Comme dans la plupart des pays d'Afrique subsaharienne,
l'accès à la contraception et son utilisation restent faibles au
Cameroun. Les résultats du rapport final de l'EDS-MICS (2011) montrent
que seulement 23,4 % des femmes en union âgées de 15 à 49
ans utilisent une méthode contraceptive. Notons en outre que
l'utilisation des méthodes contraceptives varie en fonction des
régions. Ainsi, les régions de Douala et du Sud-Ouest arrivent en
tête avec respectivement 40,7 % et 40 % de taux d'utilisation ; les
régions de l'Extrême-Nord et du Nord sont celles où les
femmes utilisent le moins les méthodes contraceptives (avec des
prévalences d'utilisation respectives de 3,7 % et 4,9 %).
En outre, les résultats mettent en évidence des
écarts importants du recours à la contraception selon les groupes
d'âge et le milieu de résidence. En effet, la période de
fécondité maximale (2039 ans) et la frange 40-44 ans,
correspondent aux périodes où se situent les plus fortes
prévalences contraceptives. Pour ce qui est du milieu de
résidence, c'est en milieu urbain que
4 Méthode pouvant être comptée
parmi les méthodes modernes.
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Rédigé par: MPELI MPELI Ulrich
Stéphane, Elève Ingénieur d'Application de la Statistique,
4ème année
l'utilisation de la contraception est la plus
fréquente : la prévalence contraceptive y est de 33,4 % contre
14,4 % en milieu rural.
Le niveau d'instruction des femmes constitue un autre facteur
différentiel important au Cameroun. Plus de la moitié des femmes
en union ayant un niveau supérieur (51,7 %), utilise une méthode
contraceptive, contre seulement 4,1 % des femmes n'ayant aucun niveau. Par
ailleurs, la prévalence contraceptive varie très peu en fonction
du nombre d'enfants vivants (Tableau 17, Annexe c).
Une grande diversité existe aussi dans la
méthode utilisée : le préservatif masculin est la
méthode la plus utilisée globalement avec une prévalence
d'utilisation de 7,6 %, particulièrement à Douala et
Yaoundé (respectivement 15,5 % et 15 %) ; la continence
périodique ou rythme ou abstinence périodique, est la
deuxième méthode au plan global (6,7 %), particulièrement
utilisée au Sud-Ouest (14,1 %), à l'Ouest (13,4 %) et à
Douala (13,2 %). Le préservatif féminin (0,1 %) et le DIU (0,2 %)
sont les méthodes les moins utilisées en matière de
contraception.
Ainsi, malgré le fait que le niveau de connaissance
des méthodes contraceptives est très élevé au
Cameroun 5(94 % des femmes et 98 % des hommes), la contraception
reste encore très peu utilisée au Cameroun. On estime à
76,6 %, la proportion des femmes n'utilisant aucune forme de contraception.
L'accès aux méthodes contraceptives apparait comme l'un des
freins majeurs à leur utilisation. En effet, on estime environ 24 % de
femmes en union qui ont des besoins non satisfaits en matière de
planification familiale (EDS-MICS, 2011) et les études montrent que cela
concerne plus particulièrement les populations les plus pauvres. Par
ailleurs, celles qui en ont accès l'utilisent pour deux principales
raisons : l'espacement et la limitation des naissances.