Conclusion partielle
Pour clore ce quatrième chapitre portant sur l'analyse
de l'efficacité de la politique monétaire de la Banque Centrale
du Congo dans la lutte contre l'inflation, il sied de signaler qu'il
était question de vérifier si la politique monétaire
menée par la Banque Centrale du Congo au cours de la période sous
étude était efficace et crédible pour lutter contre
l'inflation.
En effet, après avoir présenté la
politique monétaire de la BCC dans la première section ;
dans la deuxième section nous avons fait une analyse empirique des
données de nos recherches pour vérifier les relations des
causalités entre les variables considérées (masse
monétaire et taux d'inflation).
CONCLUSION GÉNÉRALE
Au terme de ce travail, il sied de mentionner que notre
questionnement de recherche porte sur l'analyse de l'efficacité de la
politique monétaire dans la lutte contre l'inflation en
République Démocratique du Congo, de 2000 à 2013 sur base
des données disponibles.
En effet, la politique monétaire par essence, est
l'instrument de la politique économique qui puisse mieux obtenir et
maintenir la stabilité du niveau général des prix.
En outre, elle a la facilité étant
donné les liens étroits entre ses variables et le niveau
général des prix, de maîtriser l'inflation.
En revanche, les profondes mutations qu'ont connues les
systèmes financiers et face au processus croissant de la globalisation
financière, l'action des Banques Centrales s'heurte à de
multiples goulots d'étranglement.
Par ailleurs, l'absence d'une coordination entre la
politique monétaire et l'autre facette de la politique
financière, de la politique budgétaire, peut paraître
inefficace et son action limitée.
De même, elle peut être limitée par
l'insuffisance de la flexibilité des structures économiques et
les anticipations des agents économiques.
Dans ce contexte, les autorités monétaires
et gouvernementales congolaises, doivent davantage chercher à
maîtriser l'inflation et la stabilité économique.
Il convient de rappeler qu'au cours des années
1990, les fluctuations des prix à la consommation étaient
extrêmement volatiles, le taux d'inflation moyen avoisinant les quatre
chiffres.
Grace à l'exécution rigoureuse des
politiques budgétaires et monétaires dans la droite ligne des
programmes économiques du Gouvernement (programme intérimaire
renforcé, programmes économiques du Gouvernement I et II),
l'hyperinflation a été cassée et le pays s'est
engagé sur la voie des taux inférieurs à 20,0 %, voire
même à un chiffre.
Ainsi, en 2002, le taux d'inflation s'était
établi à 15,2 % venant de 135,0 % une année plus
tôt, avant d'atteindre 4,4 % en 2003, soit le niveau le plus faible
réalisé depuis 1975.
C'est l'occasion de souligner la contribution technique
appréciable apportée par les institutions de Bretoon Woods, dans
la conception et la mise en oeuvre de nombreuses réformes
économiques et financières en RDC.
Cette situation à conduit à une nette
amélioration des résultats de la politique monétaire,
tient, non seulement à une manipulation prudente des instruments, mais
également au renforcement de la coordination des politiques
conjoncturelles.
Entre 2008 et 2009, des tensions inflationnistes
importantes ont affecté l'économie congolaise. Une
accélération de l'inflation qui a atteint 27,6 % en 2008 et 53,4
% en 2009 couplée à une forte dépréciation
monétaire (29,1 %) ont été notée.
Pour rappel, ces tensions sont nées des effets :
· du choc pétrolier et de l'envolée des
prix internationaux des produits alimentaires au cours de la première
année ;
· de la crise financière et économique
internationale ainsi que des tensions sécuritaires dans l'Est du
territoire national sur les recettes publiques et les dépenses publiques
dans l'année suivante.
N'eut-été l'action rigoureuse de la
politique monétaire (hausse du taux directeur jusqu'à 70,0 % en
2009, augmentation significative des ponctions de liquidités par les
BTR, ventes massives des devises et hausse du coefficient obligatoire
jusqu'à 7,0 %), la dégradation du cadre macroéconomique
aurait été plus importante. L'intervention de la politique
atténué ces évolutions. L'appui ultérieur de la
politique budgétaire a été une contribution essentielle
à la restauration de la stabilité monétaire.
Après les turbulences enregistrées en 2008
et 2009, un ralentissement remarquable a été observé dans
le comportement des prix à la consommation et du taux de change. Les
bienfaits de la stabilité perceptibles depuis 2010 a fait naître
un consensus intérieur sur la nécessité de passer à
la phase de pérennisation de la stabilité des prix et du taux de
change en évitant même les épisodes passagers de
volatilité des prix.
La période allant de fin 2009 à
décembre 2012 a été caractérisée par une
accalmie aussi bien sur le marché des biens et services que sur celui de
change. Le taux moyen d'inflation entre 2010 et 2012 s'est situé autour
de 9,0 %. Cette moyenne aurait été beaucoup plus faible
n'eut-été l'impact négatif de la hausse des cours
internationaux des produits alimentaires et pétroliers au cours du
premier quadrimestre 2011 (la RDC est très dépendante des
importations).
La répercussion sur les prix intérieurs a
été le relèvement du taux d'inflation annuel à 15,4
% en cette année. Grâce à une meilleure coordination des
politiques macroéconomiques, les effets de second tour ont
été évités.
Ainsi, en vue d'atteindre l'objectif poursuivi, nous nous
sommes fixés trois hypothèses à savoir :
· Les causes de l'inflation en République
Démocratique du Congo seraient l'accroissement de l'offre de monnaie
à long terme par rapport aux besoins réels de l'économie
d'une part et d'un excès des dépenses publiques par rapport au
niveau réel des recettes publiques d'autre part.
· De manière générale, les
résultats de la politique monétaire seraient globalement peu
satisfaisants. Au cours de l'histoire économique, la République
Démocratique du Congo avait connu un niveau élevé et une
forte volatilité de l'inflation. Depuis un certain temps, les
autorités monétaires congolaises ont pris des mesures
préventives, des politiques restrictives crédibles, efficaces
ayant pour objectif de maîtriser l'inflation ;
· Enfin, c'est à travers les instruments de la
politique monétaire que l'autorité monétaire arriverait
à atteindre ses objectifs (lesquels objectifs sont d'ordre
opérationnel, intermédiaire et final).
Après vérification de nos hypothèses,
il découle qu'aux regards des résultats obtenus, que les trois
hypothèses retenues ont été
vérifiée.
De ce qui précède, on peut retenir que
l'économie congolaise a enregistré durant la période sous
analyse un niveau d'inflation en moyenne faible mais volatile. Cette
volatilité s'accompagne de l'instabilité des prix relatifs, la
dollarisation de l'économie et des phénomènes de perte de
subsistance.
Ainsi, le niveau faible de l'inflation a
déterminé la relation entre la monnaie et d'autres
agrégats macroéconomiques. Bref, la politique monétaire
congolaise est efficace, durant la période sous étude quoique
cette efficacité soit précaire et fragile.
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