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0. INTRODUCTION
0.1. PROBLEMATIQUE
L'Afrique connait un retard en développement sur le
plan économique, et l'activité économique dans son
ensemble souffre d'un problème de finance.
L'accès au financement reste jusqu'à ce jour
plus difficile en Afrique que dans les autres régions du monde. Ce
problème, étant donné qu'il affecte le tiers des grandes
entreprises d'Afrique1, quelle est donc la situation pour les PME ?
Pire ! Elles, les PME, qui sont exclues du système classique ;
près de la moitié (soit une proportion trois fois plus
élevée que dans les pays Européens en de
développement) estime que le manque d'accès au financement
constitue un obstacle majeur.
Tableau 1. Pourcentage d'entreprises
considérant le manque d'accès au financement comme un obstacle
majeur, par région et en fonction de la taille de
l'entreprise
Afrique 48,2 40,8 32,7
Asie en développement 26,3 24,5 21,6
Afrique en développement 30,8 25,3 18,8
Europe en développement 14 13,7 15,3
Région
Petites entreprises
Entreprise de taille moyenne
Grandes entreprises
Source : Calculs du personnel de la BAD sur la base des
données des Enquêtes de la Banque mondiale auprès des
entreprises
Le secteur privé en Afrique est majoritairement
composé des micro-entreprises informelles qui coexistent avec des grands
groupes2. A en constater même que les PME, toujours dans la
zone africaine, souffrent de l'accès limité au financement qui
impacte négativement leur émergence
1 Rapport sur le développement en Afrique
2011
2 KAUFFMAN C., Repères n°7 découle
des Perspectives économiques en Afrique 2004/2005, une coédition
DE la Banque africaine de développement et le Centre de
développement de l'OCDE
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D'où le recours à l'autofinancement et aux
associations informelles d'épargne et de crédit -les tontines-
comme sources de financement principal. Ces mécanismes restent cependant
peu fiables, peu prévisibles, et très limités dans leur
rôle de mutualisation du risque en raison de leur concentration
régionale ou sectorielle.3
L'accès au financement reste quant à lui
médiocre en raison du risque de défaut important associé
aux PME et de l'insuffisance des instruments financiers existants.
Ce qui explique la réalité suivante : sur 100%
du capital d'investissement, l'Afrique à elle seule a un besoin en
financement équivalant à 40,5% en moyenne (soit 48.5%
pour les micro-entreprises, 38.6% pour les PME et 30.4% pour les
grandes entreprises) ; contre une moyenne de 24.1% pour l'Asie en
développement ; 14.3% dans la zone européenne en
développement et 24.9% en Amérique en
développement.4
Mais nous constatons une tendance plutôt positive dans
le secteur financier congolais qui connaît une évolution
remarquable. Depuis plus d'une décennie aujourd'hui, il a
été signalé un développement considérable
des institutions de micro finance et la mise en place même par les
banques, des produits ciblant les clients qui sont les Micro, Petites et
Moyennes Entreprises(MPME). A en constater même avec les statistiques de
l'évolution de la microfinance FINCA, cible de notre travail.
Tableau 2. Statistique FINCA
Statistique FINCA
Rubriques 2010 2011 2012
Portefeuille 14749877,69 18386202,23
22162838,00
Clients 61826,00 77284,00 84536,00
2,11% 2,94% 2,51%
Par >30jrs 1,16% 1,28% 1,34%
Au 13 juin 2014, l'entreprise avait
un portefeuille de plus de 42 203 774,26 USD, 107 135
clients, 716 employés, dont 99% sont congolais.
3 KAUFFMAN C., Repères n°7
découle des Perspectives économiques en Afrique 2004/2005, une
coédition DE la Banque africaine de développement et le Centre de
développement de l'OCDE
4 Rapport sur le développement en Afrique 2011.
(PDF)
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A ces jours, l'on estime à plus d'une centaine le
nombre d'IMF desservant le public dans le pays. Vers fin septembre 2014, le
secteur du financement de la MPME se structurait de la manière suivante
:
? 14 IMF d'initiatives locales ;
? 6 IMF filiales de groupes internationaux ; ? 99 COOPEC et
COOCEC ;
? 2 banques spécialisées dans les
PME.5
Malgré la bonne évolution de la situation en
RDC, surtout dans le secteur bancaire qui ne joue pas pleinement son rôle
dans le financement du secteur productif. Au vue de sa taille relative au PIB
estimé à 6%, le poids du crédit bancaire dans le PIB de la
RDC est trop faible alors que ce ratio est de 13% au Cameroun, 26% au
Sénégal, 29% au Mozambique, 69% au Brésil, 82% au RSA et
135% en chine. De même, la production imputée à ce secteur
dans le PIB est inférieur à 1%, un niveau relativement faible.
Et dans cette démarche évolutive,
parallèlement à la mauvaise performance des institutions
informelles, un renouveau de la pensée économique et
financière fait jour, marquée par une volonté de
libéralisation des marchés financiers. A l'intérieur de ce
nouveau courant de micro finance, deux tendances s'observent actuellement :
? Un processus de UPGRADING : réglementation des
organisations spécialisées dans le microcrédit commence
à voir jour, en particulier, des « Organisations Non
Gouvernementales »(ONG) abandonnent progressivement leur statut d' «
Organisation sans but lucratif » au profit de celui de «
Société Anonymes »(S.A.) et deviennent ainsi de
véritables institutions réglementées ;
? Un processus de DOWNGRADING des programmes de
microcrédit : des banques commerciales commencent à
s'intéresser au segment de clientèle que représentent les
micro-entreprises et à leur octroyer du directement du crédit.
5Francis-David MADIMU KUZONZILA, TFC :
Développement de l'activité bancaire et financement des PME en
RDC, octobre 2014
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Deux facteurs, essentiels, motivent cet intérêt
nouveau de la part des banques : les banques sont à la recherche de
nouvelles niches de marchés sous la pression de la concurrence de plus
en plus vive dans les PVD. Ainsi la diffusion du succès de quelques
célèbres IMF a convaincu certaines banques des
potentialités qu'offre le secteur de la micro finance.6
Ainsi dit, l'IMF FINCA RDC se révèle en agent
important et influent tout en ayant la grosse part dans le marché des
PME. Fort est de constater que, bien que le tissu économique soit
constitué à 88% des PME et seulement 12% des grandes entreprises,
le financement de l'économie congolaise n'atteint le niveau de la
demande, encore moins n'améliore la situation financière de cette
contrée malgré les performances enregistrées au niveau du
secteur financier et bancaire (IMF, Banque spécialisées dans la
microfinance, COOPEC, COOCEC, etc.).
Ceci dit :
? Quelles stratégies mettre en place afin de proposer un
financement adéquat aux besoins des PME ?
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