1.9. Résultats des
réformes de la politique monétaire
Les différentes réformes ci-haut ont
substantiellement amélioré la conduite de la politique
monétaire et la qualité des résultats obtenus.
Comparé aux années 90, le comportement de la liquidité et
des prix a été maîtrisé.
L'objectif que s'est fixé la Banque Centrale du
Congo est actuellement de consolider la qualité des résultats
afin de conquérir une plus grande crédibilité
vis-à-vis du public, d'une part, et de restaurer la monnaie nationale
dans ses fonctions traditionnelles, d'autre part, à l'effet de
promouvoir le développement de l'activité
financière.
1.9.1. Résultats
obtenus en matière de maîtrise de l'inflation
Au cours des années 1990, les fluctuations des prix
à la consommation étaient extrêmement volatiles, le taux
d'inflation moyen avoisinant les quatre chiffres. Grace à
l'exécution rigoureuse des politiques budgétaire et
monétaire dans la droite ligne des programmes économiques du
Gouvernement (programme intérimaire renforcé, programmes
économiques du Gouvernement I et II), l'hyperinflation a
été cassée et le pays s'est engagé sur la voie des
taux inférieurs à 20,0 %, voire même à un
chiffre.
Ainsi, en 2002, le taux d'inflation s'est établi
à 15,2 % venant de 135,0 % une année plus tôt, avant
d'atteindre 4,4 % en 2003, soit le niveau le plus faible réalisé
depuis 1975. L'amélioration des résultats de la politique
monétaire tient, non seulement à une manipulation prudente des
instruments, mais également au renforcement de la coordination des
politiques conjoncturelles. C'est l'occasion de souligner la contribution
technique appréciable apportée par les services du FMI dans la
conception et la mise en oeuvre de nombreuses réformes
économiques et financières.
Entre 2008 et 2009, des tensions inflationnistes
importantes ont affecté l'économie congolaise. Une
accélération de l'inflation qui a atteint 27,6% en 2008 et 53,4 %
en 2009 couplée à une forte dépréciation
monétaire (29,1 %) ont été notée.
Pour rappel, ces tensions sont nées des effets :
· Du choc pétrolier et de l'envolée des
prix internationaux des produits alimentaires au cours de la première
année ;
· De la crise financière et économique
internationale ainsi que des tensions sécuritaires dans l'Est du
territoire national sur les recettes publiques et les dépenses publiques
dans l'année suivante.
N'eut-été l'action vigoureuse de la
politique monétaire (hausse du taux directeur jusqu'à 70,0 % en
2009, augmentation significative des ponctions de liquidités par les
BTR, ventes massives des devises et hausse du coefficient de réserve
obligatoire jusqu'à 7,0 %), la dégradation du cadre
macroéconomique aurait été plus importante. L'intervention
de la politique atténué ces évolutions. L'appui
ultérieur de la politique budgétaire a été une
contribution essentielle à la restauration de la stabilité
monétaire.
Après les turbulences enregistrées en 2008
et 2009, un ralentissement remarquable a été observé dans
le comportement des prix à la consommation et du taux de change. Les
bienfaits de la stabilité perceptibles depuis 2010 a fait naître
un consensus intérieur sur la nécessité de passer à
la phase de pérennisation de la stabilité des prix et du taux de
change en évitant même les épisodes passagers de
volatilité des prix.
La période allant de fin 2009 à
décembre 2012 a été caractérisée par une
accalmie aussi bien sur le marché des biens et services que sur celui de
change. Le taux moyen d'inflation entre 2010 et 2012 s'est situé autour
de 9,0%. Cette moyenne aurait été beaucoup plus faible
n'eut-été l'impact négatif de la hausse des cours
internationaux des produits alimentaires et pétroliers au cours du
premier quadrimestre 2011 (la RDC est très dépendante des
importations).
La répercussion sur les prix intérieurs a
été le relèvement du taux d'inflation annuel à 15,4
% en cette année. Grâce à une meilleure coordination des
politiques macroéconomiques, les effets de second tour ont
été évités.
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