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par Cédric Bauffe
IEPSCF de la Communauté Française - Aide-soignant de niveau enseignement secondaire supérieur de qualification 2015
  

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PARTIE 8 : MA PLACE DE STAGIAIRE

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? Stage d'observation

A. Ce que j'ai découvert :

Les soeurs de la Charité du C.P.A.S (M.R.S) et à domicile à la C.S.D, m'ont permis de voir la réalité du métier d'aide-soignant, en ce qui concerne les soins, le contact humain, le savoir-être et le savoir-faire, les rôles et tâches... Dans ses premiers stages, j'ai pu aussi associer la théorie de l'école et essayer de la comprendre mieux sur le terrain en voyant et en me posant des questions qui m'interpelaient à ce moment-là.

Le début n'a pas été facile pour moi, de voir l'intimité des résidents ou des bénéficiaires, que ça soit la nudité, de leur pathologie et de la gravité ou la situation dramatique. Mais j'ai su garder une certaine réserve tout en discutant avec le personnel soignant pour mon adaptation.

J'ai pu découvrir aussi les rapports chaleureux entre l'équipe du personnel soignant et les bénéficiaires et du courage des résidents par rapport à leur état de santé. Cela m'a permis de relativiser...

B. Ce qui m'a surpris :

En M.R.S et à la C.S.D, c'est l'échange des informations au niveau des résidents et des bénéficiaires, tout est fait avec un grand professionnalisme. Les rapports humains, le partage, et le dialogue sont nombreux. Mais j'ai pu voir aussi qu'il y avait des zones d'ombre dans certaines conditions, d'après la théorie malheureusement. En ce qui concerne, « le temps de la toilette trop rapide, l'organisation des tâches des fois pas bien établie, qui fait quoi ! La charge du travail à faire par manque de personnel, les réactions vives du personnel soignant, le stress, les conditions de vie des bénéficiaires, malheureux et pauvres ».

Ce qui m'a surpris aussi, c'est la maladie Korsakoff de certains résidents « due à la prise d'alcool excessive dans le passé », c'est également triste à voir. Elles sont alitées, ne pouvant plus parler et elles sont nourries par sonde gastrique.

C. Ce que j'ai particulièrement apprécié :

C'est de voir la joie dans certaines circonstances, le retour positif aux soins des résidents et bénéficiaires et les rapports humains. Ainsi que participer aux animations, ou de me rendre utile, de recevoir des réponses à mes questions, de voir qu'il y a des fois des solutions à tout problème...

D. Ce qui m'a déçu :

En M.R.S, que l'accueil du premier jour ne m'ait pas été réservé, « tout du moins pas autant que ce que je pensais avoir » sûrement par manque de temps malheureusement. J'ai dû suivre le personnel soignant aux soins et aux tâches, j'ai dû très vite m'adapter en tant que stagiaire en stage d'observation.

À la C.S.D, j'ai pu voir qu'il y avait souvent des discordes avec l'équipe du personnel soignant, les transmissions et la coordination ne se passaient pas comme ça devrait aller. « Cela m'a aussi montré le stress du travail dans ce secteur en ce qui concerne cette problématique »...

E. Ce que j'ai eu du mal à gérer :

Mon stress était trop en avant, j'avais du mal à trouver ma place, et de gérer aussi mon temps de travail, de garder mon sang-froid face aux conditions de vie des bénéficiaires et aux « discordes de l'équipe ». Cela ne m'a pas été facile aussi de prendre un recul, ou de relativiser...

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? Stage d'insertion

F. Ce que j'ai découvert :

Les deux stages en M.R.S et à la C.S.D m'ont permis d'être plus sûr de moi, étant donné que j'avais déjà fait mes premiers stages dans les mêmes institutions. J'avais eu moins d'appréhension par rapport à la technique des soins avec plus de progrès. J'ai ainsi pu mettre plus en pratique la technique des toilettes, des changes de protections et de la réfection des lits par rapport à la théorie de l'école. Une meilleure prise en charge et une confiance partagée avec les résidents et bénéficiaires. J'ai pu aussi gagner plus d'autonomie dans mon travail, tout en vérifiant avec le personnel soignant si mon travail était bien fait.

G. Ce qui m'a surpris :

C'est à domicile, « les conditions pour la toilette pas toujours faciles chez certains bénéficiaires », je devais faire chauffer l'eau, je devais aussi faire la toilette intime avec la même eau des pieds. Je me suis demandé comment ces personnes pouvaient accepter cela, c'est peut-être par souci d'économie... C'est de voir que certains résidents où bénéficiaires lucides ne m'avaient pas oublié, et me faisaient part de leurs observations par rapport à mes capacités et ma pratique de soins générale, et se souvenaient des échanges verbaux positifs...

H. Ce que j'ai particulièrement apprécié :

La confiance donnée par le personnel soignant en M.R.S et à la C.S.D, lors des soins et des transmissions à donner.

Le bienfait que je pouvais apporter aux résidents et aux bénéficiaires avec comme résultat des retours positif.

C'est l'aide spontanée du personnel soignant, que ce soit du M.R.S ou de la C.S.D quand j'en avais besoin lors de mes soins et de mes tâches à effectuer.

I. Ce qui m'a déçu :

Au M.R.S et à la C.S.D, « le manque de communication et de tact envers le stagiaire », que ce soit lors des explications ou des remarques éventuelles. Les réactions vives de certains personnels soignants devant le bénéficiaire ou le résident pendant les soins, l'incompréhension...

J. Ce que j'ai eu du mal à gérer :

Mon calme intérieur, face à un imprévu et/ou aux remarques pas toujours appropriés, ma timidité ou encore un peu de manque d'assurance envers moi-même pour ce qui est de l'exécution des tâches à accomplir dans le temps.

? Stage d'intégration

K. Ce que j'ai découvert :

Les deux derniers stages au M.R.S et à la C.S.D, m'ont permis de revoir les résidents et les bénéficiaires. Cela m'a aussi permis d'encore mieux faire mon travail lors des soins habituels ou nouveaux.

J'ai vu que j'avais bien progressé, j'ai pu me rendre compte que je savais gérer mon stress et ma timidité. Et qu'enfin je pouvais aussi m'intégrer plus facilement et trouver ma place en étant plus à l'aise. J'ai également su gérer les imprévus, encadrer des nouveaux stagiaires d'une autre école, participer aux conversations de l'équipe pluridisciplinaire sur les résidents ou bénéficiaires et/ou donner aussi mon avis. Tout en respectant ma place de stagiaire et en respectant le secret professionnel qui est important dans le métier. Dès mon entrée au service au M.R.S, on m'a confié des résidents, j'ai su être autonome tout en travaillant en coordination avec l'équipe du personnel soignant. Cela ne m'a plus posé de problèmes en ce qui concerne le doute « manque de pratique », le manque de confiance en moi, et des soins à donner aux résidents « s'ils sont justes ou pas ». Je pense avoir acquis toute la pratique des stages et des expériences qui me seront profitables sûrement dans le futur.

J'ai vu que la confiance du personnel soignant, bénéficiaire et des résidents était encore bien présente. Ça m'a permis aussi de me sentir bien dans mes derniers stages.

J'ai su avoir de l'automatisme lors de la pratique et mieux comprendre le métier dans son intégralité...

L. Ce qui m'a surpris :

C'est ma capacité à coordonner seul et en équipe mon travail et à faire face à la réalité du métier. De pouvoir aussi respecter mes engagements et mes responsabilités de stagiaire en fin d'année de formation.

Ce qui m'a surpris aussi, c'est que très vite après une semaine de stage, le personnel soignant me laissait seul avec des nouveaux stagiaires pour les tâches et soins et que même un professeur m'avait demandé d'accueillir son stagiaire de première année et de voir si tout était OK avec lui. Sur le coup, je n'ai pas bien compris sa demande et étant moi-même stagiaire, je me suis dit, est-ce que ce rôle-là m'était bien permis ! Mais après réflexion et vu que je ne savais pas quoi répondre, j'ai accepté et j'ai donc fait l'accueil, montré le service, montré la pratique, suivre le déroulement et faire part de mon ressenti par-là suite, sans jugement... Pour moi cela était nouveau et j'ai pu comprendre pourquoi et me rendre compte que ce n'est pas facile de coordonner, expliquer, suivre... Et j'ai su au final me surpasser dans le bon sens du terme, je me suis dit voilà ! Tu es peut-être prêt maintenant.

M. Ce que j'ai particulièrement apprécié :

C'est de pouvoir faire un acte infirmier, j'ai pu donner le médicament dans la tubulure29 qui est reliée à la sonde gastrique d'un résident. Sous la surveillance et en ayant reçu toutes les explications nécessaires pour que la pratique se passe bien. L'infirmier m'avait expliqué que dans le futur, je serai seul pour ces actes et qu'il y aurait des changements sur la délégation de l'infirmier à l'aide-soignant. Cela m'a permis aussi de me valoriser et de voir que je suis capable de « franchir un palier » tout en étant conscient que je dois encore avoir tous les cours nécessaires, afin d'acquérir des nouvelles compétences pour le futur...

Ce sont les rapports humains, échanges verbaux multiples et riches avec la personne choisie ou des résidents/bénéficiaires. De participer aux tâches et aux soins journaliers avec un savoir-faire pour soulager aussi le personnel soignant. Parce que « plus on est nombreux au mieux c'est », je pense.

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29 Voir page lexique tubulure et sonde gastrique.

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Ce qui m'a déçu :

C'est que mon aide pouvait aussi être mal perçu, j'ai répondu à un appel de sonnette du résident. La résidente voulait aller faire ses besoins en éliminations au matin et donc j'ai voulu la mettre sur la panne sachant que madame X ne pouvait pas se déplacer seule et était alitée. Mais à ce moment-là, elle était assise sur son fauteuil de chambre, et j'ai demandé à la stagiaire de dernière année de venir m'aider pour la poser dans son lit avec la Sara en forme de hamac, pour que je puisse mettre la panne. « Le personnel soignant était en pause du matin et j'étais seul avec les stagiaires dans le couloir et dans les chambres, mais en cas de besoin je pouvais aller demander de l'aide ».

Le déroulement de la manipulation et le déplacement s'est bien terminé, nous l'avons remise dans son fauteuil en prenant soin qu'elle soit bien assise et en toute sécurité. Et selon moi, j'avais eu toute la théorie et la pratique en ce qui concerne la manutention et la sécurité, je me suis dit que je devais accepter sa demande, et j'étais sûr de moi...

Seulement, croyant bien faire et vu que j'ai su me débrouiller sans difficulté, j'ai dit à l'infirmière du service que madame X était mise sur la panne, pour la transmission. L'infirmière m'a dit sur un ton désagréable « avec qui tu étais ? », je lui ai répondu « avec la stagiaire de dernière année », et elle a ajouté « en plus ! C'est une faute ! Tu n'as pas le droit de faire cela seul ! » Sur le coup, je n'ai pas bien compris sa réaction. Et je lui ai dit qu'il n'y avait aucune transmission écrite et orale qui stipule que les stagiaires ne peuvent pas manipuler madame X. L'infirmière me répond « si, on l'a dit l'année passée ! »

Ce qui m'a déçu, c'est le manque d'explication et de tact, comme une autre fois une infirmière m'a dit sur un ton également désagréable, pendant que je passais devant l'accueil avec un résident au matin. « Dis Cédric, tu n'as pas noté sur l'agenda tes personnes, tu dois le noter ! » Sur le coup, j'ai été surpris et je ne m'attendais pas à sa réaction. Je n'ai rien dit ne sachant pas quoi répondre sur le moment et de plus, j'accompagnais le résident, donc j'ai évité les tensions.

- Pour moi, le stagiaire doit pouvoir se remettre en question et accepter les remarques, qui peuvent être constructives, mais aussi déstabilisantes quand la ou les remarque ne sont pas bien formulées ou données. Et de ne pas pouvoir montrer son non verbal, cela peut être « interprété d'une autre manière malheureusement ». J'ai su relativiser, et j'ai su en parler avec mon professeur de pratique qui était présent ce jour-là, cela m'a permis aussi de comprendre et de me renforcer pour la suite...

O. Ce que j'ai eu du mal à gérer

C'est mon non verbal qui pouvait être interprété différemment, pour moi le non verbal peut exprimer et montrer plusieurs émotions du ressenti positif ou négatif, de la frustration, et de la fatigue, des craintes, ou de l'étonnement...

C'est de dire au revoir et merci à Joséphine*, j'ai vu Joséphine avec des larmes aux yeux, cela ne m'a pas été facile. Mais j'ai su me préparer et expliquer avec tact à Joséphine, pourquoi je ne pouvais pas accepter sa demande d'amitié et promettre quoi que ce soit, et que nous devons rester à notre place. Mais que je n'oublierai pas aussi notre rencontre et nos rapports humains et sa participation.

* Je pense qu'une personne ne peut totalement gérer la situation, mais s'il y a de la préparation, cela peut être plus facile sans pour autant oublier...

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"