Le parti unique et la question de l'unité nationale au Togo de 1961 à 1990.( Télécharger le fichier original )par Balowa KOUMANTIGA Université de Kara - Maîtrise ès Lettre Sciences Humaines 2013 |
2.2- Sur le plan socio-économiqueSi les actions et gestes politiques sont indispensables à l'union, il est à noter qu'ils ne suffisent pas à eux seuls à la réaliser. Conscient de cela et du fait que la paix (la paix n'étant pas seulement l'absence de guerre mais aussi un état intérieur et psychologique de bien-être social) est une condition sine qua non de l'unité et vice versa, le RPT ne devait ménager aucun effort pour entreprendre des réalisations socio-économiques sur toute l'étendue du territoire. Il va entreprendre une politique de développement équilibré étant entendu que le déséquilibre de développement entre les différentes régions du pays était considéré comme un frein considérable à l'unité. Partout on insista sur l'égalité des chances et la justice sociale. Un orateur déclarera lors du symposium national du 10e anniversaire que : « L'unité c'est avant tout un développement harmonieux. »92(*) Plusieurs réalisations ont été faites dans différents domaines. 2.2.1- Développement des infrastructures économiques et des servicesDoter le pays d'infrastructures viables capables de contribuer au développement national harmonieux a été l'un des principaux objectifs. Ce secteur englobe plusieurs volets (énergie, hydraulique villageoise, les infrastructures de transports routiers et aériens, les infrastructures de télécommunication, assainissement et voirie, adductions d'eau, tourisme, habitat et logement, urbanisme, cadastre, cartographie, topographie). Les investissements acquis pour ce secteur au cours des quatre plans quinquennaux sont allés en crescendo. Au total, le secteur a bénéficié entre 1966 et 1985 d'un investissement de 249110,1 millions de FCFA (Voir le tableau n°6 p. 73). Les infrastructures de transports routiers et aériens furent les plus privilégiées. Celles-ci répondent plus à un besoin économique mais participent davantage à la consolidation de l'union étant dit qu'elles permettent le désenclavement des régions et établissent des relations communicationnelles entre ces dernières ainsi que leurs occupants. Ce fait est important si l'on sait qu'il existait depuis l'époque coloniale un certain complexe vis-à-vis du sud (ce complexe va savamment ou par maladresse être accentué). En effet le sud était considéré par les gens du nord comme le pays des Blancs « samaa » chez les nawdeba par exemple. Donc les voies de communication participent au décloisonnement du pays. C'est à juste titre et pour lui conférer ce rôle unificateur que l'axe Lomé-Dapaong, la Nationale n°1 a été baptisée « la route de l'unité nationale »93(*) Ce même désir de doter les différentes parties du territoire des mêmes infrastructures conduit à la construction de l'aéroport de Niamtougou. Entre temps le port autonome de Lomé avait été inauguré en 1968. Tous les chefs-lieux de préfectures furent équipés en eau et en électricité. Ces infrastructures mises en place ça et là avaient pour objectif d'assurer dans les mêmes conditions les mêmes conforts de base et éviter ainsi l'exode rural. Elles ont permis l'intégration de tout le territoire au circuit national. * 92 Rapport du symposium national du 10e anniversaire tenu à Lomé du 21 au 23 octobre 1981, p. 20. * 93 Togo Dialogue N°54 décembre 1980/Janvier 1981. |
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