3.4. L'anarchie Internationale facteur
d'insécurité entre Etats.
Le système international est décrit comme
anarchique en opposition avec l'ordre interne aux états. La distinction
classique est établie par Raymond Aron, max Weber définissant
l'Etat par le monopole de la violence légitime.
Disons que la société internationale est
caractérisée par l'absence d'une instance qui détienne le
« monopole de la violence légitime ». (57)
Il découle de cette situation une
insécurité permanente, et la quête pour assurer sa propre
sécurité.
Les auteurs réalistes (Robert Jervis, Robert Gilpin et
autres) adoptent l'anarchie comme concept central de leur théorie.
56 Forum Belge pour la Prévention et la
Sécurité Urbaine asbl, Op. Cit, p.17.
57 J.Hans Morgenthau, politics Among Nations .the
struggle for power and Peace, Alfred A ,Knopf 2e
éd,1955,pp.3-12.
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Kenneth Waltz en fait même l'élément
premier, duquel dérivent tous les autres, de sa théorie des
relations internationales. (58)
Pour lui, la condition d'anarchie provoque l'incertitude des
Etats sur les intentions des autres : ils ne peuvent compter que sur eux -
mêmes (systèmes d'auto assistance ou self - help). Ceci est
à l'origine du dilemme de sécurité, qui incite les
états à raisonner de la façon suivante : « puisque je
ne sais pas les intentions des autres, il faut prévoir qu'elles
pourraient être malveillantes, je vais donc me doter de moyen de
protections » ; toute tentative d'un acteur pour augmenter sa
sécurité sera perçu par les autres comme un facteur
d'insécurité, les incitant à s'armer eux - aussi ou
à intégrer une alliance.
Avec la monté du terrorisme, surtout avec
l'événement du 11 septembre 2001 la perception de
l'insécurité change, (59) l'insécurité
moderne ne serait plus l'absence de protection, mais plutôt leur envers,
leur ombre portée dans un univers social qui s'est organisé
autour d'une quête sans fin de protection ou d'une recherche
éperdue de sécurité. Dans ce sens être
protéger n'est pas être installé dans la certitude de
pouvoir maîtriser parfaitement tous les risques de l'existence, mais
plutôt vivre entouré de système de sécurisation qui
sont des constructions complexes et fragiles et portent en eux-mêmes le
risques de faillir à leur tâche et décevoir les attentes
qu'ils font naître.
La recherche des protections créerait ainsi elle -
même de l'insécurité. La raison en serait que le sentiment
d'insécurité n'est pas une donnée immédiate de la
conscience.
Il épouse ou contraire des configurations historiques
différentes parce que la sécurité et
l'insécurité sont des rapports aux types de protections qu'une
société assure ; ou n'assure pas, d'une manière
adéquate. Autrement dit, aujourd'hui être protégé,
c'est aussi être menacé.
58 Waltz, Kenneth. N., Theory of international
Politics,Addison-Wesley,1979
59Philippe. Braillard, Théorie des
Relations Internationales, Paris, PUF, 1997, pp. 82-91.
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