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Université d'Abomey-Calavi (UAC)
*******************
Faculté des Sciences Agronomiques
(FSA)
****************
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Département d'Economie de Socio-Anthropologie et
de Communication pour le Développement Rural
*****************
Ecole Doctorale
********* Sujet:
EFFICACITE ECONOMIQUE DES UNITES DE
PRODUCTION DU GOMBO
DANS LA COMMUNE DE KEROU, DEPARTEMENT DE L'ATACORA
(BENIN)
MEMOIRE POUR L'OBTENTION DU DIPLOME D'ETUDES
APPROFONDIES (DEA)
Option: Economie et Sociologie du
Développement Rural Spécialité:
Economie du Développement Rural
Présenté et soutenu le 01/04/2016
par Abdel Haqq IBOURAIMA SAFIRI
MEMBRES DU JURY SUPERVISEUR
Président : Prof.Dr Ir. Houinsou DEDEHOUANOU (FSA)
Prof. Dr Ir. Gauthier BIAOU, Enseignant
Examinateur 1 : Dr Yves Bonaventure QUENUM (FASEG)
à l'Université d'Abomey-Calavi
Examinateur 2 : Dr ZANNOU Afio (FSA)
FSA/UAC/2015
DEDICACE
A MA FAMILLE, JE DEDIE CE TRAVAIL
II
REMERCIEMENTS
La présente recherche ne saurait aboutir sans l'appui
inconditionnel apporté par l'Agence de Diversification Agricole du
Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche que nous
codirigeons, la Direction des Statistiques Agricoles (DSA), le
Département d'Economie, de Socio-Anthropologie et de Communication
(DESAC) de la Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université
d'Abomey-Calavi et la Mairie de Kèrou.
Nous voudrions donc remercier particulièrement :
- le professeur Gauthier BIAOU, Maître de Conférence
des Universités du CAMES, pour avoir accepté de superviser notre
travail et avoir su me remettre dans les rails au moment où nous nous
perdions entre nos préoccupations professionnelles et nos devoirs
académiques ;
- les enseignants du Département d'Economie, de
Socio-Anthropologie et de Communication (DESAC) de la Faculté des
Sciences Agronomiques de l'Université d'Abomey-Calavi, pour
l'encadrement durant notre année de DEA et les conseils qui nous ont
été donnés ;
- le Directeur des Statistiques Agricoles (DSA) pour sa
disponibilité et les efforts fournis pour nous trouver les agents
collecteurs et nous mettre les données à disposition ;
- Madame le Maire de la commune de Kèrou, devenu
aujourd'hui député, pour son engagement à nos
côtés et les instructions données qui m'ont
énormément facilité la tâche durant ma recherche.
La liste est longue, mais nous ne serons terminer sans dire
merci aux agents de collecte et de saisie des données, aux camarades de
promotion et aux collègues du Ministère qui ont été
là durant ces moments où nous avions le plus besoin d'eux.
Tout simplement merci.
III
SOMMAIRE
DEDICACE I
REMERCIEMENTS II
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS IV
LISTE DES TABLEAUX VI
RESUME VII
ABSTRACT VII
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE ET EMPIRIQUE DE LA
RECHERCHE 6
CHAPITRE 3 : PRESENTATION DE LA ZONE DE RECHERCHE ET
METHODOLOGIE DE RECHERCHE 21
CHAPITRE 4 : RENTABILITE DE LA PRODUCTION DE GOMBO
34
CHAPITRE 5 : EFFICACITE ECONOMIQUE DES UNITES DE
PRODUCTION DU GOMBO 51
CHAPITRE 6 : CONCLUSION GENERALE 59
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 63
ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRE DE L'ENQUETE A
TABLE DES MATIERES U
iv
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
CARDER : Centre d'Action Régional pour
le Développement Rural
CeCPA : Centre Communal de Promotion
Agricole
CeRPA : Centre Régional pour la
Promotion Agricole
CI : Consommation intermédiaire
CLCAM : Caisse Locale de Crédit
Agricole Mutuelle
CMOF : Coût main-d'oeuvre familiale
COUMOS : Coût main-d'oeuvre
salariée
CT : Coût total
DSRP : Document de stratégie de
réduction de la pauvreté
DEA : «Data Envelopment Analysis
»
DPP : Direction de la Programmation et de la
Prospective
FNMF : Fonds National de Micro-Finance
EC : Efficacité économique
FCFA : Franc de la Communauté
Financière Africaine
FSA / UAC
|
:
|
Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université
d'Abomey-Calavi
|
Ha : Hectare
INRAB : Institut National des Recherches
Agricoles du Bénin
INSAE : Institut National de la Statistique
et de l'Analyse Economique
KM2 : Kilomètre
carré
MAEP : Ministère de l'Agriculture, de
l'Elevage et de la Pêche
MARP : Méthode
Accélérée de Recherche Participative
MCO : Moindres Carrés Ordinaires
MOF : Quantité main-d'oeuvre
familiale
MOS : Quantité main-d'oeuvre
salariée
MOT : Quantité main- d'oeuvre
totale
MV : Méthode de Maximum de
vraisemblance
Nbre : Nombre
ONG : Organisation Non Gouvernementale
V
PAPA : Programme d'Analyse de la Politique
Agricole
PB : Produit brut
PCCP : From Potential Conflict to Cooperation
Potential
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PT : Productivité du travail
familial
PUMOS : Prix unitaire de la main-d'oeuvre
salariée
RNE
|
: Résultat net d'exploitation
|
SCRP : Stratégie de Croissance pour la
Réduction de Pauvreté
SMIG : Salaire Minimum Interprofessionnel
Garanti
TE : Efficacité technique
UAC : Université d'Abomey-Calavi
UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest-Africaine
VA : Valeur ajoutée
vi
LISTE DES TABLEAUX
TABLEAU 1 : VILLAGES D'ENQUETES ET TAILLE DE L'ECHANTILLON 26
TABLEAU 2 : DETERMINANTS D'EFFICACITE, SIGNES ATTENDUS 31
TABLEAU 3 : QUELQUES CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES
(MOYENNES - ECART TYPE) DES UNITES DE
PRODUCTION ENQUETEES 36 TABLEAU 4 : SITUATION MATRIMONIALE DES
PRODUCTEURS/PRODUCTRICES (FREQUENCE) PAR ARRONDISSEMENT
36 TABLEAU 5: NIVEAU D'INSTRUCTION DES
PRODUCTEURS/PRODUCTRICES (OCCURRENCE & FREQUENCE) PAR
ARRONDISSEMENT 37 TABLEAU 6: QUELQUES PARAMETRES DE
L'IMPORTANCE DE LA PRODUCTION DE GOMBO DANS LES UNITES DE
PRODUCTION AGRICOLE DE LA COMMUNE DE KEROU 39
TABLEAU 7: REPARTITION DES ENQUETES SELON LES MODES D'ACCES A LA
TERRE PAR ARRONDISSEMENT 40
TABLEAU 8 : SUPERFICIES MOYENNES EMBLAVEES (EN HECTARES) PAR AN,
PAR SAISON DE CULTURE, PAR
ARRONDISSEMENT 42 TABLEAU 10 : QUANTITES (H-J) ET COUTS (FCFA)
DES DIFFERENTS TYPES DE MAIN-D'OEUVRE PAR CYCLE DE
PRODUCTION ET PAR ARRONDISSEMENT. 45
TABLEAU 11 : VALEURS AJOUTEES PAR HECTARE ET PAR ARRONDISSEMENT.
46
TABLEAU 12 : STRUCTURE DES COUTS DE PRODUCTION PAR HA ET PAR
ARRONDISSEMENT 47
TABLEAU 13 : COMPTE D'EXPLOITATION 48
TABLEAU 14 : ESTIMATION DES PARAMETRES DE LA FONCTION
COBB-DOUGLAS PAR LES MOINDRES CARRES ORDINAIRES ET DE LA FONCTION DE PRODUCTION
FRONTIERE STOCHASTIQUE PAR LE MAXIMUM DE
VRAISEMBLANCE 52
TABLEAU 15 : REPARTITION DES PRODUCTEURS PAR TRANCHE D'EFFICACITE
TECHNIQUE 54
TABLEAU 16 : ESTIMATION DES PARAMETRES DE LA FONCTION DE COUT
FRONTIERE STOCHASTIQUE PAR LA
METHODE DU MAXIMUM DE VRAISEMBLANCE 55
TABLEAU 17 : DISTRIBUTION DE FREQUENCE DES EFFICACITES TECHNIQUE,
ALLOCATIVE ET ECONOMIQUE 55
TABLEAU 18 : FACTEURS DETERMINANT LES EFFICACITES TECHNIQUE,
ALLOCATIVE ET ECONOMIQUE 57
VII
RESUME
Dans la commune de Kèrou, la recherche a porté
sur les efficacités technique allocative et économique des
unités de production du gombo. Elle a porté sur un
échantillon de 205 unités de production relativement jeune, et
constitué à plus de 90% de jeunes femmes
maraîchères. A travers les tests statistiques et
économétriques nous avions pu constater, en ce qui concerne la
rentabilité, que la production de gombo est relativement rentable soit
une rentabilité nette annuelle moyenne de 251.446 FCFA. La moyenne des
efficacités techniques (0,573) et celle des efficacités
allocatives (0,613) des unités de production sont élevées,
dépassant le seuil de 50% alors que celle des efficacités
économiques est relativement faible. Il faut comprendre par-là,
qu'il existe encore des gains potentiels considérables à
réaliser sur les coûts de production pour obtenir les niveaux
actuels de production, ou autrement, il existe encore d'énormes marges
de manoeuvre pour accroître la production de gombo sur la base des
ressources actuellement utilisées.
Mots clés : Gombo ; rentabilité ;
efficacité ; allocative ; technique ; économique ; commune de
Kèrou ; Bénin
ABSTRACT
In the commune of KEROU, research has focused on the economic
allocative and technical efficiencies of okra production units. It covered a
sample of 205 relatively young production units, and consists of more than 90%
of young women gardening. Through statistical and econometric tests we could
see, as regards profitability, the production of okra is relatively cost an
average annual net profit of 251,446 FCFA. The average technical efficiencies
(0.573) and the allocative efficiencies (0,613) units of production are high,
exceeding the 50% threshold while the economic efficiencies is relatively low.
Understand and there, there is a still considerable potential gain to be made
on production costs for the current levels of production, or otherwise, there
is still huge scope for increasing the production of okra on the basis of the
currently used resources.
Keywords: Okra; profitability; efficiency; allocative;
technical; economic; Common Kerou; Benign
1
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION
GENERALE
2
1.1. Introduction
L'une des insuffisances de l'agriculture béninoise est
qu'elle est encore essentiellement extensive et les performances
économiques du pays sur le plan mondial demeurent toujours très
modestes (Savi, 2009). Rappelons que les années 90 au Bénin ont
été marquées par les Programmes d'Ajustement Structurel
(PAS) et la libéralisation de l'économie qui ont
entraîné le retrait progressif de l'Etat du secteur de
l'agriculture, la réduction des subventions et investissements publics
et une focalisation sur les cultures de rente en vue d'augmenter les
exportations et améliorer la balance commerciale (Mensah, 1999 ; Minot
et al, 2001). Ainsi, on se retrouve aujourd'hui avec le coton comme
principale culture de rente, qui, d'une part, fait l'objet d'une filière
très organisée et qui mobilise toute l'attention des
autorités publiques, malgré sa faible marge financière au
niveau paysan (Midingoyi, 2008) et les nuisances environnementales qu'il cause
(Soclo, 2004). Malheureusement, les performances de cette filière ont
été largement affectées ces dernières années
par l'évolution défavorable du commerce international, des
dysfonctionnements découlant d'une libéralisation non
maitrisée du secteur (DPP/MAEP, 2013).
La contre-performance du secteur cotonnier ces
dernières années a obligé le gouvernement à
accélérer les réformes en cours qui devraient consacrer la
mise en application des recommandations du Plan Stratégique de Relance
du Secteur Agricole (PSRSA). L'un des grands axes de cette réforme est
le choix de la diversification agricole à travers la promotion des
différentes filières agricoles dont l'anacarde, le palmier
à huile, le riz, l'ananas, les cultures maraichères. C'est ainsi
que dans cette politique de diversification agricole, les cultures
maraîchères et d'autres spéculations ont fait l'objet
d'études de la part des institutions de recherches et de
développement agricole pour une meilleure valorisation de ces produits
agricoles.
La région des 2KP (Kèrou, Kouandé,
Péhunco) dans les départements de l'Atacora et de la Donga
détient un important potentiel agricole, une zone par excellence
où se développent depuis des années les cultures
maraîchères locales. Il s'agit d'une production de rente par
excellence et entre dans la politique locale d'autonomisation des femmes, car
pratiquée en quasi-exclusivité par les femmes dans la
région (Onibon et al., 2011). La production
maraîchère, en particulier celle du gombo, occupe la
majorité des femmes. Aujourd'hui, grâce aux efforts énormes
des autorités locales qui ont fait de leur champ de bataille, la
promotion du genre féminin et de l'autonomisation de la femme dans la
région des 2KP, plus
3
précisément à Kèrou, les cultures
maraîchères et plus précisément celle du gombo, ont
pris une dimension qui nécessite que les institutions de recherche et de
développement s'y intéressent.
Les présentes investigations sur le gombo, devront
permettre de faire des analyses de rentabilité et d'efficacité
économique et enfin de formuler des suggestions à l'endroit des
acteurs intéressés par la production. Le mémoire
s'articule, autour de quatre chapitres essentiels à savoir le cadre
théorique et empirique de la recherche, le cadre méthodologique
de cette recherche ; la description du système d'exploitation et du
système de production du gombo ; la rentabilité de la production
du gombo et les efficacités technique, allocative et économique
de cette production.
1.2. Problématique
La production maraîchère est aujourd'hui
considérée dans le monde et en Afrique subsaharienne en
particulier, comme une activité économique répondant de
mieux en mieux à la demande alimentaire des populations. Les pays comme
le Burkina Faso et le Nigéria ont fait de la culture maraichère
une activité agricole importante. Au Bénin, cette production
maraîchère est une source importante d'emploi et de revenus dans
les milieux urbains et périurbains et surtout sur les rives des fleuves
et/ou dans les vallées de certaines zones (Tamiyou, 1995). Elle est
considérée comme une source de revenus monétaires de
nombreux producteurs de ces zones où elle se pratique. Dans la ville de
Cotonou, le maraîchage rapporte pour l'ensemble des producteurs plus de
300 millions de marge brute par an, hormis leur propre consommation
évaluée à 30% voire 40% (Hounkpodoté et Tossou,
2001).
De notre revue documentaire, il ressort que les
résultats des études socio-économiques sur les
unités de production du gombo au Bénin et plus
particulièrement dans la commune de Kèrou sont très
limités, voire inexistants. L'étude de la rentabilité et
de l'efficacité des unités de productions des différentes
chaines de valeurs ajoutées sont nombreuses et utilisent pour la plupart
les méthodes exposées ci-dessous. Ce sont les cas d'étude
socio-économiques sur les cultures maraichères qui sont
relativement rares au Bénin et quasiment inexistante dans la commune de
Kèrou. La carence de données socio-économiques pouvant
certifier dans la commune de Kèrou la capacité des producteurs de
gombo à atteindre des degrés d'efficacité
élevés constitue l'essentiel de la problématique de la
présente recherche intitulée « efficacité
4
économique des unités de production dans la
commune de Kèrou, Département de l'Atacora (Benin) ».
Rappelons que la production du gombo constitue une
activité qui occupe la majorité des producteurs notamment les
femmes de la commune de Kèrou qui en tirent le revenu nécessaire
à la satisfaction de leurs besoins essentiels. Cependant, dans sa
politique d'autonomisation des femmes, les autorités de la mairie de
Kèrou ont décidé depuis quelques années de
promouvoir le maraîchage qui est pratiqué de façon quasi
exclusive par les femmes. Le Plan d'Action pour le Développement
Communal de Kèrou y met un accent particulier en justifiant cet acte par
le caractère « interessant » de la production
maraîchère à Kèrou. Pourtant, comme
spécifié ci-dessus, cette activité de production
maraîchère, et particulièrement du gombo dans la commune de
Kèrou n'a jusque-là pas fait l'objet d'investigations
socio-économiques sérieuses. Peut-on savoir si l'activité
de production du gombo réalise des performances ou détient un
potentiel qui justifie tout l'espoir que place en elle les autorités de
la commune de Kèrou pour la lutte contre la pauvreté en
général et l'autonomisation de la femme en particulier.
Cette question essentielle est soutenue par trois questions
spécifiques à savoir :
- comment les maraîchers de la commune de Kèrou
allouent-ils les ressources productives dans la production du gombo ?
- quels sont les degrés d'efficacité des
unités de production ?
1.3. Objectifs
1.3.1. Objectif général
L'objectif général de cette recherche est
d'analyser les données socio-économiques sur la production du
gombo, à travers une analyse diagnostique et une appréciation de
la performance des unités de production de cette culture dans la commune
de Kèrou.
1.3.2. Objectifs spécifiques
Cette recherche s'articulera autour de trois objectifs
spécifiques que sont : - Analyser l'efficacité technique des
unités de production du gombo ;
- Analyser l'efficacité allocative de ces unités
de production et en déduire l'efficacité économique;
5
Hypothèses
Ce travail de recherche s'articule autour de
l'hypothèse selon laquelle les unités de production du gombo dans
la commune de Kèrou sont techniquement, allocativement et
économiquement efficaces.
6
CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE ET
EMPIRIQUE DE LA RECHERCHE
7
2.1. Cadre théorique de la recherche
2.1.1. Le concept d'efficacité
La présente recherche s'articule autour des notions de
performance des unités de production du gombo. Toute production
nécessite l'utilisation des « inputs » ou intrants, qui
après le processus doit aboutir à un ou des « output(s)
» ou extrant(s). La façon dont ces intrants sont combinés
pour obtenir l'extrant permettra de déterminer la performance des
unités de production et d'évaluer les types d'allocation des
ressources. Ainsi, pour tenir compte du critère de maximalité du
produit obtenu d'une part, et la possibilité d'une utilisation moindre
des moyens de production d'autre part, on a souvent recourt à la notion
d'efficacité qui est utilisée pour la première fois par
Koopmans en 1957 (Adégbola et al., 2003) . Elle constitue,
depuis ce moment à nos jours, une référence
privilégiée dans l'analyse de performances d'unités de
production. Selon Savi (2009), repris par Zinmonse (2012) et Boni (2015), le
terme « efficacité » englobe certaines notions de la
théorie microéconomique que sont la fonction de production, les
coûts, le profit et le prix. L'efficacité a pour objet de juger de
la capacité d'un système de production de produire «au
mieux» par la mise en oeuvre de l'ensemble des moyens de production
(capital d'exploitation, foncier et travail) (Coelli et al. 1998).
Selon Issiaka (2002), l'efficacité en agriculture peut
être définie comme le degré auquel les producteurs
obtiennent le meilleur résultat avec les ressources disponibles et les
technologies données. Pour Amara et Romain (2000), le terme
d'inefficacité est utilisé pour signifier que l'atteinte de la
capacité optimale que vise l'efficacité, ne peut être
atteinte en réalité. C'est dans ce sens que Rainelli (1996)
affirme que les écarts entre le niveau maximum de production que l'on
puisse obtenir en intégrant toutes les contraintes auxquelles font face
les producteurs et la réalité sont sensibles et montrent
l'existence d'importantes marges de manoeuvre.
Le concept d'efficacité présente trois
composantes que sont l'efficacité technique, l'efficacité
allocative et l'efficacité économique (Bosio (1999) ; Issiaka
(2000) ; Savi (2009) ; Zinmonsi (2012) ; Boni (2015)).
2.1.2. Notion d'efficacité technique
D'un point de vue technique, la production est une combinaison
donnée d'intrants ou « input» en vue de l'obtention d'un ou
plusieurs produits ou «output» (Savi, 2009). La relation physique
entre les quantités d'intrants et d'extrants définira donc
l'efficacité technique de la
8
production. Farrell (1957) cité par Issiaka (2000)
définit de manière plus précise l'efficacité en
dissociant ce qui est d'origine technique de ce qui est d'un mauvais choix par
rapport au prix des intrants. L'efficacité technique, proche de l'esprit
du coefficient d'utilisation des ressources de Debreu, mesure la façon
dont l'entrepreneur combine les facteurs de production lorsque leurs
proportions d'utilisation sont données.
Il y a inefficacité technique lorsqu'on pourrait
obtenir le même résultat avec une moindre quantité
d'intrants. L'efficacité technique exprime l'aptitude ou la
capacité d'une entreprise à obtenir le maximum
d'«output» possible à partir d'un niveau donné de
ressources productives (Atkinson et Cornewell 1994). Pour Agbodjan (2000),
l'efficacité technique est définie comme la capacité pour
une entreprise à fournir ses produits ou services avec le moins possible
de ressources ou en inverse pour une dotation donnée de facteurs de
production, sa capacité à maximiser son «output». Une
entreprise techniquement efficace est donc une organisation qui utilise les
ressources de façon optimale. Pour Amara et Romain (2000) une
unité de production est dite techniquement efficace, si à partir
du panier d'intrants qu'elle détient, elle produit le maximum
d'«output» possible ou si pour produire une quantité
donnée d' «output», elle utilise les plus petites
quantités possibles d'intrants.
Ces définitions se rejoignent et sont similaires
à beaucoup d'autres comme celle de Adésina et Djato (1997) qui
parlent d'efficacité technique en terme d'habilité à
atteindre le niveau élevé d'«output» avec des niveaux
similaires d'«inputs». Dans le cas de la présente recherche,
l'efficacité technique sera évaluée par la comparaison des
performances techniques actuelles aux performances optimales en nous basant sur
les dotations actuelles des producteurs en engrais urée, en pesticides,
en main-d'oeuvre et en capital.
2.1.3. Notion d'efficacité allocative
L'efficacité allocative, également connue sous
le nom d'efficacité-prix (Price efficiency) qui est le terme
employé par Farell (1957), tient compte des prix des marchés et
mesure la capacité de l'entreprise à maximiser son profit en
comparant le coût marginal des «output» au coût marginal
des «input» (Kalirajel, 1990). C'est la combinaison optimale, ou dans
les meilleures proportions, des ressources, étant donnés leurs
prix relatifs (Amara et Romain, 2000). Selon Piot-le-petit et Rainelli (1996),
l'efficacité allocative se définit par la façon dont
l'entrepreneur fixe les proportions entre les différents intrants
participant à la combinaison productive en se basant sur leurs prix
respectifs. Cette mesure donne d'après ces auteurs, une
appréciation de la manière dont les firmes allouent leurs
ressources
9
productives par rapport à un objectif de production.
L'inefficacité allocative stigmatise l'utilisation des
«inputs» dans des proportions qui ne correspondent pas à
l'optimalité décrite par les prix relatifs des «input».
L'intervention des prix des facteurs dans le choix des quantités
d'«input» fait donc référence au marché qui est
clairement spécifiée dans la définition donnée par
Nkunzimana (2005).
L'efficacité allocative évalue la manière
dont l'unité de production combine les proportions des différents
«input» par rapport aux prix proposés par le marché
supposé concurrentiel. L'efficacité allocative fait donc
référence aux conditions marginales de maximisation du profit.
Pour une technologie donnée, le producteur ajuste les quantités
de produits et de facteurs pour refléter les prix relatifs (le rapport
entre la productivité marginale en valeur et le prix doit donc
être égal à l'unité pour tous les facteurs).
2.1.4. Notion d'efficacité économique
L'obtention simultanée de ces deux efficacités,
technique et allocative, est une condition nécessaire et suffisante pour
parler d'efficacité économique. Il est possible pour une
unité de production d'obtenir l'efficacité technique ou celle
allocative sans avoir l'efficacité économique. Ces deux
premières efficacités sont nécessaires et une fois
atteintes simultanément, sont les conditions suffisantes pour
l'obtention de l'efficacité économique. Cet aperçu du
concept correspond à celui d'Ellis (1989) qui note que l'atteinte d'une
des deux types d'efficacité peut être une condition
nécessaire mais pas suffisante pour obtenir l'efficacité
économique. L'efficacité économique apparaît donc
comme la résultante entre l'efficacité technique
«output» maximal possible et l'efficacité d'allocation
(coûts minimal), composantes exclusives et exhaustives de
l'efficacité économique (Honlonkou, 1999).
Il ressort qu'une entreprise n'est économiquement
efficace que si elle est techniquement efficace (ou si elle possède la
meilleure organisation technique et matérielle) et alloue de
manière efficace ses ressources productives; les deux conditions devant
être réalisées simultanément.
2.1.5. Méthodes d'estimation d'efficacité
La littérature regorge d'une diversité de
méthodes quant à l'évaluation de l'efficacité de
production. On y retrouve les approches paramétrique et non
paramétrique. L'approche paramétrique, suppose que l'on sache
spécifier correctement la fonction de production, de coût ou de
profit, qui peut être de type Cobb-Douglas ou Translog (Kwan et
Eisenbeis,(1997) cité par Coelli et al.(1998) et Ekou N.(2006)). La
frontière de l'ensemble de production ainsi
10
définie peut alors prendre trois formes: celle d'une
«frontière stochastique» (stochastic frontier), celle d'une
«frontière épaisse» (thick frontier) ou celle d'une
«frontière libre» (distribution-free frontier). Celle-ci est
alors estimée à partir des données de l'échantillon
par une méthode du maximum de vraisemblance.
L'approche non-paramétrique remonte à la
publication des articles d'Aigner et al. (1977) et de Charnes et
al. (1978) cités par Amara et al. (2000). Il s'agit
d'une analyse par la méthode des données enveloppées (Data
Envelopment Analysis) qui ne nécessite aucune hypothèse sur la
forme de la fonction de production, de la fonction de coût, ou de profit
; elle a recours à la programmation linéaire. Cette
méthode est donc particulièrement adaptée à la
mesure de l'efficacité relative des firmes quand plusieurs
«input» sont utilisés pour produire plusieurs
«output» et, mieux encore, elle rend possible cette mesure quand la
technique de production est incertaine ou inconnue. Son principal
inconvénient est toutefois qu'elle est sensible aux erreurs de mesures.
Selon Coelli et al. (1998), cette approche ne prend pas en compte les
variations aléatoires qui pourraient influencer l'efficacité ou
l'inefficacité d'une exploitation, et son utilisation n'est, par
conséquent, souhaitée que dans le cas où les secteurs de
production dont on analyse l'efficacité présentent des effets
aléatoires très faibles: une multitude d'«output», des
difficultés dans la détermination des prix où les
décisions d'optimisation de coût ou de profit ne constituent pas
une priorité.
Ainsi, pour les secteurs ne présentant pas ces
caractéristiques, l'approche paramétrique se basant sur la
détermination d'une frontière de production est
préconisée. Deux types de frontières sont
distingués: la frontière déterministe et la
frontière stochastique.
2.1.5.1. Méthode par la frontière
déterministe
D'après Amara et Romain (2000) cité par Ekou
(2006), Farrell fut à l'origine de l'approche déterministe et
paramétrique. Il proposa l'approximation de la fonction de production
efficace par une forme fonctionnelle connue a priori. Ainsi, une
spécification plus facile et une meilleure analyse des
différentes propriétés algébriques de cette
fonction deviennent possibles. Il utilisa la forme fonctionnelle Cobb-Douglas
pour illustrer l'utilisation de cette approche sur des données agricoles
de 48 États américains, tout en imposant des rendements constants
à l'échelle.
Coelli et al. (1998) présentent le mode de
détermination de ce type de frontière en se basant sur une
étude de Aigner et Chu (1968) portant sur un échantillon de N
firmes et dont le modèle se présente comme suit :
????(??t) = xt??- ut av??c ut = 1, 2, ....., N (1)
Avec ln(??t) le logarithme de la production de la firme i,
xt= est un vecteur ligne de (K+1) éléments dont le
premier prend la valeur 1 et les autres, les logarithmes de chaque
quantité des K « input» utilisés,
â = (â1, â2, ...., âk) = un vecteur
colonne de (K+1) éléments qui sont les paramètres à
estimer;
ut= est une variable aléatoire non négative qui
traduit l'efficacité technique en termes de production de la firme i.
Le ratio entre la production observée (??t = exp (xt?? -
ut)) et la production estimée (exp (xt??)) sur la frontière d'une
firme parfaitement efficace (inefficacité nulle, ut = 0)
utilisant le même vecteur d'intrants, xt donne une
estimation de l'efficacité technique. Le niveau d'efficacité
technique (TE), compris entre 0 et 1, est donné par :
??t =
exp (xt ??)
exp(xt?? - ut)
exp (xt??) =
= exp(-ut) (2)
exp (xt??)
????t =
exp(xt??) exp(-ut)
11
Où yi est la production observée de la firme i et
exp(xiâ) est la production frontière estimée.
Selon Amara et Romain (2000), plusieurs autres auteurs
s'inspireront de cette spécification de Aigner et Chu (1968) pour
apporter diverses modifications et affiner le modèle. Timmer (1971)
cité par Amara et al (2000), a proposé le modèle
probabiliste basé sur la sensibilité de la fonction
frontière aux observations extrêmes. Cette méthode
itérative en trois étapes consiste à estimer dans un
premier temps la fonction frontière pour l'ensemble de
l'échantillon, réduire progressivement l'échantillon d'un
certain nombre de firmes, choisies a priori, parmi celles qui sont les plus
proches de la frontière et estimer une nouvelle pour aboutir à
des coefficients rattachés à la fonction de production beaucoup
plus stables. Cette technique a connu avec succès des applications dans
le secteur agricole par Bravo-Ureta et al. (1997). L'approche par la
fonction déterministe a connu plusieurs autres utilisations, notamment
avec Richmond (1974), Greene (1980), Taylor et al. (1986), Bravo
-Ureta et Rieger (1990) cités par Nkunzimana (2005), qui ont
apporté quelques modifications, l'objectif principal étant
toujours de tendre vers des modèles avec les meilleures
précisions et des estimateurs efficaces.
12
Malgré cet engouement pour son utilisation, l'approche
paramétrique et déterministe n'a pas cessé d'essuyer de
sérieuses critiques, si bien qu'elle est de moins en moins populaire
auprès des chercheurs. En effet, outre ses limites dictées par la
nature déterministe de la frontière de production, l'approche
paramétrique est sujette à deux autres critiques.
Premièrement, elle est très sensible aux observations
extrêmes et, deuxièmement, l'attribution d'une forme fonctionnelle
à la fonction frontière est restrictive, dans le sens que chaque
forme fonctionnelle traduit implicitement un certain nombre d'hypothèses
(Fried et al. 1993).
Ainsi, cette notion de frontière déterministe
néglige la possibilité que la performance d'une firme puisse
être affectée par plusieurs facteurs hors de son contrôle,
tels les aléas climatiques, le mauvais rendement des machines ou encore
les pénuries des intrants, dont l'effet est aussi important que les
facteurs contrôlables par la firme. Ces arguments sont à l'origine
du développement de l'approche stochastique ou d'erreur
composée.
2.1.5.2. Méthode par la frontière
stochastique
D'après Coelli et al. (1998), Aigner et
al. (1977) et Meeusen et van den Broeck (1977) la frontière
stochastique de production présente une variable aléatoire
non-négative,vl, ajoutée à l'équation (1)
du cas déterministe précédent :
Ln(yl) = xlfli + vl- ul avec ul = 1, 2, ....., N
(3)
Avec Ln (yi) le logarithme de la production de la firme i,
xl= est un vecteur ligne de (K+1)
éléments dont le premier prend la valeur 1 et les autres, les
logarithmes de chaque quantité des K « input»
utilisés,
â = (â1, â2, ...., âk) = un vecteur
colonne de (K+1) éléments qui sont les paramètres à
estimer;
vl= erreur aléatoire
ul= est une variable aléatoire non
négative qui traduit l'efficacité technique en terme de
production de la firme i.
L'erreur aléatoire vl tient compte des erreurs
de mesures et d'autres facteurs aléatoires comme les effets du climat,
des phénomènes aléatoires sur la valeur de la variable
production, etc., combinée aux effets des variables «input»
non spécifiées. Les vl sont supposés
représenter des variables aléatoires présentant une
distribution normale indépendante et identique avec une moyenne nulle et
une variance constante ?v2
13
indépendante des ???? qui sont supposés suivre
une distribution exponentielle identique et indépendante ou une
distribution aléatoire semi- normale.
Ce modèle est nommée frontière
stochastique de production parce que les valeurs des «outputs» sont
limitées par la variable aléatoire stochastique exp (?????? +
????). Les erreurs aléatoires ????, peuvent être positives ou
négatives. Deux hypothèses sont à considérer
concernant les termes d'erreurs: on suppose que ???? suit une loi normale de
paramètres N(u ; ????) et ???? suit une distribution normale
tronquée c'est-à-dire N(0 ; ????). Sur la base de ces
hypothèses, on obtient à partir du logiciel de Frontier, version
4.1 de Coelli (1996), les coefficients ??2 = ????2 +
????2.
???? 2
?? = 2+????2 avec ?? qui mesure la part d'inefficacité
technique dans la variation totale observée ????
entre les points sur la frontière de production et les
données.
Rappelons que pour l'estimation de l'efficacité technique
et selon la formule (2),
= exp(-????) (2)
??????
2.1.5.3. Frontière de coût
La frontière stochastique de coût permet de
déterminer l'efficacité allocative et par suite
l'efficacité économique de la production. Selon le modèle
présenté par Ogundari et Odjo (2006), la frontière de
coût est spécifiée de la manière suivante :
Ci= g(Yi ; Pi ; ái) + ?i i= 1, 2, 3, ...n
(6)
où Ci représente le coût total de
production
Yi = représente l'« output »
Pi = représente le coût des « inputs »
ái = représente les paramètres de la
fonction coût
?i = le terme d'erreur composé de deux
éléments (?i = ???? + ????)
?? et ?? présentent les mêmes
caractéristiques comme dans le cas de la frontière
stochastique.
Toutefois, étant donné que l'inefficacité
est supposée accroitre les coûts, ces composantes d'erreur
présentent des signes positifs.
D'après Coelli et al. (1998), les ????
fournissent l'information sur le niveau d'efficacité de
14
coût ou l'efficacité économique (EEi) de
la firme i. Cette efficacité est calculée par le ratio du
coût minimum sur la frontière (u??= 0), c'est-à-dire
inefficacité nulle par rapport au coût observé. Ce ratio
donne :
????
EE?? =
|
=
|
exp(???????? - u??)
|
=
|
exp(????????) exp(-u??)
= exp(-u??) (7)
|
exp (????????)
|
exp (????????)
|
exp (????????)
|
La valeur du niveau d'efficacité est comprise entre 0
et 1. L'efficacité économique (EEi) peut être
décomposée en efficacité technique et allocative lorsque
la fonction de production est explicitement dérivée de la
fonction estimée des coûts. Cette décomposition est souvent
possible lorsque la fonction de type Cobb-Douglas est utilisée car elle
est duale. L'efficacité allocative (AEi ) est donc estimée par
l'équation :
??????
(8)
EE?? = ??E?? * ??Ei ???? qui im??liqu?? ??E?? = ??????
Avec EEi, l'efficacité économique et TEi
l'efficacité technique.
Toutefois, Coelli et al. (1998) indiquent que
l'estimation de la fonction des coûts et des équations de demande
des facteurs par la méthode de maximum de vraisemblance donne une
estimation plus appropriée des paramètres de la fonction des
coûts qu'une simple équation d'estimation. La méthode de
maximum de vraisemblance a aussi l'avantage de calculer directement
l'inefficacité allocative.
2.1.5.4. Déterminants d'efficacité
La mesure de l'efficacité permet d'identifier les gains
potentiels de profit dans le secteur étudié.
L'inefficacité résultante peut être expliquée par
certains facteurs tels que la taille de l'exploitation, l'âge et
l'éducation du chef de l'exploitation, etc., plutôt que par
l'irrationalité des producteurs. D'un point de vue politique, il est
intéressant de rechercher les sources de l'inefficacité et
d'identifier les déterminants. Les pouvoirs publics peuvent agir sur les
déterminants ainsi identifiés pour améliorer
l'efficacité globale du secteur.
Selon Rouggor et al. (1998), repris par Nkunzimana
(2005), Ekou (2006) et Savi (2009), deux grands types de facteurs
influençant l'efficacité technico-économique sont
distingués à savoir les facteurs internes à l'unité
de production qui regroupent les aspects liés aux apparences
personnelles de prise de décision et au processus de prise de
décision lui- même et les facteurs externes qui concernent
l'environnement extérieur à l'unité de production.
15
Ces facteurs influencent l'efficacité des unités
de productions suivant cinq
dimensions. il s'agit de :
? l'environnement institutionnel : les institutions d'appui
à la production comme l'encadrement, la recherche, la micro finance,
l'accès au foncier et les organisations de producteurs ;
? l'environnement social : il tient compte des relations entre
les membres de la famille et autres agriculteurs ;
? l'environnement physique : il s'agira des facteurs relevant
des conditions édaphiques et climatiques du substrat et la technologie
de production ;
? l'environnement économique : les marchés des
facteurs de production et du produit, les circuits de commercialisation, etc
;
? l'environnement politique qui prend en compte la dimension
politique.
La plupart des études récentes d'analyse des
facteurs d'efficacité ont utilisé l'approche en deux
étapes. Ainsi, Binam et al. (2004) dans leur analyse sur les
facteurs affectant l'efficacité technique des petits producteurs dans
une région agricole du Cameroun, ont dans un premier temps u
déterminé la frontière de production à l'aide du
modèle,
??
?????? = ??0 + ? ???? ???????? + ???? - ???? (9)
??
afin d'isoler le facteur d'inefficacité du producteur
que représente le terme d'erreur ????, terme présentant une
distribution normale tronquée (IN(u, ?u)I) à
zéro avec une moyenne ???? et une variance ????2.
Ce dernier sera, pour une seconde étape, la variable explicative du
modèle, les zmi étant les variables
représentant les caractéristiques socioéconomiques de
l'exploitation supposées expliquer les écarts par rapport
à la frontière de production donnée par le premier
modèle. Kareem et al. (2008) ont procédé par
cette même approche pour l'analyse des déterminants de
l'efficacité des systèmes de pisciculture au Nigéria.
La même approche a été suivie par Ahmed et
al. (2008) et Savi(2009) dans leur analyse des contraintes de la
production du coton au Soudan, à la différence que ces auteurs
ont sérié les facteurs. Dans la première étape, des
déterminants liés à la gestion de la culture au champ ont
été inclus dans le modèle de détermination de la
frontière de production, soit la relation suivante :
Ln yi = â0 + âm Dmxim + ?âj ln
xij + íi - ui (10)
16
les Dmxim regroupant les variables binaires telles
que la date de semis, l'irrigation, le type de main-d'oeuvre, le contrôle
des adventices et la récolte. Les autres variables, notamment celles
relatives aux caractéristiques socio-économiques et
institutionnelles, ont été régressées dans la
seconde étape à l'aide du modèle suivant :
ui = ä0 + ?i ämZmi (11)
avec les Zmi représentant les
caractéristiques socioéconomiques de l'exploitation
supposées expliquer les écarts par rapport à la
frontière de production donnée par modèle.
Il ressort de cette revue de littérature que la
méthode la plus utilisée pour expliquer les inefficacités
procède en deux étapes : d'abord les inefficacités sont
estimées à partir d'une frontière paramétrique ou
non paramétrique, puis une régression des scores
d'efficacités est effectuée sur les variables
déterminantes. Cette approche d'explication des inefficacités en
deux étapes sera appliquée à l'étude des
déterminants dans le cadre de ce travail. En général, cela
suppose que les variables expliquant l'inefficacité sont celles que
l'exploitant ne contrôle pas dans le processus de production. Cette
hypothèse est introduite pour éviter le biais inclus dans la
première étape, selon lequel le niveau d'efficacité est
indépendant de ces variables alors que dans la deuxième
étape ils sont considérés comme dépendants.
L'avantage de cette méthode est qu'en cas d'erreur de
spécification dans la deuxième étape, le biais affecte
uniquement les coefficients estimés des déterminants et non les
coefficients de la frontière. Cette méthode peut être
utilisée pour l'approche non paramétrique comme pour celle
paramétrique. La régression, effectuée lors de la
deuxième étape, peut suivre la méthode des MCO ou un
modèle Tobit pour tenir compte du caractère tronqué (entre
0 et 1) de la variable dépendante (efficacité).
2.2. Cadre empirique de la recherche
Il faut commencer par faire ressortir l'insuffisance de
littérature sur les cultures maraîchères au Bénin,
plus précisément dans l'Atacora-Donga. Malgré cette
carence de littérature sur les cultures maraîchères dans la
zone d'investigation s'agissant des aspects socio-économiques, il existe
néanmoins quelques recherches dont les résultats sont plus ou
moins concluantes et ont servi dans le cadre de la présente recherche.
Assogba et al. (2007), ont montré que parmi les légumes
locaux, les légumes feuilles occupent une place
prépondérante. Ainsi, de
17
nombreuses espèces de légumes feuilles soit
spontanées (Vitex, feuilles de moringa, talinum, etc.), soit les
légumes feuilles cultivés comme les amarantes (Amaranthus
hybridus et Argantea), la grande morelle (Solanum macrocarpum), le Corchorus
olitorius etc... sont consommées dans les sauces. Selon Agli, (2000), la
consommation des légumes feuilles locaux est plus élevée
dans les zones rurales que dans les zones urbaines. Cependant Assogba et
al. (2002) ont estimé dans leur étude que la
contribution économique et sociale de la production des légumes
en zones urbaines et périurbaines est limitée par plusieurs
facteurs dont les attaques d'insectes et des pathologies, le difficile
accès aux terres, et les risques liés à
l'écoulement des légumes.
Par ailleurs, et selon Amoussougbo (1993), la
problématique du droit foncier en milieu urbain constitue un obstacle
aux investissements des producteurs dans des aménagements ou de
nouvelles techniques de production. De même, l' utilisation excessive
d'engrais due à l'exiguïté des aires
maraîchères et la mauvaise utilisation des pesticides
présentent des conséquences sur la santé des consommateurs
du fait de la présence des résidus dans les légumes et sur
l'environnement par contamination de la nappe phréatique.
Sur le plan économique, les maraîchers sont
souvent confrontés à des risques élevés dus aux
attaques d'insectes et pathologies ayant pour conséquences une
augmentation des coûts de production et une diminution des prix de vente
du fait du faible niveau du pouvoir d'achat des consommateurs (Adégbola
et Singbo, 2001). Contrairement à ces problèmes souvent
très documentés, les informations relatives aux facteurs
déterminant la lutte contre les ravageurs sont marginales. Selon ces
auteurs, cette étude qui vise donc à évaluer les facteurs
socio- économiques qui influençant l'utilisation des pesticides
chimiques pour la production des légumes en zones urbaines et
périurbaines a permis de montrer que les superficies disponibles pour le
maraîchage varient fortement d'une zone à une autre et en fonction
des exploitations.
Les emblavures les plus élevées s'observent au
niveau des exploitations de la vallée de l'Ouémé,
où le maraîchage constitue des activités traditionnelles.
De même, la disponibilité des terres permet aux populations
d'accéder à des surfaces non moins négligeables. A
contrario, les surfaces les plus faibles sont observées dans la zone
intra urbaine qui, dans la plupart des grandes villes de l'Afrique, est
confrontée de plus en plus au problème foncier.
Dans la ville de Cotonou, les sites maraîchers sont
installés dans des domaines publics sans
18
une réelle politique foncière
(Hounkpodoté et Tossou, 2001). Cette situation explique également
la faible proportion des maraîchers à l'accès direct
à la terre (achat, héritage et don) dans la zone intra urbaine ;
ce qui n'est pas le cas dans les vallées. La rentabilité des
principaux légumes qui dominent dans les différents
systèmes de culture dans chaque zone traduit la
spécificité de l'agriculture urbaine et péri urbaine au
sud du Bénin en matière de la diversité culturale. La zone
de la vallée supporte des coûts plus faibles que celle des autres
zones. Cela signale la faible intensification du maraîchage dans la
vallée. La culture de l'oignon qui supporte des coûts additionnels
plus élevés en zone côtière est celle qui
génère également des bénéfices additionnels
plus élevés que les autres cultures dans les deux zones. En zone
Intra urbaine, la laitue constitue la culture qui suit l'oignon de la zone
côtière. Par contre, la tomate dans la zone de la vallée,
première culture en termes de rentabilité financière dans
cette zone, génère des bénéfices plus faibles que
l'oignon dans la zone côtière et la laitue en zone Intra urbaine.
Cependant, dans les alternatives de culture que présente chaque zone, la
culture de tomate donne les meilleurs résultats financiers. En effet,
pour chaque unité monétaire (FCFA) investie dans la production
des légumes, le producteur obtient 5,71 Francs CFA de
bénéfice additionnel pour la tomate dans la vallée contre
2,15 FCFA pour l'oignon en zone Côtière et 1,8 FCFA pour la laitue
en zone intra-urbaine (Hounkpodoté et Tossou, 2001). Le maraîchage
donne donc une meilleure productivité marginale des investissements dans
la vallée.
En Septembre 2011, l'Université de Lubumbashi en RD
Congo a mené une recherche sur les facteurs influençant le profit
de la culture du gombo dans les conditions pédoclimatiques de
Lubumbashi. Les résultats ont démontré que le gombo est
l'une des spéculations les plus rentables par rapport aux autres
cultures maraîchères. Toutefois, ils estiment que
l'élément réduisant le profit que pourraient tirer du
gombo les producteurs est le transport. Ils concluent alors que pour
améliorer le profit tiré du gombo, il faudrait d'une part
minimiser les coûts de transport, les écarts entre les prix de
marché et ceux à la production et d'autre part maîtriser
l'itinéraire technique.
Toujours, conformément au présent thème,
Fanou (2008) a mené des recherches sur la rentabilité
financière et économique des systèmes de production
maraîchers au Sud-Bénin en appliquant par contre la Matrice
d'Analyse des Politiques. Fanou (2008) affirme que la tomate et le chou sont
des cultures maraîchères cultivées en zone urbaine et
péri-urbaine du Sud-Bénin. Elles contribuent à la
sécurité alimentaire et constituent une source importante
d'emplois et de revenus. Cependant l'usage excessif des pesticides chimiques de
synthèse, et
19
de l'eau pour l'irrigation, engendre de nombreux
problèmes sanitaires, environnementaux et économiques. Il affirme
que les cultures maraîchères sont pour la plupart rentables.
Toutefois, l'étude n'est pas axée vers l'estimation des revenus
issus des cultures maraichères mais plutôt sur les
éléments qui justifient sa rentabilité. Les
résultats ont montré que les systèmes de production
utilisant les technologies améliorées sont financièrement
et économiquement rentables. Les systèmes de production de la
zone de bas-fonds composés de variété locale
traitée avec l'insecticide coton sont plus rentables. Ils sont suivis
sur la côte des systèmes de production utilisant l'irrigation
motorisée, l'insecticide coton et les variétés
améliorées.
Savi (2009) a travaillé sur la rentabilité
financière et l'efficacité économique de la production du
crincrin dans la vallée du Mono. Il s'est beaucoup appuyé sur les
maraîchers des communes de Athiémé, Grand Popo et Lokossa ;
une zone qui demeure un des berceaux de la production maraîchère
au Bénin. Pour cette analyse, il a eu à utiliser plusieurs
méthodes. Les tests non paramétriques pour des données
qualitatives, les analyses de statistiques descriptives. L'approche
stochastique des frontières de production et de coût a
été utilisée pour évaluer les niveaux
d'efficacité technique, allocative et économique des
unités de production. Il en ressort que la production du crincrin dans
cette zone est très rentable. Bien qu'il existe des axes
d'amélioration pour de meilleures efficacités que ce soit
techniques allocatives ou économiques, la production du crincrin dans la
vallée du Mono génère assez de ressources à ceux
qui s'y adonnent. Elle est essentiellement pratiquée par des femmes.
Aussi, Savi (2009) s'est alors évertuée à rechercher les
facteurs pouvant expliquer ces niveaux de performances remarquées dans
les unités de production du crincrin dans la vallée. Il en
ressort que les déterminants des efficacités sont essentiellement
la taille du ménage, la superficie totale emblavée en crincrin,
l'application de pesticides qui apparaissent tous significativement
négatifs.
Pour réduire la pénibilité du travail au
niveau de la transformation du gombo, des efforts de mécanisation du
tranchage des fruits et de modernisation du séchage ont
été entrepris mais sans grand succès. La demande de
consommation du Bénin en gombo est de 43.893 tonnes. Comparé
à l'offre disponible (47.403 tonnes), le pays paraît autosuffisant
en matière de gombo. Malgré cette autosuffisance, le pays connait
une période de pénurie qui va de mai à juillet. Pour ces
auteurs, le gombo se produit seulement en culture pluviale au Nord. Du fait, la
partie Nord dépend en partie des productions de décrue du
Sud-Bénin de février à mars ; le gombo séché
venant compléter cet apport. Cette étude a
révélé que le département de
20
l'Atacora (1er producteur de gombo au Bénin)
et réunissant avec la Donga 36% de la production nationale de gombo
dispose des atouts naturels pour se positionner sur le marché de gombo
au Bénin. Mais ces deux départements ne produisent que du gombo
pluviale qui en même temps qu'elle est abondante au Nord l'est aussi au
Sud. L'Atacora-Donga gagnerait donc, d'après Onibon et Ofio, à
mieux à se positionner sur la production de contre saison du gombo pour
peu qu'elle réduise le coût de production et améliore la
productivité.
La production du gombo au Bénin est
évaluée en moyenne à 16.438 tonnes avec un rendement de
3.441kg/ha. La production du gombo a contribué depuis 2007 à plus
de 15% du P11B maraîcher soit environ 2% du P11B agricole (Onibon et
al., 2011). Pour ces auteurs, le département de l'Atacora,
premier producteur du gombo au Bénin, et réunissant avec la Donga
36% de la production nationale de gombo, dispose des atouts naturels pour se
positionner sur le marché de gombo au Bénin. Parmi les grandes
zones de production maraîchère au Bénin, outre les zones
urbaines et périurbaines, certaines zones comme les alentours des
retenues d'eau et les vallées sont de grands pôles qui fournissent
divers produits maraîchers aux consommateurs urbains. Plusieurs auteurs
affirment cependant que la culture maraîchère au Bénin est
essentiellement pluviale, se reposant presque exclusivement sur les
légumes locaux (piment, tomate, grande morelle, crincrin et Gombo). Ces
cultures se pratiquent selon eux une seule fois dans l'année au cours de
la période de décrue (période de basses eaux). Je veux
citer Singbo et Nouhoeflin, (2005). Toujours, dans le même ordre
d'idées, Ofio et Onibon (2011) affirment que dans la commune de
Kèrou, seul le gombo pluvial est produit car la partie Nord du
Bénin dépend en partie des productions de décrue du
Sud-Bénin.
21
CHAPITRE 3 : PRESENTATION DE LA
ZONE DE RECHERCHE ET
METHODOLOGIE DE RECHERCHE
22
3.1. Description de la commune de Kèrou
Le Bénin, pays située dans la zone
intertropicale, plus précisément dans le golfe de guinée
entre les parallèles 6°30 et 12°30 Nord et les
Méridiens 1° et 3°40 Est, est un pays dont l'économie
repose essentiellement sur l'agriculture qui est confrontée à
d'énormes problèmes. Il est limité au Nord par la
République du Niger et le Burkina Faso, au Sud par l'Océan
Atlantique, à l'Ouest par la République Togolaise et à
l'Est par la République Fédérale du Nigéria. La
présente recherche s'est déroulée dans la commune de
Kèrou située au Nord-Ouest du Bénin.
La Commune de Kérou est l'une des neuf communes que
compte le département de l'Atacora. Elle est située au Nord Est
du département et s'étend entre les vallées de l'Alibori
à l'Est, la chaîne de l'Atacora à l'Ouest et le fleuve
Pendjari au Nord-Ouest. Elle est limitée au nord par la
République du Burkina Faso, au Nord-Ouest par la commune de
Tanguiéta, au Sud par la commune de Péhunco, au Sud-Est par la
commune de Sinendé (département du Borgou), à l'Ouest, par
la commune de Kouandé et à l'Est par les communes de Banikoara et
de Gogounou (département de l'Alibori). Comprise entre 10° 15' et
11°09' de latitude Nord et 1°43' et 2°17' de longitude Est, la
commune couvre une superficie totale de 3.745 km2 et compte quatre
(04) arrondissements et vingt-huit (28) villages et quartiers de ville.
23
Figure 3 : Carte administrative de la commune de
Kèrou
Source : Plan de Développement Communal de
Kèrou
24
Conformément à l'article 7 de la loi 97-028 du
15 Janvier 1999 portant organisation de l'administration territoriale en
République du Bénin, la commune de Kérou fixée sur
l'ancien ressort territorial de la Sous-préfecture de Kérou est
composée de quatre (04) arrondissements à savoir : Kérou,
Brignamaro, Kaobagou et Firou. Elle comprend vingt huit (28) villages et
quartiers de ville représentée comme suit :
? Sept (7) pour l'Arrondissement de Brignamaro : Berekossou,
Brignamaro, Gando-baka, Kongourou, Kossou, Kossou-Ouinra et Yakrigorou ;
? Six (6) pour l'Arrondissement de Firou : Batinnin,
Djoléni, Gori, Goro-bani, Sokongourou, Kabongourou ;
? Trois (3) pour l'Arrondissement de Kaobagou : Kaobagou I, II,
et III ;
? Douze (12) Pour l'Arrondissement de Kérou :
Bakoussarou, Bipotoko, Boukou bourou, Fètèkou, Gantodo,
Pikiré, Karigourou, Kérou-wirou, Kparategui, Sinagourou,
Ouoré
L'ensemble de ces villages est réparti en plusieurs
hameaux.
Le climat est de type soudano-guinéen
caractérisé par une seule saison de pluie, allant de mi-avril
à mi-octobre, et une seule saison sèche allant de mi-octobre
à mi-avril comme le montre le graphique n°1 des
précipitations à Kérou entre 1991 et 1997. La commune
enregistre une pluviométrie moyenne de 1.000mm d'eau par an. Les
températures varient entre 25°C en août et 40°C en
avril. L'harmattan, un vent froid et sec, qui souffle entre décembre et
mi-mars entraîne parfois dans la commune une amplitude thermique de plus
de 10°C.
De façon globale, le relief de la commune ne
présente pas de grandes dénivellations. La commune reçoit
du côté ouest une portion de la partie terminale de la
chaîne de l'Atacora (arrondissements de Firou et de Kaobagou).
La grande partie de la commune est située dans une
pénéplaine qui s'étire dans la ligne de partage des eaux
entre les bassins du Niger au nord et celui de l'Atlantique au sud.
En ce qui concerne les sols, la commune en compte trois types
à savoir les sols ferrugineux tropicaux, les sols ferralitiques et les
sols hydromorphes rencontrés dans les zones marécageuses et dans
les bas-fonds. On observe aussi, dans les zones de forêts classées
(au nord de la commune), des sols noirs très riches; c'est le cas des
localités de Pikiré, Fêtêkou et
25
de Kaobagou. En dehors de ces localités où l'on
cultive le coton, les sols de la commune sont en général
pauvres.
On rencontre dans la commune de Kérou deux grandes
rivières permanentes à savoir, le Mékrou et la Pendjari
avec affluents à régime torrentiel. Les affluents de l'Alibori
colonisent la partie Est de la commune. Il y a ensuite les cours d'eau
saisonniers sur lesquels plusieurs barrages ont été
construits.
3.2. Choix de la zone de recherche
Dans la présente recherche, la méthodologie
s'articule autour de deux (02) grandes phases à savoir : la collecte des
données et l'analyse des données. En amont à ces phases,
le choix de la zone d'étude a été fait non seulement en
tenant compte des aptitudes et potentialités de la commune de
Kèrou par rapport aux productions maraîchères mais aussi de
l'effort des autorités locales pour la promotion des cultures
maraîchères.
En effet, cette zone a été choisie pour nos
investigations pour deux raisons essentielles. D'une part par son aptitude
à la production maraîchère et par son potentiel en
matière d'irrigation et d'autre part par l'absence quasi-totale des
études d'ordre socio-économique sur les cultures
maraîchères en général et particulièrement le
gombo.
3.3. Echantillonnage des unités
d'enquête
La population de cette présente recherche est
constituée uniquement de producteurs de gombo de la commune de
Kèrou, dans le département de l'Atacora. L'échantillon de
la zone d'étude a été tiré au hasard et est
constitué de trois arrondissements à savoir l'arrondissement de
Kèrou-Centre, celui de Kaoubagou et l'arrondissement de Firou. On y
retrouve cent quatre-vingt-huit (188) femmes contre dix-sept (17) hommes.
Ensuite les villages ont été choisis de
façon aléatoire afin d'appliquer au mieux les méthodes
économétriques. On y retrouve les villages de
Fètèkou, Pikiré, Kèrou-wirou dans l'arrondissement
de Kèrou-centre, puis Kaoubagou I, Kaoubagou II et Kaoubagou III pour
l'arrondissement de Kaoubagou et enfin les villages de Batinin, Goro-Bani et
Kabongourou. Nous avions alors pu obtenir la liste des maraichers
présents dans chaque village à travers l'Union Régional
des Coopératives de Maraichers de l'Atacora (URCoopMA).
26
Tableau 1 : Villages d'enquêtes et taille de
l'échantillon
Villages
|
Effectif
|
pourcentage (%)
|
Fètèkou
|
25
|
12,20
|
Pikiré
|
28
|
13,66
|
Kèrou-Wirou
|
23
|
11,22
|
Kaoubagou I
|
20
|
9,76
|
Kaoubagou II
|
22
|
10,73
|
Kaoubagou III
|
24
|
11,71
|
Batinin
|
26
|
12,68
|
Goro-Bani
|
20
|
9,76
|
Kabongourou
|
17
|
8,29
|
TOTAL
|
205
|
100,00
|
Source : Réalisé à partir des
données de l'enquête 2014-2015, Ibouraima S.A.H.
(2015)
La liste ainsi établie a permis de retenir de
façon aléatoire les producteurs à enquêter
individuellement lors de l'enquête quantitative. Le nombre à
enquêter dans chacun des villages dépend du nombre de producteurs
de gombo existant et disponible dans le village lors de l'enquête. Au
total, sur un échantillon de Deux Cent Cinq (205) producteurs et
productrices enquêtés dans neuf (09) villages à savoir
trois (03) villages par arrondissement, on y retrouve 188 femmes soit 91,7% de
l'échantillon.
3.4. Enquête quantitative
3.4.1- Recherche documentaire
La recherche documentaire a constitué la
première étape de collecte de données de cette recherche.
Elle a permis de faire l'assemblage, l'exploitation, l'analyse et la
synthèse de la documentation disponible sur les cultures
maraîchères au Bénin et précisément dans la
commune de Kèrou. Cette collecte s'est déroulée tout au
long de l'étude et s'est effectuée auprès des institutions
qui ont travaillé ou travaillent dans le domaine de la recherche et de
la vulgarisation notamment l'Institut National des Recherches Agricoles du
Bénin (INRAB), l'Institut International d'Agriculture Tropicale (IITA),
la Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université
d'Abomey-Calavi (FSA/UAC), la Direction du Génie Rural, le Centre
Régional Pour la Promotion Agricole de l'Atacora-Donga (CeRPA
ATACORA/DONGA), les Partenaires Techniques et Financiers présents dans
la zone d'étude (GIZ - CTB, ÎLES DE PAIX, etc...) et les autres
structures qui se consacrent aux cultures maraîchères. Les
informations obtenues ont servi à l'élaboration de guide
d'entretien semi-structuré et de questionnaire pour la collecte des
données.
27
Il faut signaler que beaucoup d'informations, surtout sur la
revue de littérature, ont été obtenues grâce
à certains sites internet.
3.4.2.- Recherche exploratoire
Elle est surtout basée sur les techniques de la
Méthode Accélérée de Recherche Participative
(MARP). L'outil focus group a été donc privilégié.
Des entretiens de groupe ont été réalisés dans
trois (03) villages maraichers (Brignamarou, Pikiré,
Fètèkou) afin de recueillir des informations auprès des
producteurs des cultures maraîchères sur : (i) les principales
cultures produites et l'importance de la culture maraîchère ou
association de cultures maraîchères avec d'autres cultures, (ii)
les superficies emblavées et la production en gombo obtenue, (iii) les
intrants fumure et pesticides , (iv) les différents ravageurs et
maladies, (v) les coûts de production liés à la semence et
aux opérations culturales par parcelle ou unité de surface, (vi),
la régularité ou non des services d'appui, (vii) le mode de
récolte et triage, (viii) le stockage, (ix) les équipements de
production, leurs coûts et leur durée d'amortissement, (x) les
types de financement, source et mode de remboursement, (xi) la
commercialisation des récoltes de la campagne, (xii) les
unités/instruments de mesure utilisés et leur équivalence,
(xiii) l'appréciation de la performance de la production de gombo, (xiv)
les contraintes liées à chaque étape du processus de
production de même que leurs causes et les sous causes. Les participants
à ces différentes séances de discussion sont des
producteurs et productrices ayant expérimenté une fois au moins
ou qui sont familiarisés aux techniques de production du gombo. Avec les
agents des services d'encadrement et les responsables d'organisations paysannes
au niveau du village, il a été question des aspects relatifs aux
caractéristiques sociodémographiques des villages, à l'
importance socio-économique de la production du gombo, aux types de sols
rencontrés, aux types de pratiques culturales rencontrées, aux
modes de gestion de la fertilité des sols et aux perceptions des
populations sur les facteurs affectant le rendement du gombo dans chaque
village. Les réponses à ces différentes
préoccupations ont servi à l'élaboration du questionnaire
de l'enquête quantitative.
3-5.- Méthode d'analyse des données
L'approche utilisée pour analyser les données a
varié selon que les données sont numériques ou non et
aussi en fonction des objectifs poursuivis. Ainsi, l'approche d'analyse de
contenu a servi de cadre d'analyse des données qualitatives. Ces
analyses ont été appuyées de quelques
28
statistiques descriptives (moyennes - variance -
médiane, etc...) et de tests non paramétriques afin de
préciser les tendances dans les idées
énumérées et/ou les classements faits d'un village
à un autre lors des discussions.
Quant aux données numériques, des
éléments de statistiques descriptives, les représentations
graphiques, la distribution de fréquence, les tests statistiques et les
relations économétriques entre variables ont constitué les
principaux outils d'analyse.
Pour la vérification des hypothèses, des tests
non paramétriques afin de préciser les tendances dans les
idées énumérées et/ou les classements par rapport
aux contraintes prioritaires, l'évaluation de la rentabilité
financière de production, la détermination des indices
d'efficacité à travers l'estimation des frontières de
production et de coût et l'analyse des déterminants à
l'aide des relations économétriques, ont été
réalisés.
3.5.1.- Analyse de rentabilité financière
L'analyse de la rentabilité financière de la
production du gombo doit être abordée par la méthode
d'analyse de prix de revient. Nous retenons dans la présente recherche
qu'une dépense est rentable lorsqu'elle permet de réaliser un
bénéfice donc un profit net. Ils démontrent que la
différence entre le prix de vente et le prix de revient ou si l'on
préfère entre le total des recettes et celui des dépenses
de l'entreprise, donne un profit brut (PB) (Agbodjan, 2000).
Les données du terrain nous ont permis
d'appréhender au niveau des unités de production de
l'échantillon, le niveau moyen de profit par rapport aux investissements
faits. Ainsi, plusieurs indices ont été calculés pour
faire la comparaison entre les différents arrondissements. Les indices
estimés sont le produit brut, la valeur ajoutée, le
résultat brut d'exploitation, le résultat net d'exploitation et
la productivité du travail. Tous ces indicateurs sont ramenés
à l'hectare.
En désignant par Q la quantité de produit
maraîcher récoltée sur une superficie donnée et PU
le prix de vente, le produit brut (PB) est donnée par :
PB=Q x PU (12)
La valeur ajoutée (VA) correspond à la
différence entre le produit brut et la valeur des consommations
intermédiaires (CI). Les consommations intermédiaires
représentent les consommations en semences, en fumure (organique et
minérale), en pesticide et autres. Sa formule peut s'écrire:
VA=PB-CI (13)
29
Le résultat brut d'exploitation (RBE), est donné
par la formule de Fabre (1994) et cité par Savi (2009) :
RBE=VA-(rémunération du travail
salarié + frais financiers +taxe) (14)
Le résultat net d'exploitation (RNE) correspond au solde
du RBE diminué de la valeur de l'amortissement. Sa formule est
donnée par Fabre (1994) cité par Savi (2009) :
RNE=RBE-amortissement (15)
Le RBE exprime le gain (ou la perte) économique de l'agent
une fois acquitté de toutes les charges d'exploitation courantes
(Adégbola et al., 2003). Le RNE exprime le gain (ou la perte)
économique compte tenu des investissements effectués
préalablement.
La rémunération du travail familial (PT) est
donnée par le rapport entre (RNE + Amortissement) et la quantité
de travail familial réellement engagée dans le processus de
production. Elle a pour formule :
PT= (RNE+amortissement)/MOF (16)
Afin de faciliter les calculs, d'autres paramètres ont
été pris en considération tels que :
- Coûts totaux variables = Coût des intrants
+ Coût total de la main-d'oeuvre (17)
- Coût total de production= Coût totaux
variables +Amortissement de l'outillage (18) Il en est de même
des ratios de rémunération du capital investi.
- Rapport VA/CI ou VA = valeur ajoutée et CI =
Consommations intermédiaires (19)
- Rapport RNE/CT ou RNE = résultat net
d'exploitation et CT = Coût total de
production (20)
Il faut reconnaître que cette analyse de
rentabilité prend en compte la valeur ajoutée non incluse dans la
rémunération de la main-d'oeuvre familiale.
Par ailleurs, en vue de bien établir le compte
d'exploitation, nous avons tenu compte de l'amortissement de
l'équipement et de l'outillage. En effet au cours des travaux de
production, ce capital s'use. Il faut donc l'amortir. Selon Müller (1968)
cité par Fagbohoun (1983), Culman (1984) et Savi (2009), il est
nécessaire d'évaluer l'intensité d'utilisation des outils
agricoles et la dépréciation en relation avec leur degré
d'utilisation. Pour la simplicité des calculs,
30
l'amortissement linéaire a été
adopté au détriment de l'amortissement régressif qui
reflète un peu plus la réalité. Dans les trois
arrondissements, les paysans font deux saisons de culture par an pour les
cultures comme le maïs, le niébé et le gombo et une
troisième saison de culture pour cette dernière, dite de contre
saison (GIZ, 2013). Par conséquent, nous avons considéré
une durée effective d'utilisation annuelle des outils de 12 mois sur 12
(hypothèse d'amortissement linéaire et d'utilisation permanente
du matériel durant toute l'année).
3.5.2.- Estimation des indices d'efficacité
technique
Compte tenu des raisons citées plus haut, l'approche
par la frontière stochastique est utilisée. La forme
fonctionnelle Cobb-Douglas a été testée sur la base des
tests statistiques de khi2 du ratio de vraisemblance, qui donne les meilleures
estimations.
La forme fonctionnelle de type Cobb-Douglas donne le
modèle suivant :
Ln(Prodi) = ln (A) + /f1ln (Semi) + /f2ln (Engri) +
/f31n (Pesti) + /f41n (Moti)
+ /f 51n (Capii) + vi + ui (21)
Où
i : représente le producteur i
Prod: la production totale récoltée
(kg)
Sem: la quantité de semence utilisée
(kg)
Engr: la quantité totale d'engrais (Urée et
NPK) utilisée (kg)
Pest: la quantité totale de Pesticide utilisée
en litre
Mot: la quantité totale de main-d'oeuvre
utilisée en homme-jour
Capi: valeur totale de l'amortissement des
équipements et outillage utilisés dans la production du
gombo
Vi : variables aléatoires hors du contrôle
des producteurs et sont supposées être indépendamment et
identiquement distribuées selon une loi normale d'espérance
mathématique nulle et de variance
?v 2 [Vi N (0,
?v2)]
31
Ui : sont des variables aléatoires
d'inefficacité technique et sont supposées être
indépendamment et identiquement distribuées comme des variables
aléatoires non négatives, obtenues par une troncature à
zéro, de la distribution de type N (u, ?u2)
Les â, X et ?2 sont les paramètres
à estimer par la méthode du Maximum de Vraisemblance (maximum
likehood method) au niveau du modèle. Ces paramètres sont les
coefficients de la frontière de production dont les résidus
permettront de déterminer les indices d'efficacité technique
(TE), et plus précisément par la formule suivante définie
par Coelli et al (1998) :
TEi = exP(-ui) (22)
Pour ce, le tableau 2 ci-dessous montre les signes attendus des
déterminants de ces indices d'efficacité. Tableau
2 : Déterminants d'efficacité, signes attendus.
Déterminants
|
Mesure
|
Signes attendus
|
Age du producteur
|
Variable continue
|
+/-
|
Sexe
|
Variable binaire Féminin =1 Masculin =0
|
+/-
|
Activité principale (agriculture)
|
Variable binaire (0 = Autre activité 1= Agriculture)
|
+/-
|
Taille du
ménage
|
Variable continue
|
+/-
|
Application de pesticide
|
Variable binaire
(0 = Non et 1= Oui)
|
+/-
|
Superficie totale
|
Variable continue
|
+/-
|
Application de l'engrais
|
Variable binaire
(0 = Non et 1= Oui)
|
+/-
|
Source
financement
|
Variable binaire
(0=Crédit 1=Fonds propres
|
+/-
|
3.5.3.- Estimation des indices d'efficacité
allocative et économique
Ces indices sont obtenus à travers la fonction
frontière de coût qui peut être obtenue au moyen de la
dérivation par dualité de la fonction frontière de
production de type Cobb -Douglas ou
32
Translog. Cette fonction prendra la forme fonctionnelle
définie pour son équivalent primal qui est la fonction
frontière de production.
La linéarisation de la forme Cobb-Douglas se
présente comme suit :
Ln(Ci) = 1n (A) + ff11n (Psemi) + ff21n (Pengri) +
ff31n (Ppesti) + ff41n (Pmoti)
+ ff51n (Pcapii) + vi + 1ti (23)
Où : Ci représente le coût total de
production (exprimée en Francs CFA) du producteur i
Psem : est le prix moyen de la semence de gombo. Etant
donné que les semences sont achetées ou prélevées
au champ par le producteur, le coût d'opportunité de cette semence
à été évalué pour ce dernier cas. Ce prix
est exprimé FCFA par kilogramme.
Pengr : correspond au prix moyen des intrants agricoles
utilisés (Urée), exprimée en FCFA par kg au niveau du
producteur i.
Ppest : correspond au prix moyen des pesticides
utilisés, exprimé en FCFA par litre au niveau du producteur i.
Pmot : est le prix moyen de la main-d'oeuvre totale
(main-d'oeuvre salariée, main d'oeuvre d'entraide et main-d'oeuvre
familiale), exprimée en FCFA par homme-jour au niveau du producteur
i.
Pcapi : représente le prix moyen de tous les petits
matériels agricoles utilisés par le producteur i. Il
représente les annuités des amortissements des équipements
et est estimé en FCFA.
L'erreur est constituée des composantes Vi (variables
aléatoires hors du contrôle des producteurs) et Ui. D'après
Coelli et al.(1998), les Ui fournissent l'information sur le niveau
d'efficacité de coût ou l'efficacité économique
(EEi) du producteur i.
Mi= exP(-1ti) (24)
L'efficacité économique (EEi) peut être
décomposée en efficacité technique et allocative.
L'efficacité allocative (AEi) est donc estimée
par l'équation : AEi = EEi
??Ei (25)
Avec : EEi, l'efficacité économique et TEi
l'efficacité technique.
33
3.6.- Limites de l'étude
Même si cette recherche a permis de pouvoir combiner une
analyse qualitative et quantitative et de mettre à contribution des
outils variés et récents en matière d'analyse de
productivité, elle présente cependant des limites qu'il importe
de reconnaître. Sur le plan méthodologique, les analyses ont
été réalisées en considérant la culture du
gombo comme un élément isolé alors que les prises de
décisions au niveau du producteur concernent la gestion globale de son
exploitation. Dès lors, le manque d'utilisation d'une approche
systémique limite quelque peu les conclusions.
Ainsi, l'utilisation de données en coupe transversale
dans cette recherche demande une prudence dans les conclusions tirées
car avec une analyse économétrique sur des séries
chronologiques et aléatoire, les résultats obtenus pourraient
être plus concluants.
CHAPITRE 4 : RENTABILITE DE LA
PRODUCTION DE GOMBO
34
La production du gombo comme toute autre activité
nécessite des intrants que nous appelons facteurs de production. Il
s'agit de la terre qui est un élément indispensable pour la
production, le capital et le travail.
35
4.1.- Système de production
maraîchère dans la
commune de Kèrou
4.1.1.- Caractéristiques socio-démographiques
et économiques des unités de productions du gombo dans la commune
de Kèrou
La famille nucléaire est la plus répandue dans
toute la zone de recherche. Comme dans la plupart des villages, arrondissements
et communes du Bénin, la famille nucléaire définit les
règles de propriété et d'héritage. Dans la commune
de Kèrou, l'activité de maraîchage est toujours
perçue comme « une activité de femmes » dans la mesure
où dans toute la commune, il n'existe que trente-six (36) hommes
pratiquant le maraichage (SECPA Kèrou, 2014). La présente
recherche confirme cette allégation car, pour notre échantillon,
nous avons recensé dix-sept (17) hommes contre cent quatre-vingt-huit
(188) femmes. De plus, l'âge moyen de notre échantillon est de 38
ans. C'est dans le troisième arrondissement où la production est
la plus faible de la commune (Firou) que l'on rencontre le plus de producteurs
de gombo les plus âgés. L'âge moyen dans cet arrondissement
est d'environ 47 ans. Dans l'arrondissement de Kèrou où l'on
observe la plus forte production, l'âge moyen des maraîchers est de
37 ans. C'est à Kaoubagou que l'on a noté un âge moyen de
31 ans. Ces niveaux d'âge moyens démontrent tout simplement que
les enquêtés sont relativement plus expérimentés,
étant donné que les activités agricoles commencent
déjà, dès l'âge de 15 ans et que la prise en charge
de soi- même se fait autour de 20 ans d'âge. Ceci montre bien que
dans le domaine agricole la plupart des enquêtés ont une
expérience avérée de près de 20 ans.
Au plan de l'instruction, 90% des enquêtés ne
sont ni scolarisés, ni alphabétisés. Parmi les personnes
instruites, 6% seulement ont atteint un niveau secondaire. Selon les
données de l'échantillon, C'est dans l'arrondissement de
Kèrou-centre que nous avons les maraîchers les plus instruits. Par
contre, dans l'arrondissement de Firou, nous avons les maraichers les moins
instruits à savoir 94%. Parmi les enquêtés de la commune de
Kèrou, les minoritaires sont essentiellement célibataires ou
divorcés (4%). Les 96% restants sont soit marié(e)s, soit
veuf(ve)s à hauteur de 48% chacun.
36
Tableau 3 : Quelques caractéristiques
sociodémographiques (moyennes - écart type) des unités de
production enquêtées
Variables
|
Commune de Kèrou
|
Ensemble de la commune
|
Arrondissement de Kèrou-Centre
|
Arrondissement de Kaoubagou
|
Arrondissement de Firou
|
Age
|
37,21
|
35,4
|
40,85
|
37,75
|
(7,65)
|
(9,56)
|
(11,4)
|
(9,75)
|
Nombre de personnes à charge
|
4,89
|
4,65
|
5,42
|
4,89
|
(1,02)
|
(0,86)
|
(0,68)
|
(1,03)
|
Nombre de personnes actives
|
3,11
|
3,35
|
3,04
|
3,17
|
(0,61)
|
(0,79)
|
(0,81)
|
(0,74)
|
( ..) : Ecarts-types
Source : Réalisé à partir des
données de l'enquête 2014-2015, Ibouraima S.A.H.
(2015)
Tableau 4 : Situation matrimoniale des
producteurs/productrices (Fréquence) par arrondissement
Situation Matrimoniale
|
Commune de Kèrou
|
Ensemble de la commune
|
Arrondissement de Kèrou-Centre
|
Arrondissement de Kaoubagou
|
Arrondissement de Firou
|
Célibataire
|
1
|
3
|
0
|
4
|
(1,32%)
|
(4,55%)
|
(0,00%)
|
(1,95%)
|
Marié(e)
|
36
|
38
|
26
|
100
|
(47,37%)
|
(57,58%)
|
(41,27%)
|
(48,78%)
|
Veuf (ve)
|
32
|
22
|
26
|
80
|
(42,11%)
|
(33,33%)
|
(41,27%)
|
(39,02%)
|
Divorcé(e)
|
7
|
3
|
11
|
21
|
(9,21%)
|
(4,55%)
|
(17,46%)
|
(10,24%)
|
TOTAL
|
76
|
66
|
63
|
205
|
(100,00%)
|
(100,00%)
|
(100,00%)
|
(100,00%)
|
( ..) : Fréquence
Source : Réalisé à partir des
données de l'enquête 2014-2015, Ibouraima S.A.H.
(2015)
37
Tableau 5: Niveau d'instruction des
producteurs/productrices (Occurrence & Fréquence) par
arrondissement
Niveau d'instruction
|
Commune de Kèrou
|
Ensemble de la commune
|
Arrondissement de Kèrou-Centre
|
Arrondissement de Kaoubagou
|
Arrondissement de Firou
|
Non alphabétisé
|
56
|
59
|
56
|
171
|
(73,68%)
|
(89,39%)
|
(88,89%)
|
(83,41%)
|
Alphabétisé
|
19
|
6
|
6
|
31
|
(25,00%)
|
(9,09%)
|
(9,52%)
|
(15,12%)
|
Cours primaire
|
1
|
1
|
1
|
3
|
(1,32%)
|
(1,52%)
|
(1,59%)
|
(1,46%)
|
Cours secondaire 1er cycle
|
0
|
0
|
0
|
0
|
(0,00%)
|
(0,00%)
|
(0,00%)
|
(0,00%)
|
Cours secondaire 2ème cycle
|
0
|
0
|
0
|
0
|
(0,00%)
|
(0,00%)
|
(0,00%)
|
(0,00%)
|
Cours Universitaire
|
0
|
0
|
0
|
0
|
(0,00%)
|
(0,00%)
|
(0,00%)
|
(0,00%)
|
TOTAL
|
76
|
66
|
63
|
205
|
(100,00%)
|
(100,00%)
|
(100,00%)
|
(100,00%)
|
( ..) : Fréquence
Source : Réalisé à partir des
données de l'enquête 2014-2015, Ibouraima S.A.H.
(2015)
Les échanges entre producteurs et agents de
l'encadrement (CeRPA, ONGs, Projet, etc.) leur donne accès à
l'information et à la connaissance sur les nouvelles technologies de
production (Savi, 2009). C'est ce que nous avons observé dans la commune
de Kèrou où les autorités locales se sont joint aux agents
du développement rural pour améliorer le maraîchage dans la
commune de Kèrou. Pour Adégbola et Adékambi (2006), cet
accès à l'information et aux connaissances réduit les
risques inhérents aux nouvelles technologies et favorise ainsi leur
adoption. L'enquête a révélé que les producteurs de
gombo de la commune de Kèrou bénéficient d'un
accompagnement allant de l'organisation des productrices/producteurs à
la récolte en passant par la fourniture des semences et des financements
pour le bon déroulement de l'activité. L'une des questions que
nous nous devenons de poser est de connaitre le degré
d'efficacité de cet accompagnement.
4.1.2.- Importance et place du gombo dans le système
de production agricole de la commune de Kèrou
Le maraîchage dans la commune de Kèrou est une
activité à statut particulier pour les autorités locales.
Ces derniers ont fait de leur champ de bataille l'autonomisation des femmes de
la
38
commune de Kèrou avec la promotion des activités
génératrices de revenus. Le maraîchage a été
l'activité principale retenue pour promouvoir ces femmes.
Déjà, l'activité de maraîchage encore appelée
« jardinage » était considérée dans la commune
comme une « activité de femme ». Nous avions pu le constater
dans les villages enquêtés avec la forte proportion de femme dans
l'effectif des maraichers. En effet, les résultats sont cohérents
par rapport au niveau de production. Nous affirmions ci-dessus que
l'arrondissement de Kèrou-centre est le plus gros producteur de gombo de
la commune et c'est dans cette commune que nous notons 57% des producteurs de
gombo et c'est à Firou que nous avons noté la plus faible
proportion de producteurs de gombo (37%), lequel arrondissement est le plus
petit producteur de gombo dans la commune de Kèrou.
En effet, quand il a s'agit de voir le nombre de femmes
productrices de gombo dans les différents villages de la commune de
Kèrou, nous avons pu confirmer cette imagination populaire qui stipule
que l'activité de maraîchage en générale est «
une activité pour les femmes ». On observe ainsi pour la commune de
Kèrou, plus de 73% des femmes productrices de gombo. Une analyse
approfondie a permis de comprendre que cette proportion est due à
l'effort considérable des autorités locales et des partenaires au
développement qui ont depuis plus d'une décennie fait la
promotion du maraîchage dans la commune de Kèrou. Nous avons pu
remarquer l'effort de sensibilisation et de règlementation de la mairie
de Kèrou qui a fait comprendre à la population que les bas-fonds
appartiennent à la communauté et les femmes exploitantes de ces
bas-fonds ont automatiquement, sur demande, un acte d'exploitation
délivré par la mairie et qui sécurise ainsi le foncier. Et
comme l'a affirmé Pietch (2013), la sécurisation du foncier dans
la commune de Kèrou augmentera de façon significative le
rendement des produits maraîchers. Pour cet auteur, l'une des grandes
problématiques de l'activité de maraîchage est de pouvoir
faire comprendre à la population que les bas-fonds (zone
privilégiée de production maraîchère à
Kèrou) est dans la catégorie des terres continentales et que le
droit coutumier devrait laisser place au droit moderne, qui attribue la
propriété de cette zone à la communauté. C'est ce
que la mairie de Kèrou, avec l'appui de certains partenaires comme le
kfw de la Coopération Allemande au Bénin a réussi à
faire durant ces dernières années. L'autre effort a
été de mettre, en plus de l'animateur installé dans les
communes de l'Atacora par la coopération Belge, un animateur,
spécialiste du maraîchage et proche des femmes productrices des
produits maraîchers pour l'organisation et l'accompagnement de la
production maraîchère. Ces deux efforts ont été le
déclic du développement à Kèrou, d'une
activité qui se fait encore désirée dans les autres
communes de l'Atacora.
39
La présente recherche nous a aussi permis d'estimer par
rapport à la part du revenu, l'importance du gombo pour les
producteurs/productrices de la commune de Kèrou. Nous nous rendons
compte que la production du gombo procure environ 51% du revenu des
producteurs/productrices de la commune. Cela note l'importance de cette
spéculation qui se fait aujourd'hui dans la commune trois fois par an
à savoir trois (03) mois de culture et un (01) mois pour la
récolte. Cette part du revenu du gombo dans le revenu annuel des
producteurs de gombo varient sensiblement dans les arrondissements de
Kèrou-centre et de Kaoubagou.
Notons aussi que le pourcentage élevé de la
proportion du revenu annuel provenant du gombo (51,27% en moyenne) va de pair
avec les résultats obtenus par Savi (2009) dans la vallée du Mono
en ce qui concerne la production du crincrin (49% en moyenne). Par contre
Adégbola et al.,(2003) a trouvé des chiffres largement
inférieurs. Ceci s'explique par le choix de la population
enquêtée qui est homogène en matière de
spéculation produite dans le cas de Savi (2009) (Production du crincrin)
et dans la présente recherche (production du gombo). Quant à
Adégbola et al., (2003), son étude s'intéressait
aux exploitations maraîchères à Grand Popo dans leur
entièreté.
Les mêmes constats ont été faits au niveau
de la proportion des terres alloués au gombo. Malgré que les
méthodologies de collecte de données ne sont pas toujours
identiques (mesures parcellaires pour Savi (2009) ; estimation dans la
présente recherche dans le cas de Adégbola et al., (2009)), la
proportion des terres allouées aux spéculations principales vont
de paires. Elles sont entre 40% à 60% des terres disponibles pour
l'individu.
Tableau 6: Quelques paramètres de
l'importance de la production de gombo dans les unités de production
agricole de la commune de Kèrou
Variables
|
Commune de Kèrou
|
Ensemble de la
commune
|
Arrondissement de Kèrou-Centre
|
Arrondissement de Kaoubagou
|
Arrondissement de Firou
|
Proportion du revenu annuel provenant du gombo
(%)
|
63,55
|
42,12
|
46,03
|
51,27
|
(2,01)
|
(1,34)
|
(0,71)
|
(1,77)
|
Proportion des terres allouées au gombo
(%)
|
48,94
|
48,78
|
56,82
|
59,26
|
(1,26)
|
(2)
|
(1,75)
|
(2,23)
|
(..) : Ecarts-types
Source : Réalisé à partir des
données de l'enquête 2014-2015, Ibouraima S.A.H.
(2015)
40
Le gombo occupe une place importante parmi les produits
maraîchers dans la commune de Kèrou. La production du gombo
était de 26 tonnes pour la campagne 2014-2015 (SECPA, 2015). Dans la
commune de Kèrou, le gombo est produit essentiellement dans les
bas-fonds. Cependant, dans certains villages de la commune comme
Fètèkou, Kèrou-wirou, la production de gombo se fait dans
la cuvette de la plupart des retenues d'eau réalisées dans les
années 80 par les partenaires au développement. Cela ne devrait
pas être le cas, mais l'ensablement des retenues d'eau dans la plupart
des villages de la commune a offert l'opportunité pour certains
groupements de pratiquer le maraichage et spécialement le gombo ; ce qui
a contribué à la dégradation de plusieurs retenues d'eau
de la commune.
4.1.3. Description des facteurs de production
4.1.3.1. La Terre
La connaissance du mode d'accès à la terre est
une condition nécessaire à l'évaluation de son coût
surtout dans le contexte traditionnel de notre agriculture. Dans les trois
communes d'investigation, les deux modes courants d'acquisition des terres sont
:
? le mode d'acquisition qui ne nécessite pas une sortie
de ressources financières (héritage, don et prêt et
prêt-Mairie) et,
? le mode qui nécessite une sortie d'argent (achat,
location et gage).
Tableau 7: Répartition des
enquêtés selon les modes d'accès à la terre par
arrondissement
Mode d'accès
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
Héritage
|
7
|
36
|
43
|
Prêt
|
2
|
4
|
6
|
Prêt-Mairie
|
5
|
106
|
111
|
Don
|
0
|
4
|
4
|
Achat
|
0
|
8
|
8
|
Location
|
3
|
21
|
24
|
Gage
|
0
|
7
|
7
|
Autre
|
0
|
2
|
2
|
TOTAL
|
17
|
188
|
205
|
Source : Réalisé à partir des
données de l'enquête 2014-2015, Ibouraima S.A.H.
(2015)
41
Dans la commune de Kèrou, le mode de faire valoir
dominant est le prêt-mairie (54%) suivi de l'héritage (21%). En
effet, les zones de prédilection de la culture du gombo sont
généralement les bas-fonds. Les bas-fonds sont des terres
inondées qui appartiennent à la communauté et
laissé à la gestion de la mairie. Ainsi la mairie de la commune
de Kèrou octroie par arrêté le droit d'exploitation du
bas-fond au groupement exploitant, et cela, sans contrepartie. Le bail prend
fin au moment où le groupement décide de ne plus l'exploiter pour
le maraichage. Pour des raisons d'analyse, nous classons ce type de bail parmi
les prêts, sinon, il s'agit d'un bail rural à statut particulier.
Les autres modes de faire valoir ne sont pas été
représentés dans la commune de Kèrou. Par
conséquent, le prêt-mairie est le mode d'accès le plus
fréquent dans toute la zone d'investigation. Ceci s'explique par le fait
que les actes réalisés par la mairie au profit des producteurs de
gombo et les maraîchers en général sont assimilés
aux prêts. On comprend donc, que si l'autorité locale a
facilité l'accès au foncier, c'est parce que le gombo constitue
une spéculation stratégique dans les systèmes
d'exploitation de cette zone de recherche. La composition du ménage et
la disponibilité de matériels de travail sont des
déterminants importants des superficies observées (Savi, 2009).
Pour cet auteur, plus un ménage compte une main-d'oeuvre familiale
élevée et un matériel de travail important, plus la
superficie emblavée est grande et inversement. Même approche
adoptée par Ofio et Onigbon, qui pensent aussi que la superficie
emblavée évolue proportionnellement à la main d'oeuvre
familiale disponible. Il en découle que la disponibilité en terre
demeure un problème. Quant à Biaou (1995), il s'est
attardé sur le caractère morcelé de ces terres. Il ajoute
que 82% des champs ont une taille inférieure à 0,5 ha.
Effectivement, la présente recherche a confirmé la faible
superficie emblavée par exploitation agricole.
Cependant, selon l'avis des producteurs/productrices de
Kèrou, la superficie emblavée ne dépend pas de la taille
du ménage, mais plutôt de la qualité de
l'équipement, de l'organisation et de la taille du groupement dont on
est membre à Kèrou. Nous pouvons l'expliquer par la faiblesse de
l'utilisation de la main d'oeuvre familiale par rapport à la main
d'oeuvre d'entraide. Les exploitations n'évoluent plus vraiment par
ménage, mais par groupement. Il existe des combinaisons de mode de faire
valoir. Pour des raisons d'enquête, nous avions priorisé le mode
donnant accès à la plus grande superficie ou le mode
d'accès à la terre où le producteur passe le plus de son
temps. Cela a évité de travailler sur des combinaisons qui
rendraient complexe la présente recherche. Aussi, devrons-nous informer
que la complexité des modes de faire valoir nous ont obligé
à ne pas tenir compte de ces modes dans le calcul de la
rentabilité. Prendre en compte le foncier dans le présent
contexte ne permet pas une comparaison des rentabilités
intra-communautaire et entre les communautés.
En ce qui concerne les superficies emblavées dans la
commune de Kèrou, la moyenne générale est de 0,41 ha dans
la commune de Kèrou. Pour ce, 0,23 ha ont été obtenus par
prêt, 0,089 ha par héritage, 0,011 par don. Ces chiffres
confirment tout simplement que le système de prêt est le plus
dominant dans la commune de Kèrou. Effectivement, la zone de
prédilection pour la production du gombo est la zone
42
de bas-fond. Cette zone selon la loi 2013-01 du code foncier
domanial en république du Bénin, les bas-fonds appartiennent
à la communauté et laissés à la gestion de la
Mairie. La mise en valeur se fait par établissement d'un
arrêté conférant le droit d'usage du bas-fond. Cette forme
de faire valoir est une forme à statut particulier qui s'apparente plus
au droit d'usufruit qu'à tout autre chose. Toutefois, cette forme, dans
la perception des producteurs s'apparente exactement à un prêt ;
seulement, le prêteur est la mairie, et le foncier est plus
sécurisé. Pour des raisons de collecte et d'analyse de
données, nous avons donc préféré adopté
« prêt » comme mode de faire valoir de ces bas-fonds.
Toutefois, c'est dans l'arrondissement de Kèrou-Centre
que le prêt est très élevé. A Kaoubagou et Firou,
l'héritage est très important et permet aux
producteurs/productrices de disposer des terres assez considérables.
Tableau 8 : Superficies moyennes emblavées
(en hectares) par an, par saison de culture, par arrondissement
Commune de Kèrou
|
Rubriques
|
Arrondissement de Kèrou-Centre
|
Arrondissement de Kaoubagou
|
Arrondissement de Firou
|
Ensemble de la commune
|
Superficie totale (ha)
|
0,49
|
0,4
|
0,34
|
0,41
|
Superficie cycle 1 (ha)
|
0,18
|
0,16
|
0,12
|
0,15
|
Superficie cycle 2 (ha)
|
0,16
|
0,13
|
0,11
|
0,13
|
Superficie cycle 3 (ha)
|
0,17
|
0,14
|
0,13
|
0,15
|
Source : Réalisé à partir des
données de l'enquête 2014-2015, Ibouraima S.A.H.
(2015)
Les superficies moyennes emblavées par saison de
cultures ne diffèrent pas notablement entre les arrondissements de
Kaoubagou et de Kèrou-centre. Même au cours de la contre saison,
où la pénibilité de l'arrosage est signalée par
endroit, la portion de terre emblavée est importante et presque la
même. Ceci dénote de l'engouement des producteurs à
profiter de cette période où l'on observe les meilleurs prix au
producteur.
4.1.3.2.- Le Capital
Il est constitué du capital fixe et du capital
variable. Le capital fixe est l'ensemble des outils agricoles utilisés
pour la production. Le capital variable correspond aux intrants (semences,
produits phytosanitaires et main-d'oeuvre). Ce capital varie en fonction des
arrondissements. Les coûts de la main-d'oeuvre sont
présentés dans la sous-section consacrée au travail.
43
Le capital fixe
Les paysans de la zone de recherche utilisent la machette, la
hache et la houe pour toutes leurs opérations culturales. En outre,
certains producteurs utilisent des matériels tels que, les arrosoirs,
bassines, paniers, et autres, rarement la motopompe. Par conséquent pour
les l'échantillon, nous avons des coûts moyens annuels moins
importants de l'amortissement de l'équipement et de l'outillage par
superficie moyenne emblavée en production de gombo. Dans
l'arrondissement de Firou, ces coûts moyens d'amortissement sont moins
élevés que par rapport à Kèrou-centre et
Kaoubagou.
Le capital variable
Les semences
Dans toute la commune de Kèrou, les paysans
achètent presque la quasi-totalité des semences auprès des
boutiques témoins installées par l'Union Régional des
Coopératives de maraichers (URCoopMa) de l'Atacora-Donga. Cela
s'explique par le fait que la quasi-totalité des animateurs qui
accompagnent les différents groupements de maraîchers sont
affiliés à l'URCoopMa. Les besoins de semences sont
exprimés à leur niveau et ils s'en procurent auprès des
boutiques témoins. D'autres producteurs/productrices de gombo se
tournent vers les commerçants dans les marchés. Très peu
de producteurs/productrices gardent une partie des graines de gombo de
l'ancienne récolte qui servira de semence. Le coût moyen de cette
semence est estimé par superficie moyenne emblavée par
enquêté respectivement à 8.646;
4.717 et 3.928 francs CFA dans les
arrondissements de Kèrou-Centre, Kaoubagou et Firou avec une forte
variation dans toute la zone d'investigation.
Les engrais et les pesticides
L'utilisation de pesticides et d'engrais est d'usage dans la
commune de Kèrou. Nous observons l'utilisation de ces engrais et
pesticides dans les trois arrondissements d'investigation, plus dans certains
que d'autres. Pendant l'étude pilote, les encadreurs avaient
affirmé que les producteurs n'utilisaient pas des engrais chimiques. Une
meilleure investigation a bien prouvé le contraire. Selon ce tableau
ci-dessous, la quantité d'engrais apporté par application et par
superficie moyenne emblavée est de 17,5 kg pour l'ensemble avec le pic
à kèrou-centre (22 kg) suivi de Kaoubagou (19,4 kg). Toutefois,
ramené à l'hectare, on se rend compte que Kaoubagou utilise plus
d'engrais sur 1 hectare que Kèrou-Centre soit 48,5 Kg pour Kaoubagou
contre 44,9 Kg pour Kèrou-Centre. Le nombre d'application varie de 2
à 4. Ce qui ramène le coût des engrais utilisés par
superficie moyenne emblavée à 22.164 francs CFA
respectivement 35.735, 24.058 et
8.649 francs CFA à Kèrou-Centre, Kaoubagou et
Firou. Cependant au niveau des pesticides le nombre d'application est en
moyenne de trois annuellement. Ce qui indique une application par cycle de
production. Le coût moyen des pesticides est évalué
à 3.631 francs CFA pour l'ensemble de la commune.
44
Tableau 9: Coût moyen par superficie
emblavée des inputs
Rubriques
|
Arrondissement de Kèrou-Centre
|
Arrondissement de Kaoubagou
|
Arrondissement de Firou
|
Ensemble de la commune
|
Superficie totale (ha)
|
0,49
|
0,4
|
0,34
|
0,41
|
Coût moyen de
l'amortissement (FCFA)
|
10258
|
9875
|
5672
|
8725
|
Coût moyen de semence (FCFA)
|
8 646
|
4 717
|
3 928
|
5 931
|
Quantité engrais appliquée (kg)
|
22
|
19,4
|
10,08
|
17,5
|
Nombre d'application engrais
|
3,76
|
3,01
|
2
|
2,98
|
Prix unitaire engrais (FCFA/Kg)
|
432
|
412
|
429
|
425
|
Coût Total Engrais (FCFA)
|
35 735
|
24 058
|
8 649
|
22 164
|
Nombre d'application Pesticides
|
3
|
2,9
|
2,9
|
2,93
|
Coût Total
Pesticides(FCFA)
|
4 232
|
3 765
|
2 765
|
3 631
|
Source : Réalisé à partir des
données de l'enquête 2014-2015, Ibouraima S.A.H.
(2015)
4.13.3.- Le travail
Quant au travail, il représente la force de travail
utilisée pour l'exécution des opérations culturales. La
main-d'oeuvre d'entraide et la main-d'oeuvre familiale constituent les
différentes formes de travail utilisées dans la zone
d'investigation. La main-d'oeuvre d'entraide est utilisée par la
totalité de l'échantillon (100%) pour presque toutes les
opérations culturales depuis la préparation du sol jusqu'à
la récolte voire les opérations de valorisation du produit de
récolte. Est considérée comme Main d'oeuvre d'entraide,
tout le soutien qui pourrait venir d'un autre sans contrepartie
financière. Il faut noter que notre échantillon est
essentiellement constitué de petits groupes qui s'aident entre eux.
Quant à la main d'oeuvre salariée, elle est très peu
utilisée, souvent pour des travaux pénibles dus à la
texture du sol dans certains bas-fonds. Dans ce cas, la
rémunération de ces travaux varie en fonction de la
pénibilité des opérations culturales et de la
disponibilité des spécialistes. De plus, rappelons que la plupart
des maraichers sont des femmes et la main d'oeuvre familiale est souvent
utilisée par « l'homme » de la famille.
45
Le tableau ci-dessous, fait une synthèse des
quantités (H-J) et des coûts moyens (FCFA) totaux par type de
mains d'oeuvre, par superficies moyennes emblavées et par
arrondissement. Il ressort de ce tableau que la main-d'oeuvre d'entraide
représente pour l'ensemble de la main-d'oeuvre totale utilisée.
Le travail d'entraide a alors un poids très important dans la production
du gombo dans cette commune.
Tableau 10 : Quantités (H-J) et coûts
(FCFA) des différents types de main-d'oeuvre par cycle de production et
par arrondissement.
Rubriques
|
Arrondissement de Kèrou-Centre
|
Arrondissement de Kaoubagou
|
Arrondissement de Firou
|
Ensemble de la commune
|
Superficies moyennes (ha)
|
0,49
|
0,4
|
0,34
|
0,41
|
Main d'oeuvre familiale (H/J)
|
10
|
17,4
|
12,8
|
13,2
|
Coût Moyen de la MOF (FCFA)*
|
2 315
|
2 055
|
1 675
|
2 035
|
Main d'oeuvre salariale (H/J)
|
38,2
|
27,1
|
5,1
|
24,5
|
Coût Moyen de la MOS (FCFA)
|
31 965
|
22 648
|
13 250
|
23 214
|
Main d'oeuvre d'entraide (H/J)
|
94,1
|
88,6
|
60,8
|
82,1
|
Coût Moyen de la MOE (FCFA)*
|
5 789
|
3 455
|
2 135
|
3 915
|
Main d'oeuvre totale (FCFA)
|
40 069
|
28 158
|
17 060
|
29 164
|
Source : Réalisé à partir des
données de l'enquête 2014-2015, Ibouraima S.A.H.
(2015)
Remarquons que la main d'oeuvre d'entraide est largement
supérieure à la main d'oeuvre familiale. Dans un contexte social
où la loi du « chacun pour soi » règne, ces
données ont tout de suite attiré notre attention. Dans les
précédentes recherches réalisées au Bénin
que nous avions lues sur le thème à savoir Savi (2009),
Adégbola et al. (2003) et Issiaka (2002), la main d'oeuvre
d'entraide est souvent assimilée à la main d'oeuvre familiale.
Cela donne une forte consistance à la main d'oeuvre familiale et conduit
à des conclusions que nous jugeons déformatrices des
réalités.
En ce qui concerne, l'évaluation des coûts,
l'objectif est d'évaluer exactement ce que la production du gombo
coûte au producteur. A priori, pour la main d'oeuvre familiale et
d'entraide, ils répondent que cela ne leur coûte rien. Toutefois,
des « faux frais » sont dépensés pour faire à
manger au groupe lors de l'entraide ou payer les frais de déplacement de
la famille qui vient en aide ou même donner un peu des produits
maraichers que nous avions essayé d'estimer.
46
4.2.- Valeurs ajoutées à l'hectare de la
production du
gombo
La production de tout bien, de quelque nature qu'il soit,
implique un minimum d'investissement de capitaux financiers comme non
financiers. Le cas de la culture des produits agricoles, même dans le
contexte actuel de notre agriculture, est manifeste car elle exige un minimum
de dépenses. La production de gombo, nécessite des
dépenses qui constituent des charges ou coûts de production,
lesquels sont de deux ordres : les coûts fixes et les coûts
variables qui représentent les coûts des «input»
directement liés au niveau de production
Les consommations intermédiaires de production à
l'hectare varient d'un arrondissement à l'autre. Le pic est noté
dans l'arrondissement de Kèrou-Centre où la majorité des
producteurs utilisent les intrants (engrais et pesticides). En ce qui concerne
le Produit Moyen Brut (PB), la formule suivante à été
appliqué :
PBi = Quanté Produite par le Producteur i X Prix Moyen
au cours de l'année (26) Pour tout l'échantillon,
le Produit Moyen Bruit s'obtient par la formule :
PB = 205 En 105(PBi - Superf ici emblavée
par le Producteur i) (27)
Tableau 11 : Valeurs ajoutées par hectare
et par arrondissement.
Commune de Kèrou
|
Rubriques
|
Arrondissement de Kèrou-Centre
|
Arrondissement de Kaoubagou
|
Arrondissement de Firou
|
Ensemble de la commune
|
Produit Moyen Brut (PB) en fcfa
|
438 056
|
400 045
|
298 765
|
383 012
|
Consommations Intermédiaires (CI)
|
Engrais
|
72 929
|
60 145
|
25 438
|
54 059
|
Pesticides
|
8 637
|
9 413
|
8 132
|
8 856
|
Semences
|
17 645
|
11 793
|
11 553
|
14 466
|
Pertes estimées en %
|
3,2
|
3,9
|
5
|
4
|
Pertes estimées en fcfa
|
14 018
|
15 602
|
14 938
|
15 238
|
Transport
|
1 200
|
985
|
950
|
1054
|
TOTAL CI
|
114 432
|
97 942
|
61 016
|
93 677
|
VALEUR AJOUTEE (FCFA)
|
323 624
|
302 103
|
237 749
|
289 335
|
Source : Réalisé à partir des
données de l'enquête 2014-2015 au SCDA-Kèrou
L'arrondissement de Firou est celle qui produit le moins le
gombo. Comparé aux autres arrondissements, Firou a une configuration
bien particulière. Ils ne sont pas aussi bien suivis et encadrés
par les animateurs de l'URCoopMA, ce qui fait que la production
maraichère n'y est pas dense. Ils
47
utilisent très peu d'engrais chimiques et ne respectent
pas les bonnes pratiques en matière de production maraichère ;
d'où les pertes. L'analyse approfondie des données
démontre que plus le produit brut est élevé, plus le
coût des consommations intermédiaires l'est tout aussi. On en
déduit alors que malgré l'utilisation des pesticides et engrais
chimiques, les producteurs ne gagnent pas vraiment en productivité. Ce
qui est gagné à la vente est déjà perdu avec
l'achat des pesticides et engrais.
Ces coûts de production deviennent élevés
lorsque la main-d'oeuvre salariée est prise en compte. Dans toutes les
communes, cette main-d'oeuvre salariée est importante. Une analyse de la
structure des coûts indique que la consommation d'engrais est
l'élément qui coûte le plus (44,26%) et ensuite la main
d'oeuvre salariée (19,4%). Cette structure des coûts met en
exergue l'importance de la marge disponible pour le producteur si ce dernier
arrivait à réduire la consommation d'engrais chimiques.
Concernant la main d'oeuvre salariée, la présence d'un coût
de main d'oeuvre salariée au niveau de chaque arrondissement
démontre qu'il existe une certaine spécialisation au niveau de la
main-d'oeuvre, à laquelle l'on a recourt le plus souvent. En d'autres
termes, il existe des personnes qui se sont spécialisées dans
certaines activités et auxquelles les producteurs ont recours en cas de
besoin.
Tableau 12 : Structure des coûts de
production par ha et par arrondissement
Commune de Kèrou
|
Rubriques
|
Arrondissement de Kèrou-Centre
|
Arrondissement de Kaoubagou
|
Arrondissement de Firou
|
Ensemble de la commune
|
Montant (FCFA)
|
0/
|
Montant (FCFA)
|
0/
|
Montant (FCFA)
|
0/
|
TOTAL (FCFA)
|
Engrais
|
72 929
|
44,26
|
60 145
|
44,23
|
25 438
|
30,38
|
54 059
|
Pesticides
|
8 637
|
5,24
|
9 413
|
6,92
|
8 132
|
9,71
|
8 856
|
Semences
|
17 645
|
10,71
|
11 793
|
8,67
|
11 553
|
13,80
|
14 466
|
Pertes
|
14 018
|
8,51
|
15 602
|
11,47
|
14 938
|
17,84
|
15 238
|
Transport
|
1 200
|
0,73
|
985
|
0,72
|
950
|
1,13
|
1054
|
Main d'oeuvre salariée (MOS)
|
31 965
|
19,40
|
22 648
|
16,66
|
13 250
|
15,82
|
23 214
|
Main d'oeuvre familiale (MOF)
|
2 315
|
1,41
|
2 055
|
1,51
|
1 675
|
2,00
|
2 035
|
Main d'oeuvre d'entraide (MOE)
|
5 789
|
3,51
|
3 455
|
2,54
|
2 135
|
2,55
|
3 915
|
Amortissement
|
10258
|
6,23
|
9875
|
7,26
|
5672
|
6,77
|
8725
|
Coût total de production par ha
|
164 756
|
100,00
|
135 971
|
100,00
|
83 743
|
100,00
|
131 562
|
Source : Réalisé à partir des
données de l'enquête 2014-2015, Ibouraima S.A.H.
(2015)
Une analyse critique des résultats vient nous
démontrer que contrairement aux thèses de Dvorak (1992), Falusi
(1996), Okoro (1997) et Savi (2009), la main d'oeuvre (coût de la main
d'oeuvre salariée dans notre cas) n'est pas nécessairement
l'élément le plus coûteux dans la production. En effet, ces
auteurs indiquent que la main- d'oeuvre est l'élément le plus
critique des coûts de production et compte pour 85
48
à 90% des coûts dans les systèmes de
production agricoles africains. Ici les résultats mettent l'achat des
engrais, pesticides et semences comme éléments essentiels des
dépenses. Toutefois, ces thèses ne sont pas si erronées
que ça car, dans le système de production analysé, la main
d'oeuvre d'entraide est très utilisée, suivie par la main
d'oeuvre familiale. Si nous estimons le coût réel de travail
effectué quelque soit la type de main d'oeuvre, effectivement, la main
d'oeuvre serait l'élément le plus coûteux de la structure
des coûts. Mais ici, la réalité est bien différente.
La main d'oeuvre familiale et la main d'oeuvre d'entraide ne sont pas
rémunérées à leur juste valeur. Nous avons juste
considéré la dépense monétaire
(décaissements) effectuée par l'exploitant agricole pour
s'assurer de l'effectivité du travail. Il s'agit entre autre de la
nourriture cuisinée pour accompagner l'équipe venue en aide, ou
les frais de déplacement de certains, etc...
Alors la question reste de savoir si les paysans arrivent
à rentabiliser leur production malgré ces consommations
intermédiaires et investissements en engrais et main d'oeuvre ? Le
résultat net d'exploitation et les divers taux de rentabilité
nous apporteront certainement plus d'éléments
d'appréciation.
Tableau 13 : Compte d'exploitation
Commune de Kèrou
|
Rubriques
|
Arrondissement de Kèrou-Centre
|
Arrondissement de Kaoubagou
|
Arrondissement de Firou
|
Ensemble de la commune
|
Produit Moyen Brut (PB) en
fcfa
|
438 056
|
400 045
|
298 765
|
383 012
|
Total Consommations Intermédiaires
|
114 432
|
97 942
|
61 016
|
93 677
|
VALEUR AJOUTEE (FCFA)
|
323 624
|
302 103
|
237 749
|
289 335
|
Main d'Oeuve salariée (MOS)
|
31 965
|
22 648
|
13 250
|
23 214
|
Résultat Brut d'Exploitation (RBE)
|
291 659
|
279 455
|
224 499
|
266 121
|
Main d'oeuvre familiale (H/J)
|
10
|
17,4
|
12,8
|
13,2
|
Main d'oeuvre d'entraide (H/J)
|
94,1
|
88,6
|
60,8
|
82,1
|
Productivité de la main d'oeuvre familiale et
d'entraide
|
2 802
|
2 636
|
3 050
|
2 792
|
Main d'oeuvre Familiale (MOF)
|
2 315
|
2 055
|
1 675
|
2 035
|
Main d'oeuvre d'entraide
|
5 789
|
3 455
|
2 135
|
3 915
|
Amortissement
|
10258
|
9 875,00
|
5672
|
8 725,00
|
Coût total de production
|
164 759
|
135 975
|
83 748
|
131 566
|
Résultat Net
d'exploitation/ha/an (FCFA)
|
273 297
|
264 070
|
215 017
|
251 446
|
Ratio VA/CI
|
2,83
|
3,08
|
3,90
|
3,09
|
Ratio RNE/CT
|
1,66
|
1,94
|
2,57
|
1,91
|
Source : Réalisé à partir des
données de l'enquête 2014-2015, Ibouraima S.A.H.
(2015)
49
Notons que la main d'oeuvre d'entraide est largement
supérieure à la main d'oeuvre familiale. En
réalité, pour des raisons de simplification de la recherche, nous
aurions pu intégrer la main d'oeuvre d'entraide parmi la main d'oeuvre
familiale. Mais nous avions voulu les séparer afin de refléter au
mieux la réalité. Rappelons que les unités de production
enquêtées travaillent tous autour des bas-fonds et partagent par
petits groupes le même espace et bénéficie de l'appui
technique et financier du même individu qui est soit animateur
maraîcher ou représentant de la CLCAM dans le cas de la
présente recherche. Ces maraîchers ont alors
développé, sous l'impulsion des animateurs, l'entraide. A chaque
moment libre, les propriétaires des parcelles voisines se regroupaient
pour aider. Certaines parcourent des distances plus lointaines pour aider.
Certaines femmes sont acculées par leur mari pour d'autres
activités agricoles, ce qui ne leur permet pas de très bien
s'occuper de leurs planches. L'entraide a permis de surmonter cette contrainte
dans la commune de Kèrou. Le principal avantage de cette main d'oeuvre
comparativement à la main d'oeuvre familiale est sa qualité. Elle
est constituée dans sa quasi-entièreté de maraichers.
Finalement, la main d'oeuvre familiale n'est plus autant utilisée, et
les enfants sont très souvent sur les champs du papa ou à
l'école. Ce qui explique le niveau élevé de la main
d'oeuvre d'entraide.
Ce compte d'exploitation nous permet de lire que la main
d'oeuvre familiale et d'entraide a une productivité de 2.792 francs la
journée de travail, soit un peu plus du double du SMIG béninois
qui est de 1.333 francs CFA pour la journée de travail. En absence de
données de la région de Kèrou concernant la culture du
gombo et même les cultures maraichères, nous avions tenté
une comparaison avec les données existantes sur l'exploitation dans la
vallée du Mono.
En ce qui concerne le résultat net d'exploitation, il
varie considérablement d'une étude à une autre.
Adégbola (2003) trouvait pour la région de Grand Popo, un
résultat net d'exploitation annuel de 989 841 FCFA pendant que Savi
(2009) trouvait un montant de 38 355 FCFA. Il faut toutefois remarquer que les
spéculations sur lesquelles ont portées les études varient
tous autant. Adégbola (2003) a travaillé sur le piment, l'oignon,
la tomate et la carotte, pendant que Savi (2009), lui a travaillé sur le
crincrin. La présente recherche évalue le résultant net
annuel d'exploitation de la commune de Kèrou de 251 446 FCFA.
Le ratio VA/CI démontre que sur toute la commune, la
production du gombo rapporte en valeur ajoutée 3 fois environs le
montant investi durant la production. Le gombo rapporterait donc sur
l'exploitation, trois fois le montant investi. Paradoxalement, c'est à
Firou, où le produit le moins et où l'on utilise le moins les
engrais chimiques que la rentabilité brute est élevé, soit
3 fois le montant investi. Cela s'explique par le fait que
l'élément le plus coûteux est l'engrais. Etant donné
qu'ils n'en n'utilisent que très peu, et que la productivité est
relativement acceptable, les producteurs de gombo de Firou gagnent sur la
marge. Quand au ratio RNE/CT, on en déduit que sur toute la commune de
Kèrou, pour un coût total de 100 FCFA, le producteur
récupèrerait son investissement et gagnerait en
bénéfice 91 FCFA.
50
Les résultats de cette recherche démontrent que
contrairement à l'imagination populaire dominante à Kèrou,
cette culture rapporte énormément. Cela justifie d'une part
l'engouement que les femmes de cette commune y mettent et
l'intérêt accordé par les autorités locales qui
estiment que c'est le meilleur moyen d'atteindre l'autonomisation des femmes de
cette commune.
Conclusion Partielle
L'étude concernant la rentabilité de la culture
du gombo nous a permis de remarquer que malgré le caractère
traditionnel de cette culture, elle permet de rémunérer
l'entièreté des facteurs de production utilisés. Le gombo
se présente ainsi comme une culture très rentable pour les
producteurs de la commune de Kèrou. On a une rentabilité moyenne
de 251 446 FCFA/ha/an au niveau de la commune de Kèrou.
Le ratio VA/CI permet de remarquer que pour chaque
unité monétaire investie, le producteur réalise presque le
triple de son investissement. En matière de bénéfice, pour
un coût total de 100FCFA, le producteur est sûr de
récupérer 91 FCFA. On note ainsi que pour le faible coût en
engrais engagé dans la production du gombo dans l'arrondissement de
Firou, ces derniers réalisent de meilleures rentabilités que les
arrondissements de Kèrou-Centre et de Kaoubagou, réputés
pour être des zones de production du gombo. Comme quoi, une utilisation
plus rationnelle de la quantité d'engrais utilisée permettrait
aux producteurs de Kèrou-Centre et de Kaoubagou de réaliser de
meilleurs résultats. A présent, l'analyse de l'allocation des
ressources au sein des unités de production du gombo dans la commune de
Kèrou doit nous permettre de nous rendre compte de l'affectation que les
producteurs font des facteurs de production.
51
CHAPITRE 5 : EFFICACITE
ECONOMIQUE DES UNITES DE
PRODUCTION DU GOMBO
52
5.1. Efficacité technique
Il a été question d'identifier au prima bord les
variables dont dépend la quantité de production obtenue dans la
commune de Kèrou à travers l'estimation de la fonction de
production. Les résultats de cette estimation donnent les variables
suivantes :
- la quantité d'engrais utilisée en kg ;
- la quantité de pesticides utilisée en FCFA ;
- la quantité de semences utilisée en g ;
- l'amortissement des équipements utilisés en FCFA
;
- la quantité totale de main d'oeuvre utilisée en
homme/jour.
En ce qui concerne l'estimation des coefficients pour la
meilleure production de gombo, la méthode de maximum de vraisemblance
(MV) a été utilisée. L'efficacité technique se
basera surtout sur les résultats de cette méthode.
Tableau 14 : Estimation des paramètres de
la fonction Cobb-Douglas par les Moindres Carrés Ordinaires et de la
fonction de production frontière stochastique par le
Maximum de Vraisemblance
Variables
|
Moindres Carrés Ordinaires (MCO)
|
Maximum des Vraisemblances
(MV)
|
Signe de (MV-MCO)
|
Coefficients
|
t
|
Coefficents
|
t
|
(constante)
|
8,138***
|
13,35
|
9,034***
|
15,88
|
+
|
(0,792)
|
|
(0,6193)
|
|
|
LnAMORT
|
-0,0741
|
-1,05
|
0,022
|
0,41
|
+
|
(0,0936)
|
|
(0,0536)
|
|
|
LnMOTOT
|
0,478***
|
7,48
|
0,636***
|
7,73
|
-
|
(0,0587)
|
|
(0,0694)
|
|
|
LnINTRANTS
|
0,170**
|
2,53
|
0,096*
|
1,69
|
-
|
(0,0595)
|
|
(0,0565)
|
|
|
Paramètres d'efficience
|
ó2
|
1,249***
|
6,77
|
|
(0,1845)
|
|
y
|
0,801***
|
13,29
|
|
(0,0614)
|
|
log de la fonction du maximum de vraisemblance = -237,328
; Test du ratio de vraisemblance = 16,657 ; N =205 ( ) : Les chiffres entre
parenthèses sont les erreurs-types
*** significatif à 1% ** significatif à
5%
LnAMORT = Logarithme népérien de
l'amortissement ;
LnMOTOT = Logarithme népérien de la
main-d'oeuvre totale;
LnINT RANTS = Logarithme népérien du
coût des intrants (pesticides, engrais et semences)
Source : Estimation du modèle de type
Cobb-Douglas
53
Le tableau ci-dessus présente les paramètres du
modèle de type Cobb-Douglas. Les résultats indiquent que ? est
égal à 0,801 et significatif à 1%. Ceci signifie que
80,10% de la variation de l' «output» sont dues à
l'inefficacité technique et que 19,9% de cette variabilité est
alors attribuée aux facteurs aléatoires.
Quant à la statistique de la distribution de Student
qui permet de tester l'hypothèse nulle de l'inexistence des effets
d'inefficacité technique de la production est rejetée car est
significativement différent de 0. La spécification en termes de
frontière de production (> 0) est donc appropriée dans la
présente recherche. Cette formulation stochastique de la
frontière, confirmée par le test de Student, montre aussi que
dans cette recherche, en plus de l'inefficacité technique, il faudrait
tenir compte des facteurs purement aléatoires. Cette inefficacité
des unités de production de gombo sur le plan technique explique que le
rendement en gombo obtenu actuellement par les producteurs n'est
raisonnablement pas ce qu'il devrait être. Il est donc possible
d'améliorer le niveau actuel d'«output» (rendement en gombo)
sans accroître les coûts de production et/ou réarranger les
combinaisons d'«input» (intrants, main-d'oeuvre, consommation
intermédiaire, équipement).
A présent, passons à l'analyse de chacune des
variables considérées isolément. Le tableau
précédent indique que la main-d'oeuvre a un coefficient positif
et hautement significatif au seuil de 1%. Le signe positif obtenu est conforme
à celui espéré; ceci est conforme au résultat de
plusieurs auteurs (notamment Damien, 2015 ; Savi, 2009 ; Kassimou, 2002). Selon
ces auteurs, la main-d'oeuvre a souvent une signification positive sur
l'efficacité technique. Rappelons que la main-d'oeuvre dans le cas
d'espèce inclut aussi bien la main-d'oeuvre familiale, la main d'oeuvre
salariée et la main d'oeuvre d'entraide ; l'amortissement et la
quantité de gombo sont tous de signe positif et hautement significatif
au seuil de 1%. Ces variables ont alors une influence positive sur
l'efficacité technique des unités de production de gombo. Ce
même tableau donne les élasticités obtenues par la
méthode des MCO et celle de la méthode du MV, de même que
la différence entre ces élasticités. Le signe de la
différence entre l'élasticité obtenue par la
méthode du MV et celle obtenue par la méthode des MCO est un
indicateur de la différence du niveau d'allocation des
«inputs» par le producteur de gombo le plus efficace et le producteur
de gombo moyen. Ces résultats indiquent que la différence, pour
les facteurs comme les intrants et la main-d'oeuvre, donne des signes
négatifs alors que pour le facteur amortissement de l'outillage et de
l'équipement, elle est de signe positif. Il se dégage que
l'élasticité obtenue par la méthode des MCO est
inférieure à celle obtenue par la méthode du MV pour les
deux facteurs que sont la main-d'oeuvre totale utilisée et les intrants
utilisés (pesticide et engrais) pour la production. Il s'en
déduit donc que les meilleurs producteurs (c'est à dire les
producteurs les plus efficaces) sont ceux qui utilisent moins de main-d'oeuvre
et moins d'intrants. Cependant, la différence pour le facteur
amortissement de l'équipement et de l'outillage est de signe positif. Il
en ressort que les unités de production les plus efficaces sont les plus
équipées.
54
En ce qui concerne les indices d'efficacité technique,
nous avions utilisé le programme FRONTIER (Coelli et al. 1998). Les
résultats montrent que l'efficacité moyenne sur toute la
région est de 57,3% et varie de 12% à 89% pour toute la zone de
recherche. La distribution de fréquence (tableau 15) de
l'efficacité technique montre que 53,17% des unités de production
de gombo se situent dans l'intervalle ]0,60; 0,80] et 11,71% dans l'intervalle
de]0,80; 1,00] soit un total de 64,88% des unités. Cela montre vraiment
que la majorité des producteurs de gombo de la commune de Kèrou
combine au mieux les facteurs de production pour obtenir un «output»
(Gombo) conséquent et que pour le producteur moyen, il y a
possibilité d'économie de 31,7% sur les ressources productives
pour atteindre le producteur le plus performant.
Tableau 15 : Répartition des producteurs
par tranche d'efficacité technique
Indice d'efficacité
|
Efficacités Techniques
|
|
technique
|
Nombre de producteurs
|
Pourcentage (%)
|
] 0; 0,20]
|
4
|
1,95
|
] 0,20; 0,40]
|
7
|
3,41
|
] 0,40; 0,60]
|
61
|
29,76
|
] 0,60; 0,80]
|
109
|
53,17
|
] 0,80; 1,00]
|
24
|
11,71
|
Source : Réalisé à partir des
données de l'enquête
Comme précisé ci-dessus, plusieurs producteurs
de gombo présentent des performances d'efficacité très
prononcées (au dessus de 0,8). Cependant, seulement 11 producteurs sur
les 205 de l'échantillon ont une faible performance, soit 5,36% de
l'échantillon. Ces producteurs ont un niveau d'efficacité
inférieur à 40%.
Les présents résultats montrent que pour les
producteurs de gombo de la commune de Kèrou, il existe encore des gains
potentiels considérables à réaliser sur les coûts de
production en maintenant constants les niveaux actuels de production, ou
autrement, il existe encore d'énormes marges de manoeuvres pour
accroître la production de gombo sur la base des ressources actuellement
utilisées.
5.2.- Efficacité allocative et
économique
Le modèle de ? a une valeur de 0,891 et significatif
à 1%. La présence d'inefficacité ou non a
été analysée à travers le paramètre
d'efficience. L'hypothèse nulle testée est que tous les
producteurs de gombo enquêtés sont efficaces de façon
allocative et économique. Le coefficient de ce paramètre, dans
l'équation de la fonction de coût, est significativement
différent de zéro (au seuil de 1%). En conséquence, la
variation de coût observée au niveau des unités de
production étudiées est en partie due aux effets
d'inefficacité des producteurs. Cette allocation des ressources
dépend du coût de production, du coût de la main-d'oeuvre et
de la production totale en gombo. Le tableau 16 indique que les ressources ne
sont pas très bien allouées car ? est égale à 0,891
et significatif à 1%. La valeur de ce
55
paramètre qui est significativement différent de
0, indique que 89,1% de la variation des coûts des intrants est due
à l'inefficacité allocative des producteurs et que 10,9% de cette
variabilité est alors attribuée aux facteurs
aléatoires.
Tableau 16 : Estimation des paramètres de
la fonction de coût frontière stochastique par la méthode
du Maximum de Vraisemblance
Variables
|
Coefficients
|
Erreurs Types
|
T
|
(constante)
|
3,258***
|
0,7561
|
4,96
|
LnPROD
|
0,768***
|
0,0654
|
12,5
|
LnPUMO
|
0,234***
|
0,0523
|
3,48
|
LnPAMORT
|
0,196***
|
0,0356
|
5,51
|
LnPUINTR
|
0,471***
|
0,0397
|
8,78
|
Paramètres d'efficience
|
ó2
|
0,564***
|
0,0782
|
7,54
|
y
|
0,891***
|
0,0362
|
24,92
|
log de la fonction du maximum de vraisemblance =
-147,761 ; Test du ratio de vraisemblance = 25,465 ; N = 205
*** significatif à 1%
** significatif à 5%
Ln PROD = Logarithme népérien de la
production totale ;
Ln PUMO = Loga rithme népérien du prix
unitaire de la main -d'oeuvre ; Ln
PAMORT= Logarithme népérien du
coût de l'amortissement
Ln PUINT R = Logarithme népérien du prix
unitaire des intrants
Source : Estimation de modèle
Tableau 17 : Distribution de fréquence
des efficacités technique, allocative et économique
Indice d'efficacité technique
|
Efficacité Technique
|
Efficacité Allocative
|
Efficacité Economique
|
Effectif
|
Pourcentage
(%)
|
Effectif
|
Pourcentage
(%)
|
Effectif
|
Pourcentage
(%)
|
] 0; 0,20]
|
4
|
1,95
|
14
|
6,83
|
23
|
11,22
|
] 0,20; 0,40]
|
7
|
3,41
|
22
|
10,73
|
69
|
33,66
|
] 0,40; 0,60]
|
61
|
29,76
|
39
|
19,02
|
65
|
31,71
|
] 0,60; 0,80]
|
109
|
53,17
|
67
|
32,68
|
47
|
22,93
|
] 0,80; 1,00]
|
24
|
11,71
|
63
|
30,73
|
1
|
0,49
|
Source : Réalisé à partir des
données de l'enquête
La distribution de fréquences (tableau 17) indique que
plus de 63% des unités de production enquêtées sont
à un seuil d'efficacité allocative supérieur à 60%.
Par contre, au niveau de l'efficacité économique, à peine
23% des unités sont à ce seuil. Il ressort de notre analyse, que
pour l'ensemble de la commune de Kèrou, les indices d'efficacité
allocative varient de 8% à 100%. L'efficacité allocative moyenne
dans la commune de Kèrou est de 61,3% et montre que si le producteur
moyen devrait obtenir le meilleur niveau d'efficacité de cette
région, il épargnerait 38,7% du coût des inputs
actuellement utilisés dans la production du gombo contre 92,0% pour le
producteur le moins efficace. Les producteurs
56
allocativement inefficaces de la commune ont donc besoin de
politiques améliorant leurs niveaux d'allocation des ressources.
Ces chiffres montrent qu'il existe encore des potentiels non
encore valorisés en économie de coût des intrants et en
production de gombo dans la commune de Kèrou, puisque le moins
économiquement efficace des producteurs peut épargner
jusqu'à 92,0% de ces coûts actuels de production, cette
énorme réduction de coût pouvant être
également interprétée comme étant le potentiel
d'augmentation de la production. Au total, ces différents
résultats obtenus sur l'efficacité montrent que dans la
production du gombo dans la commune de Kèrou, existent encore des
réserves de productivités à valoriser pour augmenter la
part du marché dans le commerce de cette denrée et pour
accroître des retombées à tous les maillons de la
filière. La croissance de la productivité dans ce secteur jouera
ainsi un rôle majeur dans la croissance globale du secteur
maraîcher. La mise sur pied de politique durable d'amélioration de
la productivité nécessite une bonne compréhension des
déterminants des niveaux d'efficacité.
5.3.- Facteurs déterminant les
efficacités technique,
allocative et économique
Après la détermination des différentes
efficacités, leur analyse doit passer nécessairement par
l'identification des déterminants d'efficacité. Cela permettrait
de mieux comprendre les facteurs qui expliquent les indices
d'efficacité. Après régression, les résultats
concernant les facteurs déterminant les efficacités sont
résumées dans le tableau ci-dessous ;
Outre la taille du ménage et l'activité
principale, les mêmes signes sont obtenus aussi bien pour la
régression sur l'efficacité technique, sur l'efficacité
économique que sur l'efficacité allocative pour les autres
variables. Selon ce tableau, la taille du ménage (le nombre d'individus
dans le ménage) de l'enquêté (signe négatif) est
significatif au seuil de 5% pour l'efficacité technique. Ceci indique
que plus il existe de membres dans un ménage, moins le producteur est
techniquement efficace dans la production. Cette corrélation
négative et significative également obtenue par Savi (2009) pour
les maraîchers de la vallée du Mono et Nkunzimana (2005) pour les
exploitants du thé au Burundi pourrait s'expliquer par le niveau de
qualification dans les tâches culturales qui serait moindre pour la
main-d'oeuvre familiale et d'entraide que pour celle salariée qui est
souvent plus spécialisée. Toutefois, cela ne devrait pas
justifier l'abandon de la main-d'oeuvre familiale ou d'entraide au profit de
celle salariée mais de procéder à la formation des actifs
du ménage ou de ceux qui aident pour leur faire acquérir des
aptitudes techniques appropriées afin de les rendre beaucoup plus
utiles.
57
Tableau 18 : Facteurs déterminant les
efficacités technique, allocative et économique
Variables
|
Efficacité technique
|
Efficacité allocative
|
Efficacité économique
|
Coefficients
|
t
|
Coefficient
|
t
|
Coefficients
|
t
|
(Constante)
|
0,794***
|
18,54
|
0,833***
|
12,69
|
0,651***
|
13,25
|
(0,0428)
|
|
(0,0656)
|
|
(0,0491)
|
|
Age (an)
|
0,001
|
-0,04
|
-0,001
|
-0,59
|
0
|
-0,44
|
(0,0008)
|
|
(0,0012)
|
|
(0,0009)
|
|
Sexe
|
0,021
|
0,86
|
0,022
|
0,58
|
0,027
|
0,95
|
(0,0248)
|
|
(0,0381)
|
|
(0,0285)
|
|
Taille du ménage
|
-0,007**
|
-2,01
|
0,013**
|
2,53
|
0,003
|
0,73
|
(0,0034)
|
|
(0,0052)
|
|
(0,0039)
|
|
Superficie totale (ha)
|
-0,160***
|
-6,18
|
-0,184***
|
-4,65
|
-0,225***
|
-7,58
|
(0,0259)
|
|
(0,0396)
|
|
(0,0297)
|
|
Application Engrais
|
0,003
|
0,15
|
-0,009
|
-0,28
|
-0,013
|
-0,59
|
(0,0197)
|
|
(0,0303)
|
|
(0,0226)
|
|
Application pesticides
|
-0,049***
|
-2,2
|
-0,102***
|
-3,01
|
-0,104***
|
-4,08
|
(0,0222)
|
|
(0,0340)
|
|
(0,0254)
|
|
Source de financement
|
0,012
|
0,57
|
0,013
|
0,39
|
0,014
|
0,56
|
(0,0213)
|
|
(0,0327)
|
|
(0,0245)
|
|
Activité principale
|
0,014
|
1,44
|
-0,026
|
-1,78
|
-0,008
|
-0,71
|
(0,0097)
|
|
(0,0148)
|
|
(0,0111)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R2
|
0,232
|
|
0,185
|
|
0,321
|
|
R2 Ajusté
|
0,201
|
|
0,152
|
|
0,293
|
|
F
|
7,421***
|
|
5,558***
|
|
11,585***
|
|
( ) : Les chiffres entre parenthèses sont des
erreurs types
*** significatif à 1% ** significatif à
5%
Source : Réalisé à partir des
données de l'enquête
Cependant, ce déterminant apparaît
significativement positif pour l'efficacité allocative. Ceci indique
que, l'existence d'un grand nombre d'actifs agricoles dans un ménage
facilite la mobilisation en main-d'oeuvre familiale pour l'exécution de
certains travaux dans l'immédiat en attendant la mobilisation de la
main-d'oeuvre extérieure (salariée).
La superficie totale en hectare a un effet significatif et
négatif (au seuil de 1%) sur les trois types d'efficacité. Il
s'ensuit que plus il existe d'emblavures en gombo, moins le producteur est
techniquement et économiquement efficace dans la production de gombo.
Cela s'explique par le fait que les petites parcelles de champs
requièrent d'efforts rationnels. Les entretiens se font correctement.
Les activités se conduisent à temps alors qu'au niveau des
grandes parcelles, il y a une dispersion des efforts. Toutefois, cela ne doit
pas induire l'abandon des grandes parcelles au profit des petites. Il faut,
plutôt, y consentir plus d'efforts sur le plan allocation des ressources
afin d'obtenir un «output» conséquent. En effet la production
de gombo est utilisatrice d'importante main- d'oeuvre. Par conséquent,
les gros producteurs devront prendre les dispositions nécessaires pour
l'engagement de la
58
main-d'oeuvre salariée qu'ils utilisent
déjà pour les activités onéreuses. Nous rejoignons
le premier déterminant relatif à la taille du ménage,
cité plus haut, pour dire qu'une spécialisation à travers
une formation de qualification de la main-d'oeuvre familiale serait utile pour
la conduite de toutes les opérations afin d'emblaver de grandes
superficies.
Selon le tableau précédent, l'application de
pesticides, c'est-à-dire l'exécution du traitement phytosanitaire
par l'enquêté, apparaît significativement négative
(au seuil de 1%) au niveau de tous les types d'efficacité. Ceci signifie
que plus le producteur apporte les produits de traitement aux parcelles de
gombo, moins il est techniquement et économiquement efficace dans la
production. Cela se justifie de deux manières :
- la non maîtrise des techniques d'épandage des
produits de traitement due à l'insuffisance ou au manque d'information
et de formation, ce qui requière une spécialisation à
travers une formation /recyclage des producteurs en vue d'atténuer la
situation ;
- la qualité du produit de traitement dont
l'efficacité serait douteuse en raison de leur origine non bien connue
comme le témoigne les sources d'approvisionnement de pesticides.
Conclusion partielle
Les investigations réalisées dans la commune de
Kèrou affichent des statistiques d'efficacité très
intéressantes. Les efficacités techniques et allocative globales
moyenne dans la commune sont largement supérieures à 50%. Ce qui
démontre une relative bonne pratique en matière de culture du
gombo dans la commune de Kèrou. Toutefois, nous avons pu noter des
marges de manoeuvres existantes au sein des unités de production. En
d'autres termes, les producteurs de gombo peuvent améliorer leurs
rendements en gaspillant moins les ressources productives.
De plus, satisfaire certains besoins exprimés par les
producteurs pourrait aider à cette meilleure efficacité. Il
s'agit de mettre en place des crédits adaptés à
l'activité de maraichage, plus précisément du gombo. Les
outils globaux de financement de l'activité agricole ne permettent pas
vraiment de lever les contraintes existantes. Un meilleur encadrement de ces
producteurs permettrait aussi de mieux optimiser Afin d'atteindre un bon niveau
d'efficacité, les dites unités de production doivent allouer de
façon différentielle et de manière optimale les ressources
productives dans le cadre de la culture de gombo. Cet appui technique devra
prendre en compte les déterminants d'efficacité pour une
organisation des paysans en vue d'une meilleure productivité de ces
exploitations agricoles.
59
CHAPITRE 6 : CONCLUSION GENERALE
60
6.1. Conclusion
La présente recherche s'est intéressée
à l'analyse de rentabilité financière, de
l'efficacité de la production de gombo et ses facteurs
déterminants dans la commune de Kèrou. La recherche s'est
réalisé sur la base des données d'enquête de la
campagne 2013-2014 et de certaines données complémentaires
recueillies en 2015 dans trois arrondissements de la commune. Il s'agit de la
zone de forte production (Arrondissement de Kèrou-Centre), de la zone de
production moyenne (Arrondissement de Kaoubagou) et la zone de faible
production (Arrondissement de Firou). Il en est ressorti globalement une
relative rentabilité de la production, vu le résultat net annuel
obtenu qui est de 251.446 Francs CFA, un ratio VA/CI de 0,37 et un rapport
RNE/CT de 1,91. Cette production génère assez de ressources
financières aux producteurs qui s'y adonnent. Ce qui permet de la
qualifier de culture de rente par excellence. Ce résultat confirme notre
deuxième hypothèse.
D'autre part, il a été question de l'analyse du
niveau d'efficacité technique, allocative et économique des
producteurs de gombo de la commune de Kèrou. A cet effet, les approches
stochastiques de frontière de production et de coût ont
été utilisées pour évaluer les niveaux
d'efficacité. L'approche stochastique frontière de production a
l'avantage de décomposer le terme d'erreur en deux termes dont l'un
exprime l'inefficacité et le second est lié aux erreurs purement
aléatoires. Les résultats indiquent que 80,1% de la variation de
la production de gombo dans la commune est due à l'inefficacité
technique des producteurs et que 19,9% de cette variabilité est alors
attribuée aux facteurs aléatoires. Les résultats montrent
que l'efficacité moyenne sur toute la région est de 57,3% et
varie de 12% à 89% pour toute la zone de recherche. La distribution de
fréquence de l'efficacité technique montre que 53,17% des
unités de production de gombo se situent dans l'intervalle ]0,60;0,80]
et 11,71% dans l'intervalle de]0,80; 1,00] soit un total de 64,88% des
unités. Cela montre vraiment que la majorité des producteurs de
gombo de la commune de Kèrou combine au mieux les facteurs de production
pour obtenir un «output» (Gombo) conséquent et que pour le
producteur moyen, il ya possibilité d'économie de 31,7% sur les
ressources productives pour atteindre le producteur le plus performant.. Ces
résultats montrent vraiment que la majorité des producteurs de
gombo de la commune de Kèrou combine au mieux les facteurs de production
pour obtenir un «output» (Gombo) conséquent. Des actions pour
réduire les coûts en maintenant constant le niveau de production
ou pour augmenter la production de gombo sans augmenter les coûts de
production deviennent nécessaires pour rendre cette activité plus
rentable et permettre l'augmentation des revenus du producteur.
L'approche stochastique frontière de coût permet
également de calculer les niveaux d'efficacité économique
et allocative. La distribution de fréquences indique que plus de 63% des
unités de production enquêtées sont à un seuil
d'efficacité allocative supérieur à 60%. Par contre, au
niveau de l'efficacité économique, à peine 23% des
unités sont à ce seuil. Il ressort de notre analyse, que pour
61
l'ensemble de la commune de Kèrou, les indices
d'efficacité allocative varient de 8% à 100%. L'efficacité
allocative moyenne dans la commune de Kèrou est de 61,3% et montre que
si le producteur moyen devrait obtenir le meilleur niveau d'efficacité
de cette région, il épargnerait 38,7% du coût des inputs
actuellement utilisés dans la production du gombo contre 92,0% pour le
producteur le moins efficace. Ces résultats montrent que pour les
producteurs du gombo de la commune de Kèrou, il existe encore des gains
potentiels considérables à réaliser sur les coûts de
production pour obtenir les niveaux actuels de production, ou autrement, il
existe encore d'énormes marges de manoeuvre pour accroître la
production de gombo sur la base des ressources actuellement utilisées.
Ces résultats infirment notre troisième hypothèse.
Ensuite, il a été question de déterminer
les facteurs explicatifs des différents niveaux de performances. Il en
ressort que les déterminants des efficacités sont essentiellement
la taille du ménage, la superficie totale emblavée en gombo,
l'application de pesticides qui apparaissent tous significativement
négatifs.
6.2. Suggestions
Après analyse des données concernant la
rentabilité du gombo et les conclusions sur les efficacités
techniques, allocatives et économiques des unités de production
dans la commune de Kèrou, nous avions pu remarquer que des marges de
manoeuvres existent afin d'améliorer la performance des unités de
production dans cette commune. Par rapport à tout ce qui
précède nous suggérons :
? Aux institutions politiques
Veiller à la mise en place à temps des
crédits beaucoup plus accessibles et adaptés aux producteurs pour
leur permettre de faire face aux dépenses qu'occasionnent les intrants
et mieux organiser la politique de diversification des cultures en prenant en
compte les pratiques endogènes.
? Aux institutions de recherche
Une prise en compte de cette spéculation par la
traduction des diverses contraintes en activités de recherche, notamment
celles qui ont rapport avec l'utilisation à bon escient (qualité,
toxicité et dose) des intrants tels que les engrais et pesticides. Aussi
à partir des résultats de ces recherches, élaborer un
référentiel technique à mettre à la disposition des
producteurs (fiche technique) pour accroître l'efficacité de ces
facteurs et, par ricochet les efficacités technique et économique
au niveau des différentes unités de production. Et par ailleurs,
analyser l'impact de cette production sur le bien être des
populations.
? Aux institutions de développement
62
Apporter des appuis différentiels aux unités de
production en tenant compte de la taille des ménages, de la
disponibilité en terre, de l'exploitation agricole et du
référentiel technique qui sera élaboré
ultérieurement par la recherche. Mais en attendant, il faudra tenir
compte des déterminants des inefficacités observées,
favoriser et faciliter la qualification des producteurs pour la conduite de
certaines opérations particulières de production de gombo.
63
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66
a
Annexe 1 : Questionnaire de l'enquête
THEME : ANALYSE DE LA RENTABILITE FINANCIERE ET
EFFICACITE ECONOMIQUES DE LA PRODUCTION DU GOMBO (Abelmoschus esculentus)
DANS LA
COMMUNE DE KEROU, DEPARTEMENT DE L'ATACORA
Questionnaire destiné aux producteurs /
productrices de gombo
Fiche N° /______/ Date d'enquête /_____/_____/_____/
Enquêteur : / /
I. Généralités
Rubriques
|
Code
|
Réponse
|
1. Arrondissement (ARRON)
|
1=Kèrou, 2=Kaoubagou, 3=Firou, 4=Autres (A
préciser)
|
1
|
2. Village (VILLAGE)
|
|
|
3. Nombre de paysan sur 10 produisant le gombo dans le
village (NVPROD)
|
Inscrivez la part sur 10
|
|
4. Sur 10 producteurs de gombo dans votre village, combien
compte-on de femmes ? (NPFEM)
|
Inscrivez la part sur 10
|
|
|
II. Identification et caractéristiques
sociodémographiques de l'exploitant
Rubriques
|
Code
|
Réponse
|
5. Nom de l'enquêté (NOM)
|
|
|
6. Age de l'enquêté (AGE)
|
Inscrire l'âge en année
|
ans
|
7. Sexe (SEXE)
|
0=féminin, 1=masculin
|
|
8. Situation matrimoniale (SIMAT)
|
0=célibataire, 1=marié, 2=Divorcé,
3=Veuf(ve)
|
|
9. Alphabétisation et instruction
|
0=non alphabétisé, 1=alphabétisé,
2=études primaires, 3=études
|
|
|
b
|
secondaires 1er cycle, 4=études secondaires
2ème cycle, 5=études universitaires
|
|
10. Activité principale (ACTIPRI)
|
1=agriculture, 2=élevage, 3=transformation,
4=pêche, 5=commerce, 6=autre (à préciser)
|
|
11. Activité secondaire (ACTISE)
|
1=agriculture, 2=élevage, 3=transformation,
4=pêche, 5=commerce, 6=autre (à préciser)
|
|
12. Part sur 10 du revenu annuel qui provient de la production
du gombo (PARTR)
|
Inscrire la part sur 10
|
|
13. Part sur 10 de votre terre disponible, consacrée
à la production de gombo (PARTT)
|
Inscrire la part sur 10
|
|
14. Nombre de personnes en charge (NOPERCH)
|
Tranche Hommes Femmes Total
d'âge
Enfant de moins de 9 ans
Enfant de 9 à 14 ans
Enfant supérieur à 14 ans
|
|
III. Principales cultures, importance de la culture
maraîchère ou association culturales avec
d'autres cultures
15. Hiérarchisez vos principales cultures suivant les
critères ci-après.
Cultures
|
Rang
|
Temps consacré
|
Rentabilité
|
Superficie emblavée
|
Gombo
|
|
|
|
Tomate
|
|
|
|
Pomme de terre
|
|
|
|
Piment
Maïs
Arachide
Riz
Manioc
Associations culturales
c
Quelles sont les cultures que vous associez au gombo, depuis sa
mise en terre jusqu'à la première récolte ?Période
de culture au cours de l'année
|
Cultures associées
|
Rendement1
|
Justification2
|
Ordre
d'installation3
|
Observations
|
UL
|
Kg
|
Saison pluvieuse
|
1.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Contre saison
|
1.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1 Indiquez la production de chaque culture
associée, en unité locale (UL) puis en kg
2 Raisons expliquant cette forme d'association
3 Valable pour la 1ère et
2ème saison. Indiquez : 1=avant gombo, 2=après gombo,
3=simultanément, 4=autre (à préciser)
IV.
d
Superficies emblavées et rendement du gombo
V.
16. Quelles sont vos emblavures en cultures
maraîchères (gombo) et leur production ?
N°
parcelle (NOPACE )
|
Mode d'acquisitio n (MODAC)4
|
Superfici e
(SUPER)
5
|
Saison pluvieuse
(SAISPLU )
|
Contre saison (CONSAIS )
|
Type de propriété
(TYPRO)
6
|
Variétés cultivées (VARICU )
|
Production
7
|
|
ha
|
|
Kg
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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17. Quelles analyses faites-vous des performances de vos
parcelles ?
N° parcelle (NOPACE)
|
Densité (DENT)8
|
Appréciation du rendement9
|
Donnez-nous 1 à 2 raisons expliquant cette situation ?
|
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|
1.
|
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|
1.
|
4 Pour le mode d'acquisition des parcelles,
écrire : 1=héritage, 2=achat, 3=prêt, 4=location, 5=don,
6=gage
5 Pour les superficies, les convertir en ha
6 Type de propriété : 1=plantation
confiée, 2=propre plantation, 3=domaine public, 4=autres (à
préciser)
7 Il s'agit de la production de gombo au cours de
la campagne 2014-2015
8 Appréciation densité :
1=élevé, 2=moyen, 3=faible, 4=autre (à préciser)
9 Appréciation du rendement :
1=élevé, 2=moyen, 3=faible, 4=autre (à préciser)
e
VI. Intrants : fumure et pesticides
18. Application de fumure minérale au cours de la
campagne 2014-2015
N° parcelle (NOPACE)
|
Application (1=oui, 0=non)
|
Quantité totale appliquée (kg)
|
Nombre d'application
|
Source
d'approvisionnement
|
Prix unitaire en FCFA/kg
|
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oui
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19. Application des pesticides (insecticides, herbicides) au
cours de la campagne 2014-2015
N° parcelle
|
Application
|
Quantité
|
Nombre
|
Source
|
Prix unitaire
|
(NOPACE)
|
(1=oui, 0=non)
|
totale appliquée
|
d'application
|
d'approvisionnement
|
en FCFA/kg
|
|
|
(kg)
|
|
|
|
f
VII. Ravageurs et Maladies
20. Faites une liste par ordre d'importance de tous les ravageurs
et toutes les maladies qui ont (ou risquent d'avoir) un impact sur la
productivité ou la qualité du gombo, dans votre exploitation.
Dans chaque cas, indiquez les risques encourus.
Nom de
ravageur/maladies
|
Risques
|
Décrivez les dégâts causés
|
Pucheros
|
|
|
Criquets
|
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|
Illeco verpa
|
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VIII. Coûts de production VII.I. Semences
21. Semences pour chaque parcelle : Donnez-nous une estimation de
la quantité de semence que vous avez eu à utiliser sur chacune de
vos parcelles de gombo ?
g
N° parcelle (NOPACE)
|
Type de mise en culture10
|
Quantité totale de semence (kg) et
faculté germinative11
|
Source
d'approvisionnement
|
Prix unitaire FCFA/kg
|
Montant total de la semence
|
Quantité
|
Taux de germination
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|
22. Selon vous, l'utilisation de plant est-elle meilleure
à l'utilisation de semences ?
Oui ( ) Non ( ) 22.1. Pourquoi ?
23. Est-ce que les semences ou les plants sont
aisément disponibles ?
Oui ( ) Non ( )
VII.2. Coût des opérations culturales par
parcelle ou unité de surface
24. Temps et coût des travaux culturaux de la
pépinière à la récolte du gombo
N°
elle (NO PAC E)
|
parcOpération
s
culturales
|
Main-d'oeuvre familiale
|
Main-d'oeuvre salariée
|
Main d'oeuvre d'entraide
|
Duré
e (heur
e)
|
Coût (FCFA
)
|
Effectif
|
Duré
e (heur
e)
|
Coût (FCF A)
|
Effectif
|
Durée (heure
)
|
Coût (FCF A
|
Effectif
|
H
|
F
|
E
|
H
|
F
|
E
|
H
|
F
|
E
|
|
Défriche ment
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
10 1= semis direct, 2=transplantation après
mise en pépinière, 3= les deux
11 Indiquez la quantité et le taux en % de
germination
h
|
Labour
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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Pépinière
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|
|
Arrosage
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|
|
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|
|
Transplan tation
|
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|
1er
sarclage
|
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|
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|
|
2ème
sarclage
|
|
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|
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|
|
3ème
sarclage
|
|
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|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
Fertilisati on
|
|
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|
Récolte
|
|
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|
|
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|
|
|
|
Autres travaux (àpréciser )
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
H=Homme, F=Femme, E=Enfant
N°
elle (NO PAC E)
|
parcOpération
s
culturales
|
Main-d'oeuvre familiale
|
Main-d'oeuvre salariée
|
Main d'oeuvre d'entraide
|
Duré
e (heur
e)
|
Coût (FCFA
)
|
Effectif
|
Duré
e (heur
e)
|
Coût (FCF A)
|
Effectif
|
Durée (heure
)
|
Coût (FCF A
|
Effectif
|
H
|
F
|
E
|
H
|
F
|
E
|
H
|
F
|
E
|
|
Défriche ment
|
|
|
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|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Labour
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|
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|
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|
|
|
|
|
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|
|
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|
|
Pépinière
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|
|
Arrosage
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|
|
Transplan tation
|
|
|
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|
1er
sarclage
|
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|
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|
|
2ème
sarclage
|
|
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|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
3ème
sarclage
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
Fertilisati on
|
|
|
|
|
|
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|
|
Récolte
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
Autres travaux (àpréciser )
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
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|
|
|
|
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|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
N°
elle (NO PAC E)
|
parcOpération
s
culturales
|
Main-d'oeuvre familiale
|
Main-d'oeuvre salariée
|
Main d'oeuvre d'entraide
|
Duré
e (heur
e)
|
Coût (FCFA
)
|
Effectif
|
Duré
e (heur
e)
|
Coût (FCF A)
|
Effectif
|
Durée (heure
)
|
Coût (FCF A
|
Effectif
|
H
|
F
|
E
|
H
|
F
|
E
|
H
|
F
|
E
|
|
Défriche ment
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Labour
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pépinière
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
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|
|
Arrosage
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Transplan tation
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1er
sarclage
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
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|
|
2ème
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
sarclage
3ème
sarclage
Fertilisati on
Récolte
Autres travaux (àpréciser )
25. La disponibilité de la main-d'oeuvre constitue-t-elle
un problème :
a. Pendant la préparation du sol ? Oui ( ) Non ( )
Et à quelle phase (préciser)
(expliquez)
b. Pendant l'entretien des parcelles ? Oui ( ) Non ( )
Et à quelle phase ? (préciser)
(expliquez)
c. Pendant la récolte ? Oui ( ) Non ( ) (Expliquez)
IX. Equipements de production
26. Equipement et petit outillage ayant intervenu dans la
production de gombo au cours de la campagne 2014-2015
k
N
°
|
Type
|
Nbre réellemen t utilisé
|
Origine
12
|
Duré e de vie
|
Prix unitaire (FCFA )
|
Mode
d'acquisition
13
|
Préciser les opér ; pour lesquelle s il est
utilisé
|
Proportion de tps d'utilisatio n pour le gombo (%)
|
1
|
Coupe6coup e
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
Houe
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
Panier
|
|
|
|
|
|
|
|
4
|
Plantoir
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
Arrosoir
|
|
|
|
|
|
|
|
6
|
Seau
|
|
|
|
|
|
|
|
7
|
Bassine
|
|
|
|
|
|
|
|
8
|
Panier
|
|
|
|
|
|
|
|
9
|
Motopompe
|
|
|
|
|
|
|
|
10
|
Couteau
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
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|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
X. Récolte et triage
Rubriques
|
Code
|
Réponse
|
27. Qui fait la récolte ? (on peut avoir plusieurs
choix)
|
1=moi-même, 2=ma femme, 3=mes enfants, 4=les acheteurs,
5=main-d'oeuvre occasionnelle, 6=autres (préciser)
|
|
28. Comment faites-vous la récolte ?
|
1= arrachage plants, 2=enlèvement des feuilles, 3=les
deux, 4=autres (préciser)
|
|
29. Quelles sont les périodes de récolte ?
|
|
|
|
12 Local ou importé. Si l'équipement est
importé, préciser si possible le pays d'origine
13 1=don, 2=achat, 3=location. Dans ce dernier cas,
inscrire le temps d'utilisation et le coût de location.
Quels sont les principaux déterminants de la
maturité, que vous utilisez ?
|
|
31. Comment la main-d'oeuvre pour la récolte est-elle
rémunérée ?
|
1=en espèce avant la vente : Prix unitaire fcfa/UL
récoltée (à préciser)
2=en espèce après la vente : Prix unitaire
fcfa/UL
récoltée (à préciser)
3=en nature : Quantité kg/UL
récoltée (à préciser)
4=autres (à préciser)
|
32. Part sur 10 des légumes perdues à la
récolte ?
|
|
|
33. Faites-vous le tri des légumes avant la vente ?
|
1=Oui, 0=Non
|
|
34. Est-ce cette opération est obligatoire avant la
vente ?
|
|
|
|
35. Si le produit se divise en différentes
catégories à cause du processus de triage/calibrage, indiquez les
différentes catégories et le pourcentage approximatif du produit
entrant dans chaque catégorie.
Qualité
|
% du total
|
Prix de vente
|
Destination
|
|
Kg
|
|
|
|
|
|
2ème qualité
|
|
|
|
|
3ème qualité
|
|
|
|
|
Produits éliminés
|
|
|
|
|
Total
|
100%
|
|
|
|
|
XI. Stockage
36. Faites-vous le stockage des légumes
récoltés ? Oui ( ) Non ( )
37. Sinon,
pourquoi ?
38. Si oui, fournissez les informations suivantes :
a. type de stockage :
b.
m
qui est responsable du stockage ?producteur ( ),
intermédiaire ( ), gouvernement ( ),
grossiste ( ), détaillant ( ), spécialiste
préposé au traitement ( ), autre
c. quel est le but du stockage ? attendre l'expédition
( ), attendre un meilleur prix du marché ( ) ,
maintenir la qualité ( ), rassembler des volumes plus
grands ( ), autre
d. décrivez les installations et le matériel de
stockage :
e. Quelle est la durée de stockage ?
f. Quel est le degré de maturité des
légumes lorsqu'on les met en stockage, d'habitude ?
XII. Services d'appui
39. Transport
a. Accessibilité du village (conditions des routes) : ( )
bonne ( ) acceptable ( ) mauvaise Observations :
b. Disponibilité de moyens pour le transport :
Rubriques
|
Bonne
|
Acceptable
|
Mauvaise
|
Moyens utilisés
|
Coûts unitaires
|
UL
|
Kg
|
Des intrants de production
|
|
|
|
|
|
|
Du produits de la ferme à la maison
|
|
|
|
|
|
|
Du produit de la ferme au marché
|
|
|
|
|
|
|
Du produit de la maison au marché
|
|
|
|
|
|
|
40. Êtes-vous membre d'une association de producteurs de
gombo ?(NASSOC)
41. Sinon, pourquoi ?
42. Si oui, laquelle?
43. Si oui, que fait (réellement) l'association pour vous
?
|
1= OUI, 0=NON
|
n
(AROLE)
44. Genres de services que vous fournit l'association par
rapport au gombo, sur les plans suivants :
Genre de service
|
Oui
|
Non
|
Commentaires
|
Semences et plants
|
|
|
|
Crédit
|
|
|
|
Assistance technique
|
|
|
|
Information
|
|
|
|
Intrants agricoles
|
|
|
|
Commercialisation
|
|
|
|
Stockage
|
|
|
|
Transport
|
|
|
|
Autre
|
|
|
|
|
45. Financement de campagne
Rubriques
|
Code
|
Réponse
|
46. Source de financement
|
1=Fonds propre, 2=Crédit CLCAM, 3=Crédit
auprès des commerçants, 4=Crédit auprès des
transformateurs, 5=Crédit auprès des usuriers, 6= autres
(à préciser)
|
Clcam
|
47. Montant emprunté
|
Inscrire le montant en FCFA
|
50 000
|
48. Usage fait du crédit
|
1=production unique de gombo, 2= autre produit agricole et
dérivés, 3=cérémonies, 4=autres
(préciser)
|
|
49. Proportion du crédit allouée au gombo
|
Inscrire le pourcentage
|
|
50. Taux d'intérêt
|
Inscrire le pourcentage et la durée du crédit
|
|
51. Délai de remboursement
|
Inscrire le nombre de mois mis pour rembourser le
crédit
|
|
52. Mode de remboursement
|
1= en espèce numéraire, 2=en nature après
la récolte, 3=en herbe, 4=autres (préciser)
|
|
53. Nombre de
|
Inscrire le nombre de remboursement fait
|
|
|
o
remboursement
54. Montant remboursé
55. Si le mode de remboursement est en nature après la
récolte ou en herbe, remplir le tableau suivant :
Echéances
|
Quantité de gombo
|
Unité locale
|
Kg
|
1er remboursement
|
|
|
2ème remboursement
|
|
|
3ème remboursement
|
|
|
4ème remboursement
|
|
|
56. Appui technique : Recevez-vous des appuis techniques dans les
domaines suivants ?
Opérations
|
Appui disponible
|
Source d'appui
|
Type d'appui
|
Appui suffisant
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Production
|
|
|
|
|
|
|
Post-récolte
|
|
|
|
|
|
|
Commercialisation
|
|
|
|
|
|
|
Traitement
|
|
|
|
|
|
|
XIII. Commercialisation des récoltes
57. Commercialisation des légumes au cours de la
précédente campagne (2014-2015)
N° de parcelle
|
Lieu de vente14
|
Acheteurs
|
Périodes de vente15
|
Type16
|
provenance17
|
Période de
rareté (préciser les
mois)
|
Période d'abondance (Préciser
les mois)
|
14 1=au champ, 2=au marché du village,
3=à domicile, 4=autre (préciser)
15 Indiquez les mois correspondants
16 1= petits commerçants du village
(collecteur), 2= gros commerçants du village, 3=grands
commerçants des villes, 4=intermédiaires (personnes achetant pour
d'autres commerçants), 5= exportateurs, 6=autres (à
préciser)
17 D'où vient chaque type d'acheteur ?
Inscrivez le nom du lieu
58. p
Récapitulatif des ventes des produits par parcelles durant
la campagne 2014-2015
N° de parcelle
|
Quantité commercialisée
|
Prix de vente par unité locale ou par
kg (préciser)
|
Montant total des ventes
|
|
Période de rareté
|
Période d'abondance
|
Période de rareté
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
59. Si possible, demandez les informations suivantes :
a. comment détermine-t-on le prix ?
b. Qui détermine le prix ?
c. La qualité du produit est-elle un problème ?
Oui ( ) Non ( )
d. critères de distinction des qualités
Rubriques
|
Oui
|
Non
|
Description
|
Forme des feuilles
|
|
|
|
Maturité
|
|
|
|
q
Couleur du gombo
Propreté
Autres
60. Quelles sont les unités/instruments de mesure
utilisés ?
Unités
|
Equivalences (kg)
|
Prix unitaire (FCFA)
|
Commentaire
|
|
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|
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|
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|
61. Quelles sont selon vous les méthodes
employées par les autres producteurs pour la vente de leurs produits aux
intermédiaires commerciaux (par exemple, laver ou ajouter des
matières étrangères,
mettre le meilleur produit en haut de la pile, introduite des
légumes attaqués en dessous, etc ....)
XIV. Appréciation personnelle de la performance de la
production de gombo 62. Pensez-vous que la production de gombo est une
activité rentable ?
( ) 1=très rentable, ( ) 2=rentable, ( ) 3=peu rentable, (
) 4=pas rentable Expliquez :
63. Qu'est-ce qui est, selon vous difficile dans la production de
gombo ?
XV. Contraintes et arbres à problèmes
64. Contraintes liées à la production et à
la commercialisation du gombo ? (Hiérarchisez-les, par domaine)
r
|
Dégâts des insectes (fourmis,
coléoptères, nématodes, etc...)
|
|
Insuffisance de moyens financiers
|
|
Manque d'intrant spécifique
|
|
Cherté/rareté de la main d'oeuvre
|
|
Manque d'appui technique
|
|
Inorganisation des producteurs
|
|
Aléas climatiques (pluviométrie)
|
|
Pénibilité de l'entretien des cultures
|
|
Inondation
|
|
Pénibilité de l'arrosage
|
|
|
|
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|
Morsure de serpent et de scorpion
|
|
Manque de main d'oeuvre
|
|
Vol
|
|
Douleurs lombaires suite à la position courbée
|
|
Blessures aux doigts
|
|
|
|
|
|
|
Pourriture due à la fraicheur du gombo
|
|
|
Pourriture due à la chaleur
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Manque de moyen/magasin de stockage
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Pénibilité / cherté du transport
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Inorganisation de la commercialisation
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Forte fluctuation des prix
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Marché d'écoulement non intéressant
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Manque d'entente entre producteurs vis-à-vis des
acheteurs
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s
65. Quels sont les effets et les causes/sous causes des trois
principales contraintes ?
Contraintes
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Effets
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Causes (à hiérarchiser)
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Sous causes (hiérarchiser)
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1.
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1.
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a.
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1.
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2.
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b.
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|
2.
3.
|
3
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c.
d.
e.
f.
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1.
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1.
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a.
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2.
|
2.
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3.
|
2.
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b.
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|
|
3.
|
c.
d.
e.
f.
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|
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a.
b.
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1.
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1.
|
c.
|
3.
|
2.
|
2.
|
d.
|
|
3.
|
3.
|
e.
f.
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66. Quelles sont les solutions aux trois principaux
problèmes ?
Problème
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Solutions appliquées
|
Solutions envisagées ou souhaitées
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Type
|
Rang
|
Type
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Rang
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|
|
|
|
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67. Suggérez trois mesures concrètes pour
améliorer la vente du gombo
1.
2.
3.
68. Suggérez trois mesures concrètes pour
améliorer la production gombo
1.
2.
3.
t
MERCI
U
TABLE DES MATIERES
DEDICACE I
REMERCIEMENTS II
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS IV
LISTE DES TABLEAUX VI
RESUME VII
ABSTRACT VII
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE 1
1.1. INTRODUCTION 2
1.2. PROBLEMATIQUE 3
1.3. OBJECTIFS 4
HYPOTHESES 5
CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE ET EMPIRIQUE DE LA RECHERCHE
6
2.1. CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE 7
2.2. CADRE EMPIRIQUE DE LA RECHERCHE 16
CHAPITRE 3 : PRESENTATION DE LA ZONE DE RECHERCHE ET
METHODOLOGIE DE RECHERCHE 21
3.1. DESCRIPTION DE LA COMMUNE DE KEROU 22
3.2. CHOIX DE LA ZONE DE RECHERCHE 25
3.3. ECHANTILLONNAGE DES UNITES D'ENQUETE 25
3.4. ENQUETE QUANTITATIVE 26
3-5.- METHODE D'ANALYSE DES DONNEES 27
3.6.- LIMITES DE L'ETUDE 33
CHAPITRE 4 : RENTABILITE DE LA PRODUCTION DE GOMBO
34
4.1.- SYSTEME DE PRODUCTION MARAICHERE DANS LA COMMUNE DE
KEROU 35
4.1.3. DESCRIPTION DES FACTEURS DE PRODUCTION 40
4.2.- VALEURS AJOUTEES A L'HECTARE DE LA PRODUCTION DU GOMBO
46
CHAPITRE 5 : EFFICACITE ECONOMIQUE DES UNITES DE
PRODUCTION DU GOMBO 51
5.1. EFFICACITE TECHNIQUE 52
5.2.- EFFICACITE ALLOCATIVE ET ECONOMIQUE 54
5.3.- FACTEURS DETERMINANT LES EFFICACITES TECHNIQUE,
ALLOCATIVE ET ECONOMIQUE 56
CHAPITRE 6 : CONCLUSION GENERALE 59
6.1. CONCLUSION 60
6.2. SUGGESTIONS 61
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 63
ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRE DE L'ENQUETE A
TABLE DES MATIERES U
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