III.2.2.Les Acteurs régionaux (108 )
On pense ici que les ambitions personnelles, les motivations
idéologiques, les calculs géographiques, les retombés du
conflit israélo-arabe, les visées pétrolières et
hydrauliques, les retombées du conflit ont contribué à la
multiplication des acteurs dans la crise du Darfour.
La question se pose alors de savoir comment et pourquoi une
douzaine de pays mène une guerre non déclarée contre le
soudan et une guerre qui risque de faire voler en éclat plus d'un pays
dans le continent noir.
Les acteurs les plus ciblés sont le Tchad, la
République Centrafricaine, l'Erythrée, l'Ethiopie, l'Ouganda et
la Libye.
Considéré comme le premier acteur visible de la
région dans la crise du Darfour, N'djamena entretient des liens avec les
rebelles du Mouvement pour la Justice et l'Egalité(MJE) .Il fournit des
hommes, planifie même des attaques contre le régime de Khartoum
avec comme objectif le départ du chef de l'Etat Omar El
Béchir.
108 A.AMANI, Byenda, op. cit, pp.31-32.
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Nous pouvons ici citer par exemple les attaques de mai 2008
qui ont conduit même à la rupture des relations diplomatiques
entre Khartoum et N'djamena ; ou Khartoum a même promis une revanche au
régime d'IDRISS DEDI ITNO pour le fait d'avoir soutenu les rebelles dans
cette attaque.
Quant à Asmara, il sert de base arrière aux
forces indépendantistes tout au long de leur bras de fer. Il sert aussi
de sanctuaire d'armement fourni par des pays arabes comme la Syrie et l'Irak :
il arme, entraîne et soutien logistiquement, politiquement voir
diplomatiquement les forces indépendantistes soudanais.
Khartoum certifie même que sans l'Erythrée,
jamais l'opposition du Mouvement de Libération du Soudan (MLS/APLS)
n'aurait pu connaitre un minimum de cohésion ou d'imposer le droit
à l'auto détermination du sud soudan.
La situation au Nord du Centrafrique, une zone qui est devenue
une base arrière pour les rebelles Tchadiens mais aussi les janjawids
s'est détériorée avec les attaques sporadiques d'une
coalition rebelle hétéroclite. Ces insurgé centrafricains
qui ont forgé des liens avec les rebelles Tchadiens
bénéficies également du soutient de Khartoum. Ceci a
poussé le 30 octobre 2006, la République Centrafricaine d'accuser
le soudan d'agression. (109)
De sa part, Addis-Abeba est considérée comme
acteur de part sa neutralité vigilante et sa non immixtion dans les
affaires Soudanaises.
En fin, la Libye recrute les milices et parcourt des
patrouilles sur le territoire soudanais, elle arme mes rebelles du Kordofan en
cherchant d'arracher au pouvoir central Soudanais deux provinces riches en
pétrole.
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