nombre d'organisations
augmente progressivement et représente désormais une part non
négligeable de notre économie, et, d'autre part, ces structures
fonctionnent avec des équipes de plus en plus grandes (travailleurs
salariés et bénévoles).
Les services ressources humaines doivent constamment se tenir
informés, faire face à de nombreux changements, anticiper,
adapter, animer....
La solidarité n'étant pas innée, elle se
construit, avec les gens, avec les associations. C'est ainsi qu'à Nice,
le groupement d'associations Inter-Secours Nice, unique en France réunit
les conditions pour mettre des services au profit des personnes en
difficultés par la coopération spontané des associations.
Les associations se réunissent, font connaissance, savent qui fait quoi,
connaissent les différentes demandes, se partagent les tâches et
suivent les actualités de tout un chacun. Non seulement les acteurs
publics font leur travail, mais les acteurs associatifs assurent cette fonction
de liaison. Inter-Secours Nice fonctionne par le fait de la coutume et tient
à l'importance qu'on y porte.
Bibliographie
-Mouvement Luttes Solidarités Travail (LST)
(2003) : « La dignité...parlons-en ! Chronique de
vingt-cinq ans d'application de l'aide sociale ». Edition Luc Pire
www.lucpire.be
-Pierre Birambeau et Dominique Thierry (15 février
2010) : L'association, un modèle pour l'entreprise juris
associations n° 413 pages 43 à 45
-Viviane Tchernonog - Jean-Pierre Vercamer (Octobre 2012): Les
associations entre mutations et crise économique Etat des
difficultés.
-La conférence de la vie associative (2006) page 1
à 10
-Didier FASSIN : « Exclusion, underclass,
marginalidad: Figures contemporaines de la pauvreté urbaine en France,
aux Etats-Unis et en Amérique latine ». Revue française
de sociologie, Vol. 37, No. 1 (Jan. - Mar., 1996), pp. 37-75
http://www.jstor.org/stable/3321945 .
-Conférence permanente des coordinations
associatives (2003) : « La Place des Associations dans
notre société » .Texte de travail issu du
séminaire de la CPCA du 21 mai 2003
-Rapport remis à Madame Valérie Fourneyron
Ministre des Sports, de la Jeunesse, de l'Éducation populaire et de la
Vie associative (18 juillet 2013) : Pour une nouvelle charte des
engagements réciproques entre l'État, les collectivités
territoriales et les associations.
-Préoccupations prioritaires et demande de l'UNIOPSS
2012-2017 : Réforme de l'Etat et des collectivités
territoriales.
www.uniopss.asso.fr
-Enquête de Perception Et Des Propositions De La CPCA
(JUILLET 2008) : Le financement (public) des associations : une nouvelle
donne, de nouveaux besoins. ETUDES ET DOCUMENTS N°6
-Francis BATIFOULIER (2000) : Le paradoxe associatif :
L'articulation risquée des valeurs, des logiques et des pouvoirs. Le
Nouveau Mascaret n° 59/60
-Sandrine Dauphin (2012) : « QUELLES
ASSOCIATIONS DANS LE CHAMP SOCIAL ? » CNAF | Informations sociales -
n° 172 pages 6 à 9
-Viviane Tchernonog (2012) : « LE SECTEUR
ASSOCIATIF ET SON FINANCEMENT » CNAF | Informations sociales -
n° 172 pages 11 à 18
-Caroline Helfter (2012) : « CONTREPOINT - UN
SECTEUR QUI COMPTE » CNAF | Informations sociales- n° 172 pages
19 à 19
-Édith Archambault
(2012) : « DIVERSITÉ ET FRAGILITÉ DES
ASSOCIATIONS EN EUROPE » CNAF | Informations sociales- n° 172
pages 20 à 28
-Matthieu Hély (2012) : « LE TRAVAIL
SALARIÉ ASSOCIATIF EST-IL UNE VARIABLE D'AJUSTEMENT DES POLITIQUES
PUBLIQUES ? » pages 34 à 42
-Francesca Petrella et Nadine Richez-Battesti (2012) :
« LES LOGIQUES D'INTERACTION ENTRE ASSOCIATIONS ET INSTITUTIONS
PUBLIQUES DANS LA GOUVERNANCE LOCALE » n° 172 pages 81 à
90
-Puech Isabelle, « La régulation des services
à la personne et le secteur associatif des années 1970 à
nos jours », Informations sociales, 2012/4 n° 172, p. 94-94.
-Grelley Pierre, « Contrepoint - Qu'est-ce qui fait une
société ? », Informations sociales, 2012/4 n° 172, p.
101-101.
-Jean-Louis Langlais, Inspecteur général de
l'administration honoraire -juin 2008 : RAPPORT à Madame la
Ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie
associative, « Pour un partenariat renouvelé entre l'Etat et
les associations »
-LUC Ferry et le Conseil d'analyse de la société
(2010) : « LA REPRESENTATION DU MONDE ASSOCIATIF DANS LE
DIALOGUE CIVIL » pages 9 à 66
-COMMISSION DES AFFAIRES SOCIALES SUR LE PROJET DE LOI de
finances pour 2014 : « SOLIDARITÉ, INSERTION ET
ÉGALITÉ DES CHANCES »
-Patrick Valeau et Annette F : « La Gestion des
RH salariées dans les associations loi 1901 : la solidarité
à l'épreuve de la professionnalisation ». In Tous
solidaires, Editions d'Organisation
- Patrick Valeau (2004) : « Gérer
l'implication dans le respect des différences, des associations aux
autres organisations » pages 24 à 40
- Cécile Bazin - Marie Duros - Isabelle Viala -Liza
Marguerite - Jacques Malet - Thibault Bordeaux (Janvier 2014) :
« Panorama du secteur associatif des Alpes-Maritimes »
Direction Départementale de la Cohésion Sociale. En libre
accès sur
www.recherches-solidarites.org
- Bayle E. (2010), « La gouvernance des
fédérations d'associations », Politiques et Management
Public, 27(1), 11-32.
- Mohamed Makkoui (2012) : « La Gestion des
Ressources Humaines au coeur des associations » pages 1 à
17
- Erika Flahault, Annie Dussuet et Dominique Loiseau
(2007) : « quelle gestion des ressources humaines dans
l'économie sociale ? Entre bénévolat et
professionnalisation : la place du travail dans les associations »
Programme de recherche-développement « Pour l'innovation sociale et
le développement en économie sociale et solidaire »,
Dièses, 115 p.
http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00195111/fr/
pages 67 a74
- Dominique Thierry, Evelyne Deret et Stéphane Tahri
(Juin 2010) : « La formation des bénévoles
associatifs : une question spécifique ? » pages 1 a 14
- France Bénévolat : La gestion des ressources
humaines bénévoles, une responsabilité essentielle des
associations, Publication de la Commission Inter Associative, voir
www.francebenevolat.org
Onglet Documentation
- Michel Vernières (version du 8/10/ 2008) : Le
développement « humain » : un mot lourd de sens éthique
et politique
- ENQUETE DE PERCEPTION ET DES PROPOSITIONS DE LA CPCA,
JUILLET 2008 : Le financement (public) des associations : une nouvelle
donne, de nouveaux besoins
- article extrait du rapport rédigé par le
Conseil Supérieur du Travail Social : L'intervention sociale d'aide
à la personne, éd. ENSP, 1998. Définition donnée
par le CSTS dans son rapport, p.18.
- J.M. Belorgey, « Travail social, un nouvel humanisme ?
La technicité au service de quelles valeurs ? », Les cahiers de
l'actif, n°218_219, 1994
- Cécile Bazin et Jacques Malet (4ème
édition - juin 2013) : LES ASSOCIATIONS FACE A LA CONJONCTURE ...ET
AUX EMPLOIS D'AVENIR
- Enquête annuelle| la France Bénévole
2013| 10eme édition : « Les Bénévoles et
la Crise », France Bénévolat et Recherche et
Solidarité
- P. Pattegay (2001) : « L'ACTUELLE
CONSTRUCTION, EN FRANCE, DU PROBLÈME DES JEUNES EN ERRANCE »
Analyse critique d'une catégorie d'action publique. Médecine
& Hygiène | Déviance et Société, Vol. 25, pages
257 à 277.
Sites web
www.assogouv.fr
http://www.le-115-06.org/
* 1Jean DEFRASNE : «
Histoire des associations Françaises » 2004 Editions
L'Harmattan
* 2Jean Pradel « Droit
pénal spécial » édition Cujas
Etude (broché). Paru en 09/2007
* 3Voir notamment les
contributions au livre Justice sociale et inégalités, sous la
direction de Joëlle Affichard et Jean-Baptiste de Foucauld
(1992).
* 4Deux évolutions
structurelles sous-tendent cette évolution de la société :
« la dégradation du marché de l'emploi et la
montée du chômage de longue durée »,
« l'affaiblissement des liens sociaux qui prend deux formes
différentes : l'instabilité du lien familial et le déclin
relatif des solidarités de classe ». Voir La
société française et ses pauvres
* 5: L'élément
nouveau, c'est que la catégorie des exclus ne sert plus,
« designer les marginaux délibères, les recalés
du service du travail pour cause d'anormalité, mais les normaux
inutiles », L'Etat animateur. Essai sur la politique de la ville.
* 6:Conseil Economique Social et
Environnemental est une assemblée constitutionnelle consultative, a vu
ses compétences et missions élargies suite à la
réforme de la Constitution de 2008 et à la loi organique du 28
juin 2010. Il favorise la collaboration des différentes
catégories socio professionnelles entre elles et assure leur
participation à la définition et l'évaluation des
politiques publiques.
* 7Robert Castel, De l'indigence
à l'exclusion : la désaffiliation in Face à
l'exclusion, sous la direction de Donzelot Ed. Esprit, 1991
* 8Données recueillies de
l'association RECHERCHEECHERCHES & SOLIDARITES, un
réseau d'experts au service de toutes les formes de solidarités
dont l'objectif d'apporter aux acteurs et aux décideurs les informations
les plus récentes, avec une préoccupation de
complémentarité utile par rapport aux travaux qui sont
menés et publiés par ailleurs. Elle s'appuie sur des
données provenant d'organismes officiels et sur ses enquêtes
annuelles pour produire des publications nationales, régionales et
départementales qui sont en libre accès sur
www.recherches-solidarites.org.
Ceci en appliquant, strate par strate, les résultats
obtenus, aux dernières statistiques de l'INSEE, et en considérant
la population française entre 17 et 85 ans
* 9Chiffre donné à
la 11ème édition - Septembre 2013 «LA FRANCE ASSOCIATIVE
EN MOUVEMENT » de l'association Recherche et
Solidarité
* 10Démocratie et
société civile. La fondation Terra Nova, 20 propositions
pour assurer une réelle participation des citoyens et de leurs
associations et à l'action publique Juin 2013 - www.tnova.fr
* 11 Source :
« Panorama du secteur associatif des Alpes-Maritimes Janvier
2014 » de Cécile BAZIN, Marie DUROS, Isabelle VIALA,
Liza MARGUERITTE, Jacques MALET et Thibault BORDEAUX.En libre accès
sur
www.recherches-solidarites.org,
dans la rubrique Etudes thématiques
* 12 Source : Nice
premium « Pauvreté et précarité dans les
Alpes Maritimes »
* 13 L'Association ADEMONICE
aujourd'hui appelé 'association A.D.N., Association pour la
Démocratie à Nice, a été créée en
1991 pour promouvoir et encourager la communication et la solidarité
entre les personnes et entre les organisations, à Nice et dans les
Alpes-Maritimes. Elle défend les valeurs de dignité, de
fraternité, de solidarité et de citoyenneté.
* 14 Journal le «le
Monde » du 19/12/2013 : Plus d'un million de
bénéficiaires des Restos du coeur.
* 15 INSEE : Institut
national de la statistique et des études économiques collecte,
produit, analyse et diffuse des informations sur l'économie et la
société française.
* 16Source :
« Panorama du secteur associatif des Alpes-Maritimes Janvier
2014 » de Cécile BAZIN, Marie DUROS, Isabelle VIALA,
Liza MARGUERITTE, Jacques MALET et Thibault BORDEAUX
* 17Source : Services du
Journal officiel 2014. L'évolution régionale est
reconstituée en tendance pour être comparée à
l'évolution départementale, à partir de la même base
pour l'année associative 2002 - 2003
* 18 IFOP :Institut
Français d'Opinion Publique, est un organisme d'étude
spécialisé dans les sondages politiques et sociaux
réalisés pour le compte des médias.
* 19Source : Données
2012 ACOSS-URSSAF et MSA. Traitement R&S - L'approche par activité
est construite à partir de la nomenclature des activités
françaises de l'INSEE (code APE). (9) Agriculture, recherche,
activités liées à l'emploi, auberges de jeunesse,
tourisme... Cf. annexe 5.
* 20 Associations non
classées ailleurs répertoriées par l'INSEE sous le code
APE 9499Z
* 21Centres sociaux, aide
aux victimes, activités caritatives...
* 22Rappel de la proportion
figurant dans la diapositive précédente.
* 23IFOP : Institut
Français d'Opinion Publique, est un organisme d'étude
spécialisé dans les sondages politiques et sociaux
réalisés pour le compte des médias.
* 24France
Bénévolat : Reconnue d'utilité publique, elle a pour
objectif de développer le bénévolat associatif. France
Bénévolat regroupe plus de 80 centres départementaux et
250 points d'accueil ouverts aux
bénévoles.
* 25 « Le
Bénévolat en France » : de France
Bénévolat en partenariat avec Recherche et Solidarité.
L'équipe étant constitué de Roger SUE,
sociologue, professeur à l'université Paris Descartes et
chercheur au Centre d'étude et de Recherche sur les Liens Sociaux
(laboratoire CERLIS - CNRS). Ancien directeur des études sociologiques
de la SOFRES, de Pascal DREYER est auteur de l'ouvrage Etre
bénévole aujourd'hui. Il est rédacteur en chef de
Gérontologie et société, Fondation nationale de
gérontologie, d'André VERCHERE est l'un des
responsables de France Bénévolat Nantes Atlantique, après
en avoir été le président. Il est également
administrateur de R&S et d'Arnaud SAUROIS a
été directeur du Comité Régional Olympique et
Sportif de Poitou-Charentes. Il est chargé de mission au Comité
National Olympique Français (CNOSF).
* 26 « Au
commencement était le projet. » Sociologie des associations,
Laville et Sainsaulieu (1997)
* 27Pichault&Nizet, 2000 ;
Davister 2006.
* 28Hély, 2005 et
Simonet, 2006
* 29 Dominique Thierry dans son
ouvrage « les bénévoles et l'association » en
2010, page 7édition Territorial
* 30 Lettre trimestrielle aux
adhérents Janvier 2014 numéro 5
* 31La loi particulière
du 06.01.1986 adoptant la législation sanitaire et sociale aux
transferts de compétence en matière d'aide sociale et de
santé est parmi les premiers textes législatifs à
avoirintroduit la notion sinon l'exigence de l'évaluation en travail
social. En effet, dans son article 2, alinéa 2, cette loi fait mention
aux critères d'évaluation des actions conduites qui doivent
êtreprécisées par le Schéma Départemental.
Implicitement, l'article 11.3 aborde les conditions d'habilitationdes
institutions destinées à recevoir les bénéficiaires
de l'aide sociale et évoque la qualitéinsuffisante des services
sociaux comme motif permettant le retrait de cette habilitation. Pour sa part,
la Loi de Décembre 1988 instituant le RMI prévoit
l'évaluation de sa politique et la remised'un rapport
d'évaluation au bout de 3 ans. Cette évaluation a eu lieu sur une
dizaine de sites ; laCommission Nationale chargée de coordonner et de
superviser cette évaluation avait rendu sonrapport à l'issue d'un
travail de synthèse.
* 32Hénaff, op.
cit. p. 111
* 33 CGT :
Confédération générale du travail
* 34 CFDT :
Confédération française démocratique du
travail
* 35 FO : Force
Ouvrière ; SUD : Solidaires Unitaires Démocratiques
* 36Damon J., La question
SDF, ciblages et bricolages, Thèse de doctorat, Université
de Paris IV, 2001, p. 241.
* 37 Damon J., op.
cit., p. 246.
* 38Schvartz A., Le Plan
d'urgence hivernale. L'échec d'un pilotage automatique,
Observatoire du Samusocial de
Paris, novembre 2007 ; Schvartz A., « Le Plan d'urgence
hivernale. La prise en charge des sans-abri entre technicisation de l'action
publique et mobilisation collective », mémoire de M2, IEP de Paris,
2007.
* 39Paugam Serge, Parizot
Isabelle, Damon Julien, Firdion Jean-Marie., 1996 :« La relation
humanitaire ». Patients et bénévoles à la
Mission France de Médecins du Monde, Observatoire sociologique du
changement, Rapport pour Médecins du Monde.
* 40QUARETTA Bernard,Novembre
1995 : « Face à l'errance et à l'urgence
sociale »Secrétariat d'Etat à l'action humanitaire
d'urgence page 10