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La problématique de l'intervention de l'O.N.U. dans le règlement des conflits en Afrique de l'ouest.

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par Arcel Thinard NDZOUBA OKAKINI
Université Cheikh Anta Diop - Master 2 en Relations Internationales 2011
  

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SECTION II : Les actions humanitaires et économiques de l'O.N.U. dans les crises Ouest-africaines

Pour le maintien de la paix et de la sécurité dans la région Ouest-africaine, l'initiative des organisations telles que la C.E.D.E.A.O, l'U.A ou encore des organisations de la société civile reste presque très marginale à cette fin. C'est pour cette raison que des organisations comme l'organisation des Nations Unies ont un mérite louable.

Ainsi, nous allons dans cette partie exposer d'autres types de satisfactions par rapport à l'intervention de l'O.N.U dans les conflits nés dans la zone. De ce qui précède, nous verrons d'abord les apports humanitaires de l'O.N.U dans les crises de la zone (PARAGRAPHE I) et ensuite, mettre l'accent sur ses actions économiques (PARAGRAPHE II).

PARAGRAPHE I : Les apports humanitaires

Dans les conflits armés, les populations civiles sont en général les plus vulnérables du fait qu'elles sont plus exposées aux atrocités de natures diverses. Sur le plan humanitaire, la situation est le plus souvent alarmante.

Ainsi, en Côte d'Ivoire, dès le début des troubles, d'importants déplacements de populations, des violations généralisées des droits de l'homme et une détérioration du tissu économique et social qui a touché de plein fouet les communautés les plus vulnérables étaient observés par d'aucuns. Au début de l'année 2003, l'O.N.U avançait le chiffre de 800 000 déplacés et 400 000 réfugiés.

Le conflit a divisé le pays en deux. Dans le nord et dans l'ouest du pays, des centaines de milliers de personnes n'eurent plus accès aux soins de santé primaires ainsi qu'à beaucoup d'autres services publics du fait de la fuite de nombreux fonctionnaires ou de l'arrêt du paiement de leur salaire. Les écoles furent également fermées dans beaucoup de zones du pays

. En temps de conflit armé, se sont souvent les besoins élémentaires de survie de toutes les couches de la société, des particuliers aux États-nations, qui dictent les stratégies économiques. Au niveau des particuliers, une tendance vers une plus grande dépendance à l'égard des activités de subsistance et, qui plus est, à l'égard d'activités de subsistance différentes peut émerger. L'agriculture peut devenir impraticable et les gens soient contraints à vivre au jour le jour. Dans de telles conditions, les ressources naturelles gagnent en importance au niveau des stratégies de subsistance. Les changements au niveau des stratégies économiques doivent souvent être accompagnés d'un changement au sein des organisations sociales. Cette question est fondamentale puisque les moindres perturbations au niveau des activités de subsistance peuvent engendrer la famine52.

De manière plus générale, les économies nationales peuvent s'effondrer pour des raisons variées telles que le dérèglement du commerce, la perte d'investissements étrangers et la perte de recettes touristiques.

52 Kofi Annan, Secrétaire Général de l'Organisation des Nations Unies (HCR 2001)

Ce vide économique peut être rapidement comblé par des réseaux commerciaux illicites lorsque divers intervenants se mettent à exploiter les ressources naturelles dans le but de relancer l'économie et, comme c'est souvent le cas, de financer le conflit. En bref, les conflits armés peuvent interdire l'accès aux ressources à bon nombre de gens, faciliter l'accès (souvent illégal) à ces ressources pour un nombre restreint d'individus et donner naissance à un nouveau système de gagnants et de perdants. Pour toutes ces raisons les Nations Unies doivent apporter assistance aux Etats en conflit.

Cette assistance s'est traduite souvent par l'envoi de corridors humanitaires. Sur le plan humanitaire, un ensemble de personnel est employé pour aider les refugiés à assurer le minimum de besoins élémentaires. A cet effet, sont employés; des médecins, des militaires, des journalistes et d'autres volontaires pouvant aider à la réussite de la mission des Nations unies.

Au début de la crise Ivoirienne, le gouvernement s'est montré très peu coopératif avec les organismes des Nations Unies, allant même jusqu'à confisquer ou détruire des véhicules d'agences onusiennes. Dans le nord en revanche, le M.P.C.I s'est rapidement engagé à garantir un accès libre et sûr aux travailleurs humanitaires. Dans l'ouest, la prolifération de groupes armés incontrôlés pillant et terrorisant la population a longtemps rendu l'accès plus difficile. Toute la crise humanitaire ivoirienne s'est caractérisée par un sous-financement chronique de la part des pays donateurs. L'appel « éclair » lancé par l'O.N.U dès le début des événements ne rassembla que moins de 20 % des besoins et à peine 40 % pour l'appel global de 2003. Cette situation perdure encore aujourd'hui.

À la question de citer les organisations qui ont fourni de l'aide humanitaire dans les régions visitées lors de l'enquête, l'O.N.U.C.I vient en tête, 16 fois citée. De manière générale, la présence des acteurs humanitaires est relativement bien perçue, même si le travail de ces mêmes acteurs, autrement dit la manière dont ceux-ci répartissent l'aide n'est pas toujours considérée comme équitable ou juste. La sécurité n'est pas seulement synonyme de l'emploi des armes. C'est pourquoi, l'organisation des Nations Unies effectue d'autres missions dans ses interventions. Il s'agit entre autre de son intervention humanitaire.

Plaçant ce concept au coeur des principes et des pratiques du développement de la communauté internationale lors du Sommet du Millénaire de l'O.N.U (septembre 2000), le Secrétaire-général des Nations Unies, Kofi Annan, a souligné la nécessité d'une approche de la sécurité plus centrée sur l'individu. La sécurité doit être pensée moins en termes de défense du territoire et davantage en termes de protection des personnes.

L'aide humanitaire consiste en l'approvisionnement d'une vaste gamme de biens et services d'urgence au cours du conflit et à son terme, pendant la période de reconstruction.

Il s'agit entre autre des prêts d'urgence, services médicaux, organisation locale, protection, formation, refuge, habillement, équipement ménager, semences et outils, nourriture. Cette assistance peut aussi s'installer dans le plus long terme, les États, les organisations bilatérales et multilatérales et les organisations non-gouvernementales fournissant l'expertise technique, formative et professionnelle pour reconstruire les communautés.

C'est pour ces raisons que parfois même il est difficile de faire une distinction entre les missions humanitaires de l'O.N.U de ses missions de paix et de sécurité. Dans toutes les crises dont l'organisation de paix et de sécurité des Nations Unies ait intervenue, on note que parallèlement, l'organisation assure en même temps une mission humanitaire. Toutefois, au-delà de cette satisfaction très souvent unanime des personnes bénéficiaires de cette aide humanitaire, les Etats connaissent aussi le concours des Nations Unies en termes de relance économique. Ainsi, les actions économiques de l'organisation universelle de la paix dans la zone Ouest-africaine feront l'objet de développements ci-dessous.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand