CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE ET
EMPIRIQUE DE LA RECHERCHE
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2.1. Cadre théorique de la recherche
2.1.1. Le concept d'efficacité
La présente recherche s'articule autour des notions de
performance des unités de production du gombo. Toute production
nécessite l'utilisation des « inputs » ou intrants, qui
après le processus doit aboutir à un ou des « output(s)
» ou extrant(s). La façon dont ces intrants sont combinés
pour obtenir l'extrant permettra de déterminer la performance des
unités de production et d'évaluer les types d'allocation des
ressources. Ainsi, pour tenir compte du critère de maximalité du
produit obtenu d'une part, et la possibilité d'une utilisation moindre
des moyens de production d'autre part, on a souvent recourt à la notion
d'efficacité qui est utilisée pour la première fois par
Koopmans en 1957 (Adégbola et al., 2003) . Elle constitue,
depuis ce moment à nos jours, une référence
privilégiée dans l'analyse de performances d'unités de
production. Selon Savi (2009), repris par Zinmonse (2012) et Boni (2015), le
terme « efficacité » englobe certaines notions de la
théorie microéconomique que sont la fonction de production, les
coûts, le profit et le prix. L'efficacité a pour objet de juger de
la capacité d'un système de production de produire «au
mieux» par la mise en oeuvre de l'ensemble des moyens de production
(capital d'exploitation, foncier et travail) (Coelli et al. 1998).
Selon Issiaka (2002), l'efficacité en agriculture peut
être définie comme le degré auquel les producteurs
obtiennent le meilleur résultat avec les ressources disponibles et les
technologies données. Pour Amara et Romain (2000), le terme
d'inefficacité est utilisé pour signifier que l'atteinte de la
capacité optimale que vise l'efficacité, ne peut être
atteinte en réalité. C'est dans ce sens que Rainelli (1996)
affirme que les écarts entre le niveau maximum de production que l'on
puisse obtenir en intégrant toutes les contraintes auxquelles font face
les producteurs et la réalité sont sensibles et montrent
l'existence d'importantes marges de manoeuvre.
Le concept d'efficacité présente trois
composantes que sont l'efficacité technique, l'efficacité
allocative et l'efficacité économique (Bosio (1999) ; Issiaka
(2000) ; Savi (2009) ; Zinmonsi (2012) ; Boni (2015)).
2.1.2. Notion d'efficacité technique
D'un point de vue technique, la production est une combinaison
donnée d'intrants ou « input» en vue de l'obtention d'un ou
plusieurs produits ou «output» (Savi, 2009). La relation physique
entre les quantités d'intrants et d'extrants définira donc
l'efficacité technique de la
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production. Farrell (1957) cité par Issiaka (2000)
définit de manière plus précise l'efficacité en
dissociant ce qui est d'origine technique de ce qui est d'un mauvais choix par
rapport au prix des intrants. L'efficacité technique, proche de l'esprit
du coefficient d'utilisation des ressources de Debreu, mesure la façon
dont l'entrepreneur combine les facteurs de production lorsque leurs
proportions d'utilisation sont données.
Il y a inefficacité technique lorsqu'on pourrait
obtenir le même résultat avec une moindre quantité
d'intrants. L'efficacité technique exprime l'aptitude ou la
capacité d'une entreprise à obtenir le maximum
d'«output» possible à partir d'un niveau donné de
ressources productives (Atkinson et Cornewell 1994). Pour Agbodjan (2000),
l'efficacité technique est définie comme la capacité pour
une entreprise à fournir ses produits ou services avec le moins possible
de ressources ou en inverse pour une dotation donnée de facteurs de
production, sa capacité à maximiser son «output». Une
entreprise techniquement efficace est donc une organisation qui utilise les
ressources de façon optimale. Pour Amara et Romain (2000) une
unité de production est dite techniquement efficace, si à partir
du panier d'intrants qu'elle détient, elle produit le maximum
d'«output» possible ou si pour produire une quantité
donnée d' «output», elle utilise les plus petites
quantités possibles d'intrants.
Ces définitions se rejoignent et sont similaires
à beaucoup d'autres comme celle de Adésina et Djato (1997) qui
parlent d'efficacité technique en terme d'habilité à
atteindre le niveau élevé d'«output» avec des niveaux
similaires d'«inputs». Dans le cas de la présente recherche,
l'efficacité technique sera évaluée par la comparaison des
performances techniques actuelles aux performances optimales en nous basant sur
les dotations actuelles des producteurs en engrais urée, en pesticides,
en main-d'oeuvre et en capital.
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